J’ai l’impression qu’on ne sait toujours rien sur cette affaire, je ne vois pas comment attribuer le prix d’un exemplaire dédicacé de Le dernier qui s’en va éteint la lumière à celle ou celui qui trouve la bonne réponse.
A-t-on maintenant des pistes sérieuses sur 1) Qui est le lanceur d’alerte ? 2) Comment a-t-il pu disposer des moyens permettant d’accéder à des données deux mille fois plus importantes que WikiLeaks (ce que les hackeurs appellent « Trop gros pour des civils ») ?
Comment se fait-il que quand un lanceur d’alerte dont on connait le nom dénonce un scandale, il se retrouve rapidement en prison, confiné dans une ambassade, interdit de séjour, que l’armée de l’air est mobilisée pour faire atterrir sous la menace tout avion où l’on soupçonne qu’il pourrait se trouver, et que la presse est très discrète à son sujet, alors que quand on n’a pas la moindre idée qui le lanceur d’alerte pourrait bien être, on ne tarit pas d’éloges à son sujet, et la presse couvre ses révélations – ou pseudo-révélations – ad nauseam pendant des jours et des jours ?
274 réponses à “Piqûre de rappel – La petite énigme de Géo Trouvetout : Lanceurs d’alerte connus et anonymes”
Parce qu’il est bien plus facile d’aller contre le porteur du message – finalement un empêcheur de tourner en rond – que d’aller contre des faits – anonymes – portés sur la place publique.
Et en portant l’effort médiatique sur le porteur du message, il est possible d’espérer que son message passé à la trappe.
Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt…
C’est toute l’histoire de Clearstream avec Denis Robert, de Julien Assange pour Wikileaks, d’Edward Snoden pour la NSA.
Réponse:
Parce qu’il y en a un qui s’appelle George Soros (« The Good ») tandis que l’autre s’appelle Julian Assange (« The Bad ») et que le premier a une dent contre le très vilain Vladimir Poutine (« The Ugly »).
C’est ça et pendant ce temps les anti-Soros de la droite ricaine passent leur vie à l’accuser de soutenir, via des Soros-clones comme Omidyar, la bande des Greenwald, Poitras, Assange et Snowden pour détruire l’Amérique éternelle…
Oui, décidément, même inversée, l’image sur le miroir réfléchit aussi connement que le gonze en face du miroir.
http://www.mrc.org/special-reports/soros-clones-5-liberal-mega-donors-nearly-dangerous-george-soros?page=9
Pas mal, bien vu (même si c’est le contraire) !
Pas mal, bien vu !
Afin de flatter son ego pour le pousser à se dévoiler et ainsi pouvoir le mettre en prison ou exercer des pressions sur lui.
J’ai bon ?
« alors que quand on n’a pas la moindre idée qui le lanceur d’alerte pourrait bien être, on ne tarit pas d’éloges à son sujet, et la presse couvre ses révélations – ou pseudo-révélations – ad nauseam pendant des jours et des jours ?
“Il est évident que la raison d’Etat a besoin de ces paradis.”
« Le 17 septembre 2008, jour où le système s’est effondré, beaucoup d’argent sale a été injecté par le biais des paradis fiscaux si l’on en croit Antonio Mario Costa, qui était alors directeur de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime. Il est évident que la raison d’Etat a besoin de ces paradis. »
http://www.pauljorion.com/blog/2016/04/05/telerama-fr-paul-jorion-economiste-les-fuites-des-panama-papers-ne-surviennent-pas-par-hasard-le-5-avril-2016/#more-84218
Je me lance :
Parce que A) cela n’engage à rien d’encenser la pratique et le dénonciateur s’il n’est pas connu et cela permet B) de gagner des points devant l’opinion en montrant son courage et sa détermination pour pas un rond C) sans devoir affronter un éventuel ami qui vous veut du bien, en particulier s’il s’agit d’un grand ami de l’autre côté de l’Atlantique, mais cela peut aussi marcher avec les petits amis que l’on se doit d’avoir à un tel poste.
Bref, quel courage !
J’espère vraiment gagner ce livre avec dédicace s’il vous plaît.
Ma réponse: Le scandale vient lorsque le lanceur d’alerte nuit aux intérêts américains.
