Le dernier qui s’en va éteint la lumière (à paraître chez Fayard… quand ce sera terminé). Le feuilleton.
La prématuration de l’être humain, c’est le fait qu’il naît encore très incomplet, dans un degré de dépendance des adultes bien plus important que la plupart des autres mammifères qui, si ce n’est leur dépendance vis-à-vis du lait maternel, peuvent se tenir sur leurs pattes et deviennent semi-autonomes au bout de quelques jours. Dans notre espèce, il faut près de deux ans pour que ce stade soit atteint. C’est le biologiste Lodewijk Bolk (1866 – 1930) qui nous avait expliqué cela : nos bébés ont une très grosse tête et il faut qu’ils sortent du ventre de leur mère avant que cette tête ne tourne au problème insurmontable, ce qu’il n’est pas loin d’être déjà. En conséquence, un nouveau-né humain est bien davantage un fœtus prématurément expulsé qu’un véritable jeune d’être humain. Il exige un soin considérable pendant de nombreuses années et ce n’est donc pas un luxe qu’il y ait deux adultes humains veillant sur lui durant cette période de dépendance extrême, même si l’un des deux – celui qui n’a pas de lait à offrir – va de temps à autre chasser le mammouth. Ce n’est donc pas plus mal si le père est un compagnon fidèle de la mère aussi longtemps que le petit n’arrive pas à se débrouiller tout seul.
Mais on imagine facilement le genre de conflit qui peut éclater du coup entre l’inclination à copuler quand l’envie vous prend avec quiconque partage cette envie et la nécessité de protéger le petit en raison de sa prématuration.
Vous avez peut-être vu un film sorti en 2014 qui narre les sports d’hiver d’une famille suédoise dans les Alpes. Son metteur en scène, Ruben Östlund, a lui-même appelé son film « Turist » mais, très curieusement, les pays anglo-saxons ont voulu lui donner un titre français : « Force majeure », tandis que les pays francophones lui ont attribué un titre en anglais : « Snow therapy ». Je n’irai pas jusqu’à voir là le signe que chaque culture tente de mettre une certaine distance entre elle et le propos du film, mais sait-on jamais ?
Sur la terrasse en plein air d’un café dans une station de ski, la famille : la mère, le père et leurs deux jeunes enfants, prend une collation en compagnie d’un grand nombre d’autres vacanciers. Les regards se tournent soudain vers une avalanche contrôlée qui vient d’être déclenchée au flanc de la montagne qui domine la scène. Mais l’avalanche se rapproche dangereusement de la terrasse. Des enfants se mettent à crier. La mère s’accroupit pour protéger de son corps ses deux enfants. Le père, qui filme la scène sur son smartphone, prend lui la poudre d’escampette. Un brouillard envahit tout, avant de se dissiper peu à peu. Heureusement tous sont indemnes.
Dans les jours qui suivent, la mère racontera avec amertume à deux reprises et en présence de son mari, à des gens de rencontre puis à des amis, ce qui s’est passé. Le mari niera farouchement s’être enfui. Après avoir d’abord feint le remords, il finira par craquer quelques jours plus tard. Il se rachètera ensuite en sauvant sa famille d’une situation dramatique, cette fois sur les pentes. Une remarque de la mère laissera cependant supposer qu’il s’agit dans ce sauvetage d’une mise en scène visant à convaincre les enfants, fort ébranlés par l’incident et par les querelles subséquentes de leurs parents, que le spectre du divorce qui les taraude est conjuré et que tout est rentré dans l’ordre.
Qu’a donc fait ce père de famille ? Il a préservé sa capacité à faire d’autres enfants ailleurs, plus tard. Aussi pénible que cela puisse être d’exprimer les choses aussi crûment, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Au cas où nous pourrions imaginer, nous, êtres humains du genre masculin, que les avanies de cet homme nous sont étrangères, le metteur en scène a tenu à mettre par anticipation les points sur les « i » en dupliquant au sein du couple ami le drame de la fuite. L’homme de ce couple tente ainsi de justifier le comportement de son ami en affirmant qu’il a voulu se réserver l’opportunité de désensevelir sa famille le cas échéant. Sa compagne n’a que faire de telles fariboles et lui rétorque qu’il se serait conduit de la même manière parce que c’est ainsi que les hommes sont faits. Elle ajoute : « D’ailleurs que fais-tu ici avec moi qui ai vingt ans, alors que ta [première] famille est en ce moment à Oslo ? ». Plus tard, pour lui permettre de s’endormir, elle lui dira affectueusement d’oublier tout cela.
De tels tiraillements, dus au fait que les exigences de la survie de l’espèce peuvent à l’occasion entrer en conflit, débouchent sur une dissonance extrêmement inconfortable pour ceux en qui la contradiction vient à s’incarner. Si l’on se retrouve malencontreusement être soi-même l’auteur de la petite vidéo prouvant que l’on a pris les jambes à son cou devant une avalanche menaçante, laissant en plan sa femme et ses enfants, on est contraint de s’éveiller à son propre comportement, quelles que soient les contradictions alors entre celui-ci et l’image que l’on entretient de soi-même. Les seules paroles que l’on puisse alors énoncer sont celles que prononce Ivan Locke, héros du film éponyme de Steven Knight (2014) : « Je me suis conduit d’une manière qui n’était pas moi mais maintenant je vais faire ce qu’il y a à faire… ». À l’instar d’une possession, un autre avait, prétend-on, temporairement usurpé la place du vrai moi.
160 réponses à “C’est quoi notre espèce ? (III) La « prématuration » de l’espèce complique singulièrement les choses”
Si je me souviens bien La Chute de Camus traite admirablement le sujet ; avec un Nobel à la clé en plus (comme quoi les banquiers peuvent parfois avoir du gout). Nous sommes tous des « juges pénitents »….
https://www.youtube.com/watch?v=M5QD-32MCv4
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
Et : » Un homme, ça s’empêche » .
Je ne l’avais jamais vu comme ça, mais c’est limpide !
Pourtant on sait bien qu’ »un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » et qu’ »il vaut mieux tenir que courir ».
A part les psychologues -et même davantage les psychanalystes classiques-, les sociologues, certains philosophes et certains biologistes, bien peu d’individus sont capable de regarder en face cette réalité éminemment blessante pour notre Ego et notre vision du monde et de l’Humanité.
Pourtant, les faits sont là et les explications scientifiques sont on ne peut plus rationnelles.
Encore une fois, je suis d’accord avec Paul. Nous sommes de pauvres hères. Une fois cela compris, la compassion est quasi immédiate pour nous-mêmes et nos semblables.
Pourtant, combien il est facile de « projeter » haineusement son dégoût de sa propre imperfection sur autrui, d’en faire la « victime expiatoire » de nos faiblesses. Combien de « sorcières », « d’impies », de « mécréants », de « blasphémateurs » ou de simples individus pris en flagrant délit d’instinct humain, brûlés et écartelés sur la place publique et médiatique ?
Ne jugeons pas trop vite !
Je suis convaincu que faute de pouvoir changer notre programmation, fruit de millions d’années de perfectionnement évolutionniste, notre salut réside seul dans la création d’institutions qui nous protègent de nous-mêmes (démocratie, loi, régulation, systèmes de sécurité et de santé, organes de protection, etc.).
« Vous aussi, vous l’avez lu » …. A. Huxley Le meilleur des mondes ….. C’est à la même conclusion que vous que sont arrivés les alphas qui dirigent…. Le mieux est parfois l’ennemi du bien. Domestiquer nos instincts revient à faire de nous pire que des machines, au final je crois que la solution de l’extinction à faveur des robots serait peut être plus digne.
« être une heure, une heure seulement, beau, beau, beau, beau et con à la fois » J. Brel
Vous êtes trop dur envers vous-mêmes et nous. L’âge permet de beaucoup pardonner et incite à la bienveillance. Beaucoup d’agitations sont vaines, vues sur le long terme.
Votre idée » d’institutions qui nous protègent de nous-mêmes » mériterait un développement. La démocratie a certainement failli dans ce rôle (partiel) parce que ce n’est pas son but. Mais bien entendu, il faut la garder.
Et cette idée, il faudrait l’élever au carré : des institution qui nous protège des institutions sensées nous protéger. Parce que sans cela c’est la porte ouverte à bien des abus potentiellement totalitaires. Un exemple évident: nous nous sommes abandonnés à des institutions telles l’Europe et l’Euro; nous avons seulement récolté un ensemble de servitudes qui détruisent notre vivre ensemble.
La solution est à voir du côté des idées de Dominique Gagnot.
Si nous ne pouvons pas agir collectivement en adulte, alors il faut que « notre » agressivité soit assagie en lui enlevant ses hochets…
Du plus près au plus haut, l’Europe et l’Euro, le système financier, le capitalisme, notre vie sociale et économique, en particulier la propriété privée, nous avons tout à reconstruire.
J’espère que la Nature nous consentira des délais, façon étalement d’une dette.
« J’espère que la Nature nous consentira des délais, façon étalement d’une dette. »
Contrairement aux apparences, la troïka est plus clémente.
Dans la nature quand ça s’emballe, ça part et ça dépote, point barre,on se rend vite compte de comment dire…notre petitesse, faites de la voile ou de la planche, par un force 6 ou 7 , vous verrez, on comprend vite dans ces moments là…..
La nature consentira tout ce que nous voulons pourvu que nous allions dans son sens, au lieu de dégrader il nous faut aggrader il nous faut diminuer notre entropie (entropie due à l’intérêt qu’il faut payer par la dégration des ressources) comme le suggère François Roddier mais cela ne peut se faire sans abolir l’intérêt.
Il faut le dire vite !
A propos des systèmes de santé et organes de protection, il suffit de lire les témoignages de Boris Cyrulnik sur les hôpitaux psychiatriques pour avoir la nausée.
Et sur « … les politiques déambulant sur un marché en période électorale, chaque élu qui va voir les vaches nous prend un peu pour des veaux… »
« A propos des systèmes de santé et organes de protection, »
vous voulez peut être dire organismes de protection ?
« il suffit de lire les témoignages de Boris Cyrulnik sur les hôpitaux psychiatriques pour avoir la nausée. »
Le surveillant de l’HP, en psy, n’aurait jamais du laisser sortir Boris Cyrulnik, il aime bien raconter des histoires à dormir debout, au bout de trois mots ça endort mieux que le lexomil….l’âne batté médiatique , purge !
« Des institutions qui nous protègent de nous-mêmes » ?
Plus c’est énorme, plus il y a de chance que ça passe.
merci octobre, mdrrrrrrr
« A part les psychologues -et même davantage les psychanalystes classiques-, les sociologues, certains philosophes et certains biologistes, bien peu d’individus sont capable de regarder en face cette réalité éminemment blessante pour notre Ego et notre vision du monde et de l’Humanité. »
Vous n’avez pas l’impression de raconter de grosse énormités, les études et les diplômes ne confèrent pas la lucidité, erreur.
Par contre , pour un esprit intelligent , ce sera bénéfique à condition qu’il ne se laisse pas enfermé dans ce qu’il croit être des vérités et donc qu’il ait suffisament de « distance » et « d’humilité » pour ne pas se laisser enfermer et piéger par ses connaissances, et encore moins par son égo, vaste programme, point barre.
Avec ou sans diplômes, un berger ou un paysan est capable de vous parler de la vie en toute humilité et avec une grande lucidité . La lucidité et le savoir c’est une chose, la lucidité et la connaissance, c’est encore mieux, certes, mais ne mélangez pas intelligence et connaissance. La connaissance peut être bénéfique au développement d’un individu intelligent, la connaissance ne rend pas intelligent un individu borné.
Il faut réagir à ce que j’ai écris, sinon vous vous parlez à vous-même et à la rage que vous avez contre ceux qui considèrent que seuls les diplômes comptent (dont je ne fais pas partie, fort de mon parcours au sein d’une unité de recherche scientifique, au contact de ces « grands hommes »… vous aurez saisi l’ironie).
D’ailleurs, pour achever de vous convaincre, je lis l’autobiographie de Benjamin Franklin, vous savez, ce type « bardé de diplômes » qui « n’a rien fait de sa vie »… (ironique).
Bref, pas de faux procès. Evidemment que le diplôme ne fait pas l’intelligence et la lucidité.
Lisez mes lignes, rien que mes lignes, et réagissez-y.
Je paraphrase : seules certains domaines de la connaissance ont construit, dans leur propre ADN, la critique systématique des illusions de pensée à propos de ce qu’est ou n’est pas l’Homme. Ca ne garantit pas que certains philosophes soit aveugles, mais ça crée quand même un individu moyen dans certaines professions, qui n’est pas « leurré » par ce que tout le monde voudrait que l’Homme soit, dans un monde idéal.
Le psychanalyste freudien ou lacanien, il ne se leurre pas beaucoup sur la vraie « nature humaine ».
Et heureusement, je vous rejoins, on peut arriver aux mêmes conclusions sans diplômes.
Ils ont construit la critique systématique, mais cela ne signifie pas qu’elle est correcte et comment résumer ces critiques pour les amener au niveau de la connaissance de tout le monde, sinon sans cela elles ne servent à rien.
Je suis bien d’accord avec vous, l’homme est un prématuré inachevé comme vous dites un pauvre hère mais il a toute une vie culturelle pour évoluer, ne pensez-vous pas qu’il vaut mieux l’accompagner dans son évolution que de le protéger contre lui-même. N’est-ce pas l’objectif de Paul en écrivant ce livre?
J’aime cette citation:
Il faut que le livre de Paul fasse naître dans le coeur des lecteurs le désir de sauver l’espèce.
Alors pourquoi pas ce titre: Le premier qui arrive allume la lumière. Ou quelque chose d’approchant.
Ah très bien vos commentaires mon seigneur Chevalier.
