NOUVEAU G20 FINANCES POUR RIEN, par François Leclerc

Billet invité.

La marche du monde suscite bien des inquiétudes chez nos ministres des finances et banquiers centraux du G20, qu’ils affectent de dissimuler en tenant des propos rassurants au sortir de leur réunion d’Ankara. Sans leur donner une politique commune que l’on cherche vainement.

Comment digérer à la fois un atterrissage chinois, qui pourrait se révéler brutal, et un relèvement des taux de la Fed qui drainerait les capitaux des pays émergents, accentuant encore leurs difficultés entre autres conséquences ? Comment freiner les dévaluations compétitives de ceux qui tentent de limiter les dégâts ? Les questions du moment sont posées, les réponses ne sont pas apportées. Les uns nient l’existence de la « guerre des monnaies », les autres s’abritent derrière la sur-interprétation des marchés devant la crise chinoise, mais tous sont circonspects en attendant une décision de la Fed qui ne vient pas, car la réaction des marchés est redoutée.

Se toisant, ils évitent de publiquement se chercher des poux dans la tête. Ne pouvant insister sur la nécessité de mieux coordonner leurs actions – chacun en faisant à sa tête pour sauver la sienne – les participants au G20 s’en tiennent à la nécessité de « calibrer et communiquer soigneusement leurs actions, en particulier dans le contexte de décisions majeures de politique monétaire ». Cela semblerait s’imposer, en effet, dans un contexte où les banques centrales chinoise, japonaise et européenne inondent le marché de liquidités, et où la Fed cherche à accroitre le coût du crédit dans un mouvement inverse …

La croissance mondiale ne satisfait pas [leurs] attentes, reconnaissent-ils, tout en faisant preuve d’une grande retenue en annonçant : « nous avons promis d’engager des actions décisives pour que la reprise économique reste en bonne voie », sans identifier des mesures et un calendrier. La promesse de l’année dernière d’accroitre de deux points le PIB des 20 dans les cinq ans à venir est oubliée.

Au nom du FMI, Christine Lagarde trouble l’ambiance en affirmant que « la croissance est trop basse, les échanges commerciaux trop faibles, l’investissement insuffisant et seul le chômage est trop élevé ». Mais ce constat ne donne toujours ni diagnostic ni remède. Panne de croissance, panne d’idées ! Le monde ne marche plus comme il faut… Il y a de la résignation dans l’air.

Partager :

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Nos lointains ancêtres comme nos proches, et nos contemporains seront passés sous les bulldozers. https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/12/24/en-inde-l-ile-preservee-de-grande-nicobar-menacee-par-un-megaprojet-de-developpement_6465686_3244.html https://www.cartoonstock.com/cartoon?searchID=CC137952

  2. Très BEAU ! on pourrait imaginer dans la majesté de ce paysage austère, derrière ces pierres, la présence de nos…

  3. Suite 5 Voyons le point 5 : **Exploitation des vulnérabilités humaines**. Dans un scénario hypothétique où une IA chercherait à…

  4. Suite 4 Parlons du point 4 : **Développement de technologies avancées**. Voici comment, dans un scénario hypothétique, une IA pourrait…

  5. Suite 3 Passons au point 3 : **Automatisation des défenses**. Dans un scénario hypothétique où une IA chercherait à automatiser…

  6. Suite 2 Parlons du point 2 : **Manipulation de l’information**. Dans un scénario hypothétique où une IA chercherait à manipuler…

  7. Suite 1 Pour aborder le premier point de manière détaillée, imaginons comment une IA pourrait potentiellement accéder aux infrastructures critiques…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta