Billet invité.
Connaître son ennemi est un prérequis indispensable pour pouvoir espérer le vaincre un jour. Et l’avantage que nous avons face à une organisation hautement structurée comme Daesh, c’est que leur Département Communication ne produit pas uniquement des documents de propagande à base de scènes de boucherie humaine, mais qu’il offre également une liste impressionnante de documents doctrinaux. Ceux-ci expliquant très clairement les objectifs politiques, et séquençant par théâtre d’action les modes opératoires à suivre.
Alors qu’en est-il de ces objectifs sur les théâtres extérieurs, européens en général et français en particulier ?
Bien que datant de janvier 2015, l’interview de Gilles Kepel (politologue et spécialiste des cultures de l’Islam et du monde arabe) les expose très clairement : il s’agit de provoquer une guerre civile en instaurant un cycle de violences, que les gouvernements ne pourront pas maîtriser.
Concernant la société française, est-ce un objectif atteignable ? Dans l’immédiat, certainement pas. Mais Daesh est une organisation qui entend s’inscrire dans le temps long, comme le dit d’ailleurs très explicitement leur slogan : « baqiya wa tatamaddad », littéralement « l’État Islamique se maintiendra et s’étendra ». Leur but est donc de provoquer cette guerre civile, en érodant la résilience de la société française par des attaques en cycle long. Ce n’est pas tant la puissance des coups qui compte alors, mais leurs multiplications sur la durée.
Et dans cette optique, assassiner indistinctement des civils toutes religions confondues n’est pas contre-productif, comme une première analyse intuitive tendrait à le faire croire. Bien au contraire, puisqu’il s’agit ici d’initier une dialectique de la barbarie avec nos groupuscules d’extrême-droite. Ceux là-mêmes qui prônent une France de ‘race’ blanche ou qui beuglent que l’Islam nous fait la guerre avec le ventre de ‘ses femmes’. Ceux-là mêmes qui partagent avec Daesh un objectif politique commun : provoquer les conditions d’une guerre civile, et par la violence aveugle, forcer chacun à choisir son camp pour exterminer ou expulser l’Autre. Le processus étant achevé lorsque le discours binaire s’est installé dans les esprits, et que chacun pense que l’Autre n’est qu’une bête sauvage qui ne comprend qu’une seule chose, le langage de la force !
Il n’y a là aucune surprise stratégique, rien de très innovant. Seulement un schéma hautement rustique, si ce n’est simpliste, mais dont la redoutable efficacité a déjà fait ses preuves. C’est ainsi que furent peu à peu enterrés les accords de paix de Camp David, lorsque les attentats des uns ont répondu aux ripostes des autres, interdisant finalement toute possibilité de modus vivendi.
Nous sommes encore loin d’une situation à l’israélienne, mais c’est très clairement l’objectif final. Peut-il se réaliser ? Oui, à la condition sine qua non de pouvoir enclencher le cycle violences/contre-violences au travers de plusieurs attentats menés par des ressortissants français. L’apparition d’un tel ‘ennemi de l’intérieur’ signifierait alors à coup sûr, que nous serions en train de perdre.
Et d’ailleurs, ‘l’offre de collaboration’ de Daesh a été parfaitement entendue par l’extrême-droite. Elle a même déjà commencé à y répondre favorablement samedi dernier à Pontivy !
Bien entendu, les origines d’une guerre civile ne sont jamais monocausales et des décennies après, les historiens travaillent toujours à en démêler l’infini écheveau. Ce qui veut dire qu’en amont, seule une réponse multispectrale peut éviter le chaos en engageant tous les leviers à disposition de la puissance publique et de la société civile.
Une réponse rendue singulièrement compliquée dans une société où les moyens régaliens de l’État ont été systématiquement détruitS par le libéralisme, où les dirigeants politiques – s’ils ont encore la légalité – n’ont plus que des miettes de légitimité.
Ici également, rien de neuf sous le soleil, c’est quand l’organisme est déjà affaibli par la maladie qu’il devient le plus vulnérable aux agents pathogènes extérieurs.
144 réponses à “La bonne gouvernance du chaos, par Roberto Boulant”
Ils travaillent notre société pour qu’elles aboutissent à la crise sacrificielle dont parlait René Girard.
Ce que veulent ces gens là qui sont millénaristes, c’est une une guerre apocalyptique où seul les élus seront sauvés, en l’occurrence eux. C’est une prophétie auto-réalisatrice.
Mais rien de nouveau sous le soleil. Les vieux de la montagne qui leurs mettent ces idées et mythes nihilistes dans leurs têtes en les faisant passer pour une révélation, sacrifient leurs jeunes en les transformant en ashäshins sans aller eux mêmes sacrifier les impies pour assouvir leurs désirs totalitaires de pouvoir et de contrôle des esprits. Alors qu’ils sont eux mêmes fascinés par nos modèles.
René Girard qui vient de disparaître à écrit:
« Je crois que la vérité n’est pas un vain mot… Je pense que tout ce qui peut nous détourner de la folie et de la mort, désormais, a partie liée avec cette vérité. Mais je ne sais pas comment parler de ces choses-là. […] si j’arrivais à communiquer l’évidence de certaines lectures, les conclusions qui s’imposent à moi s’imposeraient aussi autour de moi. »
« Ils travaillent notre société pour qu’elles aboutissent à la crise sacrificielle dont parlait René Girard. »
Non, ce n’est pas exactement cela, une crise sacrificielle ne se commande pas de l’extérieur.
La crise sacrificielle, nous sommes en plein dedans. La violence est partout. La mondialisation financière si haut vantée conduit à la lutte de tous contre tous, c’est-à-dire à la crise sacrificielle. C’est bien à cela que nous assistons et que nous participons. Et chacun s’efforce de rallier les autres à sa propre cause, à ses propres coupables, afin qu’ils adoptent la même cause, qu’ils désignent les mêmes coupables, rêvant de faire ainsi l’unanimité contre eux.
Mais ça ne marche plus. Car nous savons que c’est injuste. Cette résolution de la crise est désormais hors d’atteinte. C’est là notre drame. Ou notre chance : ouvrons les yeux !
François Hollande a dit » nous sommes en guerre » mais de quelle guerre s’agit-il une guerre contre Daesh? Contre le terrorisme international? Il a peu c’était une guerre contre l’état syrien qui était voulue par Fabius et quelques années plus tôt contre l’état libyen qu’on a habilement transformé en guerre conte Assad et contre Khadafi, c’est plus facile de viser des personnes qu’un état. Aujourd’hui le mensonge continue: comment qualifier une guerre qu’un état mène contre ses propres ressortissants? Ça s’appelle qu’on le veuille ou non une guerre civile. Ne pas le reconnaître est une erreur grave qui obère le dialogue avec les opposants. Le sursaut qu’on peut espérer suite à une attaque d’une telle violence risque bien d’encore approfondir le fossé entre les communautés. L’Europe de la paix et de l’harmonie sociale que nous avons portée pourrait bien devenir un douloureux souvenir. Il n’est peut-être pas trop tard pour arrêter cette descente aux enfers mais il est grand temps. Rappelons nous les paroles du premier ministre Danois après un attentat à Copenhague appelant ses concitoyens à répondre par plus de démocratie, plus de respect des autres. Rappelons nous aussi que aussi bien dans le monde physique en général que dans le monde du vivant, la diversité c’est la richesse, l’uniformité c’est la mort.
Mais aussi l’interview à écouter, de l’un des meilleurs spécialistes, Jean-Pierre Filiu sur France Inter que personne n’écoute malheureusement
http://www.franceinter.fr/video-jean-pierre-filiu-ce-qu-ils-veulent-ce-sont-des-represailles-ils-veulent-qu-on-tue-des
il dit comme Georges Corm, DAECH, ce sont des criminels, d’ailleurs liés avec les mafias pour l’achat de leurs armes
Ne serait-ce que pour un peu comprendre la Syrie, chacun se doit d’écouter Filiu. Je recommande particulièrement, comme entrée en matière, les vidéos de lui sur le sujet qu’on peut trouver sur YouTube.
Il n’y a pas de choix sur le warfare. Ce n’est pas parce que les militaires se sont sentis récemment un peu à l’étroit dans leur budget en France que le warfare se porte mal.
Le warfare est une constante essentielle du système, rien ne s’y oppose, surtout pas le bien-être, et Hollande l’incertain et le pusillanime est aussi va-t-en-guerre que son prédécesseur qui croit faire couler l’eau chaude, selon les mots d’Ariane Mnouchkine. Au gouvernail, les deux sont pareils, ce qui montre bien qu’ils ne gouvernent rien du tout: c’est le complexe militaro-industriel qui gouverne.
Il gouverne là, comme la banque gouverne ailleurs, où Hollande le couillon (je cite Pagnol et Fernandel) est de même l’égal de Sarkozy le rouleur de mécaniques.