La deuxième salve c’est pour dire au peuple qu’il est un peu trop con pour comprendre le caractère spontané de la première salve.
Persistez dans votre être.
Sinon Locke, le film est fantastique ! peut être le plus petit huis clos du cinéma (mis à part Buried, un cercueil est encore plus petit qu’une voiture)…
Il a préservé sa capacité à faire des enfants ailleurs, plus tard. Et puis après vient la culpabilité. Toujours trop tard ?Comment vivrait un homme qui ne fuirait pas ?Comme un psychorigide ayant étouffé la nature en lui?ou comme un être conscient et dynamique vivant au plus près de ses pulsions ?
C’est vrai sauvage, le bonobo est un être trés trés sociable, la gueunon aussi, trés important de faire ami ami avec les zanimaux, mais gare au goriiiilleu…. surtout pendant la saison des zamours…
Faux ! Le gorille est plus gentleman que le plus gentleman des hommes, du moins avec ses congénères. Oui, un amour ce gorille.
https://www.youtube.com/watch?v=wH9GSEyflKI
Il a préservé sa capacité à faire d’autres enfants ailleurs, plus tard.
Et la femme ne réagit pas comme ça ? Pourtant, à moins d’avoir passé le cap des 50 ans, c’est possible !
Bon d’accord, il faut se taper la grossesse et l’accouchement, et tout le reste, mais bon….
le désir de reproduction serait plus fort que tout, mais que penser des peuples qui tuent les bébés filles et ne gardent que les garçons ?
Parce que pour se reproduire il faut encore un homme et une femme !!
Suicide collectif ?
Reproduction à courte vue ?
haute trahison pour Varoufakis,maintenant un blog Allemand,ce terme a devient a la mode!
http://www.romandie.com/news/Allemagne-la-justice-suspend-lenquete-sur-un-blog-soupconne-de-haute-trahison/617171.rom
Ça fait éminemment penser à l’histoire de Guillaume DasquiÄ—. Un souvenir pas très heureux…
Les commentaires étant fermés pour la deuxième partie du feuilleton, je reviens ici à celle-ci. Il me semble que, depuis 30 ans, le VIH et autres MST sont venues perturber la donne. On copule sous plastique. L’autre chose est que, me semble-t-il, l’enfant à venir n’est plus un hasard mais une sorte de commande établie en fonction du travail, de la disponibilité d’une crèche, etc. Pour ma part, avant et après avoir perdu deux enfants en couche, je me suis occupé d’une demi-douzaine de marmots et considère depuis toujours les plus jeunes comme petits frères, petites sœurs ou, aujourd’hui, comme mes enfants.
Pour la 3ème partie, la question de la « possession » m’intéresse. J’aime beaucoup le concept de « emprise de la bêtise » de ma complice Isabelle Stengers. Elle ne suppose pas d’être bête mais bien d’être pris par elle. Un peu comme on peut être pris par l’alcool et/ou d’autres drogues. Il me semble que le billet sur les sens de Un belge apporte une explication, que je soutiens. Tout en précisant que l’ensemble de nos sens n’agissent pas de la même manière. L’odorat ne passe que par le « cerveau reptilien ». Il semble qu’il y ait un lien fort entre perte d’audition et capacité de mémorisation. Etc. Autre chose est que nos sens peuvent nous tromper. Là, nous devrions plonger plus profond. Et sans oublier ce fameux « 6ème sens » qui m’a, souvent, emmerdé… car notre culture ne peut le reconnaître (vu la flèche du Temps, le trop de place donné à « » »la raison » » », à la « » »conscience » » », etc.)
Prenons soin de nous.
« Et sans oublier ce fameux « 6ème sens » qui m’a, souvent, emmerdé… car notre culture ne peut le reconnaître »
Derrière le « poison apparent » se cache un « vrai cadeau des dieux », acceptez le, aimez le, vous découvrirez ses bienfaits, m^me si pas reconnu encore à sa juste valeur, la roue tourne, et ..prenez soin de vous !
Merci, Gudule. Je me suis mal exprimé et ce que vous m’écrivez est ce que je pense et vis. Le problème n’est pas le « 6ème sens », mais notre amour fou de « la rationalité ». Que j’accepte quand elle est rapport à, voir racine. « Forward to the roots! » rasta say. Je suis très heureux d’être dyslexique, ma racine vers la poésie et la philo. Heureux d’être fils de l’immigration. Je ne voudrais pas d’une autre vie que la mienne. Non par fierté, je m’essaye à être n’importe qui, mais car tout cela m’est de plus en plus magique. Prenez soin de vous.
Au fond, non seulement il est vain de se déclarer optimiste ou pessimiste, deux attitudes qui nous font perdre du temps, mais en outre, et en toute dernière analyse, il est inopérant d’aborder le futur en opposant des humains contre d’autres humains. Chacun cherche son intérêt, n’est-ce pas et cela se traduit par des milliards de démarches croisées. Des plus aimables aux pires. Et puis, il faut accepter que la vie n’a pas de sens, aussi ce n’est pas la réalité, non théorisable, qui pose problème mais nous qui devons changer. Nous sommes confrontés à une question d’appropriation d’une nouvelle spiritualité en veillant à désapprendre ce que l’on nous a soigneusement appris. Si nous avions conscience de la réalité, comment pourrions-nous être déçus ?
En épilogue du film « Snow therapy », la dernière scène du film, nous place parmi les passagers de l’autocar qu’emprunte cette famille légèrement post-traumatisée dont le séjour est terminé et qui regagne ses pénates. Malheureusement pour eux, le chauffeur de l’autobus semble ne pas être en mesure de franchir convenablement les nombreux virages escarpés qui les ramènent vers la vallée mais plutôt de les entraîner dans le précipice. A nouveau, le salut de la famille, comme celui des autres passagers, sera assuré par la femme du « héros défaillant » en exigeant l’arrêt du car tout en exhortant les autres passagers à poursuivre leur chemin à pied dans la neige et le froid.
Happy-end!
On compte tous sur Christine Lagarde pour arrêter l’autocar.
La femme est l’avenir de l’homme…
N’en faites pas une figure christique du genre : « Mon heure n’est pas encore venue »
Une structure dissipative d’énergie
La copulation n’échappe pas à cette loi physique et pour l’homme, préserver cette capacité est primordiale, cependant François Roddier met en évidence le trop plein actuel d’entropie.
Oui, c’est vrai. Encore faudrait il préciser que cette maximisation de dissipation d’énergie se fait évidement dans les limites des lois de la Nature, et de celles que les sociétés humaines se seraient fixées.
Par exemple, les sociétés respectueuses de la Nature, telle celle des Indiens d’Amériques, n’ont pas brûlé tout ce qu’elles auraient pu brûler, (ok, on ne peut vraiment le savoir puisqu’on les a exterminés), mais on peut le supposer car ils respectaient les lois que la Nature leur avait enseignées!
Notre société ne respecte pas ces lois. La loi du plus fort passe avant.
Les ressources naturelles sont propriété privée. On a placé le droit de la propriété privée au dessus des droits de la Nature!
Il « suffirait » de décréter que les droits de la Nature sont supérieurs à ceux de la propriété privée, ce qui implique de faire sortir les Ressources primaires (qui inclue l’ensemble des ressources naturelles) du champ de la propriété privée, et de les gérer en conséquence, pour que tout rentre dans l’ordre.
@ Dominique Gagnot dit : 31 juillet 2015 à 19:44
« Notre société ne respecte pas ces lois (de la nature). La loi du plus fort passe avant. »
Vous oubliez que dans la nature la loi du plus fort règne aussi très souvent, chez les végétaux et chez les animaux.
Face aux forces de la nature, les plus faibles sont souvent conduits à faire preuve d’intelligence pour survivre en ayant recours à la ruse, la tromperie, l’habileté, l’analyse stratégique et tactique, mais aussi en pratiquant la collaboration par l’échange de services avec les plus forts, tout comme les humains, lesquels sont aussi des éléments faisant partie intégrante de la nature.
Il faut de tout pour faire un monde. Dès lors que la nature vivante comporte, depuis toujours et probablement pour toujours, des forts et des faibles, y compris à l’intérieur d’une même espèce, telle l’espèce humaine, la sagesse appelle à ne pas inciter à la haine entre ces deux catégories, si l’on tient à la survie de l’espèce.
http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=34
Hélas, il y a encore trop de personnes qui s’emploient au contraire. Elles pensent qu’en incitant à éliminer les plus forts et les plus doués, l’espèce se donnerait de meilleures chances de survie alors que cela ferait verser l’ensemble de la communauté humaine concernée dans l’autodestruction accélérée.
Après avoir éliminé un premier lot de puissants, il se dégagerait inévitablement un lot de dominants dans la population restante. Les radicaux de l’égalitarisme, les désigneraient alors comme les personnes à éliminer, à moins qu’une période de paix sociale pousse à l’insouciance, l’inconscience, l’apathie, la stagnation et à une inexorable régression telle que nous en connaissons une.
@jducac
Je ne veux pas l’égalité.
Je veux que les dominants ne soient pas « les plus forts et dénués de scrupules », mais les plus utiles du point de vue de l’écosystème.
Depuis le temps que je le répète, il vous faut une sacré dose de mauvaise foi…
Et donc, supposons qu’une entité supérieure gère les Ressources primaires, de même que la NASA gère la conquête de l’espace. (je n’ai pas trouvé de meilleur exemple d’organisation pour illustrer ce que je veux dire)
La rente qu’elle en tirerait conduirait les plus forts, que seul motive l’appât du gain, de mettre leur force au service de l’écosystème.
L’entretien de l’écosystème deviendrait leur première préoccupation, au lieu de son pillage. Il faut juste changer les règles du Jeu.
Je comprends pas que vous ne compreniez pas une idée aussi simple.
Un jducac qui a passé sa vie à lécher le cul de ses patrons et qui a encouragé ses collaborateurs à en faire autant.
Sont bien cap de débarquer du fin fond de l’univers pour faire de la planète Terre un champs d’expériences religieuses renouvelées.
@ Dominique Gagnot dit : 1 août 2015 à 12:49 et à 13:18
« Depuis le temps que je le répète, il vous faut une sacré dose de mauvaise foi………Je ne comprends pas que vous ne compreniez pas une idée aussi simple. »
Votre projet aurait certainement beaucoup à gagner si vous considériez mes interventions comme des incitations à combler ses points faibles.
L’un des plus critiques, à mes yeux, est certainement le fait que vous vous érigiez systématiquement en farouche opposant « aux dominants » que vous accablez sans relâche. A mon sens, il vaudrait mieux les convaincre du bien fondé de vos idées et en faire vos alliés au lieu de passer votre temps à les déconsidérer.
Le manque de scrupules que vous leur reprochez, n’est pas le fait que des forts et des dominants. Idem pour l’appât du gain qui peut être tentant à tous les niveaux puisque rare sont ceux qui ne cherchent pas à améliorer leur niveau de vie par cette voie. N’avez-vous pas choisi votre profession en tenant compte des gains qu’elle vous apporterait ?
Relisez la fable de La Fontaine, le lion aurait pu ne faire qu’une bouchée du rat mais il a eu des scrupules à le faire. C’est bien la preuve que les dominants peuvent être scrupuleux.
Vous citez la NASA. Peut-être ne savez-vous pas que dans de tels organismes, les « revues critiques de projet » sont au cœur des processus de sélection. Cela se fait également dans les organisations européennes similaires. Je les connais bien pour y avoir œuvré durant la majeure partie de ma carrière au sein de programmes placés sous la direction de la DGA du CNES et de l’ESA , organisations « dominantes » traitant avec des industriels « dominants » dans leur spécialités, au niveau mondial.
Alors de grâce, prenez mes interventions comme des aides à l’amélioration de votre projet.
En supposant qu’on ai pu faire sortir les ressources primaires du champ de la propriété privée, ce qui est loin d’être évident, il n’est pas certain qu’elles seront gérées comme il se doit.
Nous ne savont d’ailleurs pas comment elles doivent être gérées, chaque jour qui passe m’apprend des choses nouvelles qui remettent en question mes présupposés, foi de jardinier.
D’après vous il serait donc préférable de laisser faire n’importe quoi, plutôt que d’étudier cette question de manière aussi scientifique que possible.
Ou alors quelque chose m’échappe ?
Où ai-je dis cela? C’est tout le contraire que je propose, mais je vous sens aveuglé par votre absolue nécessité de faire passer en force votre projet. Hélas, ce n’est pas comme cela que ça fonctionne.
@ Michel Lambotte dit : 1 août 2015 à 17:28
« faire sortir les Ressources primaires (qui incluent l’ensemble des ressources naturelles) du champ de la propriété privée, et de les gérer en conséquence, pour que tout rentre dans l’ordre »
Bonjour Michel !
Un tel objectif semble très loin d’être atteignable. Est-il seulement raisonnable de penser que des gens de vôtre âge ou de celui de nos enfants puissent le voir se concrétiser un jour?
D’une part, il semble que les presque 200 communautés humaines qui se partagent l’espace terrestre sont plus inclines à bien délimiter leur pré carré au niveau de chacun de leurs différents Etats, plutôt que de tendre à une réelle mise en commun des ressources primaires qui y sont présentes.
Voyez ce qui est arrivé avec la « Communauté » européenne du charbon et de l’acier. 60 ans après sa mise en place, certains pays n’ont plus de charbon et ont développé le nucléaire, alors que d’autres, qui ont encore du charbon, s’en servent abondamment quitte à ce que leurs effluents gazeux polluent leurs voisins…..
Voyez ce qui se passe au niveau de notre petite Europe : malgré la suppression des frontières, les territoires restent délimités par les règles de droit souverain très différentes qui s’y appliquent, entraînant des conflits, comme actuellement dans le monde agricole.
