Comment reconstruire la réflexion économique après la crise de 2007 et la débâcle d’une « science » aux ordres de la finance ? En quoi la lecture de Keynes peut-elle nous y aider ? ===================================
Keynes affirmait que dans leurs réflexions portant sur l’économie, les hommes et les femmes des temps futurs trouveraient en Silvio Gesell (1862 – 1930), l’anarchiste allemand promoteur de la monnaie « fondante », un point de départ plus fécond que chez Karl Marx (1818 – 1883), ce qui ne signifiait pas pour autant qu’il cautionnait les conclusions auxquelles Gesell était parvenu : il en souligna d’ailleurs les faiblesses à ses yeux dans sa Théorie générale de 1936. Nous qui sommes les hommes et les femmes des temps futurs auxquels pensait Keynes, trouvons de la même manière chez lui un excellent point de départ, sans qu’il faille pourtant, et semblablement, s’abstenir de relever au passage les insuffisances de son œuvre, faiblesses de plus en plus criantes d’ailleurs depuis que son décès en avril 1946 mit un point final à ses efforts constants de faire de chacun de ses textes, une version améliorée de ceux qui le précédaient.
Mon but avec le présent livre, c’est de compléter pour les temps qui sont les nôtres l’œuvre de Keynes sur certains points, de découvrir les endroits où il existe en son sein des erreurs flagrantes et m’efforcer de les corriger, examiner aussi les questions-clé sur lesquelles il ne s’est pas prononcé, qu’il s’agisse de problèmes déjà présents à son époque mais qu’il avait choisi d’ignorer, ou de questions qui ne sont apparues que plus tard, et compléter dans ces cas-là de la manière qui convient – dans la mesure de mes moyens bien entendu.
@Mango Cette série est née sous l’impulsion d’impératifs simples et quelque peu baroques que n’auraient pas forcément appréciés les adeptes…