Corcuff contre Lordon. So what ?, par Cédric Chevalier

Billet invité. P. J. : Je publie volontiers ce billet bien que le lecteur perspicace notera que je sois moi-même égratigné par une critique aussi acerbe de l’intellectualisme. Ouvert aux commentaires.

Récemment, Philippe Corcuff a publié un billet critique, principalement négatif, à l’encontre de Frédéric Lordon et de sa production intellectuelle : S’émanciper du « Lordon-roi » ?.

Vain ? Malhonnête ? Incohérent ? Autoritaire ? Obscur ? Pompeux ? Pinailleur ? Autant d’adjectifs qu’on voudrait ne pas devoir décerner à un intellectuel. La noble figure de l’intellectuel, celui d’entre les citoyens qui s’engage dans la sphère publique pour partager sa critique talentueuse et utile du monde, des Hommes et de leurs événements… cette figure ne doit-elle pas aussi être critiquée dans un élan réflexif ? Je vous propose de leur tendre, et de nous tendre aussi soyons généreux, le miroir !

Durant mes études, je lisais de nombreux textes du genre de ceux de Frédéric Lordon ou de Philippe Corcuff. J’ai lu les auteurs, les critiques de leurs contradicteurs respectifs, et même les répliques de ces auteurs initiaux.

Et puis, au cours de mes lectures passionnées, plus vite que je ne l’aurais souhaité, mon estomac gargouillait, j’avais mal au dos ou sommeil ou envie de contact humain. Et je devais répondre à ces simples besoins humains. Et je n’y répondais pas mieux après avoir lu l’auteur initial, ses contradicteurs et la réplique de l’auteur à ses contradicteurs.

A cette époque où j’ai commencé à m’intéresser, dans la fougue de la jeunesse, aux « problèmes du monde », j’ai cru pouvoir trouver des solutions dans ces textes. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence, il n’y en aura jamais en soi.

On peut changer le monde et soi-même, dans une certaine mesure, ou s’adapter aux deux, toujours  dans une certaine mesure ! [1] Pour changer le monde, penser et diffuser sa pensée ne sert à rien d’autre qu’à préparer l’action. Au sens strict, la pensée et l’échange de pensées entre humains n’ont pas d’effet direct sur le monde, sauf l’effet direct sur les émotions internes des individus. Pour s’adapter au monde et à soi sans chercher à les changer directement, je pense que rien de mieux n’a été inventé que la méditation ou l’analyse psychologique, qui se révèlent efficaces pour modifier la pensée et l’action individuelles.

Après mes études, j’ai découvert les idées principales de Wittgenstein. Ses idées à propos de la sémantique, du langage et de la communication entre les êtres, idées souvent vérifiées par l’expérience, et qui doivent nous rendre très humbles sur la possibilité d’intelligibilité du monde et des autres. [2] Et j’en suis venu à conclure que la forme de l’échange intellectuel avait trop souvent peu de chance de conduire à l’intelligibilité entre individus. Trop souvent la production intellectuelle prend la forme d’un texte unilatéral, d’une critique ou d’une réplique unilatérale par écrit. [3] Cette forme est souvent insuffisante pour parvenir au sens profond d’une production intellectuelle. Elle tend à mutiler l’échange sans qu’aucune construction d’information sensée, utile, ne parvienne aux cerveaux des intéressés et de leur audience.

Mais une autre expérience m’a donné l’espoir qu’il était possible, avec énormément de patience et du temps, de parvenir à un certain degré de compréhension de la pensée d’autrui, jamais total, mais néanmoins plus satisfaisant que les « joutes intellectuelle formelles ». Mon expérience du débat avec mes parents, avec mes amis, avec les visiteurs et amis du blog de Paul Jorion, ainsi que les écrits des penseurs anciens, m’ont convaincu que l’échange véritable entre Humains passe, (quelle surprise !), par le dialogue, oral ou épistolaire (par mail aujourd’hui). Plus précisément, l’intelligibilité passe notamment par la dialectique  [4], qui permet le véritable échange de pensée transformateur, cet échange transformateur qui rejaillit pour métamorphoser la pensée et l’action de tous les protagonistes. L’initiateur d’une thèse se soumet à la contradiction d’une antithèse de son interlocuteur, et l’audience profite de cet échange co-constructif. Cela demande souvent beaucoup de temps et de nombreuses itérations argumentatives entre honnêtes gens, cherchant sincèrement à s’approcher des lignes de force du Réel. [5] Les dialogues de Platon en sont l’archétype.

Des amis, et beaucoup de lecteurs du blog probablement, admirent Frédéric Lordon et Philippe Corcuff. À mes amis qui les lisent, je demande toujours : à quoi sert ce texte ? Quel est son sens ? Pas seulement le sens des mots et des phrases (leur « signification »), mais le sens « philosophique, moral, politique », la « direction » que prend le texte, sa visée fondamentale et la direction qu’il propose à l’audience. Autrement-dit, qu’implique ce texte comme action concrète ? La plupart du temps, trop nombreux sont mes amis qui ne peuvent répondre à ces questions. Est-ce le lecteur qui n’a rien compris ou l’auteur qui n’a rien proposé ou s’est montré illisible ? Je ne prétends pas échapper à cet écueil dans ce que j’écris. Chacun peut examiner soi-même ce qu’il en est dans sa production intellectuelle. Mais j’ose dire que chacun doit examiner absolument cela, dans un mouvement réflexif (de miroir) envers soi-même.

Je fais partie de ceux qui aiment lire Frédéric Lordon pour son style mordant. Souvent je l’avoue, il me fait rire aux éclats par la force de son imagination (« la stupéfaction d’une poule face à un démonte-pneu »). Son style est flamboyant, violent, très beau d’un point de vue littéraire.

Mais j’échoue trop souvent à trouver le sens de ses textes. A quelle action concrète m’invite-t-il ?

Alors je me pose la question : qui fait le plus pour l’Humain ? Celui qui met ses mains dans le cambouis, qui soigne un malade, qui réconforte un SDF, qui construit un logement passif, une ferme, une école, un système de transport en commun, qui mange moins de viande, qui roule en vélo, qui s’engage en politique et qui diffuse des solutions, des propositions, qui convainc à l’action par la diffusion des idées ?

OU celui qui semble bâtir de grandes théories superbes et des pamphlets de haut niveau littéraire mais dont on peine à comprendre les implications concrètes ? Ou pire, qui ne propose aucune implication concrète ?

N’est-ce pas très français (et je parle de la culture francophone qui prend ses racines dans les Lumières), cette figure superbe de l’intellectuel outré ? Frédéric Lordon veut manifestement y exceller. Mais est-il à la hauteur de son illustre prédécesseur, Emile Zola et son « J’accuse… ! » ? Est-il cet intellectuel passionné, qui renverse l’action collective par la force de son éloquence et la justesse de son propos ? Ne se révèle-t-il pas trop souvent touffu, byzantin, obscur et finalement… vain ?

Philippe Corcuff, avec sa critique en règle, semble également jouer le rôle d’un protagoniste habituel : celui qui pourfend froidement un « tribun de la plèbe », très populaire au sein de l’intelligentsia et même au-delà. Ne commet-il pas l’erreur courante mais impardonnable selon moi : l’assimilation ad hitlerum [6] de son auteur cible, par extension excessive du propos.

N’est-il pas fatiguant de lire ce genre de critique pompeuse dans le débat intellectuel : « Monsieur Lordon ne le sait pas mais en fait, il contribue à des causes infâmes« . N’est-ce pas le niveau zéro de la disqualification intellectualiste ?

Et le débat peut durer des heures, en chambre, à coups d’excommunications. Pendant ce temps, les gens naissent et meurent, la vie suit son cours. Je ne prétends pas avoir la réponse définitive à ces question pour Frédéric Lordon et Philippe Corcuff. Je parle néanmoins d’un sentiment que j’éprouve trop régulièrement à leur lecture et à la lecture de leurs confrères. Mais éloignons-nous des personnages pour généraliser le phénomène de « l’intellectuel ». Dans le grand théâtre humain, quel est le rôle de ce personnage ?

Ce qui compte, ne l’oublions jamais : ce sont les actes et l’influence des paroles et des écrits.

Il faut sortir du pinaillage technique des initiés : les textes de Frédéric Lordon et de Philippe Corcuff ont-ils une plus-value pour les citoyens ? Ce texte-ci, ce texte-là, précisément, a-t-il un sens ?

Un professeur jésuite m’a enseigné qu’un texte devait être pertinent, argumenté, cohérent et communicable. Pertinent ne veut pas seulement dire que l’on parle d’un sujet important, cela veut aussi dire que l’on propose des actions concrètes qui répondent au sujet. La communicabilité est en péril quand le texte fourmille de figures de style, de termes ardus et se perd dans les détails.

Pour sortir de la vacuité, je pose une question aux intellectuels revendiqués : pourquoi ne vous tournez-vous pas davantage vers une forme plus aboutie, celle du citoyen acteur-penseur réflexif, l’homo politicus-faber-sapiens sapiens. C’est-à-dire le citoyen qui pense et qui agit pour le bien de la société, et qui ajoute une couche de réflexivité envers sa propre pensée et sa propre action, qui s’examine lui-même agissant et pensant ? [7]

Un modèle canonique de ce genre de citoyen est Benjamin Franklin. Ce qui distingue Benjamin Franklin parmi tous les hauts personnages historiques, c’est la quantité astronomique de ses réalisations, dans une multitude de domaines, pratiques, politiques et intellectuels. [8] Benjamin Franklin prouve qu’on peut avoir un gros cerveau, une pensée superbe, un beau langage, tout en insistant sur l’efficacité opérative, dans l’action. Le cerveau arrive en soutien, en support, en moyen et pas en fin. L’œil, l’esprit et le verbe sont au service de la main.