Il faut aussi bien voir que les peuples attachés à ces territoires font partie intégrante des « Ressources primaires » liés à chacun des pays. Ces peuples diffèrent du fait de leur expérience et de leur histoire ce qui influe grandement sur leur comportement économique et social. Il suffi de mesurer par exemple, l’immense écart d’attitude comportementale entre les Allemands et les Grecs en ce qui concerne l’économie et la discipline fiscale, entre autres.
Avant de s’attaquer à la propriété privée des individus, je pense qu’il faut que l’exemple de la démarche de « réelle mise en commun » vienne d’en haut, c’est-à-dire des Etats, ce qui est très loin d’être le cas.
Voyez ce qui se passe avec les migrants entrant dans l’espace Schengen et avec ceux qui veulent passer entre la France et l’Angleterre. Faire croire que ces problèmes viennent de ce que le droit à la propriété privée est maintenu au niveau des individus, me semble relever d’une supercherie.
@Michel et jducac
Je ne veux pas faire passer mon projet en force d’autant que, au stade ou il en est, ce n’est pas un projet, c’est juste une idée qui n’en est même pas au stade de l’étude de faisabilité.
Ce qu’il y a de terrible est que pour beaucoup, une idée neuve doit être soit immédiatement applicable, soit à jeter.
Je crois simplement que ce que je propose serait, si un jour on était prêt pour le mettre en application, un (le ?) moyen adapté à l’Homme – tel qu’il est – pour vivre en harmonie avec la Nature, et donc durablement. Encore faudrait il ne pas d’emblée le rejeter.
Bien sur, ça ne peut pas résoudre les actuels problèmes des migrants, puisque sur le court terme c’est inapplicable.
(Nous avons entre nous un gros problème de compréhension. Comme on dit, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde)
@jducac
Je ne sais si vous faites semblant de ne pas comprendre, ou si vous ne comprenez pas.
Je n’ai rien contre les « dominants » en tant que tel, il y en aura toujours, je suis contre la forme de domination des actuels dominants (de par la délirante propriété privée de ressources…).
Je souhaite des dominants d’un autre type: Qu’ils dominent de par leur utilité sociale ou écologique, et non par leur propriété.
Sinon, j’ai choisit mon métier parce qu’il m’amusait et que je pouvais en vivre, mais surement pas pour faire fortune!
Enfin je ne crois pas une seconde qu’on puisse s’intéresser à « mon » idée avant un cataclysme social ou écologique de dimension encore jamais vue . Les résistances sont bien trop fortes. Mais ça ne saurait tarder, bien que cela soit inimaginable. Comme tout ce que l’on ne veut imaginer.
En attendant, les choses vont suivre leur cours, parfaitement prévisible celui là.
@jducac
Il me semble que vous mélangez tout. Je n’ai jamais écris qu’il fallait supprimer la propriété privée. La propriété privée d’usage est parfaitement légitime, ce que je réfute est la rente de la propriété privée qui spolie les peuples, particulièrement ceux du tiers-monde et des pays émergeants, et qui dilapide les ressources de la planète. D’autre part, l’objectif dont vous parlez n’est pas de moi mais de Dominique, objectif que je mets en doute.
A mes yeux, les ressources immatérielles sont plus importantes que les ressources matérielles, en d’autres termes ce n’est pas avec du pétrole qu’on va économiser le pétrole, mais avec des idées même si nous devons installer momentanément des matériaux consommant du pétrole.
Comme le dit François Roddier, il faut diminuer l’entropie des sociétée humaines et cela implique de remplacer la dissipation d’énergie dans un système fermé qu’est le nôtre par de l’information dans un système ouvert à l’irremplaçable énergie solaire pour mieux la dissiper.
@Michel
Nous sommes d’accord sur la propriété d’usage.
Par contre vous réfutez la rente de la propriété privée qui spolie les peuples…
Si on suit votre logique, il faudrait transférer la propriété privée en question aux peuples, ou obliger le propriétaire à ne rien en faire, sauf à ce qu’il en ait un besoin personnel.
Pratiquement, les rentiers auraient donc le choix entre brader leur propriété, au (faible) prix que pourraient payer les populations, … ou les conserver et ne pas en faire grand chose.
Mais pourquoi accepteraient ils de brader leurs propriétés, dans la mesure ou ils pourraient vivre (très bien) de l’auto exploitation de leurs biens surabondants ?
Interdire la rente, conduirait à sous exploiter les ressources primaires dont, par exemple, fait partie le foncier.
Est ce que vous souhaitez ?
@Dominique
Je comprends votre point de vue, il est évident que si on supprime la rente qui est le moteur de nos activités il est nécessaire de la remplacer par autre chose, c’est ce que j’ai appelé la rente énergétique ou sobriétaire. Juste au moment où j’écris mon épouse me dis que Belfius viens de baisser ses taux, ce qui rejoint les propos de François Roddier
Où placer son argent? Dans la rente sobriétaire qui n’est rien d’autre que la diminution d’entropie de notre façon de vivre.
Pour faire avancer votre idée, il me semble que vous auriez intérêt à étudier La thermodynamique de l’évolution
Comme le dit François Roddier.
Investissons dans la dimiution de l’entropie qui devient la rente, autrement dit dans la diminution de la dégradation naturel tout azimut.
A partir de maintenant entre nous, je diminue mes références à François Roddier sinon Julien va m’en vouloir, je sais aussi penser par moi-même mais il faut reconnaître avec humilité le trait de génie de François Roddier.
Et tout cela sans sortir de la ligne éditoriale:
Une structure dissipative d’énergie
PS: Pourriez-vous de nouveau mettre le lien vers votre document pour que je puisse l’approfondir?
Michel, je veux bien que l’on remplace la rente financière par la rente sobriétaire.
Mais – concrètement – comment fait on pour pour que les proprios mettent à disposition (des pays pauvres par exemple), leur capital en échange d’une rente sobriétaire?
Comment se matérialisera cette rente, du point de vue des proprios?
J’avoue que j’ai du mal à suivre dans le concret, même si je comprends bien l’intention.
Michel, je suis content que vous vous penchiez sur ce papier, car sur le fond nous avons le même objectif.
Voici: Gérer les Ressources primaires de sorte à préserver l’écosystème, tout en conservant une économie libre de marché.
Ceci dit il y aurait des mises à jour à faire, par rapport aux dernières discussions sur ce blog.
La « prématuration » de l’être humain est un handicap pour l’adulte consommateur, c’est une astreinte incompatible avec votre plaisir immédiat ! Aussi nous vous conseillons de toujours laisser à votre télévision la charge d’éduquer vos enfants. Elle le fait très bien depuis la moitié du XX ème siècle. C’est ainsi que nous changeons réellement l’humain : vos enfants passent plus de temps devant nos programmes télévisés qu’éduqués par leurs parents. Nous avons gagné ! Vous êtes foutu.
Qui suis-je ?
Le temps de cerveau disponible
C’est peut être la première fois que M. Paul JORION me faire rire aux éclats !
En effet quand il écrit : » il a préservé sa capacité d’aller faire des enfants ailleurs ! Oui cela m’a fait rire car c’est tellement vrai !
Ou : Courage fuyons Il y a actuellement en France, deux millions de mères célibataires cela m’étonnerait fort que chacun de ces » chers compagnons » ait simplement demandé avant de faire la chose, si « l’amour de sa vie prenait la « pilule » par exemple ou bien si « l’amour de sa vie » voulait avoir un enfant, avant de se perdre dans la nature juste après l’annonce fatale. Il faut tout de même savoir que près de la moitié des mères célibataires françaises sont à découvert à la fin du mois. Heureusement qu’il y a encore une protection de l’Etat, et l’aide sociale des municipalités…. Mais de plus en plus a minima et pour combien de temps encore ? Pauvres mamans et pauvres bébés.
Autre chose à propos des femmes et des enfants.En 1896 une loi a interdit le travail de nuit des femmes et des enfants dans l’industrie. Les industriels étaient furieux mais pourquoi a t elle été prise par les politiciens de l’époque ? Par charité chrétienne ou autre ? Non pas. Trop de jeunes garçons mouraient avant d’avoir accomplir leur service militaire et trop de jeunes femmes ne parvenaient pas à l’âge où l’on peut procréer. Il fallait en effet prévoir du monde pour FAIRE ….. la prochaine guerre.
Il s’agit aussi tout bêtement d’assurer la survie de l’espèce.
Nos gènes sont implacables; ils trouveront toujours à nous faire mettre ne oeuvre une astuce sociale pour pouvoir perdurer. 🙂
Oui, encore une fois, la Science est convoquée pour justifier l’injustifiable. Le darwinisme est à manipuler avec d’infinies précautions.
La vérité est que l’homme va baisotant à droite et à gauche sans souci de ses responsabilités. Tout se passe comme si la pauvre jeune fille future mère n’existait plus.
D’un autre côté, la chose devrait être connue et d’abord par les futures victimes… or, leur nombre ne diminue pas sensiblement. L’Amour serait-elle pour les jeunes filles un voile qui les isole du réel, et j’y inclus son propre désir d’enfant sans souci de lendemain ?
Le Darwinisme de pacotille -pour un homme maximiser l’extension de ses gènes- est une insulte à ces millions de femmes-mères qui n’ont pas choisi une vie dingue et exténuante, sans oublier le même nombre d’enfants ou plus privé d’un père. Merci de l’avoir rappelé.
Mais Daniel à cet âge « l’innocence » s’en est allée. La « pauvre » jeune fille n’est pas plus innocente et coupable que le « méchant » jeune homme s’en allant baisouiller de droite et de gauche.
J’ajoute que les « papas » souvent se charge en partie de voiler le réel de leur ado. Vous en connaissez beaucoup des pères préparant d’emblée leurs toutes jeunes filles à la contraception et l’usage des préservatifs non par précaution mais par amour ?
Plus emblématique encore, la maman africaine.
Par conséquent on doit interpréter les vœux de chasteté des moines et des sœurs et du soucis particulier de la religion pour la sexualité à une adaptation culturelle comme tentative pour domestiqué notre inconscient (il n’empêche si certains pécheurs étudiés ici n’avaient pas d’enfants 9 mois après certaines fêtes religieuses, cela a une certaine efficacité).
L’objet serait: après la déconstruction nécessaire pour faire advenir un homme « moderne » plus émancipé, quel nécessité particulière doit-on construire pour réguler notre animalité.. bah comme institution il y a eût le planning familiale et la pilule, c’est loin d’être con. C’est peut-être plus ce genre d’idée qu’il faut promouvoir dans les territoires a forte natalité.
Après est-ce que tout les femmes sont maternelles et tout les hommes de lâches? y a toujours quelques exceptions. On mérite parfois de ce sentir plus beau qu’on ne l’est.
Les mâles sont-ils aussi utiles que ça?
Thom « … Il y a une secousse qui s’est propagée et cette secousse est de nature épigénétique, elle n’est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l’œuf quiescent programme son propre développement, ce n’est pas vrai. Au fond c’est peut-être pour cela qu’il y a des mâles dans la nature en un certain sens: on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment utiles, mais en fait ils sont là pour donner la secousse 🙂 (…) Je crois que cet aspect là est fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. »
Sismique Basic :-))
vous me faites trop rire !
Je vous ai répondu sur les multivers , les mondes possibles et et Everett, fil précédent (II).
Au plaisir.
Si je me souviens bien il y a eût une période ou la biologie c’est demandé si le chromosome y n’était pas une sorte de parasite… mais les animaux (les bactéries ayant d’autres moyens d’évolués, soit par échange directe de matériel génétique, soit par mutation, soit par contamination par des phages) qui ont perdus leurs mâles sont des impasses évolutives et n’existent que dans certaines niches écologiques.
Oui Gudule, un sacré pavé!
En ce qui concerne les multivers d’Everett et les mondes multiples de Kripke ni l’un ni l’autre n’est ma tasse de thé. Mais ils sont à mon avis liés, les mondes de Kripke étant à la vérité ce que les multivers d’Everett sont à la réalité.
Le pb n’est pas celui de la vérité ou de la réalité mais de l’acceptabilité sémantique, de ce qui fait sens. Pour Thom la logique naturelle est une morpho-logique: le concept engendre ses prédicats comme le germe engendre les organes de l’animal. La rationalité de Thom n’est pas celle de tout le monde!
Dans votre commentaire II vous semblez faire peu de cas des théories. Pour moi une théorie est un lampadaire. Plus il est haut et puissant plus il éclaire une large zone dans laquelle on peut alors chercher. C’est comme ça que je vois les théories de Thom et les principes des systèmes intelligents de PJ. Les théories de Thom sont explicatives, à l’opposé de celles de Nexton, Maxwell, etc. qui sont prédictives.
Ainsi est sa théorie des saillances et des prégnances. Métaphoriquement une prégnance est un flux tel l’eau d’un cours d’eau. Cette eau va buter sur des saillances, des obstacles tels un barrage qui va arrêter le flux ou une île qui va le diviser. La science « mainstream » actuelle n’accepte que le conflit de saillances (Thom parle à ce propos de jeu de cubes, ce qui rejoint les propos de Lacan cités en I par Rosebud1871). Les prégnances agissent sur les saillances en provoquant ce que Thom appelle des effets figuratifs. Les saillances rétro-agissent (et non seulement réagissent) sur les prégnances: il y a pour lui cette idée fondamentale d’anticipation dans la réaction, dans la prévention de la catastrophe (qui peut être bénéfique ou maléfique) d’où le terme de rétro-action.
