Billet invité.
L’équation électorale espagnole peut-elle être résolue par une combinaison gouvernementale ? L’analyse sans fin des scénarios possibles, qui ne manquent pas, renvoie à une évidence : aucune solution ne semble en mesure de faire face aux exigences contradictoires de la situation.
L’Espagne traverse trois crises simultanées, la première est sociale et résulte de la politique économique menée conformément aux directives européennes, la seconde est nationale en raison de la poussé des revendications mettant en cause l’État espagnol centralisé hérité du franquisme. La troisième est une crise de la politique, de la corruption et des connivences dans lesquels les partis de gouvernement se sont illustrés.
Par son programme et ce qu’il représente, Podemos est apparu comme une issue, contredisant les appels à voter utile. Ce qui explique son résultat, même s’il n’a pas réussi à devancer en nombre de voix le second grand perdant des élections après le PP qu’est le PSOE. Aux spéculations sur sa participation à une solution à la portugaise, qui conduirait Podemos à soutenir un gouvernement minoritaire, Pablo Iglesias a dès la nuit de dimanche opposé trois conditions préalables à la signature de tout pacte et réclamé des réformes de la constitution afin de renforcer les droits sociaux, de réformer une loi électorale qui favorise la droite et de créer un système de révocabilité à mi-mandat du chef du gouvernement. Ce sera pour plus tard, le Partido Popular ayant conservé la majorité au Sénat. La nouvelle transition ne fait que commencer…
Les législatives ont été la continuation des municipales. Podemos a remporté ses plus grands succès dans les grandes villes où les marées (les mobilisations populaires) ont conduit à leur tête des héritières des Indignés, à Barcelone et à Madrid, à Valence, au Pays Basque et en Galice. Tout en prenant des voix à la fois au PP et au PSOE, Cuidadanos n’a pas répondu à des espoirs déçus, tandis que Podemos que l’on donnait sur le déclin est sorti vainqueur des élections.
Quelles circonstances?! De toute façon, le Japon était prêt à capituler quand il s’est pris les bombes sur la tronche!…