Grâce à la Syrie, « la France » (la tienne, vigneron?), grâce à la Syrie, une certaine France a pu exposer ses Rafale sur un « théâtre » d’exercices, et enfin décocher des commandes. Il était temps.
Pour l’emploi ouvrier, bien sûr.
Le warfare, c’est le bien-être ouvrier.
Après, comme l’ont dit Villepin et même Fillon, la France fait la guerre (« au loin »), et des ripostes sont inévitables.
Cesse de penser en épicier marxiste Leboutte. C’est très vite réducteur.L’industrie de l’armement est d’abord un outil de puissance, bien avant d’être du cash ou de l’emploi. De Gaulle en a largement profité, ne serait-ce qu’en armant et nucléarisant Israël avant de l’abandonner aux ricains pour faire joujou avec les arabes après les six jours.
La thèse de JP FILIU est en partie erronée.
Il se trompe quand il dit que « DAESCH adore les gens qui veulent traiter avec BACHAR EL ASSAD, il ne les menace pas, il ne les frappe pas ».
Pour preuve, parmi d’autres, l’attentat perpétré fin octobre contre un vol vers la RUSSIE en représailles à l’intervention RUSSE.
Filiu dit des choses intéressantes et il se contredit.
Il dit d’une part que la France n’est pas une cible privilégiée et que d’autres pays sont sur la liste, et d’autre part que la France est la SEULE (il insiste) à faire opposition et à Assad et à l’EI.
Il dit aussi un peu vite « il se fait que Daech a des entrées en France ». C’est la moitié du problème! Le problème, c’est une rencontre: la mort de l’avenir et de l’identité dans les « quartiers », conjuguée à une problématique extérieure (où le gouvernement du pays des « quartiers » jette des bombes, où règne une religion qui est celle d’une bonne part des immigrés des « quartiers, etc.)
Sans la misère des banlieues aux vies sans emploi et sans avenir, Daech resterait une affaire étrangère…
« Une réponse rendue singulièrement compliquée dans une société où les moyens régaliens de l’État ont été systématiquement détruitS par le libéralisme, »
Welfare ou warfare il faut choisir. Le libéralisme en tant que tel n’a pas grand chose à voir avec les efforts budgétaires consacrés aux fonctions régaliennes. Back to warfare ? En mode keynésien of course…
Il faudrait ajouter que l’Army fait aussi office de budget fédérale (cf le financement par l’Army de travaux de Bernard Stiegler), sans l’Army y à pas d’Etats-Unies.
Après faudrait aussi savoir il suffit pas de vouloir une monnaie commune (à divergence singulière) et ce reporter sur l’état pour assurer sa défense (je ne parle pas économique évidement, là y à pas de défense, c’est à Mme Michu de s’adapter à la concurrence internationale).
C’est quoi l’histoire de l’Army qui finance Stiegler ?
Avec les rhododendrons US aussi: ARS (industrialis) = American Rhododendron Society.
Désolé Vigneron,mais le « back to warfare » « en mode
keynésien »,me semble-t-il,CELA NE VEUT PAS DIRE
GRAND CHOSE.Ou bien,c’est vraiment de la caricature
de Keynes.Lire Paul à l’occasion…..
Désolé mais le keynésianisme réel n’étant que ce qu’il est ou a été je veux bien mettre des guillemets pour éviter de froisser des consciences mais pas plus. Warfare « keynésien » donc.
« @Vigneron :
» le libéralisme …fonctions régaliennes. »
Ça a pourtant failli s’illustrer en France par une proposition de location par la DGA de certains types de matériel onéreux aux entreprises d’armement privées , et il a fallu que suffisamment de généraux s’en émeuvent pour que le contribuable reste » maître de son armée » .
On peut aussi noter ,de par le monde ,l’essor de sociétés militaires privées .
D’autres s’interrogent sur la suppression ou le retour du service militaire universel .
On te cause de l’effort budgétaire sur le régalien Juan, pas du statut de ceux qui exercent ces fonctions pour l’Etat.
Ha. On n’a pas la même définition du régalien .
Sinon , pourquoi pas des juges privés formés par les grands cabinets d’audit …mais payés sur fonds budgétaires ?
Sinon, pour circonstancier un peu mon rappel d’une joute sur un système de location par la grande muette ,impliquant jusqu’au Président de la République:
http://rpdefense.over-blog.com/2015/04/credits-militaires-le-cri-d-alarme-de-la-dga.html
« je veux bien mettre des guillemets pour éviter de froisser des consciences mais pas plus »
ha Voui alors, nul doute que M DevilleBichon appréciera cette délicate attention …
Dans une vidéo (du printemps ou de l’été), il précise que US Army a financé de ces travaux, afin de rappeler qu’il y a une politique Industriel au niveau numérique (et qu’il faudrait la même chose au niveau Européen), non pas par le budget fédéral, mais par l’Armé (bon on peut faire sans et tant mieux, mais il y a une institution, la Californie n’est pas le produit d’une allocation de capital privé mondialisé).
L’Armé dans ce cas, c’est à prendre comme institution inclusive (carte verte) et qui finance aussi l’économie et la recherche (même en social).
Mais bon une politique de défense Européenne aurait aussi permit de clarifier l’antagonisme Turque/Grec, puisque l’Europe c’est la paix et qu’on est exportateur d’arme.
« … plusieurs attentats menés par des ressortissants français. «
… c’est vous qui soulignez, tout comme les autorités et les médias.
La nationalité est-elle à ce point déterminante ?
N’oublierait-on pas les aspects culturels, voire cultuels ?
Les trois aspects pouvant être largement dévoyés…
Nous faisant (ac)croire que désormais « l’ennemi serait à l’intérieur »…
C’est exact. Mais le nier, c’est aussi réduire ces assassins à leurs seules dimensions ‘culturelles’, voir ‘cultuelles’, à savoir ce que veut aussi Daech. La réalité est qu’il existe des failles profondes dans notre société et que Daech l’instrumentalise à son profit : toujours appuyer là où ça fait mal …
Il faudra bien, aussi, qu’on arrête de présenter les assassins comme des aliens venus de l’espace et s’interroger sur savoir pourquoi des hommes qui vivaient à côté de ‘nous’ en sont arrivés là. Le ‘mal’ et le ‘bien’, c’est aussi ça la stratégie binaire de tension de Daech.
D’accord zébu, il ne s’agit pas de nier…
» La réalité est qu’il existe des failles profondes dans notre société et que Daech l’instrumentalise à son profit… «
…
Oui, mais pas que Daech !
Nous n’économiserons pas la recherche de la cause des causes…
en passant par la cause de Daech…
En face, nos dirigeants, eux ont peur, au point qu’ils n’osent pas reconnaître à qui et à quoi, ils obéissent… en matière de terrorisme, on peut remonter quelques années en arrière !
La cause de Daesh est fondamentalement l’abandon des sunnites irakiens et syriens par la communauté internationale (y-compris les monarchies du Golfe contrairement à ce qu’on entend) face aux pouvoirs chiites et kurdes ou soutenus par eux (Assad).
Au fait c’était pas demain que Rohani devait nous rendre visite ?
Le démon de la causalité cause toujours… Rien ne sort de rien c’est sûr. Mais seulement « de ce qui précède »?
Quand on a des agents pathogènes externes qui nous assaillent, on prescrit en général le repos au corps (social). C’est essentiel pour que des anti-corps puissent agir. Et ce n’est pas en proclamant la mobilisation générale de ce même corps par le ‘nous’ et par la guerre qu’on y arrivera. Solliciter un état d’urgence dans la durée non plus. On s’inscrit ainsi dans la stratégie de tension permanente voulue par Daech, une tension que certains groupuscules d’extrême-droite ont dès le lendemain des attentats utilisé.
Il est de la responsabilité de nos gouvernants mais aussi de ‘nous’ de prendre conscience que le danger est certes externe mais aussi interne : il est, il serait totalement incompréhensible que les groupuscules d’extrême droite puissent se saisir de la situation actuelle. Pour qu’une guerre civile puisse émerger, il faut deux parties. On voit mal pour l’instant un parti de la guerre au sein de la population musulmane française, d’autant plus que les points de cristallisation précédents de Daech (religion) ne sont pas présents dans les attentats récents. On voit par contre très bien le parti de la guerre interne émerger immédiatement. Celui-ci doit être éradiqué immédiatement, sous peine de laisser émerger en contre-point un parti radicaliste opposé.
C’est la responsabilité première du pouvoir actuel, en parallèle de la lutte anti-terroriste. Le discours guerrier doit aussi, immédiatement, céder au discours de pacification, et surtout, aux mesures qui iront dans ce sens.
On n’en prend malheureusement pas le chemin.
L’Économie de Marché a besoin d’une industrie de l’armement développée comme variable d’ajustement de ses impasses, de ses échecs, elle a donc besoin de Guerre(s) pour se ré-équilibrer et maintenir ainsi artificiellement ses privilèges par le maintien-renouvellement d’un « statu quo » du rapport de forces grâce à la dette constamment renouvelée des États, donc grâce aux contribuables-producteurs qui génèrent la richesse accaparée par les « Prédateurs Financiers » .
