Il ne faut peut être pas aller chercher trop loin quand il s’agit d’expliquer pourquoi une sympathie pour le Front National conduit à la russophilie et pourquoi la russophilie conduit à la sympathie pour le Front National.
Je n’irai pas puiser pour mon explication dans les structures familiales comme le fait l’ami Todd, mais dans les types psychologiques élémentaires, et dire deux mots vite fait de la « personnalité rigide ».
La personnalité rigide aime les explications simples, et mieux encore, les explications simplistes. Le raisonnement paranoïaque n’est pas en-dehors de son champ d’action : plus c’est simple en effet, mieux ça vaut. La personnalité rigide aime les chefs, les meneurs d’homme – sans préjugés idiots d’ailleurs : voyez
l’ascendant qu’eut Margaret Thatcher sur tout ce que le monde compta à une époque en matière de personnalités rigides.
La russophilie est l’image en miroir de l’antiaméricanisme primaire et on pourrait à la limite lui concéder là un bon point en prétendant qu’il trouve son origine dans l’antiaméricanisme raisonné, qui hait lui les guerres injustes menées par la nation en question pour assouvir sa soif d’énergie fossile, sa CIA brutale, sa NSA qui prend bien note de tout ce que je vous dis en ce moment et de la manière dont vous m’écoutez, son École de Chicago sacrifiant de bon cœur son allégeance ténue à la démocratie si
l’ultralibéralisme devait être mis en cause. Hélas, trois fois hélas, ce n’est ni l’annexion d’Hawaï, ni la guerre du Vietnam, ni le renversement de Mossadegh en Iran et d’Allende au Chili, que l’antiaméricanisme primaire déteste, et à la limite, il s’en accommoderait même très bien, non ce qu’il exècre, c’est le laisser aller, le bordel : les pieds sur la table et le ketchup giclé sur le homard.
Oui, d’accord, à une époque, les deux incarnations ultimes de la personnalité rigide : le nazisme et le communisme soviétique, ont envoyé leur peuple respectif se massacrer l’un l’autre d’enthousiasme. Les Russes ont été héroïques à Leningrad, héroïques à Stalingrad, et Berlin n’est pas tombée : Berlin a été rasée, pâté de maison après pâté de maison et pas pendant plusieurs heures : pendant plusieurs semaines. Femmes et enfants surtout, parce que des hommes, il n’en restait plus beaucoup. Les peuples sont héroïques vous savez, tous ! Pour de mauvaises comme pour de bonnes raisons. Pourquoi alors une guerre civile entre les personnalités rigides du nazisme et du communisme soviétique ? Parce que l’un et l’autre étaient hégémoniques : chacun d’eux voulait le monde entier pour lui tout seul : Lebensraum contre
« internationalisme prolétarien communiste ». Sinon ils étaient faits pour tomber un jour d’accord – d’ailleurs ils l’ont fait : le pacte Molotov-Ribbentrop de partage secret de l’Europe entre eux deux ! Mais cela n’a pas duré, la moitié n’était pas assez : ils voulaient chacun tout !
Est-ce à dire qu’il faille abandonner les personnalités rigides à leur triste sort ? Les ignorer nous dans notre campagne intrépide pour un monde meilleur ? Non, parce que nul n’est à l’abri de se transformer lui-même ou elle-même en personnalité rigide, car elle pousse sur le terreau de l’insécurité : c’est la peur qui encourage l’amour de l’explication simpliste, l’amour du Führer et du Petit père des peuples. On les aime pour la raison banale qu’on tremble !
Keynes disait qu’espérer l’unanimité, l’accord de tous sur tout, était une rêve inaccessible, mais que la minimisation du ressentiment elle, ne l’était pas. Il avait raison et c’est pourquoi notre tolérance doit devenir zéro envers l’austérité, la « compétitivité », le pacte « de responsabilité », et autres merdes qui font pousser comme herbe au printemps le ressentiment de ceux que l’on accule à l’abîme. Politiques dont le seul mérite est de satisfaire quelques individus déjà très contents d’eux-mêmes de toute façon, et qui foutent en l’air la vie des gens ordinaires, et qui les font aimer les dictateurs, parce qu’ils leur apparaissent tragiquement comme le dernier rempart contre la déchéance et la mort. Honte à ceux qui, de leur palais doré, sèment suavement la peur, par méchanceté, ou pire encore, par indifférence.
153 réponses à “Russophilie et Front National”
Bien parlé, M. Jorion, quand vous ne mettez plus de gants ça nous donne encore plus de coeur au ventre ! Merci.
Article délirant…qui veut mettre Hitler et Staline au meme niveau…. violemment Anti-Russe par ce seul fait.
Continuons à réecrire l’Histoire …..
21 juin Opération Barbarossa, les Russes attaquent Hitler, avec l’aide du regime Oustachi Croate d’Ante Pavelic ( 1 million de Serbes sont décimes à Jasenovac/75000 femmes et enfants serbes à stara Gradiska) et celui du roumain d’Antonescu (0,7 million de juifs roumains decimés) et celui Hongrois de Miklos Horthy puis Dome Sztojay decimera 0,8 Millions de juifs Hongrois
etc ….
Revenons à la réalité : c’est 26 millions de Russes, Bielorusses, Urkainiens qui sont morts par la seule/unique et DEFINITIVE faute des puissance de l’axes, dont l’ Allemagne était le leader.