Benjamin Franklin témoigne aussi de la réflexivité indispensable à l’intellectuel. Dans ses mémoires, il témoigne de sa déshérence lorsqu’il était jeune et très vaniteux, alors qu’il se complaisait dans la joute verbale au sein de son groupe d’intellectuels « Junto ». Conscient de sa vanité, et après plusieurs déconvenues, il se promet d’éviter toute complaisance à l’égard de ses dérives rhétoriques. Plus vieux, il reconnait qu’il a échoué à taire son orgueil, ce sentiment « d’avoir raison », « d’être supérieur », qui rend l’intellectuel si détestable à autrui (qui le traite « d’intello »). Orgueilleux-humble, il se défend : il a réussi à dissimuler le mieux possible son orgueil sous une bonne couche d’humilité conviviale, ainsi, dit-il, il a réussi à convaincre bien plus de gens et à créer bien plus de choses qu’il ne l’aurait jamais espéré. Les gens n’aiment pas les êtres « supérieurs ».

Alors je me soumets moi-même à ma critique, et j’espère recevoir une pluie de critiques des lecteurs !

Pourquoi écris-je ce texte ? Vous ai-je fait perdre votre temps, amis lecteurs ? À quelle action concrète veux-je vous pousser ? Est-ce que j’ai réussi à convaincre que nous devions essayer de lire les intellectuels comme Lordon, Corcuff, etc. en gardant notre esprit critique ? Mais pas seulement l’esprit critique du détail, celui qui peut verser dans le pinaillage, je parle plutôt de la question de la quête du sens. Est-ce que nous nous posons assez la question « quel est le sens de ceci ? », ou plus ramassé – et rendons hommage à l’efficacité anglo-saxonne face à l’intellectualisme français – : « So what ? ». Ces deux mots en anglais, abusons-en, infligez-les à nos interlocuteurs, y compris et surtout ceux qui sont en position d’autorité, comme les intellectuels. Ne nous satisfaisons pas des premières réponses au « So what », allons au bout de la chaîne, dans les derniers retranchements, cherchons le « So what » final, celui qui nous ramène à l’essentiel de notre existence. Si à la fin d’un texte de Lordon, Corcuff ou autre, nous ne parvenons pas à y répondre, interpellons ces intellectuels, exigeons d’eux une réponse pertinente, argumentée, cohérente et communicable à cette question : «  So what ? ». Ne les lâchons pas sans qu’ils ne crachent le morceau ou s’excusent de nous avoir fait perdre notre précieux temps ! Nous avons le droit de les critiquer, même les plus célèbres d’entre eux. Ils le méritent ! Ça leur fait du bien ! Ils travaillent mieux après ça !

Et si, nous aussi, nous faisons pareil dans notre propre pensée et notre propre action, en nous soumettant humblement à notre réflexivité et à celle des autres, en nous remettant sans cesse en question, alors nous serons de dignes héritiers de Benjamin Franklin.

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[1] Des vieux m’ont dit qu’on déteste toujours un peu le monde et soi-même…

[2] La sémantique est la branche de la linguistique qui étudie les « signifiés », soit ce dont parle un énoncé. Autrement dit, la sémantique étudie « la signification des mots, des phrases ». Ludwig Wittgenstein étudia longuement la sémantique, le langage et la conscience. Sa pensée se trouve condensée dans son ouvrage « Investigations philosophiques ». Outre le langage extériorisé par la parole ou l’écrit, Wittgenstein élargit la sémantique au sens des objets mentaux oui idées elles-mêmes.

[3] Et l’on peut élargir ce constat aux formats intellectuels « ex cathedra » des conférences, à peine assouplis par des séances de « questions-réponses » très formalisées et souvent frustrantes.

[4] La dialectique est célèbre pour son mouvement cyclique et convergent : thèse, antithèse, synthèse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dialectique

[5] Les « lignes de force du Réel » sont ce qu’on pourrait appeler la « vérité », si tant est qu’elle existe, ou du moins « une » vérité à propos du Réel.

[6] En accusant plus ou moins directement Frédéric Lordon de renforcer inconsciemment les idées totalitaires de l’extrême-droite.

[7] La réflexivité est ce qui nous distingue le plus en tant qu’êtres humains : la capacité à s’interroger sur nous-mêmes, ce que nous faisons et ce que nous pensons, à nous regarder dans un miroir : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9flexivit%C3%A9_(socio-anthropologie)

[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Franklin

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223 réponses à “Corcuff contre Lordon. So what ?, par Cédric Chevalier”

  1. Avatar de RBWIEL
    RBWIEL

    Si les intellectuels étaient réellement déterminants sur le sort de l’humanité, nous ne vivrions pas dans un monde aussi cruel, aussi abject et aussi injuste. So what?

    1. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      C’est partiellement vrai. Il y a, parmi les intellectuels et les artistes, grosso modo deux catégories: ceux qui s’alignent et ceux qui se révoltent. Aujourd’hui le système est bien ancré, solidement installé, à un tel dégré que les intellectuels et artistes révoltés ne font pas peur aux profiteurs du système; c’est ainsi qu’ils tolérent même des critiques les plus acerbes à l’égard du capitalisme autoritaire et d’un système financier devenu perverti voire pathogène; du style « causez toujours; pendant vous causez, on se remplit les poches, après nous le déluge ».

  2. Avatar de CloClo
    CloClo

    Bonsoir Cédric !

    Si on n’a pas dit dix fois ici que « deux intellectuels assis iront toujours moins loin que deux brutes qui marchent », on a rien dit.

    Pour le reste « Intellectuel », je n’ai jamais compris ce que c’était. Comme « Sportif » ou « manuel » d’ailleurs. Puis Lordon, c’est un petit poids dans l’Univers de la notoriété, complètement inconnu autour de moi, alors diffuser ses idées, quelle blague pas rigolote. Pour Corcuff, il a fait le vendée globe ou pas, c’est pas un nom de pirate ça ?

    Ce qui m’invite à reciter encore une fois comme bien d’autres avant, rien de nouveau sous le soleil. Ah si, bienvenue Cédric dans le monde réel. Enjoy !

    1. Avatar de Steve
      Steve

      Bonsoir
      En France, l’Intellectuel au sens de maître- penseur auto proclamé accepté et reconnu par la classe dominante correspond au Commissaire Politique Soviétique,( sans identité parfaite bien sur)

      Lorsque peu après le début de son texte revu et corrigé par ses semblables , M. Corcuff use de procédés consistant à utiliser des adjectifs relevant du biologique pour qualifier les propos de ceux qu’il rejette d’une part ( RELENTS islamophobes) et des mots relevants des idéels platoniciens ( BEL IDEAL de la Laïcité) pour qualifier les positions de ses semblables, il révèle sa parenté avec les Commissaires Politiques qualifiant de vipères lubriques ou de scolopendres glaireux les ennemis du vrai du beau du bon du bonnet rouge. Nous sommes là dans un didacticiel de la pensée correcte à l’usage des biens pensants, dans un abrégé d’éléments de langage rectifiant le déviationnisme. Police de la pensée, sempiternel retour des façons du Tartuff de Molière!
      Passons notre chemin!
      Cordialement.
      Steve

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Sérieux ? Tu veux qu’on fouille dans la prose lordonienne à la recherche d’épithètes un chouïa plus « biologiques » que tes « relents », pour ne pas dire franchement animaliers (du genre des « trois petits cochons roses comme des tirelires Hollande-Sapin-Moscovici ») ?
        Faut pas toucher à l’Empereur Frédéric, on a bien compris, Herr Kommissar.

  3. Avatar de Gudule
    Gudule

    @cloclo
    +1

    Enjoy !
    I do. 😉

  4. Avatar de le marin
    le marin

    Tout est une question d’audience …lol

  5. Avatar de maboiteaspam
    maboiteaspam

    il faut les deux, votre désir d’actions pour des résultats concrets sont le pendant de cet intellectualisme qui façonne nos pensées. J’avais bien aimé vos billets sur l’état du terrorisme par ces analyses concrètes. J’aimerais vous voir y appliquer la même chose à nos questions actuelles. Malheureusement je crains bien que les solutions ne soient trop simple pour être théorisées. Arrêtez de prendre sa voiture seul pour faire le même trajet le même trajet soir et matin, arrêtez de dépenser bêtement notre électricité pour diffuser des absurdités en répétition permanente, arrêtez de produire à l’infini les mêmes objets, souvent inutile, arrêtez d’espérer que des politiciens professionnels prennent les décisions drastiques dont notre futur à besoin… C’est simpliste et cela ne laisse pas de place à une quelconque envolée lyrique. Il faut bien commencer quelque part pour concrétiser le monde que l’on veut, arrêtez d’attendre cette révolution qui ne viens pas, vivre dans ce rêve d’une main invisible du progrès technique qui nous sauvera, et qui de toute manière si elle devait advenir serait réservée aux plus riche, si toutefois elle n’était pas étouffée dans l’œuf avant…. Bref, j’attends avec impatience le livre de Paul 😉

  6. Avatar de Michel G
    Michel G

    Il s’agit de conserver intacte notre rage interne. Et de la transmettre.
    Elle reste le meilleur des moteurs, un enthousiasme noir, pour dégommer les pseudo intellectuels qui tiennent le langage, les méthodes… la science… Et la bombe H. Il faut mettre en cause et reprogrammer ce « cerveau reptilien » de nos sociétés.
    Nous assistons à une cooptation pluri centenaire des classes dominantes, via la connaissance. Dirigeants d’une civilisation qui ne font que transmettre les mêmes procédés, analyses, pauvres réflexions à base d’analogies… recettes… tout ça devenu stérile comme on peut le voir de nos jours, puisqu’à base d’efficacité, de rendement… compétitivité… résultats…
    Il ne s’agit pas ici de la survie de personnes, mais de celle d’un système, qui, tel un automate aveugle, manque d’humilité et fait surtout part d’une stupidité petite bourgeoise.
    Nos universitaires, sous couvert d’ouverture, restent les vrais conservateurs, sans remise en question de fond. « Aristote a déjà tout dit… la belle affaire » Les penseurs et autres théoriciens issus de cette moulinette sont devenus les faux-nez, préformatées, d’un système qui n’a d’autre but que de rester en place.
    C’est cette violence là qui manque, celle de dire non à un processus ancien qui se duplique mécaniquement.
    C’est donc à eux-mêmes que ces gens devraient l’appliquer. Seul petit espoir de modifier un jour, à toutes les échelles, ce mécanisme global. L’inertie terrifiante d’une caste cooptée immuable.
    Un effort cérébral énorme pour s’en sortir.
    Un peu comme un mec avachi devant sa télé à qui on demanderai d’éteindre le poste.