Très perspicace !
Raison d’…..de religion féroce.
Dans le premier cas le lanceur d’alerte a pour objectif le bien commun. Dans le second d’interet particulier.
Moi qui ait horreur du cynisme…
Le premier est un vrai signaleur. Il a seul l’iniative. Il n’est pas en service commandé et ses documents sont dérobés. Ils sont politiques: assassinat en Irak, torture, vérité sur les ADM: n’existent pas. Il est moral.
Le second résulte d’un coup monté. Ses « doc » ne causent que du sujet qui intéresse la classe qui gagne la guerre des classes: le pognon. S’agissant d’une lutte entre crocodiles pour contrôler le marécage commun, la morale du fuiteur est négligeable ou nulle, mais cynique.
Bravo, bonne réponse, Daniel !
L’un sert les intérêts des Etats pour récupérer de l’argent en stigmatisant des initiatives privées, l’autre les déstabilise en stigmatisant les pratiques douteuses des mêmes Etats.
On t’en supplie Daniel, à genoux, ne nous fais pas languir plus longtemps, divulgue les éléments secret défense à ta disposition qui te permettent de faire de telle révélations.
La votre ( dérange contre arrange) est pas mal non plus…
concision, style, assonance d’où efficacité.
Mais je vais ( un peu) vous faire languir à genoux par cet indice:
Poutine N’est PAS dans les petits papiers panaméens et cependant les sites des grand journaux british l’ont mis en photo de tête de l’article. ( restriction : à ma connaissance et je n’ai pas vu les journaux français.) La vraie question n’est pas ce que vaut Poutine, mais ce que valent ces torchons manipulateurs. Je dis manipulation donc tromperie.
Content ?
Je dirais comme Daniel, en ajoutant qu’un E Snowden est surtout une galère intolérable pour un état, car il est hors de contrôle, la contagion, et le périmètre de ce qu’il dévoile sont à maîtriser à tout prix.
Il y a sûrement de ça !
Secrecy for Sale: Inside the Global Offshore Money Maze
https://www.icij.org/offshore
et aussi
Un consortium international a peut être plus de « poids » que des individus isolés comme Assange ou Snowden, ou autre affaire Denis Robert .
ICIJ : Why we exist ?
« The need for such an organization has never been greater. Globalization and development have placed extraordinary pressures on human societies, posing unprecedented threats from polluting industries, transnational crime networks, rogue states, and the actions of powerful figures in business and government. »
https://www.icij.org/about
https://en.wikipedia.org/wiki/Graeme_Wood_%28journalist%29
Batman combiné à Superman ? C’est d’actualité !
Non, ni batman, ni superman, mais bien du collectif international à l’oeuvre et un collectif de journalistes d’investigation. Ryle est dans son « élément » et les enquêtes fiscales et autres leaks, sont loin d’être des ballons d’essais pour lui, son réseau de journalistes et d’avocats et son réseau mondial d’internautes.
Et ils reconnaissent l’intérête économique.
Des enquêtes sans frontières et à plusieurs, le nouveau visage de l’investigation
« our éplucher la masse de documents de l’enquête « Panama Papers » sur les paradis fiscaux, une centaine de médias se sont associés à travers le monde, une méthode d’investigation de plus en plus utilisée par des rédactions qui n’ont ni le temps ni l’argent de se lancer seules. »
« »Très peu d’organisations de presse sont capables de mener seule des enquêtes de qualité sur un plan international, elles n’en ont pas la capacité », renchérit Mark Lee Hunter, professeur à l’Insead et membre fondateur du Global Investigative Journalism Network, réseau dont l’ICIJ est adhérente.
« Les collaborations internationales permettent de traiter des problèmes de notre époque qui sont transnationaux. L’époque du journaliste qui travaille seul dans son coin est finie », estime-t-il.
Selon lui, la collaboration internationale entre journalistes d’investigation a émergé vers 2005/2006 grâce aux réseaux montés par des associations ou des ONG. « C’est en partie l’avenir du journalisme », estime-t-il.
« Le directeur de l’ICIJ, Gerard Ryle, voit quant à lui dans la collaboration « un nouveau modèle où les médias qui ont peu de ressources peuvent les mettre en commun afin d’obtenir de meilleurs résultats ».