Bien dit dans le ton comme sur le fond. Seulement une précision : – si trouver désastreux d’aller titiller la Russie en appâtant Ukraine, Géorgie et qui sais-je encore avec notre UE OTANolâtre – si trouver aberrant de négliger avec une telle frivolité l’indispensable lien que nous devons construire et cultiver avec la Russie, C’est être russophile…alors je suis russophile.
Il ne s’agit pas tant de Russophilie que de Poutinophilie, le grand homme providentiel qui déconne à pleins tubes et attire les foules frustrées en volant sur des oies sauvages.
Il n’y a aucune raison d’être anti-russe, mais beaucoup de raisons de se méfier du gouvernement russe et de ses idolâtres, l’amour du maitre, toujours le même problème…
Il n’y a qu’une chose dans cette affaire c’est que Poutine à joué un rôle de modération. Si jusqu’à présent nous avons évité une guerre en Ukraine et le démantèlement complet de la Syrie on le lui doit en assez grande partie. La campagne menée contre la Russie c’est celle du capitalisme mondialisé contre un pays qui, tout capitaliste qu’il soit devenu, refuse d’ouvrir ses entreprises aux capitaux étrangers et de se laisser bouffer
zelner
« Si jusqu’à présent nous avons évité une guerre en Ukraine et le démantèlement complet de la Syrie »
Ah bon, alors donc il n’y a pas de guerre en Ukraine et la Syrie n’est pas démantelée ?
Vous plaisantez ? La Syrie est en voie de décomposition avancée, les membres, jeunes et diplômés souvent, de sa population fuient le pays. Assad n’est pas loin d’Hitler qui préférait sacrifier la population plutôt que de démissionner.
La Russie, malgré ses richesses, est l’un des plus inégalitaires du monde, une centaine d’individus accapare une énorme part des richesses russes pour les mettre dans des paradis fiscaux hors de Russie.
Il y a les bons et les méchants. Eux sont les méchants, honte sur eux ! nous, nous sommes les bons.
Variante : il y a les rigides et les pas rigides. Eux sont les rigides, honte sur eux ! Nous, nous sommes les pas rigides,
Degré zéro de la pensée !
En voilà un beau raisonnement psychorigide ! Normal quand un psychorigide se sent menacé il accuse les autres de psychorigidité est est incapable de sentir une once de finesse et de rigidité. Le post de Paul n’a pas du tout le sens que vous lui donnez mais vous êtes incapable de lire la différence. Seul compte la menace que vous ressentez…confusément !
@ Maris
vous confirmez à merveille ce que je dis : les rigides (et psychorigides) d’un côté, du côté du mal, du côté de la peur. Et les autres, nous, de l’autre côté, le bon, celui de ceux qui n’ont pas peur…
Il est aus)i intéressant de voir comment les petits rigides entrainent les grands, (ou comment les grands font ce qu’il faut pour que les petits leur servent de prétexte). Je pense aux pays des Balkans au XXe siècle. Leur peur d’être bouffé par le voisin une fois que l’étreinte souple des deux empires (austro-hongrois et ottoman) tomba fit de cette mosaïque un canevas de peur, qui lui permit en 1914 d’allumer la mèche à Sarajevo, et qui fut encore bien agité (Grèce 1949&1967-1974, Conflits post-yougoslave,…).
Donc, certes la peur comme moteur, animée par les anxiogènes macronisations généralisées, mais aussi installée par l’ordonnancement des pions dans le jeu d’échec joué à distance par les uns et les autres, aux marges de l’Europe, dans l’Afrique, et chez les Euro-récalcitrants à l’occasion.
A ce niveau, la crise du moyen-Orient (Lybie-Egypte-Syrie-Daech-Yemen…) n’a pas laissé le temps d’aligner les pions à grand monde (d’où une reconnaissance par Obama de l’Iran qui lui aligne encore des pions) d’où la crise de migrants actuelle, qui n’agit qu’an ajoutant des angoisses diffuses, mais qui est une anomie géostratégique.
Comment dire aux apeurés que c’est l’exercice de la solidarité qui ramène de l’assurance et recycle la mauvaise adrénaline ?
« Comment dire aux apeurés que c’est l’exercice de la solidarité qui ramène de l’assurance et recycle la mauvaise adrénaline ? »
La pratique…
Montée du Front National en France. Personnalités rigides surfant sur la sécurité du peuple face à ses agresseurs : finance, Europe, Migrants…voisins.
Le mécanisme de peur est une des clés de voûte du changement. Il est devenu un des leviers politiques de notre civilisation (Peur des invasions barbares ?).
Nous vivons un occident pacifié dans une peur de l’autre irrationnelle faisant vendre abondamment toutes sortes de résidences sécurisées, grilles, alarmes, et leurs contrats de maintenance. C’est la peur du changement, du déclassement, du vol, du voisin, de l’étranger…justifiant tant de caméras de surveillance et de nouvelles lois sur le renseignement.
Comment en sommes nous arrivés là ? Les portes restaient ouvertes il n’y a pas si longtemps. Comment inverser ce processus sociétal ?
(J’ai été interpellé par le fait que les héros du Thalys étaient américains. Effet 11 septembre ? Hasard ? NSA ?)
L’occident n’a jamais été plus sûr, nous n’avons jamais eu autant peur en temps de paix. ?
Comment rétablir la confiance, le dialogue, la dignité, pour lutter enfin contre la peur?
Encore une révolution à accomplir.
Tout système ce dégrade avec le temps, c’est pourquoi la politique ce n’est pas en premier lieu de changer (le changement c’est maintenant, le progrès c’était hier) les choses, mais d’empêcher leurs dégradations et après seulement d’améliorer le système.
