Billet invité.
Les détails sont souvent instructifs. Le Monde daté du 5/6 juillet 2015 avait publié un cahier spécial Grèce. Il y avait, sur deux pages, deux scenarii présentés pour lundi matin : un sur la victoire du OUI et l’autre sur celle du NON. Je n’avais pas voulu lire ces anticipations avant le résultat final. Il était aisé de toute façon d’en deviner la ligne générale néolibérale qui est systématiquement suivie par ce journal possédé par trois actionnaires privés et dont les principaux éditorialistes économiques n’ont plus ni objectivité ni retenue. Dans ce quotidien anti-Syriza et anti-Tsipras, il y a encore malgré tout quelques articles plus sérieux, comme pour garder un souvenir de ce qu’était le journal de référence – par exemple, la retranscription de la remarquable interview de Thomas Piketty. Ce matin, j’ai donc lu ce cahier.
Alors le détail ? Eh bien il réside dans le scenario du NON vainqueur ce lundi et je cite le début de l’article :
« Le choc. Peu après avoir appris la victoire de justesse du non au référendum, dans la nuit de dimanche 5 au lundi 6 juillet, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, réunit les journalistes. L’heure est grave, il faut sauver l’Europe, coûte que coûte. Il appelle le gouvernement grec à prendre toutes ses responsabilités. Au même moment, à Athènes, le premier ministre, Alexis Tsipras, s’enflamme à la télévision publique. Il a gagné ( …) » . [je souligne]
Voilà le détail : la victoire du NON était envisagée par Le Monde comme ne pouvant être que « de justesse ».
Il y avait donc un 3ème scenario possible : celui qui a eu lieu, une victoire du NON que tout le monde s’accorde à reconnaître massive. Les manipulateurs obnubilés se sont pris au piège de leurs souhaits, entraînant de braves journalistes dans l’intox.
Alexis Tsipras avait perdu d’avance car même avec 51% de NON, il subissait pratiquement une défaite politique. Alors que pour le OUI, 51% auraient évidemment signifié une victoire nette.
Autre point à noter : le taux de participation a été bon. Un professeur grec expliquait à France Inter que le corps électoral compte un grand nombre de Grecs vivant à l’étranger et que le chiffre dans le pays est ainsi plus élevé que les 62,5 % atteints. Le chiffre de NON [61,31 %] est bien un grand succès malgré le matraquage médiatique inédit mis en place comme l’a souligné Panagiotis Grigoriou, au téléphone avec Paul Jorion. Nous l’avons également subi en France et cela ne devra pas être oublié. Deviendrait-il enfin contre-productif ?
L’analyse de Michel Leis est parfaitement confirmée : dans le monde réel, « les premières victimes de la propagande ne sont pas les personnes auxquelles elle est destinée, mais bien les personnes qui l’organisent ». Avec des journalistes en victimes collatérales.
Notez pour finir, la réaction imaginée pour Alexis Tsipras dans ce scénario : « il s’enflamme » car c’est bien connu « ces Grecs, eh bien, Môssieu, c’est non seulement des fraudeurs … mais aussi des excités! ». Curieux son calme triomphant, hier soir : que cachait-il donc ce « perfide Danaéen » ?
Ne boudons pas notre plaisir ! il ne saurait être plus grand devant le désarroi de certains : une bouffée d’oxygène, c’est toujours bon à prendre dans un monde où l’on cherche à nous étouffer.
114 réponses à “Propagande ordinaire : « Tsipras, ayant appris sa victoire de justesse, s’enflamme… », par Jacques Seignan”
Inquiétude en Europe !
Concernant le taux de participation : il semble qu’en Grèce il faut voter par défaut dans son lieu de naissance. Un Grec peut-il confirmer?
Il faut effectuer une démarche personnelle si on déménage pour pouvoir voter dans la localité de sa nouvelle résidence. Ce qui n’est évidemment pas possible avec le délai réduit de cette consultation.
En Belgique, lors d’un déménagement, on est automatiquement transféré sur les liste électorales.
Les situations extrêmes servent de révélateur de la psychologie profonde des acteurs.
Le journal Le Monde apparaît ainsi comme le moyen d’expression d’une bourgeoisie conservatrice et sans pitié. Il ne faut jamais oublier que cette bourgeoisie n’a jamais relâché son emprise sur le pays depuis sa reprise en main de la Révolution de 1789. Non seulement ses performances économiques sont lamentables, incapable qu’elle est d’initiative créatrice, mais son sens politique est défaillant. L’excellente idée de Zébu – taxe sur les mouvements de capitaux spéculatifs- n’a aucune chance. Il y a quelques mois, cette bourgeoisie parasitaire a actionné le gouvernement pour s’en exonérer. Qu’elle ait trouvé son chemin de Damas dans les difficultés grecques serait miraculeux. Générosité et imagination lui sont inconnues.
Le seul qui se soit enflammé hier soir, c’est Varouf. Il s’était bien échauffé dans la journée avec sa sortie sur le « terrorisme » des créanciers, alors dès les résultats connus, il a fallu qu’il grille la politesse à Tsipras, qui a eu un coup de chaud en voyant son triomphant ministre des finances brûler sa cartouche du discours posé et rassembleur . Résultat, c’est bien ce dernier qui est parti en flammes ! L’enfer, c’est les autres…
Varouf, Varouf, Varouf is on fire!
Varouf, Varouf, Varouf ! Warum ?
Julien, vises-tu à refroidir mon enthousiasme pour Monsieur Yannis Varoufakis — que, personnellement, je me refuse à appeler Varouf ? à jeter un froid, car toi tu n’es jamais dupe ? Un commentaire que je trouve glaçant… Mais bon, je n’ai pas sûrement tout compris dans ton ironie pleine de fraicheur…
amicalement
PS- as-tu une meilleure définition que d’appeler « terroristes » ceux qui veulent faire peur à un peuple pour le faire bien voter ? Ceux qui imposent des conditions telles que l’avenir de la Grèce serait la dette perpétuelle ?
Non, que du contraire. Je trouve même que « terrorisme », c’était du pipi de chat. Je pense que pour être factuel, mesuré et constructif, il faudrait marteler que c’est Munich, les Nazis, dénoncer la Shoah qui sert de tactique à la Troïka, faire juger Merkel pour crimes contre l’humanité et voler le fauteuil roulant de Wolfgang en lui balançant « marche si t’es un homme ». Quant à Sigmar (Gabriel), lui rappeler que son prénom rime avec Weimar et qu’il est bien légitime de s’interroger sur cette étrange coïncidence. Et encore, je dis ça en levant le pied !
Tu l’as dit toi-même dans ton billet, on peut tenir des propos frappés au coin du bon sens et qui interpelle, comme Piketty, sans verser dans la surrenchère et l’outrance. On était pas critiques sur les ABPJ de la poissonnerie Mélenchon et ses vidéos de Battiston pour vendre son hareng précisément pour cela ?
