Grèce – « QUAND ON VEUT, ON PEUT », par François Leclerc

Billet invité.

Les Grecs n’abandonneront jamais ! De dernières transactions au couteau vont cet après-midi s’engager à Bruxelles avec les représentants de tous les créanciers, FMI compris, et Alexis Tsipras a déjà fait savoir que « si on arrive à un accord viable, même si le compromis est difficile, on va relever ce défi car notre seul critère est la sortie de la crise et la fin de la soumission aux memoranda [de la Troïka] ».

L’accord ne va se faire en un jour, après tant de semaines de confrontations. D’autant que si le gouvernement grec se prépare à de nouvelles concessions, il tente de préserver tout ce qu’il peut : Gabriel Sakellaridis, le porte-parole du gouvernement, a encore rappelé samedi matin qu’il souhaitait « une solution qui comprendra la réduction de la dette, de bas excédents primaires, aucune nouvelle coupure dans les retraites et les salaire et des mesures pour la reprise économique ». Désormais, l’accent est mis sur ces dernières mesures, en compensation de nouvelles concessions.

Les discussions devraient donc sortir du cadre initialement fixé – la conclusion du plan de sauvetage qui se termine à la fin du mois – pour traiter de la période suivante qui va très vite s’engager. C’est en tout cas la contre-partie qui est demandée à un accord portant sur des objectifs plus élevés d’excédent budgétaire, la presse grecque parle 0,9% cette année dans le but de préserver de toute augmentation dans les îles grecques et de préserver la saison touristique. Comme déjà évoqué, il y a du grain à moudre, à commencer par l’utilisation des crédits destinés aux banques et non utilisés, le remboursement par la BCE des intérêts des titres grecs qu’elle détient, en plus du déblocage des 7,2 milliards d’euros, reliquat du dernier plan de sauvetage.

La présence de représentants du Mécanisme européen de stabilité (MES) accrédite l’élargissement des discussions à d’autres mesures pour la suite, notamment les remboursements de l’été de la BCE. La date butoir de jeudi prochain, jour de la réunion de l’Eurogroupe, est toujours évoquée, mais des informations publiées par Der Spiegel font état de l’étude par le gouvernement allemand – démentie par celui-ci – d’un mécanisme qui sécuriserait une restructuration de la dette d’un pays en situation de défaut et garantirait son maintien dans la zone euro…. Comme a si bien dit la chancelière Angela Merkel : « quand on veut, on peut »…

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