Mais il est rare que le système s’améliore sans une forte dégradation préalable, la révolution après la monarchie absolu, le socialisme après la baisse de l’espérance de vie des ouvriers par l’industrialisation, les congés payés après la crise des années 30, CNR après la collaboration, par conséquent s’il reste des humains dans un siècle, ils seront tous écolos… en voilà une bonne nouvelle.
« L’occident n’a jamais été plus sûr, nous n’avons jamais eu autant peur en temps de paix »
Oui, enfin parlez peut-être pour vous, je ne sais pas où vous vivez, mais moi ça fait presque 20 ans que je passe mon temps à me faire agresser. Quand ma juridiction passe le sien à ne pas me croire et à classer mes plaintes. Et je l’entends partout, et depuis longtemps. Donc il est facile de théoriser quand aucun chiffre ne vient vous contredire.
Je pense surtout que les forces de l’Ordre ont désormais d’autres préoccupations que de rendre service aux citoyens en les aidant à vivre ensemble. A part celles de trouver de l’argent dans leurs fonds de culotte, en court-circuitant le parlement qui crée des lois et de la délinquance inutiles. Encourageant les vrais à franchir les limites de l’acceptable. Qu’il s’agisse des grands, en col blanc, ou des petits. La psychiatrisation avec ses labos pharmaceutiques (d’1 pierre deux coups) pour tenir tout ça dans un calme très relatif.
Je le vois l’été, sur mon bord de mer, les gens en vacances essaient de sourire et sont de plus en plus gentils, désolés, s’excusent de tout, et un de ces jours de vivre… car le coeur n’y est plus. On ne les écoute plus. Ce n’est pas de la peur. Mais du désespoir.
Partout, et dans tous les corps de métiers. Quand les seuls qui vivent encore un peu de solidarité, sont ceux qui n’ont plus rien à perdre, qui vivent avec rien et apprennent à être heureux quand même. Ce qui est accessible, du coup.
Après s’être affranchis de la peur… de manquer. La vraie. Dont les medias ne parlent jamais. Et pour cause.
Les mythes entretenus de la bonne gestion de l’économie, et le maintien à tout prix dans le cadre capitaliste, que dénonce pourtant Paul Jorion mais sans le dépasser, jamais, sur lesquelles elle se base, sont la pire des violences.
Ils donnent l’illusion qu’on pourra s’en sortir autrement qu’en cessant définitivement de penser à l’avenir dans ces termes. Il vaut mieux ne faire rien d’autre que se poser des questions. Et offrir les moyens – les lois, comme les structures – aux gens de réfléchir ensembles. L’inverse de la tendance actuelle des Etats – si l’on peut encore les appeller comme ça. Au rythme où ça va…
Y répondre, et de plus dans le cadre, sera de toute façon perçu comme rigide. amho.
Si Le Pen ou Philippot parviennent à faire passer leur message, c’est aussi parce qu’ils ont réussi à construire un capital sympathie envers la population pour qu’elle se trouve ainsi plus disposée à entendre leur discours et à en adopter le point de vue. Ils paraissent crédibles puisqu’ils visent juste sur le constat que tout part à vau-l’au, même si leurs propositions ne suscitent pas encore un engouement diffus et avéré électoralement, ils argumentent avec bon sens sur les dangers et les dégâts de la politique actuelle. Face à Fabius, Moscovici et Macron, on peut être tenté par ce qu’on appelle le « populisme ». Et dans notre pays la paranoïa est sur un terrain propice avec cette fracture sociale et le mépris d’une élite occupée à se remplir les poches.
Face à la toute puissance américaine, on peut être primaire ou ne pas l’être. Snowden lui a fui son pays pour avoir lancer l’alerte rouge et il est parti au pays des soviets. On est raisonné si on discute et on est primaire si on agit. Le président Hollande qui refuse de laisser revenir l’avion du président bolivien avec peut-être à son bord le lanceur d’alerte en fuite…La russophilie dans ce pays n’est pas très partagée, on tend plus vers la russophobie, particulièrement dans les médias.Un homme à poigne peut satisfaire les rigides mais qui se satisfait d’un mou? On peut être tenté de s’appuyer sur des forces communes pour lutter contre un oppresseur même si l’on ne partage pas toutes nos idées, l’essentiel étant de se défendre, et c’est aussi ce que pense peut-être J. Sapir et son supposé révisionnisme. FN et Russie, le lien existe , et ce qui marque cette relation avec le peuple c’est le désir de force et d’indépendance. La chute de l’URSS fut terrible pour les russes mais ils ont garder une âme collective, la chute des USA ne se passerait pas dans les mêmes conditions, les gens n’auraient plus où dormir. Ce qui fait peur aujourd’hui, c’est la mondialisation, que l’on affronte seul. Devant un tel bordel, les rigides peuvent s’inquiéter. Si l’accord de tous sur tout est un rêve inaccessible, on peut chercher à l’instar de J. Sapir des points de rassemblement entre différends courant, ne soyons pas trop rigide.
Il me semble que P.J. assimile un peu vite la Russie à l’URSS et tombe ainsi dans une forme de simplisme qu’il voudrait précisément éviter.
Sa vision historique de la deuxième guerre mondiale me semble également quelque peu caricaturale.
Je cherche encore le lien avec le FN dans l’exposé.
Je vais être désagréable comme on peut l’être avec les gens qu’on a à la bonne, et qui méritent pour ça, autre chose que le silence.