La « tyrannie parlière » de Montaigne ? OK, correct. À la limite « terrorisme intellectuel ». Sinon, tu vas devoir pas mal utiliser ton « carnet à souches points Godwin » 😉
Julien, je ne comprends vraiment pas ton commentaire. En quoi je soutiendrais ces délires contre Merkel par exemple ou l’Allemagne, moi qui suis systématiquement contre toute germanophobie ? En quoi dénoncer un excès de propagande dans une seule direction (c’est-à-dire contre Tsipras) revient à dire que je caricaturerais à ce point le situation ? Quant à Siegmar Gabriel je trouve qu’il s’est particulièrement déshonoré par son attitude et ses dernières déclarations — la pire et plus cynique était d’oser suggérer une aide humanitaire à la Grèce –, tout comme Martin Schulz mais au grand jamais je ne les traiterais de nazis. Pourquoi me faire dire ça?
Quant à la définition de »terroristes » par Y. Varoufakis, là je maintiens et j’approuve. Est-ce ça qui me vaut tant d’indignation de ta part? Je le regrette en tous cas.
Jacques, mes sournoises observations ne te visaient point. Elles ramassaient plutôt d’autres propos sous la plume d’intervenants de ce blog.
Quant à Varouf, sans intérêt vraiment. Un type qui ment éhontément en direct à la télé allemande sur un truc pourtant tellement con et archi-vérifiable et qui crie à la manipulation, c’est juste du bon politique à la more-moi comme on en a des quantités astronomiques déjà sous nos latitudes. Il aurait traité les créanciers de criminels de guerre ou d’enc*%#£, c’était pareil, sans intérêt.
Afin de rester dans la bienséance formelle, pourquoi ne pas copier les méthodes de la Troïka ?
Le trop violent « marche si t’es un homme » pourrait avantageusement se traduire dans une formule plus policée, comme : « l’excédent primaire de tonus musculaire devra être de 2,5% en 2015 et 4,5% en 2016 ». Naturellement si M. Schäuble n’atteignait pas ces objectifs tout à fait raisonnables, sa fainéantise et sa mauvaise volonté manifestes nous contraindraient alors, à notre grand regret, à lui confisquer son fauteuil roulant.
Pardon pour le (très) mauvais esprit, mais imaginer W. Schäuble se lever de son fauteuil, ça fait penser immédiatement à la dernière scène du film de Kubrick, ‘Docteur Folamour’, vous savez le fameux: « Je marche mein Führer ! ». Et juste après, BOUM, adios amigos !
Et finalement, si … ?!!!
« Timeo danaos et dona ferentes »
Je crains les Grecs, même quand ils apportent des cadeaux.
François et Angela devraient se méfier …
@ JL Bacqué, je vois avec plaisir qu’il y encore des latinistes parmi nous 🙂
…
Savez-vous où l’on peut trouver le Rapport écrit pour la Vérité sur la Dette Grecque du Parlement Grec, et si le Gouvernement Tsipras compte l’utiliser dans le cadre des « négociations », et plus généralement pour information d’un large public ?
Ce pourrait être un beau « Cadeau »…
Bonsoir à tous.
Ceux qui ne se limitent pas aux communiqués du propaganda-buro français savaient que le non allait vers les 60%, annoncé par les books anglo saxons, the Economist, Zero Hedge et d’autres.
Il y a quelques minutes, sur zero hedge, la décision de la BCE: décote des collatéraux présentés en garantie de l’ELA par les banques grecques, ELA maintenue au taux du 26 juin, est pour Tyler Durden la preuve que la BCE pousse bien au défaut de la Grèce comme prévu par GS depuis un moment.
Les analystes de JP Morgan, Citi etc… estiment désormais à 60-70% que la Grèce sort de l’euro entre 6 et 12 mois.
L’IMF dit désormais clairement que la Grèce devrait faire défaut pour avoir une chance de s’en sortir.
Question: l’Espagne, l’Italie, l’Autriche, la France et l’Allemagne ( hors bilan de la Deutsche bank et BNP) peuvent elles sans problème encaisser un haircut entre 30 et 50 % de leurs engagements en Grèce?
Cordialement.
IOUUU IOUUUU ! Chante chante chante cigale. Quand la bise fut venue, tous les chanteurs eurent le sifflet coupé.
Bilan : Allez simple pour les montagnes russes avant un plan d’urgence alimentaire massif à la fin. C’est certain, un vrai roi des échecs le Tsipras.
Il suffit de retourner à ses vignes !
Juste une remarque orthographique : un scénario – des scénarios et non pas des scenarii.
Il s’agit d’un mot français, donc on l’accorde avec un « s » au pluriel. C’est une faute que je vois beaucoup ces derniers jours…
@ G. Guinchard, non ce n’est pas une faute, juste la graphie « savante » … car j’aime l’italien et j’aime les fantaisies orthographiques en français dues aux apports de mots étrangers 🙂 , mais bon vous avez raison, je suis un peu snob…
Me semblait que les grecs de l’étranger ne pouvaient pas voter, par manque (de temps) d’organisation?
Peu importe. Le vote a été massif, et le résultat, 3 NON pour 2 Oui est très clair.
Pour autant, les européistes ayant accès aux médias ne désarment pas, en Belgique on a eu le ministre Reynders en boucle sur toutes les chaines télé et radio, pour marteler que les grecs devraient la jouer profil bas et payer, les autres européens ne voulant pas payer pour eux.
Il est vrai que ce Reynders a joué, en 2009, en temps que ministre des Finances, un rôle non-négligeable lors du sauvetage des banques. En bon libéral, ce n’est pas le genre à reconnaître ses torts.
La question qu’on pourrait lui poser, à lui ou d’autres de la même espèce, serait:
Le FMI considère que la dette n’est pas viable et qu’il faut une annulation partielle, ou au moins un allègement substantiel de la dette grecque.
Vous exigez de la Grèce qu’elle rembourse totalement sa dette avec un excédant primaire proche de zéro pour cette année et guère plus dans un avenir prévisible.
Et ceci austérité ou pas : plus d’austérité diminuant les recettes fiscales et le PIB, faisant mécaniquement augmenter le poids du service de la dette, moins d’austérité gonflant une dette déjà insupportable.
La Grèce est asphyxiée, en faillite, son PIB a chuté de 25%, et les mesures d’austérités immédiates proposées par la Troika, quoique refusées par le référendum de dimanche, ne pourraient qu’aggraver la situation.
Pourtant vous exigez, pour l’aider, qu’elle fasse des réformes en profondeur, notamment concernant les rentrées fiscales, qui prendront au mieux plusieurs années à être mise en place.
La question est : mais avec quoi vont-ils faire tout ça ?
Vous ne vous foutriez pas de la gueule du monde ??
Rien de surprenant de la part de Mr Reynders que cette propagande anti Grèce, ancien ministre des finances (MR), coutumier de déclarations antisociales et pro capital.
Le premier ministre belge Charles Michel, dont le parti (MR), n’aurait pu gouverner s’il ne s’était renier en acceptant finalement de s’allier à la NVA, parti aux idées ultra nationalistes souhaitant à terme la fin de l’Etat Belgique et surtout de l’Etat social.
Pour ce parti seul les intérêts des milieux financiers sont dignes de son intérêt et comme au fond le sort de la Grèce et surtout de ses 10 millions d’habitants ne pèse rien pour ces ultra libéraux rien d’étonnant qu’il se servent des medias complices pour propager une propagandes qui a pour but de dresser les Européens les uns contre les autres, car diviser et faire peur rien de tel pour asservir des peuples fragilisé par des politiques irresponsables.
Le FMI est parti
Yanis Varoufakis l’as de la finance est parti
ils ont tous pris la fuite.
