Un lac est mort par amour, par Olivier Hofman

Billet invité.

Depuis près de 10 ans, une histoire, découverte lors d’une émission de la télévision belge francophone – Le jardin extraordinaire -, me donne à penser en dehors des schémas classiques, trop classiques, que je nous soupçonne de mettre en place afin de pouvoir dire notre « prise de conscience ». Cette histoire, la voici.

Nous sommes quelque part en Asie, au cœur d’une vallée bordée de montagnes dont les cimes sont recouvertes de neiges dont nous avons dit peut-être un peu vite qu’elles y sont éternelles. Au sein de cette vallée, un lac qui périodiquement accueille pour un moment des flamants gris venus s’y reposer lors de leur migration. Non loin de ce lac, un monastère bouddhiste. Un jour, un moine ému par le sort de quelques oiseaux, trop vieux et trop jeunes, malades et blessés, abandonnés par leurs semblables poussés par leur instinct. Ce moine entreprit de soigner et nourrir les oiseaux restés sur le lac. Il le fit si bien que ces oiseaux purent retrouver les leurs. Certains repartirent, d’autres restèrent. Etre nourri et soigné en cas de pépin, que demander de mieux ? Restèrent également des oiseaux qui auraient pu partir mais préférèrent partager le confort des trop jeunes et vieux, des malades et blessés. Si bien que plusieurs moines se mirent à leur prodiguer des soins. Et, à nouveau, ceux-ci réussirent. Et ils réussirent si bien que des flamants gris virent le jour là où jamais un des leurs n’était né. Cette belle réussite n’eut qu’un temps. Le lac n’avait jamais connu de population à demeure. Il ne put le supporter, vidé de ce qu’il contenait par un nombre élevé de flamants dont les fientes firent périr également la végétation alentour. Les flamants qui avaient perdu leur instinct, les trop vieux et trop jeunes, les malades et blessés périrent. Le monastère ferma ses portes.

Contrairement à nos récits classiques, il n’est ici ni sciences, ni capitalisme, ni volonté d’enrichissement, ni je-m’en-foutisme, à avoir participé à semer la mort. Ce n’est pas le genre d’histoire que nous apprécions. Vide de ce qui symboliserait une toute-puissance humaine non maîtrisée et/ou prise par nos « démons » – pas même ceux qui dans diverses cultures peuvent jouer un rôle positif -, elle ne fait que nous renvoyer à nous-mêmes. Ici, pas d’artifice afin de « penser », ou plutôt réfléchir tel un miroir et propager ce que nous nommons « notre conscience », « la raison » et autres déguisements de l’ego. Et il semble que les animaux hors humanité eux-mêmes aient perdu la noblesse que nous leur prêtons face au confort offert par des moines bouddhistes que l’Occident revêt si souvent de ce dont il ne serait capable, une autre marque de l’ego qui triomphe à travers nos incapacités supposées (pas de prise de risques, pas besoin de penser et nous transformer…).

Si cette histoire me donne à penser depuis quelques années, j’hésite à écrire ici ce que j’en ai retiré. Non que lecteurs et lectrices de ce blog ne sauraient l’apprécier, tant des propositions de notre hôte Paul que les commentaires qu’elles suscitent ne permettent pas de penser cela. Non, c’est que l’écriture est bien trop limitée pour dire cela. Je lui préfère la parole qui exige des échanges et, avant ceux-ci, une reconnaissance mutuelle qui passe par tout ce qui l’accompagne : nos silences, le ton que nous utilisons, le rythme que nous empruntons, des yeux, des mains, des attitudes qui parlent également. La difficulté n’est pas de trouver des solutions mais de les imbriquer et de nous reconnaître en tant qu’humains, en tant qu’être vivants, en tant que « choses » de l’univers, un univers dont le « u » minuscule suppose, et depuis des siècles, qu’il pourrait en être plusieurs, au contraire de la Terre qui nous donna la vie et participa avec toutes ses créatures et choses à nous façonner. S’il nous faut aujourd’hui faire un grand saut, n’ayons crainte et soyons sûrs que nous la retrouverons sous nos pieds.

Prenons soin de Nous, un-e à un-e et ensemble, humain-e-s, faune et flore, nuages, vents, montagnes, …

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58 réponses à “Un lac est mort par amour, par Olivier Hofman”

  1. Avatar de Ar c'hazh du
    Ar c’hazh du

    Le lac détruit, une fois les oiseaux morts et les moines partis, a toute les chances de redonner de la vie. Sera-ce un nouveau lac, une tourbière, une forêt secondaire ? Laissons le temps au temps et la « nature », sans l’homme, en « décidera » par le jeux des procédés physico-chimiques dont elle use depuis le big-bang.

    Et nous ? Rien d’autre qu’une prétention à la toute-puissance au nom d’une conscience de soi. Devenons enfin une espèce humble et nous grandirons ; restons dans l’Hubris et nous périrons. Dans l’un ou l’autre cas, la planète restera et guérira.

    Mais est-il bien sage de laisser ce choix aux plus orgueilleux d’entre nous ?

  2. Avatar de G L
    G L

    Dix ans c’est peut-être un peu court mais il serait surprenant que ce lac ne voie pas la vie revenir.

