Je l’ai fait pour l’ensemble de mes livres récents, et en 2013 et 2014 pour Penser tout haut l’économie avec Keynes (chez Odile Jacob, le 2 septembre) : vous les offrir en cours de rédaction sous forme de feuilleton. Voici une première livraison de Le dernier qui s’en va éteint la lumière (à paraître chez Fayard… quand ce sera terminé). Il faut que nous avancions ensemble sur ces problèmes (c’est une question de vie ou de mort 😀 ).
Si nous pouvons nous représenter des dangers considérables à l’horizon de vingt ou de trente ans, ils nous sont pourtant indifférents, et notre espèce est tout spécialement mal outillée pour faire face à une menace aussi brutale et aussi énorme que son extinction éventuelle. Nous n’avons pas tant survécu jusqu’ici en raison de nos qualités que du fait que la planète qui nous accueille est une corne d’abondance débordant de tous côtés de ses incroyables richesses, prête du coup à pardonner tous les errements, et qui nous a autorisés à la piller outrageusement. Mais malgré sa générosité quasi infinie, nous sommes quand même parvenus à dépasser ses bornes. C’est là que nous en sommes.
Nous ne pouvons nous prévaloir de ne pas avoir été prévenus : les avertissements que nous nous égarions ont été innombrables mais jamais nous n’avons tiré les leçons de l’histoire : le Prince n’a jamais demandé au Philosophe de le conseiller – et quand il l’a fait, il a ignoré ses conseils. Sans compter les philosophes vénaux.
Nous craignons sans doute le retour des catastrophes passées et prenons certaines précautions en conséquence, mais nous nous révélons ineptes dans la préparation à des désastres futurs du fait de la combinaison en nous d’un manque total d’imagination, d’un optimisme irraisonné que nous appelons « espérance » et surtout, parce que nous n’envisageons de solutions à adopter que dans une perspective purement commerciale. Nous ne sommes disposés à sauver notre espèce de l’extinction qu’à une seule condition : « si cela peut rapporter ».
L’espoir fait vivre mais l’espoir est une lunette déformante qui nous induit en erreur aussi souvent sans doute qu’il nous guide dans la bonne direction. L’espérance est un kit de survie qui nous permet de plonger en apnée le temps que les nuages les plus noirs se dissipent au-dessus de nos têtes durant les périodes où nous serions sinon broyés et durant lesquelles dresser la tête hors de l’eau pour respirer signerait notre perte.
On ne peut cependant vivre d’espoir indéfiniment. Mad Max a raison de dire dans Fury Road : « L’espoir, c’est une blague : ou bien on arrive à réparer, ou bien on devient fou ». La ligne de crête est très étroite et le précipice de part et d’autre, très profond : celui de la folie qui nous met hors course d’un côté et de l’autre, celui de la tragédie où nous pouvons sombrer. Il faut beaucoup de chance pour mener sa barque sans naufrage jusqu’à la vieillesse, quand les petites lumières s’éteignent inexorablement une à une. Bienheureux après tout les innocents qui attribuent à leur incroyable talent la chance inouïe dont ils ont bénéficié.
Une stratégie d’une stupidité confondante préside au destin de notre espèce : faute que nous soyons assurés de l’immortalité, nous devons nous reproduire sans retenue, ou en tout cas chercher à le faire, alors que les dés sont pipés parce que notre obsolescence a par ailleurs été programmée. Nous naissons, et c’est à nous ensuite de nous débrouiller avec une donne aussi médiocre, aussi biaisée en notre défaveur !
Toutes les planètes autour de nous sont des cailloux pelés, alternant pour toujours entre la surgélation et la calcination totales. Un concours de circonstances absolument improbable est manifestement requis pour que la vie puisse apparaître. Une fois là, elle ne se sent cependant plus : plus rien ne l’arrête, ni volcans déchaînés obscurcissant les cieux, ni météorites géantes tuant toute végétation pendant des décennies. Une fois que la semence est là, la vie est prête à tout pour suivre son cours, repliée dans la moindre anfractuosité de rocher, nichée au fond des abysses des océans, toujours prête à repartir si elle a été défaite en un autre point du globe.
Et nous faisons partie de ce maelstrom à part entière ! « Nous », c’est-à-dire une conscience attachée à un corps. « Nous » : une petite voix qui sort de l’intérieur de ce corps pour dire : « C’est moi ! », et qui a mal quand ce corps est directement menacé dans sa survie, que cette souffrance puisse ou non faire la moindre différence.
Alors, il est demandé à ce corps de se reproduire, et c’est finalement la seule chose pour laquelle il soit véritablement équipé, la seule chose qu’il sache faire correctement : faire des bébés (« pour de vrai » ou « pour du beurre »), et respecter les conditions minimales pour que cela soit possible (manger toutes les quelques heures, boire de l’eau toutes les heures, absorber de l’oxygène toutes les quelques secondes, évacuer régulièrement les déchets s’accumulant rapidement, ne pas mourir de froid, etc.) Nous avons été très bien conçus pour nous reproduire et raisonnablement conçus pour maintenir les conditions pour que cela soit possible. Mais comme nous sommes éphémères et jetables, penser à l’avenir sur le long terme n’est pas notre fort : notre manque de talent dans ce domaine est consternant. Et la punition est pour bientôt !
160 réponses à “C’est quoi notre espèce ? (I) La donne est médiocre, biaisée en notre défaveur”
Que faire quand toutes les sirènes d’alarme hurlent et que personne ne les entend. Sur quel bouton faut il appuyer pour tout arrêter alors qu’il est déjà trop tard. Le choix actuel ne semble être que chacun pour soi et dieu pour tous. Quel avenir 🙁
Business as usual pour nos z’élites !
Passer le pont… http://youtu.be/sFeErTYAD_4
je dirai plutôt: chacun pour soi et Dieu pour personne
Je n’ai Dieu que pour toi ! 😉
Nous pourrions demander conseil à une IA que nous aurions programmé pour avoir plus peur que nous de ce qui nous attend.
Programmer par qui? des extraterrestres ou des hommes?
Paul,
Par ton intelligence et ton erudition, je ne peux que respecter tes conclusions apocalyptiques. Toutefois, sans me sentir pour autant en état de dénégation, j’ai du mal à souscrire à leur caractère imminent et absolu. Ce qui m’amène à formuler 4 questions.
(1) Quelles sont les hypothèses mesurables qui permettent d’évaluer l’espérance mathématique de vie de l’espèce humaine sur cette terre?
(2) Une importante réduction de la population mondiale par épidémie ou guerre pourrait-elle en changer l’échéance?
(3) Tel que dans le scénario du film « Interstellar », combien de personnes en exil dans l’espace faudra-t-il avoir pour que la vie sur la terre ne soit plus vitale?
(4) L’espèce humaine peut-elle être sauvée par une poignée d’êtres à la conscience éveillée?
Bien à toi,
Serge
Bonjour Serge,
Je ne suis pas Paul, mais je me permets de répondre quand même ! 😉
1) Il est impossible de calculer une telle espérance mathématique, ou la probabilité « de ceci ou de cela » dans ce domaine, car beaucoup trop de choses sont soumises à des aléas. Il est « très probable » (mais alors là, vraiment très probable !) que nous connaissions un nouvel accident nucléaire civil grave d’ici 15 ans à la surface de la planète. La question est : où ? Personne ne peut le dire. Il en va de même pour les processus critiques : quand vont-ils se déclencher ? Nul (pas même Paul ! 😉 ) ne le sait.
2) Les épidémies/guerres font selon moi partie du package, mais pas que. Par exemple, j’ai lu quelque part sur ce blog (mais sans en vérifier la véracité, je l’avoue) que sans électricité, trois jours suffisent pour que de grandes quantités de personnes n’aient plus d’eau dans leur robinet. Je doute alors que les bouteilles vendues dans les supermarchés suffisent à désaltérer tout le monde pour longtemps ! En un mot, rien n’est fait pour faire face à un problème de grande ampleur : notre société hyper-complexe n’a jamais été plus fragile qu’à présent…
3) Je pense vraiment qu’à ce stade-ci, il faut oublier les scénarios de type Interstellar ! Et pour aller où, de toutes façons ? Et puis, on pense aux hommes, mais comme l’a fait remarquer un commentateur à l’époque où on a parlé beaucoup de ce film sur ce blog, ce n’est pas seulement l’homme qu’il faut transporter, mais tout un écosystème ! Excusez-moi mais on n’y est pas !
4) Je pense personellement qu’une masse critique de personnes à la conscience éveillée pourrait changer la donne, mais là non plus, on n’y est pas… et d’ailleurs, je ne pense pas être du même avis que Paul sur ce point ! 😉
+ 1,
Idem M Brouwer.
La vie continue, avec ou sans nous, alors autant être actrice et participer, c’est mon choix, et ni le désespoir complet , ni l’optimisme béat ne constituent pour moi des croyances valides et encore moins lucides.