« Pour les journaux, cela permet aussi de soutenir les ventes. »
http://information.tv5monde.com/en-continu/des-enquetes-sans-frontieres-et-plusieurs-le-nouveau-visage-de-l-investigation-100419
Edward Snowden ainsi que Julian Assange qui ont demandés l’asile politique à la France, qui leur l’a refusé, ne sont pas journalistes et seuls ces derniers sont protégés par la Loi (1881 liberté de la presse )
Il est évident par ailleurs que la Presse en général, est plus facilement gérable par le pouvoir qu’un quelconque lanceur d’alerte faisant irruption au sujet d’un thème qui fâche….
Je crains que Guillaume Dasquié ne se soit pas senti vachement protégé en tant que journaliste quand on lui a fait du chantage dans les geôles de Levallois, loi ou pas.
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2007/12/26/garde-a-vue-reportage-a-froid-par-guillaume-dasquie_993468_3236.html
Epilogue :
http://archives.justice.fr.free.fr/JugementChouetKBM.pdf
C’est pas plus facile quand on s’appelle Litvinenko.
Hum, on a vu comme Greenwald était bien protégé, en tant que journaliste, contre FBI + US Chamber of Commerce !
Tout baigne pour Greenwald non ?
https://theintercept.com/2016/04/04/a-key-similarity-between-snowden-leak-and-panamapapers-scandal-is-whats-been-legalized/
Un lanceur d’alerte est vu comme potentiellement un semeur de troubles, de l’ »ordre » établi, lorsqu’il balance des informations sensibles (militaires, plans stratégiques, écoutes, personnalités politiques etc.) sur son propre pays. Ainsi la presse, par solidarité avec l’ordre établi, ne publierait pas sur ce sujet-là.
A contrario, si on ignore l’identité du lanceur d’alerte, on ne peut identifier le semeur de troubles potentiel; on ne peut rationaliser le danger en un individu ou quelques individus. De plus, les informations qui sont tombées touchent de multiples personnalités, de multiples États, de multiples pays. Chacun en prend pour son grade, on se permet in fine d’en parler dans la presse. Pourquoi les pays ne décident-ils pas d’être solidaires et d’étouffer l’affaire ? Peut-être car le capitalisme et l’ultralibéralisme ont installé une compétition acharné entre les pays occidentaux ou en voie d’occidentalisation..?
Paradoxe, comment savoir si la source ou les sources sont fiables lorsqu’on ignore son identité ? A croire qu’il y a de l’opportunisme et des raisons d’État !
En complément du 1er paragraphe: par exemple, si on identifie un lanceur d’alerte (semeur de troubles du point de vue d’un lobby ou de l’intérêt d’État), on cherchera à rationaliser son geste : psychologie, complotisme, son enfance, sa carrière, ses fréquentations, son milieu social. Tout dépend aussi des informations qu’il a dévoilé… si la vérité ébranle l’ordre, l’ordre et/ou les lobbys ébranleront le lanceur d’alerte. On cherche à tout prix à garder la face.
Voilà 😉
Plait-il ? Qui n’a pas publié sur Wikealiks, la NSA, Assange et Snowden ?
Le premier dérange l’Etat, le second l’arrange.
Reste à démontrer au demeurant qu’il s’agit bien d’un lanceur d’alerte et non d’un simple hacker.
Ce pourrait être la meilleure réponse , en tout cas la plus optimiste , mais :
l’État , le(s)quel(s)?
Autre scenario optimiste :
http://www.editions-bartillat.fr/fiche-livre.php?Clef=329
On brûle, on brûle !
Zurich contre qui ? Et pour préserver quoi ?
Parce que ce n’est pas une personne qui lancé l’alerte, mais une organisation (au moins) qui est une « ONG » par définition respectable même si très colorée (en orange par exemple).
De plus dans cette ONG, il pourrait y avoir des amis d’un milliardaire connu, pas très ami avec Poutine, ce qui pourrait prêter a des associations fort mal venues, même si elles sont plus ou moins indirectes.
Si j’étais aveugle je suivrais peut-être mon clébard d’aveugle dans la rue mais je me garderais de répéter ses élucubrations dignes de la Haute Ecole Internationale de Géopolitique pour clébards d’aveugle.
