Billet invité.
Du fond des forets le brame des cerfs qui résonne nous dit que l’automne est là. Depuis un mois, les dates d’ouvertures de la chasse se sont déployées sur tout le pays. Elle est aujourd’hui totalement ouverte : Saint-Hubert, le Saint patron des chasseurs, est de retour. Prudence, braves gens et braves volatiles, ça canarde dans les bois.
Pourtant, depuis quelques mois déjà, une autre chasse est ouverte sur tout le territoire, mais c’est un tout autre UBER dans le collimateur. Et là aussi, ça canarde sévère.
Et pour cause. L’uberisation est en train de modifier, même si c’est encore à la marge, pour l’instant, l’économie de marché, en contournant la règle de concurrence libre et non faussée, de distordre le code du travail et la notion de contrat de travail, et de remettre en cause le principe de solidarité par répartition.
Les taxis sont sortis du bois les premiers et ont gagné une bataille avec l’interdiction de l’application Uber-pop en France, à l’instar d’autres pays. C’est une victoire à la Pyrrhus : le socle sur lequel le monopole de cette corporation reposait est irrémédiablement ébranlé. La Mairie de Paris n’a pu interdire AirB&B, malgré le lobby de l’hôtellerie, et n’a réussi qu’à imposer la collecte d’une taxe de séjour, un moindre mal.
Avec les coiffeurs, les auto-écoles, les restaurateurs, les hôtels, commerçants, les loueurs de voitures, c’est le secteur des services qui est livré massivement à l’uberisation. Le secteur de l’artisanat commence à être touché dans une moindre mesure avec les sites d’auto-entrepreneurs des métiers du bâtiment. On peut imaginer que ce secteur le sera plus encore, ainsi que celui de l’industrie, à terme avec la fabrication-maison de produits, de pièces, d’objets avec des imprimantes 3D à domicile. L’engouement pour le retour aux produits du terroir bio et pour le circuit court, notamment locavor, est tel que l’agriculture, notamment le maraîchage, le sera aussi quand une application connectera les innombrables jardiniers-amateurs, aujourd’hui isolés, et leur permettra de commercialiser en direct et en local le produit de leur potager, verger, jardin d’agrément et autre poulailler. Le secteur de l’habillement également, quand les milliers de concitoyens apprentis qui remplissent sur tout le territoire les cours de couture, uniront via une application, leur savoir-faire et leur bataillon de machines-à-coudre.
L’Uberisation gagne, comme par capillarité, le tissu économique. Résultante de l’explosion des nouvelles technologies et surtout, depuis quelques années, de l’arrivée de l’internet mobile et la généralisation du smartphone et ses milliers applications.
L’uberisation s’inscrit aussi dans la montée en puissance du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire, renforcé par la récente loi Hamon. 10% de la population active et 10% des entreprises travaillent déjà dans ce secteur en France et aux USA, pays leaders dans le domaine. Le rapport au travail est en train de changer structurellement dans les pays occidentaux : parmi les jeunes générations de salariés, beaucoup sont en quête de sens au travail, expriment le besoin d’utilité et d’éthique, et leur désir de servir le collectif et le bien commun. L’uberisation prospère aussi sur le terreau neuf de l’économie collaborative, participative, circulaire, équitable, et de partage. Elle est l’emblème de la liberté d’entreprendre, de la flexibilité adaptative et créative, de l’échange immédiat et des circuits courts.
Mais, l’uberisation a aussi sa part d’ombre. Elle prospère aussi et surtout sur la pauvreté des retraités et des chômeurs. Sur les difficultés de la vie quotidienne d’un grand nombre de salariés aux salaires faibles, précaires, aux temps partiels subis. Sur des milliers de personnes en manque de pouvoir d’achat. Le baromètre CSA-Cofidis de septembre ne révélait-il pas que 6 Français sur 10 estiment qu’il leur manque en moyenne 464 euros par mois pour boucler leur budget et vivre correctement ?
Le constat est édifiant. L’INSEE vient d’annoncer que la France comptait en 2013, 8 millions de pauvres percevant moins de 900 euros mensuel. (1)
Les « Tanguy » sont de plus en plus nombreux (2). Un jeune Francilien sur deux de plus de 25 ans n’a pas encore quitté le nid familial alors que 50% d’entre eux travaillent ! (3)
Inédit historique, la grande spécificité de ce début de XXIème siècle est que la majorité du peuple paupérisé est informée et connectée.
Alors, oui, pourquoi ne pas se connecter pour faire le taxi le soir après le travail, livrer des plats cuisinés-maison, louer son appartement, sa voiture, ses outils, son savoir-faire pour arrondir les fins de mois ? De l’utilisation d’applications pour la survie ou l’amélioration de l’ordinaire.
Les nouvelles propositions de travail en auto-entreprenariat, ou plus traditionnellement au noir – par définition jusqu’ici dissimulées – s’affichent aujourd’hui sur une multitude de sites de services. Si elles peuvent être pour beaucoup une solution de « revenus immédiats », elles oblitèrent l’accès aux filets de sécurité futurs que sont les « revenus différés » : allocations chômage, indemnités d’arrêt de maladie ou d’accident de travail, rémunération et prise en charge du coût pédagogique dans le cadre de la formation continue, et bien-sûr pensions de retraite.
Équation à somme nulle : sortir de la pauvreté aujourd’hui pour organiser sa misère plus tard.
La Société Amazon, aux Etats-Unis, qui vient d’annoncer fièrement avoir inventé le contrat de travail sans aucune couverture sociale pour ses livreurs, promesse de précarisation maximale, est bien l’exemple caricatural de la dérive redoutée.
Ironie du sort. En France, cette concurrence faussée qui monte en puissance ébranle des entrepreneurs de secteurs d’activité corporatistes, de culture traditionnelle, voire réactionnaires : taxis, restaurateurs, hôteliers, transports, bâtiment … qui ont le point commun de ne pas subir – comme les secteurs de l’industrie, du textile, de l’agriculture …- la concurrence des pays à bas coût de main-d’œuvre. N’ont-ils pas une part de responsabilité dans cette uberisation galopante, qui nuit aujourd’hui à leur propre activité ? Combien de syndicats professionnels de ces branches ont fait le choix des bas salaires pour leurs salariés et ceux de leurs sous-traitants, des mauvaises conditions de travail, du travail au noir, du recrutement de travailleurs détachés ou de sans-papiers ? Par ce dumping social organisé, sur leur propre marché national, épargné de la concurrence des pays émergents, n’ont-ils pas contribué à créer par une politique ultralibérale court-termiste, un tiers-monde local ? Dans leur logique, un critère n’a pas été pris en compte : ce tiers-monde interne créé par les organisations patronales, actionnaires et détenteurs de capitaux est maintenant connecté. Son choix de résistance, semble-t-il, n’est pas, comme par le passé, celui de la révolution, mais celui de l’uberisation. Arme de destruction massive qui menace aujourd’hui leurs entreprises. L’Uberisation comme retour de bâton.