Cela dit, il me parait urgent voire nécessaire de resté éveillé et de faire face à ces défis . Aprés tout, chaque ére, chaque époque ses défis et si nous sommes là, concrètement, c’est pour être à la hauteur de ces nouveaux défis.
En outre, la vie a toujours triomphé, sinon, nous ne serions pas là, sur ce « champ de manoeuvre » pour continuer à apprendre. La vie seule est le maître. Être à l’écoute.
L’avenir ce n’est pas ce qui va nous arriver , mais ce que nous allons faire. H Bergson.
Pour ce qui du scénario »Interstellar » il n’y a qu’une seul chose à retenir, c’est le début du film où le dérèglement climatique est sévère, où l’eau et l’air sont de qualité médiocre et allant en s’aggravant toujours davantage, ce n’est pas un mur que nous frapperons mais une situation environnemental en continuelle dégradation question de faire durer le »plaisir ».
Pour ce qui est de la masse critique de gens qui pourrait faire la différence et inverser la fâcheuse tendance, elle est là mais pas encore assez organisé, ici même nous avons de la difficulté à faire avancer les idées et à bâtir une alternative cohérente, il faut trouver une formule adéquate……
Un tel incident, qui serait vraisemblablement l’aboutissement d’une guerre (point 2), éliminera bien évidemment un grand nombre d’habitants mais pas tous. Leur nombre pourrait alors n’être qu’une correction de la surpopulation. C’est ce qui se passe dans le règne animal. Des rats proliférant dans un espace clos finissent par s’entretuer. Le carnage s’arrête avec la disparition d’un tiers de leur population afin de permettre la survie des deux autres tiers. D’un point de vue humaniste, la perte d’un tiers de l’humanité est bien évidemment une tragédie sans nom. Toutefois si c’est le prix à payer pour la survie de l’espèce …
Vraisemblablement du côté des perdants de la guerre …
Toute apocalypse partielle est susceptible de retarder l’apocalypse globale.
Nous allons bien voir. Je vous tiens au courant !
Professeur Philippulus Jorion 😉
http://blog.oratoiredulouvre.fr/wp-content/fichiers-recus/Philippulus.jpg
En l’occurrence P. Jorion ne nous demande pas de faire pénitence, mais de devenir intelligent.
Hélas il est plus facile d’envoyer les foules dans des lieux de pénitence que là ou on sème la lumière. Si seulement Jorion était pape… :/
Rendez au Pape ce qui appartient au Pape : il a fait plus pour éveiller les consciences sur la méga-crise environnementale, économique et sociale, en publiant son encyclique Laudato Si, que tous ses prédécesseurs réunis :
http://fr.scribd.com/doc/269022648/Laudato-Si-Francese
Oui. Excusez moi, j’en était encore à Pie XII qui m’avait vacciné contre les papes, et tout leur bazar.
D’un autre coté si leur quincaillerie en or massif, et leurs déguisements, sont utiles pour impressionner les foules et enfin asséner des discours intelligents qu’ils s’en servent!
Bravo le pape!
Je suis d’accord avec Paul, à ceci près que le « bientôt » peut traîner un peu en longueur laissant croire qu’un deus ex machina nous sauvera in extremis en trouvant une solution miracle nous permettant de continuer à dilapider ce que l’on n’a plus. Et le moins que l’on s’attendra… »game over pour l’humanité…plus de crédit…! »
Une espèce de méduse mise à part – qui revient à l’état de polype en cas de dégradation trop importante de son environnement -, il est clair que la reproduction, si possible sur fond d’amour, est la solution. J’ai par contre une autre proposition : tôt, nous avons considéré notre précarité. Pas une précarité économique, mais la fragilité de nos personnes, appelées à mourir, de nos groupes, capables de se disloquer, de nos perceptions, de nos mots, qui peuvent changer de sens, de nos inventions, pratiques et idéologies. Avant de penser en termes de « progrès », qui deviendraient certitudes et oublis autant que limitation de notre imagination au profit d’un imaginaire sclérosant, nous avons pensés des moyens de connaître d’autres synergies et synesthésies, conscients de ce qu’il nous faut sentir une situation, en tracer les contours, avant de penser et poser des actes qui nous semblent conséquents. Une invention majeure à ce titre, invention qui repose aussi sur un constat : l’invention de « Dieu » (avec D majuscule ou non, et pluriel ou non). Un « Dieu » qui symboliserait que quelque chose, de non nommer et à ne pas nommer, nous dépasse. Quoi? Le hasard, c’est-à-dire ce que nous ne pensons pas, et également ce que nous ne pouvons penser. Ce « Dieu » nous obligerait aujourd’hui à penser que « les lois du chaos » sont une perception de celui-ci et de lois qu’attribue la psyché humaine à un phénomène, c’est-à-dire nous obligerait à penser « les lois du chaos » comme un déterminisme (ce que dit le Pr Prigogine). Ce « Dieu » nous obligerait à ralentir en toutes nos pratiques, notamment car toute chose le constituerait. Toute chose, montagnes, nuages, animaux, plantes. Cette notion demanderait à considérer non seulement l’espace et le Temps, mais aussi une donne « informationnelle » dont la parole ne serait qu’une infime partie, et la plus dangereuse car ne s’adressant qu’entre humains pour faire exister à nos yeux seuls l’univers entier. Nous pouvons comprendre cela si nous pensons au rôle de nos hormones et des odeurs qui ne demandent pas intervention de la raison. Ce « Dieu » symboliserait un message qui se révèle à lui-même à travers ce qui le constitue et dont les constituants se traverseraient tous. Pour faire simple, nous respirons ce que les plantes expirent et inversement. Les actes que nous posons modifient un Milieu, social et environnemental, qui nous modifie. Etc. C’est le « Dieu » du « commencement », c’est-à-dire les requis qui préside l’univers, …, les planètes, le vivant, ainsi que les principes du vivant (homéostasie par ex.), du Milieu (réciprocité, …) et de l’humanité (l’initiation n’étant pas qu’un apprentissage technique mais aussi de l’impact de nos sens, de leur précarité, de nos rêves, besoins, envies, désirs, …). Il symboliserait ainsi le fait de voir, d’entendre, de sentir, de goûter, de touché et de l’être. … Bon, je pourrais écrire quelques pages. Et c’est ce que je vais faire.
Prenons soin de nous.
J’avoue que j’ai du mal avec ce style. Je l’ai lu 3 fois, et suis toujours incapable d’en faire un résumé.
Je lis peu, et préfère observer et cogiter par moi même. C’est moins risqué que de chercher à décoder des trucs qui – pour moi – n’ont ni queue ni tête.
Ce n’est pas un jugement de valeur par rapport à votre écrit, mais je suis souvent dans cette situation qu’il est difficile d’avouer, car ça peut être mal vu par l’auteur, et dévalorisant pour celui qui avoue ne pas comprendre.
Sans compter les trucs que je comprends, et qui en fin de compte sont nuls (ex: BHL, et une foultitude de prétendus « penseurs »).
J’ai déjà eu l’occasion de m’en rendre compte… 😉
Si ce commentaire s’adresse à moi – ce que j’ai du mal à discerner dans l’agencement des commentaires-, merci. Question style, que j’avoue souvent allusif, je n’ai malheureusement pas pensé (assez) à autrui… Une longue réflexion ici jetée en vrac et dans la vitesse. Et c’est un grand dyslexique qui vous l’écrit… Le plus important est que vous observez et cogitez par vous-même. Pour le reste, un contact direct, un jardin, une terrasse de café et le temps de nouer un dialogue seraient nécessaires. Ou plus de pages pour couler ma pensée. Je préfère de loin la première solution ! On ne sait jamais vraiment si un thermomètre est un terme omettre ou un terme aux maîtres que quand on parle aussi avec les mains, le sourire, le regard, le silence, le rythme, le ton, … Foi de dyslexique ! Prenez soin de vous.
En effet, je ne connais rien aux potagers.
Moi aussi, Et merci d’avoir bien accueilli ma remarque!
Je partage votre vision sur le sujet, mais hélas les demeurés matérialistes que nous sommes, nous empêche d’aller de l’avant.
Mais la question germe, sommes-nous venues sur terre pour la reproduction d’une espèce ou pour une expérience divine non dévoilée ou encore pour développer une vie de carriériste acharné?
La réponse se trouve peut-être entre la psyché et la pensée humaine?
Tu connais peut-être les beaux vers de Péguy, dans Eve :
« Les rêves de Platon avaient marchés pour lui
Du cachot de Socrate aux prisons de Sicile;
Les soleils idéaux pour lui seul avaient lui
Et pour lui seul chanté le gigantesque Eschyle… »
Merci M. Jorion pour cet extrait de votre prochain livre. Il a l’air prometteur d’après le choix de l’extrait. C’est « l’ère » du temps marketing qui le « vaut » certainement… Mais je le perçois comme sacrément pessimiste. Malgré le ton « enjôleur » et décalé de l’auteur… Même si son contenant et le but que je lui devine à de quoi « l’être »… ce bout de « paraître » peu inquiéter quelque peu… Mais restera t-il une part belle à cet optimiste que vos autres ouvrages, vos autres « pensées », savent nous offrir moyennant… ?
