Paul Jorion pense tout haut le 30 septembre 2015 à 19h43 – (retranscription)

Retranscription de Paul Jorion pense tout haut le 30 septembre 2015 à 19h43. Merci à Olivier Brouwer !

Ouvert aux commentaires. J’aimerais que le débat – qui me semble important – soit ciblé sur les sujets que j’évoque ici. Je demanderai du coup à quelques commentateurs habituels qui ont fait la preuve au fil des ans de leur incapacité à parler du sujet évoqué [BasicRabbit, Dominique Gagnot, Gudule et JDucac] de s’abstenir cette fois-ci pour laisser de la place aux autres.

Bonjour, nous sommes le mercredi 30 septembre 2015. Quand je vous parle un vendredi, j’appelle ça Le temps qu’il fait. Quand c’est un autre jour, j’appelle ça parfois Le temps qu’il fait, si on est un jeudi, en vous expliquant que le lendemain, je serai sur la route ou je ne sais quoi. Aujourd’hui, on est mercredi, et j’ai envie de parler de quelque chose, c’est d’une inquiétude que j’ai, et en même temps, ce n’est pas vraiment une inquiétude parce qu’il y a quelque chose de rassurant dans toute cette histoire.

On m’a posé la question, c’était à la Catho de Lille, la semaine dernière, sur l’espérance. Et ce qui m’est venu, c’est de dire que quand l’espérance est nécessaire en permanence, eh bien, c’est une mauvaise chose : c’est que vraiment, ça va trop mal, et qu’on ne vit qu’à partir d’une représentation probablement assez mystifiée de l’avenir.

Il ne faut pas « vivre dans l’espérance ». On peut vivre dans l’espérance de temps à autres, de temps en temps, quand ça ne marche pas trop bien : quand mon ami Debauche disait que ce ne serait peut-être pas une mauvaise chose de boire un petit apéritif pour se remettre sur les rails. François Debauche, qui est mort il y a pas mal d’années [en décembre 1996], qui était un psychiatre remarquable de Bruxelles : une personne qui était venue très tard à la médecine, à la psychiatrie, mais qui est venue, je dirais, avec un sens de l’humain extraordinaire et qui nous a appris pas mal de leçons, à beaucoup d’entre nous.

Et donc, l’espérance, voilà, c’est bien de temps à autres, comme un petit apéritif, mais il ne faut pas vivre là-dessus. Si on vit sur l’espérance, c’est comme disait Mad Max : c’est parce qu’on n’arrive à rien, et dans ce cas-là, eh bien, on devient fou. Voilà.

Donc, il faut essayer de changer les choses, et parfois, ça va bien. Moi, je ne sais pas combien, c’est des centaines de vidéos que j’ai faites comme ça, que vous avez eu l’amabilité de regarder, et parfois, je me dis : « T’étais plein d’enthousiasme ou t’étais pas plein d’enthousiasme , et ça dépendait plutôt, sans doute, d’humeurs qui te sont propres et qui n’ont pas grand-chose à voir avec le monde. »

Je dois retomber sur mes pattes, puisqu’on me supprime un enseignement quelques semaines avant que j’imaginais le recommencer, et donc, j’ai relancé cette idée qui était la mienne, c’est que, depuis pas mal d’années, depuis le tout début des années 90, j’ai eu ce sentiment – parce que j’ai eu le plaisir, et je dirais l’honneur, d’avoir eu une psychanalyse avec Philippe Julien – d’avoir le sentiment que la psychanalyse, c’est quelque chose de très important. Malheureusement, malheureusement, certains psychanalystes, même très célèbres, sont des gens qui sont passés à côté de cette expérience. Quand ils en parlent, les bras m’en tombent, parce que ça veut dire que malgré la place qu’ils ont dans la représentation de ce que c’est que la psychanalyse, c’est quelque chose qu’ils n’ont pas compris. Ils n’ont pas compris, sans doute, parce qu’ils n’ont pas eu un bon analyste qui les a fait passer à côté de quelque chose de très important. Moi, j’ai eu un premier psychanalyste, qui m’a fait passer à côté de quelque chose de très important, et c’est grâce à une amie qui a insisté, qui m’a dit : « Non non, non non, il y a là quelque chose d’essentiel ! », et qui m’a conseillé de faire une analyse avec Philippe Julien… Et ce monsieur qui est mort maintenant, lui il comprenait de quoi il s’agissait, et avec un énorme travail de sa part, un énorme travail de sa part : nous avons beaucoup souffert, lui et moi, à essayer de tirer le maximum qu’il est possible de cette expérience.

Et quand on réussit cette expérience, quand on découvre ce qu’il y a moyen de faire avec une psychanalyse, on se dit que tout le monde devrait en faire une, et que si on parvenait à faire ça, et que ce soit une analyse réussie, eh bien, le genre humain serait d’une autre nature.

Souvent, les gens me disent : « Oui, ce n’est pas d’une révolution extérieure dont on a besoin, on a besoin d’une révolution intérieure ! », mais il faut encore que cette révolution intérieure soit d’une qualité exceptionnelle pour que, voilà, si tous les êtres humains passaient par là et en tiraient les conséquences, on aurait une représentation du monde tel qu’il est, qui permettrait de le changer dans la bonne direction.

La semaine dernière, j’ai été reçu, donc, à l’Université Catholique de Lille, et j’ai eu un accueil comme on les rêve, c’est-à-dire d’un public qui vous écoute, qui a l’impression qu’il peut tirer quelque chose de ce que vous dites, et moi aussi, de pouvoir tirer quelque chose, non seulement de l’attention, au moment même, mais aussi des questions qui me seront posées par la suite.

Mais en même temps, en même temps, devant ce public où quelqu’un m’a demandé si j’étais croyant, pas pendant l’exposé mais par la suite, et que j’ai dit : « Non : non non, je ne suis pas croyant », mais il y a quand même, dans un auditoire où on comprend ce que je dis quand je répète après d’autres qu’il faut rétablir les valeurs, que les valeurs, c’est quelque chose qui n’a pas de prix, contrairement à ce qu’on nous répète depuis qu’Albert le Grand a falsifié délibérément une traduction d’Aristote, et on nous a dit que derrière chaque prix, il y a une valeur qui se cache… Non, non, le domaine des valeurs et le domaine des prix, c’est des domaines qu’il ne faut pas faire communiquer : là où il y a valeur, il n’y a pas de prix, là où il y a prix, il n’y a pas de valeur. Et c’est Supiot, Alain Supiot, qui reprend le vieux terme de l’époque de la scolastique en parlant de « dignités ». Les dignités comme l’honneur, comme ce qu’on appelle les vertus, etc. Alors là, je dirais, parmi les gens qui sont soit catholiques, soit « catholiques-zombies » comme dit mon ami Emmanuel Todd, il y a des gens qui comprennent encore – et ils ne sont pas les seuls, bien entendu – qu’une valeur et un prix, ça n’a aucun rapport, et qu’il faut rétablir, je dirais, le royaume, le royaume des valeurs. Et c’est une chose qui vous vient en psychanalyse, même si vous ne l’avez jamais comprise, que ce que c’est qu’être humain, être un être humain, et comprendre, je dirais, toute la dimension merveilleuse qu’il y a derrière ça. Malgré, malgré toutes les horreurs que produisent les êtres humains, c’est qu’il y a une expérience, là, qui vous fait toucher les choses de près.

Et je le leur ai dit, à mes amis qui m’écoutaient à la Catho de Lille, qu’il y a quelque chose, malheureusement, dans la manière dont eux posent les choses – même s’ils mettent le doigt sur une grande vérité qui est celle de la condition humaine – que dans le fait qu’ils imaginent, au moins certains d’entre eux, ceux qui sont croyants, qu’il y a derrière tout ça un endroit après l’expérience de la mort, un endroit où la justice se rétablit, où on est récompensés pour les vertus qu’on a présentées et punis pour les vices qui ont été les nôtres, il y a dans cet élément-là un élément démobilisateur. Cette idée que, même si on baisse les bras, même si on arrête de se retrousser les manches, il y aura une récompense, là, quelque part, un jour, c’est un élément démobilisateur. Même si, comme certains d’entre eux m’ont rappelé, que Jésus – Jésus Christ – nous a dit qu’il fallait s’occuper des choses tout de suite, parce que ce monde, dans lequel nous sommes, c’est celui qui nous est donné dans l’immédiat, cette idée qu’il y a, derrière tout cela, après, une immortalité où les choses s’arrangeront, ça nous empêche de mettre tous nos efforts, de mettre toutes nos énergies au service de ce qu’il faudrait changer maintenant, parce qu’il faut changer les choses à l’échelle de deux générations, trois générations, c’est-à-dire de 60 ans, de 90 ans… Non, non, c’est maintenant, c’est maintenant, tout de suite. Voilà.

Parfois je parle de ces choses-là le vendredi. En général, le vendredi, je fais un récapitulatif de la semaine qui vient de s’écouler. Quand j’ai envie de parler de choses un peu plus graves, j’appelle ça Paul Jorion pense tout haut (un jour de semaine). Voilà. J’espère que nous pourrons tous tirer parti de ces réflexions qui me viennent un mercredi soir. Voilà, à bientôt !