Il reste Angela face à Angela
avec l’ombre de François derrière qui va peut être se faire remplacer par Nicolas pour une semaine.
Il ne reste plus qu’à Tsipras de partir.
Au-delà des propos d’extrême-droite de Leparmentier, les journalistes du « Monde », comme beaucoup d’autres, hésitent à trouver ce référendum légitime car ça fait longtemps qu’ils perçoivent et conçoivent la démocratie comme une sorte de « mal nécessaire », et au fond, une interférence dommageable, à une réflexion éclairée.
N’oublions pas, quant à nous, que nos évidences et nos réflexions ne sont pas plus démocratiques que celles des élites médiatiques libérales. Qu’il faut à jamais consentir à être surpris… mais seulement par ce qui ressort de l’universel. C’est bien « l’universel » que le Monde a perdu.
Certes, Steve,
mais cherchons-nous à les imposer en monopolisant la force de tous les médias ? Quel est le rapport de force entre les pro-TINA et les autres ?
Paul Jorion: Il serait peut être temps de faire une pétition, sur les bases de l’interview de Piketty, demandant une conférence sur la dette européenne?
Continuer ainsi n’est plus envisageable.
Il faut prendre le problème grec à bras le corps et le résoudre une bonne fois pour toute.
Les grecs ne peuvent pas résorber cette dette qui croît au cours du temps. Il faut stopper cette croissance exponentielle.
La seule solution serait de repositionner la dette sur une dimension plus viable pour la Grèce, ainsi je plaide en faveur d’une intervention du FMI (Christine Lagarde) pour annuler une partie de la dette et pour une
segmentation du restant de la dette grecque, soit (D1+D2+….+Dn) une série entière avec un développement limité.
Y’a 15 jours chez E.xxxxxxx, j’ai trouvé de la dorade grise de Grèce au rayon poissonnerie, 6,75€ le kilo. Du coup j’en ai acheté 3 (dorades, pas kilos) en disant au poissonnier, qu’en avait rien à faire, que c’était pour filer un coup de main aux grecs. Puis après dans la bagnole, en revenant à la maison, je me disais que …
Allez hop :
http://www.ulysse-et-cie.com/
http://www.grecqueepicerie.com/fr/
http://www.leprestigecretois.fr/
http://www.lecomptoirgrec.com/
http://www.e-anemos.gr/fr/
…
Y’en a plein d’autres.
*1,125 kg les 3 dorades
Je viens tout juste de faire le tri de la masse des articles publiés par le Monde ce we pour retenir les plus instructifs à lire à la fraiche demain.
Je constitue aussi une short liste des personnes qui me semblent les plus crédibles.
Liste non exhaustive :
Thomas Piketty comme il se doit
Jean Pisani-Ferry, Joseph Stiglitz, James Galbraith
George Prevefakis entendu sur quelques plateaux TV et qui nous livre des info pertinentes et surtout inédites.
Cette liste est courte comparée à celle des commentateurs, politiciens et faux z ‘experts de toutes natures ou qui usent de la langue de bois ou défendent leurs idéologies.
Autres articles plus anciens du Monde qui me semblent apporter un éclairage utile :
Rappel historique
29/06/15 – « Grèce-Union européenne : retour sur une relation de presque trente-cinq ans »
http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2015/06/29/on-ne-ferme-pas-la-porte-a-platon_4663814_3234.html
16/11/11 – « Grèce-Europe : le grand malentendu » http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2011/11/16/grece-europe-le-grand-malentendu_1604504_3214.html
La réalité aujourd’hui pour le peuple grec :
03/07/2015 – « La Grèce a perdu toute la richesse gagnée depuis son passage à l’euro »
http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2015/07/03/la-grece-est-retombee-a-son-niveau-de-vie-d-avant-l-euro_4669050_3234.html
Entretien de Marie Charrel avec Jean Pisani-Ferry
30/06/15 – « Cette crise est un test cardinal pour l’union monétaire »
Sous-titre : « Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie estime que l’Eurogroupe s’est montré « trop rigide » avec le gouvernement grec
Je ne retrouve pas l’article sur le site du Monde, dommage car il y a des arguments et précisions utiles.
J’attends et j’espère la démission de A. Tsipras. Merci pour le boulot !
Quand on a gagné la première manche, et qu’on est mis quasi KO par strangulation au deuxième round, il suffit de proposer un plan, le plus acceptable possible pour l’adversaire, en acceptant que l’adversaire dise qu’il a gagné, car la messe est dite.
L’adversaire relâchera le garrot, le liquide de la BCE se remettra à couler. Si les mesures négociées sont trop dures et repoussées par le peuple (pas la peine de référendum), il suffira qu’A. Tsipras démissionne car avec son barouf, ils ont déjà fait le boulot.
L’Europe a perdu. Elle va se trainer la Grèce comme un boulet et la Grèce leur dira : on vous l’avait bien dit. On vous avait même proposé d’indexer nos remboursements sur notre croissance. Toujours pas d’accord ?
L’Europe initialisera sa refondation. Bien que claironnant qu’elle a gagné, elle a pris la plus belle déculottée de sa vie. Et elle n’en est pas fière. Plus jamais ça. Les média se chargeront de chanter victoire. Ce n’est pas l’Europe solidaire dont j’ai rêvé et dont je rêve encore !
La Grèce ira à la pêche aux investisseurs étrangers. Désormais tous les coups sont permis car les grecs savent qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Chapeaux bas. Au revoir et à bientôt Alexis.
Oui, je crois aussi… attendons de voir les réactions du tandem à ses nouvelles propositions.
@ Yves Vermont, je ne suis pas d’accord avec vous et pour tout dire je ne comprends pas le sens de ce que vous proposez.
La démission de Tsipras? Mais justement il a montré qu’il agit en homme d’État responsable au service de son peuple. On pourrait même dire que démissionner serait confortable pour lui. Non, au contraire, les Grecs ont plus que jamais besoin de lui, pas comme un sauveur, mais comme un fédérateur, un porte-drapeau. Les gens qui cherchent à transformer la Grèce en semi-colonie ne lâcherait pas prise juste parce qu’on leur dirait « vous avez gagné ». Ils veulent une victoire totale et hier soir il suffit de voir la photo posté par Paul Jorion pour deviner que ça va être très dur pour la Grèce. Elle aura d’autant plus besoin d’Alexis !
PS- dernier détail, on parle des Grecs et il faut se méfier des stéréotypes simplificateurs… Mais de même je sais que quand vous dites l’Europe (dans le contexte de votre commentaire) c’est l’Europe de la Troïka ou des institutions et comme vous ce n’est pas l’Europe que j’aime. Les mots sont donc à préciser parfois…
Mais où se situe la frontière pour Tsipras ?
Jusqu’où peut-il aller dans son acceptation des désidératas du tandem ?
Peut-il pousser vers, et espèrer un désaccord du tandem ? (sans que ce soit considéré comme un sabotage pur et simple, marche de manoeuvre réduite, les commentaires vont aller bon train…)
Quel serait un accord acceptable aux deux parties ?
Un désaccord n’est-il pas préférable à un mauvais accord? Quel est in fine le plus important?… La bourse ou la vie?…
Depuis qu’ils discutent, ils doivent savoir où se trouve la ligne rouge, non?