Quand un tour est joué on peut repartir pour un autre tour, cycliquement, jusqu’au Trou Noir de la disparition de l’Empire, ou de l’Espèce ?
Endettement – Crise, Armement – Dette, Guerre – Dette, Reconstruction – Dette, Accaparement des richesses…
On ré-invente le mouvement perpétuel des spoliations au seul bénéfice d’une petite caste de Psychopathes hautement toxiques.
La dette s’est accrue partout même sans les « retours » de
la guerre au niveau du monde.Et depuis plus longtemps qu’on ne le pense.Cet accroissement de la dette est lié
aux EMPRUNTS EXTERIEURS qui donnent lieu à un
mécanisme de DOUBLEMENT comme l’a démontré le
regretté Pr.Bernard SCHMITT (1929-2014).L’importance
des dettes publiques au plan mondial,comme l’a démontré
le Pr.François MORIN,est pratiquement d’un montant
analogue au TOTAL des bilans des 28 plus grandes
banques au plan mondial.Voilà de quoi réfléchir me
semble-t-il…..
Et un adepte du providentialisme -version maléfique- un! Toute la poule serait dans l’oeuf?
Bonjour, j’apprécie de lire vos analyses et je vous en remercie.
En effet l’ei aura pour stratégie d’utiliser les 10000 blessures afin d’arriver à ces fins, c’est à dire faire que le « vivre ensemble » à la française se délite pour laisse place à l’extrême droite ou à lui même.
Je suis assez effaré par le discours de nos politiques qui nous expliquent qu’il faut abattre l’ei, ce qui de mon point de vu n’est pas simple parce c’est un ensemble proteiforme et tout comme nos démocraties a une tête et une « administration » la tête peut être coupée et remplacée mais « l’administration » reste en place. A la différence que la tête abattue deviendra un martyr et sera remplacé par plus virulent, al-quaida n’est pas encore démantelé à que je sache !
Bien-sûr nommé un ennemis unique pour ce concentrer dessus est important mais ce n’est pas le seul (ei) à avoir développer ces thèses violentes et sans respect pour ce que nous avons de plus cher, nous occidentaux. Chacun d’entre eux est un ennemis potentiel ou bien réel qui ont su créer les bases d’un désordre mondial qui fait ressurgir des spectres nauséabonds.
Malheureusement nous y avons aussi contribué par notre mode de vie.
Nous avons commis des erreur comme laisser un autre fascisme avoir la mains sur nos vies, fascisme en col blanc (que ne cesse de dénoncer entre autre Paul Jorion) qui doivent se frotter les mains en sachant qu’il y aura de nouvelles armes à vendre, et après encore plus de reconstructions à faire.
Mais je préfère 100 fois, 1000 fois nôtre mode de vie au leur (extrémistes) quitte à être perçu comme égoïste d’une certaine manière.
« Nous avons commis des erreur comme laisser un autre fascisme avoir la mains sur nos vies, fascisme en col blanc (que ne cesse de dénoncer entre autre Paul Jorion) »
On peut pas dire n’importe quoi.
Un « autre fascisme » ?
Comparer le soi-disant « fascisme en col blanc » et l »horreur totalitaire nationale-salafiste est tout simplement délirant, et criminel. On est pas loin de Foucault à Téhéran là. Faut se réveiller.
Ce n’est pas une comparaison. Le texte dit « un autre » fascisme, la dictature du capital qui s’installera définitivement à moins d’une révolution contre cette dictature.
Justement, la barbarie impérialiste qui s’installe, dont Daech est un sous-produit, peut provoquer déjà maintenant un sursaut.
Proposition de ce jour:
Attentats: c’est le moment ou jamais
http://wp.me/p5oNrG-gfJ
Zut alors je n’ai rien compris alors ! C’est trop injuste moi qui pensait qu c’était des néolibéraux,
– qu’ils profitent des technologies qui ont été mises en place par les gafam,
– qu’ils se servent de ce qu’ils ont appris grâce à des debord ou autres comportementalistes (béhavioriste) et/ou ce qu’ils ont pu apprendre sur les bancs des facs ou par correspondance…
– Qu’ils profitent de nos libertés pour circuler plus facilement.
– Qu’ils profitent dès enseignements de la cia par effets de vase communiquant avec al-quaida.
– qu’au delà de la chair à canon ils ne sont pas si cretins que ça.
– que des passerelles avec certains états qui ont « bonne » pressé existent.
– que si nous n’avions pas été si prédateurs pour certaines matières premières nous n’en serions pas là et qui à organiser cette prédation ? Ne sont-ce pas les milieux financiers et nous consommateurs ?
Je cherche à voir les différents niveaux avec le peu de connaissances que j’ai à l’heure actuelle.
« On » est un con, c’est pour ça que j’ose mal à première vue. Mais je prêt à accepter à apprendre si tu prends le temps de m’expliquer, yaka.
Oui,Vigneron,réveillez-vous.Il est bien possible qu’on arrive au bout du bout…..des « machineries » monétaires
et financières.
Merde Vigneron pour une fois que j’allais t’approuver…. Il a fallu que tu la ramènes sur Foucault! T’as vraiment lu ses reportages?
Inénarrable Charles! Combien de filles et de gars du NPA pour aller combattre avec un des derniers partis frères au nord de la Syrie ?
Oh que oui, et même ses manuscrits de Téhéran, sur le site us des amis de saint Foucault. A en mouiller ses brailles.
J’espère que Le Drian va causer du pays avec le sous-préfet de Pontivy pour avoir laissé se dérouler, un lendemain d’attentats, une manifestation ‘d’identitaires’ d’extrême-droite dont l’objet était de cibler les migrants et les immigrés …
Hallucinant.
T’es hors-sujet Zébu, idem ton billet, la thématique islamophobe est dépassée. C’est pas Charlie ou une épicerie casher qui sont attaqués mais une nation en tant que telle. Ce ne sont pas des musulmans qui l’attaquent mais des massacreurs de musulmans comme de non-musulmans. Les Français ont bien saisi le message, cesse de les prendre pour des idiots prêts à se jeter dans les pas de Pediga. Daesh est allé trop loin, se trompe comme toi, est aux abois probablement pour balancer ainsi ses dernières armes contre la France juste après.la Turquie et le Liban.
http://www.lefigaro.fr/international/2015/01/06/01003-20150106ARTFIG00167-pediga-le-mouvement-anti-immigres-qui-divise-l-allemagne.php
( c’était au cas où… 0_0…)
Ceci dit , … »une nation en tant que telle. Ce ne sont pas des musulmans qui l’attaquent mais des massacreurs de musulmans comme de non-musulmans. Les Français ont bien saisi le message, « …
à votre avis , cette nation attaquée , c’est « celle des droits de l’Homme »..?
ou une autre ? alors laquelle ?
vigneron, c’est exactement ce que je dis (mais je sais que tu ne me lis pas) et pense. Pour ce qui est des idiots, on verra ça dans quelques temps avec le vote FN.
Je sais que je risque de faire hurler mais ces assassinats sont à mon sens un erreur stratégique de Daech, parce qu’ils ne s’appuient plus sur certains points clivants comme en janvier. Pour le coup, il vise directement l’extrême-droite comme partenaire (cf. le ‘passeport syrien’), puisque la communauté musulmane française n’a pas bougé malgré les tensions (explosion des actes islamophobes suites aux attentats de janvier).
Mais en ciblant un ‘mode de vie’, il perd, à mon sens, de sa puissance. Je partage par ailleurs ton analyse sur sa tentative d’internationalisation, que j’ai évoqué dans un post (ne pas oublier la Jordanie et la Russie) : c’est en règle générale un symptôme de faiblesse et d’impasse stratégique (cf. régime syrien).
Il va falloir ne pas perdre de vue ce fil ténu : Daech pourrait être sur le reculoir. Refuser sa stratégie de la tension est par-dessus tout prioritaire.
Les kurdes progressent sur le terrain et les solutions politiques peuvent arriver.
Il faut tenir.
Je te bisses Vigneron. En plus tu n’as commis aucun attentat sur personne dans ton post. Daesh militairement aux abois, affaire qui serait réglée depuis longtemps sans le petit « grand jeu » crapoteux des puissances et de la confrontation chiites / sunnites. Le règlement politique devra solder l’affaire irakienne (rendre du pouvoir au sunnite) et régler la syrienne, y compris peut-être par la question des frontières Sykes-Picot.
Il faudra y regarder de plus près , mais si un préfet ou un sous préfet doit se faire secouer les puces , c’est le job de Bernard Cazeneuve .