Ou bien y sera t-il « cultivé » un « savant » mélange des deux, un précaire équilibre d’un tout risquant l’effondrement systémique à tout moment, ou chacune des sensibilités si différentes de l’espèce humaine pourra y trouver son intérêt particulier, orchestré derrière un intérêt général légitimement alarmiste, devant faire la balance entre un pessimisme optimiste et un optimisme pessimiste… ?
Essayons de nous rappeler que nous avons, dans le vivant, un attribut spécifique, qui rend l’humain particulier: la conscience. Attribut qui aurait dû permettre de dépasser la loi de la jungle… C’est une responsabilité que de l’utiliser: si on s’abstient, alors nous ne sommes que des animaux comme les autres et si, comme c’est le cas depuis des millénaires, on détourne cet attribut, l’endurcissant, pour en faire un outil de pouvoir dominateur, alors nous sommes rendus, ici, maintenant: nous sommes pire que des animaux et nous détruisons cette si belle spécificité.
Ce pouvoir dominateur nous est devenu tellement banal que nous le considérons dans tous les domaines comme un moteur de « progrès », mais de quel progrès ? En tout cas pas un progrès vers une humanité digne.
Il semble évident que nous devrons passer par un « reset », un Jubilé -forcé- mais malheureusement pas -décidé-. Avec douleurs…
mais aussi avec l’espoir que les survivants auront appris de l’expérience et qu’ils pourront construire avec un tout autre paradigme.
Pour « finir » je trouve assez cocasse que le mot « conscience » soit dans l’actualité !
La conscience enregistre des événements ayant déjà eu lieu. Elle intervient bien trop tard après la bataille (entre 1/2 et 10 secondes) pour jouer un rôle actif.
Bergson[modifier | modifier le wikicode]
« Comment n’être pas frappé du fait que l’homme est capable d’apprendre n’importe quel exercice, de fabriquer n’importe quel objet, enfin d’acquérir n’importe quelle habitude motrice, alors que la faculté de combiner des mouvements nouveaux est strictement limitée chez l’animal le mieux doué, même chez le singe ? La caractéristique cérébrale de l’homme est là. Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic. Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu’il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini. Or, du limité à l’illimité il y a toute la distance du fermé à l’ouvert. Ce n’est pas une différence de degré, mais de nature.
Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l’animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l’être vivant dispose ; elle est coextensive à la frange d’action possible qui entoure l’action réelle : conscience est synonyme d’invention et de liberté. Or, chez l’animal, l’invention n’est jamais qu’une variation sur le thème de la routine. Enfermé dans les habitudes de l’espèce, il arrive sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n’échappe à l’automatisme que pour un instant, juste le temps de créer un automatisme nouveau : les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ; en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu’à l’allonger. Avec l’homme, la conscience brise la chaîne. Chez l’homme, et chez l’homme seulement, elle se libère ».
L’évolution créatrice, P.U.F., p. 264-265
https://fr.wikibooks.org/wiki/Philosophie/Conscience
On ne doit pas parler de la même !
Ou alors vous jouez une drôle de partie…
Faut-il que je précise ma pensée ? Vous savez ce truc qui nous laisse l’illusion que nous sommes capables de faire des choix, ou seul choix, mais fondamental ?
Précédant l’action.
» La conscience enregistre des événements ayant déjà eu lieu. Elle intervient bien trop tard après la bataille (entre 1/2 et 10 secondes) pour jouer un rôle actif. »
Après la bataille, elle peut donc jouer un rôle de prévention pour canaliser l’instinct, une boussole pour le futur.
Je ne suis pas sûr que ce soit la conscience qui rend l’humain si particulier. Je pense à des termes moins nobles pour définir l’humain que la décence ne me permet pas d’écrire ici. Et lorsque je me penche sur notre courte histoire, je m’interroge ? Il m’apparaît qu’individuellement nous pouvons, parfois, être « l’humain » parangon de « vertu et de bonté » mais que collectivement nous perdons cette faculté d’être « l’humain » pour devenir un être à peine « conscient » de l’être.
Cher monsieur JORION
Si j’ai bien compris, nos pas humains n’ont plus que le sable mouvant pour demeure….
Vous aurez fait ce que vous pouviez contre cette société géhenne qui nous roule dans son chaos.
Cordiales salutations à tous
D’abord je ne dirai pas que la vie est un concours de circonstance, je dirai que la vie est l’ultime résultante, la plus belle, du mouvement, aidé par le temps… le mouvement qui a permis la création de cette planète et qui est toujours en cours… La différence entre la Lune et la Terre est que la Lune est immobile. Et les forces qui la dominent ne sont pas assez puissantes pour engendrer un mouvement suffisant.
Si le noyau de fer qui est au centre de la terre ne tournait pas, il n’y aurai pas de champ magnétique, les rayons cosmiques tueurs atteindraient sans problème le sol et la vie ne pourrai pas être. La vie tient en une boule en fusion qui tourne inlassablement.
Je crois que pour trouver une solution, il faut laisser notre âme sortir de ce corps d’Européen(ne) trop nourri par des sociétés ou le consumérisme entraîne une course en avant inexorable. Pourquoi ne pas rejoindre les pensées de peuples qui ont, qui avaient, réussi à vivre en harmonie avec cette belle planète ?
– « Si les hommes crachent sur la terre, ils crachent sur eux-mêmes » Seattle, Chef Dwamish (1854)
– « Quand vous aurez coupé tous les arbres, pollué toutes les rivières, enfermé tous les animaux, alors peut-être comprendrez-vous que l’argent ne se mange pas » Chef indien inconnu
– « Traitez bien la Terre. Elle ne vous a pas été donnée par vos parents, elle vous a été prêtée par vos enfants. Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. »
Je ne dis pas qu’il faut que l’on retourne tous sous les teepees, mais si l’on pouvait intégrer cette sagesse dans nos pensées de tous les jours… Peut-être qu’un ethnologue ayant étudié ce peuple, ou d’autres, pourra alimenter la « machine à idées »…
Mais ce sera dur de regarder en arrière car « le concept de progrès agit comme un mécanisme de protection destiné à nous isoler des terreurs de l’avenir ».
Et quand on voit par exemple, ces jours-ci, qu’un dentiste occidental ayant un peu d’argent, le dépense pour aller tuer en Afrique un des derniers lion sauvage, je dirai que c’est mission impossible.
Le mouvement continuera, sans nous et sans les milliers d’espèces que nous aurons décimées.
j’ai été particulièrement interpellée par la fin de votre commentaire …Qui résume à lui seule l’ambiguïté de l’espèce humaine et sont invraisemblance …
Un homme Blanc Canadien éduqué , ayant fait de hautes études , diplômé dentiste ,et riche … Qui va massacrer un des derniers lions d’ Afrique avec un arc et une flèche ,le blesse ,le poursuit pendant des heures à travers la savane et le tue…
Et nous sommes cet animal qui à développé une forme d’intelligence hors de l’équilibre harmonieux de la nature de notre mère la terre , animal qui possède la bombe atomique ,les centrale nucléaires , qui envahit ,détruit ,empoisonne la terre , et vénère un dieu argent et matériel , au lieu du vivant …
Là je vous arrête : notre intelligence et notre espèce font bien partie de la nature. Contrairement à Bergson, qui ne disposait pas des résultats les plus récents de la biologie et de la psychologie cognitive, on peut aujourd’hui rendre plausible l’hypothèse que notre intelligence est en parfaite continuité avec les formes d’intelligences précédentes (oiseaux, chimpanzés, etc.). Le degré est supérieur de plusieurs niveaux de grandeurs, avec un phénomène d’émergence de propriétés nouvelles, mais les caractéristiques jugées « uniques » par le passé, sont l’une après l’autre observées chez des animaux (usage de l’outil, du langage, de la capacité à compter, à anticiper le futur, etc.).
Ensuite l’équilibre harmonieux de la nature est une création de l’esprit. Si l’on se penche sur les millions d’années passées, on voit combien la nature et la vie furent soumises à de dantesques catastrophes et ruptures de continuité, bien avant l’apparition de notre espèce.
Donc personnellement, je réfute cette lecture de l’homme comme une « anomalie » de la nature, ou quelque chose qui serait « hors de la nature », et qui viendrait « perturber son équilibre éternel ».
La réalité raconte une toute autre histoire.
Le dentiste blanc bien éduqué tue les derniers lions (comme le roi d’Espagne..) et le pauvre africain abruti tue les derniers éléphants et autres rhinocéros pour la libido défaillante des nouveaux riches chinois.
Bien, la messe est dite. Les plus intelligents d’entre nous ont compris depuis pas mal de temps que les carottes sont cuites (bio ou pas bio)
Mais arrêtez avec ce discours défaitiste. Si vous lisez ce blog vous devriez savoir que nous sommes prisonniers d’un Système économique.