    Pour ce qui est des bêtises qui nous sont habituelles depuis quelques millénaires il y a des limites qu’il ne faudrait pas dépasser. Nous agissons de plus en plus fort et de plus en plus vite et n’epargnons aucun endroit de la planète sans pourtant être capables de distinguer les inconvénients acceptables, les catastrophes réparables et celles qui seront définitives.

  3. Avatar de Chantal
    Chantal

    La difficulté n’est pas de trouver des solutions mais de les imbriquer 

    La difficulté est, je pense, de trouver des solutions qui s’appuient sur une approche holistique ou globale. Ces solutions-là  s’imbriquent dans les éléments du tout pour le faire évoluer vers un autre équilibre, espéré meilleur mais sans aucune certitude.

    Quant à l’amour, il est certain que son excès tue tout autant que son manque.

    In medio virtus

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      Reste à trouver la « virtus » qui donne  le bon « medius » ,  ce fameux doigt le plus long , qui n’est pas pourtant celui qui montre la lune !

      Mais c’est le même doigt qui , en se faisant d’honneur , devient beaucoup plus contestable ( bien que d’origine incertaine).

      C’est pourquoi je préfère mon petit doigt , celui qui me dit des choses que tout le monde ne sait pas .

       

      1. Avatar de Chantal
        Chantal

        Que vous dit-il donc votre petit doigt à propos de la « vertu » que nous ne sachions pas ? Car c’est là l’essentiel du propos : montrer la lune en faisant oublier le doigt.

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Il me dit ce que me dit la lune changeante , étrange ,inattendue, …féminine :

        « tu seras toujours surpris  »

        Ni mon petit doigt , ni la lune, ne sont vraiment opérationnels  !

         

  4. Avatar de Piotr
    Piotr

    Un blog belge  (mais pas que) ,qui nous raconte une triste histoire de flamants .Je suggère de nous consoler avec une bière d’abbaye,encore une histoire de moines, me direz vous.

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      D’accord ! Wallons nous ?

      1. Avatar de Learch

        Une histoire de flamants pas rose.

        (fallait bien que quelqu’un la fasse :o)

  5. Avatar de Philippe Soubeyrand
    Philippe Soubeyrand

    Bonjour monsieur Hofman.

    Votre billet sous-entend que l’amour de ces moines envers ces animaux abandonnés serait responsable de la mort de ce lac…

    Si nous généralisons ce qui est écrit ici à toutes les espèces vivantes sur Terre, notre monde ne tournerait plus rond depuis longtemps et tout aurait été plié 5000, voire 10000 ans BC…

    Pourquoi ? Simplement parce que les émotions animales simples sont aujourd’hui admises par la communauté scientifique et qu’un débat a bien lieu concernant les émotions plus complexes :
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/oui-il-y-a-une-biologie-des-sentiments_489407.html

    Aussi, si ces moines ont bien agit par amour, alors pourquoi diable ces flamants gris, qui vraisemblablement agissent eux aussi par amour (un amour grégaire), n’avaient-ils pas provoqué eux-mêmes la mort de ce lac, et ceci bien avant l’intervention de ces moines bouddhistes ?

    La réponse à cette question n’est pas intuitive, car la réputation/rumeur de la sagesse de ces moines les devance à un point tel, que notre perception à leur égard s’en retrouve forcément déformée… En effet, l’écosystème au sein duquel ces moines évoluent, n’est plus la nature depuis longtemps. Ils forment un tout au sein de ce monastère qu’ils ont eux-mêmes érigé, et qui n’est en rien compatible avec l’écosystème qui l’entoure, et dont ce lac et ces flamants gris font partie intégrante.

    Paradoxalement, ce qui fait donc défaut chez ces moines, c’est bel et bien cette sagesse naturelle que l’on retrouve au sein de tout organisme vivant. C’est bien cette sagesse, ou plus exactement cette sobriété (ce moteur de la raison), qui leur fait ici cruellement défaut. Seule la raison leur aurait permis d’inhiber ce sentiment d’amour pour ces animaux fragilisés et abandonnés.

    Il en aurait sans doute été autrement pour ce lac si ces moines bouddhistes avaient pu laisser leur place à des spartiates venus de Grèce qui, bien qu’ils ne soient pas dépourvus d’amour, avaient pour habitude d’abandonner systématiquement les plus fragilisés d’entre eux…

    … à méditer.

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      Et pourtant ça n’est pas sans raison qu’Athènes a pris le pas sr Sparte .

    2. Avatar de Hofman Olivier
      Hofman Olivier

      Bonjour Monsieur Soubeyrand,

      Le titre de mon billet n’est certainement pas celui qui conviendrait. Par amour, par bonté, par charité, … ? Je pense que  l’invention de l’écriture participe à la catastrophe. Ne fut-elle pas, hypothèse, inventée en lien avec le besoin de comptabilité et de gestion ?

      J’ai un peu de mal avec le fait que les moines et leur monastère ne feraient pas partie de « la nature ».

      Prenez soin de vous.

       

      1. Avatar de Hofman Olivier
        Hofman Olivier

        N’étant pas seul, j’ai survolé le lien que vous nous proposez (merci !).

