Billet invité.
De premières offres gouvernementales d’accueil de réfugiés succèdent au long silence qu’Angela Merkel avait rompu de sa seule autorité en dérogeant aux accords de Schengen pour les accueillir. Les dirigeants européens les calquent sur la proposition de la Commission qui sera officialisée mercredi, mais qui devra être ensuite formellement adoptée. L’asile devrait être accordé à 160.000 d’entre eux au total, à condition que la répartition proposée soit entérinée, ainsi qu’une clause financière dérogatoire destinée aux récalcitrants qui semble être toujours d’actualité. Si plus se présentent dans le cours de deux années qu’elle entend couvrir, comme très vraisemblable, il faudra revoir la copie. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) fournit en effet un décompte très précis de 366.402 personnes déjà arrivées par la Méditerranée depuis le début de l’année, 2.800 autres étant mortes ou portées disparues.
A l’exception de l’Allemagne où sont accueillis avec humanité ceux qui y parviennent après un périple éprouvant, les mesures de soutien restent défaillantes sur la route de l’exode. Ces jours derniers, l’attention était focalisée sur l’étape hongroise, d’où les réfugiés ne parvenaient pas à sortir afin de rejoindre l’Autriche. Des centaines de réfugiés tentent de rejoindre à pied Budapest depuis un centre de contrôle proche de la frontière serbe dont ils se sont échappés. Celle-ci sera prochainement fermée de tout son long par un mur de 4 mètres de haut construit par l’armée, la fin des travaux étant prévue pour la fin octobre. Plus en amont sur la même route la situation est également alarmante. En particulier sur l’île grecque de Lesbos, que 15 à 17.000 réfugiés ont rejoint par la mer au départ de la Turquie. Totalement débordées, les autorités ne parviennent plus à faire face.
Depuis janvier, la Grèce a enregistré 230.000 entrées par voie maritime. La quittant, 2.000 d’entre eux sont entrés en Macédoine ce seul lundi matin, 8.000 autres attendant d’en faire autant du côté grec de la frontière. Une fois en Macédoine, ils sont convoyés en train et bus jusqu’à la frontière de la Serbie. 65.000 autorisations de transit ont ainsi été délivrées depuis le 19 juin, ont indiqué les autorités macédoniennes.
Sur les routes de l’exode, les moyens logistiques mis en place, quand ils existent, ne sont pas à la hauteur des besoins. Ce qui ne peut aller qu’en s’aggravant sur celle des Balkans, car il y a deux millions de réfugiés en Turquie. Là où les circonstances réclamaient l’urgence, les dirigeants européens ont temporisé en raison de leurs réticences à accueillir les réfugiés. Certains, comme le gouvernement français se sont tardivement ralliés au système de répartition. Donald Tusk, le président du Conseil européen, a aujourd’hui averti que « l’exode » allait durer des années.
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