Il ne faut peut être pas aller chercher trop loin quand il s’agit d’expliquer pourquoi une sympathie pour le Front National conduit à la russophilie et pourquoi la russophilie conduit à la sympathie pour le Front National.
Je n’irai pas puiser pour mon explication dans les structures familiales comme le fait l’ami Todd, mais dans les types psychologiques élémentaires, et dire deux mots vite fait de la « personnalité rigide ».
La personnalité rigide aime les explications simples, et mieux encore, les explications simplistes. Le raisonnement paranoïaque n’est pas en-dehors de son champ d’action : plus c’est simple en effet, mieux ça vaut. La personnalité rigide aime les chefs, les meneurs d’homme – sans préjugés idiots d’ailleurs : voyez
l’ascendant qu’eut Margaret Thatcher sur tout ce que le monde compta à une époque en matière de personnalités rigides.
La russophilie est l’image en miroir de l’antiaméricanisme primaire et on pourrait à la limite lui concéder là un bon point en prétendant qu’il trouve son origine dans l’antiaméricanisme raisonné, qui hait lui les guerres injustes menées par la nation en question pour assouvir sa soif d’énergie fossile, sa CIA brutale, sa NSA qui prend bien note de tout ce que je vous dis en ce moment et de la manière dont vous m’écoutez, son École de Chicago sacrifiant de bon cœur son allégeance ténue à la démocratie si
l’ultralibéralisme devait être mis en cause. Hélas, trois fois hélas, ce n’est ni l’annexion d’Hawaï, ni la guerre du Vietnam, ni le renversement de Mossadegh en Iran et d’Allende au Chili, que l’antiaméricanisme primaire déteste, et à la limite, il s’en accommoderait même très bien, non ce qu’il exècre, c’est le laisser aller, le bordel : les pieds sur la table et le ketchup giclé sur le homard.
Oui, d’accord, à une époque, les deux incarnations ultimes de la personnalité rigide : le nazisme et le communisme soviétique, ont envoyé leur peuple respectif se massacrer l’un l’autre d’enthousiasme. Les Russes ont été héroïques à Leningrad, héroïques à Stalingrad, et Berlin n’est pas tombée : Berlin a été rasée, pâté de maison après pâté de maison et pas pendant plusieurs heures : pendant plusieurs semaines. Femmes et enfants surtout, parce que des hommes, il n’en restait plus beaucoup. Les peuples sont héroïques vous savez, tous ! Pour de mauvaises comme pour de bonnes raisons. Pourquoi alors une guerre civile entre les personnalités rigides du nazisme et du communisme soviétique ? Parce que l’un et l’autre étaient hégémoniques : chacun d’eux voulait le monde entier pour lui tout seul : Lebensraum contre
« internationalisme prolétarien communiste ». Sinon ils étaient faits pour tomber un jour d’accord – d’ailleurs ils l’ont fait : le pacte Molotov-Ribbentrop de partage secret de l’Europe entre eux deux ! Mais cela n’a pas duré, la moitié n’était pas assez : ils voulaient chacun tout !
Est-ce à dire qu’il faille abandonner les personnalités rigides à leur triste sort ? Les ignorer nous dans notre campagne intrépide pour un monde meilleur ? Non, parce que nul n’est à l’abri de se transformer lui-même ou elle-même en personnalité rigide, car elle pousse sur le terreau de l’insécurité : c’est la peur qui encourage l’amour de l’explication simpliste, l’amour du Führer et du Petit père des peuples. On les aime pour la raison banale qu’on tremble !
Keynes disait qu’espérer l’unanimité, l’accord de tous sur tout, était une rêve inaccessible, mais que la minimisation du ressentiment elle, ne l’était pas. Il avait raison et c’est pourquoi notre tolérance doit devenir zéro envers l’austérité, la « compétitivité », le pacte « de responsabilité », et autres merdes qui font pousser comme herbe au printemps le ressentiment de ceux que l’on accule à l’abîme. Politiques dont le seul mérite est de satisfaire quelques individus déjà très contents d’eux-mêmes de toute façon, et qui foutent en l’air la vie des gens ordinaires, et qui les font aimer les dictateurs, parce qu’ils leur apparaissent tragiquement comme le dernier rempart contre la déchéance et la mort. Honte à ceux qui, de leur palais doré, sèment suavement la peur, par méchanceté, ou pire encore, par indifférence.
153 réponses à “Russophilie et Front National”
Qui ici sait parler la langue de Pouchkine ?
Qui ici sait parler la langue de Shakespeare ?
Qui ici sait parler la langue de Dante ?
Il faut faire les choses. Les humains sont tous pareils. Bienvenue à celle/celui qui voudra bien monter le vrai visage de la fausse démocratie US et des mensonges ploutocrates qui ne conduisent nulle part. Bienvenue de même à celle/celui qui parviendra à passer par dessus la peur russe pour leur expliquer avec bons sens les problématiques d’identité sexuelle…
Pas sûr qu’un des deux côtés soit sur la voie de résoudre le souci des limitations écologiques de la planète – en augmentation continuelle. Ni une dette mondiale qui continue d’augmenter plus vite que l’économie ne croit.
Certes, j’ai pas mal d’amis slaves, russophiles de fait, tous stupéfaits devant le consensus médiatique quasi total, résumé en deux phrases. Poutine l’autocrate froid et sans coeur à la tête de crétins homophobes et antisémites. Les USA, première démocratie du monde, libre et ouverte, pleine de défaut mais plus proche de la vérité…
Qui me conduisent peut-être à plutôt voir un pouvoir, en place suite à WW2, déterminé à conserver-accumuler ses acquis. Et cet article me semble plutôt pencher de son côté. (Pas sûr que le FN ait quelque chose à voir là dedans… Épiphénomène orienté ? ) M’intéressera d’avoir des avis sur ce point. Et j’en viens à – comme bientôt tout le monde – regretter un type comme le grand Charles.
Bof, sincèrement, je pense que c’est un peu cucul et de la psychologie à 100 balles. Je doute d’ailleurs qu’il y ait de purs russophiles. Cr que j’ai ou voir est une adhésion raisonnée, rarement enthousiaste, même pour Poutine. Bref, l’inverse d’un blocage psychologique. Mais à chacun sa vision du monde.