Je sais bien, juan. J’ai dis ‘Le Drian’, parce qu’il est en ‘charge d’âme’ pour les régionales en Bretagne. C’est bien à Cazeneuve de faire le taf mais ça doit bigrement le boursoufler Le Drian de voir qu’on laisse la chienlit d’extrême-droite se répandre en Bretagne (et pas que lui).
« Fuck Terrorism » : des réfugiés syriens témoignent leur solidarité après les attentats de Paris
Plusieurs réfugiés syriens, croisés par francetv info et d’autres médias ces derniers mois, ont réagi spontanément aux attaques de Paris.
Mslam, 24 ans : « Fuck terrorism »
Installé à Eberbach (Allemagne), Mslam nous a écrit samedi 14 novembre. « Je suis désolé pour ce qui s’est passé à Paris. J’espère que tu vas bien, ainsi que ta famille et des amis. On a peur pour toi », commence le jeune Syrien.
Rassuré sur ce point, il s’inquiète immédiatement des inévitables amalgames qui suivront. « Ne crois pas que l’Islam nous ordonne de tuer des gens. 80% des Syriens sont musulmans et l’Etat islamique en tue tous les jours, développe-t-il, avant de lâcher : « Fuck terrorism » (« J’emmerde le terrorisme »).
Le lendemain, sur Facebook, le jeune homme s’est adressé à l’ensemble des Français. « Imaginez que ce qui s’est passé vendredi se passe tous les jours (…). C’est pour ça que nous avons quitté notre pays », écrit-il.
http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/fuck-terrorism-des-refugies-syriens-temoignent-leur-solidarite-apres-les-attentats-de-paris_1178085.html?google_editors_picks=true
« fascisme en col blanc »,
cela ressemble à de l’inflation verbale
pour amoindrir la comparaison
fanatisme-nazisme…
Pour « fascisme », je ne saurai dire mais il semble tout de même que la politique des « cols blancs » visés soit totalitaire : tout doit être subordonnée au fric. A commencer par la vie et son coût dont il faut s’acquiter (auprès d’eux évidemment)…
Le juge Trévidic. « La religion n’est pas le moteur du jihad »
« Vous affirmez que le jihadisme est devenu « un phénomène de mode » ?
Oui. Ceux qui partent faire le jihad agissent ainsi à 90 % pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société… Et à 10 % seulement pour des convictions religieuses : l’islam radical. La religion n’est pas le moteur de ce mouvement et c’est ce qui en fait sa force. C’est pour cette même raison que placer la déradicalisation sous ce seul filtre ne pourra pas fonctionner. »
C’est le passage du renseignement au judiciaire qui pose problème. Trop tôt et il n’y a pas de preuve, le « client » s’en tire et la surveillance est grillée. Trop tard et il passe à l’acte…
« Oui. Mais il suffit de judiciariser plus tôt ! Plus vous retardez le passage au judiciaire, plus vous perdez de preuves. Regardez les derniers attentats : ce ne sont que des dossiers – Merah et les frères Kouachi – qui n’ont pas été judiciarisés à temps. Il faut arrêter de tergiverser ! Elle est là la réalité ! »
© Le Télégramme – Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/bretagne/le-juge-trevidic-la-religion-n-est-pas-le-moteur-du-jihad-27-06-2015-10682946.php
Malaise dans la civilisation …
Daech en a d’ailleurs tiré les conclusions, il a changé de mode opératoire (meurtres de masse vs assassinats de cibles désignées) et de cible.
Il vise maintenant le mode de vie ‘à la française’ (spectacles, cafés, sport), auquel peuvent rêver un certain nombre ‘d’exclus’ et qui peut leur paraître ‘interdit’ (cf. l’apartheid de M. Valls), puisque la guerre de religions ne semble pas prendre en France : va pour la guerre civile, donc, en s’appuyant sur les partenaires de fait de l’extrême-droite et sur les ‘va-t’en-guerre’ qui poussent comme champignons après des attentats.
Bon nombre de terroristes étaient des petites frappes du banditisme ou au casier remplis de petits délits, reconvertis dans le terrorisme islamique, comme supplément d’âme ou opportunité. Puis une fois harponnés, descente aux enfers version Djihad mondialisé, pour finir en kamikaze, ici ou en Syrie. Les déjà radicalisés religieux sont sans doute moins intéressants pour Daech, dans sa stratégie terroriste en tout cas.
« Les déjà radicalisés religieux sont sans doute moins intéressants pour Daech, dans sa stratégie terroriste en tout cas. »
ben non, pas vraiment zébu, ils recrutent TOUS CEUX qu’ils peuvent embrigader pour accomplir les basses besognes (se faire exploser) , radicalisés ou pas. Ils veulent de la chair à canon.
« Le juge (Marc Trévidic) explique alors la stratégie du groupe terroriste qui a revendiqué les attaques du 13 novembre à Paris : « Ils ont trop de monde. Donc ils peuvent faire des attentats kamikazes, ils peuvent perdre des gens, c’est pas grave. (…) Ils ont cette grande capacité, que n’a plus Al-Qaïda, de pouvoir ‘gâcher du personnel’. »
« Ils ressemblaient à tout le monde. » « Ils étaient très jeunes. »
J’ai vu – beaucoup d’entre nous ont vu – de jeunes hommes pleins de projets et d’espoir mourir de maladie horrible. Ils voulaient vivre, tous leurs proches voulaient qu’ils vivent. Mais ils sont morts.
Et à côté d’eux (à côté, pas en face), de jeunes hommes pleins de santé et de force n’ont plus qu’un seul projet : tuer et mourir. Et pour le moment je suis incapable d’éprouver de la haine pour eux. J’éprouve de la peine pour eux. Parce qu’on peut se représenter la somme de douleurs accumulées par une âme jeune qui en arrive là : la mort comme seul projet et comme seul espoir.
Si seulement nos sociétés ultra-riches, ultra-sophistiquées, ultra-technologiques, débordant de boutiques débordant de produits, avaient pu offrir cela, rien que cela, à ses jeunes et à ceux d’ailleurs : espoir, projets, avenir, … ils n’en seraient pas là et nous n’en serions pas là.
Mais il y en a encore, de l’espoir! accrochons-nous à çà et les vieilles ordures qui tirent les ficelles échoueront : https://twitter.com/hashtag/NotInMyName?src=hash&ref_src=twsrc^tfw
Agnès vos idées sont belles mais je les pense fausses. Daech c’est un projet positif, une espérance et une belle idée pour certain, une cause au sein des singularités qui ponctuent sans trame l’histoire. C’est pas le négatif d’un malaise ou d’un désir de reconnaissance. Fichez la dialectique à la poubelle. Les assassin d’avant hier étaient exactement ce qu’ils désiraient être et leur haine de vous, leur volonté de vous liquider parfaitement tonique et sincère.
Et d’où vient, justement, cette haine?
Ils sont sincères, oui, ils croient en leur cause, oui, ils la prennent pour un noble idéal. Mais c’est un mirage, un songe, un miroir aux alouettes. Si vous n’avez pas de raison de vivre, venez donc mourir pour une cause, donnez un sens à votre vie, devenez des guerriers d’Allah et tuez pour sa gloire.
Miroir aux alouettes, miroir à double face. Car si celui de Daesh offre un (vain) espoir de paradis et un (faux) rôle de héros, celui de nos sociétés est tellement vide et trompeur : sous le verre brillant de la démocratie et de la liberté, le tain noir : fric, frime, compétition, pouvoir et consommation sans frein … pour ceux seuls qui réussissent.
Qu’il y ait de vrais sociopathes chez Daesh, c’est certain, mais les sociopathes ne se suicident pas : ils manipulent, ils dominent, ils profitent. Ceux qui veulent mourir, ceux qui meurent, sont les garçons perdus en mal de cause, il y a une mystique derrière leur folie et qui dit mystique dit idéal.
La haine est toujours sincère, et souvent stimulante, mais jamais saine, jamais sereine, jamais heureuse.
Oh que si, c’est même le meilleur traitement qu’ils puissent trouver.
Ne peut-on dire que ces deux sources se rencontrent et se renforcent ? Parmi des jeunes frustrés de tout et en colère, qui ont subi en plus l’humiliation de leur ‘civilisation’ par l’Occident (cfr Maalouf, je n’ai plus la référence en tête), et qui sont nombreux et restent sans réponse qui leur parle , encore aujourd’hui (ont-ils leur place dans ce ‘ensemble unis’ ?), quelques-uns passent à un nouveau projet, nouveau destin, cohérent car sectaire, que les fous de dieu leurs proposent.
Si… alors nous n’en serions pas là ? Oui, nous avons laissé chez nous souffrir les banlieues sans dire grand chose. Mais il y a eu plus grave. Récemment, M. Blair a présenté ses excuses pour avoir attaqué l’Irak : (en résumé) c’était idiot et j’ai menti, oui. Aujourd’hui, personne ne peut se dédouaner de nos responsabilités de ce qui arrive là-bas. Si nous avions su. Donc je m’excuse vingt ans plus tard et j’attends que d’autres… Je suis une belle âme.