        Il me semble que les émotions sont crées dans ce cerveau que nous oublions volontiers et qui va de notre bouche à notre anus. Il compte autant de neurones que le cerveau d’un chien. D’où, effectivement, la nécessité d’une représentation du corps afin de « traduire » ces émotions en sentiments.

        La connaissance de ce cerveau me semble ancestrale. En Afrique, mais où – je ne sais plus -, un dire propose que « les parents doivent mettre quelque chose de dur dans le ventre de l’enfant afin qu’il ne parle pas avec celui-ci ». Voir à ce sujet « La damnation de Freud« 

      2. Avatar de arciatus
        arciatus

        « le fait que les moines et leur monastère ne feraient pas partie de « la nature » Cette question est essentielle. On ne saurait à mon avis mieux prendre conscience de ce fait qu’en lisant les textes d’Augustin Berque ou en écoutant ses conférences  assez reprises sur la Toile en vidéo.  Ou mieux encore ses livres.  Pensez , en amorce, que le monastère est un jardin ( une  nature culturalisée, paysagée), un ermitage  isolé dans  la montagne, comme la ville traditionnelle était un monde clos par une muraille et des portes sur la nature au dehors  , et aussi pouvait en Extrême Orient comporter un jardin intérieur ( le dehors au dedans, mais comme image humanisée  du cosmos ») La nature autour de la ville ( la chora dont parlait Platon) allait par transition ( régie par Artémis) vers la nature sauvage. Actuellement la nature en tant que telle n’existe plus elle a été totalement dénaturée, par diffusion dans le rurbain goudronné et bétonné de l’urbain dans le rural et du rural dans la montagne , le  tout paysagé artificiellement. A. Berque  cite dans son livre » Histoire de l’habitat idéal » cette publicité pour un 4×4: « Vous aimez la nature, prouvez-le lui » (avec notre modèle de technologie)  : « Mon 4×4  manifestera , Boulevard St Germain, que  j’aime la nature  » traduit  Berque.

        Maintenant reconsidérons  l’amour des moines pour les flamands gris…

      3. Avatar de Hofman Olivier
        Hofman Olivier

        Arciatus, je vous suis. Mais il n’en reste pas moins que l’être humain fait partie de la nature. Comme question essentielle, nous pouvons aussi penser que nous considérer « hors nature » participe à ce que Isabelle Stengers nomme « l’intrusion de Gaïa ». S’il y a intrusion, c’est parce que nous pensons L’avoir dominée et nous en être extraits.

        Dans ma commune, Enghien (Bel), est un monument unique au monde, le 7 étoiles. Ce lieu est le seul endroit du parc où l’être humain peut se trouver au centre d’une pièce d’eau et d’un jardin. Le centre de ce monument reproduit exactement le jardin qui l’entoure. Il ne s’arrête pas à la seule nature hors humanité que nous considérons mais, comme son nom l’indique, établit également un lien avec les étoiles. Cette perception est ancestrale. Le monument en question est à la fois un témoignage, y compris dans sa conception qui reprend cycle solaire et lunaire ainsi que leur combinaison, un calendrier et un calculateur.

        Pas très loin de chez moi, le fameux parc « Pairi Daiza » ou « jardin clos » (que j’apprécie beaucoup moins, tourné avant tout, selon moi, vers le « greenwashing »).

      4. Avatar de BasicRabbit

        Je suis content de voir que l’on commence à parler « scientifiquement » d’un autre cerveau « allant de la bouche à l’anus » car, dans ses modèles de biologie théorique remontant à 40 ans (déjà!), René Thom a prévu, à côté du cerveau « classique » qu’il qualifie de prédateur car localisé près de la bouche, un cerveau proie localisé le long de la moëlle épinière (je me demande à quoi ressemblerait un test de QI de ce deuxième cerveau!).

        Dans cet ordre d’idées Thom considère, toujours d’après ses modèles théoriques, que nous avons deux consciences, une conscience externe « motrice » qui nous rend conscients de nos mouvements relatifs par rapport à ceux de l’environnement et une conscience interne, essentiellement affective et cénesthésique.

      5. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        une conscience externe « motrice » qui nous rend conscients de nos mouvements relatifs par rapport à ceux de l’environnement et une conscience interne, essentiellement affective et cénesthésique.

        Ce qui correspond à l’image que l’on veut donner de soi, et à ce que nous sommes, qui est généralement caché.

        Les plus malins font clairement le distinguo entre leurs  2 « moi »,  alors que les innocents ne font pas de différence.

        Certains mélangent un peu les 2, ce qui peut être cocasse.

    3. Avatar de baleine
      baleine

      Il en aurait sans doute été autrement pour ce lac si ces moines bouddhistes avaient pu laisser leur place à des spartiates venus de Grèce qui, bien qu’ils ne soient pas dépourvus d’amour, avaient pour habitude d’abandonner systématiquement les plus fragilisés d’entre eux

      Milgram : soumission à l’autorité et la perversité.

      Schäuble n’est pas dépourvu d’amour non plus. La preuve ? Il aime son chien.