Je ne vais même pas commenter sur le reste tant votre révisionnisme historique est à vomir…
Ainsi l’Union Soviétique a envahit l’Allemagne sans prévenir avec un plan précis de génocide de la population pour la remplacer par des slaves?
Vous êtes manifestement très fort dans bien des domaines mais avoir gobés tels quels les mensonges que les néocons appuient depuis quelque temps est en dessous de tout. Et c’est le même discours qu’ont les descendants des collabos des pays de l’est qui ont participé, avec joie et entrain, à la Shoah par balles : « ils y étaient bien obligés les pauvres, ils étaient en guerre contre l’agresseur soviétique ».
Et vous ne vous rendez même pas compte que c’est exactement avec ce type de discours que les partis d’extrême-droite dans les pays de l’est se légitiment…
Ma sœur les vagues avait tellement marre du monde qu’elle est partie se noyer dans le tumulte du monde.
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C’est peut-être trop vague ?
Virginia Woolf a finit par trouver une solution efficace dans un monde de merde.
« Politiques dont le seul mérite est de satisfaire quelques individus déjà très contents d’eux-mêmes de toute façon, et qui foutent en l’air la vie des gens ordinaires, et qui les font aimer les dictateurs, parce qu’ils leur apparaissent tragiquement comme le dernier rempart contre la déchéance et la mort. Honte à ceux qui, de leur palais doré, sèment suavement la peur, par méchanceté, ou pire encore, par indifférence. »
Apprendre cela par cœur svp , ça sonne comme un ensorcellement.
Et c’est de ça qu’on a besoin, d’ensorceler !
Sinon la violence, sinon je ne vois pas.
Vous voulez un bel exemple de Poutinophilie « intellectuelle » contemporaine?
Alors voilà pour vous le raisonnement (que vous jugerez sur pièce par vous-mêmes) de l’étoile montante de l’ultra-gauche italienne intellectuelle, Diego Fusaro (philosophe de formation, très admiré dans de récents débats télévisés au vitriol), selon lequel les Etats-Unis (et Israel of course) sont l’ennemi à abattre et selon lequel Poutine, par sa simple existence, est très bénéfique pour toute la planète
https://www.youtube.com/watch?v=nbtIhLylQXM
Fusaro fait tout de même quelques reproches à Poutine: ne pas être Marx ou Lénine (hélas), être capitaliste (nobody’s perfect). Par contre pas un mot sur l’assassinat systématique des opposants et des journalistes ou sur la campagne homophobe et déclarant hors la loi les transgenres (malades mentaux et donc interdits de conduire), non, il le défend bien sûr au sujet de l’Ukraine, dont il traite d’obscène la revendication nationale (encore un, Fusaro, qui ne sait pas [un mot de russe, je suppose] qu’historiquement c’est la Russie qui est dérivée de l’Ukraine et pas l’inverse, idem pour la langue et qu’il n’y a donc pas l’ombre d’une raison défendable pour débouter les ukrainiens de leurs revendications d’indépendance nationale).
Merci Paul, je me sens un peu moins seul à trouver Poutin pas vraiment admirable
Quant aux sophismes de certains (ici) sur la « russo-philie », j’ai jadis étudié avec passion la langue russe pendant 5 ans, j’ai été en Russie quelques fois, mais voir en Russie une telle horreur politique (un dictateur en bonne et due forme et une population de plus en plus abrutie à être derrière lui – toute ma sympathie à celles et ceux qui résistent) me coupe toute envie d’y remettre les pieds
Je trouve aussi qu’il y bien trop de commentaires à ce billet qui donnent un satisfecit au maître du Kremlin! Outre ce que vous signalez, Poutine s’est installé au pouvoir en manipulant l’entourage d’un Eltsine en imprégnation alcoolique permanente, s’est fait élire après des massacres non élucidés attribués douteusement au Tchétchènes, et entretient sa popularité par des exhibitions virilistes qui seraient ridicules si elles ne rencontraient une misère russe. Car il y a une misère russe, comme il y a un malheur russe.
Poutine est un tueur, et si à l’occasion il modère le camp des va-t-en-guerre étatsuniens, ça ne fait de lui ni un pacifiste ou ami de l’homme, ni un stratège!
Et pendant ce temps là…. « certains » avancent leurs pions….
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_quatre-chasseurs-americains-f-22-ont-atterri-a-spangdhalem-en-allemagne?id=9065552
monde binaire, on-off , un peu simpliste ( suis-je un rigide ? ) pour le coup mais bon il fallait bien montré que le FN n’est pas fréquentable, ce qui est dit . Sapir considère que la véritable saloperie est ce monde qui prend forme ( a déjà pris forme ? ) à nos portes et qui prendra tout de nous, le bon comme le pire. ne restera qu’une ombre de ce que nous fumes et nous vivrons dans un monde étrange dont je ne veux tout simplement pas ! c’est dit . donc la « compromission » est de mise, avec tous les ennemis déclarés de ce monde; ce véritable ennemi qui est cette saloperie cancéreuse qui nous ronge, le FN n’est pas la bête qui nous ronge mais la honte qui nous permet d’avoir bonne conscience, tellement important la bonne conscience. se salir les mains ou ne pas se salir les mains ?…telle est la question à laquelle vous venez de répondre. est-ce dit définitivement ? le système est redoutable, il le sera plus encore et si vous n’êtes pas un temps soit peu rigide inutile d’aller plus loin. si je dois prendre un marteau pour casser quelque chose, je le fais et ensuite je range le marteau. pourtant je « n’aime » pas nécessairement le marteau mais je l’utilise. disons que les outils servent à cela. ne pas le faire revient à une compromission passive, un genre de trahison intime que j’abhorre . j’ai eu l’occasion de dire ce que j’avais à dire indirectement à F Lordon,( fan club de FL sur FB, je doute que ce soit lui qui ait répondu …mais le son de cloche était celui de la maison ), en résumé ; il ne veut pas passer pour un « con » en faisant un bout de chemin avec le FN, ce à quoi j’ai répondu que nous étions déjà des « cons » pour avoir laisser la bête immonde mondialisée, omnipotente, omniprésente et omnisciente s’installer. parler à la Mutualité est une chose, agir en est une autre et visiblement l’agir sclérose . pour agir il faut être « simpliste » ? c’est une idée d’intellectuelle cela. pour agir il faut être en VIE et vouloir VIVRE ! j’ai eu l’occasion de donner mon point de vue à Sapir lors d’un commentaire ( sur FB ) à propos du FN, en disant que j’étais près à toutes les compromissions si nécessaire et ce afin d’éradiquer la bête, c’était pendant l’épisode de la crise grecque. je suis donc d’accord avec lui, il est le seul pour l’instant à « gauche » à avoir ouvertement dit cela ! je le soutiens totalement. Sapir n’est pas un mou, il n’est pas un rigide non plus, il est courageux et surtout lucide. les égos des uns et des autres ne vont pas aider la cause. la gauche molle s’agite déjà sur son canapé de velours. elle va sauter sur son canapé comme un cabris en disant ….vos savez quoi. la posture va voler en éclat, les vestes se retourner. le FN sera avaler tout cru comme les communistes l’ont été par Mitterrand, si nous agissons unis avec une personne confiante et saine à la tête du front anti-europe-euro-etc… Mitterrand était-il mou ? était-il rigide ? il savait ce qu’il voulait et il a mangé tout le monde ! non décidément ce « binarisme » ne suffit pas pour expliquer les choses , c’est beaucoup trop simpliste et ça ne plaît pas au rigide que je suis …? 🙂 vous citiez récemment Keynes à propos des circonvolutions du cerveau de Staline lesquelles étaient devenues rigides comme du bois . souhaitons que le cerveau de ceux qui s’opposent à ce monde ne se rigidifie pas comme le cerveau de cet homme ! si tel est le cas : la partie sera vite terminée .