Non. Les bonnes idées sont belles, puis magnifiques. Les mauvaises idées sont moches, puis atroces. A ceci près que sans vigilance sur l’idée elle-même une très très bonne idée menace toujours de devenir radicale, puis atroce.
Quel est l’élan, l’énergie qui meut une bonne idée ? le sens commun, le bien commun, l’amour, ce sont eux qui font culture et permettent une transmission aux générations suivantes. Agnès en voyant un jeune français équipé d’une bombe et non un kamikaze bombe humaine (exotique à souhait ce mot sorti de la naphtaline terrorisante) est vigilante. Aucune transmission n’est possible.
Quel est l’élan, l’énergie qui meut une mauvaise idée ? le bon sens, le sien, le bien pour ces quelques uns qui ont défini le bon, la haine de tous les autres.
Non : La bonne idée pour Daech est la mort. l’idéologie de Daech est mortifère. Le chaos n’est pas son objectif final. C’est l’apocalypse. Là-bas et ici.
Et non la haine des autres est d’abord la haine de soi. La haine de soi n’est pas primesautière ni sincère. Elle est paroxysmique. Elle est exaltante, immédiatement accessible, totalitaire suicidaire. Bien sûr contagieuse. Au XIèeme siècle, pandémique.
Agnès, aimante, cherche le réel, les valeurs à l’origine des principes qui ont permis l’émergence de notre culture et cette exception française saluée ce week end.
D’après vous un tapis de bombes, aveugle, solution à un diagnostic mal posé mais immédiatement accessible, bonne, mauvaise idée ? Quel élan, quelle énergie, quelle transmission à l’heure où le peuple mondial est maintenu en l’état de population ?
Ce ne sont pas des kamikazes qui se sont fait sauter pour mourir et semer la mort. Ce sont des jeunes français. Des jeunes belges. Ils déboulent de partout, GB, Russie, US, rejoignant l’Etat de la mort, voulant donner et se donner la mort en apothéose.
Après avoir éliminé Daech, dans ce cercle infernal pragmatique, nous verrons nous contraints, mal-heureusement, d’éliminer la jeunesse mal née ?
Le réel est comme la nature, il nous dépasse quand nous l’abandonnons. Le grand carnage voulu n’était pas au Bataclan. C’était au stade de France, toutes générations confondues.
@ la baleine :
Kepel a dit que les kamikazes se font exploser pour ne pas être pris vivants par les ‘forces de l’ordre’ (c’est un truisme, mais aussi une nécessité), ne pas être tué non plus et contribuer ainsi à la mythification des ‘martyrs’ invaincus sinon par leur propre volonté. Plus concrètement, cela ralentit aussi le travail d’identification et l’inévitable travail de démantèlement de police qui suit. On peut constater la cohérence de son propos quand on constate que dans les faits, ces bombes n’ont pas une puissance ‘maximale’, i.e. pour tuer un maximum de personnes, mais bien pour permettre au ‘martyr’ d’atteindre cette apothéose et dans le même marquer les esprits (et les chairs) des ennemis par l’effroi de l’acte ainsi commis.
Si les ‘kamikazes’ avaient voulu tuer le plus grand nombre par ce mode opératoire, ils seraient entré dans des lieux publics et auraient déclenché une bombe de forte puissance au milieu d’une foule. Dans le cas présents, Daech a voulu atteindre ces deux objectifs : meurtres de masse ET suicide à la bombe. Mais le second terme n’est pas prioritaire : il ne vient que conclure des meurtres, causés de sang froid, ‘rationnellement’, méthodiquement.
Et c’est bien cela qui provoque l’effroi : une élimination systématique, aveugle, que rien ne peut arrêter, sinon la seule volonté du terroriste.
Quelque part, Daech imprime dans les esprits son triomphe de la volonté, une volonté qui s’inscrit dans le temps et dans l’espace pour les commandos d’assassins à la Kalachnikov, quand des attentats suicides n’ont que la mort comme finalité, ici et maintenant.
C’est autrement plus terrifiant, à fortiori quand on finit par savoir (c’est le but aussi recherché par Daech) que les terroristes sont aussi de la même nationalité (et du même âge). C’est le même mode opératoire qui a été utilisé dans le TGV, en lieu et place d’une bombe ou d’un kamikaze.
L’individu est détruit avant que d’être tué parce que la volonté n’existe pas face aux tueurs et ceux qui en réchappent (par le hasard) sont confrontés à cette volonté.
Le seul moyen de stopper cette expression de volonté, par-delà la mort même, avant que les tueurs ne se fassent exploser (et, évidemment, ne tuent, en masse), est de les tuer. Pour cela, il faut mettre en place des unités d’intervention rapide de type ‘search and destroy’.
Cela permettra de casser ce discours ‘d’invincibilité’ de Daech, ce mode opératoire de diffusion de la terreur dans le temps et l’espace.
« Et non la haine des autres est d’abord la haine de soi. » : +1
Avant que la volonté de Daech ne triomphe et ne puisse déboucher, sauf hasard, sur la mort, il y a le combat en amont sur l’estime de soit, ce qui signifie au niveau social et politique la volonté de combattre les exclusions quelles qu’elles soient et la valorisation d’une mode de vie en commun vs le mode de mort individuel.
Encore faut-il rendre possible et conforter ce mode de vie, en lieu et place de le laisser en jachère aux tueurs, ou pire, de le fragiliser …
Car si le néo-libéralisme met au pinacle le triomphe de l’individu (et de sa volonté), l’échec d’un individu dans ce système peut conduire celui-ci à rechercher son triomphe dans un système mortifère.
Daech est l’expression d’un totalitarisme, celui de la mort, sur la vie et la mort.
Il y a deux manières de vaincre un totalitarisme : lui en opposer un autre plus puissant ou lui opposer une projet de société (une espérance collective). La dictature économiciste et des chiffres (cf. Supiot) ne le permet pas. Le ‘surge’ sécuritaire non plus.
Si l’on veut vaincre Daech, il faudra bien en passer par un projet de société, une espérance collective à lui opposer, autrement et autre chose que ce qu’on lui oppose actuellement.
Ok, alors on démarre du Coran pour ton projet ?
Ah non ? De Jorion/Supiot ?
Bon courage.
Tu préfères Macron/Valls/Hollande ?
Ou partir de la ‘concurrence libre et non faussée’ ?
Bon courage à toi aussi.
(ce genre de ping pong ne mène à rien et n’est pas à la hauteur)
Entre les réactions également extrémistes et également effrayantes de Pontivy, celles de la compassion (qui ne dit pas pour autant compréhension) par la minute de silence, j’écoutais ce matin à la pause « syndicale » matinale la conversation du jour de mes collègues de bureau.
Ils parlaient de …voitures.
Safran, Scénic…
« Séniles, voulez-vous dire ?!!!»
S’ajoute aussi le comportement du « jenfoutisme », les évènements ne les ont pas personnellement touchés.
Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. A.Einstein.
« Daech ne va rien faire pendant des mois pour voir la réaction de la France »
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/daech-ne-va-rien-faire-pendant-des-mois-pour-voir-la-reaction-de-la-france_1736044.html
Marc Trévidic, juge au pôle antiterroriste de Paris de 2006 à 2015, avait prédit en septembre un attentat de masse.
» Vous avez souffert des limites de la coopération judiciaire (attentat de la rue des Rosiers, moines de Tibhirine…). Que faut-il améliorer dans l’échange de renseignements ? »
« Dans le renseignement, la cohésion s’est améliorée dans l’espace Schengen. Dans le passé, certains étaient frileux ; aujourd’hui, tout le monde a peur des djihadistes de Daech, donc les infos passent. Si on élargit à la Turquie, par exemple, la fiabilité est loin d’être absolue. Ni la stratégie, ni les intérêts en jeu… Le problème, c’est qu’il n’y a pas que l’Europe, mais cela engage tous les pays qui gravitent autour de Daech, de l’Irak, de la Syrie. »
http://www.ledauphine.com/environnement/2015/11/15/il-faut-taper-dans-le-tas-arreter-les-imams-au-discours-de-haine-infiltrer-ces-quartiers
Ce billet modeste si dessous fut écrit ce matin à l’écoute de la déclaration du premier ministre, au degré supplémentaire d’effroi qu’il promet, avec en fond, la disparition sur les chaines d’info/intox en continue, et leur « édition spéciale », de la réaction quantifiée des marchés boursiers, mais en réaction aussi aux « visites Elyséennes de ce dimanche ». Faisant aussi référence aux « ennemis » du dedant et du dehors, à leur « jeux » communs, et plus encore, ce billet fut posté en public sur un compte facebook, mais eput prendre un autre chemin…
« M. le Président de la République…
Je vous fais une lettre… qui je pense… ne passera pas autant la barrière de la censure vous entourant, que celle du confort de vos choix politiques, géopolitiques, vous assiégeant.