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136 réponses à “Paul Jorion pense tout haut le 30 septembre 2015 à 19h43 – (retranscription)”

  1. Avatar de Julie
    Julie

    Quelle espérance devrais-je avoir quand je découvre en vivant au quotidien avec des « non-citadins » pour lesquels le seul idéal c’est de passer du canapé de leur pavillon (« villa ») au siège de leur voiture en considérant tout AUTRE comme une nuisance (le voisin, le conducteur devant) que le tout-bagnole et la télé ont définitivement eu raison de l’humain et de l’urbanitas ou de la vie en collectivité/groupe/tribu qui va avec? Comment être humain quand on ne doit plus rien à la société, qu’on est amené par la suppression de tous transports EN COMMUN à être atomisé à ce point? Je vois là une différence énorme entre la France et d’autres pays européens où les quartiers « résidentiels » impliquent tout de même quelques activités communautaires (balayer devant chez soi en cas de neige… y’en a-t-il d’autres?)
    L’espérance dans l’au-delà en revanche, ce sont des contes de fées. Mais comment ne pas comprendre que ceux qui ont tout perdu (leurs proches/une pitance quotidienne/un toit) s’y accrochent? Il y a une violence inouïe de la part de ceux qui ont la certitude du rien, quand on pense à la vie de ceux qui n’ont rien.

    1. Avatar de adoque
      adoque

      « espérance » versus « espoir »…
      Comment concrétiser ?
      Il me semble que le point de départ est quasi résumé dans ces quelques mots extrait du récent billet de Roberto Boulant, dont le titre emprunte les paroles de Jésus-Christ:
      http://www.pauljorion.com/blog/2015/09/28/laissez-venir-a-moi-les-petits-enfants-par-roberto-boulant/

       » Un procédé vieux comme le Monde : réduisez un adulte en esclavage, et il n’aura de cesse que de se libérer. Éduquez un enfant en tant qu’esclave, et l’adulte qu’il deviendra considèrera sa condition comme naturelle. »

      Notre cadre est délimité par cette méthode depuis des millénaires et c’est de celui-ci, me semble-t-il qu’il nous faut s’extraire !

      « … c’est maintenant, c’est maintenant, tout de suite. Voilà. » (P.J.)

    2. Avatar de corbeau
      corbeau

      C’est vrai que les non citadins risquent de passer en fait plus de temps devant la télé, et donc de se faire lobotomiser. Ce monde est inouïe. « Si vous êtes malheureux, et je sais que vous êtes malheureux… », disait Tolstoï, et aussi « le royaume des cieux est en vous ».

      1. Avatar de Marianne
        Marianne

        J’hallucine ! J’ai fuit la ville comme la peste, je vis en pleine campagne dans un endroit idyllique et je serais lobotomisée?
        Alors, merci pour le mépris. parce que vous pensez sérieusement que parce qu’on a pas 100.000 magasins, boites de nuits, voisins chiants, rues dégueulasses, bruits incessants on est lobotomisé? Qu’on a que la télé?
        Faut vraiment être un citadin pour dire des conneries comme ça. Vous croyez sans doute que le lait sort des boites? Ou que nous avons tous des chèvres, des cochons et des poules qui courent dans nos cuisines? Que nous dormons au-dessus du bétail?

        Alors pour vous en dehors de la cité point de salut? Tous des bouseux avachis dans leur fauteuil, pauvres victimes de la télé? Alcoolos peut-être?

        Il vous manque une case et une sérieuse.

      2. Avatar de corbeau
        corbeau

        Non ça va je crois même avoir des cases vides. Je comprends votre réaction, il y a aussi des bibliothèques et internet dans les villages pour s’occuper autrement, mais dans de nombreux villages les commerces et postes ou gares ou usines ferment ce qui provoque ce risque d’être exposé à la télévision débilisante, bien qu’on peut trouver des programmes intéressants parfois. Après tout est affaire de goût, et j’aime le terroir comme vous.

  2. Avatar de Hofman Olivier
    Hofman Olivier

    Si j’apprécie vraiment le fond de ton propos, Paul, ou le fonds qui nous plonge plus profond encore mais aussi plus en ce dedans-dehors qu’est notre humanité, je ne cesse de buter sur des mots. Pour ma part, et espérant ne vexer personne, si je peux apprécier l’espérance, c’est que j’y vois de l’espoir, c’est-à-dire quelque chose que nous pouvons construire, qui n’oublie pas que nous sommes très limités tant sur le plan de la conscience que de la perception. A la suite de quoi un Dieu qui finalement arrangerait tout, et sans notre concours, me paraît être une voie tronquée des religions. Ce n’est pas ce que je lis dans les textes sacrés. Comment un Dieu omniscient et omnipotent pourrait-il poser la question « où es-tu? » à Adam (qui représente l’humanité et non l’homme de sexe qui pend entre les jambes seul) ? Cela n’a pas de sens aux miens. Cela pour dire aussi que l’exercice de la psychanalyse me paraît lui aussi comme tronqué. Si elle peut être efficace, elle me paraît sanctionner cette idée que Un Belge considérait dans un texte récent comme naïve, celle d’une unité commune de la psyché. Et, oui, quand une personne est malade, le commun l’est aussi. Je n’aime pas cet abandon de l’interdépendance et des interactions qui me paraît lié à la folie de notre monde. Je crois aussi que la modernité de la psychanalyse tient avant tout à un discours qui a avili la pensée traditionnelle, celle du « sauvage », du « primitif », et que cela est fortement lié à la donne économique que nous connaissons. Cela me semble lié à l’abandon d’une pensée qui autorise à penser aussi ce que nos actes font de nous, par exemples des moutons, et nous font en termes de bon/mal psychologique et physique. Tout cela me semble inévitablement lié à notre perception de l’espace et du Temps auxquels j’ajoute une donne « communicationnelle ». Bref, lié à l’invention de la vérité et de la réalité, ce qui, si j’en crois ma lecture de ton intervention à l’académie royale des sciences, n’intervient pas dans ta réflexion, ceci dit en toute amitié ici renouvelée.

  3. Avatar de Un Namurois
    Un Namurois

    La physique quantique propose plusieurs modèles d’explications de l’univers, plus ou moins concurrents. Une conviction commune les rassemble : à chaque fois qu’un choix est proposé à un être conscient (libre-arbitre), de ce choix va découler une version de l’univers plutôt qu’une autre, alternative. Un peu comme si, à chaque carrefour, nous choisissions une direction plutôt qu’une autre ; cela nous mènerait soit là-bas, soit ailleurs, soit… ici (à tourner en rond). La destination importe peu à quiconque n’a pas de but et souhaite seulement se déplacer. Par contre, pour celui qui cible un objectif, une destination précise, chaque choix à chaque carrefour est important.

    L’espérance, ce serait comme errer sans carte ni GPS sur les chemins de la vie, en supposant qu’il existe des chances que les choses s’arrangent (par hasard ou par nécessité, voire par miracle ou intervention d’un démiurge). A l’opposé, il existe des gens qui, au lieu d’espérer (ou en plus d’espérer), passent à la vitesse supérieure, choisissent de prendre leur vie en mains, se fixent des buts et projettent consciemment leurs intentions vers l’avenir. Ces buts peuvent n’être que provisoires, susceptibles d’être adaptés s’ils s’avèrent inadéquats, irréfléchis, obsolètes ou insuffisants.

    Projeter consciemment ses intentions vers le futur, c’est contribuer à l’émergence d’un futur où concrètement, ces souhaits deviendront réalité. Espérer n’est pas suffisant : la physique quantique – et en particulier un de ces récents développements mettant en jeu la « double causalité » et la « rétrocausalité » – montre qu’à celui qui souhaite un monde meilleur, il faut aller plus loin que la floue espérance et forger en soi que le futur sera bel et bien tel que souhaité. C’est une certitude absolue qu’il faut faire naître en soi. La conscience adéquatement canalisée crée comme un sillon dans lequel vont s’écouler les événements à venir.

    C’est ce qu’on appelait, jadis, la « foi », c’est-à-dire la certitude que ce qui n’est pas encore sera, tandis que l’espérance, plus molle, nous dédouane de toute mobilisation consciente, reportant toute non-survenance événementielle sur les autres, les aléas, la fatalité, les statistiques.

    Oh, bien sûr, tout n’est pas possible tout de suite : un laboureur ne peut pas irriguer le haut d’un terrain pentu seulement en creusant des sillons d’écoulement ; par contre, pour les plantations du bas du champ, son art de tracer des sillons fera la différence entre l’apport d’eau adéquat, la sécheresse, ou l’inondation. De même, la physique quantique n’envisage que peu de place à nos petites consciences individuelles pour moduler les grandes tendances déjà tracées pour le futur, mais notre libre-arbitre peut influencer l’avenir en ce qui concerne de petits détails. A moins qu’une prise de conscience massive d’une population entière produise des décohérences en cascade pour basculer globalement d’un futur vers un autre, tel un gros éboulement qui détourne le cours d’une rivière.