C’est dérisoire de croire qu’on peut faire accord avec le FN pour sortir de l’euro. C’est oublier en effet qu’en France, la constitution étant ce qu’elle est, par un seul vote tous les 5 ans, on s’empare de tous les pouvoirs, donc on l’apporte sur un plateau à tout allié politique plus fort électoralement que nous, à partir de questions beaucoup plus décisives que la monnaie unique. Monnaie dont il s’agit plutôt de redéfinir à quoi elle sert, c;à d. les finalités. Sapir oublie que l’essentiel est de rétablir la « souveraineté du peuple » , dès lors qu’on est en démocratie. Ce qui est en totale contradiction avec le concept irrecevable de la droite extrême de « souveraineté nationale »! Les évènements récents en Grèce montrent seulement qu’en effet on a utilisé l’euro et la dette comme prétextes (non fondés) pour interdire toute décision démocratique qui remettrait en cause les traités signés en dehors de toute véritable souveraineté populaire les justifiant.
Trump ou Poutine …..il faut choisir….lol
Un Paul Jorion décevant,confus,déboussolé peut être par les contradictions estivales d’un Tsipras,la chute lamentable d’un espoir,un iconodule désarçonné tout autant que J Sapir,Lordon,…et nous,après l’optimisme béat du grand soir hellène la déconfiture de la soumission.
Que nous reste t- il?des analystes qui tournent en rond,des éconoclastes contre des néo classiques,des souverainistes keynésiens contre des mondialistes ultra libéraux,des Brics idolâtres contre des Brics sceptiques.
Le FN,le FdG,Poutine,le Yuan,les planches à billets,…les vacanciers vivent des moments merveilleux dans quelques centaines de kms de bouchons,sirotent leurs cocktails à Vintimille(ou en Grèce) avec les boat people échoués sur le sable,l’été a été chaud,bon pour le commerce.
Les universités d’été fleurissent à qui mieux mieux avec leurs guest stars,Varoufakis,Macron,…Marion fait de la retape chez les cathos (futurs zombies),bref rien de neuf sous le soleil.
La rentrée sera banale ,rien de plus banale.
Bouleversant de banalités, en effet.
Cette question d’une survivance de rigidité des choix idéologiques et des comportements pourrait être posée tout autrement. Je pense, à regarder en arrière sur ce que j’ai vécu, que l’individu moderne a plutôt été ignorant que rigide à l’égard de la puissance d’intervention de ses outils sur la nature. A tous les niveaux, même à celui du quotidien J’ai eu a constater que l’argent public (comme aussi les coûts d’assurances par contrats privés) reste utilisé pour corriger les erreurs aussi bien des personnes que des groupes d’activité. Corriger par la dépense publique aussi bien les bévues dans les investissements que les erreurs constatées après coup, cela partait d’un bon sentiment, mais dans quelles limites est-ce encore possible ? C’est à ce niveau que se pose le problème de rigidités pas seulement individuelles, mais plutôt désormais surtout collectives. Il est moins question d’une intelligence collective à construire que, prioritairement, d’une inconséquence collective à constater, du fait de notre grande puissance d’action ?
J’ai été qualifié de psychorigide le premier jour d’entrée dans une location de vacances par le propriétaire car, les housses de canapé étant très sales, je lui ai demandé de les nettoyer. Quel rapport me direz-vous M. Jorion ? A chacun ses failles.
Sinon demain, il faudra expliquer à Pécresse que pour faire de la politique, il faut le pouvoir.
Que le Pouvoir est d’abord économique. (voyez les sans le sous: pouvoir=zéro)
Que par conséquent, il est dans la propriété des Ressources primaires (…), et le contrôle de la monnaie.
Que par conséquent ceux qui ont réellement le Pouvoir, sont les Propriétaires des Ressources primaires, ou encore les plus fortunés, et la BCE.
D’ailleurs on le constate tous les jours, puisque ce sont les propriétaires des grandes entreprises et autres Ressources essentielles, qui font la pluie et surtout le mauvais temps, ainsi que la BCE qui ne peut/veut financer directement les investissements des états.
Questions:
1 – La propriété privée des Ressources primaires, et la Banque centrale indépendante des élus des peuples, sont ils compatibles avec la démocratie ?
2 – Quelles sont les marges de manœuvre du peuple, si ce n’est obéir aux lois du marché imposées par les grands propriétaires, et la BCE ?
