Vous êtes-vous demandé comme moi ce que sont ces énigmatiques « traces papillaires » qui permettent d’assigner une identité à un corps sans vie ? Enquête faite, il s’agit de ce que nous appelions jusqu’à récemment, vous et moi, « empreintes digitales ».
Pourquoi les mots s’usent-ils à ce point, qu’il faille les remplacer par d’autres ?
Parfois il s’agit d’ajouter une nouvelle nuance – aussi évanescente soit-elle – à quelque chose de connu depuis longtemps. Ainsi une personne à la mode sera au fil des ans, « dans le vent », « fashionista », ou aujourd’hui : « hipster ».
Dans d’autres cas, il s’agit du « politiquement correct » : ne pas appeler les choses par leur nom de peur de peiner quelqu’un que cela heurte de regarder la réalité en face. J’ai ainsi le vague souvenir d’un film burlesque de Jean-Pierre Mocky où un orphelinat était appelé quelque chose du genre « Institut pour enfants handicapés quant à la parenté ».
Appeler un chat, un chat, a toujours été le comble du contestataire, voire même du subversif. Et ce n’est pas près de changer : nous avons peur bien davantage des mots que des choses qu’ils désignent.
Quand y’a des riches quelque part, les pauvres ne sont jamais loin : c’est une question de logistique… La seule…