    (N.B.: Ce principe d’intentionnalité pour moduler le futur ne marche pas pour la Loterie, à cause du conflit d’intentions de très nombreux joueurs.)

  4. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Paul JORION écrit : … »Non, non, le domaine des valeurs et le domaine des prix, c’est des domaines qu’il ne faut pas faire communiquer : là où il y a valeur, il n’y a pas de prix, là où il y a prix, il n’y a pas de valeur« ….
    Ianis VAROUFAKIS(dans la seconde partie appelée de manière floue « Plan B » du lien:
    http://www.mediapart.fr/journal/international/250915/en-direct-de-mediapart-leurope-de-yanis-varoufakis ) affirme(Question de Médiapart , réponse de I.V.) :
    MP : Vous ne parlez pas de la transition écologique, ni de l’avenir. Selon vous, quelle croissance faut-il dans l’avenir ?….. Au final, n’êtes-vous pas un vieux Keynésien ?

    YV : Non, non […] Il est essentiel que l’on passe à une organisation sociale de production et de distribution qui NE QUANTIFIE PAS les éléments qui créent de la QUALITE et de la VALEUR dans notre vie.

    Pas mal…non ??
    Et, lui, il rêve de créer un réseau intra-européen…entre gens compétents et de bonne volonté qui n’auraient pas peur du fait politique ni de s’impliquer….vous en connaissez??? (ici..??) ..°(^!^)°..

    Pour rappel, (re ?)lire le long billet consacré à sa réflexion en tant que « Marxiste erratique » (traduction d’un contributeur d’un article du Guardian datant de février), dont j’extrais quelques paragraphes relatifs à cette discussion :
    « […] Si jamais le capital arrive à quantifier le travail et à ensuite le transformer complètement en marchandise, comme il tente sans cesse de le faire, il extirpera cette liberté humaine récalcitrante,
    indéterminée, qui, dans le travail, est justement la source de la création de valeur. La vision brillante de Marx de l’essence des crises du capitalisme est précisément celle-ci : plus grand sera le
    succès du capitalisme à transformer le travail en marchandise, moindre sera la valeur de chaque unité produite, moindre sera le profit, et, au final, plus proche sera la prochaine récession de l’économie en tant que système
    . Le fait de décrire la liberté humaine en tant que catégorie économique est spécifique à Marx, et cela rend possible une interprétation analytiquement fine et très distincte des autres, de la propension du capitalisme à arracher la récession, et même la dépression, des mâchoires de la croissance.

    Quand Marx a écrit que le travail est le feu de la vie, le feu qui donne forme, l’aspect transitoire des choses ; leur temporalité ; il a réalisé la plus grande contribution qu’aucun économiste ait jamais
    faite à notre compréhension de la contradiction aigüe dissimulée au sein de l’ADN du capitalisme. Quand il a décrit le capital comme «
    …une force à laquelle nous devons nous soumettre…elle développe une énergie universelle, cosmopolite, qui brise toutes les limites et tous les liens, et se positionne comme la seule politique, la seule chose universelle, la seule limite et le seul lien », il mettait en exergue la réalité : le travail peut être acheté par du capital liquide (de l’argent), sous sa forme marchande, mais il comportera toujours une volonté hostile à son acheteur capitaliste. En disant cela, Marx ne faisait pas seulement une déclaration politique, philosophique ou psychologique. Il nous fournissait une analyse remarquable de la raison pour laquelle, au moment où le travail (en tant qu’activité inquantifiable) perd cette hostilité, il devient stérile : incapable de produire de la valeur.

    À une époque où les néo-libéraux ont pris au piège la majorité des gens dans leurs tentacules théoriques, régurgitant sans cesse l’idéologie de l’amélioration de la productivité du travail comme
    moyen d’améliorer la compétitivité avec en ligne de mire la croissance, etc, l’analyse de Marx offre un puissant antidote à cette doxa. Le capital ne pourra jamais remporter sa lutte pour transformer le travail en un input méchanisé, infiniment élastique, sans se détruire lui-même.
     »

    Pour les croyants :  » Prions… ».

    1. Avatar de Julie
      Julie

      Un autre genre de psychanalyse, tout aussi nécessaire (mais on est d’accord: la maïeutique, en discutant avec un AUTRE, ou l’écriture, qui permet de s’analyser aussi, fonctionnent parfois mieux que les psys-patentés) c’est la psychanalyse collective dont les Français auraient bien besoin, et qui constituerait aussi un processus démocratique, car sans dialogue, pas de demos. Varoufakis nous propose un début ici (et attention, ça fait mal), à la 55è minute de son interview sur Médiapart, 1ère partie.
      http://yanisvaroufakis.eu/2015/09/30/europe-revisited-2hr-interview-on-mediapart-25-sep-2015/

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        Bonsoir..( pourvu que vous soyez du sexe féminin..)…très chère Julie… ,
        Ouf , enfin un(e) allié(e)… depuis des jours où j’ (nous) essaye(ons) de diffuser ce double génial entretien , dont j'(nous)ai(avons) essayé d’encourager la vision et la propagation , ici et ailleurs..!! , avec un succès , disons , relatif…!
        Voyez mon lien discret (à 11h13)…pas de photo du « clown »… , un nom pas souligné…, ..éviter à tout prix les ciseaux biseautés de l’inquisition(modération) , en particulier sur les média(s) français , misérables « à la gamelle » , verrouillés jusqu’au trognon , pleutres complices hollandais…!
        Même ici , la crainte de « heurter des « ego »(s?) surdimensionnés »..
        Puis brutalement , A.S.Lapix(« C’est à vous ») , Paris-Match ..sans doute d’autres…!.. franchissent le barrage…la raison?..je l’ignore, « je suis un héros »? »je cours au secours de la victoire »?le tirage de la loterie du hasard?..

        Allez , j’en remets une couche…(pas encore visionné ..! m’en fous!…s’il est bon , voire excellent , tant mieux,bravo…sinon tant pis…il savait où il mettait les pieds…donc autant savoir…°(^!^)°…
        Varoufakis face à l’ennemi de classe(..en tout cas ce que les « 1% » ont réussi à en faire)… »Ecorama ».! [ Donnez-moi quand même votre avis que je confronterai au mien ..°(^!^)°..]
        http://yanisvaroufakis.eu/2015/10/01/entretien-exclusif-yanis-varoufakis-sur-ecorama/

  5. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Non seulement l’idée qu’il y a un arrière monde, ou un après monde, ou un autre monde, c’est démobilisateur, mais ça peut être dangereux si l’on y croit vraiment. Un peu comme dans « Un jour sans fin » ou l’on peut tout se permettre, y compris tenter de se suicider, puisque quoiqu’il arrive, le coup d’après existe et que tout sera rétabli.

    L’espérance, je connais. Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes ! Et pourtant, quelque chose me disait que ça sonnait faux. L’idée obsessionnelle de vouloir changer les mentalités m’a toujours apparu comme une quête à la Don Quichotte. Beau, vertueux, mais vain, voire ridicule. Alain Badiou, dernier communiste ?

    Donc si l’on écarte l’espérance religieuse d’un au-delà, et l’espérance communiste d’une communauté fraternelle, démocratique, égalitaire et partageuse, il reste quoi ?

    Le cynisme, l’ironie, l’humour ou le désespoir (ou le tout mélangé) sont des réponses trop faciles mais humainement compréhensibles dans un monde ou la question du sens n’est jamais donnée à l’avance. Plus exactement les réponses verticales et structurantes des sociétés précédentes ont volé en éclats; les mythes, les religions, les idéologies.

    On est dans le creux de la vague, on a du vague à l’âme, d’autant que de nouvelles menaces se font jour. Ce n’est plus la peste (quoique ?) ni le malin. On a cru que la science nous résoudrait tout çà. On a eu le réfrigérateur et la bombe atomique.

    Si quelqu’un à des réponses ? Verre à moitié vide, verre à moitié plein. Vieux problème.

    1. Avatar de Hofman Olivier
      Hofman Olivier

      Le verre est toujours plein. Plein d’interactions. Xavier, à travers son dessin – http://www.pauljorion.com/blog/2015/10/01/climat-bipolaire-par-xavier/ – , nous montre une piste quant à l’état d’esprit ambiant. La folie de notre monde a largement oblitéré des systèmes de pensée qui n’était sans doute pas tant verticaux que nous les pensons, ceux de l’humanité du « dehors-dedans ». Nous pouvons penser, et bien parfois, nos connexions, il n’en reste pas moins que la loterie universelle ne s’arrête pas à nos personnes, ni dehors, ni dedans (plus d’ADN non humain en nous que d’humain). Et ce tout influence notre pensée comme nos idées de devenir.

    2. Avatar de Juber
      Juber

      En quoi, l’après-monde (version paradisiaque) serait-il démobilisateur ? Bien au contraire…Puisqu’il faut ,selon les diverses « goupillonneurs » se bouger le c… (et si possible dans le « bon » sens) pour y avoir accès ! Quant aux conneries que l’on pourrait faire ici-bas sous prétexte que « Demain-on-rase-gratis », c’est s’exposer au supplice de tantale pour l’éternité (moins un jour?) parce que la femme pour laquelle vous vous êtes suicidé (par exemple) sera elle aussi bien là mais….Pas dans la même pièce ! Et la porte grillagée par laquelle vous la verrez allez et venir donc, sera fermée à double tour, sans espoir d’ouverture….Vous serez bien avancé ! Donc…On se calme !