« L’incapacité franco-italienne à représenter un contre-pouvoir effectif à la puissance allemande, le poids de l’opinion outre-Rhin, incarné par la une de la Bild Zeitung de ce mardi 7 juillet (une Angela Merkel coiffée d’un casque à pointe accompagné du titre « nous avons besoin d’une chancelière de fer »), la prédominance de la logique financière (représentée par une réunion de l’Eurogroupe précédant celle du Conseil) laisse à Alexis Tsipras le choix suivant : ou accepter un accord sans restructuration de la dette, c’est-à-dire trahir son mandat fraîchement renouvelé, ou se préparer au Grexit. »
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-pourquoi-angela-merkel-refuse-de-parler-de-la-dette-grecque-490094.html
Excellente analyse, comme toujours, de Godin.
Tsipras, sauf coup de tête improbable, ne choisira pas le Grexit. Voilà pourquoi il a convoqué les partis grecs, pour former un gouvernement d’union. Voilà pourquoi Varouf est parti et que sans doute il n’a pas été démissionné par Tsipras.
On va faire de la dramaturgie catastrophiste, genre ça :
http://rmc.bfmtv.com/emission/si-la-grece-sort-de-l-euro-je-vous-predis-une-catastrophe-dans-les-48h-900283.html
Pour que tout accord soit un bon accord, même sans accord sur la dette.
Et pis l’Europe trainera la Grèce comme un boulet.
Et pis ensuite l’Europe ira se crasher un peu plus loin, sur le mur de l’extrême-droite.
Mais ‘on’ aura gagné du temps. Tout ça par manque de courage politique, de Merkel en particulier.
Mais Godin exonère bien trop rapidement les politiques européens, notamment français, qui ont laissé faire tout ce bordel. Hollande n’est que le dernier en date : la continuité de la ‘République française’.
Et dernier point, nous-mêmes : c’était en 2010 qu’il fallait réagir, descendre dans la rue contre un ‘accord’. ‘On’ a été globalement lâchement été soulagé parce qu’on nous a dit qu’ainsi l’Europe était sauvée, qu’on était solidaire, que les banques acceptaient un hair cut à 53,5 % ! (pardine, la belle histoire), quand une petite musique nous disait qu’il ne fallait pas s’y fier.
Maintenant, c’est trop tard.
Tsipras, il fait ce qu’il peut mais là, il peut plus grand chose. Il a fait ce qu’aucun politique n’a fait jusqu’à maintenant : donner au peuple un moment de fierté.
Bon, faut qu’j’te laisse, faut que j’aille vomir sur l’Europe … (enfin, les politiciens et les citoyens qui l’ont laissé se prostituer)
@ Zébu
Hmmm, raté un épisode mon zébu : Tsipras avait résisté à offrir la tête de Varouf à l’eurogroupe jusqu’à présent, mais la double sortie de piste du dimanche (« terroriste » puis surtout le pied coupé dans l’herbe de la prise de parole triomphante de Varouf AVANT son premier ministre qui avait prévu tout le contraire – le discours rassembleur et apaisé) a levé ses dernières inhibitions !
C’est possible julien. Je me laisse à penser quand même que la position de Varouf de démissionner si le ‘oui’ advenait pouvait aussi être identique avec le ‘non’, Varouf anticipant la suite et voulant partir ‘la tête haute’ comme il l’a proclamé avant la fin. Pures supputations de ma part néanmoins. On verra bientôt justement qu’elle est cette ‘fin’.
Ne te laisse pas trop penser ou supputer zébu, ça a été raconté par le menu par les conseillers de Tsipras !
@Jacques Seignan
Je commence par le plus facile, répondre au PS (pas le parti socialiste, le post scriptum). J’ai été sauvé par le contexte. Piège des mails, des écrits qu’on relit sans suffisamment de recul. Merci.
Concernant mon post un peu trop spontané, je vais faire l’effort d’affiner mon intuition, mon opinion.
La déclaration de ce lundi de F. Hollande et A. Merkel a été totalement décevante. Je pense que les deux dirigeants n’avaient pas le choix. FH, j’en suis sûr sait parfaitement qu’exprimer publiquement son opinion ne servira pas la cause de la Grèce pour la simple raison que la décision doit être prise à l’unanimité. C’est la faiblesse fatale de l’Europe (aujourd’hui, pas de celle de la Troika). Les petits pays, qui ont du plier, ont souffert ne sont pas encore guéris et n’accepteront pas 2 poids 2 mesures. C’est dommage mais c’est ainsi. Le letton est aussi revanchard que le gaulois !
C’est en m’appuyant sur cette hypothèse que j’en déduis que la Grèce et l’Europe de la Troïka doivent jouer à cache-cache avec leur population. Les rôles sont pré-définis en façade mais en sous main, les positions peuvent être différentes Ceci doit rester secret, tout en étant un secret de polichinelle.
L’Europe (de la Troika) buté collectivement a très très mal géré la situation, au point d’avoir écarté les dernières conclusions du FMI sur les besoins de financement ou de refinancement de la Grèce. Je n’ai pas bien compris s’il s’agissait de refinancement de la dette, ou du financement nécessaire pour créer une vraie économie. Si quelqu’un peut nous éclairer …
L’Europe doit apparaitre comme ayant fait preuve de fermeté. A. Tsipras, bien conscient que le referendum était la bonne solution mais ayant compris, j’espère, que le timing de la négo ne laissait la place à aucun référendum, devra adopter une position plus soumise en façade pour gagner en sous main. Psychologiquement, il faut tenir la route et ce n’est pas donné à tout le monde.
Pour la Grèce, pour l’Europe, il doit se sacrifier sur l’autel du n’importe quoi. Il devrait se plier. Il peut se plier au demande stupide de l ‘Europe car il sait que la population souhaite rester dans l’Europe. L’avenir lui donnera raison.
Il expliquera expliquer qu’il a obtenu le maximum possible pour la Grèce en demandant le support de la population (bien qu’il pense le contraire), et qu’il espère que l’Europe fera preuve de mansuétude, car la Grèce a vraiment besoin de l’Europe pour s’en sortir.
En sous main, il aura obtenu l’accord d’une aide à deux niveaux, la première urgente de refinancement, la deuxième de financement.
S’il sent que l’opinion lui est défavorable, il signe l’accord et démissionne.
Si la Troika honore ses engagements cachés, c’est gagné pour la Grèce à court terme. Si la Troika persiste dans ces erreurs, on recommence dans 3 ans
Les 5 axes stratégiques de la Grèce sont excellents, mais tout vérité n’est pas bonne à dire pour peser sur la négo. Les messages doivent passer par la bande, et pourquoi pas, via DSK. Il faut recréer des liens informels entre les deux adversaires, surtout si l’un des deux a le dos au mur.
Espérons que nous aurons cette sagesse, sinon le Too Big to Fail déclenchera l’arrosage automatique de la BCE qui devra mettre dans la rue 10 fois plus de milliards que ceux demandés par la Grèce. Le réservoir est plein, il vaut mieux l’ouvrir avant l’incendie qu’après.
Voilà, Jacques. J’espère que j’ai clarifié ma position. Je n’affirmerai jamais que j’ai raison mais je sens bien ce que je décris.
J’ai tout de même passé une heure à écrire ce machin. Ca prend du temps, non !
@ Yves :
Tsipras ne démissionnera pas. Parce que sinon c’est le chaos. Il le sait et les ‘autres’ le savent aussi. Il fera le ‘job’. Jusqu’à la lie.