Alors, dans notre système économique capitaliste classique, que reflète l’uberisation ? un changement conjoncturel et/ou structurel ? Où situer ce phénomène économique entre opportunité entrepreneuriale et régression sociale ? Ce sera, comme souvent, une affaire de curseur. À la vitesse où vont les choses, l’avenir proche le dira. Le politique et le législateur vont devoir intervenir.
En attendant, l’automne est là : « A la Saint-Hubert, les oies fuient la terre ». Saluons cet homme qui a consacré sa vie aux pauvres. Evêque de Maastricht !
L’entreprise Uber, quant à elle, n’a pas fini de se faire canarder. Gageons que soit à terme infirmé ce nouveau dicton : « à la Saint-Uber, les droits fuient la terre ». Échec de Maastricht ?
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1 – Source INSEE – 60% du salaire médian de 1667 Euros par mois
2 – Qui sont les Tanguy ? source : Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France
3 – Analyse de la démographe Juliette Dupoizat, à partir des données des recensements et de l’Enquête famille et logements réalisés par l’Insee.
71 réponses à “À la Saint-Uber, la chasse est ouverte !, par Annie Fortems”
Ce sont les mêmes schémas, ceux de ponzi, qui sont à l’oeuvre et Uber & Co. n’a pas inventé la méthode Tupperware : ils les ont juste généralisé, du fait d’internet et de la connectivité sans cesse en extension, dans le temps et l’espace.
On retrouve les mêmes schémas dans l’immobilier et jusque dans la livraison de produits fermiers.
Mais il ne faudrait pas présenter l’immixtion de ces ‘nouveaux acteurs’ comme faussant une économie de marché, se parant ainsi de vertus introuvables quand la réalité, ici comme ‘avant’, est bien dans les rapports de forces.
Quand Uber & Co. auront assez de bataillons, chez les prolétaires avec ou sans emploi, on en viendra alors au revenu universel et la boucle sera bouclée.
Tous entrepreneur de notre vie, qu’y disait ! De ‘notre vie’, vraiment ?
Il y a urgence à créer un contre-modèle, en se basant sur la vision ‘positive’ du modèle : se fonder sur les ressources (propriété ou pas) individuelles pour créer des ressources communes, sorties de l’économie de marché et gérées en commun.
Ceci dit, c’est un très bon article, avec une précision : » Le secteur de l’artisanat commence à être touché dans une moindre mesure avec les sites d’auto-entrepreneurs des métiers du bâtiment. ». C’est bien plus que ‘commencé à’ mais l’artisanat pèse encore dans ses rapports au politique, surtout du BTP, puisqu’il a imposé l’immatriculation obligatoire fin 2014 à un CFE (Centre de Formalité des Entreprises) aux AE, notamment aux CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat), histoire de faire rentrer des subsides et de mieux les contrôler. Idem pour les taxis, sous la crainte d’un bordel monstre à Paris.
Les services, ça pèse combien en rapport de force ? Pour rappel, le Chèque Emploi Services Universel permet de faire la même chose depuis 1993 sur les services à la personne, entre particuliers, y compris des prestations auprès de personnes fragiles, interdites sans agrément/autorisation de l’Etat en cas de personne morale : 2 millions de particuliers-employeurs en France et des centaines de milliers « d’auto-entrepreneurs » avant l’heure déclarés en statut salarié, combien d’électeurs ? Rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est internet.
Le CESU ? On est loin de l’uberisation là.
Avant le CESU, avant l’uberisation, La Maison de Bretagne, 1962, une petite bonne bretonne logée au 6ème dans l’seizième à 25/35 000 balles par mois… l’bon temps…
Extrait:
http://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00371/les-employees-de-maison-a-paris.html
@cher Zébu. Tout à fait, l’uberisation n’advient pas ex-nihilo : c’est une formidable amplification de systèmes existants. Le bouche-a-oreille, la rumeur, le réseau, le carnet-d’adresse sont bien déjà des systèmes de connection ancestraux. Pour autant, je dirai, pour paraphraser votre chute, que : » TOUT est nouveau sous le soleil, EN RAISON d’internet »
@ vigneron :
oui, on est loin. Disons, un lointain ancêtre. Mais on retrouve certains fondements : ‘offrir’ des compétences, légalisation du black, facilitation de déclaration, revenus ‘complémentaires’ et sous couverts des précédents, réduction de la base de couverture sociale (forfait jusqu’en 2011) et exemption des contraintes ‘imposées’ pour les personnes morales (notamment qualification, etc.). L’ubérisation va plus loin puisqu’elle a pour objet in fine de sortir même du cadre conventionnel et du droit du travail, et surtout de devenir l’irremplaçable intermédiaire qui ‘capitalise’ sur ce système, via la rupture technologique (ceci dit, le CESU se déclare en ligne maintenant et il est très difficile de trouver des carnets papiers en dehors de l’URSSAF St Etienne, les réseaux bancaires s’étant désengagés depuis la dématérialisation).
Le CESU lui-même n’est qu’un avatar modernisé de l’ancêtrale domesticité.
@ Annie :
oui, la rupture technologique, mais il me semble que celle-ci ne permet ‘que’ de maximaliser pour un ou plusieurs acteurs le profit potentiel. C’était déjà le cas pour Tupperware : les ‘réseaux sociaux’ étaient déjà mobilisés. Et la participation des clients devenant producteurs à la chaine de profit est dans ce cas ‘industrialisée’, grâce à internet.
J’y vois le dernier process d’une division sociale du travail entamée il y a déjà …
ZEBU
« se fonder sur les ressources (propriété ou pas) individuelles pour créer des ressources communes, sorties de l’économie de marché et gérées en commun », Pourrais-tu développer ?
Dans cette perspective, quel est l’avenir des rapports hiérarchiques de domination ?