(Je propose ça mais honnêtement, ce serait imprudent de poser des questions aussi blasphématoires. C’est un truc à se faire prendre pour un déséquilibré bon pour l’asile.)
Mais ce serait bien d’en débattre sur ce blog. Faudrait faire un billet pour le lancer, non?
Qui s’y colle? Zébu? Allez Zébu, Allez Zébu, Allez Zébu, Alléééééééééééééé…
Un post particulièrement navrant. À croire que ce sont les mêmes qui ont construit Auschwitz et qui l’ont libéré.
A croire qu’il y a des dictateurs sympathiques…
Avec un peu de Souplex z’auriez pu écrire « plus ou moins antipathiques », vous semblez préférer les pull-over rouges aux noirs.
Sauf que le président russe est élu… comme notre grand démocrate Hollande d’ailleurs. Mais le vrai défaut de la Russie est de refuser de libéraliser la propriété des entreprises aux capitaux étrangers et ça c’est un crime affreux contre la liberté. .?
Dans le texte initial « Sur la logique des fronts » de J.Sapir j’ai lu :
Ce qui ne me paraît pas être une déclaration d’amour pour le FN, mais un constat d’une situation de fait ; pour quelqu’un qui cherche à établir un rapport de force pour sortir de l’euro, voire de l’UE, et de la politique économique ordo-libérale qui s’applique à tous ses membres, avec le succès que l’on sait pour les PIIGS!
Sapir a des origines russes par son père, pour autant c’est un peu facile d’enfoncer le clou, en associant une prétendue sympathie pour le FN, ce qui ne correspond en aucun cas -il faut le répéter- à ce qu’il a écrit dans son billet, avec des penchants russophiles.
Je pensais que sur ce blog, l’on avait à coeur d’éviter de tels amalgames un peu faciles.
N’oublions pas que l’émergence du FN a été favorisée par les politiques menées sous un certain François Mitterrand, que le PS y a vu un efficace repoussoir électoral, et que depuis, sous l’effet des désastreuses dérives antidémocratiques, et des politiques économiques récessives menées dans le cadre de l’application de l’idéologie ordo-libérale allemande, ce parti n’a fait que croître et embellir. Car il est le seul à reprendre à son compte des idées non orthodoxes sur l’euro ou l’UE.
Sapir a au moins le mérite d’ouvrir un débat à gauche, sur ces sujets, sinon tabous. Savoir, s’il a raison ou non, est une autre question, mais au moins il ouvre le débat, et ne laisse pas le FN seul s’emparer des ces sujets tabous. Ce qui est, sinon, la meilleure recette pour voir son score monter de scrutin, en scrutin.
Si mon ennemi dit qu’il pleut, et qu’il pleut vraiment, dois-je dire que le ciel est bleu et que le soleil brille ?
Très bien!
Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ? Et si clairement ?
en essayant de comprendre ce qui conduit son électorat à voter pour lui ?
Vaste programme de recherche! Et partagé par tout ceux qui ne vote pas FN, ou pas encore…
Paul Jorion, vous êtes écouté au-delà de vos espérances et votre ami Sapir autant que la Présidente du 1er parti de France vous ont maintenant répondu façon Commissaire Bourrel : « mais c’est bien sûr ».
Rappelez-vous ce que vous disiez en avril de cette année :
« C’est vrai : c’est l’expérience de Lordon, de Sapir, de Todd, de mes amis, de voir que leurs arguments – les miens aussi bien entendu – sont repris essentiellement, par quel parti ? eh bien essentiellement par le Front National en France. Et maintenant, Colmant, dans la mesure où ses positions, je dirais, sont des positions davantage de gauche.
Alors il faudrait quand même dire à Madame Le Pen, il faudrait quand même dire, et j’espère qu’elle y pense dans ses querelles avec son père qui, lui, est un représentant, je dirais, de l’extrême-droite la plus haïssable, qui n’arrête pas de répéter des choses qui sont indicibles par leur stupidité, qui s’est conduit d’une manière qui est très très loin d’être irréprochable dans le passé – on m’a raconté aussi des anecdotes personnelles à ce sujet-là que je ne vais pas vous raconter, mais – Monsieur Jean-Marie Le Pen représente l’extrême-droite la plus haïssable, et on comprend mal le jeu que Madame Le Pen fille est en train de jouer. Elle recycle toutes les idées de gauche qui ne trouvent pas d’écho dans la gauche classique, elle les recycle. Je crois qu’elle devrait, dans ses querelles avec son père, essayer de faire le tri ! Essayer de faire le tri : si elle a des idées de gauche – et ce sont celles-là qui font que la classe ouvrière française se rallie derrière son parti, ce ne sont pas les discours xénophobes, j’en suis certain – il faut qu’elle en tire les conséquences. Si elle n’aime pas qu’on répète à tout moment qu’elle est d’extrême-droite, parce qu’il y a effectivement tous ces oripeaux, je dirais, inclassables et insupportables qu’elle entraîne avec elle, si elle considère qu’elle est de gauche, eh bien, qu’elle en tire les conséquences ! Qu’elle devienne un leader de la gauche en reniant, je dirais, des choses qui finalement ne sont absolument pas nécessaires à son discours. Voilà.