  6. Avatar de Philippev
    Philippev

    Quand Paul souhaite que le genre humain soit d’une autre nature, celà me rappele la conclusion de ce superbe film -documentaire « Survivre au Progrés » inspiré du livre « Brève histoire du Progrès « de Ronald Wright qui est produit, entre autre, par Martin Scorcese.
    https://youtu.be/z07JAMm6csM

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      « La pasteurisation du lait ou l’éradication de la variole ont permis d’accroître considérablement le nombre d’êtres humains…Il faut qu’on vise une population largement inférieure à 7 milliards d’habitants. Qu’on divise ce nombre par deux ou par trois si l’on veut que tout le monde puisse vivre confortablement et décemment. »
      (–> 16′ 36″)
      Le mode d’emploi n’est pas précisé.

  7. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Paul, vous posez à juste titre la question des valeurs.
    J’en poserais une autre; comment enseigner aux jeunes les valeurs, une morale, une éthique… quand tout – ou presque – dans la société nous enseigne le contraire, ou plus exactement des valeurs égoïstes, nuisible au vivre ensemble.
    * Corruption politique, course à l’audimat, népotisme, clientélisme..
    * Paradis fiscaux
    * Golden hello, parachutes doré, retraites chapeaux..
    * Vedettes du sport ou du spectacle, traders payées à coup de millions
    * Publicité, Pornographie, arnaques en tous genres…
    * Bernard Tapie (cas d’école)
    etc… etc..
    C. Castoriadis avait déjà pointé le problème. Comment espérer une société juste, équitable… quand les individus qui la composent sont gangrénés par les « valeurs » de la recherche du gain. Recherche qui ne peut s’exercer que dans un jeu de concurrence de tous contre tous. Et comment espérer changer les règles du jeu?
    En attendant on rétabli les valeurs civiques à l’école.
    C’est pas gagné quand les parents les plus avisés font des pieds et des mains pour placer leur rejeton dans le meilleur collège, le meilleur lycée.

  8. Avatar de Nyssen
    Nyssen

    Espoir vs espérance : Dans la situation difficile dans laquelle je me trouve actuellement, j’ai l’espoir de voir se réaliser le processus qui me permettra de sortir de ce mauvais pas à l’échelle de ma vie, l’espoir fait vivre.
    En revanche, je n’ai aucune espérance concernant une vie meilleure dans un au-delà hypothétique promis par l’une ou l’autre religion…., la vie c’est ici et maintenant.

    1. Avatar de adoque
      adoque

       » Se sortir du mauvais pas » ou d’une situation héritée… du temps de sa vie !?
      Le handicap peut être tel que le mieux que l’on puisse espérer (et faire dans cet objectif), serait que nos descendants vivent mieux que nous.
      Est-ce satisfaisant, suffisant, au regard que l’on peut se poser sur l’Univers ?
      Nous avons des attributs qui nous poussent à croire que non, qu’il y a des dimensions qui nous contraignent mais d’autres, envisageables, qui nous paraissent inaccessibles.
      Alors « l’espérance » n’est pas incompatible avec « l’espoir » plus terre à terre…
      Mais, effectivement, il nous faut réviser notre héritage culturel, trompeur, depuis la « nuit des temps », nous ayant sur-enseigné que le seul choix était de se soumettre à un gourou ou un autre, politique, religieux, économe, idéologue… aboutissant au même statut de trompé, pour le pire ou le pire.
      A ce prix, on peut encore envisager le meilleur, sans trop attendre…

  9. Avatar de Chabian
    Chabian

    « Je n’ignore pas qu’on arguera de l’impératif moral selon lequel les entreprises doivent suivre des principes vertueux , que cela leur soit ou non profitable. Je préfère souligner que, tout au long de l’histoire, dans toutes les sociétés humaines politiquement complexes (…), la régulation gouvernementale est précisément apparue parce qu’on l’a estimée indispensable pour faire respecter les principes moraux. L’invocation de principes moraux est une première étape nécessaire pour déclencher le comportement vertueux, mais elle n’est pas suffisante. » (Jared Diamond, Effondrement, p. 736). Vieux débat de la perspective individuelle — et son avatar des ‘bons gestes’ qui font la différence morale, même inefficaces ou dérisoires ou symboliques — et de la perspective collective (gouvernementale ou citoyenne ‘auto-organisée). Elles sont en réalité complémentaires.

  10. Avatar de Chabian
    Chabian

    Je suis frappé, en rapprochant le dossier VW et le dossier de la vague migratoire, par la production d’un discours construisant une réalité désirée et déconnectée des vrais enjeux. VW distille des messages brefs, pour tenir en haleine et garder le pouvoir d’informer, tout en laissant l’espace aux autres communications (élus, experts), mais en réduisant l’espace que prendrait une communication sur leur crime (pas seulement moral) pour la pollution de l’air et la santé et pour les politiques publiques. Dans le dossier des migrants, nous attendons un discours de ‘gestion’ et de digestion euphémisant ce problème, sans s’appesantir sur notre responsabilité due à nos interventions meurtrières dans nos anciennes colonies pétrolières (pour faire bref). Ce que VW manipule dans son dossier, nous le manipulons collectivement dans le second.
    Tout ceci comme rapprochement avec un discours « d’émerveillement » apporté par une psychanalyse…

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Ouf , enfin un peu de concret , lequel ne peut certainement pas faire de tort…

  11. Avatar de arkao
    arkao

    Changer les choses tout de suite.
    Les chrétiens devraient prendre plus souvent pour exemple celui qu’ils considèrent comme étant leur dieu (ou fils de, ou les deux en même temps):

    « Le jour où les Juifs célèbrent la fête de la Pâque était proche et Jésus se rendit à Jérusalem. Il trouva, dans la cour du Temple, des marchands de bœufs, de brebis et de pigeons, ainsi que des changeurs d’argent, installés à leurs comptoirs. Alors il prit des cordes, en fit un fouet, et les chassa tous de l’enceinte sacrée avec les brebis et les bœufs ; il jeta par terre l’argent des changeurs et renversa leurs comptoirs, puis il dit aux marchands de pigeons : « Otez cela d’ici ! C’est la maison de mon Père. N’en faites pas une maison de commerce ». »

    –Jean 2, 13–16

    1. Avatar de La belette
      La belette

      Les Chrétiens, c’est comme les Noirs, les Juifs ou les Arabes, faut pas tous les mettre dans le même bain.
      http://plunkett.hautetfort.com/archive/2015/03/08/il-fit-un-fouet-avec-des-cordes-5575134.html

      1. Avatar de La belette
        La belette

        Et puis je comprends pas pourquoi il faille « Changer les choses tout de suite. » et ne parler que des Chrétiens ?

    2. Avatar de La belette
      La belette

      Et des histoires de fric y’en a plein d’autres; plus soft comme celle-ci :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_et_le_jeune_homme_riche

      Relis bien tous les évangiles (^^), chuis sûr que t’en trouveras plein d’autres.

      Après, d’accord, on peut aussi parler des pharisiens, y’en a partout et à toutes les époques.

  12. Avatar de Lesauvage
    Lesauvage

    Espérer,d’accord!mais espérer quoi ?peut on espérer autrement que dans le vague?(puisqu’on ne connait pas l’avenir) ou peut être que l’espoir,l’espérance, n’ont pas grand chose à voir avec la recherche de la vérité . peut être que espérance,espoirs,sont des manières de vivre en essayant de se soustraire de l’immédiat. Une façon de passer les difficultés, de traverser les déserts …

  13. Avatar de CHAPONIK
    CHAPONIK

    Voici ce qu’écrivait un poète en 1948
    A UN CROYANT
    J’ai contemplé ses mains exsangues de prière
    Serrant le chapelet des résignations
    De sa lèvre coulait une incantation
    Molle blessure ouverte au flanc de sa misère
    L’homme implorait un rêve clos sous sa paupière,
    Replié sur son mal et sur sa passion,
    N’espérant, par delà l’humble contrition,
    Que le maigre salut d’une âme prisonnière.
    Et je voyais, face à ce croyant dérisoire
    Le vagabond Jésus, vaincu par sa victoire
    Qui chassait les marchands du temple d’Israël.
    Rouge lutteur debout sur le seuil de notre ère,
    Planter avec mépris sa bouche de colère
    Dans l’éponge de sang, de mensonge et de fiel.

  14. Avatar de samuel
    samuel

    L’espoir est moins dangereux quand il y a un ennemi authentique (de génération en génération c’est encore mieux), ça me rappelle Miguel Benasayag, qui parlait de sa vie et où l’ennemi était facile à trouver (il avait des uniformes, prononcés les mots clefs, étaient issus des mêmes familles et tout et tout), l’espoir de les vaincre est mobilisateur.
    Ce battre contre le « progrès » (enfin une certaine modernité sans qu’on ne puisse réguler ces excès), le « capitalisme », le « réchauffement », « l’écologie », c’est flou, c’est complexe, il suffit pas de tuer quelques gus, l’espoir doit faire place à du temps, de la compréhension, du doute et de la discussion.
    Y à surement quelques choses à faire avec ce mot, recréer une dualité espoir/espérance (l’espérance d’un jour déçût).
    Mais, comment intégrer la part de chance et d’époque pour que les winners intègrent ce questionnement et ce doute?
    Miguel est une bonne piste (et puis y à des Tedx), notamment sur l’impossible choix parfait entre un communisme industriel et une écologie solidaire.