« Tsipras ne démissionnera pas. Parce que sinon c’est le chaos. Il le sait et les ‘autres’ le savent aussi. Il fera le ‘job’. Jusqu’à la lie. »
OUI, entièrement d’accord, c’est un homme de conviction, et de surcroit qui n’a de cesse de démontrer sa réelle volonté de respecter son programme et sa parole, caricaturer Tsipras comme un « clown » est tout simplement insultant !
Qui sont les clowns dans ce mauvais cirque ? Qui attise les flammes au lieu de raisonner ? Qui respecte la divergence d’opinion telle qu’elle devrait toujours avoir lieu dans tout échange intellectuel ou pas digne de ce nom ?
Qui invective de façon contre productive ?
Tout débat confisqué par une attaque AD HOMINEM devient un champ de ruines dans ces conditions, un désastre dont certain qui mettent le feu feraient bien de s’inspirer au lieu de prétendre être au dessus de la mêlée en taclant avec morgue et mépris ce qui souligne d’autant plus leur faiblesse argumentaire à mon humble avis ; en lieu et place d’un dialogue et d’un raisonnement sain et OUVERT !
J AI DIT !
Que l’on n’apprécie ou pas l’individu, il n’a rien d’un furieux extrémiste , son programme n’est pas celui d’un radical aveugle et borné, loin s’en faut, tout au contraire il fait preuve d’intégrité et de probité.
Je souhaite que d’autres responsables en fasse autant; en ont ils seulement la dignité, la hauteur et l’envergure ?; et aient autant de conviction de courage de dignité et le sens du dialogue sans se lancer dans des attaques basses ad hominem d’une part en dessous de tout et indignes d’un être humain d’une part et d’autres envers un peuple qui a tout à fait le droit de demander que l’on respecte son choix politique et qui ne demande pas l’aumône loin s’en faut comme le soulignait une grecque, travailleuse indépendante, qui témoignait sur bfm dimanche soir. Elle enjoignaient les auditeus à ne pas se laisser
M Valls a une réaction sensée :
Valls évoque les risques politiques et économiques d’un « Grexit »
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20150707.REU2225/valls-evoque-les-risques-politiques-et-economiques-d-un-grexit.html
et
Preuve des efforts du gvt Tsipras pour garder le dialogue « ouvert » , one more and again and again …
Qui est Euclide Tsakalotos, l’homme qui doit sauver la Grèce ?
Ce discret économiste formé à Oxford participe aux négociations sur l’avenir de la Grèce depuis avril. Nouveau ministre des Finances, il a bien plus la cote auprès des créanciers que son prédécesseur Yanis Varoufakis. Portrait.
« C’est donc lui qui, depuis avril, tente d’obtenir la rallonge nécessaire à la stabilité financière de la péninsule et à son maintient dans la zone euro. Charge à lui de concilier l’inconciliable. Il est censé résoudre l’équation permettant à la fois de rétablir rapidement les comptes du pays, comme le demandent ceux qui prêtent à la Grèce, et de donner une bouffée d’oxygène aux Grecs, comme ils l’ont réclamé dans les urnes en votant pour le parti de gauche Syriza, et répété hier en votant « oxi » (non) à plus de 61%. »
http://tempsreel.nouvelobs.com/la-crise-grecque/20150706.OBS2188/qui-est-euclide-tsakalotos-l-homme-qui-doit-sauver-la-grece.html
Crise grecque : « Une chose est sûre, Angela Merkel restera ferme »
« Quel avenir peut espérer la Grèce ? Quelles seraient les conséquences d’un Grexit pour l’Allemagne et la France ?
– Nous ne sommes plus maintenant dans une décision d’ordre économique mais dans une décision de type politique et l’avenir de la Grèce dépend de nombreux facteurs :
de l’attitude d’Alexis Tsipras qui a perdu la confiance de ses partenaires européens
du positionnement de la BCE
de l’ambiance qui règne au sein des institutions
Va-t-on continuer de s’engager sur le chemin de la provocation ou alors va-t-on ensemble négocier pour trouver une vraie solution qui permettrait à la Grèce de rester dans la zone euro ? En fait, c’est un jeu d’intérêts et d’influences nombreuses.
Quant aux conséquences d’un grexit sur les pays de l’Union Européenne, elles pourraient être désastreuses. Certains craignent un effet domino qui entraînerait un effondrement de la zone euro. La sortie de la Grèce remettrait aussi sur le tapis la question de la sortie du Royaume-Uni. Et puis des questions politiques devront être étudiées concernant une nouvelle configuration de l’Union Européenne (UE) qui ne prévoit pas du tout ce type de scénario. Irons-nous vers une désintégration historique de l’UE ? En tout cas, toutes ces options sont aujourd’hui sur la table. »
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »Evelyn Beatrice Hall
Il parait que cette célèbre phrase n’est pas Voltaire, j’apprécie beaucoup Voltaire et je pense qu’ aucune erreur n’ a été commise par Me Hall en énonçant le résumé de la pensée Voltairienne, elle lui rend hommage, IDEM dont acte ! 🙂
https://fr.wikipedia.org/wiki/Evelyn_Beatrice_Hall
donc ?
La totale serait :
– la Troika reconnait que la dernière analyse de la Grèce unie est la plus pertinente
– la Grèce la joue modeste
– A Tsipras ne démissionne pas.
La Troika sera-t-elle capable de se remettre en question ? Ils ne sont pas commodes et les règles internes ne leur permettent pas de gérer efficacement le machin.
C’est pour cela que le plus fort, le plus compétent a intérêt à s’effacer. L’histoire le lui rendra bien. Faire semblant de capituler pour gagner plus, c’est la force du plus agile, car ils sont superbement agiles nos dirigeants grecs.
Macron sur le FN: «Il est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême droite. »
Pas mal comme analyse politique: FN=Syriza Ça va faire plaisir a le pen…
Oui, c’est un cas de figure intéressant. En fait il semble que la formule « toutes choses égales par ailleurs » corresponde à la troisième version, tout se passant comme si M. Macron avait réalisé l’immense stupidité qu’il venait de proférer. En effet si l’on suppose que ce monsieur déteste le FN — et ça, ne je le mets pas en doute –, sa phrase était une vraie insulte pour Syriza et de plus absolument irresponsable dans le contexte politique français. Presque de la pub ! Comme quoi on peut être super-intelligent mais parfois les contrôles sur la parole faiblissent (cf. les illusions de la volonté…) et émergent les sentiments « profonds ». Ici un mépris et une sorte de haine contre les vrais mouvements de gauche, si dangereux pour les intérêts que ce monsieur défend sans trêve.
Signalons Dominique chez Bourdin.
Il revient fort le mec.
Me botte l’avocat avec ses mots…
La propagande bat son plein mais on observe aussi quelques prises de position assez surprenantes, comme celle de François Langlais (plutôt connu habituellement comme étant un partisan de la rigueur), l’expert en économie, au 20 heures de France2 hier soir alors qu’on annonçait la victoire du NON. Il a indiqué la nécessité d’un examen de conscience de l’Union, et …a fait la remarque que ce qu’on appelle le « risque de contagion » n’est pas forcément une mauvaise chose ! Un effet de la pédagogie Tsipras ?