Alors quasiment paragraphe par paragraphe, je vous dis.
1/ Votre logique à la 6-4-2 m’est impersonnelle. Je ne sens pas russophile pas plus que je n’ai été soviétophile, mais que la même haine par les mêmes gens se soit transférée de l’un à l’autre me questionne. J’ai le souvenir de ceux qui parlaient de la nomenklatura soviétique (la datcha de banlieue moscovite) et qui dénoncent à peine l’oligarchie en place là bas, et pas du tout la notre (elle est tellement dans le paysage qu’on est habitué).
2/ La psychologie élémentaire n’est pas d’ordinaire votre tasse de thé, et le recours à la personnalité rigide est du même tonneau que le recours au pervers narcissique cher aux forums féminins.
3/ C’est même tellement insuffisant que le secours de la paranoïa s’impose, avec le poncif de l’amour du chef, vous auriez pu ajouter du père, pour introduire le petit père des peuples…L’ascendant de Thatcher euh chez qui ? Les grévistes de l’UK ?
4/ Tout ce paragraphe baignant dans le binaire des 2 blocs qui justifiait le pavé Aragon Maurois sur les 2 géants, est hors de notre temps, et vous si sensible à déchiffrer notre époque, en êtes l’auteur.
5/ Vous prenez vos aises à témoigner de ce que fut la chute de Berlin donc du nazisme, guerre civile entre nazisme et communisme (ce n’est pas ce qui est écrit dans Mein Kampf) et comme déjà écrit sur votre blog une fois : (Dans URSS il est question de socialisme, quand bien même il est d’usage à l’ouest main stream de parler des pays communistes). Non le pacte germano soviétique n’était pas un partage de l’Europe au contraire de Yalta euh… en Crimée.
6/ Où l’on apprend que les personnalités rigides peuvent cesser de l’être ou le devenir au gré de l’insécurité-market-price. Ah bon ! Et les sondages en sont la bourse ? Où l’on comprend que l’amour (aveugle comme dab) de la sécurité peut mener à l’amour du couple cher au totalitarisme sauce Arendt.
7/ L’amour de Keynes après tout ça et ses conseils sur le ressentiment : au su de ce que vous avez déjà écrit sur les ambigüités, les demi-teintes du personnage et l’inabouti de son œuvre, vraiment pas d’autres figures pour aimer à proposer à la foultitude du blog ?
J’ignore quelles mouches (au pluriel) vous ont piqués ces jours-ci mais c’est de très loin la pire adresse lue de vous depuis 2008.
Thérapeutique proposée pour vous remettre :
Une BD : http://www.babelio.com/livres/Machado-de-Assis-LAlieniste/51459
Merci Zébu et quelques autres de me révéler le nom d’une des mouches qui a piqué Paul Jorion : la politique du Sapir. « amalgame énorme, au pire une erreur historique et politique, sans parler d’une contradiction majeure » écrit Zébu, bien, parfait. L’ennui est que j’ai usé d’à-peu-près les mêmes termes pour qualifier les argumentations jorionesques du jour.
J’ai le souvenir d’un Mélenchon pronostiquant que ça finirait un jour comme d’habitude entre le FN et le Front de Gauche. Sûr que le 20ème raconte ça. Sauf qu’à perdre le nord, les boussoles sont trompeuses, donc pas sûr qu’au 21ème celles du 20ème soient bien étalonnées. Le rouge-brun n’a été qu’un bref malentendu dissout dans la vodka elstinienne, comme l’arnaque nationale-socialiste n’a pas survécu à Röhm. Pas d’extrême-droite dont l’organisation n’ait été pensée sur le modèle efficace Bolchevik, mais à terme pour le résultat inverse, d’où les riches financeurs prêts à tout changer pour que rien ne change pour eux…
Un point me semble acquis, le droit s’impose par un rapport de forces, où la force à plusieurs visages, et une fois installé, le droit est défendu par la force à plusieurs visages.
Bonsoir,
Russophilie : amour de la Russie, de ses habitants, de sa culture
sympathie : Penchant naturel, spontané et chaleureux de quelqu’un vers une autre personne
j’ai du mal à saisir l’équivalence qui est fait entre russophilie et sympathie envers le front national . Poutinophilie peut être ?
j’adhère à 100 % au dernier paragraphe.
Isabelle Aubret – Berceuse avec paroles
Je suis aussi tombé des nues en voyant Jacques Sapir accorder un sous de crédit au FN. Tant de naïveté de sa part révèle en effet une curieuse personnalité.
Ou alors je n’ai pas tout compris, peut être qu’il faut lire Sapir au 3èm degré. (on s’allie avec le FN pour la bonne cause, tout en manœuvrant pour l’éjecter ensuite)
En tous cas, un grand merci à nos « socialistes », qui depuis 1983 et sans doute même avant, font monter cette merde pour assouvir leurs minables désirs de gloriole et de privilèges.
Relisez les posts de Jacques Sapir au lieu de vous convaincre de quelque chose que vous ne souhaitez pas entendre, lire, voir…et comprenez bien les nuances qu’il y a mises. Par ailleurs un front souverain gagnant vous le voyez avec qui?
Ne perdez pas de vue l’objectif sinon le PS ou LR seront reconduits. Alors on fait quoi pour changer?
Bien sur. Je bats ma coulpe.
