Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Le dernier sondage BVA-Orange-iTELE intitulé « Les Français et l’organisation d’une primaire de l’ensemble de la gauche » fait ressortir quelques points intéressants.
Le premier enseignement est celui de la légitimité de la démarche : « 58 % des Français et 67 % des sympathisants de la gauche favorables à une primaire commune à l’ensemble des partis de gauche ». Les différentes initiatives lancées ici et là ont atteint leur objectif.
Il reste par contre bien du chemin à parcourir sur le plan médiatique pour légitimer une candidature hors de la sphère politique. Les seules hypothèses testées par les sondeurs sont celles des vieux briscards de la vie politique. Il reste du chemin à parcourir pour faire émerger d’autres alternatives et leur donner un écho médiatique suffisant. Si Thomas Piketty se décidait à franchir le pas, ce que nous sommes plusieurs à souhaiter au sein du blog de Paul Jorion, il doit le dire maintenant rapidement.
Au regard des jeux de pouvoir, ce qui était à mon sens une opération tactique, la nomination de Valls par Hollande au poste de 1er ministre pour « l’épuiser » et être au final le seul candidat légitime du PS, a échoué. Les sympathisants du PS continuent à souhaiter majoritairement que Valls se présente (64 % chez les sympathisants du PS contre seulement 55 % pour Hollande). Reste que la loi sur le travail pourrait faire évoluer la donne.
La formulation de la question est ambiguë (« Pour chacune des personnalités suivantes, souhaiteriez-vous les voir participer à une primaire commune… »), il n’y a pas de corrélation évidente entre le désir de voir participer untel ou untel à la primaire, et le souhait qu’il soit le candidat de la gauche à l’issue du processus : au sein du PS, 64 % souhaitent que Valls soit candidat à la primaire, suivi par Martine Aubry avec 59 % !
Ce qui est clair avec de tels chiffres, c’est que la ligne de fracture passe maintenant quelque part au milieu du PS qui est devenu un parti schizophrène. Une partie de ses adhérents est maintenant clairement à droite, une partie reste fidèle aux valeurs de gauche. Mathématiquement, ce n’est pas une bonne nouvelle, sur les gens qui s’expriment aujourd’hui en France au travers des élections, il y a donc une majorité forte (FN + LR + x% du PS +…) qui adhère aux valeurs de la droite telles que je les définissais hier.
Laisser un commentaire