@ Pierre-Yves
Peut-être plus prosaïquement un effet du simple bon sens ?
Julien,
Disons que la perception de ce qu’est le bon sens est évolutive. Des non dits sur l’état de l’Union, de l’Euro sont tombés après que Tsipras ait poussé dans leurs retranchements les représentants de la Troïka. Les langues se libèrent, les yeux voient. Langlais manque de cynisme, et fait preuve d’honnêteté intellectuelle, c’est précieux.
Et je repense au petit apiculteur et au grand pollueur de Jorion.
Je tiens à signaler un article remarquable dans la Chronique planète par Stéphane Foucart dans lLe Monde du 07.07.2015 : Une dette allemande
Comme quoi heureusement dans ce quotidien travaillent encore des journalistes de valeurs.
Jacques, désolé, mais c’est du pipeau nationaliste ! A ce compte là, on n’en finira pas de ‘compter’ comme des comptables toutes les dettes de tous : la charbon de la pologne, etc.
Et je précise de suite : cela n’a rien à voir avec les informations inscrites (qui sont probablement véridiques) sur l’industrie chimique (allemande ? ou multinationale ?) et sa pollution, le lobby sur les institutions européennes, etc. C’est juste un amalgame foireux.
???
Si tout ce qui a un impact sur la vie des gens et constitutif de leurs opinions est foireux, où va-t-on?
La simple idée de ne pas en tenir compte me dérange, alors là, l’usage du qualificatif… je te dis pas.
Cher Zébu : où vois-tu du pipeau nationaliste ? Je voudrais te dire pourquoi selon moi ce n’est pas du tout « foireux ».
Pour moi c’est simplement une remise en perspective intelligente de la notion de dette. D’autant plus que Foucart parle explicitement d’externalités négatives. Une façon aussi de reprendre de la hauteur sur des problèmes politiques et économiques (la crise des dettes) pour ne pas oublier la crise environnementale. Évidemment il n’est pas question de reprocher à l’Allemagne d’avoir pu développer une puissante industrie chimique (et que dirait-on alors de la France et de son industrie atomique?) mais comme le tir de barrage est à sens unique dans l’opinion allemande (et ailleurs) , il me parait très pertinent de rappeler cette autre dette — celle-là impossible à restructurer et effacer !
Jacques, quel est le rapport entre la situation en Grèce et l’industrie chimique ‘allemande’ ? La notion de ‘dette’ ? Très bien. Pourquoi avoir choisi alors, précisément, l’industrie chimique ‘allemande’ quand le journaliste aurait très bien pu prendre la dette écologique, sans l’industrie ‘allemande’, ou même aurait très bien pu prendre la dette écologique de la France pour son industrie nucléaire ? Si ce n’est, justement, pour ‘montrer’ par une analogie ‘foireuse’ le rapport entre la dette publique grecque et l’Allemagne ?
Nul besoin de faire ce type d’analogie qui fonde un amalgame : il suffit juste de ne pas mélanger les carottes et les serviettes et de parler de la dette allemande comme le fait Piketty.
Bravo pour les carottes années combien 1950(?). Plus que cuite. Faudrait aussi songer à rafraichir les arguments. Un tantinet.
Justement Zébu, je trouvais ce parallèle excellent car cet article ne sera jamais lu par des Allemands (ou si peu) mais lu par des cadres++ intoxiqués par les parmentieries dans le Monde et il met l’éclairage sur les inepties économiques : là, les dettes que l’on accumule pour des intérêts financiers ;ici, des équivalent de dettes en externalités négatives, encore des non-régulations pour des profits court-terme — et puisqu’il est actuellement question de la vertueuse Allemagne contre la perfides Grèce, l’occasion était bien trouvé.
Mais OK ce sera mon dernier commentaire sur ce sujet. Au mois les choses sont claires sur notre opposition complète … et je l’espère entre amis.
Pas de soucis jacques 😉
D’ailleurs Piketty l’a rappelé aux Allemands dans une interview au quotidien allemand Die Zeit
Traduit ici: ici
Qui a écrit et rajouté donc ?…. à mon commentaire ?
C’est Julien ?
Je dis il ne peut pas y avoir de dialogue constructif et honnête sans écoute et respect de son interlocuteur, point, barre.
C’est un échange . Soit on veut garder un échange sain, soit on rentre dans l’invective, la mise en accusation et l’outrance et tout débat devient forcément immédiatement stérile.
Ps : si le mystérieux Donc ? veut ajouter son point de vue au mien et préciser sa pensée, je l’invite à le faire courtoisement et ouvertement :-),
merci bien ;
« « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Evelyn Beatrice Hall et confirmée par Gudule Deboute.
Kromalin…….et devine qui sourit comme le chat d’Alice ? 🙂
La moquette, c’est pour marcher dessus Gudule !
La NSA n’infiltre pas encore les commentaires du blog. Z’ont un tout petit peu plus important à faire figurez-vous.
Merci de la précision Julien, moi non plus , je n’aime pas la moquette et encore moins passer l’aspirateur , pourtant c’est aussi utile que ce que vous faites sur ce blog, merci bien.
C’est une coquille, OK, autant pour moi, ce mot n’était pas le sens de mon commentaire.
Libé et son « spécialiste expert » par ailleurs « intellectuel » sur Arte (28 mn) :
http://five.tweettunnel.com/reverse2.php?textfield=quatremer
À supposer qu’un accord cosigné par la délégation grecque advienne. Sa consécration référendaire sous forme d’un « Oui » appuyé par Tsipras n’achèverait-elle pas la séquence ? Cela déplacerait le point d’inertie de la souveraineté en le rapprochant du processus démocratique et en l’éloignant des procédures bureaucratiques. Mais quel peut-être le contenu de cet accord ? Son critère de fidélité au mandat populaire reposerait-il sur le programme de Syriza ? Il n’y a pas si longtemps, 67 % de Suisses se sont bien montrés capables de vouloir travailler plus.
« Ce matin, dès 7 heures, Alexis Tsipras réunit son groupe parlementaire pour lui soumettre le texte, avant de demander dans la foulée au Parlement grec son aval pour négocier avec Bruxelles sur la base de ses propositions. » Le Figaro
Quelles sont « ses » propositions ? Celles qui sont passées du peuple référent ou de Syriza au parlement ? Pour quel contenu le mandat démocratique changerait-il d’étiage ?
Après un ultimatum et les ouvertures de ses créanciers sur la dette, Athènes accepte presque toutes leurs demandes. Décryptage.
« Tout ça pour ça ? Après la glorieuse et dangereuse bataille du référendum, Athènes, triomphante, semble déposer les armes. Après avoir rejeté fin juin les propositions de ses créanciers européens, après avoir organisé un vote où le « non » à ces offres l’a emporté à 60%, frôlant la rupture avec ses partenaires de l’Union européenne de la zone euro, le gouvernement grec a fait, jeudi 9 juillet dans la soirée, des contre-propositions de « la dernière chance ». Et elles ressemblent fort à celles qu’il avait rejetées, plongeant alors l’Europe dans le drame. »
« Si le Premier ministre Alexis Tsipras a, en grande partie, cédé aux demandes de ses bailleurs de fonds, c’est qu’il était confronté à la perspective, d’ici dimanche, de la faillite et de la sortie de l’euro après un ultimatum des Européens. C’est aussi parce que les créanciers ont fait une ouverture majeure en promettant, – FMI en tête – la restructuration de la colossale dette grecque (plus de 320 milliards d’euros et plus de 170% du PIB) à l’origine de la crise.