Est-ce dans le sens de Gagnot, par le rétablissement de la propriété collective des biens primaires, et ( j’imagine veuillez m’excuser Gagnot) la « gestion par le comité des coopératives élues par l’assemblée des travailleurs solidaires », ou bien par me développement de réseaux complexes de réciprocité, dont la diversité permet la régulation en se débarrassant de la captation centralisée du pouvoir , sur le modèle de la plateforme Uber, ou bien encore, en valorisant l’émergence de chantiers de réciprocités concrètes, par lesquels les exclus, tout en améliorant, leurs conditions matérielles d’existence, se construisent les compétences nécessaires à leur émancipation vis- à – vis des visées de domination par la classe nouvelle des entrepreneurs sociaux de l’économie positive ?
Ne devrions-nous pas poser la question du dépassement des plaisirs mesquins de l’organisation hiérarchique (l’assurance, en acceptant sa place, d’avoir, même très réduite, une part dans la répartition du gâteau). Pouvons-nous penser le sentiment de notre participation à la création du bien commun au travers des rapports de réciprocité et non au travers de cette bonne vieille grille des rapports de forces ?
Dans une économie de « réciprocité », comment prend on en compte la gestion des Ressources primaires?
A défaut d’entité gestionnaire, comment seraient elles préservées?
« Ne devrions-nous pas poser la question du dépassement des plaisirs mesquins de l’organisation hiérarchique »
Personnellement la hiérarchie m’insupporte, que je sois en haut ou en bas.
Mais je suis bien obligé de constater que les Ressources de la planète ne sont pas infinies, et que donc il va bien falloir se préoccuper de leur gestion.
A défaut, les plus forts vont tout saccager, pour en tirer le maximum de profit, pour eux.
Et ensuite ?
Bref, c’est comme dans une copropriété, il faut bien que quelqu’un s’occupe d’administrer la chose.
Morlie, j’aimerais vous lire sur ce sujet.
@ Dominique Gagnot dit : 8 octobre 2015 à 10:32
« Dans une économie de « réciprocité », comment prend-on en compte la gestion des Ressources primaires? »
N’oubliez pas que dans une économie de réciprocité telle qu’en France, l’Etat ou plutôt ceux qui se sont fait élire pour le représenter, considèrent surtout les citoyens comme des ressource primaires comportant deux catégories.
Une première catégorie, celle qui, en échange des votes qu’elle a accordé aux tenants du pouvoir qu’elle a mis en place, regroupe les citoyens nourris sous forme d’aides et avantages divers, grâce à une part grandissante des impôts collectés sur une seconde catégorie. Voila une première réciprocité.
La seconde catégorie, s’est celle qui jusqu’alors s’est employée à drainer des ressources à l’international en se décarcassant pour rester compétitive. Aujourd’hui, elle n’a plus d’autre ressource, compte tenu du projet D.Gagnot, que de s’expatrier en emportant avec elle le capital matériel et immatériel qui lui reste afin de l’investir sous des cieux plus cléments.
C’est une autre réciprocité consistant à échanger de l’activité avec de l’inactivité, c’est à dire de l’anéantissement à terme rapproché.
Jean-Luce, je ne me focalise pas sur la hiérarchie de domination, mais sur l’objet : pour qui, pour quoi, comment.
A mon sens, les rapports de réciprocité n’excluent pas la domination (les rapports de force), ils les transforment en les socialisant. Je ne pensais pas personnellement à des coopératives, pour lesquelles la notion propriétaire demeure (la SCIC est intermédiaire dans ce schéma, puisqu’elle intègre les usagers, mais demeure propriétaire). La décentralisation n’exclue pas la captation du pouvoir. La réciprocité, l’émancipation, oui, dans le faire ensemble à partir des capacités/besoins individuels, mais dans une logique non propriétaire.
On peut poser quand même la question : pourquoi un ‘Uber commun’ n’existerait-il pas sans captation de la richesse produite ou sans création de ‘valeur’ marchande (réseau sociaux de covoiturage) ou de mise en commun de la richesse produite (acquisition de véhicules en usage gratuit partagé), sur la base de règles définies par les participants eux-mêmes ?
La richesse d’Uber n’est pas tant d’exploiter les filons déjà en oeuvre ou d’exploiter à son profit la rupture technologique mais bien d’exploiter à son profit la richesse des capacités individuelles et le désir de sortir des schémas normatifs.
Ce n’est pas l’aubaine d’une colonne érigée par la force collective de 100 grenadiers, mais l’aubaine de l’addition des 100 colonnes érigées par 100 uber-diers : une forêt plus difficile à couper qu’un seul séquoia.
@ jducac
Vous faites quantité de pré-supposés, qui font que votre post ne veut rien dire…
Zeb, cesse de d’exciter sur « le profit » de la licorne Uber. De profit elle n’en fait pas, la « licorne à 50 cornes », juste des pertes. Pour le moment y’a que les clients et (peut-être) quelques-uns des chauffeurs qui profitent de la licorne. Je me fais du souci pour les actionnaires tardifs qui rêvent de l’envol de la licorne lors d’une hypothétique IPO…
http://gawker.com/here-are-the-internal-documents-that-prove-uber-is-a-mo-1704234157
Profits potentiels, vigneron, et pas à court terme. Et les profits ne sont pas tous comptables.
Uber, comme Amazon ou Facebook, ou Airbnb ont le même modèle : pas ou peu de profits à court terme (comptablement), pour accroitre le CA, écraser la concurrence et imposer le modèle économique, augmenter la valeur boursière.
http://hospitality-on.com/actualites/2015/06/19/airbnb-valorise-a-24-milliards-de-dollars/
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/07/30/32001-20150730ARTFIG00062-facebook-sacrifie-ses-profits-a-court-terme-pour-des-investissements-d-avenir.php
http://uk.businessinsider.com/analysts-wrong-about-amazon-profit-2015-1?r=US&IR=T
Et Amazon de renouer avec les profits (comptables) en 2015 :
http://www.latribune.fr/technos-medias/internet/dope-par-des-profits-inesperes-amazon-depasse-la-capitalisation-de-wal-mart-494133.html
Pour rappel, le cours de l’action Amazon, multiplié par 5 en 15 ans :
https://www.google.fr/search?newwindow=1&q=cours+amazon&oq=cours+amazon&gs_l=serp.3…290730.293406.0.294259.12.6.0.0.0.0.0.0..0.0….0…1c.1.64.serp..12.0.0.HU8ZghtAZ0E
Celui de Facebook (multiplié par 7) :
https://www.google.fr/search?newwindow=1&q=cours+facebook&oq=cours+facebook&gs_l=serp.3..0l3j0i22i30l7.290726.292356.0.292670.8.5.0.3.3.0.191.320.0j2.2.0….0…1c.1.64.serp..3.5.337.RxTMdHPBMAo
Que tout ceci soit au rayon farces-et-attrapes, certes, y compris à l’étage ‘pertes’, mais pas pour tout le monde (top management, actionnaires ‘historiques’), au détriment de pas mal de monde (et du monde en général).