    1. Avatar de samuel
      samuel

      Après est-ce que l’absence d’espoir est une forme de désespoir? qu’une certaine forme de stoïcisme soit à ce point has been, pour que la pilule rouge si elle n’est plus disponible soit remplacé par des amphétamines? (ou autres).
      Si je reprend l’ensemble de mes projections adolescentes ou de jeune homme, elles étaient d’un optimisme évident face à la réalité qui suit (même sans supra-conducteur à température ambiante, un très bon conducteur n’est pas nuisible, l’optimisation d’une centrale est médiocre, peu de valorisation des eaux à température médiante, peu de recyclage ou alors le plus facile l’organique, comme ci la nature avait inventé la pollution, alors que tout ce qu’elle fait est biodégradable, « et c’est la mort, la mort, toujours recommencer », peu de vulgarisation, peu de valorisation des savoirs existants: phages, auxiliaires, optimisation d’une combustion par une hydrolyse de l’eau rationalisant l’énergie initiale de la combustion, peu d’outil préventif à usage du médecin, on peut analyser le fourrage par infrarouge à la volée dans une ensileuse mais pas une goutte de sang chez le toubib, non il faut des big data aux traitements des corrélations empiriques, peu de diplomatie envers les émergents: « et si le Brésil voulait un soutient pour du spatial, pourrait-on l’échanger contre une meilleur gestion des pillards de la frontière guyanaise?, pourquoi napalm me renvoi au Vietnam et pas au Cameroun, l’histoire doit solder ces comptes pour que le présent soit plus que le prolongement du passé! pourquoi la ville ne comprend pas qu’elle est permise par la campagne et non nécessaire à celle-ci comme débouché, par inversion de la réalité?, pourquoi James Bond ne danse jamais, avant la dernière cela donnerai un autre possible du mâle, James Bond et le Tango cela peut être classe, pourquoi à l’heure de la mondialisation, peu de personnes ont 3 notions de géographie, etc…) .
      Je comprend Meadows vous faite 3 scénarios un optimiste par idéal (on est humain), un moyen par pragmatisme (en au final c’est celui sur lequel vous misez) et un critique « business as usual » pour faire peur comme dans un roman d’anticipation et c’est ce dernier qui advient, que faire de l’espoir?, de l’espérance?

      1. Avatar de samuel
        samuel

        C’est un gâchis humain incroyable, il faut l’accepter, est-ce une forme de désespoir? non c’est la réalité, faut faire avec, s’en protéger un peu (je ne suis pas superman) et advienne que peu… « à cœur vaillant rien d’impossible », mais je ne suis pas de Bourges, mais de Normand p’t-être ben que oui…

      2. Avatar de samuel
        samuel

        Bon je suis surement lourdingue, mais je vais encore illustrer l’inutile espoir vis-à-vis à la compréhension du monde qui permet un Plan.
        Prenons un physicien sur une colline la nuit observant la Lune et un schéma de compréhension des pertes d’énergies.
        Le schéma de compréhension de l’énergie peut ce symboliser par des traits sur une carte, mettons qu’un centimètre d’épaisseur soit l’énergie disponible et qu’il s’affine au fur et à mesure de ces pertes.
        Le plus simple c’est de partir d’un puits de pétrole ou le gaz n’est pas valorisé (cela arrive en Afrique, y à pas toujours des pipelines ou un port accessible) on part de 1cm au niveau du puits, puis 0.7cm (puisque le gaz va être brulé dans des torchères), il va être transporté (l’affinement du trait ne sera que peu perceptible), raffiné chez nous (on peut perdre encore 1mm en fonction de la qualité du pétrole), puis il est à nouveau transporté, puis il arrive dans notre automobile et va perdre encore 2 mm (alors bon dire qu’un tier de l’énergie disponible à la pompe peu sembler excessif, mais déplacer plus d’une tonne de ferraille pour un chargement utile de moins de 100 kg: le conducteur, ce n’est pas l’idéal non plus).
        Si on souhaitait projeté ce schéma sur une carte pour l’ensemble des énergies, le mieux serait d’utiliser la couleur (vert: 100%, rouge moins de 10% et noir lorsque c’est négatif, comme pour certain forage de gaz de schiste).
        Si on reprend notre physicien, il est peu probable qu’il pense à cela, il est plus probable, qu’il pense à son divorce, à ses gosses, au sens de la vie et à la reconnaissance par ces pairs.
        Pour qu’il explique ce schéma, il faut qu’il fasse parti d’un ministère au plan, ou il doive expliquer à son ministre de tutelle, qu’effectivement la prime machin truc pour des condensats sur des chaudières à fioul est une idée merveilleuse (et qu’il est aussi, soit dit en passant, merveilleux), mais que le trait est déjà bien plus fin, pour que cela puisse compenser la torchère initiale (pareil pour le frigo+++ et la perte de chaleur d’une centrale nucléaire).
        L’espoir c’est croire que le physicien fera de lui-même ces schémas de compréhensions, les institutions, la planification et la politique, c’est forcer ces schémas.
        (et je crois que la politique énergétique Européenne suivra la même ligne, que la politique sociale, alors je suis sûrement belliqueux, mais c’est ce que je crois).

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        Je suis peut être con ( bouche bée ) comme la lune , mais s’agissant de schéma de compréhension , c’était plus clair quand je travaillais en ministère !

        Pour ma femme et mes gosses , ça peut aller pour le moment .

      4. Avatar de samuel
        samuel

        Depuis quand regardez vous seul la Lune nocturne sur une coline? je serai votre femme je me méfierai de vos habitudes 🙂

      5. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Samuel:
        Ho , vous savez , il nous est arrivé , et il nous arrive encore d’y être tous les deux ensemble .

        En tous cas , comme vous confondez le futur et le conditionnel , je constate que l’espérance n’est pas un problème pour vous .

      6. Avatar de samuel
        samuel

        Pour l’instant (c’est l’espérance) y à pas d’avenir 😉

      7. Avatar de juannessy
        juannessy

        Bon .
        Et bien j’en sais aussi maintenant un peu plus sur vous .
        Mais pas sur l’espérance .

      8. Avatar de samuel
        samuel

        L’espérance a besoin de projections, d’anticipations, à titre indicatif les romanciers de science fiction ont fait le constat, anticiper n’est plus possible (soleil vert, farenheit, robocop, psycho-histoire, etc..), on est obligé de prolonger le présent et malheureusement tout ce qu’on voit est une limite physique, la terre n’est plus un berceau, c’est une prison et l’espérance n’est plus qu’une somme d’espoir pour que cela ne devienne pas un asile.
        Why not?, mais l’espérance a besoin de beaucoup plus.

  15. Avatar de timiota
    timiota

    L’intermittence est une condition nécessaire de l’espérance, de la création, c’est la façon dont émergent des aspects de fond du fonctionnement du cerveau humain.
    Une difficulté de toute théorie « occidentale » (avec des catégories asymétriques, et une implication de ce doit être fait pour qu’advienne un « monde meilleur ») est de projeter cette intermittence sur quelque chose de constant, de dur, de gravé dans le marbre, et qui donc s’émousse. Notre cerveau a été fait pour la gestion de ressources intermittentes (fruits, vents, éclosions de toutes sortes). Croire est un mot souvent utilisé pour la projection dans une croyance fixe. La célébration des « dignités » serait plutôt une succession d’intermittences qui laisse la place à une reconstruction permanente.
    L’émergence de l’internet permet un peu de cette intermittence, quand tout va bien, cela fait espérer aussi.

  16. Avatar de Michel Lambotte

    Espérer en une future réalité sur laquelle nous n’avons aucune prise me semble être une perte de temps. Sans l’expérience qui s’en suit, l’espérance est un vain mot.
    Il me semble que les deux fonctionnent alternativement, c’est ce que j’ai toujours rencontré dans ma carrière de technicien.
    On réalise, puis on espère que cela va fonctionner, après l’expérience on corrige ce qui doit être corrigé, puis on réessaye en espérant que la correction était la bonne.
    Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les questions économiques, sociales ou politiques?
    Il faut agir tout de suite comme on construit des cathédrales en pensant à ce que les générations futures auront besoin.

    1. Avatar de octobre

      Je suis pas sûr que les cathédrales soit le bon exemple. Bien qu’elles incarnent un rêve et un idéal. C’est quand même mieux que de penser à son petit cul de capitaliste. Un tableau avec 3 pommes en dit parfois plus sur le destin de l’humanité.