C’est ça, ‘ne perdez pas de vu l’objectif’, Gagnot, continuez, tout droit et encore à droite …
C’est pas la coulpe, qu’il faut vous battre.
zebu, à quand un billet sur le thème « Propriété privée des Ressources primaires, Banque centrale indépendante et démocratie », ?
http://www.pauljorion.com/blog/2015/08/28/russophilie-et-front-national/#comment-580846
L’anti-américanisme est une notion négative, la russophilie une notion positive, qu’on peut lui préférer, mais j’ai du mal à voir en quoi elles seraient liées ou opposées. Il y a bien sûr la communication de guerre occidentale anti-russe qui impliquerait qu’on ne puisse qu’être americanophile donc russophobe ou l’inverse, sans position neutre et indépendante possible, qui permette de critiquer les deux, et pas seulement l’ennemi désigné.
Accepter le binarisme est généralement un jeu stupide, simpliste, qu’on peut peut-être dépasser ici.
Considérer la russophilie comme réaction à l’impérialisme américain serait nier la spécificité culturelle russe, effectivement niée ou méprisée en occident, comme toutes les cultures sauf bien sûr l’Hollywoodienne.
J’ai d’ailleurs été frappé en regardant de vieux documentaires par la popularité de l’anglais et de la culture US depuis le début des années 1980, qui n’existait auparavant que fort peu dans les médias, comme si dans les esprits l’anglais était devenu la norme haute, à atteindre.
Voir en Poutine une personnalité rigide parce que soucieux de conserver « l’âme russe » à l’abri du mode de pensée américain serait une grosse erreur d’appréciation. Poutine était sincèrement pro-occidental lors de son arrivée. Il ne l’est plus, comme Varoufakis était pro-Euro et pro-européen au début de son mandat mais a cessé progressivement de l’être, confronté à la réalité.
On parle de césarisme pour décrire le goût d’une partie souvent majoritaire de la population pour un « chef ayant de l’autorité », comme Charles De Gaulle en son temps, disons vers juin 1968, en France.
On doit pouvoir répartir l’intelligence d’une population sur une courbe de Gauss : une partie médiane importante, et deux flans, l’un pour les gens stupides, l’autre pour les gens qui savent réfléchir et s’exprimer.
J’ai toujours pensé que les gens stupides ne pouvaient être que conservateurs faute de pouvoir imaginer autre chose, et notamment de pouvoir s’adapter.
Pour le FN c’est autre chose. Il y a bien sûr une part importante de gens vraiment stupides mais aussi beaucoup de refus du système. Les diaboliser sous prétexte qu’ils sont stupides c’est refuser d’écouter des arguments parfois justes et pertinents.
Comme celui-ci :
Si des milliers de migrants se noient en essayant de quitter leur pays c’est peut-être parce qu’il est devenu invivable depuis qu’on l’a énergiquement déstabilisé. Donc ce serait peut-être pas mal d’arrêter de soutenir politiquement, financièrement et militairement l’Etat Islamique en Syrie, par exemple. Que ce soit directement ou en laissant faire nos amis turcs, ou du Qatar ou des USA.
Si c’est trop tard pour d’autres pays déjà détruits, il serait peut-être simplement humain de les aider au lieu de soutenir les divisions parce qu’un pays détruit est moins dangereux ou qu’il refuse un oléoduc.
On peut aussi dire que c’est de la faute des russes (les immigrants noyés), c’est stupide mais faire croire des choses stupides marche bien auprès des gens stupides. A preuve les invasions russes hebdomadaires en Ukraine, l’Otan en compte environ 50 depuis Maidan 2, sans jamais montrer de photos.
Marrant comme ce texte d’humeur de Jorion est « performatif » : il commence par » il ne faut peut-être pas aller chercher trop loin… », et propose donc une explication « simple » du type qui, à l’en croire, plaît aux …. personnalités rigides.
Question psychologie, il faudra un jour que quelqu’un qui en aura le temps explique à M. Jorion qu’il n’y comprend pas grand-chose, avec sa dévotion rationaliste et son goût pour les modèles informatiques. C’est-à-dire qu’il ignore ce qu’est la personne humaine. Voilà où peut mener une anthropologie… « rigide » et verrouillée.
Moi aussi j’ai été « soufflé » à la lecture d’un tel texte de la part de Paul Jorion. Je partage donc la plupart des réflexions critiques déjà émises, si bien que je me demande donc si notre hôte, à la manière de Socrate ne nous a pas habilement conduit à approfondir dialectiquement la prise de position inattendue de Jacques Sapir? Bravo donc, il y a réussi!
A ce propos je voudrais rappeler qu’en 2005, s’agissant de refuser par référendum que les thèses de l’ordolibéralisme soient inscrites dans une constitution européenne qui nous ligoterait, nous n’avions aucune peur à savoir que le F.N. voterait comme nous. Nous étions joyeux de nous trouver enfin rassemblés, en tant que gens certains au fond de nous d’être de la gauche non psychorigide, c.à d. non encartée au PS et au PCF. Les militants du PCF étaient nombreux aussi dans la salle, avec difficulté de s’exprimer au nom propre de leur parti ( je l’avais noté). La parole était plutôt à ATTAC et à son esprit nouveau! Par la suite toute cette gauche de gauche non rigide, consciente des mutations technologiques et des risques écologiques je ne l’ai plus retrouvée dans les réunions du Front de Gauche ( dominées numériquement par le PCF et ses sympathisants, qui bénéficient d’ un passé de groupe organisé) Sauf dans les meetings de Mélenchon, par la suite lui-même isolé, minoritaire parmi les minorités divisées des héritiers rigides de la diversité ouverte des possibles à gauche .