Bon, là je parle vraiment dans le vide, parce qu’il n’y a aucune chance que ça se passe, mais quand même : si ça la dérange tellement qu’on appelle ce qu’elle dit « d’extrême-droite » parce que c’est de gauche en grande partie, eh bien, qu’elle en tire les conséquences elle-même. Qu’elle fasse le pas supplémentaire et qu’elle cesse, je dirais, par piété filiale probablement, de rester dans la ligne d’un parti qui, lui, je dirais, n’est pas recyclable, recyclable pour l’avenir, parce qu’il a trop de casseroles du côté de l’extrême-droite et des idées les plus fascisantes, dont on a vu dans l’histoire les résultats que ça donnait. Ce n’est pas ça qu’on veut. Reprendre les idées des quelques personnes dont j’ai dit les noms, eh bien, c’est une idée excellente, et finalement, c’est à la gauche de se reprocher pourquoi est-ce que ce n’est pas elle qui reprend ces idées-là plutôt que Madame Le Pen, mais Madame Le Pen peut essayer aussi, je dirais, d’accorder ses violons à elle et d’en tirer les conséquences. »
Parce que vous dites qu’ [on comprend mal le jeu Madame Le Pen fille est en train de jouer] alors quelques mois après, maintenant que la saga des Lepen façon Dallas, a eu quelques épisodes de plus, je vous offre un tour de lecture. Personne ne semble avoir le soupçon de la mise en scène théâtrale, et chacun se retrouve donc comme un bambin au guignol (le traditionnel, pas celui qui va disparaitre) à applaudir ou à s’insurger, bref à entrer dans la bagarre, car la scène de « Montretout » ne lui échappe pas, sauf à s’ermitiser, c’est devenu de la tragédie grecque téléréalisée. Le père LePen hisse sa fille à bout de bras jusqu’à la fonction suprême, sous le regard aveugle de tous. Soupçon pathologique ? Ben dans l’Histoire des manipulations on en a vu d’autres et certain que personne ne saura car ne pourra offrir une contre argumentation étayée (à défaut d’enregistrements intimes clandestins façon Patrick Buisson) l’impensable devient l’impensé…
L’impensable a ses avantages : la PME familiale reste aux commandes (toujours la familialisation du parti) et à défaut de fils, le patriarche fait fonctionner quelque chose de parent du lévirat et de la transmission épiclère. Drôle de destin où nous entraine pour quelques décennies de « Persévérance » (le nom du chalutier où est mort le père du père), la répétition insistante d’un mari(n) dont une fille Marin(e) puis une petite fille (Mari-on) sont héritières soumises et où Le Maréchal survit. Le deuil de ceux qu’on aime, quel fardeau !
Ahahahaha. Très bon.
Jorion disait exactement la même chose en mars que Sapir aujourd’hui.
Pourtant Jorion ne peut-être qualifié de personnalité rigide. Quoique continuer à défendre l’euro après l’épisode grec pourrait dénoter une certaine raideur de caractère.
Mais exactement : vous avez tout compris !
Ah ! Ces niais qui croient que je critique Sapir dans ce billet, alors que je le félicite de rejoindre la position que je défendais déjà il y a quelques mois, de vaste alliance comprenant le FN.
Pour être sérieux : vous ne comprenez vraiment pas qu’on puisse n’avoir que mépris pour un parti, tout en essayant de comprendre ce qui conduit son électorat à voter pour lui ?
Comprendre ce qui amène de plus en plus de gens à voter pour le FN, je crois que ce n’est pas si difficile. C’est un mélange de sentiment de déclassement économique et social, de phobie des étrangers surtout s’ils sont originaires de pays musulmans, le tout exacerbé par l’afflux chaque jour croissant de « migrants » venus des zones dans lesquelles nos armées ont « exporté la démocratie », en fait plutôt semé le chaos.
Sans compter que l’oligarchie qui décide de tout est totalement déconnectée des préoccupations des gens du commun.
Tout cela alimente un vote protestataire, qui ne trouve pas à s’exprimer ailleurs.
Ben oui dans ce contexte délétère, la démagogie la plus éhontée : ça paye.
Oui mais sur le coup, avant de connecter 3 neurones, ça fait bizarre.
De toutes façons, l’euro et les europhiles sont encore plus dangereux que le FN. On en a la preuve tous les jours…
Cher Jorion,
J’avoue ma niaiserie, je n’avais pas vu vos félicitations à Sapir dans ce billet.
Par contre j’avais bien compris l’intérêt de se questionner sur les motivations des électeurs FN.
A+
Ce qui n’est pas acceptable c’est de prendre en compte les prises de position opportunistes d’un parti dont l’idéologie relève de l’exclusion et du mépris de ce qui fonde la république. Le fascisme ne passera pas.
On peut donc s’appeler Rosebud en précisant la date 1871 et faire preuve de naïveté quant aux manoeuvres politiques. La polysémie sur Rosebud devrait pouvoir vous éclairer sur quelques zones grises, sans cynisme aucun.
D’après moi, c’est le même jeu qui se joue actuellement entre USA+UE d’un côté et Russie poutinienne et ses alliés de l’autre. C’est pourquoi tant la russolâtrie – (russophilie, c’est autre chose. On peut aimer une culture sans approuver la politique de ses dirigeants) – que la russophobie, tant l’antiaméricanisme primaire que le proaméricanisme primaire n’ont aucun sens.
Les populations dressées de part et d’autre à « reconnaître l’ennemi » (© Desproges), jetées les unes contre les autres comme chiens dans l’arène, sont les premières dupes et les premières victimes du jeu des puissances – qui emportent les mises -, et ont tout à perdre à « choisir leur camp ». Tout à gagner à jeter leurs armes, sortir des tranchées et fêter Noël ensemble.
Je sais. C’est utopique. Mais je le pense, donc je l’écris.
Merci pour ce bon sens.
Je partage votre Utopie, donc je l’écris aussi.
Et sans vouloir faire parler les morts, il me semble que Jaurès avait ce même genre de rêve…
J’ai eu la chance cet été de me promener dans le Tiergarten de Berlin.
2500 soldats soviétiques (pas tous russes, loin s’en faut) sont enterrés là, en tout ils sont peut être 80 000 à être morts ce mois là, dans cette région là.
C’est que parfois les femmes et les enfants ça se défend, je comprend que les armées modernes n’y aillent pas, ou bien avec des drones.
L’écologie est-elle de gauche ? la souveraineté de droite ?
À nouveau les écolos se déchirent, à nouveau les souverainistes se déchirent. Ceux-là à propos de leur participation au gouvernement, ceux ci à propos de l’euro et du FN. Pourquoi cette sorte de malédiction qui touche et les uns et les autres ? Ne serait-ce pas la conséquence de deux postulats symétriques erronés ? Le premier : l’écologie serait de gauche. Le second : la souveraineté serait de droite.
Ces deux postulats sont faux.
La souveraineté est l’affaire de la nation toute entière. Seule une nation souveraine, ayant son destin en mains, dotée d’institutions représentatives, croyant en la liberté d’expression, peut donner naissance à diverses opinions politiques et, par là, donner sens à une pensée de droite et à une pensée de gauche. La souveraineté précède les catégories » de droite » et « de gauche ».
