Billet invité.
En attendant l’avènement au Portugal d’un gouvernement de gauche toujours dans les limbes, puis la tenue le 20 décembre des élections espagnoles sur fond d’indépendantisme catalan qui les perturbe, la Grèce fait à nouveau parler d’elle. Faut-il y voir confirmation d’une nouvelle donne qui pourrait s’esquisser, la crise des réfugiés prenant le dessus, tandis que Matteo Renzi roule pour lui en Italie ?
Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des affaires étrangères, a tenu des propos sans équivoques à Athènes : « Nous, en Allemagne, allons soutenir toute solution » pour aider la Grèce, « le pays le plus frappé par le fardeau du flux migratoire ». Saluant « le courage du pays », et souhaitant surmonter « les malentendus », le ministre a émis le vœu que se rétablisse « la confiance entre les deux pays ». Il avait en tête le rôle que le gouvernement allemand attribue à la Grèce, chargée d’accueillir les réfugiés tant que les négociations avec la Turquie n’aboutissent pas. Mais qu’annonce cette détente dans les relations germano-grecques ? Des accommodement sont-ils envisageables sur les modalités d’application du 3ème plan de sauvetage sous la forme de mesures de remplacement à celles qui coincent ? Les créanciers vont-ils prendre à leur compte, et comment, la bonne volonté manifestée par le ministre allemand des affaires étrangères ? Yanis Varoufakis a fait part dans la presse allemande de « sa grande fierté d’européen » devant l’attitude d’Angela Merkel à propos des réfugiés. Il a ajouté, en référence à la crise financière « en vérité, il s’agit d’une seule et même crise. La façon dont nous trouvons des solutions en tant qu’Européens dans la crise de l’euro et celle des réfugiés est identique. Au lieu de la traiter de manière systématique, nous nationalisons le problème ».
Pierre Moscovici, le commissaire européen, a fait état « des décisions lourdes » qui restent à prendre par le gouvernement grec d’ici la fin de l’année, dont l’adoption conditionne le versement déjà retardé d’une tranche de deux milliards d’euros. Mais il a tempéré son propos en relevant que « depuis le mois de juillet nous travaillons dans un climat de confiance et de coopération sans doute inédit ».
Le groupe de travail de l’Eurogroupe a repoussé au 9 novembre prochain la décision de verser les fonds en attente, faute d’adoption de deux mesures épineuses, la TVA sur l’éducation et les seuils de forclusion pour les propriétaires de résidence primaires. Il restera également à finaliser la recapitalisation des 4 principales banques grecques, suite à une analyse des bilans bancaires de l’Autorité européenne de supervision bancaire.
Attendant toujours pour décider s’il allait ou non participer au nouveau plan de sauvetage, le FMI a appelé à « une recapitalisation adéquate du secteur bancaire en Grèce, couplée à d’ambitieuses mesures du secteur financier pour renforcer la gouvernance des banques et s’attaquer à la question des créances douteuses ». Des engagements européens sont par ailleurs toujours attendus afin de soulager la dette grecque.
Les naufrages se multiplient en mer Égée, 24 enfants et de nombreux adultes en étant les victimes ces deux dernières nuits. Pour le seul mois d’octobre, 68 noyades ont été dénombrées, en majorité des enfants et des nourrissons. Devant la détérioration des conditions météorologiques, qui n’entravent pas des traversées de plus en plus périlleuses, le HCR ne peut que manifester son inquiétude. Le gouvernement grec a pour sa part enfin lancé un appel afin que soit garantie la sécurité des réfugiés grâce à l’aménagement d’accès. Il serait temps, car selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 3.200 personnes ont trouvé la mort par noyade en Méditerranée depuis le début de l’année, au large des côtes grecques ou italiennes.
OpenAI o3 est-elle une IAG (ou AGI) ? Il semble que tous les spécialistes ne soient pas d’accord, tel François…