Le FN, je pense comme Sapir: il faut l’ignorer et combattre les thèses rigides qui courent et prospèrent dans les masses populaires et qui font son succès (que ses représentants ne méritent guère!) Résister ensemble quitte à rester minoritaires quant aux rêves? Ce qui ne veut pas dire que je donne raison aux propositions de Sapir seul!
@ arciatus 29 août 2015 à 12:25
« A ce propos, je voudrais rappeler qu’en 2005 », c’était bien un référendum, où personne ne parlait d’alliances et de ‘Front de libération nationale’ entre différents partis politiques, pour non pas répondre à une question sur un texte mais bien pour sortir de l’euro, cad définir une politique (quand on parle ‘d’alliance’, faut appeler un chat un chat).
Merci de ne pas, encore une fois, tout mélanger, bien que ce soit de mode apparemment.
1. À la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s’assit et ses disciples s’approchèrent de lui.
2. Et prenant la parole, il les enseignait :
3. Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des Cieux est à eux.
4. Heureux les doux, car ils auront la terre en partage.
5. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
6. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.
7. Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde.
8. Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.
9. Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu.
10. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des Cieux est à eux.
11. Heureux êtes-vous quand on vous insulte, que l’on vous persécutera, et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi.
12. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés
https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atitudes
Moi je traduis ce qu’ a dit Jésus par: Que la fête continue! (pour ceux qui peuvent. Les autres iront au paradis.)
D’ou la chanson des puissants et de leurs larbins: Dans la vie faut pas s’en faire, moi je ne m’en fais pas, tralalalère, tralalalalaaaa…
Lisez l’encyclique « Laudato si » par exemple ici. Vous y verrez que cet enseignement du Christ est un appel à l’action, à l’engagement en respectant la liberté de pensée et de croyance de chacun. Ces actions ont un sens.
L’American conservative et d’autres haïssent ce texte. Je le prends comme un compliment.
Relisez ensuite « Heureux les doux, …. » et les autres. Ce discours sur la montagne invite à l’action. L’encyclique « Laudato Si » est un exemple d’application de ce discours.
Je pense que ce n’est pas votre logique mais c’est une alternative aux rapports de force entre humains. C’est une sortie des conflits.
Je prends.
Proposez mieux !
Je ne peux pas accepter de tels propos.
L’Église voudrait mettre sur le dos de chacun de nous la destruction de la Terre. Non, non, et non.
Si tous, en effet, nous dégradons la Terre, nous n’avons guère de choix de faire autrement. C’est imposé par nos modes de vies, qui eux même sont imposés par le Système économique dominant, à savoir le Capitalisme des Rentiers.
Ce Système nous est imposé par une minorité de friqués qui fait tout pour le maintenir.
Je trouve indigne de vouloir faire porter le chapeau à tous, et surtout à ceux qui – en plus – en souffrent.
Mine de rien, le pape dédouane les véritables coupables qui eux peuvent continuer d’imposer leur Système économique dévastateur, que jamais elle ne dénonce, ou si peu.
Proposer mieux, je ne cesse de le faire ! :
Il s’agirait de remplacer la propriété privée des Ressources primaires, par un droit d’usage, délivré par la collectivité devenue ainsi gestionnaire de ces Ressources.
Ce qui suppose une administration conçue pour, au même titre qu’il y a des administrateurs de biens.
Mais au rythme ou vont les choses, il faudra attendre encore au moins 1000ans…
Imaginez que votre Maison soit propriété privée, par petits morceaux, de fortunés qui, par exemple, iraient dépecer son système d’isolation pour faire du profit, et au mépris de l’intérêt général de ceux qui y habitent ?
C’est ça le Capitalisme.
13. Heureux les miséreux, les exploités, les soumis, les maltraités contraints de passer leur uniques moments de conscience d’eux même que la hasard d’un univers étrange à fait naître dans le malheur pour le plaisir égoïste d’une minorité d’autres que ce même hasard a nanti… Heureux sont-ils car ils mourront enfin et ce sera leur délivrance.
La religion vous console, libre à vous.
N’en faites pas, par votre prosélytisme, un instrument pour cette minorité trop contente de ne plus avoir à lutter pour dominer… Usez-en plutôt pour enseigner le partage à cette même minorité.
Merci pour ce billet et ces commentaires… Le tout nourrira la base de données de la NSA, certes, mais nous n’avons pas peur n’est-ce pas ?
D’ailleurs, le mieux que nous puissions faire, c’est de cultiver notre capacité à dépasser les peurs. Si nous savons garder la sérénité en toutes circonstances, même dans le maelstrom d’une vie collective emportée par la folie, nous pourrons apercevoir les failles par lesquelles une action libératrice, si ténue soit-elle, serait possible… et peut-être influencer autrui, selon l’ampleur de notre « rayonnement ». C’est affaire d’hygiène psychique, elle est plus que jamais nécessaire.
Je suis un grand admirateur de Paul et plus encore de sa clarté d’expression. Il n’y a pas grand’chose avec laquelle je ne serais pas d’accord dans tout ce qu’il dit et écrit depuis 6 ans que je connais ce site. Plus précisément, je ne crois pas que l’IA soit un espoir ou une menace. Les « robots » sont sur-évalués. C’est trop tôt pour en faire tout un plat. A part ça, je signe des deux mains.
Mais là, sur ce texte, je cale. Je ne comprends pas.