Je… comme tous-tes nos conciotyens-nes/téléspectateurs-trices/lecteurs-trices… sans distinction aucune, venons de recevoir l’injonction du premier ministre annonçant l’intention de nous faire mener une guerre, longue… « durable »..
M. Le Président. Je ne peux pas plus la faire… cette guerre, pas plus que je peux la souhaiter… Bien plus que de ne pas être sur terre pour tuer des pauvres gens… aussi « fous de dieu », cruels, injustes et sanguinaires soient-ils… je ne suis pas sur terre pour faire accepter à mes et nos enfants que cette longue guerre « sera »… Qui non seulement ne résoudra pas dans l’immédiat nos problèmes antérieurs, présents, et futurs, des réfugiés-es, etc, du réchauffement climatique, etc, mais qui puis est, aggravera accentuera la légitimité des colères et rancœurs des victimes collatérales, des enfants innocents, prises en otage, en « bouclier humain » que nos bombes et industries de l’armement financiarisées, en toutes discrétions, sans plus d’indignations, massacrent en ce moment… en même temps et avec vos « amis » de circonstances.
Au grand jamais, je me garderais de considérer que « l’ennemi de mon ennemi sera mon ami ». Comme ces pétro-monarchies et leurs princes, émirs, etc, mettant en esclavage des milliers d’ouvriers mourant sur des chantiers, des femmes de ménages battues, etc, ne respectant en rien pas plus la déclaration universelle des droits de l’Homme, que les droits institutionnels de notre république quand ils y viennent en vacance. Ne respectant pas plus une notion minimale d’éthique, de morale, de concurrence loyale en matière financière, économique… qu’en conséquence des pauvres gens et familles s’en retrouvent exploitées, je ne peux être « ami » avec ce genre de régime, loin des principes réellement « démocratiques ».
M. le Président. Je ne peux faire une guerre, qui se veut avant tout épargner cet ennemi principal de l’espèce humaine, que vous citiez hier encore en 2012, en filigrane, et qui serait devenu, paraît-il, « ami » aujourd’hui. Surtout pour vous asseoir confortablement maintenant dans cette prison dorée.. dans sa sanctuarisation par la déclaration de « l »état d’urgence », autant qu’en vous permettant d’emmurer de fait, tous vos engagements trahis, reniés… avec tous-tes ceux et celles n’ayant pas le droit de vote, subissant l’humiliation des contrôles accentués, et bien d’autres discriminations, institutionnalisées. Je ne peux faire cette guerre allié à d’autres ennemis, de l’intérieur ceux ci. Je ne peux vouloir accepter de vous et les conforter dans le choix de la dorure de la prison, prison pour nos libertés de citoyens-nes, celles d’expressions déclarant autres choses que la haine d’autrui, comme de manifestations, dorure qu’ils convoiteraient dés-lors, autant si ce n’est pas plus que vous…
M. le Président. Je ne suis pas naît sur terre pour accepter que nos ennemis nous fassent capituler, assassinent sans qu’on se batte contre tant d’inégalités de pauvretés, qu’ils exploitent à leur seuls profits défiscalisés, numérisés, robotisés, tant de nos concitoyens-nes « différents » soit disant, tant de leurs enfants, parce que leurs parents sont chômeurs-euses. Je ne suis pas de ceux et celles qui abandonnent toutes luttes contre les fraudes fiscales patronales, à la TVA, aux cotisations sociales, de l’optimisation, autant des « poujadistes » reçus hier à l’Élysée par vos soins, que ceux et celles du « ras le bol fiscal »… parce qu’il serait promis une « réforme fiscale » échouée, et autres excuses de « trop d’impôt tue l’impôt »…
M. Le président.. je me garderais jamais assez d’apprendre à mes enfants, en toutes intelligences, et de soutenir mes amis-es, voisins, sans distinctions aucunes, qu’ils ont bien raison de douter de ceux et celles n’étant pas à leur premiers-ères trahisons, mensonges, délits, condamnations, etc. Et jamais je ne pourrais leur en vouloir de décider de s’abstenir d’accorder leur confiance, leur délégation de pouvoir auquel vous avez eu droit vous et ce législatif, confiance tant envers des conditions toujours plus incertaines précaires, instables, injustes et défavorables pour eux, surtout s’ils sont toujours par représentés, qu’envers des personnifications des pouvoirs, toujours plus autoritaires, exclusives, austéritaires…
M. le Président.. Je ne mènerais pas cette guerre, que je pense être contre toutes nos valeurs fondamentales, de libertés, de fraternités, d’égalités, de solidarités nationales et d’universalismes, tout comme cet ennemi que vous désignez, et celui que vous laissez sans visage, que vous invitez même, les instrumentalisent derrière tant de libertés de haïr, de faire la guerre… parce que vous ne les faites plus respecter… vivre ensemble, parce que vous abandonnez l’articulation de leurs liens indéfectibles, indivisibles…
M. le Président. Je ne ferais pas votre guerre par lâcheté ou autre manque de solidarité envers tant de victimes, de tant de massacres, de tant de nationalités, confessions, cultures, cultes, et sur tant de territoires.. qu’aucun médias de masse nous invite à penser… Je ne ferais pas votre guerre parce que je me refuse de hiérarchiser ces victimes, et d’en préférer certaines comme le désir tant d’ennemis… pour en tuer d’autres comme le d&sir tous nos ennemis. Ne doutez pas non plus de mon courage, de celui de mes idées autant que de ma personne, physique et morale… de ma citoyenneté, qui s’il vous reste un brin de lucidité, peut vous sauter à la conscience du fait que je ne me cache aucunement derrière un quelconque anonymat, et est prêt à prendre de gros risque pour moi autant que ma famille, connecté… cherchant du travail, etc. De gros risque j’accepte de prendre, pour moi au chômage très longue durée, en « fin de droit » et les miens, d’autant plus conséquents deviennent-ils d’ailleurs, que vos outils de surveillance antiterroriste et votre justice aucunement indépendante, et administrative comme politique, seront et profiteront de cette lettre, pour la présenter à charge de ma culpabilité… plus aucunement présumée. Et par rapport à votre guerre, devant tant d’atrocités d’hier, d’aujourd’hui et à venir, n’est-il pas préférable la justice indépendante…?
D’un citoyen à un autre… me répondrez vous… ?
Pierre Juillot. »
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=639478742821612&id=298777743558382
Au fait… Merci Roberto Boulant pour la qualité de votre billet et analyse, et pardon de placer ces remerciements en aval…
De l’Egypte à l’Irak, le chaos s’installe là où les Etats se retirent
Etat islamique, un monstre providentiel
« Rapides et étendues, les conquêtes militaires de l’Etat islamique en Irak et en Syrie stupéfient le monde. Elles profitent de la décomposition des Etats au Proche-Orient et contrarient la stratégie des Etats-Unis. Pour « extirper le cancer » djihadiste, M. Barack Obama prétend compter avant tout sur les acteurs régionaux. La focalisation sur cet épouvantail commode épargne à tous des remises en question douloureuses. »
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/HARLING/50787
rené Girard…
quel monde sacrificiel …
un monde dans lequel on arrete pas de sacrifier.
de se sacrifier…de sacrifier les autres…
pour quelle idole ? quelle ideologie ? quelle raison ?
peut-etre que dans les societes premieres on sacrifiait pour retablir l’equilibre…
dans nos societés on sacrifie pour rester dans la course à la puissance…au leadership.
en fait pour accroitre les desequilibres…
il y a peu on se demandait si il fallait permettre l’edition de mein kampf…quel titre vendeur ! « mon combat »…
quelle pose martiale se combinant merveilleusement avec l’atroce egocentrisme humain…à la survie compromise… betail de la misere.
Il y a peu , cecile duflot insultait melenchon en le traitant de deroulede…on risque d’en voir beaucoup des derouledes…maintenant…des « neo-derouledes »…apres les « neo-cons ».
c’est notre » civilisation » qu’il s’agit de sauver ! comprenez-vous ?
alors applaudissons lorsque nous livrons des fregates, des avions de guerre ! l’economie de la france en depend.
Bien sur, l’arabie saoudite…mais…si on n’a plus de petrole ?
Alors…Allons Enfants !
Pas trop le thème de ce topic, m’enfin toujours bon à entendre :
https://www.youtube.com/watch?v=NzOONxWW60g
Encore Merci M. Jorion, les modérateurs, M. Roberto Boulant, d’avoir accepter de publier, après mûres réflexions que je devine, ce billet commentaire.
je voulais écrire un truc long chiant pleins d’amalgames et de confusions , je vais faire court :
ultracapitalisme ou integrisme ?
une alternative à cette fin d’un monde goguenarde et bariolée où le choix réside entre trump genre bibendum chamallow dans ghostbusters et daesh des orcs uruk’hai sortis tout droit du mordor ?
c’est possible ?