  7. Avatar de Gudule
    Gudule

    « Tout est une question d’audience »

    Tout à fait , le monde réel est diversifié, bienvenue dans le réel,
    C Chevalier le dit bien, s’émanciper c’est interroger, échanger, partager avec des intellectuels ou pas …pour les idées mais pas seulement, qu’y a t il de mieux que la confrontation au réel ?

  8. Avatar de G L
    G L

    « Celui qui met ses mains dans le cambouis, qui soigne un malade, qui réconforte un SDF, qui construit un logement passif, une ferme, une école, un système de transport en commun, qui mange moins de viande, qui roule en vélo, qui s’engage en politique et qui diffuse des solutions, des propositions, qui convainc à l’action par la diffusion des idées ? »

    Aimer mettre les mains dans le cambouis n’a en soi rien de plus positif qu’aimer mettre son nez dans les théories bien construites ou même les belles idées.

    Dans les exemples que vous donnez il y a des choses que tout le monde sait faire et d’autres que peu de gens savent faire. Beaucoup s’apprennent par l’exemple. On apprend énormément de choses en imitant les autres, par exemple à marcher (personne n’était réellement capable jusqu’à ces dernières années d’expliquer comment nous faisons pour marcher!) ou à parler (quelques notions de grammaire aidant cependant à apprendre une langue étrangère.)

    Pour construire un logement passif il vaut mieux s’intéresser aux théories sous-jacentes si on veut éviter les arnaques ou de se perdre dans les détails.

    Quand il s’agit, comme c’est le cas pour Lordon, de faire la révolution (et pas seulement de déclencher une émeute) il me semble vraiment préférable d’y réfléchir avant et à plusieurs, vu les nombreux désastres qui ont précédé…

    À part, pour ce qui est de Lordon j’ai souvent eu l’impression de ne pas perdre mon temps en l’écoutant alors que, comme beaucoup il me semble, je n’aime pas du tout le lire.
    ___

    A propos de Benjamin Franklin et des rapports entre la pratique et la théorie en Amérique Histoire des américains (Daniel Boorstin – Robert Laffont revient à de nombreuses reprises sur ces sujets (ce livre est en même temps profitable sur plein d’autre choses, par exemple les habitudes de gaspillage des ressources de nos amis d’outre Atlantique.)

  9. Avatar de L'ouvrier
    L’ouvrier

    Un très bon sujet içi.
    Pensez que les intellectuels jouent un rôle de stimuli du peuple est dépasser.effectivement rien ne nous obligent à consommer comme des idiots,à adhérer au idées économique à la mode d’aujourd’hui.Lordon veut nous dire qu’il y a autre chose de faisable,de plus sain pour l’avenir mais nous sommes occupés par le quotidien,remplir le frigo, régler les factures, éduquer les enfants,toutes ces choses qui font nos vies nous empêchent de prendre de la hauteur et de voir la ridiculité de notre société et Lordon nous montre çela lui et d’autre d’ailleurs comme Gorz ou Ellul qui sont pour moi de grand bonhomme.

  10. Avatar de Pat Attalo
    Pat Attalo

    monsieur Chevalier
    j’avoue que je ne comprends pas bien le sens de votre billet, ou du moins son interet. J’ai envie de vous repondre : So what ?
    Votre billet me fait penser à la posture de l’homme qui, temoin d’une querelle, ne peut s’empecher de prendre un air onctueux pour se gausser des protagonistes , sans avoir lui-meme connaissance des motifs de la dite querelle.
    Je trouve que c’est un peu facile.
    Bien entendu, je peux comprendre votre lassitude et perplexité aquoiboniste. So what ?
    Que vous pointiez le fait qu’il faille penser par soi-meme et que la pensée doive etre reliée au reel; quoi de plus de plus partageable ? So what?
    J’eusse apprecié que vous precisiez en quoi « l’intellectuel » nous eloignerait du réel et d’une pensée originale.
    Vous me faites penser avec votre  » reel » au personnage de dostoyesky qui dit que la peinture de raphael n’a pas plus de valeur qu’une vieille paire de soulier.
    quand à moi, je pense que ce qui m’interesse chez les intellectuels (pas tous…) c’est qu’ils peuvent m’interesser au reel par la pensée qu’ils elaborent.
    Pensées qui, selon moi,contribuent à ce que ma pensée puisse devenir un peu plus subtile.
    Et à ces raisons je n’ai pas envie d’ajouter So what ?
    De fait, j’ai des opinions que je cultive sur des sujets qui m’etaient auparavant trés peu connus et j’en suis assez content. Modestement .
    je sais, par exemple, que bien que trés comprehensible, les assertions de Philippe Corcuff, ne m’interessent pas, et meme me repugnent un petit peu, comme me repugnent en general tous les petits travaux de démolition des polemistes à la mode, ou qui pretendent à y étre , ainsi que l’etat de stupides perroquets des discours de ceux qui se fonts leurs supporters…
    Frederic lordon c’est autre chose pour moi etant donné que je sais que ses discours m’apportent quelquechose. Ils m’interessent et me fonts considerer des pans du reel que j’avais omis de voir, ou considerés de maniere trop familiere…J’ajoute que ce m’est une consolation de penser au travail que font des intellectuels comme Michel Foucault, Emmanuel Todd, Gael Giraud…
    Pour finir sur une anecdote autobiographique , votre discours me fait penser à ce qu’on me disait dans ma famille quand j’etais petit et que je prenais un grand plaisir à penser tout haut… avec un sourire faussement bonhomme on me disait : Tu penses trop…
    Voila qui m’interdisait !
    Et comme j’aurais voulu repondre : Et alors ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Merci d’avoir continué à penser.

      1. Avatar de Maxime
        Maxime

        Fin du fil 🙂

    2. Avatar de RBWIEL
      RBWIEL

      Et si penser n’était rien d’autre qu’une affaire personnelle, comme la spiritualité….une affaire de la sphère privée et tout le reste ne serait qu’égocentrisme et exhibitionnisme?

      1. Avatar de Julien Alexandre

        à RBWIEL

        Pour s’organiser, il faut commencer par penser le vivre ensemble. Considérer que toutes les pensées se valent, par principe, confine nécessairement à l’isolement.

      2. Avatar de RBWIEL
        RBWIEL

        a Julien Alexandre,

        Ok. Je comprends. Mais communiquer, partager sa pensée ne veut pas forcément dire la mettre en avant de manière exhibitionniste comme ont tendance à le faire beaucoup de ceux qui se considèrent comme étant des « intellectuels ».
        Partager, c’est débattre, alors que malheureusement, très souvent, ce débat se confine à du prosélytisme en exhibant « Sa pensée » provenant d’un Moi surdimensionné. Je ne sais pas, je ne suis ancré dans ma pensée, je la lance dans le débat.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Là on est d’accord RBWIEL, pas de réductionnisme.

  11. Avatar de juannessy
    juannessy

    Le seul tort d’un intellectuel peut être d’imaginer que ses efforts de « compréhension » ( puisque à l’origine , l’intellect c’est ça: « com-prendre » en essayant de faire coller vérité et réel) puissent devenir les nouvelles tables de la Loi .

    L’analyse psychanalytique bute effectivement souvent sur les sujets atteints d’intellectualisation . Brassens dirait  » mais pour l’amour on ne demande pas , aux filles d’avoir inventer la poudre », ce qui pour les hommes est une évidence , et « pour les filles  » l’occasion de leur montrer le contraire . Celles ci seraient donc de bon conseil pour résoudre votre souci de joindre l’esprit et le corps !

    De mon côté , j’ai souvent pu vérifier avec mes enfants et petits enfants , qu’une bonne affirmation était celle qui résistait au moins à cinq « pourquoi, » successifs . A ce jeu , avec eux , et celles et ceux que j’ai pu avoir comme compagnons de travail , si au cinquième « pourquoi », je coinçais , j’utilisais lâchement la supériorité de l’âge ou hiérarchique , pour affirmer péremptoirement :  » parce que c’est comme ça ,et/ou que je vous le demande « .

    Ce qui en général , faute de contreproposition , suffisait pour aller plus loin .

    Avec , dans un coin du crâne :  » tiens là , tu as trouvé la limite de quelque chose « .

    Un(e) intellectuel(le) , qui n’est pas en fait un statut social , mais juste une certaine disposition d’esprit pour repérer des points de contact entre réalité et  » vérité » , ne sert qu’à ça :
    Définir et repousser sans cesse la limite de ce nous acceptons comme étant ces points de contact .

    Donner du sens ( ce projeter dans le futur) à ces points de contacts , pourvu qu’ils soient connus et acceptés, comme beaucoup l’ont cependant fait dans des écrits de type « ce que je crois »,ça n’est pas le rôle des intellectuels ( même s’ils peuvent ,bien évidemment ,donner leur conviction qui est souvent riche et large ).

    Car alors , de puits de sagesse et de connaissance , ils deviennent gourous .