La confusion, rapide et sans explication, vers le brun-rouge laisse penser que ce texte est aussi une réponse indirecte à Jacques Sapir ( voir son site, pour les mordus…)
Pour ne pas ajouter à la confusion, je précise que le combat des gens du Donbass a toute ma sympathie. Avec cette restriction: pour ce que j’en sais. Le brouillard de la guerre joue à fond… J’attends la grande déception de ce qu’aurait caché la propagande. Mais Zakarchenko semble un leader propre sur lui, genre Blaise Campaoré, pas Pol Pot. Et puis, un leader politique blessé dans un combat vital pour la petite république (Débaltsevo), ça a une autre tenue …
On est de plus en plus nombreux à vouloir changer la société
Le camps d’ en face est soudé : l’ argent et le pouvoir sont puissamment fédérateurs
Mais nous ? À peine ça démarre, et ça commence à défourailler dans tous les sens
Ça me fait comprendre pourquoi il y a peu d’ espoir
La faim peut fédérer , mais les idées ?…
Honte à cette élite qui distille la peur en s’appuyant sur le dogme du « struggle for life ». Je suis convaincu qu’elle récoltera, dans un avenir peut-être pas si lointain, ce qu’elle aura semé.
La science est une entreprise dogmatique puisqu’elle vise à l’universalité. Or elle est devenue une gigantesque industrie au service de l’élite; et, à mon avis, pas qu’en économie… Les fascismes en col blanc et en blouse blanche font bon ménage.
A propos du billet « De l’abjection à l’abjection » de Cedric Chevalier.
De nombreuses associations citoyennes viennent actuellement contacter individuellement les maires de France pour mettre à dispo des capacités d’accueil.
Cette activité citoyenne « par le bas » dépasse largement ce qui est organisé au niveau ministériel « par en haut ».
En tant que particulier, en quelques clic, vous pouvez vous aussi proposer du temps, du logement ou ce que vous pouvez pour tendre la main aux rescapés, via Lacimade etc…
Dans les Landes, je suis en contact avec l’Association Terre active qui fait du bon boulot.
Comme soviets et nazis voulaient tout, « ceux dans leurs palais dorés » comme d’ailleurs les barbus hystériques veulent aussi tout, pour eux tout seuls.
La vanité nous rend aussi dupes que sots.
http://www.poesie-francaise.fr/jean-pierre-claris-de-florian/fable-le-petit-chien.php
que le papier de Sapir passe mal, je comprends voire approuve, mais vos généralités à deux balles sont proprement sidérantes.
Sapir veut inclure le FN dans ses fantasmes ? -> tous les russophiles sont psychorigides -> poutine = staline -> cassez-vous de mon blog .
sinon tout comme Rosebud en gros.
Votre adresse mail « @radiomoscou.org » est-elle correcte, ou s’agit-il d’une plaisanterie néanmoins révélatrice ?
c’était evidemment une vanne (un clin d’oeil a vos commentaires « bien noté radio moscou » lus sur d’autres sujets ) , bonjour la « revelation » 🙂
Bonjour, Eh bien, Sapir a mis le boxon! Involontairement sans doute. J’ai toujours eu un malaise » carpe et lapin » avec lui.
Pour la réponse de l’hôte de ces lieux, Rosebud a dit l’essentiel.
Et pour « russophone » , comment dit-on « amour pour le peuple russe », pour la culture russe, pour l’apport russe à l’humanité?
Heu attendez là, si je comprends bien, je trouve normal que la Crimée ait rejoint la Russie, suite à une référendum, je suis Russophile ? Je ne trouve pas normal que les USA tire les ficelles en Ukraine depuis la « révolution », je suis Russophile ? Je trouve que Poutine, devant les attaques directes et indirectes des pays occidentaux à une réponse pleine de bon sens et de diplomatie, je suis Russophile ? Je trouve que les USA et l’UE joue un jeu très très dangereux avec l’Ukraine je suis Russophile ? Et si je suis Russophile DONC je suis d’extrême droite ?
Je pense surtout que ce raccourci sert de prétexte à ceux qui veulent, tout de suite, d’entrée, couper court à un possible « Front » contre l’UE et les Europhiles (J. Sapir a raison : il faut réunir le maximum de personnes, de l’extrême gauche à l’extrême droite, pour DETRUIRE cette Union Européenne, on est dans l’urgence, toute bonne volonté doit être la bienvenue).
Ce genre d’attaque, de raccourci, ne fonctionnera pas. Les gens sont trop las pour être dupés.
je suis tout à fait de votre avis.
Bonjour
Je découvre votre blog avec ses articles et tous ces commentaires. Quelle chance nous avons. Je n’ai décidément rien à ajouter sur l’analyse si ce n’est ce qui suit. J’ai rencontré Baruch Spinoza en 2005. Ce fut mon meilleur ami pendant des années avec d’autres comme Michel de Montaigne, Socrate, Leibnitz, Goethe, Freud aussi…. maintenant que j’ai réussi à élargir au cercle des vivants « la proximité », celle qui permet des échanges si ce n’est affectives immédiatement du moins sur notre époque … Certains mots retentissent depuis plusieurs années, il est un plus que d’autres ( ét pour cause tout est décrit dans les articles ét commentaires): l’insécurité. Je me suis longtemps demandé pourquoi Spinoza (sa « philosophie immanente ») ne trouvait pas d’écho à notre époque, pourquoi elle ne trouvait pas de relais (certes Frédéric LORDON)… comment irriguer cette philosophie de la vie au quotidien …dans tous ces aspects
Vous n’êtes pas allé M. Jorion, jusqu’à puiser pour votre explication dans les structures familiales comme le fait votre ami Emmanuel Todd… (Dommage)
Mais pourriez-vous nous en dire davantage, vous ou quelqu’un d’autre sur la paranoïa d’une personne adoptant un tel comportement rigide ?