Ponzi scheme : drainer le capital pour alimenter la croissance et tuer la concurrence pour enfin sortir des profits.
Tant que ça dure, ça draine. Et ça dure d’autant mieux que ça draine des ‘entrepreneurs de leur vie’ à revenus complémentaires, nécessaires en période de crise, qui dure : Uber ‘connaît’ bien la crise (et le goût du lucre) !
Et c’est Amazon qui a lancé le Turc mécanique, en 2005.
Uber, créé en 2008 (comme AirBnB), n’a fait que reprendre et adapter des process de division du travail à un domaine particulier comme l’a fait Amazon pour la programmation informatique.
@ Dominique Gagnot dit : 8 octobre 2015 à 16:15
« Vous faites quantité de pré-supposés, qui font que votre post ne veut rien dire… »
De fait, je constate que même si vous le « vouliez » vous ne « pouvez » rien m’opposer ».
C’est difficile, reconnaissez-le, d’aller contre la vérité.
jducac,
Oui, ce que vous dites est vrai, mais sans rapport avec ce que moi je dis, qui est tout aussi vrai, et vous dérange énormément…
Vos manœuvres sont grotesques.
@ Dominique Gagnot dit : 9 octobre 2015 à 12:28
Si, comme vous le reconnaissez, ce que je dis est vrai, pourquoi n’arrivez-vous pas à vous empêcher de dénigrer votre contradicteur en ayant recours à des termes visant à le discréditer et à porter atteinte à l’honnêteté intellectuelle de sa personne, tels « manœuvres » et « grotesques » sans autres développements.
Cela pourrait éventuellement justifier ces mots chargés de vitriol, mais vous vous en gardez bien parce qu’en réalité, vous êtes en incapacité de montrer le bien fondé de leur emploi.
Pour ces analogies, sans prétendre égaler les siennes, je dirai qu’Annie honore son nom, celui des forts-en-thèmes….
….sinon tout cela fait des arguments en plus vers les solutions de revenus ‘déconnectés du travail’-‘inconditionnels’-‘allocation universelle’….
Annie « fort-en-thèmes » ! Bravo, et merci pour cette expression, élogieuse sur le fond et la forme
Tant que nous serons loyaux envers des dirigeants et leur « shitstème », l’uberisation n’annoncera que la barbarie, déjà bien en route… Autrement, ce pourrait être le retour de la sphère autonome de l’économie, plutôt absente sur ce site qui me paraît très loyal… Cessons de croire qu’une solution viendra du « haut » et plongeons en ce dedans-dehors qu’est l’humanité. Je ne résiste pas au plaisir de vous proposer cette vidéo, presque prophétique, de ma complice et maman adoptée Isabelle Stengers, philosophe récalcitrante. http://www.dailymotion.com/video/x9lzzw_isabelle-stengers-resister-a-la-bar_shortfilms
Merci pour le lien. J’adore sa manière de penser
Et si l’uberisation était la matrice de nouveaux rapports sociaux qui s’émanciperaient du rapport salarié traditionnel ?
On fait voler en éclats le code du travail (macronisation).
Et si c’était une chance de rebâtir d’autres rapports humains au travail. Le hic c’est que l’État se désengage complètement de la partie, ne laissant face à face que les plus forts, les plus malins, les plus filous, face aux gens honnêtes et déboussolés.
Mais si l’on veut penser au coup d’après; la sortie du capitalisme, alors il faut bien que se mettent en place des noyaux d’activité basés sur autre chose. Et cet autre chose c’est peut-être ce foisonnement de tissu social en décomposition / recomposition. Avec les tares originelles de l’enfance d’une autre épistémè.
Isabelle Stengers cite Deleuze qui dit qu’une vraie gauche a besoin de les gens pensent.
« On ne peut rien attendre d’eux » (eux = le capitalisme, l’État, la science)
merci beaucoup, et à Isabelle Stengers
je me souviens avoir beaucoup dans ri des entreprises écolos qui semblaient stupides aux raisonnables sous l’empire de la bêtise
De grands éclats de rire et de hasards favorables très étonnants
je me souviens d’un temps : 68 et autour, où l’on ne voulait du pouvoir pour se mettre à la place de ceux qui nous mènent dans le mur;
je me souviens « d’irruptions de Gaïa », toujours inattendues, par exemple au téléphone, enquêtant pour le billet sur le plancton pour ce blog, le directeur d’un laboratoire parmi les plus haut placés en France me dit : « vous connaissez l’hypothèse Gaïa, bien sur ?
– oui c’est aussi pour ça que je m’intéresse au plancton : est-ce toujours valable que les composés soufrés émis par le plancton, plus nombreux pat temps chaud, servent de noyaux de condensation des nuages et climatisent l’atmosphère au dessus des mers ?
– plus que jamais » me répond-il (mais je ne le dénoncerai pas ne donnerai pas non nom) .
Gaïa c’est l’hypothèse que la vie entretient les conditions de la vie, bref que quelque chose agit hors de notre contrôle, et du rapport de forces, dans un sens favorable … auquel il faudrait rester attentif.
Stengers parle de sorcières mais n’est-ce pas au femmes, depuis toujours, d’organiser l’avenir même s ‘il paraît improbable ?
Je ne fais pas plus aveuglément confiance aux femmes , dont je ne suis aps sur , comme chante certain qu’elles soient l’avenir de l’homme ( ou de la femme , ou des deux) , que Deleuze ne faisait confiance aux philosophes .
Merci Annie Fortems, M. Jorion et vos amis-es, pour le grand intérêt d’ouvrir ce billet aux commentaires et pour sa clarté…
Je ne suis pas d’accord pour dire, pour laisser entendre, qu’il y aurait un jeu à somme nul derrière « l’ubérisation », entre les plus modestes, démunis-es, et autres généreux-euses, etc, qui s’y engouffraient, espérant y trouver leur « salut », une « vertu qu’immédiate », derrière certains « idéaux », et les « grandes entreprises » qui profiteraient de surfer sur des vides juridiques, sur les limites de l’illégalité, pour des profits très rapide, et surtout pouvant être si facilement défiscalisés.