    La projection dans l’avenir , c’est pour certains , adopter un récit idéologique ou religieux . Selon mon cœur et ma raison , l’écriture d’un Récit qui se nourrit du « passé « ( plutôt cerveau de droite: l’empathie , quelques intellectuels..), du « hors temps » (plutôt cerveau de droite : création , imagination qu’elle soit artistique , mathématique ..quelques intellectuels ), du « présent » ( plutôt cerveau de gauche : réel connu ou considéré comme tel , logique , raison , philosophe , professeur , pas mal d’intellectuels) , et du futur proche ( prise de risques « éclairés » , pari , aptitude à la « puissance du discours », très peu d’intellectuels ).

    Pour faire fonctionner ce moteur , un idéal : la démocratie.
    Ce qui pose deux questions :
    – qu’est ce que le « démos » ? ( voir interrogation récente de Paul Jorion ).
    – si comme pour moi ,et quelques révolutionnaires historiques ,  » il n’y a pas de peuple sans constitution », se replonger dans l’histoire , les attendus , l’environnement de nos constitutions et de celles des autres, les « intellectuels » peuvent déjà nous aider à mesurer ce qui cloche encore dans celle ci et « la formation de la décision « , pour que la « délégation » institutionnelle ne dérive pas toujours vers la confiscation du débat , de l’information utile , de la décision et de son contrôle et mesure .

    Ils ont donc encore du travail, et on ne pourra pas faire sans eux .

    Et sans les autres .

    1. Avatar de jobo
      jobo

      Ah! Les « Pourquoi ? » de l’enfance! Premières sources de connaissances, premières sources de frustrations, que, au fil du temps, l’on omet, l’on ravale, l’on ose émettre… On ne fait plus l’enfant, on ne questionne plus. On suppute ou redoute l’éventuelle réponse. Le « pourquoi ? » n’a plus d »emploi sauf pour les intellectuels qui non seulement posent la question -c’est leur rôle auto-assigné- mais proposent/favorisent/imposent une réponse frôlant le conflit d’intérêt idéologique car ils négligent le fait que « pourquoi » n’est qu’une composante du QQOQCP de base.

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        J’avais plutôt parler de « nourriture » que de « composants » , mais c’est bien ça .

        Dans le QQOQCP , le P n’est cependant pas un  » composant » comme les autres , car il est la « fin » qui assure la raison d’être, l’unité et l’efficacité de l’ensemble vivant .

        Sa « formulation » par le travail des « intellectuels » ( et des autres) est donc à la confluence de la « décision déjà prise » du corps et de la conceptualisation juste ou fausse des points d’identification du réel et du pensé ( par l »‘intellect » et « la main » ).

        En principe c’est le champs d’exercice de la démocratie .

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        « parlé.. »

    2. Avatar de TORPEDO
      TORPEDO

      Bien sûr, bien sûr…
      Mais j’ai la faiblesse de penser que, parfois, quand les gosses cessent de questionner leurs ainés, ce n’est pas toujours parce qu’ils ont été convaincus avant d’avoir posé leur cinquième question…
      Ce peut être aussi parce qu’il auraient préféré qu’on leur réponde plus rapidement « je ne sais pas », et ce en particulier quand leur l’interlocuteur n’a pas grand chose de personnel à leur répondre!
      Je me demande d’ailleurs si la faillite actuelle de nos belles institutions enseignantes, si viscéralement attachées à l’égalité des chances, n’aurait pas quelque chose à voir avec ce même vilain travers élitiste que cultivent beaucoup de ceux qui prétendent officiellement, et sans rougir, exercer une « Professions Intellectuelle Supérieure »!
      Mais il est vrai que chercher à comprendre est déjà excuser, non?
      A plus, Eric.

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        J’ai la faiblesse de penser que , « il est vrai que » , c’est s’excuser de ne pas chercher à comprendre .

        Peut être , peut être ….

  12. Avatar de Mercier
    Mercier

    Cet article me laisse pantois.
    En voici une phrase cueillie au hasard tellement il y a de perles : « Des amis, et beaucoup de lecteurs du blog probablement, admirent Frédéric Lordon et Philippe Corcuff »…
    donne juste envie de quitter ce blog pour toujours…
    Qui irait en effet sérieusement comparer deux secondes un philosophe qui met son humour au service d’une rigueur de la pensée, avec un imposteur ?
    http://www.acrimed.org/Victime-de-l-amour-Philippe-Corcuff-PLPL-no18
    Il a danger pour Monsieur Jorion à concéder une présence à de telles fadaises sur son site…

    1. Avatar de Paul Jorion

      Non, non ! Comme j’ai dit dans le chapeau : je me suis senti remis en question moi-même par ce texte et assez injustement, mais j’ai voulu voir ce que le monde en pense. Même un intellectuel doit accepter de se confronter au réel 😉 , sans cela il risque de devenir un jour … Prix Nobel d’Économie !

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

         » je me suis senti remis en question moi-même par ce texte et assez injustement »

        Et pourquoi donc, n’êtes vous pas allé « au charbon » avec des pêcheurs sur l’île Houat, entre autres ?
        Quoi vous n’êtes pas un intello élitiste? Fichtre, diantre ! Sauf vot respect, va falloir corriger ça M Jorion….. 😉

      2. Avatar de TORPEDO
        TORPEDO

        Bonjour,
        Mais, cher Monsieur, Le Nobel vous pend au nez!
        Et alors? l’accepterez vous ?
        Eric.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ah évidemment, si c’est écrit dans Acrimed, alors, fermez le ban.
      Cela dit c’est bien Lordon qui s’est longtemps acoquiné avec Sapir sans rien voir venir, sinon très, trop tard. Pas Corcuff.
      Mais bon, concédons que, sur le coup, Lordon a bien fini par rejoindre Corcuff contre Sapir.
      Le débat Corcuff/Lordon (ou Corcuff/Michéa) ou Lordon/Michéa, etc) dure depuis des années et c’est pas pour amuser la galerie. Ces débats sont aux lignes de fracture de la gauche dans ce pays, au moins pour celle qui se prétend « radicale », en fait bien au-delà. Le « et alors » qui veut se donner des airs d’anti-intellectualisme distingué de l’intellectuel pragmatique me paraît extrêmement douteux. C’est clair qu’avec Sapir c’est plus simple et plus direct: on soutient Poutine, on s’allie au parti péniste et roule ma poule. Et alors ?

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        « Ces débats sont aux lignes de fracture de la gauche dans ce pays, au moins pour celle qui se prétend « radicale », en fait bien au-delà. »

        En 140 signes ou à ton goût, tu pourrais dessiner ces lignes de fractures sans te commander ? Ca me rend curieux cette expression.

    3. Avatar de Maxime
      Maxime

      « …envie de quitter ce blog pour toujours », quelle idée alors !, alors même que depuis quelques mois il est toujours là « par chance »…
      Mais sur cette polémique il faut quand même dire les choses simples telles qu’elles sont : Lordon travaille a une certaine altitude, Corcuff a une autre, moindre. Point (final, pour moi). Les commentaires du billet en question sur Mediapart sont sans doute non-objectifs (cf. la non-objectivité de leurs auteurs respectifs) mais de mémoire Corcuff a été étrillé par environ 139 sur 140 et soutenu par un… Point. Désolé.
      Sur le rôle de l’intellectuel : il est immense et évident, mais sur le temps long et généralement au travers de la transmission (aux enfants, par l’éducation, la culture, etc), sauf événements historiques (et nous en vivons !). Qui en douterait ? Lordon dit des choses justes et fortes (mais d’autres aussi, bien sûr) : il est entendu. Corcuff est **inconnu** sinon à Lyon, sur MDP et si j’ai bien compris sur rue89. CQFD, un humble avis.
      @vigneron: que sur tel ou tel point Corcuff ait pu avoir vu juste (alors que Lordon se serait trompé) en ferait-il un « phare de pensée » ? Il donne des cours, c’est bien. Lordon aussi.
      Merci à tous les Lordon et à tous les Jorion de permettre aux Corcuff de préciser leur pensée 🙂 et merci à C. Chevalier d’avoir pointé le sujet, présent principalement sur Mediapart sauf erreur, et bientôt oublié.

  13. Avatar de Pierre
    Pierre

    Bonsoir,

    Malheureusement, je pense que les intellectuels, comme les universitaires sans doute, sont animés et c’ est ainsi, d’ un esprit de classes, même s’ ils sont de gauche.
    Est-ce voulu, est-ce encouragé, je n’ en sais rien.
    Ironie du sort, ils se préoccupent parfois du sort des autres (dont beaucoup ignorent jusqu’ à leur nom ou se fichent pas mal d’ eux parce que comme vous y faites allusion ça ne changera quand même par leur quotidien).
    Ils se parlent entre eux, se fréquentent entre eux.
    Ceux d’ en face quels sentiments doivent-ils éprouver, de ne n’ y les comprendre ou connaître? Le rejet, la honte, l’ indifférence, le mépris?
    Les idées peuvent enfermer comme libérer et faire la différence n’ est pas simple si on n’ y est pas rodé.
    Et vivre sans savoir n’ est pas non plus la liberté je pense.
    Intéresser quiconque dans un langage simple devrait faire partie de la tâche mais peu semblent s’ en soucier ; dommage.

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      Intéressant . Mais le « vulgus  » est il le « demos » ?

      (Revoir La République de Péguy) .

  14. Avatar de Gudule
    Gudule

    Faire bouger les lignes, interroger.
    Lu récemment : Traité d’athéologie, Michel Onfray : décapant et vivifiant.

    1. Avatar de Joko
      Joko

      Il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes ; Onfray ne sait plus ce qu’il raconte depuis longtemps, mais au lieu de se taire… voilà.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        Plus à la mode ? Torché par les médias mainstream ? No way !
        Onfray ne m’a jamais « fermé la porte au nez », et c’est aussi pour cela, mais pas seulement, que je continue à l’apprécier et à le lire.
        Et à le dire, clairement. Que cela plaise ou pas.

