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La vie des professionnels de la politique va dans les mois à venir tourner autour des élections présidentielles. Un enjeu va la dominer : être présent au second tour pour l’emporter contre Marine Le Pen en ralliant les suffrages qui n’en veulent pas. Tel est le rôle de cette dernière, qui présente pour eux bien des avantages.
Lancée avant les élections régionales, qui ont fait office de prélude, la compétition va se poursuivre sur le même terrain boueux. Ce sera à qui reprendra au mieux, en se les appropriant, les thèmes sécuritaires et identitaires du Front National, qui à défaut d’avoir obtenu des présidences de région, a gagné une misérable bataille des idées. En cette matière, il est vrai, le conformisme n’est pas rêvé pour se distinguer.
La reconquête des électeurs qui votaient à gauche et se sont abstenus, ou ont voté Front National, est question accessoire pour les états-majors. Comment l’entreprendre, en effet, quand elle imposerait un changement de politique économique proprement impensable, ainsi que d’engager collectivement la réflexion sur une société nouvelle dont ils ne sont d’évidence pas porteurs ? Tout nous y invite pourtant. L’extrême-droite polarisant la campagne qui s’entame et occultant tout débat à ce propos, il n’est plus demandé aux électeurs d’adhérer à un projet en s’exprimant pour, mais à nouveau de voter contre afin de laisser agir pour le reste.
Associé aux mesures d’extension de la surveillance, nous assistons à un dévoiement de la démocratie et un enfermement des esprits, bien dans l’air qu’ils polluent des temps qui s’annoncent. La nouveauté encourageante est que c’est ressenti plus que jamais et que le rejet les atteint.
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