États-Unis : les primaires d’aujourd’hui sont-elles décisives ? À mon sens, oui. Et je vais vous dire pourquoi.
Du côté Républicains parce que les notables du parti ont sorti l’artillerie lourde contre le voyou qu’est Donald Trump au cours des semaines récentes, honteux non pas de sa xénophobie qui, finalement, n’a jamais dérangé personne à droite, mais parce qu’il n’est le candidat d’aucune des trois composantes traditionnelles du conservatisme US : ni des chrétiens fondamentalistes, ni de la US Chamber of Commerce, ni de Wall Street (encore que, comme en France, ce soit depuis vingt-cinq ans le centre-gauche qui se soit amouraché des milieux financiers – sous prétexte de « dépoussiérage », de « modernité » et que sais-je encore).
Si Trump triomphe ce soir, l’électorat du Parti républicain aura viré poujadiste en masse sans l’ombre d’aucun doute et les instances du parti devront se faire une raison et s’en accommoder d’une manière ou d’une autre.
Du côté du Parti démocrate, et ce depuis le début des primaires, Bernie Sanders joue le rôle d’outsider de chez outsider. Qu’il ait survécu jusqu’ici tient à l’enchaînement d’une série de miracles, le plus récent étant la primaire du Michigan qu’il a remportée malgré le handicap de 21% que lui attribuaient les sondages.
Pourquoi la déroute des instituts de sondage dans le Michigan ? Parce que leurs évaluations sont biaisées en faveur des électeurs ayant déjà voté – par opposition aux nouvelles recrues, et des votants – par opposition aux abstentionnistes, qui trouvent davantage candidat(e) à leur goût dans les primaires.
Si Sanders devait l’emporter en Floride, nous nous acheminerions vers une présidentielle US s’assimilant à un match entre populisme de droite et populisme de gauche, une formule inédite, mais qui, comme toutes les modes nées aux États-Unis, pourrait bien déferler alors sur le reste du monde.
(suite) (« À tout seigneur tout honneur ») PJ : « il n’est pas exclu du tout que je me retrouve dans la…