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La complexité croissante de notre monde permet qu’on nous prenne en haut-lieu de plus en plus pour des imbéciles – en toute impunité – en présentant des choix idéologiques majeurs comme de « simples ajustements techniques », dont des bureaucrates bienveillants auront l’amabilité de s’occuper pour nous, nous permettant ainsi de regarder le foot en toute quiétude.
Lisant un document intitulé Le SysteÌ€me europeÌen des comptes SEC 2010, je savais que je pouvais m’attendre au pire en découvrant dans la description d’une nouvelle version de ce système de comptabilité des nations, une rubrique intitulée : « L’affinement des meÌthodes de calcul ». Je n’ai pas été déçu – mais comment aurais-je pu l’être vu l’opinion que l’on a de nous en haut-lieu ?
L’enregistrement des couÌ‚ts de deÌclassement (couÌ‚ts de fin de vie eÌconomique de certains actifs – par exemple des centrales nucleÌaires – pour neutraliser les dommages environnementaux ou les probleÌ€mes de seÌcuriteÌ qui y sont lieÌs) se fait dans le SEC 2010 en fin de vie, et non par le biais d’un processus d’amortissement commençant en deÌbut de vie.
Le fait que l’on ne sache pas comment démanteler une centrale nucléaire et qu’on ne veuille surtout pas intégrer le coût de ce casse-tête cauchemardesque dans celui de l’énergie, est gentiment escamoté sous la rubrique « Affinement des méthodes de calcul ».
Étant les veaux que nous sommes, méritons-nous mieux ?
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