Les nouvelles propositions grecques sont d’ailleurs liées au règlement de cette lancinante et fondamentale question de la dette, que les Européens tergiversent à régler. Si Tsipras a reculé, c’est parce qu’il conditionne aussi sa quasi-reddition à l’octroi par les Européens d’un plan de développement et de croissance de 35 milliards d’euros supplémentaires. »
Alexis Tsipras n’a donc pas fait tout ça pour rien. Comme il le prévoyait, en demandant de voter « non » pour lui donner « une arme », le référendum a renforcé sa main face aux créanciers. »
Les grecs indépendants et Lafazanis n’ont pas signé la liste des propositions qui seront présentées aux créanciers.
http://tempsreel.nouvelobs.com/la-crise-grecque/20150710.OBS2435/tva-retraites-fiscalite-la-quasi-reddition-de-tsipras-devant-les-creanciers.html
et
« Mettre les créanciers face à leurs responsabilités
En reprenant les mesures des créanciers, Alexis Tsipras les contraint en réalité à accepter sa proposition de restructuration de la dette à long terme. Si les créanciers refusent, leur intransigeance éclatera au grand jour et il sera difficile de tenir le discours habituel fustigeant des Grecs pas sérieux. Dès lors, la sortie de la zone euro, si elle a lieu, sera une expulsion politique et sa gestion sera justifiée face aux Grecs. S’ils acceptent, alors Alexis Tsipras pourra se vanter d’avoir réussi là où le gouvernement Samaras a échoué : obtenir une remise de dette à partir de 2022 qui va permettre de redonner de la visibilité aux investisseurs et aux agents économiques grecs. Il pourra aussi renforcer ainsi sa stature d’homme d’Etat travaillant pour la Grèce à long terme en étant celui qui a fait céder en Europe, pour la première fois Angela Merkel et Wolfgang Schäuble. »
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-ou-alexis-tsipras-veut-il-en-venir-491234.html
Nul doute effectivement, que l’oncle Sam, plus pragmatique que jamais; ait mis la pression sur le fmi et les gvts européens, compte tenu des enjeux importants en cours et des possibles conséquences d’un Grexit.
M Lew est lucide et en sonnant la fin de la « récré » , il indique que les us n’ont effectivement jamais abandonné l’idée de laisser les brics mener la danse…le gvt allemand devra l’entendre aussi….pas si simple .
Ironie de l’histoire, on prend les mêmes et on recommence ?
Décidemment, l’oncle Sam veux garder son poste, c’est qui le boss ?
Le ministère grec est à Bruxelles. Peut-être Tsipras n’aurait-il pas pu mieux faire…
Kika écrit » la fonction crée l’organe » ?
Artiste : Demago
Album : « Hôpital »
extrait chanson « Hôpital »
Police de la pensée, qui contrôle l’opinionQui sait désinformer, sans qu’on se pose trop de questionsNous lobotomiser, par l’image et le son
…
De la domination, qui finance le pireElle donne des subventions, à ceux qu’elle fait périrMais elle sait s’offusquer, et vous culpabilise
..
Je dirai non, je dirai nonParce qu’il est hors de questionQue quiconque puisse me priverDe mon droit le plus strict à dire merdeA m’élever contre cette médiocratieQui m’attache à sa laisseEt qui me gave à sa merdeOn est tellement de millionsA avoir la tête basseA pouvoir se sentir minableAlors qu’on l’est pas
tgee,
Comment allez-vous faire pour sortir de cette cage en fer chauffée à blanc ?
On pourfend TINA, l’austérité « aggrave le problème ». Ceci dit non seulement par la gauche mais aussi par des économistes loin du marxisme.
Soit.
Mais alors : quelle est l’alternative ???
– Augmenter les dépenses ? : c’est ce qui a créé les dettes !
– Annuler les dettes ? : l’Argentine l’a fait, ce n’est pas devenu un paradis bien que ce pays dispose de vastes ressources naturelles.
– Taxer ? C’est ce qu’on demande , entre autres, à A Tsipras qui, bien que de gauche, ne semble pas pressé de faire.
Il me semble que les protestants à la religion féroce manquent cruellement de propositions concrètes et efficaces.
Les imprécations ne mènent à rien.
PS : les 9 propositions de P Jorion (misère de la pensée économique – à lire !) améliorent les choses mais pas fondamentalement et surtout pas pour le cas grec.
+1
« Langlais manque de cynisme, et fait preuve d’honnêteté intellectuelle, c’est précieux. »
Exact.
Ha oui alors et et c’est vraiment trés appréciable quand la confusion et l’invective polluent le débat. Dans les débats télévisuels, M langlais reste calme , jamais grinçant ni méprisant ni arrogant, même face à des adversaires farouches et à la dent dure. le climat du débat devient plus agréable, qu’on soit d’accord ou pas avec ses arguments, et devient plus audible ainsi .
La plupart des français n’y comprennent rien !
Comme je suis passionné par le sujet, j’en parle à tout le monde chaque fois que l’occasion se présente. Le verdict n’est pas brillant. La plupart de mes correspondants avouent dans les 2 minutes qu’ils y comprennent rien.
Les habitués du Fast Food voudraient tout comprendre en 6 minutes, soit 2 slides.Et ben non, ce n’est pas possible, le tout prêt à comprendre économique n’existe pas.
On pourrait commencer par diffuser gratuitement Alternative Economique (un exemple car les articles d’Alter sont inégaux mais rendons justice à Alternative Eco qui se bat aujourd’hui, malheureusement, avec ses problèmes financiers) et en faire un commentaire de 2 minutes tous les matins sur une radio.
Seul problème, la plupart risque de décrocher après 30 secondes d’écoute.
J’ai bon espoir que ce problème sera résolu dans 100 ans !
De mon point de vue les principes de base de notre économie sont à la portée d’un enfant de 8 ans non encore pétri de certitudes imbéciles.
Hélas la « pensée » dominante a incrusté des « vérités » bidons, qui prennent toute la place, chez le gens « instruits ».
Ex: (puisque « ça a toujours été comme ça »), il faut forcément travailler pour vivre, même si des machines font tout le boulot! Avant de remettre ça en question, mieux vaut sonder son interlocuteur sinon on prend de gros risques!
D’ailleurs M. Lenglet, comme a peu près tout les « économistes » médiatisés, contribuent à répandre les âneries consensuelles, à commencer par « pour baisser le chômage, il faut de la croissance », etc., etc., comme s’il s’agissait de vérité universelle.
@Dominique Gagnot,
Je partage votre point de vue (pas forcément de la façon dont vous le formulez) quant aux principes de bases de l’économie. Je voudrais revenir sur ma pauvre histoire personnelle pour éclairer le sujet.
J’ai toujours été intéressé par l’économie. Je me suis abonné à Altereconomie lorsque sa diffusion tournait à 20.000 exemplaires, probablement en 1983.
Pour « moi, cogito ergo sum », la crise n’a commencé qu’en mars 2008 lorsque j’ai appris que les commandes de nos voitures avaient baissé de 20%. Je travaillais encore chez Renault, chargé de missions auprès du directeur général adjoint en charge du Plan Stratégique de Renault. J’avoue n’avoir rien compris au film de la crise.