Mon aide n’est pas un clébard, c’est un chien. Il m’aide pour la conduite assistée.
Quant à vous évitez les trop longues siestes sous votre cannelle à piquette.
Ma femme me souffle :
On adule un héros masqué et on le piétine lorsque son identité est révélé.
Zorro est resté dans les cœurs en quelque sorte
Qu’est-ce qui sépare ces deux affaires ?
L’objet de la controverse, soit. D’un côté, le système de surveillance global. De l’autre, les paradis fiscaux. Mais encore ?
Dans la première affaire, le bourreau est l’état américain, la victime le monde entier potentiellement.
Dans la deuxième affaire, le bourreau est une équipe constituée de quelques riches individus ou entreprises et d’un petit pays, le Panama, la victime ce sont les états qui ne collectent pas assez d’impôts (et quelques autres évidemment).
Dans la première affaire, impossible d’attaquer de front le maître du monde, mieux vaut s’acharner sur le bouc émissaire qui a le malheur d’avoir une identité ; dans la deuxième affaire, on coupe une branche infectée du système de blanchiment et de fraude, ainsi on fait bonne figure, et on laisse vivre tranquillement le reste du système ; cette fois-ci on veut bien sacrifier ceux qui se sont fait prendre, ce n’est qu’une petite partie du système. Comme chez les politiques : vilain Cahuzac ! Vilain Panama !
Ainsi la queue du lézard se laisse facilement attraper, mais l’oeil de Big Brother est insaisissable.
Machiavélique mais plausible…
Quand on sait pas, on ne risque pas d’avoir à se mouiller pour concrétiser les belles paroles,
tandis que si on sait, … ben il faut joindre la parole aux actes… Avec tous les problèmes que cela comporte…
Mieux vaut alors soigneusement fermer sa gueule.
Le premier va contre l’intérêt de l’État ; le second est l’État lui-même.
Le premier va contre l’intérêt de l’État ; le second est l’État lui-même. Et pour préciser ma pensée, je dirai même que le second serait coincé entre la France, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie …
Clair et net !
Parce que le premier qui dit la vérité sera exécuté.
Peut être parce que nous commençons à atteindre le fameux seuil critique d’indignation que vous citiez et que le basculement qui risque d’arriver commence à faire peur.
(PS : j’ai commandé votre livre mais on me l’annonce indisponible jusqu’au 13 avril).
Oui c’est possible que cela soit ça.
Ben c’est simple : le premier décullote les journaleux et y sont pas contents, le second les habillent et y en redemandent.
La réponse est en partie dans L’aventure, c’est l’aventure ! Un ‘bon’ lanceur d’alerte doit disparaitre !
Est-ce parce que ? La « foule » préfère le « bruit qui cour » d »un « loup » qui hurle avec la meute lorsque la caravane passe, plutôt que la soudainement d’un cri bien audible, parfaitement identifiable, dans le silence abrutissant habituel, prédisant quand et pourquoi la caravane ne passera plus…
1) Je ne suis pas sur que cela soit toujours vrai.
2) Ma réponse : Si le lanceur d’alerte est connu, la loi qu’il a enfreinte l’est aussi et donc il est normal que l’appareil d’état « défende la loi ».
Parce que ça remet 100 balles dans la presse-purée des curés, sans bouger leur cul, ni toucher aux carrières et que c’est meilleur quand ya du beurre.
Tandis que l’autre risque fort de toucher le fond d’une quelconque carrière après avoir été trou de balle dans la tête ou le cœur.
_____________________________
Le syndrome du larbin (virus de la Mafia des riches de nos États répandu par la Loi de l’omerta)
https://www.youtube.com/watch?v=AD1UjqJIdpA
Bonjour,
Votre question est complexe parce qu’elle sous entend peut être que dans le cas d’un lanceur d’alerte anonyme dont la presse ne tarit pas d’éloges ensuite, il n y’ a peut être pas de lanceur d’alerte.. Ce qui implique que les informations sont peut être calibrées pour que justement la presse en fasse ses choux gras ? La « presse » de toute manière aura toujours du grain à moudre en cas de scandale, révélé par un homme public ou pas..