      2. Avatar de Joko
        Joko

        @Gudule…

        Je ne suis ni pour ni contre Onfray, si ce n’est qu’il est un peu trop spectaculaire à mon gout. Et son Traité d’Athéologie n’est pas ce qu’il ait fait de mieux, loin de là. L’athéisme de combat ne m’intéresse pas.
        Encore un qui s’est dispersé…

      3. Avatar de Gudule
        Gudule

        « L’athéisme de combat ne m’intéresse pas. »

        Idem, mais son livre m’a plu. Je n’ai pas lu tout Onfray. D’accord ou pas , j’apprécie son style et son esprit. C’est mon opinion et je la confirme.

  15. Avatar de Armelle
    Armelle

    « Une pensée reliée au réel »
    Selon Piaget, « ce qui distingue une pensée autistique de la pensée réaliste est qu’elle tend non pas à établir des vérités, mais à satisfaire des désirs ».
    Ce billet interroge assez justement la place de l’action concrète dans l’élaboration de la pensée, sorte de garde fou d’un imaginaire problématique.

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      Que dites-vous ? Je rêve !

      « Comment ça ? Que dites-vous ? Je rêve ! À un an d’une élection majeure, aucune organisation politique ne mentionne clairement dans son programme l’importance des enjeux portés par ce qu’on appelle la «culture» dans ce pays ? En France (c’est-à-dire, aussi, en Europe) ?  »

      « Danseurs, philosophes, linguistes, architectes, plasticiens, conteurs, marionnettistes, sociologues, psychanalystes, photographes, bibliothécaires, rêveurs, journalistes, clowns, comédiens, éditeurs, anthropologues, historiens et chercheurs de tous poils, poètes, chanteurs, professeurs, libraires, musiciens, magiciens, cinéastes, griots, jardiniers inventifs, écrivains, étudiants, chamanes, ethnologues, arpenteurs de l’invisible, amateurs et professionnels, et vous lecteurs, et vous qu’on relègue à la catégorie de spectateurs, tous ceux qui sont embarqués avec sincérité dans ce bateau qu’on appelle «culture» et qui ne supportent pas qu’on le saborde sans réagir, c’est le moment. Sortez de votre coquille, de vos jargons, de vos chapelles, de vos corporatismes, de vos égos, de votre timidité, sortez-en pour une fois et venez parler ensemble, ou dire avec votre langage »

      https://blogs.mediapart.fr/nicolas-romeas/blog/130216/que-dites-vous-je-reve

      1. Avatar de Armelle
        Armelle

        …. encore faut-il savoir lorsqu’on est dans l’imagination….
        Lorsqu’un Bashevis singer met en scène des rêves, il sait qu’il s’agit de rêves, d’autres pas.
        La culture est bien mal en point, je vous l’accorde, comme beaucoup d’autres domaines. Comme il est loin le temps où la culture faisait partie intégrante d’un programme politique ! Laissons-là les regrets.

      2. Avatar de Armelle
        Armelle

        Bon m’y revoilà. Après une rapide recherche, je constate que celui auprès de qui j’ai travaillé des années (il y a fort longtemps) a une visibilité sur le net
        http://www.des-gens.net/Guy-Retore-citoyen-du-theatre-II
        Et, faisant fi de son épouvantable caractère, je partageais avec lui l’idée de la fonction politique du théâtre et sa prise directe avec le terrain. Il avait un lien quotidien avec « ses » spectateurs. Quand l’un d’eux n’avait pas apprécié la pièce qu’il donnait à voir, il prenait le temps d’expliquer, de dialoguer, et il lui arrivait de proposer une place gratuite pour qu’il la revoit.
        L’inutile (?) : quand je pense à tout ce que j’ai gratté sur ce qui se passait dans ce théâtre, des anecdotes, des échanges, que j’ai planqués bien soigneusement dans des dossiers d’archive….. tout à été jeté paraît-il.

      3. Avatar de adoque
        adoque

        Culture et politique.
        Les mots d’aujourd’hui, dans la bouche des politiques, et non des moindres, hiérarchiquement parlant, sont « Faire taire »…

        232.7°C

  16. Avatar de schwab
    schwab

    et alors.
    qu’est-ce que ça peut faire.
    aujourd’hui on peut écrire des textes par mille et par cent tous plus intelligent c’est comme pisser dans la mer pour la faire déborder ou dans un violon pour jouer de la musique.
    votre texte idem.
    il ne fait que reprendre la vieille distinction des années 70-80 entre intellectuel d’action et intellectuel théorique.
    Les textes n’ont pas de sens. Les joutes verbales ne sont qu’un spectacle, celui que nous donnent chaines d’info, revues bon chic bon genre, et show télé.
    la question que je me pose: comment coopérer? Comment admettre qu’il n’y a pas qu’une seule vision du monde, la mienne, celle que je défends.

    1. Avatar de Maxime
      Maxime

       » Les textes n’ont pas de sens. Les joutes verbales ne sont qu’un spectacle, celui que nous donnent chaines d’info, revues bon chic bon genre, et show télé. »

      Vous faites donc peu de cas du *sens* que tentent de transmettre des hommes comme Lordon et d’autres, qui sont suivis et compréhensibles (quoi que… 😉 ? Ce qui me semble clair, c’est que les *enjeux* des billets de Corcuff sont plus… abscons, genre « positionnement passé, présent et futur des trotskistes par rapport aux communistes, aux anarchistes et bien sûr aux socialistes », bla bla bla… Lordon nous parle d’argent et de démocratie, sauf erreur. Comme Paul d’ailleurs. Moi, je préfère.

  17. Avatar de fatman
    fatman

    Au secours je ne comprends pas le sens du billet : est ce ?
    1)Démolir Lordon et/ou son contradicteur
    2)Dévaloriser les intellectuels ?
    3) Dissuader le lecteur de profiter des lumières des intellectuels pour mieux appréhender le réel et donc être en état de juger et d’agir .
    Je donne ma langue au chat !
    Frédéric Lordon tout comme Paul Jorion m’ont permis de comprendre le système capitaliste avec les structures sociales et rapports humains .
    ce poste m’a beaucoup dérouté !

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Je suis pas tout à fait sûr que lire Lordon et Jorion suffise pour « comprendre le système capitaliste ». Pas à moi en tout cas. Le déroutage est signe d’avancement. Comme quoi, indirectement, la nouvelle escarmouche Corcuff/Lordon n’était pas que so what. Vous en apportez la preuve.

      1. Avatar de Yves Vermont
        Yves Vermont

        @Vigneron
        Je suis preneur de 2 ou 3 références que vous considérez comme pertinentes pour comprendre le capitalisme.
        Pour ma part, je dirais Gael Giraud + Maurice Allais + PJ + T Piketty + JM Keynes + ????
        Pour les rapports de force, Lordon, c’est pas mal mais …

  18. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    « Comment admettre qu’il n’y a pas qu’une seule vision du monde, la mienne, celle que je défends. »
    ———————————

    A moins d’être sourd et aveugle, on connait les « différentes visions du monde », mais chacun a ses préférences.

    J’aimerais qu’on m’explique comment fonctionne le cerveau de ceux qui voient le monde comme leur truc à eux. (en gros ceux qui actuellement mènent le monde, ou encore les hyper friqués) Pour moi, c’est un mystère.

    Sont ils inconscients? Sont ils à ce point dénués d’empathie?
    Leur champ de vision est il réduit à ce point? Se croient ils « élus de Dieu »?

    Quand je pose la question aux concernés, je ne comprends rien à ce qu’ils disent.
    Leurs pensées me paraissent délirantes, déconnectées du réel, bref, communication impossible.
    Sont ils malades ? Suis je bouché ? Je ne sais pas.

    Si un Intell’ectuel pouvait expliquer ça, pour une fois je lirais un Intell’ectuel.

    1. Avatar de krow
      krow

      Celui qui voit le monde comme un truc à lui est même « possédé » par son or et; conscience lumineuse où richesse rumine, la flamme de cette homme est éteinte.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Attention, la pompe aussi peut éteindre son homme.

    2. Avatar de Yves Vermont
      Yves Vermont

      @Dominique,

      Fonctionnement du cerveau … Je me pose la même question. Quand j’en rencontre un, je teste, je lui pose des questions. J’ai l’impression que ce sont des personnes qui ont décidé d’arrêter de réfléchir car elles ont admis ne pas pouvoir agir sur les événements, et se retirent dans la tour d’ivoire de leur confort. En général, elles se replient sur leur milieu familial, et un cercle d’amis ou de relations qui a adopté la même attitude de repli : Rotary, Lions, Francs Maçons pour les anciens ou certains, Viadeo, Linkedin pour les plus jeunes.

      Sur l’échelle de Richter de la réflexion, calme plat chez certains, c’est sûr.

      Communication très difficile : je cherche encore l’angle d’attaque.
      Je vais essayer cette question : que penserais-tu de la situation actuelle, si tu étais chômeur !

      Ve n’est pas trop aboutie comme réflexion, so what !

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        « que penserais-tu de la situation actuelle, si tu étais chômeur ! »
        ———————————-
        Celle là, je l’ai déjà essayée.