       

      1. Avatar de Philippe Soubeyrand

        C’était bien Athènes l’expansionniste et non Sparte ?

        moines bouddhistes vs flamants gris

        athéniens vs spartiates

        dinosaures…

        http://www.pauljorion.com/blog/2015/08/04/sommes-nous-vraiment-plus-malins-que-les-dinosaures-ou-comment-ne-pas-devenir-prematurement-une-espece-fossile-par-cedric-chevalier/

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Schäuble , comme Platon ( et parfois Attali en dépit de son amour affiché de la démocratie) aurait sans doute préféré Sparte à Athènes , mais on peut rêver qu’aujourd’hui Isonomie , Démocratie et Force ( chère à Montesquieu comme la Loi ) s’opposent au Pouvoir du seul Capital .

        Un peu d’histoire , même si l’article est parfois un peu partisan :

        http://sos.philosophie.free.fr/antique.htm

         

      3. Avatar de Learch

        Nous n’aimons pas Schäuble car nous ne sommes pas allemands. Il défend merveilleusement bien leur intérêts.

        Je trouve que c’est un ministre des finances très intelligent. Il est le seul à avoir fait en sorte que son pays tire parti de cette stupidité d’Union Européenne. Tous les autres se sont enfoncés dans la mouise. Après on peut discuter des méthodes, mais comme disait Papa Charlot « Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Il n’y a que ces français naïfs et rêveurs pour avoir cru à je ne sais quelle fable sur la solidarité et l’union…

        Si on l’avait écouté à propos de la Grèce, son plan de sortie n’était pas pire que ce qui est infligé actuellement au pays de Socrate.

        Donc : Meine Hinsicht Minister Schäuble.

    4. Avatar de chauvet
      chauvet

      Histoire zen :

      Le maître se promène dans le potager en compagnie de trois disciples après une longue séance de méditation, quand tout à coup, le plus jeune se dirige vers les salades, et écrase sous sa semelle une limace. Le deuxième disciple, sourcils froncés lui dit :

      « Tu as eu tort d’écraser cette limace, car quand bien même il s’agit d’un animal très primaire, c’est néanmoins une forme de vie, et la vie est sacrée et doit donc être respectée.  »

      et se tournant vers le maître :  » N’est-ce pas maître ?  »

      et le maître lui répond :  » Oui, tu as raison.  »

      Le premier disciple, réagissant avec verdeur, lui rétorque :

       » Sans doute cette limace est respectable, mais elle mange nos salades, et ces salades sont notre seule source d’alimentation en cette saison. J’ai donc bien agit en défendant une vie plus évoluée que celle de cette limace : la notre.  »

      et se tournant vers le maître :  » N’est-ce pas maître ?  »

      et le maître lui répond :  » Oui, tu as raison.  »

      Intervient alors le troisième disciple, plus mûr et plus avancé dans l’étude des processus mentaux :

      « Mais maître, le deuxième disciple vous a dit une chose, et vous lui avez répondu qu’il avait raison. Puis le premier disciple vous a dit le contraire, et vous lui avez aussi dit qu’il avait raison. Or on ne peut pas donner raison à une chose et en même temps à son contraire !? »

      et le maître lui répondit :  » Oui, tu as raison. « 

  6. Avatar de Michel

    Sur un plan strictement rationnel, cette petite histoire montre que l’approche systémique – écologique – n’est pas si évidente que ça…

    Parce que l’écologie est AUSSI une question rationnelle…

  7. Avatar de CHAPONIK
    CHAPONIK

    Je crois plutôt que ces moines n’avaient pas bien compris le bouddhisme (apprendre à être un esprit libre de toute erreur ou illusion… entre autres) ou alors ils ont eu un bien mauvais professeur….

    1. Avatar de Hofman Olivier
      Hofman Olivier

      C’est aussi ce que je pense. Il est une histoire ou conte bouddhiste en laquelle, peut-être ma mémoire me fait-elle défaut, un bouddha intervient pour sauver une colombe des serres d’un aigle. Celui-ci lui dit alors qu’il vient de mettre ses petits en danger car la chasse l’a épuisé et il ne pourra plus chasser pour les nourrir. Le bouddha propose alors de compenser cette perte en tranchant dans sa chaire. Une balance apparaît et penche inexorablement en faveur de l’aigle… Que les connaisseurs du Bouddhisme m’excusent de mon manque de connaissances.

  8. Avatar de Jacques
    Jacques

    L’enfer est pavé de bonnes intentions

    1. Avatar de Lucas
      Lucas

      +1
      Et je dirais même plus, le paradis, de mauvaises.

      Cette histoire est une preuve que même dans sa bonté (faussement bouddhiste), l’ignorance de l’homme est implacable et peut causer du tort (ou influer sur la nature, mais sans aucun vrai contrôle).
      Ce qui est normal, non ?