L’écologie est, elle, l’affaire de l’humanité entière, l’affaire de toutes les nations – souveraines ou non – l’affaire de tous les gouvernements, toutes tendances politiques confondues.
Encore plus que la souveraineté, l’écologie surplombe, devrait surplomber, les catégories « de droite » et « de gauche ».
Cataloguer la souveraineté à droite permet de s’aveugler, tout-à-fait confortablement, sur la perte, déjà bien avancée, de notre souveraineté.
Cataloguer l’écologie à gauche permet, tout aussi confortablement, de s’aveugler sur l’inanité de nos efforts en la matière.
Et c’est comme cela que la cause écologiste fait du sur-place, comme cela que notre souveraineté à toute vitesse se délite.
Pendant qu’on se bat pour la défense de catégories vidées de leur sens, autrement dit pendant qu’on se bat pour rien…
Qu’est la « pensée française » devenue ?
ça parle de souveraineté plein la bouche comme un gamin d’un gâteau à la crème et ça flingue le peuple à la première occasion : sûr, la souveraineté, y a que la nation, mon quinquin !
zyva, avec des Monod-Broca comme parangon du souverainisme, plus besoin d’ennemis, la MLP …
Parler de « guerre civile » entre communisme et nazisme m’est une blessure à l’orgueil. Mais qu’importe, on va avaler cette soude sans en rajouter, parce qu’il faudra bien marcher ensemble.
La morale de cette histoire (la vraie), c’est qu’on passe plus de temps à montrer à quel point on hait le FN et qu’on est différent de lui (parfois même sans qu’on nous le demande), qu’à convaincre sur des solutions et se donner les moyens politiques de les appliquer.
C’est la raison pour laquelle les journalistes posent DEJA cette question amalgamante à tous ceux qui se montrent publiquement critiques de la politique européenne (dont Paul !) : « est-ce que vous ne dites pas comme le FN ? ». Les récriminations qui suivent en général sont absolument vraies, mais elles n’enlèvent pas qu’effectivement il y ait des constats et des positions proches (Paul soulignait que le FN reprenait de ses thèses). L’injonction implicite est la suivante : « si vous ne voulez absolument rien avoir de commun avec le FN, alors faites le deuil de vos critiques ». Ce à quoi le critique répond : « non, je les maintient. » De sorte que le raisonnement, sans les postures, donne : « Sous certains aspects, les discours sont communs. Sous bien des autres, je vaux mieux. Quoi qu’il en soit, mon échelle des priorités ne m’impose pas de renoncer à vous critiquer, et c’est d’ailleurs à vous que je demande des comptes du succès du FN ».
Soit, dans l’échelle des types de relations listées par Sapir, une sorte de « pacte de non-aggression » plus ou moins assumé.
La RUSSIE est un grand pays sur de nombreux plans : géographique, historique, économique, culturel … qui compte, qu’il faut respecter et avec lequel nous devons absolument discuter et entretenir des relations.
Quel autre choix que de parler à POUTINE, même si on considère qu’il se comporte comme un dictateur ?
D’ailleurs, ne parlons nous pas, ne faisons nous pas d’affaires avec les monarchies du Qatar, de l’Arabie Saoudite et autre Kazakhstan qui ne passe pas pour être de douces démocraties. N’aurait il pas été plus sage de maintenir en place et avoir comme interlocuteurs les Kadhafi, Saddam Hussein … ?
C’est quand même mieux que de le braquer et d’humilier le peuple Russe par des discours et actes irresponsables.
Ceux là ont été déjà trop nombreux depuis la chute du mur de BERLIN et la réunification des 2 ALLEMAGNES.
En effet, dans un traité signé en 1990 par la RUSSIE, les USA; la FRANCE , le ROYAUME UNI et des représentants de la RDA et de la RFA, il était dit que l’OTAN (qui n’a plus de raison d’être en tant que tel) ne s’élargirait pas à l’est.
Hors depuis,
1) l’Allemagne, la Slovénie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Roumanie, la Croatie, et l’Albanie ont adhéré à l’OTAN , rapprochant celui-ci de la Russie.
2)L’Allemagne a accueilli sur son sol , le bouclier anti-missile de l’OTAN pointé sur la RUSSIE
3) L’allemagne a été le premier pays a reconnaître l’indépendance autoproclamée de la Slovénie et de la Croatie , conduisant à l’éclatement de la Yougoslavie, allié de la Russie.
4) L’Europe apporte un soutien inconditionnel au gouvernement Ukrainien , composé au tiers de nazis très virulents et antisémites.
http://blogs.mediapart.fr/blog/marc-evelyne-dumont/090314/realites-du-neo-nazisme-en-ukraine
http://www.dailymotion.com/video/x2xw90l
5) L’Europe applique des sanctions économiques contre la Russie
…
Largement de quoi énerver la RUSSIE.
Dire cela ce n’est pas être Russophile (encore que ce ne soit pas un crime) ni Poutinophile illuminé.
Et encore moins Le Peniste.
PS : réponse au commentateur qui estime que « nos amis Turcs, nous aident à combattre Daesch « Le gouvernement Turc en profite surtout pour frapper les Kurdes qui eux résistent réellement à Daesch.
Psychorigide : qui se trouve psychiquement dans l’incapacité à se mettre à la place de l’autre. Caractéristique propre aux paranoïaques.
Et je me souviens du regard fixe et persistant de Thierry sur la nuque, sur la nuque froide de son patron, dans cette église.
Psychorigide, il était tombé du côté obscur…
« La loi du marché », elle nous rendra tous malades. Non, merci !
Cédric Mas, vous allez vite en besogne à épingler de « négationnisme » ce qui consisterait à interpeller votre conviction sur le MH17 ou la responsabilité d’Assad à la Ghouta. Pour le moment il n’existe pas sur le MH17 de conclusion d’enquête, (mais je conviens que les discours de Moscou ne sont pas clairs) et l’article de Wiki sur Ghouta met en perspective des enquêtes aux résultats divergents. Ensuite parler de guerre germano-soviétique me rebute. Il y avait sur le front de l’est des divisions qui n’avaient rien d’allemandes. Et de l’autre coté Normandie-Niemen n’était pas soviétique. Votre copain aurait pu écrire germano-russe tant qu’à forcer l’affaire, mais nazis/soviétiques ou employer « fascistes » comme ça revient souvent dans les films soviétiques, ça l’aurait fâché ?