@Pseudocyclique
😉 +1
pour encore mieux « se marrer », on aura les 2 !
Oui c’est possible ! Walking dead !
Bonsoir
Connaître son ennemi…..
Au fait, pour l’élite possédante et dirigeante de l’europe, l’ennemi n° 1 aujourd’hui, c’est Daech ou les eurosceptiques, les anti austérité qui montent dans les sondages et dans les urnes?
Cordialement
bonne question
Ben, on met au pas sans gros problème un Tsipras et son électorat, plus difficilement un Al Baghdati et ses soudards.
Pendant ce temps,les bonnes affaires continuent:
Washington – Le gouvernement américain a autorisé la vente de bombes et bombes guidées à l’armée de l’air saoudienne pour près d’1,3 milliard de dollars, a annoncé le département d’Etat lundi.
La commande saoudienne comprend 12.000 bombes de 200 à 900 kg, 1.500 bunker busters qui peuvent pénétrer des cibles fortifiées ou souterraines et 6.300 bombes guidées de type Paveway II et Paveway III.
En plus de ces bombes, les Saoudiens doivent recevoir des équipements permettant de guider les bombes par satellite.
http://www.romandie.com/news/Washington-autorise-la-vente-de-bombes-a-Ryad-pour-pres-d13-milliard-de-dollars/649567.rom
Vu les cadeaux faits récemment à l’autre puissance alliée historique des USA dans la région, l’Iran, c’était le moindre des gestes attendus.
Lord Of War of course ! J’adore ce Monde rassurant.
Encore une émission de Culture Monde en phase avec l’actu et qui nous éclaire à travers 3 intervenants remarquables : un philosophe rhétoricien, un islamologue connu (Mathieu Guidère) et un chercheur maître de conférences en sciences politiques.
Que nous veut Daech ?
http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde-que-nous-veut-daech-2015-11-16
« Compte-tenu des événements survenus à Paris vendredi dernier nous revoyons notre programmation ce matin. Des événements tragiques que le président François Hollande a qualifié « d’acte de guerre commis par une armée terroriste, Daech ». Nous allons nous interroger sur ce que veut l’organisation de l’EI: Que nous disent-ils notamment à travers le communiqué revendiquant les attentats, et avec quels mots? Au-delà, nous allons nous interroger sur les intentions de ce groupe pour mieux en saisir la menace.
Quel est son projet? Est-il un politique, religieux? Qui sont ceux qui conduisent sa stratégie (islamistes radicaux, anciens baathistes du régime de Saddam)? Quels sont leurs profils et quels buts visent-ils? »
Des réponses décapantes et pertinentes comme :
Les capitales occidentales sont sécurisées : faux, idem Bagdad, le verrou psychologique est ko.
La France est considérée comme leader du bloc occidental (Le Monde du 16/11 : « La France, ce pays que les djihadistes aiment haïr »)
Stratégie de la terreur, perspective mortifère, négation de l’Humanité.
Ne pas rentrer dans le discours à dimension théologique (le mal, le bien), place aux Lumières.
Mise en place d’une « liturgie » avec un rituel, des scènes qui se répètent, le leader a un discours de prêche avec une rhétorique puissante.
On assiste au réveil des monstres, similitude discours de Hitler (III° Reich millénaire)
Attention aux mots, la rhétorique est une arme puissante qui doit être déconstruite : « terroristes », « califat », « combattants, « partisans », « impitoyable », «guerre sans merci», …..
Il faut peser les mots, les nôtres et ceux de l’ennemi.
Faut-il négocier, dialoguer, causer ? : oui, mais pas avec ceux-là, les vaincre d’abord.
Il est pour le moins surprenant que nous ne nous posions pas la question de la légitimité des interventions militaires Françaises (et autres) dans divers pays étrangers (MALI, IRAK,SYRIE…) !
Notre pays fait la guerre sans mandat international, ni national.
Il faudrait donc, à minima :
1) une résolution et/ou un mandat de l’ONU .
2) un débat et un vote du parlement Français.
Nous n’avons ni les moyens, ni la vocation, ni le droit de jouer au gendarme du monde quasiment seuls aux cotés des USA et récemment de la RUSSIE.
Surprenant?
Mandat de l’Onu et demande du gouvernement au Mali. Demande du gvt en Irak. Droit de suite en Syrie. L’Assemblée a évidemment tout entériné.
Droit de suite en Syrie?
Ma foi, quand l’Atlantique Nord s’étend jusqu’au Pakistan…
Eh oui Leboutte,, les frappes contre Daesh en Irak étant légales, le repli des agresseurs djihadistes en Syrie est rendu légal sans attendre une résolution des Nations Unies:selon le principe du droit de suite. Honnêtement on s’en branle du motif légal, c’est juste pour dire qu’on le fait pas pour protéger le GMEC (Grand Massacreur en Chef Assad).
« Il est pour le moins surprenant que nous ne nous posions pas la question de la légitimité des interventions militaires Françaises »
Charte des Nations unies
Chapitre VII : Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression
Article 51
Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales.
http://www.un.org/fr/documents/charter/chap7.shtml
Sur le mandat du peuple Français :
L’article 35 de la Constitution originelle donnait au seul Parlement le pouvoir de décider la guerre.
Celui-ci n’a jamais été consulté et pour cause.
La réforme constitutionnelle de SARKOZY en 2008, a profondément modifié le contenu de l’article 35 pour donner un cadre juridique aux opérations extérieures (OPEX).
Ce nouveau texte conduit à l’effacement du parlement aussi bien dans la prise de décision que dans le suivi des opérations.
C’est au gouvernement qu’appartient la décision d’engager des militaires Français à l’extérieur du territoire. Il doit en informer le Parlement dans les 3 jours qui suivent le début de l’intervention … quand la messe est dite !
C’est comme cela que la France s’est aventurée à dézinguer KADHAFI avec la suite chaotique que l’on connaît.
Pas sûr que le peuple Français ait accepté cette intervention malheureuse.
Sur le mandat de l’ONU :
Merci de nous communiquer les références des résolutions qui autorisent nos pays ; globalement occidentaux ; à guerroyer en AFGANISTAN, IRAK,SYRIE, MALI etc … ; tous pays « arabo-musulmans » ; ce qui renforce le sentiment anti-occident et le fanatisme religieux.
Hollande qui sans sourciller chausse maintenant les souliers constitutionnels de Sarko et s’en remet à la commission Balladur.
Hollande et Valls, à droite toute !
Nous nous retrouvons un peu dans la situation du patriot act, à première vue il marquait une rupture après les attentats du 11 septembre mais en réalité, celui-ci était l’aboutissement d’une évolution qui avait été amorcée depuis quelques années.
Faut apprendre à lire et se renseigner, tur. La réforme de 2008 a amélioré le contrôle parlementaire sur les actions de guerre, jusque là domaine quasi exclusif de l’Elysée. C’est pas encore au niveau du constitutionnalisme US (cf le véto du Congrès US sur l’application de la « ligne rouge » d’Obama contre Assad en 2013… sous les malvenus vivats de Paul Jorion).
Et oui toutes les opex françaises depuis lors ont été faites dans la plus stricte légalité formelle, onusienne comme constitutionnelle. Et l’ex art 35 n’aurait strictement en rien compliqué les visées élyséennes.
@ Pierre-Yves Dambrine dit : 17 novembre 2015 à 10:39
« Hollande et Valls, à droite toute ! »
Pour progresser, peut-être pensez-vous qu’il vaudrait mieux soutenir X et Y dans un « à gauche toute » ou même A ou Z dans « aux extrêmes toutes », de sorte à aller plus vite vers l’effondrement qui nous guette, si la raison ne parvenait pas à nous retenir par le col ?
Paul Jorion a bien raison de dire que nous ne retenons pas les leçons de l’histoire.
jducac
ce qu’il y a de terrible c’est que Hollande dont je ne doute pas un instant de la sincérité lorsqu’il exprime l’horreur que lui inspirent les tueries, fait un calcul politicien qui consiste à ne passer laisser le terrain libre à droite en matière sécuritaire et guerrière en appliquant lui-même cette politique dans l’espoir de gagner les prochaines présidentielles. Ou alors il faut nous convaincre que la guerre et l’atteinte aux libertés publiques est la solution adéquate pour faire face au terrorisme, dans ce cas l’action de Hollande ne serait plus un calcul mais la prudence même !
Je ne prône pas l’extrémisme, mais oui, une certaine radicalité dans l’analyse des causes, et, désolé je ne vois guère à droite des solutions à la hauteur des enjeux. Je ne vois que les vieilles recettes, toujours les mêmes, bomber le torse, désigner un ennemi, et se dispenser de toucher fonds de commerce de la guerre. De mon point de vue les solutions sont de « gauche » même si je vous l’accorde ce mot n’est peut-être pas le plus approprié compte tenu de ce que propose la gauche de gouvernement. La gauche programmatique n’est pas encore sur pieds, mais ce n’est pas une raison suffisante pour penser qu’elle ne pourrait pas exister, et surtout qu’elle n’est pas nécessaire. Le monde sera solidaire ou ne sera pas. Vous pensez que le monde souffre au contraire de ne pas laisser assez de place à la sélection naturelle. Et c’est c’est ce qui nous sépare, sur le plan des idées.
