Billet invité.
De nos jours, tout homme peut (en principe) vivre dans deux états : connecté, déconnecté. Quelques instantanés pour illustrer cette tension alternative…
Déconnecté.
Dimanche dernier, une balade dans le Lauragais. Il fait chaud. Des collines, des champs de tournesols et dans un chemin, une biche, vite rejointe par une autre : elles s’immobilisent, aux aguets. Ce couple de biches regarde un couple de primates, à environ 50 m – les maîtres (théoriques) des lieux. Un sentiment de culpabilité m’étreint, mêlé à celui du bonheur de cette rencontre fortuite. Ces animaux élégants, beaux et d’apparence fragile… et nous. Un petit geste, et nécessairement prudentes, elles s’enfuient.
Connecté.
Une petite information, si dérisoire. Les jeux olympiques d’hiver de 2022 sont donc attribués à Pékin (et à sa région, le Hebei). Pourquoi pas ? Mais on apprend que si toutes les capacités hôtelières (et financières !) répondent au cahier de charge, dans les montagnes du Hebei et près de Pékin, de la neige, il n’y en a pas. Des monts secs et désertiques. Des Jeux olympiques d’hiver sans neige ? Pas de problème ! Les Chinois sont experts pour faire de la neige artificielle et c’est prouvé par l’expérience puisque des pistes de ski sont bien là (1). Leur solution : de la neige ARTIFICIELLE, évidemment ! Et il est gênant de critiquer nos amis chinois pour une invention technologique « occidentale » également de plus en plus utilisée dans nos stations de ski…
Oh bien sûr, l’absurdité n’a jamais de limites : ces jeux d’hiver auraient pu être organisés sous un dôme climatisé dans un émirat pétrolier (2) et de toute évidence le coût énergétique en aurait été bien plus élevé puisque dans le Hebei, en hiver, les températures sont (pour le moment) négatives… Et pourtant, tout le monde (Chinois compris, heureusement) va se réunir en décembre pour la COP21, pour lutter contre le réchauffement climatique, faut-il le préciser ?
Pauvres biches ; pauvres de nous. Qui va nous guérir de nos crétineries ? Comment vouloir et pouvoir sauver notre espèce ?
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(1) – Les JO d’hiver à Pékin malgré l’absence de neige
Verbatim « C’est l’absence totale de neige naturelle qui frappe le visiteur lorsqu’il s’approche de l’une des quelques pistes de ski qui ont été développées ces dernières années sur les collines bordant le nord de Pékin. La langue blanche de neige artificielle, visible à des kilomètres, contraste avec le paysage aux tons beige qui dit le caractère trop sec de la région. (…) Une ligne de train à grande vitesse reliant Pékin à Zhangjiakou, à 180 km – où auront lieu notamment les épreuves de ski de fond et de saut – devra cependant être construite.»
(2) – Skier à Dubaï
Ski Dubaï est une station de sports d’hiver d’intérieur ouverte en novembre 2005, au cœur du Mall of the Emirates, un grand centre commercial à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
C’est quand même plus digne que de les envoyer dans l’espace.