Il est peut-être naïf de penser qu’en 239 années d’existence, les US ont été en guerre pendants 222 années. Il est certainement naïf de croire que la guerre en Irak a fait progresser la paix dans le monde, que l’Ukraine doit sa ‘liberté’ aux ONG américaines et au soutien européen. Mais quand on sait que la lutte contre le nazisme s’effectuait du côté anglo-américain par des bombardements massifs des villes ‘proprement ‘ rasées, alors que l’armée soviétique combattait rue par rue, maison par maison au prix de très nombreuses victimes dans les rangs de l’armée, mais en permettant aux civils de quitter les abris sains et saufs, on n’est plus dans la naïveté, mais … . Combien de survivants à Cologne (rasée par les Amis) et combien à Berlin (conquise par les soviétiques) ?
Il y a des raccourcis faciles qui n’ont pas leur place dans ce blog, croyais-je …
Alors oui, Poutine est un dictateur, mais les US sont-elles pour autant une démocratie ? Qui est aujourd’hui le plus dangereux pour l’avenir de l’espèce ?
D’après ce que j’ai pu lire du billet, j’ai cru comprendre que l’on parlait plus de duperie d’alliance que de responsabilités de dégâts environnementaux. Il y a des blessures politiques qui sont de vrais traumatismes et s’ouvrent au moindre choc. Mais là, vous êtes votre seul médecin.
Il y a trois mots qui font tache dans le billet de Paul que nous commentons: bordel, foutre en l’air, merde.
(Il était pris émotionnellement, c’est plus que probable. Et peut-être, comme c’est souvent le cas, pour des « raisons » plus ou moins extérieures au sujet du billet. Nous le dira-t-il un jour?)
Je vous en renvoie un, Alain V: BORDEL, ne faites pas semblant de croire que critiquer quelqu’un, c’est flatter son ennemi! Critiquer Poutine n’est pas donner un satisfecit à Washington, re-BORDEL!
Ne faites pas des nécessités des uns ou des autres des vertus! Ou des vices!
(Les envahisseurs russes de Berlin, à pied, nombreux, peu outillés, en bottes de feutre bouilli, ou les Anglo-Américains, riches, techniques, sophistiqués, en avion.)
Et si vous continuez, vous aurez droit aux deux autres gros mots ! 🙂
Sapir ne propose rien d’autre qu’une résistance à la De Gaulle…problème, d’un point de vu militaire nous ne sommes pas en guerre … alors pour réussir à réunir des personnes qui ont des ennemis-aspirations différents, il est avant tout essentiel de déterminer qui est l’ennemi commun…..
Nana, le marin, pour réussir, ce qu’il nous faudrait, c’est une bonne guerre, une vraie, comme ça on pourra enfin être raccord avec la pensée de Sapir …
L’ensemble du peuple allemand de l’epoque nazie des personnalités rigides? Cela me paraît assez simpliste.
L’origine du stalinisme n’a pas de points communs avec le nazisme. La génèse de l’hitlerisme est assez complexe, notons notamment le fameux Traité de Versailles, oeuvre de Clemenceau et son entourage, et surtout le chômage de masse, provoqée en grande partie par la politique déraisonnabele du chancelier Brüning. Le fait que Hitler et sa clique on mis fin au chômage de masse était un facteur déterminant pour instaurer le culte hitlérien. C’est l’une des raisons pour laquelle les Allemands sont restés fidèle à leur Führer jusqu’à l’apocalypse de 1945.
Le stalinisme était d’une nature toute à fait différente.
Je suis contre la psychanalyse freudienne en politique. D’abord, cela ne sert à rien, et puis ce n’est pas une approche scientifique. Selon les auteurs, c’est parfois n’importe quoi.
Bonsoir à tous
Ceci en réponse de tous les développements ultérieurs générés par ce billet ( Cédric Mas, Roberto Boulant etc…)
Il est symptomatique , à mon sens, que les évènements majeurs de la mi 20ieme siècle en Europe soient encore disputés du point de vue de deux individualités – Hitler oder Staline!
Ceci marque pour moi une volonté inconsciente d’aveuglement sur les causes de ces évènements: Hitler ou Staline comme pharmakos!
Pour commencer nommer: National Socialisme et Socialisme Soviétique, l’un ressortit à l’identité nationale, sang et terre,l’autre à l’universalisme, en bon enfant de la révolution française. Il n’y a donc pas de compétition, l’un c’est le lebensraum pour le peuple allemand l’autre une religion à prétentions universelle.
Toute tentative d’attribuer le mal absolu à l’un ou à l’autre relève du déni de réalité et de la distorsion cognitive.
Par ailleurs je revendique le droit au coup de calgon du taulier. Il nous permet de disputer entre gens civilisés, cela demande beaucoup de retenue alors de temsps en temps un coup de rock , oui!
Cordialement.
Steve
Bonsoir Steve,
si vous comprenez que j’analyse les évènements dans l’Europe de l’après-guerre au travers des personnalités des deux dictateurs, c’est que j’ai vraiment raté mon billet…
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« Dès que vous prononcez le mot désobéissance civile comme sujet d’étude, vous dites que notre problème est la désobéissance civile. Ce n’est pas notre problème… Notre problème est l’obéissance civile. Notre problème est le nombre de gens qui ont écouté les diktats des leaders de leurs gouvernements et qui sont allés en guerre de par le monde et des millions de gens ont été tués à cause de cette obéissance. Notre problème est dans cette scène dans « à l’ouest rien de nouveau » où les élèves marchent comme un seul homme vers leur devoir de faire la guerre. Notre problème est que les gens sont obéissants, partout dans le monde, face à la pauvreté, face à la famine, la stupidité, la guerre et la cruauté. Notre problème est que les gens obéissent et que les prisons sont pleines de petits délinquants, tandis que les grands truands gèrent le pays. C’est notre problème ».