Nous ne sommes donc pas libres du tout, puisque enfermés dans cette cage, (Ce dont très peu, semble t-il, sont conscients).
C’est voulu et entretenu par une poignée de dominants: les hyper friqués du sommet de la pyramide, soutenus par tous ceux qui vivent (encore) bien en dessous, et qui ont trop peur d’en être éjectés.
Chacun d’entre nous à un intérêt vital à plaire à celui qui se trouve au dessus de lui dans la hiérarchie. Et c’est comme ça jusqu’en haut de la pyramide. Et c’est pour ça qu’elle est si solide cette cage. Mais il faut l’abattre!
Être libre suppose d’être éclairé, et en particulier sur les alternatives à ce Système, et il y en a, et des super bonnes (au moins une…), sans retourner aux cavernes!
Lisez le blog et les livres de Jorion, bon sang!
Je ne sais pas lire. Désolé.
Cette pyramide n’est qu’un château de carte qui s’écroulera au premier coup de vent.
Cette hypothèse que nous serions prisonniers du cadre voulu par les dominants a été infirmée il y a longtemps par une jeune homme : La Boétie, qui écrivit : soyez résolu de ne plus servir, et vous voilà libres !
Vous et moi, sommes donc bien tout aussi participants au grand jeu de la société humaine. Chaque action que nous faisons peut renforcer ou déforcer le système dominant.
Pas porteur de neutraliser notre capacité d’influence !
Il ne faut cependant pas minorer le fait que « nous » n’avons pas fait que piller. Sous les latitudes où nous vivons en masse, nous avons entretenu cette planète comme un vaste jardin, depuis que l’agriculture existe. De fait, bien que l’idée puisse heurter quelques uns, de ceux qui confondent écologues et écologistes, les pratiques agricoles humaines ont favorisé dans bien des lieux et des époques la biodiversité, ne serais-ce que par exemple, en défrichant on apporte de la lumière aux plantes héliophiles associées à leurs cortèges d’insectes ainsi qu’aux oiseaux qui leurs sont inféodés.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Plante_rud%C3%A9rale
La véritable césure, le vrai drame, c’est l’usage des intrants chimiques au XXe siècle détruisant les sols et la vie.
Avant de poursuivre un éventuel débat, je pose en préalable une question : où nichaient les hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) et les hirondelles de cheminée (Hirundo rustica) avant que nous ne bâtissions des maisons ?
Oui ,c’est vrai ,mais vous parlez d’un temps ,où l’homme vivaient encore avec la nature ,et ne faisait pas trop de dégâts …Aujourd’hui , avec l’agriculture intensives , (OGM pesticides etc ) Nous détruisons la biodiversité , les abeilles , les papillons et tous les insectes et petits animaux ,ainsi que les oiseaux…Oui les hirondelles nichaient dans les corniches des vielles fermes et vielles maisons…Pourquoi ont elles disparues de nos contrées? Et bien parce que l’homme à refait des toits plus performants ,où les hirondelles ne savent plus nichées ,et construit de grands bâtiments pour les animaux d’élevages intensifs ,où elles ne savent plus nichées non plus…l’homme qui est anthropocentriste ,n’a pas penser aux petites hirondelles…Et à combien d’autres oiseux etc…
La vitesse de la dégradation empêche une adaptation harmonieuse et entraîne la disparition de certaines espèces, par le passé, les défrichements étaient progressifs et limités.
Par ailleurs, même si l’image peut nous parler, attacher une valeur négative telle qu’attachée au « pillage », à l’espèce humaine, c’est encore une fois nous « extérioriser » de la nature et passer à côté de notre vraie nature. Nous avons fait et faisons finalement ce que n’importe quelle espèce vivante fait, ni plus ni moins : préserver notre existence, nous reproduire et exploiter notre environnement.
Le hic, c’est que l’efficacité avec laquelle nous le faisons menace notre substrat naturel lui-même, faute de prédation ou autre régulation externe à notre espèce suffisante.
A côté d’une vision pessimiste, il reste le plaisir de savourer un instant présent mais toujours fugace: déguster un cornet de frite à Bruxelles avec un « pistolet » acheté au boucher du coin fut un moment de bonheur dont je me souviens encore.
Aujourd’hui, je suis vieux et végétarien. Je me torture l’esprit avec des questions gigognes. Je trouve encore du plaisir à voir pousser mes artichauts dans mon joli jardin propret..
Je ne sais pas si ces pensées pourront faire avancer la réflexion de tous…
(Re… ?) 18:41 29/07/2015
Essayons de nous rappeler que nous avons, dans le vivant, un attribut spécifique, qui rend l’humain particulier: la conscience. Attribut qui aurait dû permettre de dépasser la loi
de la jungle… C’est une responsabilité que de l’utiliser: si on s’abstient, alors nous ne sommes que des animaux comme les autres et si, comme c’est le cas depuis des
millénaires, on détourne cet attribut, l’endurcissant, pour en faire un outil de pouvoir dominateur, alors nous sommes rendus, ici, maintenant: nous sommes pire que des animaux et
nous détruisons cette si belle spécificité.
Ce pouvoir dominateur nous est devenu tellement banal que nous le considérons dans tous les domaines comme un moteur de « progrès », mais de quel progrès ? En tout cas pas un
progrès vers une humanité digne.
Il semble évident que nous devrons passer par un « reset », un Jubilé -forcé- mais malheureusement pas -décidé-. Avec douleurs…
mais aussi avec l’espoir que les survivants auront appris de l’expérience et qu’ils pourront construire avec un tout autre paradigme.
Pour « finir » je trouve assez cocasse que le mot « conscience » soit dans l’actualité !
« Pour « finir » je trouve assez cocasse que le mot « conscience » soit dans l’actualité ! »
Tout à fait, ça fait parti de « l’équipement » mais vous n’êtes pas obligé de l’utiliser, que nenni.
En fait, certains semblent trés bien s’en passer. En outre, contrairement au piles, elle « s’use » et se « décharge » quand on ne s’en sert pas, donc, c’est pas fatiguant, c’est vous dire l’harmonie du système….
A minima, cela dit, on a aussi le droit d’avoir envie de manger autre chose que des cacahuètes à tous les repas. Chacun son truc quoi…..
faut pas pousser pépère dans les orties, non mais.. 🙂
Paul,
Une phrase de ton texte me semble bien mettre en exergue un des problèmes majeurs que nous avons avec nos z’élites (même ceux qui sont moins féroces et plutôt de bonne volonté:
Beaucoup de conséquences (pénibles pour la majorité) en découlent… Puisque par ailleurs l’idéologie dominante, celle de l’homo economicus, en permanence évalué, contrôlé dans son « efficacité » et constamment en compétition contre tous, raconte à cet individu que seul son talent lui a permis d’arriver là où il est, alors oui, avec sa Rolex au poignet, il regarde les pauvres gens qui sont empêtrés dans leur quotidien sans en rien pouvoir les comprendre ou parfois se souvenir d’où il vient…
Et de la même façon dont il a atteint sans maladie, ni accident ou période désastreuse l’état de sa vie actuel, plein de succès (social), il ne peut plus que croire que c’est son talent (ou même pour les pires) son génie qui l’a menés à faire partie des dominants. Et bien sûr aucun avertissement sur les urgences terrifiantes de la situation du monde ne peut le convaincre d’agir — puisque tout est pour le mieux dans le meilleur de SON monde, ad vitam aeternam .
Je lis un petit opuscule de Hervé Le Bras : L’avenir des inégalités, qu’il aurait préféré dit-il, intituler : Les paradoxes de l’égalité.
Notre grand-père a fait fortune. S’il n’a eu qu’un enfant, et que nous sommes enfant unique, nous sommes riche. S’il a eu six enfants, et que j’ai cinq frères et soeurs, nous sommes tous dans le ruisseau.
Et ceci, toute « égalité de chances » mise à part, toute « méritocratie authentique », mise à part.
À méditer !
Bravo monsieur Jorion, comme toujours !!!
Concernant les lentilles déformantes de l’espoir et votre référence à Mad Max…
D’où la nécessité de porter des verres correcteurs/réparateurs mais certainement pas progressifs… 😉
Je viens d’en discuter avec mon voisin. Je suis formel: les lapins ne savent pas qu’ils vont mourir, seuls(?) les humains le savent. Les lapins se reproduisent (avec un savoir faire reconnu par la communauté animale) pour perpétuer leur espèce, une certaine façon de ne pas mourir. Êtres pensants sachant qu’ils vont mourir, les humains ont la possibilité de se poser la question de savoir pourquoi ils se reproduisent: chair à canons hier, chair à contrat (bien entendu léonin) aujourd’hui, chair à neutrons demain? Le pape François nous a récemment indiqué une piste de réflexion: pas comme des lapins.
Se demander pourquoi nous nous reproduisons équivaut à se demander quelle est la fonction de l’humanité sur terre. Une fois répondu à cette question principielle, organisons nous en conséquence. Car c’est la fonction qui crée l’organe.