Les grandes prégnances animales sont la faim, la peur, l’attirance sexuelle. Pour le chien affamé le beefsteack est une saillance. La clochette de Pavlovien fait saliver le chien comme le feu rouge fait freiner l’automobilisme. Le constructeur d’automobiles prévoit des freins et une direction pour éviter de percuter les saillances/obstacles. De même le constructeur du chien prévoit les glandes salivaires pour « lisser la catastrophe d’ingestion du steak ». C’est la fonction qui crée l’organe.
Pour Thom la peau une sorte d’onde de choc qui sépare la conscience des déplacements (que je vois donc directement liée aux organes sensoriels) et la conscience affective et cénesthésique à l’intérieur (l’inconscient des psychanalystes?). Je verrais bien cette conscience intérieure rétro-agir par anticipation (comme un automobiliste met instinctivement (le sixième sens?) le pied sur la pédale de frein lors le flux de circulation se ralentit -bien entendu d’autant plus que les feux stop des voitures qui le précèdent s’allument). Lien avec l’effet Libet cher à PJ?
Un risque des lampadaires trop puissant est qu’ils éblouissent les lapins de base. Aussi je raconte peut-être des bêtises. Mais si ça vous donne envie (à vous et à d’autres) de lire l’œuvre de Thom, j’aurais rempli la mission que je me suis fixée sur ce blog.
Bonjour pour compléter votre raisonnement je vous invite à lire le livre de Mathieu Ricard « plaidoyer pour l’altruisme ». Il y a de nombreuses références scientifiques sur le comportement inné et acquis pour vous permettre d’appuyer votre argumentaire.
Plaidoyer pour l’altruisme: La Force de la bienveillance
Livre de Matthieu Ricard
Confrontés à un monde en crise où règnent l’individualisme et le cynisme, nous n’imaginons pas la force de la bienveillance, le pouvoir qu’une attitude altruiste peut avoir sur nos vies et sur la société tout entière. …
Une trés belle introduction !
Merci à vous Rorive, j’avais lu le moine et le philosophe, bien , perspectives intéressantes aussi.
Plaidoyer pour l’altruisme : l’interview de Matthieu Ricard
ALTRUISME – Oubliez tout ce qu’on vous a appris, c’est à une nouvelle manière de penser l’homme que Matthieu Ricard appelle. Moine, bouddhiste et disciple du dalaï lama, il est l’auteur de ce Plaidoyer pour l’altruisme, en librairie depuis le 19 septembre. Un ouvrage à l’ambition encyclopédique, mais aussi laïque, qui déborde de pertinence en période de crise.
http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/21/plaidoyer-pour-laltruisme-matthieu-ricard-interview_n_3954284.html
« Ni la contradiction n’est marque de fausseté, ni l’incontradiction n’est marque de vérité. »
– Blaise Pascal
Ces précautions oratoires étant prises…
La prématuration complique-t-elle les choses ? Quand elle est passagère, la réponse est sans doute oui. Mais quand elle définitive, la réponse est… non !
Elle prend alors le nom de néoténie et ouvre tous les possibles. Car dans notre espèce, elle est plus que la préservation des caractéristiques physiques juvéniles, elle signifie avant tout, la possibilité de préserver sa curiosité et d’éprouver le besoin d’apprendre, d’explorer et de découvrir jusqu’à son dernier souffle (comme quoi, il n’y a pas que la sexualité qui puisse nous donner des ordres impérieux !). Bien sûr, ça n’est pas le propre de l’homme, les grands singes (mais aussi les dauphins, les poulpes, les corvidés, etc.) présentent aussi cette caractéristique, mais aucune espèce ne l’a poussée aussi loin. La vérité oblige cependant à avouer, que beaucoup d’entre nous semblent assez rapidement renoncer à utiliser cette faculté…
– Le père en se montrant un compagnon fidèle pour la mère, optimise la survie de sa progéniture. Il l’optimise certes, mais grâce à son infidélité, il peut également optimiser la survie des autres petits (s’il y a infidélité, il ne peut exclure avoir une autre descendance…, et l’autre femme a tout intérêt à laisser planer le doute pour bénéficier de son aide). La morale y perd ce que la survie de l’espèce y gagne.
– Le père a préservé sa capacité à faire d’autres enfants plus tard. Prenez 100 fourmis et mettez-les individuellement en situation de devoir résoudre un problème quelconque (devoir choisir un cheminement par exemple), vous obtiendrez deux, voire trois réponses différentes. Procédez de même avec des humains, et en tenant compte de ceux qui changeront d’avis ou de méthode en cours de route, vous obtiendrez au moins, cent quarante seize réponses (dont beaucoup de parfaitement crétines. Ce qui n’exclut pas que l’une d’entre-elles se révèle à la réflexion … parfaitement géniale !). Bref, nous sommes beaucoup trop complexes pour être prévisibles à tous coups. Voir le dramatique et admirable contre-exemple donné par le rugbyman Jerry Collins.
Alors lâche (ou héros) un jour, lâche (ou héros) toujours ? À priori, rien n’interdit de penser que l’homme qui abandonne femme et enfants pour échapper au danger le matin, ne risquera pas sa vie pour sauver… un parfait inconnu, l’après-midi même.
Le moi serait donc plusieurs ?
« Le moi serait donc plusieurs ? »
« les poupées russes »
ha ha ha, intéressant, chouette !
Le film : En extérieur, la mère physiquement était celle qui percevait leur présence, pouvait protéger le corps de ses petits avec son corps. Le père, l’œil occupé, s’est échappé. Hors champ il était physiquement en capacité de s’enfuir devant le danger. Les deux n’ont pas pensé aux petits. L’une les a perçus, l’autre pas.
Imaginez le père proche des petits, la mère filmant ?
Jerry Collins : En intérieur, le père était celui qui percevait la présence de son petit, le corps à corps a fonctionné, physiquement il était celui qui pouvait protéger le corps de son petit avec son corps. La mère au volant, hors champ, face à la route, face à sa mort. En ces quelques secondes la séparant du choc a-t-elle perçu son petit ?
Imaginez la mère proche de son petit, le père conduisant ?
Une inconnue : à l’intérieur, une maison de vacances, la nuit, trois garçons (7, 9, 11 ans) dormant dans une chambre porte fermée, une femme dans le lit couchette de la pièce principale, de plein pied. Un séisme. La femme se réveille brutalement. Pieds nus en chemise de nuit elle se précipite dans la rue. En sécurité, la mère se retourne, réalise, se fait sirène hurlante. Hors champ de perceptions, physiquement, le corps à corps n’a pu fonctionner. Elle n’a pas perçu ses petits.
Imaginez le père seul dans une pièce ses enfants dans une autre porte fermée, en vacances.
Une inconnue : à l’extérieur, au Soudan, une mère en marche vers un camp, un petit de 8/9 mois à bras, un petit de 3 ans à main. Ils avancent sur un chemin de poussières étouffantes, épuisés affamés déshydratés. A bout de force, le petit de 3 ans s’effondre, s’évanouit, respire encore. Elle l’a laissé sans hésitation ni perdre une seconde. Elle s’est démembrée, amputée. Elle a continué. Le corps à corps a fonctionné.
Imaginez le père seul un petit à bras un petit à main, en exode.
Imaginez maintenant non plus des pères et des mères mais des hommes et des femmes, des enfants connus ou inconnus mais pas leurs petits : quels comportements ont-ils ?
Dans les deux premières situations, le corps à corps par le champ des perceptions en priorité visuelle à fonctionner. Ces situations ont créé des comportements de contextes, comme des adaptations innées à un environnement soudainement mortel. Un état d’urgence de l’instinct.
Ces adaptations démontrent-elles une différenciation sexuelle et un instinct spécifiquement maternel ? Il semble que non.
Nous en sommes à trois billets sur l’espèce humaine, dans le cadre de votre prochain livre ‘Le dernier qui s’en va éteint la lumière’. Lors de votre temps qu’il fait de ce vendredi 31 juillet vous expliquez clairement votre volonté fédératrice et votre espoir pour nous sauver du cataclysme à l’horizon d’un siècle.
Je comprends que les 3 billets précédents nous mettent à nu (le terme est peut être mal choisi) dans le noir complet.
Epuisement de la terre par l’humanité parasite.
Nous ne savons pas intégrer notre mortalité. Nous ne nous connaissons pas, conscience et volonté sont des reflets déformants de nous-mêmes. Nous sommes des marionnettes que dirigent nos désirs, nos pulsions, nos instincts (sexuel, reproductifs, etc.) bien plus que nos acquis culturels. Le langage (intime ou interpersonnel) est un artefact qui renforce l’illusion de notre volonté, un paravent derrière lequel nous cachons nos faiblesses, nos fautes, et qui nous masque la réalité.
Je suis un peu perplexe sur l’objet de cette présentation qui me semble abyssale, misanthrope ou exagérément plaintive, ce dont Paul jorion se défend. L’illustration par le film Snow therapy ne retient que le comportement du père alors que celui de la mère est ‘vertueux’ (je mets entre guillemets le mot me semble mal choisi mais on comprend). Ca fait donc 50 % des êtres humains dans l’histoire (je réduis aux parents). OK peut être que la mère réagit ‘instinctivement’ parce qu’ayant porte ses enfants ils sont un alter ego, aussi surement qu’un prolongement de son corps ressenti plus fortement par la mère que le père. Hum… Le personnage du Père dans La Route de Cormac Mac Carthy renverserait complètement l’argumentation mais on est de l’autre côté du miroir après l’apocalypse. Et je trouve surtout maladroit de mettre sur le même plan nos réactions instinctives et la réflexion nécessaire pour sauver l’espèce. Il me manque quelque chose, je suis donc mal à l’aise avec ce fragment de réflexion.
Je ne lui vois qu’un objet dans le livre a venir : désarmer les arguments libéraux et pro-technologiques d’aujourd’hui : ‘ continuer à laisser l’homme libre, il trouvera la voie technologique a son salut. ET insister sur la primauté des besoins de structures sociale et ou eschatologiques à inventer (ou partager cf le billet d’Un Belge) pour nous sauver de l’abime. J’imagine donc que la suite rallumera un peu la lumière…. Puisque comme nous disait Paul Jorion aujourd’hui que chaque personne est ‘prêt pour vivre dans son époque’, même pour nos esprits ‘débiles’.
PS : L’avenir de l’humanite : Mr Spock ?
Qu’en est-il de ceux qui copulent en évitant soigneusement de se reproduire ?
Oui, c’est tout à fait ça ! La différence avec vous, c’est que je n’y vois rien d’abyssal, de misanthrope ou d’exagérément plaintif.
C’est un pari que je fais évidemment : je me dis qu’on ne pourra jamais négocier le tournant si on n’atteint pas d’abord l’âge adulte et ce que je veux dire par là, c’est examiner le problème tel qu’il se pose, en enlevant toutes les décorations qu’on se croit obligé d’ajouter d’habitude : Dieu, l’homme rationnel, l’espérance, la technologie ou les extra-terrestres qui viendront nous sauver comme Zorro, etc.
Ceci dit, s’il devait se vérifier que nous préférerons disparaître plutôt que de cesser de croire au Père Noël, je n’en serais pas autrement surpris, j’aurai simplement fait, à titre personnel, ce qui m’apparaît comme le maximum que je puisse faire.
Je ne pense pas que consciemment, l’être humain préfèrerait disparaitre plutôt que de cesser de croire au père Noël, mais malheureusement, il me semble qu’il ne se sente parfaitement heureux que dans l’illusion. Ce bonheur hélas fait fi de la réalité et empêche la résistance.
Je partage votre avis, Paul. Mais une petite chose me dérange, cela sans être croyant, ce qu’on entend par « Dieu ». Aucun théologien ou homme d’église que je connais ne crois en un « Dieu sauveur ». Pour mon ami curé, « dieu se trouve derrière le péché, non pour rectifier ou punir, mais par amour ».
Croire au Père Noël ? Saint Nicolas distribue des mandarines aux enfants sages. J’utilise l’odeur de la mandarine pour calmer un enfant ou le préparer au sommeil. Si nous pouvons douter de la rationalité de la Pythie de Delphes, les plantes qui sont ses attributs permettent de soigner les affections dues aux gaz qu’elle respirait. Je pourrais multiplier les exemples. Les Ancêtres pouvaient-ils aborder des concepts comme nous le faisons aujourd’hui ? Et serait-ce la meilleure voie ? Tout est-il conceptualisable ?
Une anecdote à ce propos. Un ami des Forces Spéciales US devait effectuer un long tracking pour être engagé. C’était son rêve le plus cher. Mais voilà qu’il se retrouve dans une nuit des plus obscures et sans repères pour se diriger. Il ne lui reste que quelques heures pour rejoindre sa base. L’échec n’est pas loin. Mon pote s’est mis à prier… Et, appelez cela hasard – il n’en reste pas moins des plus heureux -, voilà que le ciel se dégage pour laisser passer un « rayon » de lune qui vient éclairer une petite plaque au sol. Sur cette plaque, les coordonnées de l’endroit où il se trouvait…
Prenons soin de nous, un-e à un-e et ensemble, prenons soin de Nous, nature hors humanité comprise.
Le problème c’est que malgré nos capacités intellectuelles et culturelles nous restons un animal sauvage. Sans l’intervention d’une autre espèce qui aurait « trois coup d’avance sur nous » comme nous avons sur les chiens par exemple, nous continuerons à « tirer à vue » ; je veux dire par la de ne pas arriver à nous organiser pour la pérennité de notre maison . Mon chien par exemple si je ne suis pas la pour voir plus loin que lui et savoir d’avance que la maison va devenir invivable, lui il continuera a faire ses besoin dedans mais je suis là et je l’ai éduqué à aller dehors, il ne peut pas modéliser le global du pourquoi il faut qu’il aille dehors car son cerveau est plus limité que le mien pour construire un raisonnement ou il faut extrapoler sur un terme trop long ou même s’il le peut (aprés tout j’en sais rien) il ne peut effectivement pas adapter son comportement pour que la maison reste vivable mais il constate qu’en se pliant à ma volonté la maison reste vivable et comme il y est bien ça lui suffit, idem pour la gamelle … il est domestiqué. Bref, ce que je veux dire c’est que sans les extra terrestres pour nous domestiquer ça va être difficile voire impossible de le faire par nous même (je ne trouve pas de précédent dans la nature sauf peut être les colonies d’insectes?…mais le coût est l’aliénation de l’individu donc pas pour nous….). Reste la voie indirecte avec l’IA ?….