Ne faudrait-il pas avoir beaucoup plus de recul et surtout d’études sociologiques, économico-sociales, socio-politiques pour déduire la somme nulle de ce jeu… ? Qui puis est. Cette somme prétendue nulle, arbitrant entre « biens faits » et « méfaits » de ‘l’ubérisation » présentée ainsi, pourrait être vraie si y compris dans les médias de masse, dans « l’imaginaire collectif » dans les discours politiques, mais surtout dans les premiers concernés-es des plus démunis-es, etc, était donné autant de temps de parole aux détracteurs-euses de cette « nouvelles forme d’activité économique numérisée » qu’à ses défendeurs-euses…
Hors, ne constate t-on pas que c’est de plus en plus le contraire qui est donné à penser, que c’est la défense du symbole d’uber qui est répandu, dans toutes les sociétés… ? Pour exemple, on pourrait citer « blablacar » qui fut à la une d’un sujet de « le supplément » ce week-end sur canal+. Mais dans ce reportage, il y eu une absence coupable, quand fut « sacré » le patron de cette entreprise.
L’absence en question concernait le fait que des services publics locaux, proposent depuis longtemps de mettre un service gratuit de mise en relation des citoyens-nes ayant à faire des voyages à vide et d’autres sans véhicules, de mettre ce service donc et surtout sa gratuité à leur disposition… La culpabilité dans ce traitement parcellaire et partial de l’info n’est-elle pas le fait que cette entreprise privée s’attaque directement et indirectement à ces services publics, à l’idée de faire un bien commun, un sens commun, du principe de gratuité de la mise en relation « en ligne » de l’autonomie et de la mobilité des citoyens-nes, pour en faire des profits mercantiles… ?
Bien d’autres exemple existent et pourraient démontrer par la vacuité des analyses des résultats des distorsions des rapports de force en découlant, liés à la non publicité médiatique, politique, etc, de toutes les initiatives publiques et privées (« en ligne ») se « concurrençant déloyalement », pourraient démontrer donc que l’idée du jeu à somme nul est elle même certainement faussée.
Maintenant je ne dis pas non plus que biens des expériences et initiatives citoyennes, généreuses, ambitieuses, locales, etc ne sont pas vertueuses dans certaines formes « d’ubérisation » d’activités économiques… bénéficiant aux gens modestes. Mais ce que je veux dire c’est que devant arbitrer entre ambition de faire sens et bien commun, voulant s’inscrire dans des principes vertueux et d’un certain terme, et profiter dans l’immédiat à ces gens modestes, etc, au travers du symbole de « l’ubérisation » elles pourraient finir par choisir la triste facilité et se « dénaturer ».
Personnellement je pourrais aussi parler d’une aventure tentée dans ce domaine d’une forme « l’ubérisation », au travers du montage d’une assoc, et des raisons multiples, des facteurs variés, collectifs comme personnels, de sa mise en échec, programmé pourrais-je rajouter. C’est ce qui me fait rejoindre l’avis de Zébu.
post scriptum : Désolé pour les fautes.
Je vous propose, pour appronfire et rendre plus explicite mes idées, la lecture de ces deux billets illustrant pour l’un l’exemple de « blabla… » et pour l’autre certaines formes « d’ubérisation » que je préfère nommer plus génériquement « ordinisation ». Car il me semble que les même scémas se retrouvent dans ces deux concept d’évolution de l’économie au travers du numérique et des changements de rapports de force, influant négativement sur les modèles sociaux des mieux disant, attaqués.
« »Croissances » et « triches » de demain. » https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=627980133971473&id=298777743558382
« Bla bla bla » https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=627238130712340&id=298777743558382
A ce sombre tableau il faut ajouter l’uberisation du recrutement, ça s’appelle la cooptation.
Des salariés d’une entreprise deviennent des mini DRH pour le compte de leur employeur (ou d’autres ?) et sont rémunérés pour cela.
https://www.keycoopt.com/
C’est ce matin sur bfm business
ponzi…vous y allez un peu fort : les taxis UBER gagnent le complément de revenu auquel ils s’attendent et en sont satisfait, bien qu’il soit certes assez faible : ils ne se font pas « avoir », même si la societé UBER (en bout de course si je puis dire) elle-même gagne beaucoup d’argent.
Quant aux particuliers clients des artisans BTP, ils ont fini par comprendre qu’il était plus intéressant de se former et d’organiser entre eux pour les petits travaux, pas seulement parce que c’est moins cher et/ou avoir un complément de revenus, mais surtout parce qu’ils en avaient marre de voir des devis sur-gonflés par des taxes et charges délirantes, justifiées par une sur-organisation de la profession, un sur-gonflement et sur-multiplication des divers organismes publics (formation, groupements, social….).
Organiser la protection, la solidarité, la formation etc..dans une corporation, personne n’est contre bien entendu, mais tout est une question de mesure, vous le savez : quand vous payez une prestation faite par une personne (une course de taxi par exemple) vous êtes aussi obligé de payer une 2eme personne chargée de « l’organiser », il y a un problème.
Concurrence libre et non faussée:
https://www.youtube.com/watch?v=WV_iTGovUoU
La Direction des Ressources Humaines a une remarque très importante à nous communiquer : le siège conducteur n’est pas du tout adapté à cet adorable p’tit bout de choux.
Ce billet montre bien les transformations en cours. C’est très clair.
Mais une fois le constat fait et refait, on fait quoi ?
J’ai souvent l’impression que l’on se complait à dénoncer (à juste titre) tout ce qui cloche, et que analyser des solutions n’intéressent personne, voir ça fait peur.
J’avoue ne pas trop comprendre.
Logé dans l’inconscient il y a le déni. Vous comprenez cela ?
Oui Octobre, c’est du déni inconscient, dont j’étais moi même victime avant de me secouer les neurones, quand la coupe fut pleine. Car, zut! (mon zut est très modéré) à un moment il faut bien se mettre à réfléchir, on ne peut éternellement se contenter d’observer les ravages, non?
Mais pourquoi donc, les mêmes qui décrivent les catastrophes, climatiques ou sociales, en long en large et en travers sur ce blog et ailleurs, refusent ils de se secouer les neurones, auraient ils besoin d’une psychothérapie?
Mais allo, quoi!
L’uberisation ne va pas assez vite. Plus vite on atteindra le point de rupture, mieux ce sera pour la grande majorité, sauf peut-être pour les super-riches, pour lesquels il faudra inventer un moyen d’évacuation.