La seule fonction des dominants c’est de se reproduire pour dominer. Imaginez l’organe.
Il n’y a pas de sens donné ex nihilo à l’Humanté. On doit collectivement et individuellement construire soi-même un ou des sens à notre existence.
Plusieurs histoires de sens différentes peuvent cohabiter.
Vous faîtes une rechute Basic ! A vous lire, la fonction de reproduction a créé l’Homme. Ni plus ni moins ! Mazette et saperlipopette ! La fonction de l’Humanité sur Terre ? Ben créer des hommes/femmes pardis ! Vous le dites juste à la fin. Et comme les lapins ne parlent pas, vous êtes un menteur.
« Le pape François nous a récemment indiqué une piste de réflexion: pas comme des lapins. »
Il a raison, pour le Basic Rabbit , on fera peut être une exception, par ce qu’il le vaut bien !
L’idée cachée, dans ce résumé de la situation, est la liberté (au sens je fais ce que je veux, excepté quelques limites pénales et civiles), car la Chine a bien réussit à limiter sa progéniture et puis il y a la pilule (la modernité Allemande ce passe bien de marmots), c’est elle qui nous tiraille, comment pouvoir encore jeter un portable par colère sans réaliser a présent que les matériaux qui le compose sont une chance de moins pour sa descendance.
La liberté, 2 siècles plus tard, elle n’est toujours pas explicité, elle n’a pas de sens sans groupe (au bout d’un mois sur une île déserte, il n’y a que quelques pour cent comme ma gueule, qui sentent encore la liberté, pour le reste c’est l’ennui, la peur, la solitude).
La liberté c’est la tolérance par rapport à la moyenne qui n’est pas exclusive à l’écart type, avec un tel postulat comment a ton réussit à interdire la peine de mort?, le code d’Hammourabi a un mérite la proportion des peines (derrière œil pour œil, il y a une équivalence, on n’est pas en droit de tuer quelqu’un qui nous a dit: »petite fiente de drosophile ») , pourtant l’abrogation de la peine de mort inclus une frontière indépassable à l’espèce: la mort, même si le coupable a tué. Quel est la nouvelle frontière? la planète bleue (œil pour rien).
Les states sont jeunes, laissons aux minots le soin d’être plus élaborés, mais sur ce continent (arrogant et lâche: l’Europe) la faute n’est pas permise.
La révolution soit c’est une règle astronomique (et on revient à notre place d’origine), soit c’est un idéal en construction et on ne joue pas les minots:
– en quête d’une nouvelle révolution (même ailleurs),
– en quête d’une règle initiale qui l’aurait corrompue (comme la propriété, car la révolution c’est la corruption aux besoins du tiers états et c’est ce qui a sauvé l’URSS en laissant quelques ares autonomes),
– en quête d’un Éden qui nous épargne de toutes ampoules mais avec bonne conscience (comme certaines Amaps, te voila délivrer du capital, maintenant fait moi de beaux légumes… fumier tu n’avais qu’à ne pas quitter l’école et devenir prof comme moi)
– en quête d’une réussite quantifiable
– etc…
Des droits de l’homme aux droits de l’espèce, histoire de tenir quelques temps la courbe exponentiel de la complexité (et dès qu’on simplifiera le problème en une solution simple comme supprimer la monnaie, la propriété, la différence, etc.. alors on cherchera une courbe de gausse et on aura échoué)
Deux réflexions à cette lecture (et merci pour cette première !) :
– Le terme ‘punition’ est peut-être un peu trop chrétien, il fait penser aux écritures, à un dieu vengeur exterminant les pêcheurs, etc. Il gagnerait probablement à être remplacé par une phrase du style « la disparition de l’espèce risque d’être le prix à payer pour nos erreurs ».
– Concernant la sexualité, c’est effectivement la manière la plus efficace qu’a trouvé dame Nature pour produire un peu de neuf à chaque génération. Ce sont donc les espèces qui évoluent au travers de lignées d’individus programmés pour se reproduire, en activant le Lotto génétique à chaque accouplement. L’espèce prime donc sur un individu ultra-périssable… ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes, lorsque le dit individu atteint un degré de conscience suffisant, pour s’en rendre compte !
Question: peut-on dupliquer ce processus au niveau supérieur ? Sachant que les astronomes estiment que le nombre de planètes habitables (ou de lunes !), susceptibles d’abriter des formes de vie de types terrestres (planètes telluriques + eau liquide + zone habitable), oscillent entre 100 millions et cent milliards… pour notre seule Galaxie. Il existerait donc –au moins- trois niveaux temporels dans lesquels se dérouleraient les processus du vivant : l’individu-kleenex (échelle de quelques dizaines d’années), l’espèce (échelle de quelques millions à quelques centaines de millions d’années) et la planète (échelle de quelques milliards à quelques dizaines de milliards d’années). La conséquence serait que même en supposant l’existence de nombreux obstacles à l’apparition, au développement et au maintien de la vie, la prodigalité de mère Nature serait telle, que la disparition d’une planète entière n’aurait guère plus d’importance que la disparition de l’individu lambda, d’une espèce lambda.
Ça ne serait pas une raison pour saloper la nôtre, de planète, mais ça relativiserait les choses.
Sauf que nous n’avons aucune preuve de la présence de vie nulle part ailleurs. Si les univers se ramassent à la pelle (implication de l’interprétation par Everett de la mécanique quantique), il se peut très bien que notre planète soit la seule porteuse de vie dans notre univers entier.
Deux (ou peut-être trois) niveaux dans notre univers, et un méta-niveau, celui du multivers !
Je prends ! :-))
Nous n’avons ni preuve ni contre-preuve donc on ne sait pas. Ce que nous observons c’est qu’à tous les étages de la ‘création’ elle joue aux dés, essaie plusieurs choses et ce qui marche tant mieux, ce qui ne marche pas se détruit tant pis. C’est ainsi dans l’hypothèse de multi-univers dont le nôtre aurait l’avantage d’avoir une constante (je ne sais plus laquelle) qui est pile-poil celle qu’il faut pour que notre univers ne s’écroule pas sur lui-même et ne parte pas en n’importe quoi. Dans cet univers miraculeux, il y a de multiples planètes dont une (au moins) a permis la vie. Sur cette planète à la suite de multiples tentatives avortées (dinosaures etc..) est apparue une ‘chose’ qui s’est ‘vantée’ d’être dotée d’intelligence. Et pour la première fois (connue de cette chose) elle (ou plutôt certains de ses ‘membres’) s’inquiète de son avenir en temps que race. La question: n’est-ce pas orgueilleux de croire que plus que d’autres, nous devons survivre: la ‘création’ (aussi appelée nature etc…) ne finira-t-elle pas par se dire: faisons muter, voire disparaitre ce truc pour en faire quelque chose de moins pire?
Aussi l’Ecolo que je suis se contente de dire: essayons de permettre à nous-même et TOUS nos semblables vivants de vivre ‘décemment’ et si possible sans souffrance. Quant à ce qui se passera demain nous ne pouvons pas le controler et seul l’orgueil nous fait penser qu’on pourrait (la question sur les statistiques est d’ailleurs une aberration logique: on ne dispose d’aucune expérience passée de races disparues, … pour évaluer ce genre de truc)
Cela dit Carpe Diem et ne détruis pas ce qui ne t’appartient pas: en l’occurence la planète
Je pensais qu’on avait entérré ce vieux Claude Ptolémée au second siècle?
J’ai lu ici la semaine dernière qu’il peut y avoir des acides aminés sur la Comète visitée par Rosetta. Et même que des microbes auraient été détectés…
C’est en effet la thèse de Fred Hoyle, la « panspermie » et le vieux renard a toute ma sympathie, pour son « steady-state universe » en particulier.
Si c’est une météorite qui nous tombe dessus, au moins pourrons nous dire que nous n’y sommes pour pas grand chose.
Si c’est une épidémie, c’était le lot quotidien de nos ancêtres, ce sera donc un retour à la case départ.
Si c’est Fukushima II, c’est clairement de notre faute mais l’impact sera limité aux dizaines de km autour de la centrale. Tous ceux qui sont pour le nucléaire, doivent aller habiter à moins de 30 km d’une centrale. Sinon, pas crédible ! Le risque n’en vaut plus la chandelle. Sur ce point, on doit pouvoir agir avec création d’emplois à l’appui.
Plus d’eau courante … retour en arrière, avec en prime un peu de choléra, quelques épidémies et la corvée de l’eau pour les femmes (!!!). C’est le lot quotidien de quelques pays africains. Certains s’en émeuvent, mais pas nous quand nous tournons le robinet magique. Donc pas vraiment un retour en arrière.
Etc… Donc rien n’est acquis. Comme nous avons fini par nous habituer à ces acquits, nous considérons que c’est normal.
Et la guerre ? Imaginons que demain la Belgique, c’est la Syrie. Cela fait froid dans le dos.En 70 ans, on a fini par croire que cela n’arriverait plus jamais, alors qu’il n’y a pas eu une année sans guerre depuis 1945.