Le problème pour moi est finalement d’ordre esthétique car un animal sauvage restera toujours autrement plus beau, même éteint…
Je te rejoins parfaitement Paul.
Mettre à nu ce que nous sommes, comme le travail que fait un individu au cours d’une analyse. Faire le deuil de ce que nous ne sommes pas, cet être idéal, pour mieux vivre et accéder plus facilement au bonheur, ou du moins, moins facilement au malheur.
Et surtout, renoncer à nous changer fondamentalement, mais plutôt chercher à changer notre manière de nous voir, voir les autres, et nos réactions fondées sur ces perceptions erronées.
Bref, comme tu le dis, accéder à l’âge adulte.
Cela me semble effectivement la meilleure manière de tenter le coup de passer le cap du risque d’extinction.
« Dieu, l’homme rationnel, l’espérance, la technologie ou les extra-terrestres qui viendront nous sauver comme Zorro, etc. »
Nietzsche a tué Dieu, Daniel Kahneman a tué l’individu rationnel des économistes, Hans Jonas a tué « Le Principe Espérance » de Ernst Bloch, les décroissants ont suffisamment montré les impasses de la technologie, et Stephan Hawkins nous a expliqué ce qu’il fallait vraiment attendre d’une civilisation extraterrestre qui arriverait jusqu’à nous et pourquoi il fallait arrêtez d’envoyer des messages spatiaux « houhou, nous sommes ici ! »…
Un cataclysme est nécessaire pour atteindre l’age adulte, si toutefois on y survit.
C’est souvent vrai pour l’homme, et tout particulièrement pour ceux du sommet de la pyramide sociale, (les dominants) qui se contrefoutent du cataclysme que leur attitude parfaitement égoïste est en train de déclencher, alors qu’ils sont les seuls à avoir le pouvoir de l’empêcher.
Je viens de cultiver des haricots dans un couvert de facélie que j’avais coupé auparavant, C’est marrant de voir pousser ces jeunes plantules à travers ce couvert mort mais qui donne la vie au sol.
Là je me dit que sans la mort, il n’y a pas de vie. Mais bon, quelqu’un va me dire l’inverse.
Nos défauts nous conduisent vers notre extinction et ces mêmes défauts nous ont aussi permis de faire des choses magnifiques (l’amour, l’art…).
Tout comme la mort rend belle notre vie, la mort de l’espèce rend belle son histoire.
Pour que nous vivions en harmonie avec notre milieu, il faudrait une race humaine débarrassée de ses défauts qui vivrait dans une société composée d’êtres clonés ayant strictement le même aspect physique, les même capacités intellectuelles et cognitives (un modèle pour chaque sexe), lesquels recevraient la même somme d’argent tous les mois et auraient les mêmes bien matériels dès leur naissance (ils n’auraient pas le droit d’avoir plus de l’un ou de l’autre). Elle serait aussi, donc, une race quasiment dépourvue d’affect, d’imagination et d’esprit de création.
Franchement, s’il faut en arriver là pour la survie de notre espèce, je préfère que les vers meurent tous dans le sac de farine.
Nous aurons des choses à regretter mais nous aurons aussi des motifs de fierté : https://www.youtube.com/watch?v=izQsgE0L450&feature=youtu.be
Par contre, nous pourrions avoir le tact de partir, non pas en éteignant la lumière (ce qui supposerai qu’après il y ait le noir absolu, le vide, le néant) mais en « Priant de laisser les lieux tels qu’on les a trouvés ». Histoire de remercier et de respecter cette planète si accueillante qui a bien voulu nous supporter pendant tous ces milliards d’années et donc, aussi, en pensant aux autres races représentant le vivant (à partir de là, je laisse les spécialistes trouver le modèle politico-économico-social idéal).
Le vie continuera après nous, tant que le mouvement continuera, il fera évoluer cette planète, il fera évoluer les espèces survivantes à notre passage.
En raison d’un concours de circonstance, peut-être restera-t-il après notre départ, seulement quelques robots mécaniques que nous aurions créés… Mais ces robots seraient aussi influencés par le mouvement, et qui nous dit qu’ils n’auraient pas, à l’occasion d’un incident non prévu, un bug dans un programme ou un circuit électronique défaillant, un changement dans leur attitude ? (Comme dans l’excellente série suédoise – pas le remake américain – « Human, No Human » ou comme dans le film Automata ?). Le mouvement mécanique ne pourrait-il pas engendrer aussi la vie ? Et évoluer ? Non pas dans un lent processus linéaire au gré de l’influence du milieu mais dans un processus par escalier au gré d’un incident mécanique…
Vous êtes bien optimistes pour les robots. Nos connaissances me semblent trop lacunaires pour garantir que l’eau continuera de s’écouler sur le globe et refroidir les machines : l’humanité a déjà aboli des tourbières donc des sources, des rivières, des fleuves, des lacs, des mers, par l’irrigation et la déforestation. Et elle continue d’assécher le globe plus vite que les Romains en Afrique du nord.
Le changement de climat c’est beaucoup d’eau dans l’air (temps couvert) mais moins disponible au sol (moins d’arbres et de plantes, herbicides et ciment). L’’Intelligence Artificielle sera-t-elle assez intelligente, justement, pour le voir venir ?
Mais en bonne logique, nos connaissances restent aussi trop partielles pour prédire notre disparition. Le monde ne se réduit pas à la reproduction de gènes « égoïstes« , théorie de Richard Dawkins (Oxford, UK, pape actuel de la théorie). Il existe une forme « d’intelligence collective » selon Lynn Margulis, vous savez celle qui a trouvé au microscope les bactéries qui ont généré la chlorophylle des plantes et les dendrites des neurones, ce qu’on appelle « notre » cerveau.
Manque de bol pour ce pape, la génomique a confirmé l’évolution par acquisition de génomes, et la dame avait raison, bien que femme et ayant passé l’âge de se reproduire, soulignait elle, lors d’un fameux débat avec lui : « la reproduction n‘est pas la vie » (non que Paul l’ait écrit). Ça se trouve en vidéo et en anglais.
Bref, on ne vous a rien dit mais dans les années 90, la fusion de génomes est devenue l’orthodoxie de la théorie de l’évolution, bien embêtée depuis pour l’expliquer.
Changeons de point de de vue : pour les Amérindiens, et ils le disent, depuis des siècles, notre problème d’organisation découle de l’absence de sacré. Voir la somme de Jerry Mander : in the absence of the sacred : the failure of technology and the survival of the Indians nations, sur l’Histoire (ou contre Histoire) de ceux d’Amérique du nord.
Avant de sortir et éteindre la lumière, pour ce coup ci, un dernier un mot, à la lueur de la porte entr’ouverte. Je l’avais signalé dans Libération en 92 ou 93, mais ne trouve plus la date ni l’article. Sous le titre « La PAC et la chute de l’empire romain ». La PAC mettait en œuvre alors les disposition du 8 ème round du GATT, pas encore signé, future OMC : plus de soutien des prix en agriculture, aucune subvention, sinon pour le « maintien du niveau de vie », à l’hectare, autrement dit au capital.
La dernière PAC vient d’y faire une entorse en limitant les primes aux sufaces de moins de 50 ha. Mais les négocations de libre commerce continuent
L’info vient du magazine The Ecologist, alors publié sur papier (en ligne, de nos jours) Les Romains disaient à leurs agriculteurs « Votre blé est trop cher. Vous n’êtes pas au prix mondial. Les esclaves des colonies en Sicile et en Afrique du nord, coûtent beaucoup moins ». D’où déforestation dans les dites colonies (voir plus haut) compensée par la fertilité volcanique en Sicile. Mais à Rome et auotur exode rural, arrivée de paysans ruinés, distribution de pain (pole emploi), organisation de jeux de cirque pour les calmer (la télé), panem and circenses.
Avec la vaisselle en plomb (dont le sels attaquent le cerveau), que dis je la contamination massive en particules de plomb de l’atmosphère, au point qu’on peut aujourd’hui la lire dans les glaces du pôle, par amour des établissements de bains et de la plomberie, il a quand même dû jouer un rôle, ce prix du blé
Le prix mondial c’est celui de l’esclavagiste, déboiseur et pollueur.
Même si nous laissons la planète dans un état pitoyable, le pire que l’on puisse imaginer, la vie continuera, c’est inévitable, tout comme elle a su apparaître dans un milieu hostile il y a des millions d’années, je n’en ai aucune preuve, juste un « sentiment » (ce qui est bien peu j’en conviens, je peux me retrouver avec l’étiquette d’illuminé ou de stupide congénital). La vie continuera sauf si nous avons réussi à faire exploser ce merveilleux cailloux… ou à faire disparaître toute trace d’humidité… La vie s’adapte à des milieux très difficile, les insectes sont des bons clients pour survivre aux radiations, les animaux abyssaux vivent privés de lumière et sous des pressions énormes, certains vivent près de sources de chaleur toxiques, d’autres animaux vivent aux fonds de grottes très profondes, certains végétaux sont très résistants, bref la vie continuera sans nous. Elle sera peut-être abîmée par notre passage, elle mettra des milliers d’années pour se débarrasser des radiations (à nouveau), des modifications chimiques ou génétiques que nous laisserons peut-être, mais le mouvement continuera… jusqu’à l’extinction complète de notre soleil. Ce qui n’est en aucun cas, une raison ou un motif valable pour laisser aller notre instinct d’animal destructeur (qui est le pendant de notre instinct d’animal créateur). Ayons conscience qu’il faut essayer de le freiner au maximum, peu importe l’organisation politique que nous aurons choisie : ayons l’obligeance de nous éteindre avec tact :o)
Correction : le nom de la série suédoise est « Real humans, 100% humain »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Real_Humans_:_100_%25_humain
Je ne sais pas pourquoi j’avais gardé un faux titre en tête…
« C’est un pari que je fais évidemment : je me dis qu’on ne pourra jamais négocier le tournant si on n’atteint pas d’abord l’âge adulte et ce que je veux dire par là, c’est examiner le problème tel qu’il se pose, en enlevant toutes les décorations qu’on se croit obligé d’ajouter d’habitude : Dieu, l’homme rationnel, l’espérance, la technologie ou les extra-terrestres qui viendront nous sauver comme Zorro, etc. »
Grandir, évoluer .La nature et la vie se chargent bien de cela aussi, nous faire grandir. Le ‘pseudo’ confort moderne reste effectivement bien illusoire, quand des permis de construire accordé sur un littoral en zone inondable voit des grosses vagues détruire votre maison…..
ça peut aider pour la réflexion !
Avec ce livre, vous êtes une de ces vagues, qui vient briser nos pépères certitudes, j’espère que la vie , à ce titre vous soutiendra encore longtemps.
Il y a des enfants que zorro et le père Noêl n’ont jamais empêché de « grandir »…au contraire ^^
Clairement , ça commence à devenir pressant, c’est comme si on avait plus d’autre choix que de faire un énorme saut de conscience pour se bouger et aller de l’avant.
ll y a des prises de conscience fortes en ce moment et les basculements que nous vivons ne sont pas des hasards, cela dit je ne crois pas à une « extinction des feux », plutôt à des prises de conscience accélérées et inégales , une pression naturelle croissante et continue, plus de répit, (phénomènes climatiques, économiques, etc..) et des groupes d’individus et des »locomotives » version mondialisé qui vont par leur éveil impacter le processus et accélérer la prise de conscience, as usual ?…. 🙂
oui jouer sa partition au mieux !
Peut-être que l’évolution sera plus spirituelle que sexuelle, peut-être que le bricolage de l’évolution va reléguer aux oubliettes archaïque notre panoplie technologique (GPA, transhumanisme …). Espérons du moins !
J’ai lu plusieurs livres sur la méditation ces derniers temps (pour un projet et non pas dans une démarche personnelle, même si j’ai découvert des tas de choses étonnantes) mais mes idées à ce sujet ne sont pas encore suffisamment posées.
Par contre il y a une phrase de l’un de mes auteurs préférés qui me semble pleine de promesses malgré l’ampleur du défi dont il est question ici : « Tout ce qui existe possède un destin qui n’est, en somme, que le tout des possibles accumulés, patiemment, peu à peu, génération après génération, dans son évolution, dans sa généalogie
La généalogie n’est pas seulement affaire de gènes et de chromosomes, car s’il y a des filiations génétiques, il y a bien plus de filiations noétiques (connaissance, intelligence, esprit) »
…
C’est de Marc Halévy. Je n’ai pas encore lu Paul Jorion. J’ai découvert ce blog en janvier dernier et ce projet de livre m’intéresse beaucoup, même si pour le moment je ne sens pas encore sa substance.
La noétique, si elle existait, ce serait pas mal. Plus besoin « d’éducation » alors. Malgré sa grosse tête, l’Homo sapiens a des manques et à considérer que l’évolution soit infinie et le monde lui aussi changeant, il ne sera jamais fini (au sens d’être complet, disons d’avoir atteint le rang des dieux et siéger au dessus des nuages, tranquille pour l’éternité).
Mais non, ce n’est pas la seule solution!
Nous agissons en fonction de ce que nous percevons être notre intérêt personnel pour satisfaire nos désirs. Mais nos intérêts personnels sont relatifs à la « règle du jeu » !
