Billet invité.
L’Energy Transition Commission, un think tank libéral américain qui considère que la religion féroce du « tout marchand » peut et va régler le problème de l’environnement, vient de publier un rapport que l’on peut trouver ici faisant le point sur le suivi des engagements pris par les États signataires au terme de la COP21 en décembre dernier.
Il montre que le respect de ces engagements, s’il n’est pas totalement impossible, implique des changements radicaux que l’on ne voit pas venir facilement en ces temps marqués par
– la soumission toujours plus grande du pouvoir politique et des administrations aux diktats des forces de marché,
– l’essoufflement d’un capitalisme financier qui limite la rémunération du travail pour augmenter ses marges en érodant d’autant le revenu disponible pour la consommation sans laquelle il ne peut pas croitre et embellir,
– une baisse spectaculaire du prix de l’énergie fossile qui n’incite pas à investir dans l’utilisation plus rationnelle de l’énergie.
Le développement des énergies renouvelables peut certainement contribuer à enrichir un peu plus les multinationales du secteur, mais ne résoudront pas le problème, et dans certains cas, ne feront que le déplacer si l’on en croit l’analyse du cycle de vie de certaines d’entre elles. Les « négawatts » de l’amélioration de l’efficacité énergétique et les techniques rustiques de séquestration du carbone par la biomasse sont probablement les paris les plus surs. Dans ce domaine, une des voies en cours d’exploration est le « carbon farming » (cf. The rise of the soil carbon cowboys).
Malheureusement, bien qu’elle soit bénéfique pour les agriculteurs comme pour la réduction du taux de CO2, la séquestration de carbone dans le sol n’ouvre pas droit pour le moment à des crédits carbone aux Etats-Unis, et, bien que je n’aie pas cherché à vérifier avec toute la rigueur nécessaire pour retrouver ce genre d’aiguille dans la masse des règlements carbone, je pense que c’est aussi le cas en Europe. C’est fâcheux, car les dits crédits faciliteraient le montage des financements qui sont nécessaires pour lancer les recherches et les expérimentations,
C’est sans doute quelque chose qui peut changer rapidement s’il y a une mobilisation suffisante pour faire cesser cette anomalie. La faire connaître est une première étape importante dans cette perspective.
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– PATHWAYS FROM PARIS – Assessing the INDC Opportunity
http://www.energy-transitions.org/sites/default/files/20160426%20INDC%20analysis%20vF%20low-res.pdf
THE WORLD NEEDS A RADICAL CHANGE IN BOTH SUPPLY AND DEMAND TO REACH PARIS AGREEMENT
The climate agreement reached in Paris was an unprecedented global achievement. Unfortunately, the climate action plans submitted by the signatory countries fall far short of the energy shift the world needs. Recently released reports by the Energy Transitions Commission highlight what needs to be done to limit global temperature rise to well below 2 degrees C and elaborate on pathways for how to go about doing it. Read More.
– Carbon Nation – The rise of the soil carbon cowboys
https://www.greenbiz.com/article/rise-soil-carbon-cowboys
– Video: Closing the carbon cycle
https://www.greenbiz.com/video/closing-carbon-cycle
March 3, 2016
Fossil fuel companies and the beef industry have the potential to slow climate change – if they collaborate, and realize the waste of oil is the manna of soil, argues filmmaker Peter Byck during a talk in Phoenix at GreenBiz 16.
Beau projet pour une « start-up » ! Elon Musk n’aurait pas 8 millions d »€ pour éliminer un concurrent encore plus radical…