L’être humain est conservateur : il possède une très remarquable capacité à interpréter les situations révolutionnaires en termes de « business as usual ». Jusqu’à ce que, le cadre ayant complètement éclaté, une prise de conscience soudaine finisse par le rattraper, plus rien ne pouvant être compris selon les anciennes catégories.
En France, EELV a implosé au cours des mois récents sans que l’opinion y prête la moindre attention. Le remaniement ministériel du 11 février a entériné sa mort, chacun des exclus – avec en prime la secrétaire nationale – obtenant la consolation funèbre d’un poste dans un gouvernement tirant à hue et à dia. Au cours des deux derniers jours, c’est le Parti socialiste qui a implosé en plein vol de la même manière, permettant à son premier secrétaire de prouver son talent en matière d’euphémisme, décrivant ce décès comme une « crise de mutation ».
Le cadre plus large de l’Europe n’offre hélas aucune consolation à ceux qui espéreraient y trouver quelque élément stable auquel s’agripper : Schengen vit ses dernières heures alors que la crise des réfugiés réveille dans la plupart des nations leurs plus vieux démons et révèle au reste du monde, le pire visage qu’elles aient pu présenter dans l’histoire.
Je suis d’accord avec vous concernant la répartition des électorats pour l’une et l’autre candidat. A cela je rajouterais que…