Retranscription de Le temps qu’il fait le 29 janvier 2016. Merci à Marianne Oppitz !
Bonjour, nous sommes le vendredi 29 janvier 2016.
Alors, en France vous avez vu, la dernière personne de gauche au gouvernement a donné sa démission et donc voilà, il y a des articles sur le blog, si vous avez raté ça, sur la dérive bonapartiste. Il y a des choses intéressantes, on essaye d’être toujours là, je dirais, sur la plupart des sujets importants. Nous ne sommes pas un million, donc on ne peut absolument pas tout couvrir, mais on fait le maximum.
De mon côté, je vous tiens au courant de mes déplacements, je vous ai parlé, le week-end dernier, je me trouvais à Paris, pour le sommet internationaliste pour un plan B. J’ai fait un billet à ce propos là, vous pouvez lire ce que j’en pense, ce que je pense de ce qui s’y est passé et des interventions qui ont eu lieu.
Plus récemment encore, c’était quoi, c’était avant-hier, j’ai passé 3h30 à la Commission des Finances et du Budget belge, parce que vous savez, c’est une demande qui m’a été faite, ce devait être fin avril de l’année dernière, 2015, de participer à un comité qui travaillerait pendant 6 mois à faire des propositions sur l’avenir du secteur financier belge. Je vous ai tenu au courant de tout ça, j’en ai fait un petit bilan et de ce qu’on peut obtenir avec ça.
C’était ça pour moi, le test : est-ce qu’on peut faire bouger les choses de l’intérieur et à l’intérieur bien entendu d’un comité consultatif qui fait un rapport et dont les choses seront mises en application, en œuvre, oui ou non. Et je vous tiens au courant de mes réflexions à ce sujet là. La conclusion à laquelle j’étais arrivé récemment est que oui, on peut faire bouger les choses de l’intérieur. On ne peut pas changer un paradigme comme ça. Si on vous demande un rapport à vous tout seul, « Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? » alors oui, là on peut changer un paradigme. Si on vous met dans une équipe de 8 personnes, plus 3 rapporteurs, il faut un consensus. C’est-à-dire que la tendance sera d’essayer de considérer qu’il y a une solution purement technique par opposition à une solution politique au problème et on va essayer de résoudre ça comme ça.
La conclusion à laquelle j’étais arrivée, c’est que le résultat final, je fais une découverte que beaucoup de gens savent mais que certains ne savent pas, c’est que la conviction qu’on met, l’énergie qu’on met, les efforts que l’on fait, font la différence et servent beaucoup à l’arrivée. Si l’on se bat pied à pied, pour obtenir un certains nombre de choses, eh bien, le résultat se retrouve à l’arrivée. C’est une option que j’ai voulu possible, j’ai voulu faire le test en grandeur réelle. Non, tout n’est pas fixé, tout n’est pas immuable, tout n’est pas là sous une forme qui ne peut pas changer, il y a moyen de faire avancer son point de vue dans des réunions comme celles-là. Evidemment, il faut ouvrir sa bouche, il faut dire ce que l’on pense.
Alors la question qui se pose, une fois le rapport déposé, est-ce un rapport à titre consultatif, est ce que ça va être mis en application ? Et là donc, c’était mercredi de 14h à 17h30, nous étions 3 sur 8, à présenter le rapport que nous avions fait et ensuite trois quarts d’heure à répondre aux questions qui venaient des députés. Députés et députées qui se trouvaient dans l’assemblée. Il y avait pas mal de journalistes aussi pour écouter ce qui se disait. La journaliste, précisément du journal de l’Echo, Dominique Liesse a fait un compte rendu avec une conclusion, comment dire, une conclusion un peu désabusée, puisqu’elle a appelé ça : « La messe est finie », en disant, eh bien on a entendu des gens de différents partis dire pourquoi ils n’étaient pas d’accord avec ce qui avait été proposé là.
Alors, qu’est ce que nous avons entendu, nous ? Il y a des gens de gauche qui ont dit : « oui, il y a de très bonnes propositions mais le gouvernement va-t-il faire quelque chose à ce sujet ? » Et puis, il y a des gens de droite qui ont dit : « il y a là de très mauvaises propositions et nous suggérons au gouvernement de les ignorer purement et simplement ».
