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Les périodes de sécheresse ne sont a priori pas anormales dans des régions à dominante semi-arides ou semi-désertiques, dans les territoires de l’Ouest ou du Sud des États-Unis, ou même parfois dans les ‘High Plains’ ou le ‘Middle West’. On peut facilement observer les quinze dernières années via le site « United States Drought Monitor » ou pour les amateurs d’archives, sur un siècle via le site « Historical Palmer Drought Indices ».
Bien que la Californie soit globalement plus proche d’un climat de type méditerranéen, les épisodes de sécheresse y sont connus mais l’actuelle, touchant également le Nevada et l’Oregon, ressentie dès 2012 et précédée d’une période déjà difficile (2007/2009), semble cumuler tous les paramètres.
Déficit pluviométrique, températures au-dessus des moyennes, faibles chutes de neige dans la Sierra Nevada, gaspillage et pompage excessif pour l’agriculture intensive (environ 75% de la consommation totale) dépendante de l’irrigation, l’élevage bovin, l’industrie pétrolière et agroalimentaire (Nestlé, Coca cola) ; conflits sur le partage des eaux du fleuve Colorado, sans oublier les golfs, ou les piscines et pelouses … La sécheresse sévère ou extrême ainsi que l’épuisement des réserves dans l’État le plus peuplé des USA (39 millions d’habitants) ont donc des origines climatiques, économiques et politiques.
Des groupements agriculteurs, principalement de grandes exploitations, prennent les devants en annonçant la réduction de leur consommation d’eau de 25%, espérant ainsi éviter des restrictions plus importantes imposées par les autorités de l’État, d’autres ont mis une partie de leurs terres en jachère ou ont procédé à l’arrachage d’amandiers, pourtant résistants au manque d’eau.
L’exploitation du pétrole de schiste consomme également beaucoup d’eau, et les compagnies rejettent leurs eaux usées (la partie récupérée) dans certaines nappes phréatiques, ou bien même peuvent les vendre à des agriculteurs, sans réels contrôles préalables.
Plusieurs projets de constructions de nouvelles usines de désalinisation sont en cours en Californie, celle de Carlsbad près de San Diego sera la plus importante des États-Unis, et en service dès 2016. Si la technologie peut aider à mieux gérer et économiser les ressources, le coût énergétique et l’impact écologique des centrales de désalinisation sont loin d’être négligeables…
Le manque d’eau ne s’arrête pas aux frontières, et la majeure partie du nord du Mexique est également très affectée depuis 2011, tout comme le sud du Brésil ou encore de l’Australie depuis 2013 environ.
Reverrons-nous ces impressionnantes séries de tempêtes de poussières des années 30 dans la région des ‘Great Plains’, les dust bowl, qui existent ponctuellement en Arizona par exemple, jusqu’à devenir chroniques comme dans le scénario de Interstellar …?
Pendant ce temps, 2000 kilomètres plus à l’est, plusieurs comtés du Texas et de l’Oklahoma viennent de subir des inondations suite à des cumuls de pluies parfois record pour un mois de mai.
Vous avez dit changement climatique ?
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