      1. Avatar de Michel Lambotte

        Tout ce que nous allons devoir construire portera sur plusieurs générations en commençant immédiatement comme le dit Paul.
        Je n’ai pas trouvé d’autre exemple que les cathédrales pour illustrer cela. Je ne connais pas l’histoire des cathédrales mais je me rends bien compte que le but de leur construction n’était pas toujours louable.
        Nous devons arriver à vivre mieux avec moins, c’est la condition primordiale de l’émmergence d’un futur durable. Ce n’est pas seulement consommer moins sans rien changer au système, c’est également remettre en question les fondements de notre civilisation telle que la rente de la propriété privée qui pousse à la croissance, tous ces mytes de la modernité qui nous font penser qu’on pourra mettre la nature au pas alors que c’est d’elle qu’il faut nous inspirer. Vouloir mettre du mécanique dans de l’organique est une ineptie qui ne fonctionnera jamais.
        Le dépassement du capitalisme nous demandera de remettre en question toutes nos représentations mais il faut vivre dans l’espérance et agir en conséquence.

      2. Avatar de octobre

        D’accord avec toi Michel sur le fondement de ta pensée très juste.

      3. Avatar de Michel Lambotte

        Merci octobre
        Je voudrais revenir sur un point que Paul évoque souvent « il faut partir de la demande plutôt que de l’offre ». Je dirai même plus, il faut partir des besoins réels des gens et considérer que ces besoins peuvent aussi être satisfaits par autre chose que la mondialisation de l’économie. Je pense surtout à la relocalisation de l’économie et à l’autonomie de l’individu qui pourraient être amplifiée par le revenu de base.
        Rien que cela tu t’imagines les réticences.

        Pour être concret, au potager collectif auquel je participe j’essaye de convaincre du bien fondé d’un potager couvert en permanence. La plupart en sont encore à « Je ne veux voir qu’une seule tête et pas une motte de travers » , mais cela change au vu des résultats et surtout par rapport à la diminution de la pénibilité du jardinage.
        Je me dis que si, par son exemple, une personne peut modifier modestement la vision qu’ont les autres de la réalité, un ensemble de personnes dispersées un peu partout peut, il me semble, engendrer un changement en tache de léopard.
        Alors restons dans l’espérance en agissant chacun avec nos capacités et nos envies et je pense que le changement peut advenir.
        Comme le dit Paul, on ne peut pas vivre seulement d’espérance, il faut aussi agir et se dire qu’on aura tout essayé.

  17. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Je retiens d’abord que nous avons besoin INDIVIDUELLEMENT d’une « révolution intérieure » que M Jorion voit par la psychanalyse.
    C’est bien le changement chez les individus (en nombre et force suffisants) qui changera la société et non l’inverse, comme le croient les révolutionnaires qui échouent ou retombent dans l’ornière.
    Personnellement, je nomme ce changement, cette éducation, « révolution copernicienne » telle celle qui eut lieu à la Renaissance en sciences exactes. Notre génération et nos enfants se doivent de la mener sous peine d’extinction de notre confort démocratique.
    Je doute très fort des psychanalystes, trop souvent, leur langage reste obscur.

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      Espérer le changement des individus c’est quand même une marque d’échec. Si les individus étaient formés « correctement », il n’y aurait pas besoin de vouloir les changer.

      « C’est bien le changement chez les individus (en nombre et force suffisants) qui changera la société et non l’inverse »

      Sauf que l’homme fait l’histoire comme le cochon fait la saucisse

      Dans la vidéo indiquée par Philippev (Arte / Brève histoire du Progrès) il est dit qu’il y a sur terre deux milliards de gens vivant dans le confort de la classe moyenne, et cinq milliards qui s’impatientent d’accéder à ce niveau (même dans les yourtes d’Asie central ils ont des smartphones)
      J’imagine mal ces cinq milliards de gens faire leur « révolution copernicienne » et se résigner à leur mode de vie frugal. Très frugal.

      1. Avatar de Hadrien
        Hadrien

        « J’imagine mal ces cinq milliards de gens faire leur « révolution copernicienne » et se résigner à leur mode de vie frugal. Très frugal. »
        Je vous répond car vous illustrez à quel point une « révolution copernicienne » – rationnelle, si vous préférez, semble difficile à comprendre bien que d’essence simpliste. La méthode scientifique n’ a rien à voir avec la frugalité (ni le luxe).

    2. Avatar de corbeau
      corbeau

      Excusez moi si je me trompe, mais le mot « confort » est redondant chez vous. Le confort, par les temps qui court, c’est très bourgeois et mieux vaut ne pas trop s’y attacher.

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Le confort pour moi c’est d’appuyer sur un interrupteur et la lumière s’allume, c’est d’ouvrir un robinet et de l’eau potable de très bonne qualité coule.
        Je ne crois pas que cela soit « bourgeois »

        « Annoncée le 3 juin 2015, la nouvelle fait beaucoup sourire. Au Japon, le ministère des Infrastructures réfléchit actuellement avec les industriels du secteur sur la mise à disposition d’eau potable et de WC dans les ascenseurs.  »
        Çà c’est bourgeois

  18. Avatar de Labellebleue
    Labellebleue

    Belle idée d’aller prendre un petit coup d’espérance quand on est bien découragé , mais sans en abuser et sans tomber dans l’addiction…
    Espoir : Grâce à la psychanalyse on peut avoir une représentation du monde tel qu’il est… On peut comprendre qu’être un humain est une merveille ( malgré toutes les horreurs dont nous sommes capables ) …
    À condition que la psychanalyse réussisse, qu’on rencontre son Philippe Jullien .. Combien de Philippe Julien parmi tous ces psychanalystes qui n’ont rien compris ? Non qu’ils soient stupides ou indifférents mais parce que justement ils ne croient pas ( ou plus ) à une révolution , ils sont enfermés dans le royaume des prix et ne croient pas ( ou plus ) au royaume des valeurs, à la possibilité du royaume des valeurs.
    Vos dernières phrases me rappellent ce que me dit souvent une amie boudhiste qui cite un maître zen :  » vous n’avez pas besoin de mourir pour entrer dans le royaume de dieu… Le royaume de dieu c’est maintenant ou jamais.  »
    Je ne suis ni catholique ni boudhiste , mais cette injonction me touche. Oui , il y a urgence à entrer au royaume des dignités ..

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      Les  » urgentistes » sont souvent les meilleurs professionnels de santé !
      Ceci dit , quand il y a urgence , le diagnostic doit être acéré et prompt , mais il est d’une certaine façon plus aidé par les manifestations du mal .
      Dans ces cas là , l’espoir ou l’espérance pèsent assez peu , car ce qui « presse » peut être nommé , et le choix conscient ou inconscient d’accepter ou pas, de réduire ce qui presse , laisse peu de champs aux « discussions » .

      Entre Espoir et Espérance , je fais un distinguo en affublant l’espérance d’une dose de « croyance volontaire » . Car , à y réfléchir , si le désespoir c’est l’évidence et le constat, et si l’espoir est  » généreux dans le faux  » selon Cioran, l’espérance dans… la vie , à défaut de côtoyer l’enfer de Dante , reste  » l’utopie réaliste » qui nous fait .

      Je m’aperçois que ,prudemment , j’avais mis un S , dans le billet pondu sous le titre de  » Derniers espoirs d’un père et d’un grand-père » !

      Et que ma croyance , plus apprise que volontaire , c’est le sourire comme chemin et but .

  19. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Je radote en posant pour la 3ème fois en 6 ans cette citation d’Halperin. La première fois, c’était pour me moquer gentiment des essais de PSDJ.

    […] « La vie est gaspillée. Elle est nécessairement gaspillée. Elle est gaspillée non pas parce qu’on aurait fait n’importe quoi ou qu’on aurait raté sa vie, mais parce qu’elle ne peut pas être thésaurisée ni monnayée contre quelque chose d’autre, ni fixée à tout jamais dans la plénitude su sens. […] Nous n’avons pas le choix de gâcher ou non notre vie. Le choix qu’il nous reste, c’est savoir si nous voulons la gâcher pour quelque chose ou la gâcher pour rien […]

    J’y repensais à cette citation avant hier en écoutant dans Human ceci qui dit quelque chose de voisin.

    https://www.youtube.com/watch?v=0JXMpQf2XyE

    Pepe Mujica au moins un Président de République sympa, en dit plus longuement.

    https://www.youtube.com/watch?v=4GX6a2WEA1Q

    Paul jorion « je répète après d’autres qu’il faut rétablir les valeurs, que les valeurs, c’est quelque chose qui n’a pas de prix… » bon il n’est pas seul et il est donc en bonne compagnie.

    Ceci dit les fous de Dieu carburent d’abord à la valeur et peu au prix, enfin juste ce qu’il faut pour défendre la valeur.
    Bref les valeurs, genre valeur Ueber alles, faut voir lesquelles et au compte-gouttes ! retour donc du prix à payer pour elles !

    Côté psychanalyse Freud s’est clairement prononcé pour la psychanalyse obligatoire pour les hommes politiques (au genre neutre). L’ennui c’est que l’obligatoire est antinomique avec la notion de transfert, pivot de la psychanalyse.
    Quand aux effets remarquables et remarqués de l’analyse sur la vie en société, suffit de s’inscrire à une société professionnelle dédiée pour constater que c’est pas gagné. L’avantage de l’expérience de l’analyse sur d’autres est de produire la capacité de dire, et d’écouter. M’enfin y a d’autres pratiques subjectives qui mènent à ça aussi mais par d’autres détours.