Il est bien difficile voire impossible de savoir d’ou viennent ces « informations » en tous les cas. A qui profite le crime n’est ce pas, toujours une bonne question a se poser.
Bien a vous
« dans le cas d’un lanceur d’alerte anonyme dont la presse ne tarit pas d’éloges ensuite, il n y’ a peut être pas de lanceur d’alerte… »
Zut, j’ai peut-être dévoilé involontairement mon opinion secrète !
Gerard Ryle et son « réseau » d’internautes ?
http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/rendez-vous-avec-gerard-ryle
Ah et les anonymous ?
Faut dire que pour Jorion ça ne peut être que l’oeuvre d’un agent bossant pour la CIA ou d’une équipe de hacker recrutée idem.
« PANAMA PAPERS »: COMMENT FONCTIONNE L’ICIJ ?
PAR FABRICE TASSEL
« L’affaire des « Panama papers » consacre le travail du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Depuis 1997, ce réseau transfrontières multiplie les scoops mondiaux, offrant le luxe suprême de l’enquête: le temps. Ces révélations, portées en France par Le Monde, démontre aussi la force de frappe du « data journalisme ».
« 110 rédactions réparties dans 76 pays, près de 400 journalistes: il fallait bien la force de frappe du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) pour se plonger dans l’immensité des « Panama papers »: 11,5 millions de fichiers, 215.000 structures offshore, des milliers de détenteurs de comptes. »
« Après l’ »Offshore leaks » (qui décortiquait le placement dans des paradis fiscaux de fonds appartenant à des sociétés ou des particuliers), au printemps 2013, le « Lux leaks » (montrant comment des dizaines de géants de la finance, des télécoms ou du Net transfèrent leurs fonds au Luxembourg pour bénéficier d’une moindre taxation fiscale), à l’automne 2014, puis le « Swiss leaks » (un système d’évasion fiscale abrité par la banque HSBC), début 2015, qui a déjà vu des dizaines de médias mettre en commun leurs forces, ce sont donc les coulisses la société panaméenne Mossack Fonseca qui ont été mises à nu par l’ICIJ. »
Dossier après dossier, ce Consortium s’impose comme un label, une nouvelle méthode d’enquête, et même une forme de consécration du data-journalisme à l’échelle mondiale. Né en 1997, cet organisme dont le siège se trouve à deux pas de la Maison Blanche, à Washington, est à l’origine de nombreux scoops (trafic de cigarettes ou d’organes humains, pillage des mers, évasion fiscale). La structure de base comporte un peu moins de 200 journalistes répartis dans 70 pays environ. Défini par son fondateur, Gerard Ryle, comme « un facilitateur d’enquêtes », l’ICIJ permet à ses médias partenaires de combler les deux principales difficultés de toute enquête d’envergure: le manque de temps, et le coût prohibitif qu’entraînent des déplacements nombreux et le déploiement intensif de moyens de communication aux quatre coins de la planète. L’ICIJ est financé par des mécènes et des particuliers. »
« Les sujets d’enquêtes sont choisis pour leur dimension d’intérêt général, et leur impact mondial potentiel. Soit les informations initiales parviennent directement à l’ICIJ, qui les partage avec ses partenaires ; soit un média faisant partie du Consortium (comme Le Monde, la tête de gondole en France, dans le cas des « Panama Papers ») est le point de départ et le processus de partage s’engage avec d’autres titres. A eux, alors, d’engager une enquête dans leur pays, en choisissant les personnages ou structures sur lesquels ils souhaitent enquêter. Dans le cas des « Panama papers », c’est le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung qui a, le premier, bénéficié de fuites en provenance d’un salarié du cabinet Mossack Fonseca. Pour le « Swiss leaks », Le Monde était à la pointe. »
« Comme le montre l’affaire des « Panama papers », les progrès technologiques ont considérablement facilité ce type d’enquêtes tentaculaires. Dans les affaires financières, le nombre de données est tel que seuls des logiciels surpuissants, mis au point par des codeurs et des data journalistes, permettent d’y naviguer. Pour les « Panama papers » un outil conçu par l’ICIJ a permis aux 110 médias travaillant sur l’affaire de communiquer de manière sécurisée pendant près d’un an d’enquête. »
Pour les lanceurs d’alerte, aussi, l’ICIJ représente un outil décisif pour sortir de leur isolement. Edward Snowden ne s’y est pas trompé en saluant « le plus grand leak de l’histoire du data journalisme « .
http://www.gqmagazine.fr/pop-culture/gq-enquete/articles/panama-papers-comment-fonctionne-licij/37164
Ce serait marrant que ce soit le même.