        La réponse fut : « ben je chercherais du travail! héhéhé. « 

    3. Avatar de Alain Audet
      Alain Audet

      Quelqu’un a déjà écrit: Que l’une des manières de gouverner est de multiplier les coutumes, habitudes, passions, conventions populaires, de telle façon que personne ne puisse plus rien démêler dans ce chaos et que, par suite, les hommes, voyant tout sous un aspect différent et donnant à toute chose une interprétation personnelle, cessent de se comprendre réciproquement »
      C’est ce qui arrive quand le débat se limite seulement entre les pseudos valeurs interchangeables de la gauche ou de la droite…… on est sur ce blog très loin d’un changement de paradigme économique tout au plus quelques aménagements du système actuel.
      On a dépensé 1 milliards de dollars pour prouver l’existence des ondes gravitationnelles et la preuve a été établie par une différence de quelques millionièmes de seconde dans la répétition du même procédé, ce qui aidera les physiciens à comprendre le ‘’big bang’’ qui aurait eu lieu il y a plusieurs milliards d’années…….
      ’’So what’’ nous ne comprenons même pas la dynamique du fonctionnement de la planète de laquelle dépend à 100% notre intégrité physique et, il va sans dire, de notre survie en tant qu’espèce. Où devrait-on investir?
      Cessons pour quelques décennies d’essayer de voir au loin et déterminons les conditions d’un fonctionnement adéquat de la planète et ensuite bâtissons un système de vivre ensemble cohérent……

  19. Avatar de Joko
    Joko

    La question n’est pas de choisir entre l’intellectuel et l’action ; le problème est ailleurs, il est dans le fait terrible et inédit que l’action est devenue impossible, a été rendue inefficace. Nous ne pouvons plus ni changer de vie, ni changer le monde autour de soi ; nous ne pouvons meme plus fuir. Nous sommes pris au piège d’un monde qui exclue toute alternative, qui nous plonge où que l’on soit au coeur de la tourmente, qui nous prive de toute occasion de resister. De gré, de force, chacun est partie prenante. Au mieux on peut faire le dos rond. Attendre.
    L’intellectuel est devenu inutile car l’action a été rendue impossible et l’alternative, interdite. Voilà tout.

    1. Avatar de Maxime
      Maxime

      Mouais…
      Pourtant, sauf erreur des gens comme F.Lordon ou P.Jorion passent leurs semaines à participer à des manif, rencontres, conférences, … de tous genres, et aux quatre coins de la France ou plus loin : si ce n’est pas « de l’action », c’est quoi ?!

      1. Avatar de Joko
        Joko

        Je vis en Thaïlande ou une junte militaire a succédé à une démocratie malade, corrompue et inique. La seule chose qui a toujours marché ici c’est la pompe à fric vers le sommet de la pyramide. Le libéralisme économique va bon train. On ne sent guère la difference entre les deux régimes: les problèmes restent des problèmes, insolubles dans le cadre de la pyramide. Le pays se dégrade inexorablement.
        Vous vivez en France où les choses se mettent à ressembler de plus en plus à ce que je connais ici depuis tant d’années. Corruption et incompétence, reproduction univoque des pouvoirs par le jeu des forces politiques, financières, militaires et policières et par l’abrutissement organisé et profitable des masses. L’exemple du gouvernement PS, qui a signé l’arrêt de mort de l’alternative politique, est particulièrement explicite. La mécanique est enclenchée partout sur terre ; c’est dans ce cadre que l’action devient impossible. Les regimes totalitaires ne tombent pas d’eux-memes, seule une guerre (économique ou militaire) mené par une puissance extérieure. Dans un monde globalisé et asservi aux intérêts économiques du capitalisme et des multinationales, d’où peut venir le coup de bélier ?

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        « d’où peut venir le coup de bélier ? »
        ———————————
        – ouragan rayant de la carte les zétasunis, incendies ravageant ce qui aurait résisté à l’ouragan,

        – explosion de centrale nucléaire, rendant Paris inhabitable,

        – …

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Ou encore DAESH s’empare de l’arme nucléaire.

    2. Avatar de pat attalo
      pat attalo

      l’art , l’intelligence, l’humour , inutiles ?
      De quelle action parlez-vous ?
      ne vous referez vous pas à quelques actions passées qui ne peuvent pas se reproduire à l’identique en ces temps presents.
      Peut etre que les temps presents requierent des actions nouvelles ?
      l’alternative est combattue, peut-etre, mais elle emerge toujours ici et là…
      N’allez vous pas un peu vite lorsque vous decretez la fin de l’histoire?

      1. Avatar de pat attalo
        pat attalo

        à joko
        (Connaissez vous Charlotte Joko Beck ? c’est interressant .)
        Je voulais vous dire en plus que je partage beaucoup de ce que vous dites au sujet de « l’impossible » en tant que sentiment personnel eprouvé en face de ce qui ne semble plus pouvoir etre transformé…
        Est-ce une sorte de croyance infusée par une société (oligarchique) qui tend à se representer à nous comme etant un tout ?
        .(à vivre,à relayer,à confirmer par tous ?)
        et qui semble vouloir faire assumer par tous(et par personne…) ce qui est decidé pour chacun?
        N’y a t il pas là la necessité, la possibilité, au moins individuellement, de comprendre pour, comme disait michel Foucault, se deprendre ?
        En ce qui concerne l’Histoire , il semble qu’elle continue quand meme.
        . vous deplorez etre au coeur de la tourmente et de ne pouvoir agir comme si rien n’etait plus possible.
        Cela me fait un peu penser à ce qui se passe en Grece depuis quelques années.
        Il y a un ecrasement lent et continu des peuples , comment, pourquoi peuvent-ils, pouvons nous , subir à ce point ?
        De quelles illusions nous faut-ils nous deprendre ?
        Nous vivons, pris dans les rets socialisés et presques inconscients, de discours qui se presentent comme des evidences…largement partagées.
        Des verités quasiment indiscutables…
        Ils nous le font, au bluff,mais sans en avoir l’air, finalement de maniere autoritaire, austeritaire , ils sonts les serviteurs de l’empire du bien, de notre bien, ils se disent nos serviteurs,
        et ces « ils » ce ne sonts pas « nos » intellectuels…
        ils se presentent comme occupés à des choses betement plus serieuses , plus concretes,plus reelles, ce sonts nos… gestionnaires…nos emissaires…nos responsables…

      2. Avatar de Joko
        Joko

        Inutiles dans le sens où ils ne suffisent plus à renverser les pouvoirs en place. Lire ma réponse ci-dessus.

  20. Avatar de krow
    krow

    A quelle action concrète le texte invite-t-il ?
    L’action n’a pas besoin de texte, ce serait une forme d’arrogance intellectualiste de se l’imaginer puisque la création de concept est du domaine de la représentation et de l’abstrait, la praxis au contraire est porteuse d’expérience propre à comprendre le monde. L’intellectualisme est-il un nombrilisme, un retrait du monde vivant pour penser, se mettre en-dehors de la relation pour être en-dedans de sa conscience, fut-ce par bienveillance, compassion, ou intention négative, c’est l’intellectuel qui par reflet de cette projection auto-centrée intègre le concept et en ressent l’effet, alors que l’acteur par intégration de cette projection décentrée agit sur le concret qui en reçoit l’effet.
    Il existe cependant des intellectuels qui renversent la situation (affaire Dreyfus), cette verticalité est donc dans les faits démontrée mais ce serait une dérive intellectuelle d’extrapoler, d’en tirer, par la conscience propre et spécifique à chaque individu, une conclusion tirée d’un fait à un instant donné. S’il y a verticalité, l’intellectuel possède t-il son libre-arbitre, et le sommet, le lieu de décision, est-il ce havre du libre-arbitre, pèse t-il sur l’histoire(cf Guerre et Paix de Tosltoi et déterminisme historique)?

    « N’est-il pas fatiguant de lire ce genre de critique pompeuse dans le débat intellectuel : « Monsieur Lordon ne le sait pas mais en fait, il contribue à des causes infâmes« . N’est-ce pas le niveau zéro de la disqualification intellectualiste ? » Complètement d’accord.

    1. Avatar de krow
      krow

      https://youtu.be/d-EevKnWdCo
      un parallèle: est-ce que ces artistes ne sont pas plus explicites que Bourdieu sur les héritiers?

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ben ce doit être pour ça que le très bourdieusien Corcuff s’inspire de ou s’appuie sur des chansons, des polars, des films ou des séries dans ses billets ou ses recherches…

      2. Avatar de krow
        krow

        So what. « A quelle action concrète le texte invite-t-il ? » Si ce n’était pas les labos en neuromarketing qui étaient les mieux lotis pour comprendre le mécanisme de la réception du message et de son implication mais des chercheurs fonctionnaires, alors nous nous sentirions parfois plus paisibles, probablement moins agressifs, et plus enclin à considérer l’autre comme un partenaire plutôt qu’un adversaire. Vu le budget neuromarketing, doit ben y a avoir un truc qui se passe.

      3. Avatar de krow
        krow

        l’Etat et Neuromarketing, ça fait un peu 1984. Le champ de la politique et celui de la science, le rêve et la réalité, détection d’ondes qui signalent la vie. Les neurosciences avancent mais dans quel sens?

      4. Avatar de Armelle
        Armelle

        Dans le genre, je dois dire que ces dernières années, après m’être souvent embêtée au théâtre, un grand choc tout de même, venu du Canada : « La pornographie des âmes »
        http://cafepuceron.blogspot.fr/2014/02/la-pornographie-des-ames.html

  21. Avatar de Le Borgne
    Le Borgne

    Pendant que nous pensons ce qu’il faudrait penser…
    La mer Egée

    Comme j’aimais aller enfant sur la plage
    Crier dans le vent, ramasser les coquillages
    Les bois flottés échoués d’un ancien naufrage
    Les graines qui gagnaient le rivage, à la nage.

    J’ai grandi de mes rêves, ils m’ont grandi aussi,
    Je pleure à la plage qui charrie ses épaves
    Formes inhumaines d’un monde à l’agonie :
    Ce matin la plage excave ses cadavres.

    Des tous petits morts nés d’une dernière pluie
    Et des plus grands morts nés d’une dernière guerre
    Ils sont tous africains sûrement de Syrie…

    Ils rêvaient liberté pour tous, égalité.
    On regarde sans voir cent fois la mise en bière
    Des enfants nageant morts nés de la mer Egée.