      1. Avatar de chauvet
        chauvet

        Histoire zen : les 3 vieillards
        Une femme arrosait son jardin quand tout à coup,
        elle vit trois vieillards paraissant remplis d’expérience de la vie.
        Elle ne les connaissaient pas, mais leur dit :
        «Je ne vous connais pas, mais vous devez avoir faim.
        S’il vous plaît, entrez chez moi pour manger un morceau».
        Ils lui demandèrent : «Votre mari est il à la maison ?»
        «Non, il n’y est pas» répondit-elle.
        «Alors nous ne pouvons pas entrer» lui dirent-ils.
        Quand arrive enfin le mari, elle lui fait état de la situation.
        «Alors, qu’ils entrent maintenant puisque je suis arrivé !»
        La femme sortit pour inviter les vieillards de nouveau à sa table.
        Ils étaient encore là.
        «Nous ne pouvons pas entrer ensemble» répliquèrent les petits vieux.
        La femme toute étonnée leur demanda pourquoi.
        L’un des trois s’avança donc pour lui expliquer en commençant par se désigner.
        «Je suis la Richesse» dit-il.
        Puis, lui présenta le second qui est Bonheur.
        Et enfin le dernier qui est Amour.
        «Maintenant, lui dirent-ils,
        retourne pour choisir avec ton mari
        lequel de nous trois devra entrer et dîner avec vous».
        La femme raconte alors à son mari
        ce que les vieux viennent de lui dire.
        L’époux s’éclate de contentement et dit :
        «Que de chance avons-nous.
        Que vienne la Richesse,
        ainsi nous aurons tout ce que nous voulons».
        Son épouse pourtant n’était pas de cet avis :
        «Et pourquoi pas Bonheur de préférence ?»
        La fille qui dans un coin écoutait, arriva en courant.
        «Ne serait-il pas mieux d’inviter l’Amour ?
        Notre foyer serait toujours rempli d’Amour.»
        «Écoutons ce que dit notre fille», dit le mari à sa femme.
        «Va au dehors et invite l’Amour à entrer chez nous».
        La femme sortit et demanda :
        «Lequel de vous est Amour ?»
        Qu’il vienne et dîne avec nous.
        Amour commençait donc à s’avancer
        en direction de la maison.
        Quand les deux autres se mirent à le suivre.
        Surprise, la dame demanda à Richesse et Bonheur :
        «Je n’ai invité qu’Amour. Pourquoi venez vous aussi ?»
        Les vieux répondirent ensemble :
        «Si tu avais invité Richesse ou Bonheur,
        les 2 autres seraient restés dehors,
        mais maintenant que tu as invité l’Amour…
        partout où va l’amour, nous devons y aller avec lui.
        N’importe où, où il y a de l’Amour il y aura aussi la Richesse et le Bonheur. »

      2. Avatar de Lucas
        Lucas

        Oh c’est chouette comme histoire, c’est zen.

  9. Avatar de juannessy
    juannessy

    Entre principe de précaution ( prudentia ) et risque outrancier ( l’Hybris) , quelle fin pour justifier la position de l’aiguille de la balance ?

    L’expérience des échecs passés ( l’inventaire du passé) ? Ce qui nous réunit .

    L’inventaire des échecs , handicaps et agressions présents ? Ce qui nous sépare .

    L’inventaire et la pulsion de vie du futur ? Ce qui nous met en mouvement .

    Le refuge hypocrite ,ou au contraire lumineux et salvateur ,du hors temps et de l’inouï ? Ce qui nous sort de nous mêmes et de notre état de simples choses .

    Le lac et ce qui l’habite n’ont de sens que si les quatre temps sont en symbiose .

     

    1. Avatar de G L
      G L

      L’expérience des échecs passés ?

      Maintenant nous allons si vite et si fort que nous n’arrivons plus à tenir compte de nos échecs alors qu’il y a seulement quelques milliers d’années nous n’avions qu’une influence négligeable (c’est clair pour la periode qui a précédé l’industrie, encore plus clair pour celle qui a précédé l’agriculture.)

      Nous avons d’enormes difficultés à saisir les ordres de grandeur, comme on peut le vérifier tous les jours en lisant le journal.

  10. Avatar de Agnès
    Agnès

    Les lois de la nature sont un équilibre entre vie et mort. Elles impliquent que les être trop vieux, trop malades, les jeunes trop faibles pour survivre soient abandonnés à leur sort. Et deviennent proie pour les prédateurs qui sont aussi capables d’amour : ils chassent pour nourrir leurs petits. Ils doivent manger pour vivre. Mais qui a pitié du prédateur affamé?

    On connait des cas d’adoption chez les primates – chimpanzés et gorilles. On a relevé des traces d’empathie dès les Néandertaliens, et chez les premiers sapiens : infirmes qui n’ont du leur survie qu’aux attentions des leurs.

    L’empathie, présente davantage chez certains individus que chez d’autres, ou parfois très sélective, nous incite à la compassion envers les fragiles et les abandonnés, et ainsi à interférer avec les lois de la nature. Avant les progrès de la médecine, les nouveaux-nés mouraient, leurs mères mouraient en couches, les enfants mouraient en bas âge, par milliers. L’humanité s’est ainsi maintenue durant des millénaires sous le million d’individus, l’espérance de vie ne dépassait pas 40, 45 ans. L’amour, l’empathie et la compassion ont sous-tendu ces progrès, au moins pour une part. L’effet secondaire est ce monde surpeuplé, ingérable. Mais qui est prêt à laisser mourir ses proches, ses enfants, ou sa jeune épouse « parce que c’est la vie, parce que c’est naturel »?

    Serait-ce notre collective soif de vie qui nous pousse collectivement à la mort? Ou bêtement notre incapacité à prévoir et à gérer les conséquences imprévues de nos « bonnes actions »?

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Ou bêtement notre incapacité à prévoir et à gérer.

