Aujourd’hui c’est moi qui fais la banque !, par Isabelle Joly

Billet invité.

Vous connaissez sûrement le monopoly.

Je n’ai jamais beaucoup aimé ce jeu qui vous inculque, avant même de savoir lire et écrire, les pré-requis nécessaires aux enseignements de M. Von Hayek et ses Chicago Boys, de sombre mémoire.

Je faisais souvent la banque, car j’ai joué d’interminables parties avec des enfants, eux, toujours pleins d’enthousiasme !

En ce moment aussi, je fais la banque. Je vous explique.

Je ne sais plus quand j’ai découvert le blog de Monsieur Paul Jorion. Pas si longtemps. Mais depuis que j’ai lu ce qui s’y dit, je ne l’ai plus quitté.

C’est totalement orienté : l’humain, ses valeurs, sa sauvegarde. C’est difficile à lire : des textes longs, denses, touffus. Je m’accroche, des fois, je décroche. Persuadée de rater quelque chose d’important dans ce que je n’ai pas lu. C’est varié : la destruction de l’humanité, les turpitudes du capitalisme, la fin qui vient. Moi qui cherche inlassablement le pourquoi et le comment d’un monde si terrible, je trouve des réponses ici.

Avec des respirations artistiques, touchantes, belles et nécessaires. Un beau blog. J’ai donc contacté Monsieur Jorion pour lui exprimer mon admiration et lui dire que je l’avais cité dans un des textes que j’avais écrit, une chanson sur la flexisécurité, cette daube que l’on veut nous faire avaler, en nous faisant croire que c’était la modernité. Y a pas plus vieux que la flexisécurité. J’expliquais à ma façon le système économique et j’étais soucieuse d’avoir son aval sur la justesse de mon analyse.


Flexi sécurité, par Isabelle Joly

Monsieur Jorion a eu la gentillesse de la faire paraître sur son blog. Je lui ai donc écrit pour lui exprimer ma gratitude, et j’ai continué à l’importuner avec mes messages. Car je suis bavarde, et une oreille attentive à vos divagations, ça ne se trouve pas si facilement. Et Monsieur Jorion, un jour, m’a dit : – « Faites-en un billet, de vos réflexions. » – « Pardon ? ». C’est alors que j’ai remarqué que les textes qu’il publiait ça s’appelait : « Billet invité. » Je n’avais jamais remarqué.

Et j’ai dit d’accord. Et depuis j’émets des billets. Mais ceux-là sont bien plus chouettes que ceux du Monopoly, ou même de la Société générale, au hasard, celle-là, elle y joue fort au Monopoly, le vrai. Tout ça pour vous dire que je vais essayer d’en émettre un maximum, des billets. Pour une fois qu’on peut devenir riche sans trop d’efforts, on aurait tort de se priver.

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