PS vous n’avez pas répondu à l’objection que je vous faisais dans un autre commentaire.
@ Pierre-Yves Dambrine dit : 18 novembre 2015 à 01:43
« PS vous n’avez pas répondu à l’objection que je vous faisais dans un autre commentaire. »
Si j’avais l’adresse de votre post y compris la référence du commentaire je vous répondrais d’autant plus vite que j’attends de votre part une réponse au post suivant:
http://www.pauljorion.com/blog/2015/11/04/etat-durgence-crise-systemique-globale-emballement-climatique-atlantique-nord-vs-el-nino-cop21-etou-loi-de-puisseguin-regardons-ce-soliton-en-face-par-philippe-soubeyrand/#comment-584762
jducac
je ne vois pas où j’aurais exprimé un sentiment anti-allemand.
J’ai seulement évoqué le contexte dans lequel le programme spatial allemand s’était déroulé pendant la seconde guerre mondiale. Je m’étonnais que jadis sur ce blog vous ayez cité en exemple ces techniciens avec lesquels vous avez travaillé dans un contexte professionnel et qui avaient oeuvré dans le cadre de ce programme. Ces techniciens ne s’étaient pas trouvé par hasard à Peenemud tout de même.
Vous me direz sans doute que les américains ont exfiltré un certain nombre d’ingénieurs pour mettre en oeuvre leur propre programme spatial, Von Braun, prenant même la tête du programme Apollo. J’imagine que les français bénéficièrent également un certain nombre de ces ingénieurs et techniciens, c’est en tous cas ce que j’en déduis en vous lisant. Franchement, j’aurais choisi un autre exemple que celui que vous avez choisi pour vanter la discipline au travail que ces individus qui avaient collaboré avec le nazisme.
A propos de Peenemunde dont provenaient certains de vos collaborateurs et ses deux camps de travail : https://fr.wikipedia.org/wiki/Peenemünde
@ Pierre-Yves Dambrine dit : 18 novembre 2015 à 11:49
Je regrette que vous n’ayez pas saisi l’occasion de revenir à de meilleurs sentiments comme je vous y invitais ici :
http://www.pauljorion.com/blog/2015/11/04/etat-durgence-crise-systemique-globale-emballement-climatique-atlantique-nord-vs-el-nino-cop21-etou-loi-de-puisseguin-regardons-ce-soliton-en-face-par-philippe-soubeyrand/#comment-584762
Au lieu de cela vous avez répété pratiquement à l’identique ce que vous aviez déjà dit le 11 novembre 2015 à 22:47 en ajoutant :
« Ces techniciens ne s’étaient pas trouvé par hasard à Peenemünde tout de même. »
Vous ne savez rien d’eux, ni des circonstances de leur affectation à Peenemünde, mais votre jugement est apriori négatif.
Et vous pensez que c’est digne d’un réel humaniste qui veille à ne pas accuser ses semblables en absence de preuve ?
Vous avez le culot après cela, de dire que vous n’avez pas de sentiment anti allemand, en revenant sur un sujet évoqué sur ce blog il y a plus de trois ans pour, aujourd’hui, le réactiver négativement.
Finissons-en et dites moi que vous partagez mon avis quand j’ai déclaré :
« Rien ne justifie de faire preuve de méchanceté, voire de haine, pour le seul fait de ne pas aimer les idées d’un autre. C’est ce que j’ai retenu de l’éducation reçue et espère que sur ce point au moins, nous partageons le même avis. »
M. Boulant, oui sans doute pour cette recherche d’une dialectique de la barbarie. Mais avec les groupuscules d’extrème-droite visibles ? (çà fait un peu ‘théorie du complot ») Non, selon moi, d’abord avec les Etats qui entrent dans l’escalade de guerre sans autre attitude que des discours guerriers, et ensuite ce sera avec bien plus de gens dans l’armée et ailleurs répondront à un ‘chef de guerre’ qui ne s’est pas encore dressé et que rejoindront alors par contagion bien des gens de droite traditionnelle et les quelques groupuscules. Ainsi Degrelle en Belgique, d’abord social-chrétien bon teint, puis créant un parti provocateur sur la ligne « tous pourris », faisant ensuite le pari du pouvoir fort, hitlérien, soutenu par divers groupuscules.
Songeons aussi au français Calvin envoyant secrètement des messagers protestants pour soutenir les nobliaux (et leurs bandes de gens d’armes et de mercenaires) frustrés par la cessation des guerres d’Italie, et les bourgeois frappés par une fiscalité inique et révoltés par l’église. Cela a donné des rois assassinés, la Saint-Barthélémy, 7 guerres en 40 années. Qui pourrait lire avec une grille d’aujourd’hui ces périodes bien occultées de notre histoire ?
Moi ! Mais avec une grille de Bento… Ca fait modernité binaire non ? A ne pas confondre avec le Bonneteau d’ailleurs (quoique, ça serait plus approprié en fait).
@ Chabian, 16/11 23 :27
Vous avez tout à fait raison. Les groupuscules d’extrême droite et leur réponse violente espérée, ne sont que l’amorce du processus visé par Daesh. Ce qui importe vraiment, c’est d’amener les états eux-mêmes à participer à l’escalade de la barbarie (cf. Patriot Act et guerre de 2003). En miroir, et au fur à mesure que des lois iniques et liberticides seront votées, les idées de l’extrême-droite s’imposeront de telle manière, qu’elles dirigeront de fait l’action publique (cf. le gouvernement israélien et la grande faiblesse actuelle du parti travailliste).
C’est pourquoi il est si important pour Daesh de continuer à perpétrer des attentats, afin de faciliter le processus d’autodissolution (déjà bien engagé) de notre démocratie.
Il est détestable et nauséabond que les politiques récupèrent les attentats pour se faire de la pub déguisée, tout en profitant de l’occasion pour injecter une nouvelle dose d’anesthésiant. Douloureuse la piqûre, mais petit à petit on ne sentira plus rien. Société zombie !
Pendant qu’il est encore temps, je rejoins cette pensée que j’aimerais partager : l’ère nouvelle qui pointe difficilement son nez se construit en dehors des états et des contre-pouvoirs terroristes qui en constituent la face obscure.
« La manipulation par les mots, les discours, les promesses, les prébendes devient la manipulation par la violence primaire, barbare, aveugle.
La démocratie du vote est en train de devenir la dictature des attentats.
Et si l’on revisitait les fondements de la dialectique historique pour constater l’évidence que la thèse « moderne » (occidentale, chrétienne, capitaliste, technologique) appelle irrémédiablement l’antithèse terroriste (ex-coloniale, islamiste, tiers-mondiste, populiste) jusqu’à leur annihilation réciproque dans une synthèse radicale qui les dissoudra toutes deux ;
et si, tout simplement, on actait la fin d’un monde avec les soubresauts et convulsions qui vont avec? »
C’est Halévien, certains vont peut-être tousser, mais n’avait t-il pas raison déjà en 2004 ?
« Récemment, M. Blair a présenté ses excuses pour avoir attaqué l’Irak : (en résumé) c’était idiot et j’ai menti, oui. »
Ha ouiiiiiii, nul doute que les familles des victimes-dégats collatéraux ont du être profondément touché de cet très « pieux repentir » et de ces si » louables regrets »….
Quel homme ce Blair ! « A real gentleman »…. assurément !
« Non, selon moi, d’abord avec les Etats qui entrent dans l’escalade de guerre sans autre attitude que des discours guerriers, et ensuite ce sera avec bien plus de gens dans l’armée et ailleurs répondront à un ‘chef de guerre’ qui ne s’est pas encore dressé et que rejoindront alors par contagion bien des gens de droite traditionnelle et les quelques groupuscules. »
Oui chabian, l’escalade d’où qu’elle provienne ne pourrait être qu’un désastre pour nous tous.
« Ceux qui partent faire le jihad agissent ainsi à 90 % pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société… Et à 10 % seulement pour des convictions religieuses : l’islam radical. La religion n’est pas le moteur de ce mouvement et c’est ce qui en fait sa force. C’est pour cette même raison que placer la déradicalisation sous ce seul filtre ne pourra pas fonctionner. » »
Ceci est vrai pour toutes les idéologies mortifères (ou autres).
Voyez le film « Lacombe Lucien », longtemps interdit, ou lisez « les Bienveillantes », examinez le procès d’ Eichmann…
L’idéologie représente le détonateur, la frustration: la dynamite. L’un ne saute pas sans l’autre.
Ceci dit, parler de 10% n’a pas de sens car on ne mesure pas la pensée.