    1. Avatar de Hervey

      Bien. Voici une pièce qui manquait au débat.

  22. Avatar de Yanka
    Yanka

    Je comprends Cédric Chevalier lorsqu’il décrit son admiration pour le style de Lordon et son malaise (désarroi ?) finalement. J’ai découvert Lordon par des vidéos, donc à l’oreille, avant de lire quelque-uns de ses articles. C’est un plaisir de l’écouter, et presque une torture de le lire. Certains de mes amis me blâment quand je dis que Lordon est d’une redoutable intelligence : parce que mes amis, qui sont de droite, comme je le suis, savent que Lordon est de gauche et qu’un intellectuel de gauche ne saurait être intelligent. Je trouve ça un peu expéditif quand même, mais je comprends : les intellectuels de gauche ont rarement du style, ils ont le goût de la dialectique et les manies des idéologues ; leur humour laisse à désirer et ils ont souvent des têtes de commissaires politiques, comme… au hasard, Edwy Plenel. Il se fait que Lordon échappe à cette catégorisation, mais en partie seulement : il est brillant et drôle, mais prolixe. Je dirais qu’il écrit un peu comme le Debord de « La Société du Spectacle » et ça fait mal au crâne à maints endroits (trop de concepts, pas d’images, du plomb), mais il s’exprime plutôt comme le Debord des « Commentaires » et c’est bien plus agréable, bien plus audible. Son expression verbale est fascinante. Lordon fait penser à la fois à Nietzsche (il galvanise) et à Spinoza (il emmerde). Sinon Lichtenberg demandait : « Si un livre et une tête se heurtent et que cela sonne creux, le son provient-il toujours du livre ? » Parfois non, parfois oui. Pour qui écrit Lordon ? Pourquoi écrit-il ? Je pense qu’il faut des spécialistes comme Wittgenstein et aussi des vulgarisateurs comme Comte-Sponville. Rappelons que Montaigne était soucieux de plaisir lorsqu’il lisait et qu’il abandonnait vite un livre ennuyeux (« Si ce livre me fâche, j’en prends un autre »). Il trouvait Cicéron ennuyeux, par exemple.

    Moi qui vous parle, je suis un vilain type de droite. J’ai défendu à maintes reprises, sur des blogs, lors de discussions âpres, notre hôte Paul Jorion. Parce qu’il est Belge comme moi ? Nenni. Parce qu’il dit ou écrit des choses que je trouve juste ? Parfois. Pourquoi ai-je cœur à défendre cet « horrible gauchiste belge » quand on l’insulte ? Parce que Paul Jorion est un bonhomme chaleureux et bienveillant, et que cela m’importe, bien plus que les idées.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      En tout cas, y’a pas, quand on met Lordon et Corcuff en haut d’l’affiche du blog Jorion c’est pas « so what ? » question feedback. Y’a du retour direct, tous azimuts, nouveaux venus et patins-couffins, même des esthètes de droite qui sortent la lyre au secours du si stylé, si français, petit Frédéric (Frédéric I de France pour Corcuff).

      1. Avatar de Maxime
        Maxime

        Ben depuis 2007 je vois et lis avec humour le consacré vigneron mais me rend compte que je ne sais rien de sa pensée sinon qu’il connait la finance : et Lordon, c’est de la merde ???
        Allez, A+ vigneron, à te voir à l’oeuvre.

    2. Avatar de pat attalo
      pat attalo

      yanka
      un jour prochain on dira un vilain type de gauche…n’en doutez pas…cela sera du à toute cette regrettable confusion…
      je crois toujours etre de gauche, moi meme, mais j’ai decouvert des videos de raymond aron, quel chic type de droite ! quelle degringolade quand on ecoute eric zemmour ! Je plains la droite…
      je plains la gauche aussi … passer de michel Foucault à michel Onfray !
      finalement je vais peut-etre finir par essayer d’ etre un chic type ni de droite , ni de gauche…peut-etre pour essayer d’eviter d’etre un sale type tout court.

    3. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      Pat attalo et yanka, z’êtes touchants. Vous touchez. Je le dis à la lettre.
      Mais vous laissez sur une faim.
      Attention à la manipulation émotionnelle!
      Elle s’adresse à autrui et commence souvent par soi-même.

  23. Avatar de daniel
    daniel

    Ne comptez pas sur moi pour vous critiquer.
    Vous êtes parfait dans votre rôle public. Cette perfection comprend l’aptitude à faire face et à évoluer en fonction des devoirs, muer en tant que de besoin.
    Tout est bon, ne changez rien au plan.

    Quant aux autres, Corcuff connaît pas et ne semble pas manquer.
    Lordon, c’est autre chose: la maîtrise de la langue, un esprit acéré, de l’humour presque sans pitié pour l’adversaire surpris dans son tord, un plaisir de lecture.
    Brillant, parfois convainquant, mais oui, au final, vain.

    Puis-je rappeler que vos principes d’intelligence artificielle ne concerne que le langage. Certes, immense progrès et piste de recherches prometteuse, mais la liaison avec l’action n’est pas prise en compte. Or, elle est loin d’être évidente.

  24. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Yanka 14 février 2016 à 00:27
    « Moi qui vous parle, je suis un vilain type de droite. J’ai défendu à maintes reprises, sur des blogs, lors de discussions âpres, notre hôte Paul Jorion. Parce qu’il est Belge comme moi ? Nenni. Parce qu’il dit ou écrit des choses que je trouve juste ? Parfois. Pourquoi ai-je cœur à défendre cet « horrible gauchiste belge » quand on l’insulte ? Parce que Paul Jorion est un bonhomme chaleureux et bienveillant, et que cela m’importe, bien plus que les idées. »
    ________________
    Et pareil pour Paul Jorion, il m’est arrivé de le défendre lors de discussions qui dérapaient sur des blogs, sans être ni Belge, ni de gôche non plus, ni de droite vraiment. Mais le personnage dégage ce quelque chose qui inspire le respect, dit des choses justes dans un milieu abominable de cupides arrogants qu’est la finance de haut vol; parce qu’il a le courage de tenir tête aux institutions quand elles divaguent. Oui aussi pour la bienveillance même s’il sait montrer les dents. Il est un des rares à ne pas utiliser le sarcasme face à ses détracteurs qui parfois ne le ménagent pas. Self control tout en son honneur.
    Comme vous aussi, je n’arrive pas à lire Lordon. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais je trouve que ça manque de simplicité alors que les plus grands intellectuels sont capables de faire simple.

  25. Avatar de Arthurin
    Arthurin

    « penser et diffuser sa pensée ne sert à rien d’autre qu’à préparer l’action »

    Cette « action » peut aussi bien être totalement abstraite, telle la curiosité qui pousse à comprendre « bêtement » telle ou telle chose sans autre but que de satisfaire cette curiosité.

    Mais ce n’est pas de cela dont on parle ici, on parle du rôle de l’intellectuel au sein de la société. Là il y a fort à parier que « l’action » soit collective et je ne vois pas pourquoi l’intellectuel serait tenu de mettre en chantier, seul, une action collective et si la pensée siée au collectif il n’a nul besoin d’attendre l’intellectuel tel le messie pour la réalisation ; bien sûr rien n’empêche l’intellectuel de participer, de donner l’initiative ; dans bien des cas ce peut être souhaitable, l’intellectuel étant certainement le plus à-même de redéfinir les termes de sa pensée et donc les adaptations concrètes de la réalisation ; mais j’insiste, il n’y a aucun prérequis pour l’intellectuel de ce côté là.

    Prenons un exemple concret, du Lordon puisque j’apprécie particulièrement sa pensée, dans un de ses billet de blog il nous explique que les entreprises ne créent pas d’emploi (ce en sus de la critique qu’il peut produire sur le terme même « d’emploi »), qu’elles se contentent de réagir mécaniquement à une demande pré-existante (naturelle ou artificielle) ; c’est une invitation claire au collectif humain que nous formons à changer l’organisation du travail.

    Lordon doit-il être tenu pour responsable du fait que le collectif ne se soit pas approprié son idée et qu’au final il ai gardé une organisation capitaliste ultra-libérale du travail ?

    Non, en tant qu’intellectuel il a montré un problème potentiel, libre au collectif de s’en saisir, avec ou sans son appui.

    So what ? Les intellos font leur boulot, nous c’est quand on veut.

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      j’adhère .

  26. Avatar de Yves Vermont
    Yves Vermont

    Au fait, NotrePrimaire, ça ne décolle pas. Pas plus de 1000 signatures par semaine ! Trop intellectuelle ?
    https://www.change.org/p/r%C3%A9-enchantons-le-d%C3%A9bat-politique-exigeons-une-primaire-des-gauches-et-des-%C3%A9cologistes-notreprimaire

    1. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      Ici je suis d’accord avec vigneron qui a qualifié Piketty de « star néo-classique new look » (je cite de mémoire).
      Piketty, c’est de l’eau tiède et du romantisme. À mon avis, c’est aussi une limite de Paul, toujours prêt à espérer d’un Obama primo-candidat.
      La primaire à gauche, c’est de la politique spectacle et de la politique par le haut. Aucun avenir, les gars. C’est par le bas que quelque chose se passera, et la soi-disant gauche, celle des strapontins, a tellement déserté le terrain que ce derneir est plus que bien occupé par la réaction. Autrement dit, ça devient de plus en plus difficile et de plus en plus déprimant d’y travailler.

      1. Avatar de Yves Vermont
        Yves Vermont

        Qui trouve grâce auprès de Vigneron ? Personne ?

        T. Piketty a peut-être réinventé l’eau chaude, mais pour qui veut bien le lire, les conclusions sont simples : si la richesse des français est égal à 6 fois le PIB de la France et que la dette de l’Etat est d’une fois le PIB, il suffit d’organiser le transfert en 20 ans d’une fois le PIB au profit de l’Etat pour désendetter l’Etat. D’où l’idée de renforcer l’impôt sur le patrimoine.