      Inutile de préciser un objet particulier, c’est vrai pour tout.

      Excepté l’enrichissement sans fin des plus riches, rien d’autre n’a jamais été pensé.

    2. Avatar de Hofman Olivier
      Hofman Olivier

      Sous l’Ancien Régime, des inondations récurrentes provoquèrent des épidémies de dysenteries qui causèrent nombre de mort. On pense aujourd’hui que ce qui préserva une partie de la population de celles-ci n’est autre qu’un gène responsable d’une forme de mucoviscidose. Les « lois de la nature » ne sont pas linéaires.

      Lorsque Huxley a écrit « Le meilleur des mondes », la population était déjà considérée comme trop importante par beaucoup et rendant le monde ingérable. C’était il y a près d’un siècle et la population a au-moins triplé depuis. Selon la FAO, l’agriculture « bio » pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains. Si le nombre peut avoir de l’importance, nos pratiques n’en ont pas moins : la vitesse de nos rapports ou manger de la viande par exemple.

      1. Avatar de Agnès
        Agnès

        Si le nombre peut avoir de l’importance, nos pratiques n’en ont pas moins

         

        Certainement. La réduction du gaspillage alimentaire par exemple, une distribution plus équilibrée des ressources, une meilleure utilisation des terres arables, permettraient de nourrir bien davantage de gens. La terre peut nourrir 7 milliard d’habitants, et plus. C’est la gestion de ces facteurs, soumise à l’avidité des uns et à l’inconscience des autres qui ne le permettent pas.

      2. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        La plupart des modèles de prospectives agronomiques tournent à l’horizon 2050

        Selon les modèles et les hypothèses retenues on peut dire tout et son contraire (étonnant non ?)

        Espérons que le scénario ne virera pas à un monde du type « Soleil Vert »

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_vert_%28film%29

    3. Avatar de baleine
      baleine

      «Oui, il y a une biologie des sentiments»
      07/06/2004. C’est ce que vous appelez le «sentiment», qu’il faut donc distinguer de la simple émotion. Peut-on dire que le sentiment est la perception de l’émotion?
      Absolument. Mais c’est aussi la perception de la cause de cette émotion. Lorsque nous éprouvons de la tristesse, nous la percevons physiquement, mais nous avons aussi conscience de ce qui l’a suscitée: une mauvaise nouvelle, la perte d’un objet, la disparition d’un être cher. Les émotions sont des manifestations visibles ou détectables dans le corps (par dosage d’hormones ou par enregistrement des ondes); les sentiments, eux, sont des images mentales, donc cachées? Ce sont en quelque sorte des idées du corps, la conscience d’un certain état du corps lorsque celui-ci est perturbé par un processus émotionnel. Les deux – émotion et sentiment – sont intimement liés, et nous avons tendance à les confondre. Toutes les émotions peuvent devenir des sentiments à partir du moment où nous établissons cette relation de cause à effet entre les transformations de notre corps et ce qui les a suscitées. 
      https://www.youtube.com/watch?v=6h_fXcrHng4

      A-t-on identifié, dans nos cerveaux, des zones qui correspondraient à ces fameux sentiments?
      Grâce aux caméras à positrons, on peut visualiser les zones actives du cerveau à certains moments. On a découvert par exemple que l’amygdale (pas celle de la gorge, celle du cerveau) est liée au déclenchement de la peur et de la colère. Si vous vous trouvez nez à nez avec un ours, votre cortex visuel va envoyer des signaux à l’amygdale, qui déclenche la réaction de peur. Nous avons mené diverses expériences en demandant à des personnes sous scanner de penser à un épisode émotionnel de leur vie, et nous avons constaté que certains ensembles de neurones sont mobilisés pour certaines émotions, que les cartes cérébrales de la joie sont différentes de celles de la tristesse. 
      https://www.youtube.com/watch?v=356C8r5p4Tc
      Dommage que ni les uns ni les autres n’aient été équipés de capteurs.

  11. Avatar de bouthemy
    bouthemy

    Une autre fable racontée par Ennio Morricone : « Il était une fois un petit oisillon qui ne savait pas encore voler. On était en plein hiver et un soir, il tombe de son nid et il se retrouve sur le sentier. Alors il se met à crier: « Pui! Pui! Pui! ». Il se fend le gosier parce qu’il meurt de froid. Pour son bonheur, voilà qu’arrive une vache. Elle le voit et veut le réchauffer. Alors, elle soulève la queue et paf! Elle pose une belle galette fumante, grosse comme ça ! Le petit oiseau, bien pénard et bien au chaud, sort sa tête et remet ça « Pui! Pui! Pui! » plus fort qu’avant… Rrrrrrr! Mais un vieux coyote arrive au triple galop. Il allonge une patte, l’extrait délicatement de son tas de merde, essuie la crotte qui le recouvre et ensuite… il n’en fait qu’une bouchée!

    C’est la morale des temps nouveaux. Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur et ceux qui t’en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur. »

    De tous temps, les fables ont pour but de faire accepter le système tel qu’il est, en laissant croire qu’il n’y aurait pas d’alternative. Dans ce domaine les politiques sont des champions.