    1. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      À propos des associations professionnelles, les enjeux de doctrine, de pouvoir, de vérité qui sont au mieux au cœur de celles-ci, font que ça saigne toujours. Ou alors ça verse du coté des avantages acquis et ça roupille, voir chez les économistes officiels…

      1. Avatar de Vigneron
        Vigneron

        … et non-officiels…

  20. Avatar de Michel Martin

    Doucement, on est pressés.
    En lisant une interview de Bookchin par Peter Einarson, je fais la (re)découverte de l’éclatement idéologique de la gauche dans une de ses réponses où il parle de son enfance et de sa jeunesse:
    « C’était une société solidaire, avec des tendances diverses, et non pas différentes gauches qui se détestent comme des sectes protestantes. La Révolution bolchevique a fait énormément pour détruire cette communauté, à cause de la répression de Lénine contre tous les adversaires du bolchevisme, et même contre ses partisans. Critiquer n’était même pas nécessaire ! Si tu n’était pas pour, tu étais contre ! Des abîmes se sont creusés dans cette communauté de gauche, et sa culture même en a été profondément marquée, car l’élément humaniste du socialisme était sapé. »
    Je crois que nous n’en sommes toujours pas revenu et que ce poison continue de faire son effet. Pourtant, le Bolchévisme était aussi soutenu par l’idée de s’occuper de faire descendre le paradis sur terre maintenant. L’interview est dans cette liste de textes, vers le bas de la liste, d’un site d’écologie sociale:
    http://www.ecologiesociale.ch/index.php/textes

    Lire Bookchin aujourd’hui me semble une des meilleures pistes pour renouer avec l’humanisme dont il témoigne, un humanisme et une sensibilité, étendus à l’ensemble des êtres qui nous entourent.
    http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2015/03/17/la-gauche-est-morte-vive-la-gauche-5584705.html

  21. Avatar de Chantal
    Chantal

    Prière de la sérénité

    Mon Dieu,
    Donnez-moi la sérénité
    D’accepter
    Les choses que je ne peux pas changer,
    Le courage
    De changer les choses que je peux,
    Et la sagesse
    D’en connaître la différence.

    Je me redis souvent ces mots. Je suis croyante.

    C’est la prière de la sérénité qui guident les AA (alcooliques anonymes). Les alcooliques sont des êtres sensibles, à fleur de peau qui ont du mal avec la vie en eux.

    Chaque jour connaître la différence entre ce que je peux changer et ce que je ne peux pas changer, c’est pas tous les jours facile mais cela apaise mon inquiétude, ma crainte d’espérer pour rien ou de me révolter pour rien.

    1. Avatar de octobre

      Cet alcool est supérieur et sans aucune ambiguïté.

      1. Avatar de octobre

        Je me trompe. Il s’agit de guérir de profondes blessures.

  22. Avatar de juannessy
    juannessy

    A fouiller mes archives , je m’aperçois que j’avais( et ai toujours) une autre  » espérance folle » :

    http://www.pauljorion.com/blog/2014/09/12/comment-rehabiliter-laction-politique-par-francois-leclerc/#comment-452406

  23. Avatar de Lesauvage
    Lesauvage

    Pourquoi vouloir sauver un monde qui nous fait souffrir ? Depuis plusieurs années les expressions politiques ne parlent que de « sauver ». Sauver la planète, sauver le système de protection sociale ,sauver l’Euro, sauver la France et puis pourquoi pas la race blanche. Sauver les banques et sauver le pouvoir d’achat. Nous vivons dans un paradis menacé . espérer c’était espérer quelque-chose de mieux. Comment pourrait on espérer quelque améliorations alors que nous vivons dans le meilleur des mondes ? Le seul espoir rationnel est celui d’y faire sa place. L’espoir,l’espérance, ne le voyez vous pas mes frères, mes camarades,c’est a remiser dans le passe des enfers romains ou des enfers industriels du 19eme. Pour nous,habitants de la société de consommation, il n’y a plus d’espoir dans quelque énorme positivité rédemptrice et paradisiaque future. Il n’y a plus que la peur du Titanic.

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      « Il n’y a plus que la peur du Titanic. »
      Et encore, du temps du Titanic, il y avait des icebergs.
      Au train ou vont les choses, il va bientôt falloir sauver les icebergs

  24. Avatar de Le marin
    Le marin

    Hé ho, ce n’est pas la fin du monde…nous ne sommes pas (encore ) morts ….arrêtons la déprime personnelle dans ce monde de déprime générale …c’est vrai, beaucoup d’entre nous ont été virés (souvent injustement) , trahis , se retrouvent sans boulot (ou peu de boulot..), sans ou avec peu de fric …mais le soleil brille toujours et la majorité a encore de quoi manger …l’essentiel …c’est vrai que ceux qui nous gouvernent (pas tous élus) veulent nous ramener au 19e siècle….à nous de ne pas nous laisser faire …d’ailleurs, leurs mensonges , tricheries et corruption dans tous les domaines, au niveau national et global, commencent à remonter à la surface …..c’est vrai, ces nouveau puissants – riches sont encore moins doués que les anciens …alors, il faut se réveiller, pousse un bon coup de gueule….mettre un coup pied dans la fourmilière…au boulot …nous ne sommes pas trop vieux pour ça…. surtout pas se laisser aller….

    1. Avatar de La belette
      La belette

      Cadeau Le marin !
      (à prendre comme une allégorie)
      https://www.youtube.com/watch?v=Msk7tkq6naU

  25. Avatar de justebienlibre
    justebienlibre

    Je n’ai lu aucun commentaire pour ne répondre qu’a toi Paul!
    (je les lirais plus tard).
    C’est en vivant du peu que j’avais accumulé que je me suis rendu compte de ma fragilité de vouloir faire corps avec l’ensemble de mes concitoyens.
    En effet même avec un r.s.a. , on ne fait que mendier, tout ce que tu expliques dans tes livres ; je dois le surmonter chaque jour de ma vie.
    J’ai encore un soit disant travail tel que dans une publicité je réponds au doigt et à l’œil à ton exigence dans la seconde qui suit ce que j’écrits.
    Alors oui il y a urgence et oui il faut se rassembler sur des valeurs , sur de la morale et sur de l’éthique.
    Je vais m’agenouiller comme cette fois où je t’aie rencontrer avec un très bon spaghetti bolognaise et te répéter : tu me régale de tes états d’êtres , car au fond en refaisant mon lacer , j’essaie de créer un lien.

  26. Avatar de Steve
    Steve

    Bonsoir à tous
    Paul, à la question « Croyez vous en Dieu? », depuis longtemps je ne peux plus répondre que: « Lui seul le sait! ».
    A la question « Êtes vous croyant? » je répond pourtant  » Oui! »
    Je tiens que l’espérance en une récompense dans un au delà verdoyant si on a été sage relève de l’arrêt sur image effectué, une bonne fois pour toutes,vers l’âge de 10ans. A un niveau encore moindre ce genre d’espérance fait voter Hollande ou Sarkozy ou un autre….
    Si l’on veut évoluer, nos mêmes textes métaphysiques qui servent de base au type de croyance momesque énoncé plus haut mènent pourtant à une degré d’humanité tout à fait comparable à ce que les asiatiques nomment état d’éveil et qui est simplement l’état humain hors de la caverne de Platon, ou de la grotte d’Elie.

    Le contraire de l’espérance c’est l’acédie, le désespoir , la déprime profonde, qui était considéré par les Pères du désert comme l’errement – sens premier de « péché »- le plus grave….

    Alors quelle pourrait être une véritable espérance de croyant?
    Voici une réponse faite par François Cheng qui me convient:
    « Ne quémande rien. N’attends jamais
    D’être payé de retour.Le pur souffle
    Que tu propages doit faire le long tour,
    Par-delà tes jours. Te reviendra
    En orties, ou en pierres, peu importe.
    Il t’accompagnera dans ta marche.
    Plus loin que toi le long de la Voie. »

    Quand à la proposition que chacun entreprenne une analyse, j’en suis d’accord. Avec mes amis psychothérapeutes, nous pensons même qu’il faudrait débuter par une psychothérapie dès l’adolescence accompagnée d’un sevrage parental d’une bonne année. Comme les rites de passage dans certaines nations…
    Suivre Abraham: s’arracher au lieu de son enfantement, à la maison du père pour commencer de se libérer du connu et du sac des programmes familiaux… C’est long , pas facile, souvent douloureux et demande une attention soutenue pendant des années. Mais quoi d’autre, c’est ça ou Mad Max!

    Cordialement.

  27. Avatar de daniel
    daniel

    Deux moyens d’actions remontant au plus basique et profond:

    LA solution individuelle:
    La psychanalyse pour tous (…ceux volontaires).

    LA solution collective:
    Réappropriation collective des ressources primaires, façon DG.

    on se dit que tout le monde devrait en faire une [psychanalyse], et que si on parvenait à faire ça, et que ce soit une analyse réussie, eh bien, le genre humain serait d’une autre nature.