Alors, est-ce qu’il y a une surprise là ? Non, En fait oui. Il n’y a pas de surprise dans le fait que certaines personnes ne soient pas d’accord avec certaines choses puisque s’y rencontre tout l’éventail des opinions. Mais vous avez quand même entendu la manière dont j’ai formulé ça, les gens de gauche ont dit, « oui il y a de très bonnes propositions mais il faudrait les mettre en application ». Et les gens de droite ont dit « il y a de très mauvaises propositions ». Alors là, je suis déjà très content de cela, en soi. C’est que la gauche approuve et que la droite trouve qu’il y a là des choses très dangereuses qu’il vaudrait mieux ignorer.
Donc, qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela va être mis en application ? Maintenant en tout cas, il y a un débat là-dessus. Sur certains points qui ont été soulevés, il y a un débat et ce sera maintenant aux représentants du peuple de se mettre d’accord sur ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faudra pas faire. Est-ce que ça change le rapport de force dans la société, oui ou non ? Ça, ça dépend un peu de l’écho qu’on donne aux choses qui ont été dites. Alors, je m’aperçois que la presse flamande semble attacher beaucoup plus d’importance à ce qui s’est fait là que la presse francophone.
Pourquoi ? Eh bien je pense que c’est pour la raison suivante. Le ministre lui-même, est un ministre qui représente un parti flamand de droite et l’ancien gouverneur, Luc Coene, qui fait partie de notre groupe d’experts, est quelqu’un qui représente des idées différentes, de idées de type libéral, voire ultra libéral dans la droite flamande et donc, il y a un débat possible. Le débat qui est possible, organisé par la revue « Trends », est un débat entre deux courants de la droite flamande qui s’affrontent généralement.
S’il fallait organiser du côté francophone, un débat, il s’agirait d’un débat entre le ministre et moi qui représentons quand même des… bon, on peut se mettre d’accord j’en suis sûr, sur un tas de choses, mais nous représentons à ce moment là, situés sur l’éventail, à une distance beaucoup plus grande à ce que l’on peut observer du côté flamand. Mais j’ai suggéré qu’on le fasse quand même. J’ai envoyé quelques petits mails en demandant pourquoi on ne pourrait pas faire ça du côté francophone ? Bon voilà.
Vous voyez ce que je fais ? Moi, je suis un ethnologue de formation, on me dit : « il y a un rituel très intéressant qui se passa là-bas, à 2km, j’ai une bagnole, est-ce que je peux vous emmener en expédition ? » Je ne vais pas dire : « je dois continuer à lire mes mails ! ». Non, je dis oui, oui, on va aller voir, on va aller voir.
Et si on me dit : « C’est un truc où vous pouvez faire une différence parce que voilà, la population locale a un petit différend avec le gouvernement parce qu’on veut exproprier ceci ou ça, qu’est-ce que vous en pensez ? »
Je dis : « Eh bien je vais me mettre de leur côté et on va essayer de faire avancer le schmilblick » Ça m’est arrivé, hein, voilà, ce n’est pas un secret d’État.
Bien, qu’est-ce que je peux encore vous dire ? Ah ! Ah ! Je vous avais promis une nouvelle avant de terminer. La nouvelle c’est la suivante, c’est qu’on nous propose de faire un journal des « Best of » des billets qui sont sur le Blog de Paul Jorion. Alors, ce ne sera pas en kiosque, mais si vous achetez un numéro, vous le recevrez par la poste. Ce sera fait dans toutes les règles de l’art du numérique. On imprimera en autant d’exemplaires que ceux qui veulent en recevoir. Ça peut être très rigolo. Et on a décidé de le faire. Alors l’annonce sera faite dans quelques temps, on va vous demander si cela vous intéresse. Je crois que la formule, c’est que pour chaque numéro, il faudra dire si on en veut ou non. Je ne sais pas s’il y aura une formule d’abonnement. On va voir. On va essayer de faire ça, on ne pourra pas faire ça sur une base hebdomadaire, je fais déjà beaucoup de choses à titre bénévole, mais on va essayer de faire ça sur une base mensuelle. Voilà, on vous tient au courant, il y aura une annonce en vous demandant si vous voulez acheter le premier numéro.
Voilà, c’est l’annonce. On essaye de toujours répondre à une manière de faire les choses autrement, vous le voyez. On se mêle absolument de tout dans la limite, évidemment des 24h par jours. 23 sont utilisées pour le blog, il faut en garder une pour dormir. Voilà, pour les nouvelles de cette semaine. A bientôt.
Ah, oui, ne m’écrivez pas pour me dire que j’ai l’air fatigué, je sais que je suis fatigué. Je vais essayer de dormir un peu ces jours-ci. Merci, au revoir !
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