    Il nous appartient de sortir de l’enfance…

     

    1. Avatar de Hofman Olivier
      Hofman Olivier

      L’histoire ici contée n’était pas une fable. Et, fable ou non, l’ambivalence est réelle : rien n’est neutre, positif ou négatif. Je pense qu’il est plutôt question d’échelles, de Temps – le lac pourrait « revivre » comme céder sa place à quelque chose d’autre -, d’espace – nous nous attachons au système solaire qui est le nôtre mais sans doute interagissent-ils. Pour ce qui est de l’histoire ou conte bouddhiste, il n’approche pas un système mais la vie dont je ne pense pas qu’elle soit un système tel que nous percevons, pensons et activons celui-ci. Il est à mes sens question ici d’un point de vue copernicien qui veut que chaque point de l’espace est un point de vue sur celui-ci.

      1. Avatar de arciatus
        arciatus

        @ hofman olivier

        Oui, ce n’est pas seulement une fable: ce lac pourrait s’appeler Mer d’Aral. Désastre écologique local.  Ce récit de la mort d’un écosystème ici par l’empathie humaine  envers une espèce  animale, c’est que la morale de  toute fable, comme dans tout compte rendu de faits   accomplis, ne se déduit qu’après coup. Question des limites de la raison:  Dans Hamlet: le rideau bouge,  » Un rat » juge-t-il, et  il tue un homme à travers le rideau .

        Jusqu’ici le constat des erreurs et échecs locaux conduisirent à aller les corriger ou reproduire ailleurs. Mais désormais c’est tout le terroir, toute la région, toute la nation, tout le continent, toute l’étendue habitable  planétaire qui   non seulement  envoient  des signaux alarmants, mais s’annoncent  aux urgences…. Aurons-nous le temps de répondre demande Paul Jorion ?

    2. Avatar de juannessy
      juannessy

      Dans le genre fable estampillée , il y a aussi celle ci , bien connue , au moins dans sa morale , et dont l’inspiration est voisine de celle d’Ennio Morricone :

      http://www.poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/le_cochet_le_chat_et_le_souriceau.html

    3. Avatar de Lucas
      Lucas

      https://www.youtube.com/watch?v=7xjpWhqx2hs   ,

      Là, un rhapsode aveugle chante un poème à l’oiseau blessé, et cela les soigne.

      Bonne journée

  12. Avatar de Didier
    Didier

    On ne peux mourir ou faire mourir par amour, ou c’est un problème de terme.

    Très répandu, Mettre au terme de la vie la mort est un non sens.

    Et persister dans le non sens est s’accabler de tous les mots possible, j’usqu’a ce que la mort s’en suive.

    L’amour est ce qui est vie, et non pas envie et non plus pas Vit, le Vit oblige à la mort.

    L’orthographie est incompétente à fixer cette essence et elle n’est pas faite pour cela, difficile à écrire, puisqu’elle nait du doute de la parole.et de là tout le reste absolument conforme.

    Entre nourriture, mourriture et pourriture très peut d’écard ou d’égard.

    Les Oies cendrées ou je ne sais quel Flamand nous appitoyèrent, il était inconcevable qu’ils ne connaissent pas le sucre.

    1. Avatar de armelle
      armelle

      « Un problème de terme »

      Ou bien une particularité du sentiment amoureux au même titre que tout autre sentiment ?

  13. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    A propos du billet « Sommes-nous vraiment plus malins que les dinosaures ? », le problème est posé de l’intérieur du Système actuel, qui est lui même le problème! 

    Ce travers n’est pas propre à Cédric Chevalier, mais commun à la plupart de ceux, scientifiques compris, qui se posent cette question.

    Cela tient à ce qu’il n’est pas naturel de placer son point de vue à l’extérieur du  Système, lorsque l’on vit dedans, depuis toujours.

    Mais à défaut, il n’y a aucune chance de trouver LA solution…  (qui pourtant semble évidente, depuis l’extérieur …)

    Tout est beaucoup plus clair vu de l’extérieur. De même que la Terre apparait ronde vue de l’espace, alors que ça ne se voit guère de sa surface…

     

    1. Avatar de adoque
      adoque

      Vox clamantis in deserto !

      Le « travers » que vous citez appelle à faire « crever une bulle »… de simples lecteurs de BD y parviennent alors même que des experts ont toutes les peines du monde à en sortir…

      Et puis, nos bulles, ne seraient-elles pas… des bouteilles de Klein ? 😉

      Bonne journée !

    2. Avatar de armelle
      armelle

      Bonjour

      « Extérieur ou intérieur »

      Pourquoi, au fond, vouloir « s’extirper »à l’extérieur …. De l’intérieur

      Ne s’agirait-il pas plutot, de considérer toujours de l’intérieur, avec d’autres « outils » ou les mêmes mais autrement (sentiments, intellect. Organes des sens, etc) ?

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Bonjour Armelle,

        Oui, c’est une autre manière de dire les choses.

        De l’intérieur il faut oublier ce que l’on nous a mis, et met, dans la tête, et reposer la question économique et sociale à plat, tellement on est dans les choux.

        Je sais, c’est dur d’admettre à quel point nos dirigeants et leurs experts se sont plantés, et à quel point ils nous ont roulés dans la farine, mais c’est la triste réalité.