Bravo pour ce billet assez complet sur le phénomène de l’uberisation. Je regrette toutefois que l’auteure ne nous montre que le côté obscur de la Force du concept. L’ubérisation, à condition que des collectifs sachent s’en emparer, peut-être l’opportunité de se débarrasser des corporatismes, comme celui des taxis, véritables systèmes féodaux, mais aussi des bureaucraties, à commencer par celles de l’Etat qui nous étouffent en tant qu’individus dans notre quotidien. Plus encore, cela peut-être l’opportunité d’en finir avec l’esclavage salarié, vieille revendication révolutionnaire, pour inventer de nouveaux modèles de partage et de développement dans nos sociétés. Il ne s’agit pas pour autant de faire l’économie d’une critique radicale du capitalisme mais bien de voir en quoi cette reprise en main par les individus de leur mode de développement économique et social, pourrait contribuer à dynamiter un système à bout de souffle, pour prendre le risque d’en inventer un nouveau, radicalement différent, ce qui nous est aujourd’hui interdit dans l’état actuel des choses et des modes de pensée, y compris peut-être celui de l’auteure de ce billet.
« …mais bien de voir en quoi cette reprise en main par les individus de leur mode de développement économique et social, pourrait contribuer à dynamiter (Nobel est à l’honneur en ce moment) un système à bout de souffle, pour prendre le risque d’en inventer un nouveau, radicalement différent,… »
Ben oui, le coté positif de l’uberisation c’est peut-être la reprise en main de l’activité par les acteurs.
Maintenant pour aller plus loin, l’uberisation + la gratuité ça donnerait quoi ? Ou uberidation + monnaie locale ? (S.E.L.,…)
D’ailleurs il faudrait trouver un autre mot que uberisation, et un autre mode de fonctionnement que le travail au noir et/ou la rente pour les petits génies de la plateforme.
Économie du partage non marchand (en anglais GE ; gift economy ou NEST ; non economic sharing trade). Ou un hybride entre partage / échange / gratuité (don, contre-don + internet…)
Par exemple le co-voiturage gratuit ça existe. (Avant ça s’appelait l’auto-stop et la plateforme c’était la route.)
Dans la mesure ou le numero un mondial de la voiture trafique son niveau de pollution, où la défiscalisation est la règle des gros, où les ministres du budget on des comptes en Suisse (…..) , comment s’étonner que les 99% veuillent s’affranchir des barrières, même au péril du bien commun ???
Ce qui m’étonne par contre, c’est le nombre de gens qui respectent encore l’idée de mettre au pot, de payer taxes et cotisations avec plaisir, en pensant que c’est utile…..
Autre point de vue : Depuis des décennies on concentre beaucoup d’activités pour faire des économies d’échelles. Normal que les très gros outils d’aujourd’hui soient tellement énormes que des milliers de petits espaces aparaissent entre eux auxquels ils ne peuvent accéder….et la nature a horreur du vide….
Rien de bien nouveau en définitive. Les propriétaires ont toujours su tirer parti des famines que, parfois, à défaut d’organiser, ils soutenaient « du mieux qu’ils pouvaient ». L’exemple canonique est la grande famine en Irlande au XIXe siècle.
Vous n’avez pas de quoi remplir vos ventres ? Traversez l’océan et vendez vos bras.
Vous jugez vos revenus insuffisants ? Vendez vos savoirs-faire (transformés, pour l’occasion, en pouvoir-faire).
L’essentiel est, bien sûr, que tout ceci réponde à LA loi du marché. Ou plus exactement à la férocité chromosomique de l’idole-argent.
A venir : la légalisation de la prostitution (si ce n’est pas dans l’immédiat, ce sera après 2017 🙁 )
Avec mes salutations dépitées.
SL
Ubérisation = montée de la misère
Montée de la misère => ubérisation
Je suis d’accord avec ces deux propositions, mais je crois que l’inverse est vrai aussi.
Holisme, individualisme, civilisation véhicule pour l’homme, l’homme véhicule pour les gênes, instinct qui pousse, sociabilité qui retient, effet papillon et retour de flamme, pour comprendre cela il nous faudrait déjà savoir d’où vient la vie (origine extraterrestre). Mais d’où venons-nous, où allons-nous, pourquoi nous dépêchons-nous j’entrevois le chemin: retour à l’envoyeur et éternel recommencement.
Ubérisation = montée de la misère
Oui mais…, l’uberisation semble rendu nécessaire parce que le contrat remplace la loi (dérégulation, dynamitage du code du travail, macronisation des esprits, précarisation généralisée…) et parce que le travail salarié disparaît (industries, services, agriculture) et qu’il faut bien survivre. Et les petits génies de la plateforme tirent les marrons du feu.
D’où la question; uberisation: cause ou conséquence de la pauvreté ?
Conséquence évidemment !
Je crois que c’est les deux, mon capitaine
Ne pas oublier dans nos jugements sur ce phénomène que l’émergence de l’uberisation , remettant en question certaines pratiques sociales antérieures vient d’abord d’une innovation technique largement consensuelle: le téléphone portable, connecté aux autres outils informatiques. J’ai cessé de croire au primat de la pensée abstraite d’une rationalité humaine obéissant à des objectifs calculés. Les idées naissent de manipulations concrètes, conduisant à perfectionner des outils, à leur imaginer des possibilités d’usage, ce qui entraînent des conséquences dans les relations humaines. Par exemple lorsqu’on inventa le rail cela n’apparut pas selon un principe théorique à partir de rien ou pour licencier des ouvriers. Ce coup de génie participa plutôt d’une intuition perceptive en débattant du problème de déplacer une suite de charrois de minerai sur un terrain boueux, ce qui creuse une ornière. C’est ici la synthèse qui prime sur l’analyse. retourner le dessin : Voir alors qu’on peut mettre l’ornière sur la roue et son bandage métallique sur le sol, et ça roule bien mieux!
Les gens qui ne sont pas intégrés dans les technologies anciennes et selon les habitudes qui vont avec sont tout disposés à détourner les pratiques admises, et les plus aptes à découvrir les ouvertures offertes par une nouvelle technologie. Cala mérite aussi d’être pris en compte.
Nos ancêtres se sont battus des siècles contre l’uberisation naturelle (car uber c’est l’état naturel d’une société archaïque), jusqu’aux conquêtes sociales,
Puis les Reaganothatchers qui dirigent depuis 40ans, ont cassé l’équilibre du rapport de force travail/capital des années 60/70, en mondialisanomécanisant pour nous réuberiser. Ah les salauds.