Comme je ne supporte pas de ne pas comprendre ce qui me tombe dessus, je me suis mis plus sérieusement à étudier l’économie à partir de mi 2008.
Première constatation : si je ne comprenais rien, certains savaient depuis bien longtemps ! En fouillant internet, je me suis rendu compte, que les germes de la crise avaient été « plantés » dès 2003. La vente par Angelo Mozilo, patron fondateur de Countrywide à partir de mi 2006 (dixit la presse) d’une bonne partie de ses stock options indiquait qu’il savait qu’il y avait quelques choses de pourri dans les prêts hypothécaires que sa compagnie plaçait et revendait pour être titrisés. En fait, on pouvait remonter encore dans les temps : les prêts pourris avaient déjà fait chuter quelques brokers US en 1999 mais le montant des prêts en jeu était encore trop faible pour déstabiliser le système.
Deuxième constatation : mon chemin de croix fut long. Il est passé finalement par la lecture de Marx et de Keynes (je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout, mais c’est prévu). J’ai appris il y a 3 mois que les comptes de Lehman étaient « maquillés » dès début 2008 à base de repo 105 avec le consentement muet de son cabinet d’audit comptable ! J’ai passé quelques temps à étudier le marché des repo, puis le mécanisme d’Abaccus, puis …
Troisième constatation : il n’est pas facile de résumer tout ceci en quelques phrases compréhensibles par tous. J’ai testé quelques idées auprès de mes amis, ce fut un « bide » total. Ils étaient soit gênés de ne pas comprendre, de ne pas être à la hauteur, soit ils me renvoyaient les clichés de base du « conformé par les média », me faisant comprendre que j’étais un doux rêveur.
Quatrième constat : simplifier la Com, faire appel à l’émotion, rapporter des faits, parler de démocratie, de choix de société me paraît être la bonne voie. Je n’ai rien inventé. L’approche de T. Piketty m’a séduit. Quand on écoute T. Piketty, on discerne les principes de base du fonctionnement de l’économie.
Pour conclure, voici un principe de base qu’on ne trouve pas dans les manuels d’économie : si les pauvres sont trop pauvres pour consommer, et que les riches n’arrivent pas à consommer tout ce qu’ils gagnent, il est nécessaire que les riches prêtent aux pauvres pour que tout le monde consomme. Les pauvres comprennent instantanément. Les riches n’ont pas envie de comprendre. Et la dette s’envole !
On est donc bien en face d’un problème de société : ce n’est plus de l’économie, c’est de la politique donc de l’économie politique. Les principes de base sont la base de l’économie. Les choix politiques donnent de la substance aux concepts de base, qui vous entrainent, ou vers le bas, ou vers le haut.
@ Yves Vermont
Nous sommes bien d’accord!
Je me suis intéressé à l’économie suite aussi à des problèmes professionnels. Auparavant, comme beaucoup, je croyais que tout ça était maitrisé par des gens très sérieux, puisque c’est l’image qu’ils se donnent, et pourquoi ne pas croire « ce qu’on dit dans les journaux » !
Il faut distinguer l’Économie (dont les principes sont simplissimes) de la politique économique dictée par les fortunés et leurs amis politiques, qui elle est complexe. C’est aussi le but. Enfumer…
Les bases du système sont bêtement dictées par le rapport de force entre ceux qui possèdent et les autres.
Le système est « pensé » par les seuls possédants, dans leur unique intérêt, au détriment des autres (qui ne sont qu’une ressource éventuellement sans valeur), et de « la survie de l’espèce ». Partant de là, le reste découle de source. Pas besoin de lire Marx. (il a l’air de penser la même chose que nous 😉 )
Si seulement cela pouvait être enseigné à l’école, tout serait beaucoup plus clair. Mais on comprends que cela ne le soit pas…
l’Europe politique n’existant que dans l’ombre des marchés, c’ad pas, un tremblement boursier pourrait l’éclater. Un Grexit panique mettra un terme au choix actuel d’une épuration des comptes par lente asphyxie. Grèce, expérimentation grandeur nature
Oups … du laboratoire social comme dit P. Grigoriou
Le texte de François Leclerc – http://www.pauljorion.com/blog/2015/07/07/les-grecs-des-pestiferes-par-francois-leclerc/ – est un résumé saisissant de la situation actuelle du clan bruxellois et de son évolution possible/probable. C’est donc un essai de prospective mesuré, franc et sans les retenues dictées par un conservatisme hors de saison.
Résumons: la bête n’est pas morte, vendre sa peau est prématuré. Mais l’exercice grec a été un puissant révélateur de ses orientations politiques et des moyens mis en œuvre, rien moins que a-démocratiques. Les organes d’information, alignés sur le clan bruxellois ont été enrôlés au-delà du seuil d’efficacité sans retenue ni décence.
Dans ces conditions, il est patent que l’option ordo-libérale – les bases de la religion féroce – agit contre les peuples et contre une société pacifique. L’Europe rêvée par Bruxelles, c’est la lutte darwinienne à tous les étages, la solidarité oubliée.
Elle ne recueille plus l’assentiment des laissés pour compte, que ce soit des pays membres ou des populations, les uns et les autres sans cesse appauvris.
Que les Grecs et Tsipras soient remerciés pour cet exercice grandeur réelle plein d’enseignements.
Une fois encore.
Thom: « L’évolution des sociétés est lamarckienne, cela ne fait aucun doute. »
Darwin était lamarckien (cf. sa théorie des gemmules). L’ordi-libéralisme du IVème Reich a choisi une lecture néo-darwinienne (barrière de Weissman) de Darwin qui sert la vision élitiste jadis adoptée par le IIIème Reich.
Qu’il y ait une lutte à tous les étages, en tout temps et en tout lieu, Héraclite l’a dit longtemps avant Darwin. En particulier entre le soma/peuple et le germen/élite, ce que nie Weissman.
Cette lutte doit-elle ou non avoir une finalité? Les néo-darwiniens pensent que non. Les lamarckiens pensent que oui.
Les traités européens imposent une organisation sociale dans laquelle il y a concurrence « libre et non faussée » à tous les étages: c’est l’organe qui est censé créer la fonction…
A mon avis seul un projet, une fonction, peut justifier une organisation d’apparence si barbare. Projet européen (et mondial) qui manque béantement.
Vers une constitution lamarckienne?
Il faudra donc proposer à Angela Merkel de choisir Lamarck plutôt que le mark ( au passage le 100 marks S Münster est coté ….150 euros ) .
@ juannessy
Dans le genre jeu de mots je crois que c’est lamarx qui est le plus indiqué (lapsus fait par Thom dans le film (dispo sur le net) que Godard lui a consacré (vers 40′)) et dont la citation de mon commentaire précédent est tirée.
Le lamarckisme était dogme d’état chez les bolchéviques.
Les constitutions du monde entier (?) commencent par des lois organiques.
A quand des constitutions fonctionnelles? On se met d’accord sur ce qu’on veut, on se donne un projet de société, puis, seulement alors, on s’organise pour le mener à bien.
On comprend alors pourquoi la Constitution idéale n’est pas près d’être écrite , et que les palabres diplomatiques , d’apparence stérile, ont un intérêt évident pour que ce « vouloir » ensemble prenne corps , petit à petit .
Mais certainement pas en écartant les petits .