Finalement, c’est quoi le problème ? J’avoue que je ne sais plus !
Bonsoir à tous
Hélas je n’ai pas de réponse, cad de solutions d’inversion de trajectoire. Cependant, le dysfonctionnement de notre cerveau ayant généré cette situation a été repéré il y a longtemps dans un de nos classiques constitutifs de notre identité narrative – selon le terme de Paul Ricoeur- les hébreux sont en exil à Babylone et soupirent ( pour entendre le soupir, se référer à Verdi, Nabucco, Va pensiero su’ l’alli dore). Ils attendent un nouveau Moïse comme certains attendent un nouveau Churchill ou autre qui convient à leur croyance. Vient alors un inspiré qui leur crie » Retournez
@Paul Jorion
Un concept intéressant est celui de la spirale dynamique ( sorte de pyramide Maslow qui évolue de l’individquel au collectif à chaque niveau. Si on traduit notre société actuelle dans ce modèle nous en somme au stade de l’automonie et l’individualisme. Les 2voies possibles sont soit d’aller vers plus de communauté très globale soit de retourner vers des règles communes très strictes ( nationalisme, religions).
Je crois que cet éclairage est intéressant pour comprendre les forces qui sont en cours (repli vers soi/règles ou construction de nouvelles communautés (Facebook et ce blog en font partie)
On a beau dire ce qu’on veut, un sage avertissement attire moins l’attention qu’un mauvais divertissement. Ce qui menace l’espèce, c’est son insouciance. Il faut être un fieffé gougniafier pour ne pas sentir que la fin approche. C’est ce que j’appelle un optimisme déprimant, ne rien changer à ce quotidien morose, comme si nous croyons pouvoir nous extirper de cette mélasse en plongeons dedans avec entrain. Mais après tout, if it’s the end my friend, il n’y a qu’à laisser les insouciants tranquilles, car sitôt qu’ils se rendront compte du désastre à venir, il est à craindre qu’ils deviendront mauvais et voudront combler leur manque à gagner pour jouir maintenant, car imaginez la frustration du type qui s’est mis à l’abri pour mille générations, il va l’avoir mauvaise!
M’enfin, je vois bien que M. Jorion est tout à fait prêt pour affronter les yeux glauques de nos dirigeants et leur dire qu’ils n’ont pas mesurer l’ampleur du défi qui se présente à nous. Ce qui est dit dans ce billet ne manque pas de piquant et devrait en secouer plus d’un, pourtant quand je vois la classe politique, je me dis que nous ne méritons pas ça. Est-ce au XVIIIème siècle que nous avons pris la mauvaise voie, avant ou après? S’il en est ainsi, c’est parce qu’il aurait pu en être tout autrement. C’est justement parce qu’il aurait pu en être tout autrement que les choses sont ainsi, c’est une destinée hasardeuse, un périple périlleux, une mauvaise plaisanterie, une fin en eau de boudin, un sacré merdier, un concours de circonstances, une drôle de coïncidence, bref la vie est l’ultime inexplicable et le fondement de toute explication.
Le dernier qui s’en va pourra dire ouf.
La planète vaut bien une marche
« La différence entre la Lune et la Terre est que la Lune est immobile. »
La lune n’est pas immobile, elle est en rotation sur elle même.
La conscience et encore moins l’esprit ; ne sont pas identiques, chez tous les êtres humains, autrement, quelle uniformité, quelle tristesse….
L’intellect n’est qu’une partie, une composante de l’intelligence, il n’en n’est pas l’essence.
Les mystères de la vie n’ont pas fini d’être exploré , nous ne savons pas tout, encore beaucoup de choses à apprendre, à découvrir. Chouette !
Moui Gudule. Elle tourne sur l’axe de la Terre, (présentant donc toujours la même face) comme si elles avaient été du même morceau qui se serait brisé dans un lointain passé.
Et ben non, pas moui dominique, elle n’est pas immobile !
La rotation synchrone est une caractéristique du mouvement d’un satellite naturel orbitant autour de sa planète qui se manifeste lorsque la période de rotation du satellite est synchrone avec sa période de révolution : le satellite présente alors toujours la même face vue de la planète. C’est le cas pour la Lune en orbite autour de la Terre. On parle alors de verrouillage gravitationnel (tidal locking en anglais). »
« Le verrouillage gravitationnel conduit la Lune à avoir un mouvement de rotation sur son axe en autant de temps que ce qu’elle met pour parcourir une orbite autour de la Terre. En dehors des effets de libration, cela mène la Lune a avoir toujours la même face orientée vers la Terre….. »
« Si la Lune ne tournait pas du tout sur elle-même, elle montrerait régulièrement sa face « avant » et sa face « arrière » lors d’une révolution. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rotation_synchrone
Pourquoi la vie a-t-elle évolué vers l’humanité, je l’ignore; mais nous les humains actuels nous sommes des inventeurs et on invente pas à partir de rien. On invente sa vie à partir du passé, à travers des inégalités, des expériences diverses et pour beaucoup en affrontant des vicissitudes. On n’est pas obligé de suivre ceux qui inventent des ignominies et de marginaliser les inventeurs d’émancipation.
Monsieur Jorion,
Depuis 2000 ans, les êtres humains ont fait des progrès dans les domaines des sciences, de la médecine et des technologies qui, au stade actuel, nous feraient aisément passer pour des dieux aux yeux de nos ancêtres. Malheureusement, nous n’avons pas évolué dans les domaines de la politique et de la guerre et nous agissons avec aussi peu de sagesse que lors périodes précédentes. Ainsi, les êtres humains se comportent comme des enfants turbulents qui se préoccupent essentiellement de satisfaire leurs besoins et leurs envies immédiats, sans se soucier des conséquences, alors que leurs jouets d’adultes (aux portées très limitées lors des époques précédentes) sont en train de détruire nos sociétés et, plus grave, la terre, notre maison. Chaque innovation passe d’abord entre les mains de l’armée, pour analyser la possibilité d’en faire une arme. Une source d’énergie gratuite, disponible partout à profusion, même non polluante ? Des petits génies sauront bien en faire une bombe encore plus performante que les autres. Puis, si l’innovation ne peut être utilisée en arme, la question qui suit est : comment gagner le maximum d’argent, quitte même à rendre polluante une invention qui ne l’était pas, ( on travaille bien sur l’obsolescence programmée ). Tout cela ayant pour but de permettre à certains humains ou groupes d’humains de dominer les autres, que ce soit par la force, par l’argent ou par les deux. Toutefois, mon opinion est que les gens, en majorité, ne pensent pas en ces termes mais cherchent simplement à vivre heureux, c’est-à-dire souhaitent essentiellement, pour eux et ceux qu’ils aiment, manger à leur faim, être en bonne santé, protégés des intempéries, en fréquentant les gens qu’ils aiment et en pratiquant des activités agréables.
Selon moi, le problème se situe en partie à ce stade : une minorité d’humains prend des décisions et agit sans se soucier de l’intérêt général (parfois même à son encontre), une minorité se bat contre et une immense majorité ne s’implique pas du tout, même si elle se sent concernée ou y réfléchit.
Ainsi, des questions qui découlent de ces réflexions me viennent. Comment mettre en place des êtres humains sages pour prendre les décisions, c’est-à-dire des gens compétents qui penseront à l’intérêt général et aux conséquences à long terme ? Comment amener la majorité silencieuse à s’exprimer et surtout à peser sur les choix importants qui la concerne ? Comment créer la prise de conscience nécessaire pour, peut-être, atténuer les effets d’un effondrement qui paraît inéluctable (si on accepte les études de Pablo Servigne et Raphaël Stevens) ou au moins s’y préparer collectivement du mieux possible?
Comment faire en sorte que les mêmes mécanismes désastreux ne se remettent plus jamais en place ?
Si quelqu’un a des suggestions…
@ Arno73
À première vue, je propose de capitaliser sur le retour d’expérience de la Kampuchéa démocratique. Frère numéro 1 a beaucoup travaillé sur des solutions permettant de « rééduquer » la population pour lui faire oublier la propriété privée.
Plus sérieusement, si quelqu’un avait un plan de bataille clé sur porte, nous ne serions pas ahuris devant l’ampleur démesurée de la tâche qui consiste à assurer la survie d’une espèce contre son gré.
Ben moi j’ai la 2èm partie, (construction d’un nouveau Système), mais je n’ai pas la 1ère (mettre l’actuel sous camisole de force)
Et c’est bien ça le Problème: comment déposséder les possédés par la religion féroce.
Naomi Klein, Tout peut changer, Actes Sud/Lux, « Question de société », 640 p., 24,80 €
Paul Jorion, Tout est à lire.
Pour le reste, le constat est fait. On se lève et on se bat.
Attention, message à caractère hautement trollesque !
« […]notre obsolescence a par ailleurs été programmée. »
Par qui ? Un fabricant d’ampoule ?