J’ai du mal à comprendre ce remue-ménage. Rien d’extraordinaire. Sapir vient juste d’admettre un petit détail qu’il avait (en bon candide) omis jusque-là. Comment faire quoi que ce soit d’utile avec la petite bande souverainiste qui le suit religieusement? Pour obtenir des résultats, il lui faudrait une armée. Pas de bol pour lui, la seule disponible est celle de la princesse de Montretout. Il a visiblement décidé de faire avec..
« Il ne faut peut être pas aller chercher trop loin quand il s’agit d’expliquer … »
+
« La personnalité rigide aime les explications simples, et mieux encore, les explications simplistes… »
=>
Les explications simplistes sont celles que l’on ne va pas chercher trop loin.
Le nième degré de ce billet me ravit . . .
en attendant Sapir précise sa pensée . . .
avec son billet Inconséquences
Merci RV.
Il faut lire ce billet de Sapir.
Ensuite, je proposerais que chacun se demande: Qu’y a-t-il d’exact ou de juste dans ce texte?, quelle que soit sa position par rapport à Sapir et à son article initial.
S’il y a une vérité ou l’autre chez Sapir, il faut la reconnaître. La mettre en perspective sera une autre affaire. Ma référence est ici Wilhelm Reich, qui disait: Il y a toujours quelque chose de vrai dans une phrase de mon ennemi.
Et Wilhelm n’arrive pas par hasard, car le concept de « psycho-rigide » ne me paraît pas très fécond, et surtout n’est pas très incisif. Il appartient à je ne sais quelle pensée faible et mainstream, « à l’eau tiède », moderne ou post-moderne, consensuelle. À côté de « stress », « dépression », « bipolaire »…, les trois concepts et demi qui résument le pouvoir de discrimination d’aujourd’hui en la matière, soit la misère de la vulgate psychologique contemporaine.
Or les deux questions du stalinisme et du nazisme paraissent mériter amplement, sinon des conclusions, du moins des concepts corrosifs, chauds ou tranchants !
Je cours à la fin de mon raisonnement:
Ces questions de l’adoration du maître sont propres à notre qualité d’animaux de meute.
La meute est une hiérarchie, elle a son chef et ne connaît quasiment aucun couple d’égaux, car chacun est inférieur à un autre et supérieur aux suivants.
Sauf la femme du plus pauvre, qui est tout en bas de la meute humaine, nous sommes bien d’accord et nous ne l’oublions pas. – N’est-ce pas?
L’élucidation de l’adhésion au nazisme et l’élucidation de l’adhésion au stalinisme ont partie liée avec l’expérience de Milgram, dont il est ahurissant que des gouvernements qui se disent démocratiques n’aient pas fait un scandale et une cause nationale ou internationale.
Dans une démocratie un peu réelle, l’expérience de Milgram aurait dû provoquer un arrêt système, un débat absolu et envahissant, un sujet de colloques et de recherches. Mais dans l’urgence, et toutes affaires cessantes.
Ça n’a pas été fait, et plus personne n’en parle.
Or Wilhelm Reich a consacré trois cents pages à ce qu’il a appelé « La psychologie de masse du fascisme« . Et il explique, non pas la proximité du Front National et de la « russophilie » pro-Poutine, mais comment dans l’Allemagne des années 1930 les ouvriers communistes pouvaient passer quotidiennement, par centaines ou milliers, de leur parti d’origine au parti national-socialiste, sans aucun problème de conscience ou de cohérence. L’explication est finalement très simple, c’est du Milgram avant la lettre, et Wilhelm Reich a fini fou et en prison.
La misère dont nous parlons est celle de la hiérarchie et de la personnalité hiérarchique, pas celle des « psycho-rigides ». Il y a des psycho-rigides libertaires (j’en ai rencontrés), et il y a des personnalités Milgram-compatibles, adoratrices de la hiérarchie ou des aristocraties, vouées au respect des chefs et au mépris des servants, qui sont psycho-souples et adaptatives, diplomates, artistes et fantasques, etc.
Il y a toujours quelque chose de vrai dans une phrase de mon ennemi.
C’est vrai ! MLP a dit aujourd’hui qu’il faisait beau. comme quoi, avec un peu de patience, on finira toujours par découvrir les beautés insoupçonnées d’un front de libération nationale …
(c’est le genre de mécanisme qu’aime à répéter le FN : MLP dit toujours ‘quelque chose’ de vrai. Le fait qu’elle dise une chose et une autre qui n’ait rien à voir pour en déduire une troisième qui serve son propos n’a … évidemment rien à voir)
Un soliton migratoire la propulsant à son sommet divinatoire, négligeant délibérément l’euro et ses complexités abstraites qui divisent, la fille Lepen répond à Jacques Sapir en ressassant avec délectation les seuls thèmes historiques évidents du FN de son papounet honni – nationalisme et immigration – signifiant ainsi qu’elle n’a nul besoin désormais d’une alliance pour galvaniser son irrésistible ascension. Une allégeance lui suffira.
http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/29/brachay-marine-le-pen-deferlante-migratoire-front-national_n_8058282.html?utm_hp_ref=france
Fifille Lepen, pratiquante revendiquée, est chargée elle, le même jour et en parallèle, de ramener à la maison mère les clients catho-cathos un brin déstabilisés par l’excommunication de son papy chéri et l’avènement de François.
Devant une meute de journalistes porte voix subjugués par la dynamique du succès qui auréole les femmes Lepen et peut-être aussi leur blondeur glaciale , il leur suffit de reprendre le flambeau, de faire profession de foi en la nation immaculée et en l’église ancestrale pour séduire de nouvelles populations abonnées à la défiance, à l’austérité, à la précarité, au mépris élitiste, à la honte, abandonnées livrées aux deuils impossibles, à la haine de soi, des autres.
Qui peut encore nourrir l’illusion qu’une alliance spectrale des souverainistes/nationalistes français autour du seul abandon de l’euro basculera du bon côté universel de la force humaine après ces deux rappels du week end ?
Pile poil ce que je me suis dis, la baleine : tiens, la marine nationale ressort les habits du (vieux) père.
Elle n’a même plus besoin de la ripoline : un bon coup de sapir-ateur et pis v’là l’affaire dans l’viseur.
A u suivant ! (criait l’adjudant de Brel dans ses cauchemars)