Billet invité.
Les nerfs commencent à lâcher ! La crise des réfugiés continuant de produire ses effets délétères, la Grèce est montrée du doigt en raison de ses manquements, car il faut un coupable ! Son procès est instruit en catimini selon des sources anonymes citées par la presse, dans la foulée des déclarations de Jeroen Dijsselbloem qui envisage un repli sur un mini-Schengen qui l’exclurait, la laissant seule face à l’afflux des réfugiés débarquant de Turquie. Dans l’immédiat, il serait question de suspendre son appartenance à Schengen, le prochain sommet européen des 17 et 18 décembre pouvant en être l’occasion.
Que lui est-il péremptoirement réclamé, qu’elle a depuis le début refusé ? D’opérer un tri entre les bons et mauvais réfugiés, suivant des critères de nationalité discutables. Car ses craintes de devenir un gigantesque camp de rétention pour les recalés, faute d’obtenir leur réadmission de leur pays d’origine, se voient aujourd’hui confirmées.
En approuvant la décision de la Macédoine d’ériger une clôture à sa frontière avec la Grèce – qui fait obstacle au passage des réfugiés n’étant ni afghans, ni irakiens, ni syriens – la Commission a clairement signifié ce qu’elle reproche à la Grèce. Au lieu d’admettre que la réglementation de Schengen n’a pas été conçue pour faire face à une tel flux massif de réfugiés, et qu’elle n’a tout simplement pas résisté à l’épreuve du feu.
La Grèce devrait mieux protéger ses frontières et faire appel à Frontex, lui est-il également reproché. Ce qui est faire peu de cas des problèmes de frontière très sensibles de la région et de la volonté de la Grèce d’en garder le contrôle, tant côté Macédonien que Turc. L’échec du plan de relocalisation des réfugiés de la Commission est quant à lui suffisamment flagrant pour qu’il ne soit pas mis au seul débit de la Grèce, car il résulte avant tout des réticences des pays d’accueil qui ne se précipitent pas pour réclamer leur quota de réfugiés ! C’est cette question qui est au cœur des problèmes rencontrés, et la responsabilité de la confusion actuelle est collective, ce qu’il faut en priorité masquer.
Que se cache-t-il derrière l’idée d’un mini-Schengen ? Une reconfiguration restreinte de la zone euro ? Le projet avance à pas feutrés…
Bien vu…^!^… pour le meilleur (parfois) et pour le pire (… bien trop souvent ! )