« […]nous sommes éphémères et jetables[…] »
Comme le rasoir Bic ?
« Une stratégie d’une stupidité confondante préside au destin de notre espèce : faute que nous soyons assurés de l’immortalité, nous devons nous reproduire sans retenue »
Ainsi donc la vie ne serait qu’une mauvaise blague ?
Pourquoi dans ce cas perdre son temps à alerter d’une catastrophe imminente et inévitable ?
Pourquoi ne pas profiter du peu de temps qui nous ai donné pour prendre du bon temps ?
Si tout est foutu, à quoi bon ?
je ne comprends pas où vous voulez en venir ?
Depuis un moment vous annoncez le chaos. Comme Noé, mais sans Dieu. Ou plutôt un Dieu non identifié, un programmeur, un stratège…
Vous annoncez le chaos mais au fond, vous espérer. Vous espérez car comme vous le dites : « l’ espoir fait vivre ».
Si vous n’avez aucun espoir, si vous pensez réellement que l’humanité disparaitra bientôt, pourquoi écrire des livres dans ce cas ?
Les livres nous survivent. Pourquoi les écrire si demain il n’y a plus personne pour les lire ?
c est beau la liberte de pensee et la liberte d agir?
L’objectif d’un écrit peut être autre que de dire ce qu’on pense.
il y a de nombreuses variantes dans les intentions potentielles de l’auteur, dont l’une est de susciter des réflexions..
Pas trollesque du tout à mon sens, très pertinent au contraire !
Je pense que Paul se pose ce genre de questions. Sinon, pourquoi passerait-il de plus en plus de temps dans son jardin (comme il le dit dans son dernier Temps qu’il fait) ?
En tout cas, moi je me la pose ! 😉
Et qui ose dire, ici sur le blog, qu’il ne se la pose jamais ? Qu’il lève le doigt ! Promis, il ne sera pas de corvée chiottes ! 😉
Excusez-moi, mais « tout a toujours été foutu depuis le début ». Ce n’est pas neuf : nous vivons dans la finitude.
Dès qu’on naît, on est foutu d’avance.
Seule la perspective temporelle change entre l’individu, la famille, la société, l’espèce et la Vie toute entière.
Voilà pourquoi je propose une « Petite éthique de l’effondrement » dont la validité demeure quelque soient les conditions extérieures.
Non !
À 20 30 ans ou après cela ne m’indiffère pas du tout. Je ne serai certainement plus mais mes enfants et leurs enfants devront subir ce que la civilisation actuelle a ou n’a pas fait. Je suis un élément d’une descendance, j’ai des ancêtres ET des descendants. Mes aieux m’ont parlé (à travers leurs écrits) et je parle à mes descendants (idem) ..
Je comprends bien que le ‘nous’ de PJ dit ‘les humains du moment’, mes contemporains comme acteurs de la société des hommes i.e. civilisation, qu’il fustige à la fois chacun de nous et tous à cause de cette apathie dramatique. Et bien-sûr je dis et pense la même chose pessimisme-espoir, dénonciation/action …
Ce que je conteste c’est le nous. Je ne me sens pas responsable en aucune manière des désastres de ma civilisation et je ne me sens pas responsable des catastrophes en cours. Au-delà de mes comportements et actions je veux dire que ce n’est pas moi qui rase ou souhaite raser les forêts équatoriales, ce n’est pas moi qui arme les destructeurs des poissons, ce n’est pas moi qui décide de construire des centrales nucléaires, ce n’est pas moi qui décide de faire la guerre, ce n’est pas moi qui fabrique des outils non réparables, des armes de destruction massive, etc, etc … Je ne décide de rien. Par contre il existe des décideurs qui en toute connaissance de cause dévastent détruisent etc … et ainsi deviennent milliardaires grâce à un conditionnement, une propagande qui passe son temps à nous mentir, nous tromper ..
Il se trouve que depuis que les catastrophes ne sont plus cachables, alors « ils » ont réussi à faire que l’on dise NOUS et non pas : « quelques décideurs dévastent la planète et détruisent notre monde en le rendant invivable ». Le NOUS est FAUX.
PJ le sait bien d’ailleurs.
Ceci pour dire que si ce nous est faux, il reste donc à identifier les decideurs et en changer.
C’est simple à dire.
En fait c’est difficile à faire.
Qui décide ?
Je prends un exemple emblématique pour montrer que le NOUS est FAUX mais pas si compliqué de trouver QUI il est :
Une des plaies actuelle est la domination de la ‘finance’ au détriment de tout : économie réelle, mais aussi sociale, environnement, .. Pour réduire le pouvoir de nuisance de la finance une idée était d’établir un mécanisme pour réduire les spéculations. Par exemple empêcher quelques fonds spéculatifs de détruire une monnaie nationale, pour empêcher de renchérir artificiellement le prix de la nourriture ou autre ressource indispensable à chacun de nous. L’idée simple étant que les États (ces horribles héritages des temps anciens) imposent une taxe sur chaque transaction financière de façon à décourager les spéculations sans pour autant en rien entraver le commerce. La France a présenté à l’UE (pour simplifier le propos) ce projet fou. Et l’UE après quelques temps commençait à considérer que cela n’était pas stupide. Or, la France, le gouvernement actuel (2015) a sabordé ce projet, à la grande surprise de tous. Que s’est-il passé ? Les vrais décideurs, les salauds qui s’enrichissent (outrageusement alors qu’on s’appauvrit) et donc par là nous dominent sont parvenus à « convaincre » (pour être gentil – je devrais dire corrompent) nos prétendus représentants-délégués-élus de n’en rien faire.
NOUS DEVONS NOUS INSURGER CONTRE LES VRAIS DÉCIDEURS, obliger nos élus à défendre NOS intérêts et ceux de nos descendants.
J’estime que NOUS vivons sous une dictature de fait de « quelques richissimes » qui EUX dévastent la planète, pourrissent nos vies et celle de nos descendants.
Le NOUS de PJ je n’en fais pas parti, je, nous sommes victime des salauds.
Indiscutable. Par contre ils ne suffit pas de réguler la Finance, ou quoi que ce soit d’ailleurs dans ce système. Les corrections resteraient marginales. Il faut changer de Système.
Il faut que les Ressources primaires (en gros les ressources naturelles, et ce qu’on construit nos ancêtres), soient propriété de l’humanité en général, ainsi actionnaire de ces Ressources, dont elle pourrait tirer une rente utilisée pour entretenir l’écosystème…
Elles seraient donc gérées dans l’intérêt général, et non plus pour accroitre démesurément des fortunes privées, au prix des catastrophes de tous ordres qui nous mènent au désastre.
Et il n’y a pas besoin de changer l’homme pour que ça marche! Pas de contrainte, il s’y adapterait spontanément.
Par contre les actuels dominants ne pourraient plus dominer. Et ils ne sont pas d’accord. Du tout.
Entièrement d’accord, je prenais un exemple évident de dictature, donc de l’impossibilité pour nos gouvernants d’agir et donc de la nécessité de détruire le ‘Système’.
Cette nécessité difficile, aléatoire, risquée, étant à l’origine du pessimisme ambiant que je partage.
En fait il suffirait de reprendre le pouvoir de la circulation de la monnaie
(à l’encontre du grand principe de l’UE : liberté totale des capitaux) cela passe par le contrôle des banques, des changes et des taxes/impôts, incluant la création/destruction de monnaie/capitaux ..
Très simple en vérité
Mais impliquant de nos gouvernants la défense des intérêts de la population et non plus du ‘système’ dont ils dépendent (volontairement ou non).
+25 000 milliards (de dollars) !!!!
Destiné à alcofribas n
+ 25 000 milliards (de dollars) !!!
Destiné à Dominique Gagnot
Pas sur que nous n’ayons aucune responsabilité, car ce que propose cette société (schizophrène ?) nous le prenons, comme disait Coluche « quand on pense qu’il suffirait que les gens ne l’achète pas pour que ça ne se vende pas ! », cette petite formule est plus profonde qu’elle n’apparaît , qui ne rêve pas de grosses voitures, de belles maisons avec piscine, de voyages lointains (7000 avions /jour au dessus de nos têtes!), qui n’hésitent pas à mettre des sommes folles, via un credit, sur tous ces symboles de « riches », et se détourner du petit producteur de légumes bio d’à coté sous prétexte que c’est plus cher que la grande surface à 20 km de là, combien sommes nous à couper toutes les veilles d’appareils, les ampoules allumées pour rien, en sommes a gérer l’energie, l’eau etc.., même les plus pauvres (occidentaux bien sur) ne le font pas; je suis pessimiste quant à l’avenir, changer de paradigme est une entreprise qui nécessiterait une prise de conscience collective qui est bien loin de s’opérer chez nos concitoyens, le « systeme » mettant tout en oeuvre pour maintenir l’intérêt a court terme d’une minorité.