Nous devons maintenant attendre des catastrophes naturelles pour, éventuellement, nous en sortir.
Dire que le monde est fou, est très en dessous de la réalité.
Uberisation = élargissement et partage du précariat, fin de règne du salariat.
UÏ€ (youpi) !
Est ce que les alambics à l’étude pour appeler CDI les CDD , ça n’est pas une tentative étrange pour assimiler « précariat » et salariat ?
L’uberisation, ce sont des sociétés transnationales qui profitent de la misère des gens en leur taxant 20% du fruit de leur travail pour les placer dans des paradis fiscaux, avec la complicité des gouvernements. Fini la sécu, fini la retraite, fini l’éducation, etc…
Le plus triste est que cela se fait avec l’assentiment général de ceux qui se font « ubériser », croyant voir dans ce système une avancée…
@ un naïf :
C’est là toute la force du néolibéralisme que d’incarner aussi une libération pour l’individu (normes, règles, etc.). Opposer à cela le renforcement de l’Etat pour renforcer le lien social est tout bonnement contre-productif. Il faudrait un contre-modèle.
Ou plutôt un contre-Etat, enfin un vrai je veux dire…
Vous verrez sans doute ici confirmée mon « obsession » du concret , mais par la voie politique , avec un « élément catalyseur » ayant vécu dans ses tripes une expérience « douloureuse » du système et désireux de la partager pour changer (essayer de changer) cela de l’intérieur….Tout frais tout chaud :
https://varoufakis.files.wordpress.com/2015/10/yanis-varoufakis-obs-8-octobre-2015.pdf
Otromenos,
sa foi en l’europe le décrédibilise totalement, c’est dommage.
En effet, comment espérer s’appuyer sur un outil conçu pour asservir les peuples au profit de l’empire US (l’UE) pour justement les en libérer ? J’entends déjà ce que l’on va me dire « les idées rances », « Le pen » etc… alors je précise ici que je n’ai AUCUNE accointance avec ce parti, de près ou de loin, ni avec aucun autre d’ailleurs. Il est malheureusement difficile de nos jours de dénoncer ce machin européen sans se faire traiter de facho…
Rendez-nous un service : cessez de vous appeler « Un naïf », il n’y a en effet pas plus manipulateur et roué que vous. Votre « naïf » n’a qu’un seul but : nous faire baisser la garde.
Sur le cas particulier d’Uber , on note que la décision du Coneil Constitutionnel arbitre des points dont on se demande bien à quels grands fondements constitutionnels ils répondent :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/05/22/vtc-taxis-qui-perd-qui-gagne-apres-la-decision-du-conseil-constitutionnel_4638804_3234.html#
Ce qui est plutôt inquiétant , car si notre constitution ne permet pas de savoir à partir de quand un échange entre individus devient un marché , une activité commerciale de type sociétale et appréhendable , y compris fiscalement ( et ceci vaut pour toutes les activités souterraines » ou » parallèles « ) , c’est qu’il faut compléter la Constitution .
Ce pourrait être l’occasion de rendre au politique la prééminence sur le capital et le marché libéral mais pas que.
C’est sans doute parce que le « marché » n’existe pas et parce que les échanges entre INDIVIDUS sont des échanges de « reconnaissance de dette ». Un livre vraiment très éclairant et qui bouscule pas mal d’idées est « La dette, 5000 ans d’histoire ».
Vous qui l’avez lu , pouvez nous raconter en quoi le « marché » n’existe pas .
Je crois comprendre que , refusant de considérer que l’équilibre de l’offre et de la demande par le prix , qui est en principe la fonction du marché , est une idée juste ( équilibre de fait par le rapport de forces) , le marché lui même est une idée fausse . Le marché ne serait alors , comme dans nos villages, que l’endroit où l’on se rencontre pour échanger.
L’affirmation est séduisante, mais que faire alors du « marché nouveau » ( à défaut de new deal) , pour en faire une machine vertueuse dans la diversité des échanges par natures , par masses , par acheteurs et vendeurs , pour que le « prix » de l’échange soit soustrait autant qu’il est possible au seul rapport de forces ?
Y a-t-il en particuliers des biens et services à soustraire au marché et au prix ?
Applications numériques sur le marché des droits à polluer .
Occasion de relire » la grande transformation » de Karl Polanyi
Se replonger dans l’histoire du « marché » peut effectivement être plus riche d’enseignement et de pistes d’évolution , que la seule critique de deux épiphénomènes plus récents et opportunistes que sont le capitalisme et le libéralisme plus ou moins ultra .
@Dominique Gagnot 10:15
« Mais une fois le constat fait et refait, on fait quoi ? »
@zebu 14:54
« Il faudrait un contre-modèle. »
Ce sont de vraies questions pour lesquelles je n’ai pas de réponse abouties : Quel contre-modèle, Quoi faire ?
Déjà faire partie du « cerveau collectif » de ce blog et diffuser les propositions « jorioniennes » qui se répandent aussi par capillarité
Pour tout dire, il y’a 3 mois, je me suis résolue aussi à rejoindre une meute et, chose inédite pour moi, de crier avec les loups
http://www.lalouve.net/
« Quel contre modèle ? »
J’en propose justement un dans ce papier (Julien, je suis désolé de le remettre encore, mais je ne sais comment faire autrement) Extrait:
« La Terre et ses Ressources sont le bien commun de l’humanité
Et comme chacun sait, dans les faits ce n’est absolument pas le cas.
Tout au long des siècles, les hommes se sont battus pour faire d’un morceau de territoire leur propriété privée, et en tirer un profit personnel.
Aujourd’hui, le Capitalisme concentre l’entière propriété des Ressources de notre planète, entre les mains d’une minorité.
La Terre et ses Ressources sont des propriétés privées!
Mais face aux Crises majeures que connait aujourd’hui l’humanité, cette situation est intenable.
En effet, le Capitalisme vise à maximiser les échanges de tout et n’importe quoi, échanges motivés par des profits privés, sans aucune réflexion globale.
Cela engendre un gaspillage invraisemblable de ressources naturelles, et une dégradation rapide de la biosphère. Cerise sur le gâteau, il ignore les limites de notre planète, considérées comme infinies !
Certes, cela a fonctionné des siècles durant, tant que l’écosystème le supportait. Mais un seuil a été franchi…
Malgré l’urgence de la situation, curieusement, aucune alternative à ce Système n’est étudiée. Du moins rien ne sort dans les médias, alors que s’il est un sujet important, c’est bien celui là !
