Billet invité.
Combien de fois avons-nous entendu ces dernières semaines « Il y a encore beaucoup de travail à faire », pour signifier que les Grecs devaient plier, dans ce monde que les mauvais esprits ne manqueraient pas de taxer d’hypocrisie. Mais un milliard et demi d’euros au total doivent être remboursés en juin au FMI, et personne ne semble être en mesure d’assurer que les échéances seront honorées. Déjà des hypothèses sur les moyens de gagner encore un peu de temps circulent.
À Athènes est soufflé le chaud et le froid. Nikos Voutsis, le ministre de l’intérieur qui appartient à la gauche de Syriza, annonce que le FMI ne sera pas remboursé, et Nikos Filis, le porte-parole du groupe parlementaire de Syriza, a déclaré : « nous n’avons pas l’argent pour payer le FMI le 5 juin. Il n’y a de l’argent que pour les salaires et les retraites ». Gabriel Sakellaridis, porte-parole d’Alexis Tsipras, avait de son côté précédemment déclaré que « le gouvernement grec a l’intention d’honorer toutes ses obligations, avec une priorité aux obligations domestiques avant celles envers les créanciers. Il a l’intention de satisfaire toutes les demandes, ce qu’il a démontré avec beaucoup d’efforts et dans des conditions extrêmement difficiles récemment. Et c’est ce que nous ferons en juin ». Yanis Varoufakis a contribué à troubler le jeu en affirmant : « Je ne vais pas payer le FMI et ne pas payer les retraites et salaires dans les semaines à venir »…
Certains en viennent à perdre leurs nerfs et proposent de présenter aux Grecs, en désespoir de cause, un ultimatum sur le thème « vous acceptez tout, ou vous n’aurez rien ! ». Devant les cadres de Syriza, Alexis Tsipras n’a pas mâché pas ses mots : le gouvernement grec « ne répondra pas à des demandes irrationnelles », « n’acceptera pas de directives humiliantes », et insistera sur « les lignes à ne pas franchir » a-t-il promis. « Nous ne discuterons pas d’une dérégulation majeure du système salarial. Nous n’accepterons pas une nouvelle réduction des retraites », a-t-il même précisé en pesant ses mots. Semblant lui donner raison, un nouveau sondage vient contredire les précédents. 54% des personnes interrogées approuvent la manière dont le gouvernement conduit les négociations, 89% d’entre elles sont opposées à de nouvelles coupes dans les retraites, et 81% sont contre les licenciements collectifs.
« Les choses ne sont pas faites mais elles sont faisables » a déclaré Pierre Moscovici, tout en affirmant que « il y a encore un chemin important à parcourir, notamment sur la précision de la réforme des retraites, qui doit être soutenable, ou encore sur le marché du travail ». Et c’est à ce prix-là que selon lui la dette grecque deviendrait soutenable ? Mauvaise plaisanterie ? simple ânerie ? Le commissaire et tous ceux qui défendent avec lui mordicus cette approche ont en tout cas perdu toute crédibilité.
Paul, Je n’ai vu de ce film, il y a longtemps, que ce passage (au début du film, je crois)…