Il serait, je pense, très intéressant ici de mieux comprendre encore l’origine du mécanisme psychique de la « personnalité rigide » qui nous menace, et plus précisément dans cette obsession pour certaines personnes de voir les choses rentrer dans l’ordre en ne pouvant s’empêcher de tout vouloir posséder pour se défendre…
J’ajoute que l’époque que nous vivons, réactive, selon moi, un certain mythe ancien *, que je vois personnellement revenir en force, curieusement comme une image en miroir entre deux autres excès symétriques que certains fanatiques cherchent à dresser l’un contre l’autre : entre les brutalités sauvages du terrorisme et les démocraties qui, selon eux, se noient dans le ketchup en se laissant aller à trop de douceurs domestiques…
* : il s’agit du mythe d’Aristée, parfaitement raconté dans un magnifique livre paru tout récemment : « L’abeille (et le) philosophe, étonnant voyage dans la ruche des sages », des frères Tavoillot. (Odile Jacob)
Holà ! ça pétille !
Je faisais allusion au billet de Paul Jorion…
Mais ça coince un max dans les commentaires. Rigide ? vous avez dit rigide ?
Pauvre Voltaire, si tu voyais dans quel état nous sommes.
Pauvre Voltaire ?
Faudrait réviser vos classieux classiques.
Voltaire parce qu’il pétille d’intelligence, qu’il était (pardon!) vif, mobile, en perpétuel mouvement. En d’autres termes pétillant. Son évocation est venue par effet immédiat suite à la lecture de ce billet, exprimé sans contrôle, avec jubilation.
Mais je loue votre don d’observation.
Je peux ajouter que dans des moments de bascules comme ces temps que nous vivons tout se complexifie et beaucoup de gens sont emportés par l’histoire (et je souhaite rester au seul niveau des idées, sans devoir évoquer les destinés physiques mais qui vont avec…) emportés comme des fétus de paille par des déferlantes pour se retrouver sur des rivages inhospitaliers et inconnus. On a évoqué l’Ukraine à plusieurs reprises, voilà un pays qui est vraiment mal placé qui fut sous l’emprise de deux aimants et ballotés au gré de ces deux courants. Stephan Bandera par exemple.
Cela va recommencé, pareillement et autrement.
Je compléterais bien volontiers et avec malice votre dernière phrase de la manière suivante :
« Honte à ceux qui, de leur palais doré, sèment suavement la peur, par méchanceté, ou pire encore, par indifférence mais plus certainement pour maintenir leur prérogatives oligarchiques dans leur besoins de pouvoir addictifs…..
Ben, M. Jorion, que se passe t’il ?
Ca s’appelle un coup de sapirette. C’est dangereux ça les coups de sapirette et surtout ça fout tout en boules
Paul est il entré en chambre d’appel avant sa course, à la pesée avant son combat ?
Ou est ce un brutal lâché de pression au dessus de l’enveloppe du réacteur ?
Je ne pense pas qu’il faille ergoter sur des détails historiques (qui n’en sont certes pas) qui altèrent peut être la construction de ce billet. Ce que j’en retiens et qui me plait c’est sa conclusion.
Et la question qui me préoccupe en lisant le blog en ce moment c’est : Comment va se comporter notre champion durant le marathon médiatique qui l’attend suite à la sortie de son bouquin ? Aura t il quelques occasions de resservir ce propos lors de ses interventions ? A commencer par demain sur France Inter.
Parce que des personnalités rigides avec des idées simples Paul, vous allez en croiser un paquet. Des qui aiment les chefs, des qui veulent faire peur …
Je comprends que de temps en temps on puisse attraper ces coups de sang et qu’on en vienne à appeler une merde une merde. Mais attention dans vos futures confrontations à la novlangue des plateaux tv et radio à ne pas exploser en plein vol.
Je parle ici à un porte parole et si je peux exprimer un souhait c’est celui de vous voir placer quelques traits qui permettraient de contribuer à réveiller quelques consciences. Pourquoi d’ailleurs ne pas lancer des cahiers de doléance médiatiques sur le blog ? On pourrait transmettre les idées, phrases clés, éclairages que l’on souhaiterait voir évoquer …
Pour moi celle du jour, au hasard : revenir sur la disparition du travail.
Ou demander à Mme V. P. ou aux autres comment ils peuvent continuer à gloser sur la courbe du chômage sachant qu’il faut 1,5 % de croissance pour commencer à le réduire, combien de temps sans croissance on met pour le ramener à ne serait ce qu’un million et permettre à une bonne grosse partie de la société de ne pas flipper pour son avenir à deux ou trois ans. Insoluble dans l’état actuel du fonctionnement du système.
La période me semble propice à l’apparition de nouveaux paradigmes, une illustration c’est cette popularité en forte hausse de nouveaux leaders progressistes au coeur même de la grosse machine au Royaume Uni ou mêmes aux USA.
Je me permets donc de vous adresser Paul tout mon soutien pour cette reprise médiatique.
Bon courage et continuez.
Alors, dans ces conditions, je dirais que l’Obamaphilie conduit à aimer les actions de la CIA en Ukraine.
Vous trouvez pas qu’il y a un air de ressemblance entre les deux rapports… idiots?