Le remettre en question, c’est remettre en question ce qui jusqu’ici tenait lieu de fondement de nos sociétés: la Propriété privée. »
suite ici : http://myreader.toile-libre.org/uploads/My_56150980bea2d.pdf
(pour comprendre il faut lire le lien cité)
Et lire jusqu’au bout, il y a même du suspens!
A lire sans sauter une ligne , jusqu’au bout .
Ya pas vraiment de suspens , mais ça n’est pas totalement de la science fiction . Un peu propagande peut être :
http://web.archive.org/web/20130424091822/http://www.pauljorion.com/blog/?page_id=31407#comment-263569
J’attends un résumé de synthèse .
Ah ben vous cachez bien votre jeu juan, car dans ce texte de 2011 il y a l’essentiel: la gestion collective des Ressources planétaires!
Je lirais plus mieux mais ça m’a pas l’air mal…
Bien avant Uber, il y a eu l’ordinateur. Qui a intégré en un seul bidule notre vieille machine à écrire, notre chaîne hifi, la radio, la télé, et le magnétoscope. Ajoutons le téléphone pour certains petits malins qui aiment les casques à micro.
Depuis le temps que l’Europe s’est vu fermer des centaines d’entreprises à cause de ces méchants ordinateurs, qui pourra m’expliquer pourquoi pas un seul ordinateur local n’a pu rivaliser?
Pas bien compris ?
D.Gagnot et Juanessy présentent leurs contre-modèles habituels comme de collectiviser les richesses primaires. Mais doit-on attendre une révision consensuelle mondiale des théories sociales pour apporter une réponse à l’ utilisation du GPS, du portable, d’une base de donnée informatisée simple à créer, pour proposer une autre formule d’ organisation que celles proposées par le néolibéralisme selon Uber? La réponse est dès maintenant envisageable sous forme de services sociaux municipaux, de groupements d’usagers, de coopératives de consommateurs ( cf « La Louve » citée ici, initiative concrète!). Vieilles utopies concrètes proposées par la Nouvelle Gauche minoritaire, dès les années de ma jeunesse (années 1960) et même bien avant, et restées purement lettres mortes faute de bonnes volontés militantes. Ces minorités ont été vivement critiquées par les partis de gauche traditionnels dotés de théories, paradigmes, schémas idéologiques fixant une Vérité a priori…
« La réponse est dès maintenant envisageable sous forme de services sociaux municipaux, de groupements d’usagers, de coopératives de consommateurs ( cf « La Louve » citée ici, initiative concrète!). »
Bien sur, mais ce n’est pas sur le même plan, et l’impact global serait très marginal.
Tout comme on peut étayer une maison vouée a la démolition…
On serait bien stupide et contreproductif à ne pas tenter tout ce que l’innovation permet !
Je viens d’entendre , par exemple ,un laïus sur une utilisation des réseaux numériques, pour apporter au plus proche du terrain , des facultés de premiers diagnostics médicaux , via une « cabine » de premiers examens standard les plus pertinents , qui répond en partie au problème de l’adéquation entre personnel médical et patients ( zones déshéritées en particulier ) . Mais le chef de projet lui même reconnait que cet outil n’a de sens « humain » que dans le cadre d’une politique d’aménagement du territoire ( donc d’une politique tout court ) globale ,parmi laquelle son idée a plus valeur d’accompagnement que de moteur .
Mon « contre projet » que j’ai prudemment projeté à 2060 n’est certainement pas une boite à outil . Il a juste le désir déjà assez délirant de « mettre devant » , ce vers quoi il faudrait tendre pour parer aux principaux risques qui nous guettent : état de la planète , guerres majeures et non maitrisées , mort de la démocratie , chosification des corps et des esprits .
Cela ne se veut , comme le titre du billet d’appel le disait , qu’une utopie réaliste , dans lequel le souci de l’équité démocratique garante des individus et du vivant , est le versant « utopie » , et la géographie et la biologie via la terre comme patrimoine commun le versant « réalisme » .
En bref , on peut faire fleurir beaucoup de choses qu’un téléphone portable autorise , sans se « livrer entièrement en aveugle au destin qui nous entraîne » .
Pas de « progrès » sans innovation y compris et surtout via les outils et leurs utilisations .
Mais, de la même façon qu’il m’est arrivé d’écrire que jamais je ne confierai l’amélioration de l’expression démocratique à la seule amélioration de ses outils ,jamais je ne croirai que ce qui nous fait homme et femme se résume à la seule facilitation de nos désirs .
Vieux débat entre Racine et Corneille .
Vieux débat entre « réponse du corps » et « place de la conscience plus ou moins volontaire « .
« J’ai cessé de croire au primat de la pensée abstraite d’une rationalité humaine obéissant à des objectifs calculés. Les idées naissent de manipulations concrètes, conduisant à perfectionner des outils, à leur imaginer des possibilités d’usage, ce qui entraînent des conséquences dans les relations humaines. Par exemple lorsqu’on inventa le rail cela n’apparut pas selon un principe théorique à partir de rien ou pour licencier des ouvriers. Ce coup de génie participa plutôt d’une intuition perceptive en débattant du problème de déplacer une suite de charrois de minerai sur un terrain boueux, ce qui creuse une ornière. C’est ici la synthèse qui prime sur l’analyse. retourner le dessin : Voir alors qu’on peut mettre l’ornière sur la roue et son bandage métallique sur le sol, et ça roule bien mieux!
Les gens qui ne sont pas intégrés dans les technologies anciennes et selon les habitudes qui vont avec sont tout disposés à détourner les pratiques admises, et les plus aptes à découvrir les ouvertures offertes par une nouvelle technologie. Cala mérite aussi d’être pris en compte. »
+1
IDEM !
Personne ne se demande pourquoi Uber, comme déjà Googlebooks ou Ebay et Airbnb, proposent des offres qui si elles avaient été lancées de façon individuelle se seraient vues retoquées comme illégales du point de vue du droit français. Uber fait chuter les offres de covoiturage, Googlebooks et Youtube (racheté par Google) vendent des livres et des vidéo-à-la-demande qui étaient (plus ou moins, chaque pays ayant là-dessus une légalité différente) devenus libres de droits en mettant sur la paille les libraires et les dvd-clubs, EBay a permis aux commercants les plus margoulins de vendre sans déclarer aux impôts etc.