Billet invité.
Quarante années de travaux de démantèlement de la centrale dévastée de Fukushima avaient été annoncés, il fallait bien dire quelque chose pour faire semblant de maitriser la catastrophe ! Mais, le nez sur les premiers obstacles sérieux, les premiers retards par rapport à ce calendrier de circonstance sont enregistrés.
En raison de la menace immédiate qu’elle représentait, la piscine du réacteur n°4 a été en priorité vidée du combustible nucléaire qu’elle contenait, mais cela n’a donné qu’avant-goût des difficultés qui s’annoncent pour faire de même avec les piscines des réacteurs 1 et 3. La différence est que le réacteur n’4 était à l’arrêt lors du démarrage de la catastrophe, ce qui n’était pas leur cas. L’incidence étant que leur environnement est hautement radioactif et impose d’utiliser des équipements télécommandés afin de dégager tous les débris qui s’y sont accumulés du fait des explosions d’hydrogène avant l’opération de retrait proprement dite. Mais il y a un hic, ces robots n’existent pas !
Pour l’instant, le démarrage des travaux a été repoussé à 2018, le temps de voir venir, et aucune prévision de fin de travaux n’a été donnée pour ce chantier. Quant à la fiction de la récupération d’un premier corium, elle a été maintenue pour 2021, car à ce stade il n’y a pas besoin de s’embarrasser de tels détails.
Éclairant cruellement la situation, un concours international richement doté a été organisé début juin par l’agence américaine des projets avancés sur la défense (Darpa). Son objet était de tester l’état de l’art de robots ayant à réaliser une course d’obstacles calquée sur ceux qu’ils auront à affronter à Fukushima : ouvrir une porte ou une valve, cogner sur une cloison, escalader des débris et utiliser des escaliers…. Résultat : les prix ont été distribués à titre d’encouragement, mais les résultats n’étaient pas au rendez-vous et il faudra repasser l’examen l’année prochaine…
Il aurait peut être mieux valu que Marc Bloch soit l’homme de l’année en 1940. Cela n’a pas été le…