Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Monsieur le Premier Ministre,
Le combat héroïque que vous menez pour votre pays et vos concitoyens, ainsi que pour de très nombreux européens dont je fais partie, n’est pas sans rappeler l’épopée d’Homère qui fait de la Grèce un modèle de l’idéal poursuivi par nombre de sociétés contemporaines.
Comment vous dire merci de tenir un tel rôle ?
Comment vous donner la force de vaincre – dignement – des forces obscures et obscurantistes qui cherchent par tous moyens votre défaite, alors même qu’elles vous sauront gré un jour pour votre clairvoyance politique ?
Pour moi, m’associer au soutien d’Olivier Hofman qui vous « affirme non seulement sa solidarité et sa profonde sympathie, mais aussi sa plus sincère affection » n’est pas suffisant. Bien que très explicite, il reste dans le registre de la marque de soutien, de l’encouragement. Vous devez en recevoir des milliers.
Non, pour moi, Monsieur le Premier Ministre, l’urgence est surtout de vous envoyer mon cri : à l’aide ! À l’aide ! Au secours ! Ne nous oubliez pas ! Pensez à nous, Européens et citoyens ! Tenez bon, nous avons un immense besoin de vous, de votre courage et surtout de votre capacité à infléchir le cours de l’Histoire tel qu’il s’écrit sous nos yeux.
La mondialisation économique et financière est un phénomène historique sans précédent. Elle nous jette, nous les peuples, les uns contre les autres. Elle nous entraîne dans la quête imaginaire d’un monde unique de bonheur matériel, dépourvu de but commun et ignorant des aspirations individuelles immatérielles qui sont légion. Passons vite sur ses effets mortifères désormais bien connus : course au profit de court-terme inducteur de dangers majeurs pour la survie de l’Humanité et son environnement, concentration indécente des richesses, développement démentiel de dettes inutiles, choix politiques et donc économiques erronés, au profit de quelques uns et au détriment de la majorité.
Vous avez aujourd’hui entre vos mains le pouvoir de faire prendre conscience à vos interlocuteurs que les décisions qu’ils exigent de vous ne sont pas les bonnes. Tout simplement parce que vous les refusez, au nom de votre peuple qui vous a élu. Et par voie de conséquence s’imposeront vos positions. Celles d’une dette financière odieuse remise à sa place. Pas seulement au bénéfice de vos seuls concitoyens grecs, mais à notre bénéfice à tous.
C’est vous, Monsieur Tsipras, qui êtes en train de faire le vrai referendum européen !
Celui qui nous a été volé et dont le résultat a été tout d’abord nié, contourné, puis inversé.
C’est vous qui exprimez les vraies questions que n’ont pas posées les dirigeants européens à leurs peuples, peu en importe la raison – peur ou incompréhension des attentes des peuples.
Ces questions qui plantent la solidarité entre les peuples, les régions, les villes, les individus, où qu’ils se trouvent dans notre Union, et que symbolisent si magnifiquement les étoiles sur un drapeau.
À l’aide, Monsieur Tsypras ! Faites de nous des citoyens entendus !
En refusant les diktats de cette chose qu’on nomme Troïka, et en ne gardant que l’acceptable, vous répondez à notre appel. Ce faisant, vous nous permettez d’adhérer à un vrai projet européen constitué de solidarités et de respects mutuels de nos différences. Ce faisant, vous faites grandir notre conscience européenne, celle que l’on devrait développer autant que la sensibilité à notre vie de quartier. Une vie de quartier, c’est peu d’économie et beaucoup de vie en commun. Pas l’inverse.
Fasse que cet appel soit entendu de vous et vous soutienne.
ThomBilabong, citoyen européen convaincu.
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