    Néanmoins, les expressions «qui les a fait passer à côté de quelque chose de très important. » et « Non non, non non, il y a là quelque chose d’essentiel ! »
    sont quelque peu cryptiques. Avons-nous en nous, tous et chacun, une chose très importante justifiant -s’il le fallait- une psychanalyse?
    Quand votre vie est figée dans une direction non souhaitée et impossible à forces humaines à changer, la psychanalyse est d’un faible apport.
    Dans ce cas, le choix n’existe pas. Tout le déroulé de la vie est contraint. Les solutions matérielles immédiates sont plus importantes…
    Pour les autres, il faut relativiser : les rêves, les espoirs et l’espérance sont des luxes. Notre petit cap terminal de l’Eurasie n’est en rien représentatif du Monde.

    1. Avatar de Béotienne
      Béotienne

      @ daniel
      Assez dépourvue en tout, j’ai décidé de vivre dans un luxe intérieur et si possible de le partager.

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        Dit autrement et de la même façon :
        http://w3.teaser.fr/~vdisanzo/spiral36.html

  28. Avatar de Yves Vermont
    Yves Vermont

    Paul, déprimez-vous ? Espérance, psychanalyse, valeur, récompense, condition humaine, Emmanuel Todd, accueil de rêve, croyance, n’arriver à rien, retomber sur ces pattes. Retombez sur terre, Paul
    Les bonnes idées prouvent leur bien fondé par les actions concrètes qui les mettent en pratique et sont couronnées de succès. Face à l’association finance – politique -1%, il va falloir rassembler toutes les bonnes volontés pour trouver l’angle d’attaque efficace qui fera tomber le colosse au pied d’argile. Attendre l’effondrement, ce n’est pas ma tasse de thé même si la voie rapide nous y mène.
    Quels sont les 2 ou 3 thèmes compréhensibles par tous à matraquer jour et nuit ?
    En voici une à laquelle je pense : en augmentant uniquement les bas salaires de 2 à 3%, on est sûr d’augmenter l’inflation.
    Et une deuxième : pourquoi acceptons nous que la BCE se lance dans un QE qui fait baisser les coûts du financement donc les prix, au lieu de désensibiliser la dette souveraine des attaques des marchés financiers. La situation est d’autant plus cocasse que les marchés financiers utilisent l’épargne de vous et moi à ce petit jeu qui se retourne toujours contre nous ; tout en préservant les bonus et salaires de ces messieurs ?
    ACTION please, arrêtez de débattre à vide.

    @Vigneron : intervention un peu courte, un petit effort svp.
    @ BasicRabbit, Dominique Gagnot, Gudule et JDucac : intervenez que diable, de façon courte et en restant dans le sujet svp. Ne vous laissez pas intimider, ce n’est pas ce qui est souhaité mais restez dans le sujet.

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      L’axe « sud ouest  » semble se reconstituer !
      A vous deux ( le deuxième se reconnaitra) , vous pourriez peut être effectivement offrir un verre de bordeaux à Paul Jorion pour lui redonner le peps pour retourner au combat sans cellule de soutien psychologique .
      En fait ,dans la tourmente ,il semble chercher des alliés, ce qui est plutôt un pas dans la bonne et efficace direction .
      Car nos commentaires ne peuvent guère avoir que la qualité d’un comprimé d’aspirine .
      PS pour Vigneron : Science Po vire FN ?

      1. Avatar de Vigneron
        Vigneron

        Juan, essaie de faire moins attention aux retweets de Jorion et plus aux papiers du Monde.
        http://www.lemonde.fr/education/article/2015/10/01/le-front-national-revient-a-sciences-po-paris_4779996_1473685.html

        1. Avatar de Julien Alexandre

          120 sur 13.000 élèves. Même pas 1 %, c’est pas exactement un triomphe.
          NPDCP, ça sera pas 1 % par contre.

      2. Avatar de Yves Vermont
        Yves Vermont

        I don’t understand –> I dislike ?
        Un ami qui vous offre un comprimé d’aspirine, c’est mieux que le manque d’intérêt.

        La tourmente, pas sûr. La fatigue c’est sûr. Chercher des alliés, c’est plutôt bien, surtout dans le style Wanish. Pas la peine d’être d’accord à 100% avec quelqu’un pour faire une partie du chemin avec lui. C’est le but ultime qui compte, non ?

        Axe sud-ouest : désolé, je ne comprends pas. Ayez pitié de moi. J’aime bien l’impertinence de Vigneron et son indépendance. I like mais point trop n’en faut.

        Pourquoi Sciences Po … y aurait-il une association secrète de Sciences Po sur le blog ?

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Vigneron:
        Merci . J’ai essayé (et réussi ) d’atteindre le lien sur le Monde Education , effectivement un peu plus concret et relatif .
        Quelles sont en fait la signification et l’incidence pratique éventuelle , pour une « association » , d’être  » reconnue » par l’IEP ?
        PS : je viens d’écouter France Culture . Heureusement que Paul Jorion était là pour assurer l’émission , car entre bafouillage d’Ivar Ekeland ( On espère qu’il est meilleur à l’écrit ), et charlatanisme de Amstrong heureusement écourté par les difficultés de liaisons que n’avait pas intégrées le big data ,Michel Alberganti a pu se raccrocher à lui pour sauver l’économie et les mathématiques .

      4. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Julien Alexandre :
        Est ce à cause de NPDCP que Paul Jorion prend son bâton de pèlerin pour Douai le 15 octobre ?

      5. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Yves Vermont :
        1 – je parlais d’axe sud ouest ,car j’ai cru repéré que Vigneron et vous habitez à moins de 100 kms de Bordeaux .
        2 – sur les alliances et la recherche d’appuis , j’en ai toujours été partisan . La première chose que je racontais à mes (jeunes) nouveaux collaborateurs pleins d’énergie et d’idées  » inédites  » , c’était : OK mais prends 24 heures pour faire le tour des écrits qui peuvent se rapporter à ton sujet , appelles tous ceux qui ont aussi des choses à dire ou déjà dites là dessus , et on en reparle , éventuellement avec eux .
        3 – Pour l’aspirine ( je suis plutôt Richarde!) , c’est mieux que rien effectivement , mais ça ne soulage que les effets , pas les causes , et ça n’a qu’un temps .
        4 – Science Po , parce que , sauf erreur ou omission , je crois que Vigneron est passé par là .Je pense qu’il avait son quant à soi avant d’ailleurs !
        5 – mon commentaire de 15h19 vaut appréciation sur le dernier passage de Paul Jorion à France Culture , dont le pod cast est en tête de gondole .

    2. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      @ Yves VERMONT…. @Tous ,
      A partir du contenu précédent , du contenu (commun avec « Julie » à 18:01) de mon message du 01/10 à 11:13 et de celui de « Chabian » du 01/10 à 13:24………………..

      P.JORION parle anglais(sauf si la V.U.B a raison..of course..) , B.COLMANT aussi , E. TODD & F.LORDON sans doute au moins aussi un peu…
      Ianis VAROUFAKIS tient le haut du pavé pour l’instant et est en brutale odeur de sainteté à la TV française + partout ailleurs..!!

      CHACUN  » TWITTE » abondamment …

      Au diable les fiertés mal placées….QUI commence le tour des popotes.??….Invitations à se lancer S.V.P. URGENT………°(^!^)°

      1. Avatar de Yves Vermont
        Yves Vermont

        Invitations à lancer : Julien pourrait le faire, non ? Nous sommes sur le Blog de Paul Jorion et Julien en est un des piliers.

        A PJ de décider ce qu’il veut faire et comment il veut s’y prendre.
        Mais aidons le à sortir de sa déprime.

        Good luck

  29. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    « Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer ». F. Scott Fitzgerald

    « L’espérance, toute trompeuse qu’elle soit, sert au moins à nous mener à la fin de la vie par un chemin agréable. » La Bruyère

    « J’aimerais terminer sur un message d’espoir. Je n’en ai pas. En échange, est-ce que deux messages de désespoir vous iraient ?  »
    F. Dard

  30. Avatar de Luc Baudoux
    Luc Baudoux

    La religion catholique considère trois vertus dites théologales : la foi, l’espérance et la charité. J’ai cessé de croire bien avant d’avoir eu le temps d’en approfondir le sens. Ainsi, je ne sais pas ce que vient faire la charité dans cette trinité de vertus. Par contre, je suis convaincu qu’il faut avoir la foi pour pratiquer l’espérance. Ainsi, je ne connais donc pas l’espérance…
    Paul, j’ai été frappé par le fait que le mot espoir ne figure nulle part dans votre réflexion, alors que la grande majorité des commentaires y font référence. Pourtant, lorsque vous dites : « Non, non, c’est maintenant, c’est maintenant, tout de suite. Voilà. », cette affirmation me semble relever de l’espoir. L’espoir fait partie de notre vie, et de la vôtre aussi, j’espère. De temps en temps en tout cas, vous en suscitez aussi chez vos lecteurs par certaines de vos propositions, car il existe une chance que l’une d’elle se concrétise un jour. Gardons l’espoir !

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