        ————————-

        Le problème général posé, et qui jamais n’a encore été posé (!), est :

        Nous sommes 7 milliards d’individus sur Terre,

        La Terre possède des ressources, qui sont le capital commun à l’humanité, présente et à venir,

        Chaque individu a des qualités propres,

        A sa naissance aucun individu ne mérite plus qu’un autre. Toutefois les liens qui se tissent entre parents et enfants compliquent un peu cette affirmation.

        ———————–

        A partir de là, imaginer une organisation économique et sociale « optimale ». (définir ce qu’on met dans ce terme)

        Définir les biens communs,

        Définir un mode de financement de l’entretien des biens communs,

        Définir le droit d’usage,

        Préciser les limites de la propriété privée,

        Définir un Revenu de base,

        _______________

        Vous avez 1h.  (non, je rigole)

        Ensuite il faut trouver le moyen de faire le raccord avec les lieux dans l’état catastrophiques ou ils se présentent.

         

      2. Avatar de adoque
        adoque

        Vous avez tout compris 😉

        Quelquefois, l’excès d’intelligence est un obstacle insurmontable !

    3. Avatar de jducac
      jducac

       
      @ Dominique Gagnot le 5 août 2015 à 00:26
       
      « Cela tient à ce qu’il n’est pas naturel de placer son point de vue à l’extérieur du  Système, lorsque l’on vit dedans, depuis toujours. »
       
      C’est probablement pour cela que les « dominants » mènent le monde. Ils se sont hissés au dessus du lot commun en s’appropriant des pouvoirs, notamment de réflexion stratégique, que les autres n’ont pas. Cela  leur confère une position moins vulnérable, les ressources qu’ils contrôlent leur permettant de « voir venir » en se plaçant hors du système des contraintes immédiates.
       
      Les autres, ceux qui sont confrontés au manque de capital et à la pression de leurs créanciers, finissent par être broyés par le système.
       

       

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Ah ben bravo jducac, c’est tout à fait ça.

        Et vous trouvez ça bien, ou faut il redistribuer les cartes dans un autre Système, conçu de manière, disons plus scientifique…  , et non plus totalement anarchique ?

         

      2. Avatar de Michel Lambotte

        jducac le dinosaure!!!

      3. Avatar de armelle
        armelle

        Hé la bonne blague jucac,les dominants à l’extérieur de rien du tout,. La belle histoire ! Tout juste à la périphérie en hérissant le poil !

  14. Avatar de armelle
    armelle

    Généralement, dans le cadre existant, prendre soin d’autrui ne caresse pas dans le sens du poil si l’on veut aider à aller vers le chemin de la liberté, l’autonomie et. La prise de risque. Le lien de confiance et la bienveillance sont des conditions nécessaires.

    1. Avatar de adoque
      adoque

      « prendre soin d’autrui »

      Houlà! mais c’est éminemment subversif ce que vous évoquez là !

      D’ordinaire, on entretient ses machines que tant qu’elles rendent le service attendu…

      L’altérité, telle qu’elle est comprise dans le système actuel, n’a de sens que s’il y a un retour sur investissement.

      En relisant  » Comment se faire des amis » de Dale Carnegie, je pense à certains patrons qui appliquaient ses conseils, pour obtenir de ses employés… leur quintessence, sans frais supplémentaires !

  15. Avatar de BasicRabbit

    Chez les animaux le comportement instinctif n’est-il pas exactement le comportement éthique: la femelle qui défend sa progéniture mais qui n’hésite pas à sacrifier les faibles lorsqu’elle ne peut les nourrir tous, le lion qui tue les lionceaux et les rats qui se suicident en cas de surpopulation, les flamants qui abandonnent faibles et malades, etc. ?

    Le transfert du génétique au cérébral permet aux animaux « supérieurs » de s’affranchir de cette éthique primitive pour la transformer en une morale. N’est-ce pas ce qu’ont fait ces moines bouddhistes? A l’inverse le père abandonnant femme et enfants en danger (cf. un billet récent de PJ) a un comportement que nous jugeons immoral alors qu’il est peut-être fondamentalement éthique.

    1. Avatar de arciatus
      arciatus

      Merci Basic d’avoir fait le rapprochement avec le billet  antérieur de Paul Jorion mettant en  opposition  une réaction « féminine » et une réaction « masculine » face au danger imminent, que je n’avais pas fait, et ça    ramène aussi aux commentaires que j’avais trouvés très enrichissants, sur un billet de Pascal sur  une  vidéo du  « Robot -samouraï ». Il y en commentaire le renvoi à une vidéo  » « Rêves. Le village des moulins à eau » où le vieillard dit des paroles très vivifiantes comme  cette nécessité  essentielle :  » connaître le coeur de la nature », et non la dominer, non  entretenir  l’ambition de la domestiquer.  Mais, comme disait Francis Ponge  concernant les choses ,qui ne parlent pas,  » répondre aux muettes instances qu’elles nous font qu’on les parle »  pas en prenant  leur place,  mais à partir de ce que nous  observons  qu’elles sont en propre, c.à d. sans tenir notre discours  à leur propos. ( dans « Le parti pris des choses ») Parole de poète qui s’adresse aussi aux  travaux scientifiques ou, comme on disait auparavant aux arts mécaniques.

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