Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Quand les écarts sont trop grands, la raison ne tient plus. La force du nombre et du désespoir contre la force publique, la force d’un droit qui se dévoie.
La PEUR est aussi une politique, qui soumet la raison à la violence. Peur de l’autre, peur du déclassement, peur du chômage, peur de la guerre, des attentats, peur de la maladie, de la mort… nous sommes dans une culture de la mort (lapsus)… de la peur.
La peur, ça déprime et quand on déprime, on consomme, c’est bon pour la croissance.
La peur, ça rend petit, alors on attend de l’Etat qu’il soit grand et fort.
La peur, ça isole comme une camisole.
Même le 0,1% a peur d’abandonner ses privilèges, alors l’aristocratie politique est prête à virer au brun, s’isolant dans l’Etat d’urgence permanent comme une digue de sable devant la marée montante.
La peur, ça pue.
ALERTE SUBMERSION !
Submersion de migrants, submersion climatique, submersion économie-critique, submersion nationaliste, submersion nucléaire, submersion politique, submersion numérique… submersion émotionnelle !
Le politique, l’économique, le scientifique, le médiatique n’y peuvent plus rien. La dynamique est engagé. Le temps et l’espace social sont comprimés aux limites insurrectionnelles. La prochaine secousse tellurique provoquera l’onde, la vague, le tsunami…
MAIS NAN, J’RIGOLE !
Vous voyez comment c’est facile de se laisser emporter. Il y a une certaine jouissance à se faire peur. Plus de peur que de mal !
Sauf qu’à la peur s’associe parfois la panique et là, c’est moins drôle.
Le contre-poison de la peur, c’est l’espoir. Je suggère de cultiver chacun quelques plants d’espoir sur notre balcon, dans un petit coin de jardin public, au milieu de ses carottes (un livre, une idée, un projet, une envie…) et surtout de le partager avec le plus de monde possible autour de soi.
Un autre contre-poison, c’est la solidarité. Je suggère qu’on s’oblige chacun à donner un peu, même seulement un tout petit peu de son temps (et du temps surtout, pas de l’argent), dans une association qui cultive l’espoir et la solidarité.
Un autre contre-poison encore, c’est la culture. Pas celle guindée spéciale riche, non celle locale qui nous permet de partager des racines pour savoir d’où l’on vient mais aussi des graines pour semer demain des mots, des images, de la musique… du beau à caresser.
Encore un contre-poison, prendre le temps, vivre l’espace. Pour ça rien de plus simple :
– prendre une boîte en fer, en bois, en carton dont la taille sera proportionnelle à vos besoins,
– dedans mettez-y tous les machins numériques fonctionnant à pile, à batterie, à l’électrique,
– refermez la boîte et allez la déposer dans un coin suffisamment loin pour essayer de l’oublier.
D’abord une heure pour les plus connectés et chaque jour un peu plus longtemps, chacun à son rythme. Profitez que le printemps arrive pour sortir regarder pousser l’herbe. Ne rien foutre mais surtout déconnecté !
Les contres-poisons existeront temps que nous aurons laissé libre notre imagination, temps que nous aurons envie d’aimer.
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