Et en admettant que des hommes comme P.J. soient plus présents dans les médias, qu’elle serait l’audience ? je doute vraiment de l’honneteté intellectuelle de mes concitoyens, la dynamique de l’humanité a toujours été d’aller vers le meilleur, et ils le croient encore et ne veulent rien voir, c’est triste mais c’est ainsi, alors pour la masse critique, il va falloir patienter ………
Pour ma part je fais ce que je peux dans la simplicité volontaire, modestement, en composant avec mon entourage professionnel et familial, et comme Paul, je passe beaucoup de temps dans mon jardin…
et pour l’hygiène mental il y a des journaux sans pub qui mérite le détour…
Merci à vous.
Oui la somme des comportements a des effets.
Oui si chacun de nous respectait ce qu’il souhaite en toutes ses actions etc … SI SI ..
… Mais cela ne se fait pas, cela n’advient pas malgré tout (connaissance des désastres, des causes, des effets).
Il faut donc admettre que la propagande a des effets. J’inclus tout ce qui est publicité et autres moyens d’influences. Des sommes folles sont dépensées par la ‘finance’ pour nous faire agir dans le sens de son profit. La ‘finance’ a réussi à nous dominer, qu’on le veuille ou non. De fait, elle façonne la société.
Il est donc très difficile d’espérer CHANGER ce Système tant que nous serons sous cette influence.
D’où fort pessimisme.
Alors d’accord, certains changements adviennent, à la marge. La domination persiste. Il faudra de grands bouleversements pour casser ce lien de subordination, d’esclavage. Or ces bouleversements ne nous promettent rien, le pire est toujours le plus probable.
C’est bien pour cela que nombre de gens ont pris conscience que le plus important et de créer des îlots d’indépendance maximum au Système, prédisposant les esprits (par structures/procédés/relations) à résister puis construire des alternatives viables.
Le foisonnement actuel d’initiatives est édifiant, encourageant car il touche de nombreux aspects de société : institutions, autonomie, solidarité, techniques/procédés (alimentation, santé, énergie, eau, ..), nature et qualité des échanges sociaux, environnement/nature etc ..
Ceci en réponse directe du Système, du néolibéralisme qui, sous prétexte de nécessité maladive et inexorable d’optimisation du rendement du capital, détruit dévaste tout à son profit.
Pas d’accord. Certes, d’un point de vue individuel, né en 1984, je ne pense pas être fort responsable de la dégradation actuelle de la biosphère en cours depuis 1750 grosso modo. Mais aujourd’hui que j’existe, ma responsabilité individuelle me semble minime, mais non nulle, dans la « perpétuation des tendances de destruction ».
Chaque fois que je vote, que j’achète, ou que je laisse faire un « décideur », je suis complice.
Comprenez-moi bien, je parle d’une responsabilité à quelques millièmes de pourcent pour par exemple la décision de raser un hectare de forêt particulier en Amazonie. Mais ce n’est pas zéro pourcent ! C’est strictement supérieur à zéro, en tout cas pour la « perpétuation des tendances à l’oeuvre » (pas pour leur initiation).
Maintenant, comme vous, je pense que certains sont resposnables à quelques pourcents, voire plus, je pense à des magnats du pétrole et de l’exploitation forestière.
Ceux là ont bien plus sur la conscience que vous et moi.
Mais à nous de nous résoudre à ne plus les « servir » pour être libres !
Très beau texte. Merci de l’avoir partagé.
Un détail: l’expression « Nous avons été très bien conçus pour » m’a intriguée. Le verbe « concevoir » à la forme passive laisse dans le flou « par qui » ou « par quoi » nous avons été « conçus ». Cette formulation ne suggère plus l’évolution de la vie jusque l’écosystème dont nous faisons partie (certes déjà évoquée dans un paragraphe au-dessus, mais qui n’est pas forcément passée par la case « conception »). A moins qu’il s’agisse de notre conception… des bébés 🙂
A partir de cet extrait, je me demande surtout quel équilibre trouveront votre style fluide, émouvant comme celui d’un conteur, et la cruelle situation que vous décrivez. Le cocktail émotion-description pourrait se révéler au-delà du pessimisme pour libérer du déni : explosif de dénonciation!
J’essaie de voir quelle est la meilleure façon d’exprimer ces choses-là.
« eux (ou peut-être trois) niveaux dans notre univers, et un méta-niveau, celui du multivers !
Je prends ! :-)) »
Idem, je pense qu’il y en a plus que cela, les trois niveaux c’est l’apéro, et on n’est pas encore arrivé au plat principal, c’est génial. Les « chants » quantiques, cantiques ?
Alors là, cerise sur le kaaaaateau , je ne connaissais pas Everett, hop là, décollage assuré, cool !
Je prends ++ puisque c’est ce que je pense, ce que je suis et qui correspond à ce que je vis et ressens , ben oui, c’est comme ça !
Tous les mondes existent
« Enfin, la dernière catégorie d’univers parallèles nous vient d’un tout autre horizon. Les précédents découlaient tous de théories décrivant la gravitation, force à l’oeuvre aux plus grandes échelles de l’Univers. Celui-ci nous vient de la mécanique quantique, cadre théorique qui explique le monde de l’infiniment petit. Longtemps considéré comme farfelu, c’est en fait le premier multivers scientifique d’un point de vue historique [8] . En 1957, le physicien américain Hugh Everett, alors à Princeton, propose une interprétation iconoclaste de la théorie quantique. Il pousse jusqu’au bout le principe de superposition des états de la matière que requiert cette théorie. Selon ce principe, un système quantique peut être dans plusieurs états à la fois. Les mesures de ce système peuvent conduire à des résultats différents. Pour Everett, ce principe n’est pas seulement vrai à l’échelle microscopique, il l’est aussi à l’échelle macroscopique. Les différents résultats de mesure possibles coexistent comme autant de réalités parallèles : tous les mondes existent ! Celui où l’on fume et celui où l’on ne fume pas. Et ils se ramifient sans cesse en de nouveaux mondes. Pourquoi n’en observons-nous alors qu’un seul ? Simplement parce que nous ne pouvons voir que celui dans lequel nous nous trouvons. »
On est pas tous au m^me étage de » la fusée », c’est clair, et encore moins égaux dans nos perceptions, avec plus ou moins d’égo aussi d’ailleurs…. 🙂
« Aussi étonnante soit-elle, l’interprétation d’Everett est aujourd’hui considérée de plus en plus sérieusement par certains physiciens. Pour Thibault Damour : « C’est même celle qui s’impose désormais . » Et dans la classification du cosmologiste Max Tegmark, les univers d’Everett se placent au même niveau que le multivers-bulle inflationnaire. Ils ajoutent, selon lui, simplement davantage encore de copies impossibles à distinguer. »
C’est luna park version quantique, phénoménal !
« Ce qui paraissait purement métaphysique, il y a peu, semble donc gagner ses lettres de noblesse scientifiques. »
Thibault Damour, excellent…..mdrrr
http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/1-scenarios-mondes-paralleles-01-09-2009-89350
Pour une explication… théâtrale d’Everett :
Le rêve va-t-il se poursuivre, le processus de surhaussement continuer ?
Paul, j’ai La réponse !
Ci-dessous, une élucubration (dire hypothèse si on est bienveillant) hautement casse–g…, mais qui n’entre pas en contradiction avec ce que nous croyons comprendre des lois de la Nature :
– Étapes déjà franchies par le vivant sur Terre : chimique/biologique/conscience individuelle.
– Étapes en cours : consciences sur supports biologiques imbriquées, consciences sur supports artificiels en court de développement.
– Étape suivante prévisible, en tous cas possible : imbrication des consciences naturelles et artificielles.
Ensuite nous rentrons dans la métaphysique,… quand nous serons grands, nous serons Dieu.
PS : aucune incompatibilité à ce que ce scénario se produise à la fois, en divers lieux, divers ‘tranches’ temporelles de notre Univers, et dans le multivers d’Everett.
Outre quelques réflexions ici déjà posées (les humains ou l’Occident ? Programmés, par qui ? Jetables ? …) me questionne la Terre généreuse et qui pardonne. Cet anthropomorphisme, qui me semble être une partie du problème aussi via la toute-puissance qu’il nous donnerait, me dérange. Le problème n’est pas à mes sens que la Terre soit partiale ou non. C’est que si expression il y a, je ne vois pas pourquoi Elle s’exprimerait en partialité ou impartialité.
Je ne comprends pas non plus ce que signifie
Est-ce une chance d’être innocent, c’est-à-dire « sans douleurs » si je ne me trompe ? J’imagine une personne âgée qui se ramasserait une claque telle que la réflexion qui s’en suivrait la verrait dépérir et mourir profondément triste. Une chance ?
Là où la survie de l’espèce m’interpelle est qu’à penser au futur, à l’avenir – à venir ?-, même sur une courte période – nos enfants-, nous semblons négliger le devenir. Survivre, à tout prix, sous n’importe quelles conditions ? Peut-être est-ce simplement que « des idées naissent des Hommes », phrase qui peut se lire dans les deux sens et s’enchaîner tant que se maintient ce « double » sens…