————————-
La règle du jeu (écrite par la communauté des hommes car personne ne nous y oblige) actuelle est : « chacun peut faire n’importe quoi. Il est seulement interdit de tuer son prochain (j’ajouterais sauf si vous êtes le plus fort) », sans se préoccuper du prix qu’aura à payer la Nature.
Ce à quoi on a ajouté des milliers d’alinéas à géométrie variable, pour que ça puisse « fonctionner ».
A ce jeu, le plus fort/malin/dénué de scrupule deviendra nécessairement, à terme, maître du champ de ruines.
————————-
Il « suffirait » donc d’écrire dans la Constitution universelle, une règle telle que celle ci:
« les Ressources naturelles primaires, ou créées par les générations précédentes, sont sacrées car indispensables à la survie de notre espèce. En conséquence, elles sont exclues du champ de la propriété privée, et seront gérées par une entité supérieure, de sorte à en extraire une rente utilisée à leur entretien. »
Et une fois écrit ça, et définit l’entité supérieure (que j’aime bien comparer à la NASA…) chacun peut faire ce qu’il veut.
Sans oublier que l’énergie du soleil est quasi infinie, et qu’il suffirait d’être capable de la stocker pour nous acheter du temps avant de devoir éteindre la lumière.
@Erix le Belge
Je présume que votre remarque est ironique.
Sachez que par ailleurs, j’ai décrit une méthode pour mettre sur pied un tel système. D’accord, c’est dans les grandes lignes. Mais à quoi bon réfléchir plus loin si tout le monde s’en fout…, et peut être en effet que c’est loufoque, mais encore faut il aussi le démontrer.
J’ai l’habitude de proposer des solutions extravagantes à des problèmes techniques, pas toujours évidentes. C’était mon métier. L’avantage est que je n’avais à convaincre personne à priori, et qu’il me suffisait de démontrer scientifiquement.
Hélas, en matière de science sociale, la démonstration scientifique est impossible. Il faut donc au préalable dépenser une quantité folle d’énergie pour convaincre, si toutefois on y arrive.
Mais si toutefois vous avez une meilleure idée que la mienne, n’hésitez pas…
En fait, cette chose existe déjà: c’est le parti communiste en Chine, Cuba, Corée N, les familles kleptocrates en Afrique, Arabies etc… et, dans nos démocraties, les financiers et capitalistes que vous vouez aux gémonies. Donc: ça ne marche pas (en fait ça marche parfaitement à l’envers de ce que vous souhaitez).
Je pense que le moins mauvais moyen pour améliorer les choses dans votre sens réside dans la fiscalité: Détaxer le travail, taxer les destructions.
De même que avant qu’un objet plus lourd que l’air ne vole, ça n’avait jamais volé.
Voila à quoi il faut dépenser son énergie, quand on rame à contre courant: Répondre aux âneries toutes faites qu’on a mis dans la tête des gens.
La démarche scientifique, ils ne savent pas ce que c’est, et la plus grande gueule a toujours raison.
Comment pouvez comparer l’entité dont je parle à la Corée du nord, etc…, puisqu’elle n’a pas encore été définie!
Je pourrais tout aussi bien affirmer qu’un « plus lourd que l’air » ne pourra jamais voler.
(annule et remplace mon précédent commentaire 😉 )
Détaxer le travail et taxer les destructions, sans toucher à la propriété privée, aura des effets infiniment plus limités que ce que je propose.
Ce ne serait qu’une usine à gaz supplémentaire.
« les Ressources naturelles primaires, ou créées par les générations précédentes, sont sacrées car indispensables à la survie de notre espèce. En conséquence, elles sont exclues du champ de la propriété privée, et seront gérées par une entité supérieure, de sorte à en extraire une rente utilisée à leur entretien. »
D’accord à 100%. Je défends comme vous l’idée de réinstaurer la notion de « sacré » dans les esprits, pas comme un dogmatisme religieux fait d’obligations idiotes, mais plutôt comme la définition de « limites à ne pas franchir, sur ce que, consensuellement, nous estimons « inestimable » ». A vrai dire, le droit consacre déjà le caractère sacré de la vie humaine, des enfants, etc.
Donc rien de nouveau, si ce n’est une extension aux ressources naturelles primaires.
Ainsi, la forêt amazonienne serait déclarée « zone sacrée pour l’Humanité », sous contrôle de l’ONU, et tous les citoyens du monde seraient taxés pour constituer le budget de préservation (en fait, ça pourrait être gratuit s’il n’y avait pas d’Humains en train de la détruire…).
Tous les hotspots de biodiversité en ferait partie évidemment.
Et le droit, reconnaissant l’importance de ces éléments naturels, punirait sévèrement les transgression, avec l’aide d’une police de l’environnement crainte à l’égal de la police financière ou fiscale américaine…
Déclarer « sacré », sans mettre en dehors du champ marchand, n’a pas de sens. Sinon faire illusion.
L’idée ne me dérange pas le moins du monde. Même si je doute qu’une entité supérieure capable d’agir de manière « bonne » (et non de la bonne manière) soit possible.
Par contre, depuis 300 ans, l’idée de « gestion durable » ou « gestion soutenable » existe, toujours au nom du bien de tous et du tout… et toujours de manière à soutenir une certaine économie, les politiques partisans qui vont avec et des sciences qui, pour beaucoup, nous ont désappris, indirectement et directement, à sentir, penser et poser des actes de manière « bonne ». Là est pour moi le problème… Tout comme, depuis 300 ans, certains pensent que nous pouvons modifier le climat et le soumettre à notre volonté, à nos besoins (cf Buffon).
Il me semble qu’une question devrait être posée : la vie et la Terre sont-elles des systèmes tels que nous les considérons ?
Prenons soin de nous.
Moi aussi, et pire je n’en sais rien. La question est justement d’imaginer une telle entité, avec de multiples niveaux de sécurisation pour éviter justement que des gros malins ne puisse la détourner de ses fins. Car c’est sans doute l’aspect le plus critique. A priori, on ne peut rien conclure sans avoir sérieusement étudié… Mais le jeu en vaut la chandelle, me semble t-il.
Heu non, pas d’accord, règle du jeu ou pas, comme le dit Paul Jorion dans son excellente bande dessinée, il y a aura toujours un gros costaud pour taper sur un petit maigre. Il y aura toujours un plus « malin » qui essaierai de détourner la règle. D’où l’idée farfelue de clonage pour niveler toutes les envies ou presque.
Le tout est de faire en sorte que cela reste marginal à défaut d’être impossible.
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A propos de l’extrait précédent n° II fermé aux commentaires, un commentateur a introduit un paragraphe par « En gardant cet angle de vue… ». J’y reviens?
Dans l’histoire de ces regards qui se contactent dans une rencontre (ils s’entrechoquent à distance ? ) que cite ici Paul Jorion telle qu’il la lue racontée dans une fiction, mon sentiment est que, dans un tel cas (à ce niveau trivial des appétits sexuels), la perception visuelle est conçue comme sortant de l’œil pour projeter les rayons visuels sur l’environnement.? C’était la croyance du monde « premier » et celle de l’Antiquité, comme se méfier du « mauvais œil » lancé par le sorcier, ou attribuer à Zeus le pouvoir de foudroyer réellement par le regard . C’est cette imagerie qui selon moi survit dans la réciprocité futile du « coup de foudre » sexuel ici relaté. C’est la même chose encore dans l’usage de la perspective linéaire selon la tradition de l’art classique, lorsque le dessinateur nous imposait de « garder l’angle de vue » subjectif et abstrait depuis lequel il restituait une image faussement « objective » du monde extérieur (en fait une forme symbolique, visant à donner une vraisemblance à un récit- « comme si nous y étions »- à partir d’un point de vue théorique fixe, donc non naturel).
Le texte de P.J. se termine par « cela calme un peu le monde intérieur qui nous agite, pendant que dans le monde extérieur nous continuons de ramer ».
S’il est vérifié que dans le monde vécu (par exemple relativement au désir sexuel) notre intelligence de la faculté de percevoir n’a pas évolué, les travaux des sciences se sont attachés au siècle précédent le nôtre à considérer le cerveau humain comme l’organe capable d’ inventorier l’extérieur . De se mettre en intelligence avec ce qu’il reçoit désormais comme des ondes qui sont venues de l’extérieur sur la rétine. Ont étés créés des outils techniques extraordinaires, des appareils très performants afin que nous puissions percevoir très au-delà et en deçà des moyens biologiques acquis par les organes sensoriels : rendre visible en images le « mal vu » ou le non-visible d’avant, connaître enfin le très lointain des sources lumineuses prédiquées en tant qu’image parvenue jusqu’à cet ici et maintenant constituant notre monde actuel . Penser les étoiles comme des images de l’univers tel qu’il fut au moment de son origine !…
Une capacité de voir donc au-delà des moyens dont disposent les espèces vivantes pour interpréter seulement la gamme limitée des signaux qui font sens pour assurer leur survie. Certaines couleurs seulement de la lumière, partie restreinte elle-même d’un spectre bien plus large de vibrations, d’une sorte de « musique » universelle, (ou multiverselle ?) de « cordes », dont la membrane ( de matière et d’antimatière et de « on ne sait encore quoi ») n’est prédicable qu’en tant que « branes » pour les spécifier avec une lettre en préfixe pour les différencier !).
Si l’espèce humaine était capable d’assumer ses possibilités d’intelligence créatrice, et de les partager, au lieu de « ramer » à titre personnel sur le salut après le mort ou sur ses chances individuelles de faire fortune avant de mourir , ou de copuler pour « croitre et multiplier » ( pas comme des lapins dit le pape François !) nous n’aurions sans doute pas une telle trouille du dérèglement climatique que notre société industrielle a contribué à créer …
Dans son livre récent « L’univers à portée de main » l’auteur Christophe Galfard cite son maître Stephen Hawking lequel disait (je cite de mémoire) » la plaisir de la découverte est moins intense que le plaisir sexuel, mais cela dure beaucoup longtemps! »
« Qu’a donc fait ce père de famille ? Il a préservé sa capacité à faire d’autres enfants ailleurs, plus tard. Aussi pénible que cela puisse être d’exprimer les choses aussi crûment, c’est bien de cela qu’il s’agit. »
Je ne pense pas qu’il s’agisse de cela. Je crois qu’il s’agit du dilemme le plus présent, dans la vie des hommes, et qui est probablement l’une des raisons de leurs présences ici-bas, à savoir progresser sur le plan de l’âme, en faisant primer l’autre avant soi. Ce père était probablement peu avancé, sur ce point, et à choisi l’option individualiste.
Comme dans une réalité virtuelle, dans laquelle nous serions plongé, il a fait le mauvais choix et a perdu l’exercice auquel il était soumis.
Ces extraits et ce livre sont très intéressant, mais peuvent-ils faire l’économie des apports des expériences de mort imminente, qui semblent étayer la furtivité du passage sur Terre, la vie de l’âme se poursuivant au delà du corps. Le film Matrix peut être intéressant, tout comme celui du Truman Show, à cet égard, dont les messages sont que notre réalité que nous pensons réelle, ne l’est pas, et prend ses racines dans une réalité réelle qui lui est extérieure.
Je pense que l’une des raisons de l’instinct de copulation réside dans la nécessité de produire des corps en masse, afin de répondre aux nombreuses demandes d’incarnation d’âme, cherchant à progresser, ce qui ne peut, plausiblement, se faire que dans la matière.
Ce que nous apprend la fin de l’espèce, c’est peut-être, que l’individualisme, l’absence d’altruisme, d’amour de l’autre, entraînent la perte des âmes. Dans le cadre de notre réalité, qui serait un « jeu virtuel », ce n’est pas si grave. Peut-être que, dans d’autres plan, plus immatériel et spirituel, ce pourrait l’être.