J’aimerais assez.
La seule différence que je vois n’est pas de nature mais de degrés : quelle quantité de papier ou de temps d’antenne sera vendue ? A environ un an des grosses élections, il faut en plus vendre des bulletins de vote. En d’autres termes, cette histoire de Panama Papers, ça donnera quand même une sacrée légitimité au Président de la république grâce auquel cela n’aura pas été un coup d’épée dans l’eau.
Projet de fusion Pfizer/Allergan, cris de cochons qu’on égorge de la classe politique US de Trump à Sanders depuis des mois, Panama papers —-> Annonce par Obama de projets de lois anti-tax inversion et anti-earnings stripping.
Opportun importun.
Parce que une puissante ONG qui a beaucoup de sympathisants dans le monde a décidé de frapper là où ça fait mal
Ah ! Ce serait beau ! Une organisation secrète déterminée à sauver le monde !
(même au cinéma on n’ose plus raconter ça !)
Non pas une organisation secrète, une ONG qui aurait choisit un nouveau mode opératoire.
Ce qui est remarquable en l’occurrence c’est l ‘absence de fuites sur la durée et tout le travail journalistique, alors qu’il me paraît impossible que ces révélations proviennent d’une seule personne.
Si pas une ONG, alors un ex-paradis fiscal mécontent d’une « concurrence déloyale »
Quand un homme connu dénonce un scandale, l’Etat visé estime que c’est un ennemi. Et les médias font les « ni-oui-ni-non » : Ils n’attaquent pas frontalement un Etat (mais ils tirent profit du feuilleton du scandale). Quand les médias obtiennent des informations, ils les distillent en se donnant le beau rôle (un an d’enquête, de travail, etc.). Ils ont créé le consortium pour obtenir ces feuilletons. Dans le cas des Panama papers, ils parlent si peu du geste de « dénonciation » qu’on peut penser qu’ils ont acheté l’info, qu’ils sont propriétaires de l’information, mais qu’ils ne peuvent l’avouer.
Car le lanceur d’alerte utilise les médias pour rendre publique sa dénonciation et son message. Ici les médias sont à la manoeuvre, ils s’approprient les informations et parlent de ne pas les « dénoncer » aux ETATS ! Ils ne sont au service que d’eux-mêmes et de leur bizzness. Bizarre, bizarre.
Oui, c’est bizarre, non, ce lanceur d’alertes qui n’a rien à dire sur son geste ? Qui n’a aucun message à transmettre ? Qui ne cherche pas à se justifier d’une manière ou d’une autre ? Sauf qu’il ne voudrait pas qu’on le tue (une information comme ça va permettre qu’on devine qui c’est, pfff !)
Mais qui est quand même super-équipé, pour communiquer à un journaliste… par l’Internet ! une information 2.000 fois plus grosse que les fichiers Wikileaks ! (Admirons au passage la taille de la boîte mail dont disposent les journalistes du SüdDeutsche Zeitung ! On ne rigole pas en Allemagne sur les moyens qu’on offre à son personnel !)
Par ce que je le veux bien.
OnionShare plus Tor, c’est fait pour ça.
Même sans chercher à donner dans l’open source type OnionShare, il suffit de louer un serveur Amazon S3. Ça coûte des cacahuètes et de mémoire la taille limite des fichiers à déposer est de… 5To. Alors les 2,6 To des Panama Papers…
J’ai déjà utilisé leur service pour envoyer et recevoir des « paquets » d’environ 500Go. Littéralement comme une lettre à la poste.
Oui Julien mais là apparemment ils sont passés par Tor/OnionShare.
Comme d’habitude vigneron connaît la réponse mais cette fois-ci il nous fait languir !
Vigneron, c’est juste à titre d’exemple que je cite Amazon, pour illustrer que le transfert de fichiers de cette taille est devenue chose commune via Internet. C’est évidemment pas par là qu’on va leaker des docs confidentiels !