  27. Avatar de act
    act

    La forme et le fond de l’attaque montrent le niveau, étonnant que vous y fassiez écho.

    Juste une pour la route, affirmer :
    « En général avant de partir en guerre, il vaut mieux être au clair sur les buts de guerre. Sauf pour les amateurs de tisane, le ramassage des queues de cerises n’a aucun intérêt. Il appartient donc désormais à la gauche du plan B de savoir si elle veut de l’infusion, et puis bonne nuit, ou bien si elle a enfin retrouvé le goût de la vraie politique. »

    Serait du « virilisme dominant » selon notre courroucé « social-démocrate-libertaire-néophyte »! Tellement « courageux » qu’il se doit de signaler en intro qu’il a amené ses petits copains en renfort pour le duel (mais qu’il assume quand même, « lol trop mytho » comme dirait ma nièce)

    Notez que cela rassure, car si c’est tout ce que le camp d’en face a à opposer à Lordon…Seuls ceux qui ont désappris à penser seront dupés.

    Que Lordon puisse parfois être capillotracté ne se discute pas, c’est comme du Guy Debord en plus drôle, ça se lit moins facilement dans le tram…Pour le tram il y a Marx ou Bakounine.

    Il suffit de lire la triste prose de corcuff pour mesurer à quel point il n’a aucune idée de ce que peut être l’ordre sans le pouvoir ou d’être libertaire.

    Bien à vous.

  28. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    Corcuff construit méthologiquement son idéologie anarchiste, qu’il appelle « anarchisme institutionnel ». Son réseau se nomme ETAPE (A pour « anarchistes » et P pour « pragmatiques »). Il s’agirait de combattre radicalement le pouvoir, ou plutôt les pouvoirs, sans prendre le pouvoir (lequel n’aurait même pas à s’effondrer de lui-même puisqu’il n’est pas uni dans l’esprit de Corcuff). Il y eut un anarchiste selon lequel « l’économie n’existe pas », il y a désormais un anarchiste selon lequel « le Pouvoir » n’existe pas.

    La manière dont Corcuff considère l’État efface les ennemis d’aujourd’hui sous la figure des ennemis staliniens d’hier et hypothétiques de demain, à savoir précisément les agents des collusions entre les pouvoirs dont l’État est le liant. Cette représentation pragmatique d’un pouvoir décentré présente la perspective selon laquelle ceux qui prendraient le pouvoir, demain, le garderaient plutôt que de le dissoudre et évite ainsi l’hypothèse de sa dissolution. Or cette représentation nie la collusion existante aujourd’hui entre les pouvoirs, dont l’hypothèse même est promptement réputée « complotiste » dans le vocabulaire journalistique, ou « essentialiste » dans le volapuk néo-gauchiste. Ceux qui ont le pouvoir aujourd’hui – les susdits agents – savent à quoi s’en tenir, et ça les fait rire. Par exemple les élus britanniques de 2009 offrirent une hilarante illustration de son existence à la faveur d’un lapsus :
    https://www.youtube.com/watch?v=7iPaiylUYW0
    https://www.youtube.com/watch?v=Q-GkrHKcwvo

    Les outils idéologiques de Corcuff sont importés des sciences sociales états-uniennes « foucaldisées » (les intersectionnalités, dont le modèle eût été Samy Davis Jr, s’il avait été femme et ouvrier en bâtiment, en plus de ses autres attributs identitaires et de son signe particulier oculaire) et de la lutte zapatiste – qui pourtant a bel et bien organisé une forme de pouvoir thématisée, plutôt que théorisée, par Holloway et Baschet, et pratiquée sous la forme de « l’escualita zapatista ».

    La posture (c’est le terme qu’il emploie pour définir son étape idéologique) du plus révolutionnaire du marigot des sociologues français est la chaire qu’il convoite. La reconnaissance acquise par Lordon l’entrave dans cette quête. Et c’est cela qui explique sa jalousie envers lui. Dans la geste picrocholine qu’il engage contre lui, et à laquelle Lordon demeure impassible, Corcuff s’arme de sa foi en le multiple qu’il se convainc d’avoir lancé contre le bouclier de l’Un et l’armure de la totalité. Les spinozistes reconnaîtront la lecture negriste contre celle de Matheron, qui a séduit Lordon.

    Les accusations d’ »étatisme » que Corcuff adresse à Lordon sont de mauvaise foi. Qui a lu « Imperium », le dernier bouquin de Lordon, sait que ce dernier ne fait pas l’apologie de l’État. L’avant dernière phrase du livre formule clairement : « Toujours lutter contre l’État toujours renaissant. » Lire « Imperium » est un exercice pénible. Mais au moins cette peine est-elle liée à sa difficile tentative, certes très inachevée, de se défaire, au moins jusqu’à un certain point, de la réalité de l’État plutôt qu’à la paresseuse tentation de ne se défaire que de son Idée.

    Les idées que Corcuff relaie avec son zèle de néophyte anarchiste sont très à la mode. Que son kit idéologique sociétal, dont les prototypes précédents étaient restés dans l’ombre au PS et à la LCR, réussisse à percer sous le drapeau anarchiste est un triste symptôme de l’amnésie des anarchistes.

    Lisez plutôt l’échec de Lordon que la réussite de Corcuff.

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      Pas faux .

      Je ne connais pas tout de Samy Davis Jr , mais je lui reconnais la plus belle opposition au racisme que j’ai faite mienne :
       » Si je suis raciste ? Oui je crois que je le suis , et c’est en le sachant que je me donne une chance de l’être moins  » .

      1. Avatar de Guy Leboutte
        Guy Leboutte

        Ornette Coleman: « J’ai compris un jour que je ne suis pas obligé d’être injuste parce que la vie m’a joué des tours de cochon. »

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Comment fait-on sortir schizosophie du bois ? On attache non pas une mais deux chèvres intellectuelles, avec et sans barbiche, à l’entrée du blog.

  29. Avatar de Mercier
    Mercier

    Autre perle hilarante -hilarante si ce n’était si grave-des commentaires, après l’article lui-même :
    « Lordon a bien fini par rejoindre Corcuff contre Sapir » :
    J’ai toute sympathie pour les palefreniers, -et le monde est souvent constitué de gens modestes, médiocres-… mais que dirait -on de laisser un palefrenier de la pensée commenter Einstein?
    Voir ici les palefreniers de la pensée à la Corcuff commenter Lordon avec une prose absconse à la rhétorique approximative, est un symptôme de ce que nous vivons : chacun a son opinion sur tout et tous…
    C’est bien un silence consterné qu’il faut

    1. Avatar de Joko
      Joko

      « une prose absconse à la rhétorique approximative »
      C’est un exemple de ce que vous dénoncez ?

      L’intellectuel ferait mieux de ne pas monter sur ses grands chevaux…

    2. Avatar de Gudule
      Gudule

      « un symptôme de ce que nous vivons : chacun a son opinion sur tout et tous… »

      Mais non, mais non, surement pas, ni les boutiquiers et encore moins les marchands de boutons et de faux cols…

  30. Avatar de Maupiti
    Maupiti

    Le « So what » que j’y ai lu :

    Merci à l’auteur ainsi qu’à M. Jorion de nous offrir ce texte.

    >>J’y ai reconnu un besoin humain profond et ancien d’être compris et aussi d’échanger.

    « Mais une autre expérience m’a donné l’espoir qu’il était possible… »

    A un certain age l’enfant prend conscience de son dialogue intérieur et souhaite y inviter ceux qu’il aime et en qui il a confiance.
    Le dialogue c’est une invitation de l’autre chez soi dans le monde tel qu’on la perçu de notre point de vue et reconstruit à l’intérieur de nous.
    Cette invitation est une confrontation de notre compréhension à l’avis des autres
    mais surtout cela répond à un besoin atavique de ne pas être seul entre ses deux oreilles 🙂

    Merci par ce texte de nous avoir invité dans le ‘living room’ de votre esprit.
    Merci de nous faire prendre conscience de notre besoin d’être compris et notre besoin de partager, d’échanger, de se confronter pour apprendre et mieux appréhender
    le monde que nous traversons.
    Ensemble on est plus fort et on comprend mieux le monde, mais surtout ensemble on est plus réconforté et plus heureux donc au mieux de nous même.

    >>J’y ai reconnu aussi l’étiquette qui classe les esprits.

    Chacun fait au mieux de ses talents et de son point de vue.
    Chacun aime (ou non) se reconnaître dans une catégorie ou une étiquette comme penseur ou intellectuel.
    Comme dans la série « Heros » il y a des gens avec certains talents et d’autre qui ont
    la charge ou le bénéfice de regrouper plusieurs dons en une seule personne.

    Oui les gens différent font peur, et doivent développer des efforts pour ne pas être repoussé par les autres.
    C’est juste une question de point de vue que de penser qu’un don est une supériorité ou une infirmité.
    Je pense plus en terme de couleur. Les dons n’ont pas d’échelle de valeur intrinsèque a mon avis.
    Un intellectuel n’a pas plus de supériorité qu’un sportif ou qu’un artiste ou encore un travailleur
    spécialisé ou non.
    Notre monde et notre éducation lui ont donné cette illusion d’échelle de valeur.
    Mais le don d’intellectuel doit lui permettre d’y voir claire et de reconnaître l’illusion.

    Merci encore pour ces mots et ce blog pleins d’échanges qui nous aident à comprendre ensemble ce que nous traversons à la même époque.
    Merci à M. Jorion pour cet espace d’échange et ces nombreuses occasions de partage généreux et de bien être
    entre les oreilles de tous ceux qui nous invitent par leurs textes.
    🙂
    Un grand merci donc !

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