Pour une spiritualité incarné ! Extraits :
Confession de foi
Je suis un prêtre catholique-athée
« Je crois que ce que l’on nomme «les grandes religions», prises individuellement ou collectivement, n’ont le monopole ni de la religion, ni de la spiritualité. En d’autres mots, il existe aussi une spiritualité et religion humaniste séculière et même athée qui n’est pas nécessairement incompatible avec la foi judéo-islamo-chrétienne. L’athéisme est un correctif constant nécessaire à toute croyance en l’existence de Dieu, sauf lorsqu’il veut s’y substituer. »
Je suis un chrétien-païen
« Je crois que le monde (et l’Eglise) a autant besoin de paganisation que de civilisation et d’évangélisation. »
« Je crois que les religions dites païennes – religions africaines traditionnelles, vaudou, candomblé, spiritualité amérindienne – sont de grandes religions et spiritualités, aptes à purifier et à accomplir les grandes religions dites civilisées, autant et sinon plus parfois que ces dernières peuvent venir corriger et parachever les premières. Elles sont des humanismes capables d’humaniser et de faire évoluer les humanismes civilisés, autant et sinon plus parfois que ces derniers peuvent faire progresser les premiers. »
« Une bonne suerie amérindienne équivaut pour moi a une borne retraite fermée. Une cérémonie de la pipe sacrée équivaut à une eucharistie »
Rejoindre la foi des autres
« La foi n’est ni le privilège ni le monopole de la tradition chrétienne. Elle est au coeur de toute religion et de toute culture, même de ceux que l’on nomme faussement les «incroyants». C’est de l’arrogance de ne voir que «foi» du côté chrétien et «culture» du côté non chrétien; en ce sens, une certaine incarnation et inculturation de la foi chrétienne dans les autres cultures me paraît un acte de colonialisme spirituel et d’incroyance; c’est le contraire de la foi de ne pas croire à la foi de l’autre, de la réduire à n’être qu’un élément culturel, et de vouloir y substituer la sienne. »
« C’est donc dire qu’on ne saurait rejoindre la foi des autres en l’abordant uniquement comme objet de connaissance ou même comme objet de foi. Je ne dis pas que la foi des autres ne saurait être objet de connaissance, mais qu’en le faisant, la foi en tant que telle est détruite. On ne rejoint la foi de l’autre qu’en essayant de rejoindre le mystère qu’elle essaie d’exprimer. »
Mon cheminement
« Depuis 1974, ma recherche est passée du domaine religieux au domaine culturel, les deux étant vraiment inséparables. C’est ainsi que je me penche sur la culture familiale, sociale, économique, éducatrice, juridique, politique, propre à chacune des grandes voies de salut, avec toutes les valeurs morales-éthiques ou simplement humaines originales que cela comporte. »
« J’essaie d’aborder les autres cultures et religions de l’intérieur, à savoir comme de possibles sources de révélation du Mystère Insondable de la Réalité, comme de possibles dimensions complémentaires et accomplissantes de ma foi et de ma culture. »
« Inutile de dire qu’une telle rencontre remet radicalement en question (pas nécessairement en doute) tous les aspects de ma culture occidentale et de ma foi chrétienne. C’est une expérience de «kénose» qui met complètement à nu. Je suis devenu particulièrement sensible à l’arrogance chrétienne et occidentale ainsi qu’au «sauveurisme» qui se cachent souvent même au coeur du service des pauvres. »
« Plusieurs croient que je suis anti-occidental et que j’ai perdu la foi chrétienne. Ils se sentent menacés. C’est curieux ! Moi, j’ai l’impression très vive et nette que cette mort à l’ego chrétien et occidental à travers l’expérience des autres cultures et religions me révèle les vraies valeurs originales de l’occident et du monde chrétien à leur niveau le plus profond. »
« J’en viens graduellement à apprécier à tel point les différentes religions et cultures qu’elles deviennent peu à peu des dimensions constitutives de ma spiritualité et de ma culture. Mon identité est devenue interculturelle et interreligieuse. Et je n’ai aucunement le sentiment d’éclectisme, de syncrétisme mal placé ou de confusion. Il y a de la cohérence dans tout cela. Et c’est ici que je dois rendre hommage à celui qui m’a le plus aidé à trouver cette cohérence: le P. Raimundo Panikkar, dont les écrits et la vie sont consacrés à ce genre de questions que pose notre monde pluraliste. »
« Du divertissement culturel ! diront ceux que préoccupent les questions sociales et le rapport de forces économique et politique. A ceux-là je ferai remarquer que la question sociale elle-même est prisonnière et esclave de la dialectique occidentalo-chrétienne et qu’elle-même a besoin d’être libérée de son monoculturalisme économico politique et religieux. Mon engagement social et politique n’est pas moindre. La perspective interculturelle a tout simplement fait en sorte qu’il a pris des formes nouvelles, inusitées. »
« Je vis surtout un grand sentiment de libération. Oui, l’expérience des cultures et des religions, aussi risquée qu’elle soit, libère ! »
Intégration de la réalité
« Quelle spiritualité pour le XXe siècle ? demande-t-on. Il me paraît tout aussi important de se demander, en même temps, quel devrait être l’humanisme et le sécularisme pour le XXe siècle. Les trois questions sont distinctes. Mais il est nécessaire de ne pas séparer ces trois questions qui, en fait, ne sont que trois dimensions irréductibles l’une à l’autre d’une seule question englobante: quel réalisme pour le XXe siècle ? »
NB : je rajoute et pour le 21ème siècle ?
» Question qu’on peut aborder sous l’angle de la spiritualité, de l’humanisme ou du sécularisme. Mais quelle que soit la perspective choisie, chacune doit inclure les deux autres, si l’on veut éviter une des trois abstractions simplificatrices et aliénantes de notre temps : une spiritualité désincarnée et insensée, un humanisme rachitique, coupé de son sol et de ses racines, un sécularisme inhumain. »
« J’ai choisi de parler ici de ces trois dimensions du réel, mais à partir du langage symbolique de la spiritualité. J’espère avoir été réaliste. »
« Ni la spiritualité, ni l’humanisme, ni le sécularisme ne sont souverains ! Seule la réalité est souveraine et irréductible, de sorte que la question aujourd’hui ne peut être que celle de l’Intégration Globale du Réel, au niveau de la vision, de la praxis et de la solidarité universelle et personnelle. Toute intégration qui chercherait à simplifier la réalité, c’est-à-dire à éliminer ou ignorer ce qu’on ne peut facilement assimiler, ne ferait que nous en éloigner davantage. Le plus simple, c’est d’essayer de tout rassembler dans la Grande Solidarité Constitutive de la Réalité.»
http://agora.qc.ca/documents/une_spiritualite_pour_le_xxe_siecle
Holà! Heu, oui peut-être, mais…
Je partage absolument pas votre point de vue, et vos analyses me semblent complètement erronées:
Toutes la discussion part de l’attitude de fuite condamnable du mâle devant le danger. Hors dans le cas présent, arrivée d’une avalanche, il s’agit bien d’éviter le danger, la seule action rationnelle et louable est de fuir, au contraire de la mère se mettant en boule pour protéger ses enfants dont l’action est suicidaire et condamnant ses enfants à la mort.
En toute logique le mari aurait du blâmer son épouse pour son attitude (la société également).
Ce qui ressort de tout ce « reportage » c’est la programmation socio-culturelle anglo saxonne: il est interdit de fuir devant le danger, devant le combat…Ce que vous appeler action inconsciente , pulsion moi je l’appelle rationnelle, logique, adaptée.
Il me semble que Paul Jorion, contrairement à nous ( la plupart d’entre nous?) ne porte aucun jugement moral de condamnation ou d’approbation à l’égard de la mère ( répondant à une décharge intérieure d’ocytocine « maternante »?) ou du père qui en effet réagit pour la sauvegarde rationnellement comprise de l’espèce en assurant la sienne ( sous l’effet de la testostérone? ou d’ une réponse rationnelle? On ne sait pas et peu importe). Fut un temps on l’on disait » la terre est plate », un autre où l’ Eglise affirmait contre Galilée » le soleil tourne autour de la terre », et aujourd’hui on nous dit » l’austérité ça marche » malgré ce que peuvent penser Jorion et Leclerc. Il faut se faire notre propre idée sur les préjugés reçus pendant et après la phase de néoténie…
Soyez donc rationnel jusqu’au bout : pourquoi fuyez vous ? pour survivre et pourquoi survivre si a terme on vas mourir si ce n’est pour avoir le temps de se reproduire. La mère dont l’horloge biologique n’est pas la même et qui à déjà » investit » énormément de ressources dans la création et le début d’élevage de ses enfants à beaucoup moins de chance de parvenir à se reproduire de nouveau son calcul rationnel est donc de faire rempart de son corps pour protéger sa progéniture pour laquelle la fuite n’est pas une option valable. La réaction de tous est parfaitement adaptée, la mère se sacrifie pour les protéger du choc et le père fuit pour pouvoir les dés-ensevelir et finir de les élever. Ce qui me rappe c’est que personne dans l’action n’a le temps de calculer tout ça et que se sont les bonnes décisions qui sont prises en terme de survie de l’espèce. La situation est ici plutot simple mais gageons que le même calcul rationnel de probabilté de survie de l’espèce à lieu dans des circonstances bien plus complexe. Ce calcul probabiliste est soit instantané soit que mijotè en permanence par notre corps posant des actes en fonction de ces paramètres 35 ms avant notre conscience. On notera que pour calculer la meilleure proba pour l’espèce il faut prendre en compte la totalité des individus… alors Noosphère (cf T. de Chardin) ?…
ça me rappe un peu aussi mais il faut lire frappe lol 😉
Selon moi le souci n’est pas monsieur mais bien la réaction de madame.
Si on analyse correctement la situation nous avons eu une maman qui protège ses enfants un père qui vise logiquement son intégrité physique après avoir compris en 1/100ème de seconde que sous 3 mètres de neige il n’aurait aucune chance de sauver sa famille. Tous sont sains et saufs à la fin et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Sauf que le scénario introduit un petit grain de sable. Le jugement de la femme qui pense que l’attitude de son mari risque de révéler aux yeux de son entourage qu’il est par trop éloigné des standards du héros hollywoodien. Pas d’armure aux pectoraux saillant pas de marteau magique et impossible de raconter que le mari s’est tiré pour aller mettre sa tenue rouge et bleue… « Comment frimer auprès des copines maintenant ? »
A 7 milliards d’être humains le soucis ne me semble pas la survie de l’espèce mais démontrer que l’on a la meilleure position en suscitant la convoitise chez les autres… Ce qui peut-être une bonne explication à l’accumulation des richesses et au plaisir que certains ont à les retirer aux autres..
Étonnant ! Je viens de découvrir à l’instant le commentaire d’Igor juste avant le mien et qui a la même position que moi. Merci Igor! Tout n’est pas perdu!
Mon Dieu! le « s » de « être » s’est barré à la fin de « soucis ». Comme quoi tout fout le camp..
je me suis toujours demandé pourquoi un chien vas toujours essayer de bouffer la gamelle de l’autre avant la sienne? …. l’espoir de bouffer les deux (si l’autre est malin aucune chance), la volonté de pouvoir pour affirmer sa dominance? la volonté d’être mieux nourri et l’autre moins bien pour avoir plus de chance de transmettre ses gênes? le vice? la frime? la main du diable dans la nature ? allez savoir!
Waow, génial, merci à celui ou celle qui a liké la video des foo fighters !
Je pense qu’on ne peut commenter la situation sans faire une analyse selon « le système de genre » qui construit notre société autour de deux rôles opposés (H/F, père/mère) et de deux devoirs — ou postures — opposés (virilité/féminité). Alors, faisons le en deux mots rapides. La femme enfante… et materne (avec des variations, mais…). L’homme baise, puis s’approprie et marque les enfants de son nom, sans quoi ils ne lui appartiennent en rien (de même, il tient une femme comme sa propriété qu’il a obtenue du père). Par la virilité, l’homme est pris dans un devoir de compétition agressive, pour grimper sans arrêt sur une échelle virtuelle de virilité). Parfois, il a intérêt à fuir, plutôt qu’à se battre. Ce n’est pas très glorieux, mais plus adapté. Le dilemme lui est chaque fois posé. Dans ces deux attitudes, pas de place pour la protection d’un enfant. Mais la posture du ‘protecteur’ est très présente dans l’expérience masculine, et est extrêmement valorisante et valorisée. L’homme protège sa femme, ses enfants… et ses autres biens, il assure. Il nourrit, il ramène le salaire (et dans son idéal, ce rôle ne doit pas être féminin). Il empêche que la femme et les enfants soient importunés par d’autres hommes, qu’ils soient sans propriétaire. Ici aussi, le dilemme entre la protection et la fuite va se poser. Par exemple, cette fuite auprès d’une plus jeune femme, évoquée par le film suédois.
Voilà, je ne crois pas que l’homme fuit pour protéger… son sperme (cette hypothèse manque d’arguments). Globalement, la vie et le genre lui apprennent à être individualiste. La caricature ci-dessus exposée évolue à la marge, bien évidemment, et les conquêtes des femmes questionnent les rôles. Mais les hommes abordent cette évolution… à reculons.
Autres remarques :
1/ Yves Paccalet, dans « L’humanité disparaîtra, bon débarras », expose 10 manières pour l’humanité de disparaître plus rapidement qu’avec l’univers (par un virus, une guerre, etc.) et conclut avec les autres espèces animales et végétales : bon débarras. (Les robots n’en diront-ils pas autant ?). Il ne cherche pas à dévaloriser l’humain à nos yeux, mais à l’examiner sans pathos.
2/ Voir aussi « Scénario catastrophe » (dir. Delécraz et Durussel), 2007 InFolio et Musée d’Ethnographie Genève (publication accompagnant une exposition qui fait suite aux réactions au tsunami de 2004.
3/ Je pense qu’il faut avoir notre âge pour penser ‘allègrement’ la disparition. Serait-ce un désir de tout faire mourir avec nous ? Les jeunes générations pensent (pensaient ?) au progrès, au futur ; elles pensent aujourd’hui davantage au temps cyclique, sans doute. Bien sûr, les faits sont là ; mais le déclin peut durer… une éternité (les villes industrielles agonisent depuis des décennies). Il faut donc l’affronter, l’organiser (le ‘reflux en bon ordre’ plutôt que le ‘droit dans le mur’).
@Igor et Nicolas.
Selon moi, je pense que l’on serait, au contraire, sauvé si tout le monde adoptait la réaction de la mère et non celle du père.
Je pense que vous oubliez un paramètre, dans l’histoire, c’est l’incertitude quant à la capacité de fuir des enfants. Cette incapacité oblige la mère à s’interroger, quelques fractions de seconde, sur la stratégie à suivre, pour réunir ses deux enfants, soit en les prenant par la main, soit en leur indiquant la direction à prendre, par exemple.Ce qui induit une perte d’une ou deux secondes, qui aboutit, une fois la stratégie de réunion adoptée par la mère, au constat de l’impossibilité de la fuite du fait de l’avancement de l’avalanche durant ce laps de temps, d’où alors la seule réaction louable, qui est de couvrir ses enfants:
-d’une part, par instinct maternel de protection(pendant la guerre mon arrière grand-mère protégeait ma grand-mère ainsi, lors des bombardements, même si l’on peut penser que cela aurait été vain, en cas de bombardement sur son habitat, cela est beau dans l’esprit, car c’est tenté, même en vain, de laisser sa vie, pour protéger celle de son enfant).
-d’autre part, par éthique et amour, c’est à dire que la mère préfère mourir avec ses enfants, que tenter de fuir seule.
C’est précisément ce qu’elle reproche au père, dont l’amour pour elle et ses enfants, perd en absolu, à la vue de son choix de fuir, seul:
-d’une part, sans se soucier du sort de sa famille et surtout de ses enfants, qui ont à ce moment, besoin d’indication.
-d’autre part, en préférant survivre seul, que mourir ensemble avec sa famille. Pour certains, cela peut-être rationnel, normal et louable, pour d’autres, cela peut-être un manque total d’absolu, de loyauté, et de qualité d’âme.
C’est un peu comme dans un incendie d’une maison, avec des membres à mobilité réduite, pour diverses raisons, à l’intérieur.L’on peut rester à l’extérieur, en se disant qu’il n’y a rationnellement rien à faire, à part y laisser sa propre vie,en perte supplémentaire, ou alors se jeter à corps perdu, dans les flammes, en se disant, par devoir moral (pour inconnu) ou par amour (pour un membre de sa famille) qu’il faut tenter le tout pour le tout, au péril de sa propre vie.
Une mère et une épouse, peut légitimement s’attendre ou au moins espérer, qu’en une telle configuration, l’homme en question, qui est le père de ses enfants, et aussi son mari, choisissent l’option de l’amour inconditionnel qui conduit à tenter le tout pour le tout, pour sauver sa femme et ses enfants (dans le cas de l’incendie) et à tenter de s’organiser, dans une fraction de seconde, pour fuir ensemble, dans le cas de l’avalanche, plutôt que ne penser qu’au seul sauvetage de sa propre personne.
A Rémi
Vous avez bien fait de mettre les points sur les I à IGOR et NICOLAS.
Il y a eu dans l’Histoire des avalanches : exemple l’entrée fulgurante des Allemands en France en 1940 avec la fuite de milliers de Français sur les routes se faisant mitrailler comme des lapins dans une clairière. Je suis d’une famille dont plusieurs membres ont été dans la Résistance. Il faut savoir faire face dans la vie même si vous êtes a peu près sûr que l’avalanche va vous emporter. Cette mère (du film) avait raison, votre arrière-grand mère avait raison, chez ces deux femmes, le courage qui l’a emporté sur la peur et la déraison. C’est cela la dignité humaine.
Merci.
Je partage votre avis.
Dans votre ton je devine une personne peu enclin à respecter l’avis des autres.
Vous faites partie de ces millions d’occidentaux du xxème siècle qui ont voulu faire la leçon au monde entier. Résultat votre civilisation s’effondre comme une m…, un peu à l’image du monde aseptisé de la dame du film.
+1, idem . Merci à vous Chaponik !
Nicolas, je ressens aussi la même chose.
Le mot clef utilisé par Chaponik est « faire face ».
Cela induit que ceux qui « ne font pas face » seraient coupables de leur éventuelle mauvaise fortune.
Ce qui est un moyen bien commode d’éviter de se poser la question de savoir pourquoi ils « ne font pas face ».
La réponse est généralement beaucoup plus complexe qu’une simple insuffisance de caractère.
Et pourrait bien mettre en cause le Système qu’imposent ceux qui « font face », à la terre entière, avec toute l’assurance de ceux qui n’ont pas encore connu la défaite. Parce qu’ils ont su « faire face » eux, pensent ils…
Une pause.
Et une sacrée dose d’humour pour décompresser d’une vie dure et sans pitié.
La vÔtre, ça va de soi.
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Ou comment Bernard Friot règle son compte à L’Acacadémie Française.
Allez savoir ce que rumine un Martin Hirsch tellement ce type a bouffé à tous les rateliers ?
Moi ça me fait marrer, je vois aussi que Cynthia Fleury exulte de joie, alors pourquoi s’en priver ?
Écoutez et regardez comme ils disent sur France Cul.
Politique, politique, quand tu nous tiens.
« Qu’a donc fait ce père de famille ? Il a préservé sa capacité à faire d’autres enfants ailleurs, plus tard. Aussi pénible que cela puisse être d’exprimer les choses aussi crûment, c’est bien de cela qu’il s’agit. »
Il est possible de comprendre ce que vous voulez dire M. Jorion dans cette phrase et interprétation des auteurs (d’une « histoire très romancée ») et de vous même de cette « situation précise », au travers d’une forme de parallèle à faire au niveau des sociétés modernes, contemporaines, et de leurs compositions .
Celles ci compositions présentées médiatiquement comme avec de plus en plus de divorces, de plus en plus de situation de « célibat » (même temporaire, ou de mères de familles avec enfants – modestes pour leur majorité) dans la vie de plus en plus de gens de sexes masculin ou féminin, d’âges diverses, avec de plus en plus de « familles recomposées », sont-elle réelles en les « simplifiant », ou trop sommairement résumées, voire fantasmées, derrière l’idée de « l’infidélité » (masculine paraît-il en priorité)… ?
Même s’il est vrai que la lâcheté (le coté « macho et paternaliste » de nos sociétés, cultures, traditions) de l’homme dans un couple avec enfant, ou pas, n’est plus à prouver, dans bien des domaines d’ailleurs (carriérisme, individualisme, etc)… ce qu’attendent les femmes de cet homme, idéal ou pragmatiquement, ce qu’elles désirent dans des relations de couples (d’amantes), de mères, dans leurs statuts sociaux, ce que la « société », la « culture », la politique façonne de l’imaginaire d’une femme accomplie en couple, suivant son âge ,et soit seul et/ou indépendante, ce qu’attendent les femmes donc n’interférerait-il pas avec autant le positionnement de l’homme vis à vis d’elles, de leurs enfants et de la société, que vie à vis d’une espèce en plein bouleversement si divers (« solitons », crises sociales, sociétales, politiques, etc)… ? Ce n’est en rien le propos et questionnement d’un « décliniste » ou autre « Zémmourien », mais celui d’un quidam lambda qui s’identifie (très «sommairement) en partie quoi, tant dans le questionnement que dans la situation prise en exemple (difficultés de coupe et autres, divorce, famille recomposée).
Pour autant l’espèce humaine n’est pas a résumer et heureusement aux « sociétés contemporaines », et à leurs « modèles obsolescents ». d’autant moins à résumer dans une culture cinématographique « occidentale » ou est privilégié « l’exemple » même le moins représentatif (la situation d’une avalanche est irréaliste, non applicable à chacun-e de nous, même en cas de catastrophes d’un « soliton »), et est tenté d’en faire une « généralité »… N’est-ce pas plus sur un de nos « fantasmes » le plus horrifiant, le plus éloigné du réel qui puis est… sur lequel il nous faudrait projeter une analyse et un désir de changement… de rapprochement, quand resterait exclu du champ de la réflexion bien d’autres aspect des problématiques relationnelles posées à l’espèce humaine en danger, derrière sa procréation, etc, problématiques autres que la lâcheté de l’homme… ?
problématiques autres que la lâcheté de l’homme… ?
La phrase que vous citez du billet de Paul Jorion n’accuse pas le mari de lâcheté, et selon moi ne fait pas référence à la liberté sexuelle du mâle contemporain. Le roman relaté expose deux réactions face aux dangers de forces naturelles se manifestant soudainement. Ou bien comme la mère donner une chance à sa descendance déjà là, au risque de sa propre vie, ou bien comme le père s’en sortir pour donner la vie à une nouvelle descendance. Pas de manichéisme moralisant du Bien et du Mal ici… Le pacifiste Jean Jaurès milita autant qu’il put pour le refus de la guerre. On sait après coup que cette guerre fut une boucherie, mais on le jugea à l’époque comme lâche, traitre, et il fut assassiné. Son fils Louis opéra un autre choix, une fois la guerre déclarée: puisque guerre il y avait, autant se battre pour la gagner.
« Pas de manichéisme moralisant du Bien et du Mal ici… »
Entièrement d’accord, je lui préfère l’éthique :
« L’éthique a les deux pieds dans le réel : il ne s’agit pas que d’un ensemble de concepts abstraits. Cette notion est empreinte de nuances : rien n’est noir ni blanc. Il faut savoir nuancer les couleurs. »
Objet de l’éthique
L’éthique générale – que nous appellerons simplement éthique dans la suite – établit les critères pour agir librement dans une situation pratique et faire le choix d’un comportement dans le respect de soi-même et d’autrui. La finalité de l’éthique fait donc d’elle-même une activité pratique. Il ne s’agit pas d’acquérir un savoir pour lui-même, mais d’agir avec la conscience d’une action sociétale responsable. Elle est considérée de nos jours, comme la discipline au fondement de l’éthique appliquée, de l’éthique individuelle, de l’éthique sociale et des différentes formes d’éthiques spécialisées qui se confrontent aux problèmes normatifs de leur domaine particulier. L’éthique vient répondre aux problèmes liés aux caractères particuliers des situations. »
Différenciation avec d’autres disciplines
« Les rapports entre morale et éthique sont délicats, car la distinction entre ces deux termes eux-mêmes est différente selon les penseurs. Dans un sens « ordinaire», le terme éthique est synonyme de morale, et désigne une pratique ayant pour objectif de déterminer une manière conforme de vivre dans un habitat en correspondant aux fins ou aux rôles de la vie de l’être humain (exemple : recherche du bonheur ou de la vertu). »
« Toutefois, si le terme « éthique » est synonyme de morale dans un sens « ordinaire », pourquoi le mot « morale » ne se rencontre-t-il pas une seule fois dans l’Éthique de Spinoza ? La raison en est que la morale consiste en un ensemble de règles « relatives » fictivement érigées en Bien et Mal absolus, comme le confirme sa définition dans le paragraphe suivant, alors que l’éthique est précisément la morale débarrassée de ses croyances superstitieuses absolutisant le relatif et de ses condamnations moralisatrices utilisées comme une arme contre les Autres, dixit Constantin Brunner, philosophe juif allemand (1862-1937), héritier spirituel de Spinoza. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Éthique
@ arciatus
Il est vrai que j’ai exagérément grossi le trait en parlant de « la lâcheté de l’homme ». Ce faisant je voulais mettre l’accent sans l’avoir explicité sur le coté « situation d’exception » vu par le prisme de la culture cinématographique montrant un cliché faussement représentatif de l’homme, faussement représentatif aussi d’une des conséquences d’un des solitons, comme faussement représentatif d’un couple, d’une mère de famille, d’enfants, tous-tes « modèles », dans l’espèce humaine actuelle (entre pays et cultures des sociétés riches, et d’autres le faussé se creuse pourtant) au si multiple facette, ambivalente, complexe, décalée, dans le terme de « problématique ».
Cet emploi du mot « lâcheté » s’est voulu illustrer un « ressenti » au premier abord… à un instant T du drame, à son début… Il s’est voulu exprimer cette première impression arrêtant souvent des opinions… sur parfois des préjugés, infondés, et quelque fois sur une sensation indéfinie (inconsciente) mais empreintes d’une certaine lucidité, faites de certitudes (conscientes) aux contourw flous, au sujet des premières rencontres, entre individus… Un « jugement moral » en découlant en suivant se fait la plupart du temps sur la base d’aucun fait, d’aucune réalité objective, quand ces individus n’ont pas d’intérêt à se revoir, à se côtoyer plus, et que les sujets de leur conversation, du contexte de leur rencontre. est plus dans le paraître, est plus derrière « qui colportera les meilleurs rumeurs ».
Rajoutons à ces circonstances aléatoires (d’autant plus pendant les « vacances ») des rencontres entre individus, ce que je décrivais comme changement important dans nos sociétés au sujet de la « place », du « rôle » de l’homme et de la femme, dans un coupe, en vie célibataire, par rapport aux enfants. Par exemple perso je suis père au foyer, « par la force des choses » – invalidité contraignante et durable, dans les travaux physiques que j’exerçais précédemment dans ma vie prof – quand c’est mon amie – avec nous avons deux enfants de 12 et 9 ans – qui subvient seule – pas de droit au RSA (en fin de droit Pôle emploi depuis 3 ans presque) ni à une pension d’invalidité – au besoin de la famille.
N’est-ce pas le-a téléspectateur-trice, le-a lecteur-trice par rapport au narrateur et ses rumeurs qu’il colporte, et aux jeux d’acteurs-trices (et nos sensibilités différentes s’y identifiant) qui est dans cette situation susceptible d’avoir à porter un « jugement » sur chacun-e des protagonistes, à un moment donné, et est poussé-e à en changer ou pas au fil de la découverte… de l’évolution de l’après drame…, « drame d’exception » et non à généraliser… ?
Quel est l’intérêt d’amener le-a téléspectateur-trice à juger untel/unetelle… et à se projeter individuellement et personnellement – au plus profond de sa psyché (si tant est qu’il-elle se connaisse assez bien… Donnée qui est une inconnue complète) – pour tenter de définir ce qu’il-elle aurait fait mais à quel moment (?) dans un drame non généralisable… ?
Par contre je ne suis pas sur de comprendre le parallèle entre la guerre, mondiale, et le « rôle » comme l’attitude différente de Jaures et son fils dans celle ci, qui était une guerre autre qu’économique, financière de classe, comme celle actuelle, et d’abord les temps qui sont les nôtres puis ensuite ce film, cette histoire très romancée…
Pourquoi est-ce que je donne l’exemple de Jean Jaurès et de son fils Louis, me demande-t-on plus loin? Le père est militant pacifiste avant la déclaration de guerre, au nom d’une éthique ( de principes généraux que la majorité de ses concitoyens ne partage pas). Le fils, une fois la guerre déclarée, se soumet à la légalité républicaine, selon son éthique de démocrate qu’il tient de son père J’illustrais ainsi la prépondérance que j’accorde à l’action selon une éthique appropriée à une situation plutôt qu’à partir des préjugés d’une morale normative. Gudule a bien expliqué la différence !