Billet invité. Ouvert aux commentaires.
Doit-on maintenant humilier et pourfendre les personnes qui représentent l’immobilisme pour débloquer la transition écologique de la société ?
Autrement dit, sur un plateau de télévision, au sein d’une réunion d’un gouvernement, dans un conseil communal, dans un article de journal, dans un livre, dans un courrier écrit à un politique, lors d’une conversation avec son banquier, lors d’une réunion de parti, etc. soit tous les lieux d’interaction où s’échangent les idées qui ont pour ambition d’influencer la politique menée, les penseurs/orateurs, les ministres, les conseillers « communaux » ou « municipaux », les journalistes, les citoyens, les clients, les militants, etc. doivent-ils tourner en ridicule ceux qui réfutent les faits auxquels nous sommes soumis, dont voici une liste incomplète.
– l’évolution actuelle de la société humaine est un cul de sac évolutif, sans inflexion des tendances, l’espèce et/ou la civilisation disparaît à terme inconnu mais d’échelle historique humaine (décennie ou siècle[s]) ;
– aucune des politiques synthétiques menées actuellement dans aucun pays ne concourt à infléchir la tendance évolutive d’une population nationale de manière à écarter le risque d’effondrement ;
– le contenu principal et actuel des discussions, des échanges d’idées qui ambitionnent d’influencer la politique menée est complètement non-pertinent et sans commune mesure face aux enjeux réels actuels (l’immigration ; en Belgique : le « saut d’index », la présence au gouvernement de personnes aux opinions inquiétantes, l’éviction de Philippe Mettens, la réduction des crédits de la Culture, les files d’élèves aux inscriptions, etc.)
– les principaux partis n’ont aucune conscience exprimée de la situation et leurs propositions ne peuvent modifier en rien la trajectoire mortelle que nous suivons ;
– Etc. (vous pouvez compléter vous-même).
Concrètement, vos héros et ténors intellectuels favoris, les universitaires conscients, etc., doivent-ils humilier les dirigeants, les autres penseurs, les hommes et femmes de pouvoir qui sont inconscients de la situation ou permettent sa perpétuation ? Humilier pour mieux pourfendre, gagner la bataille de la crédibilité, prendre le pouvoir et déployer des solutions ou pistes réellement opérantes sur la crise en cours ?
Dit autrement : faut-il abandonner tout discours dont le niveau de radicalité est dans les gradations inférieures du continuum ? Tout discours dont le ton est celui de la diplomatie, de la sensibilisation, de l’information, de la négociation, du compromis, de l’écoute, de l’influence, de la persuasion, pour entrer dans les niveaux les plus élevés qui conduisent à la domination totale du débat politique par la « mise à mort » des idées et donc des tenants des idées conservatrices absconses auxquelles nous faisons face ?
Ce passage à cet échelon de radicalité supérieure modifie le schéma de la communication. Ainsi l’interlocuteur conscient ne cherchera plus à convaincre l’interlocuteur inconscient comme dans une conversation entre deux sujets légitimes. Il cherchera à « objectiver » son adversaire, à le démolir et à s’en servir comme preuve par l’absurde de ce qu’il ne faut pas faire, en s’adressant désormais au tiers spectateur du débat (téléspectateur, citoyen, autres mandataires politiques, lecteurs, etc.).
Il dira : « Tiers spectateur, je mets à mort ta fausse idole, ce tenant stupide d’idées absconses, afin de mieux te révéler la véritable situation dans laquelle nous sommes. Après avoir disqualifié mon interlocuteur et sa capacité à opérer sur le Réel devant tes yeux, j’espère recevoir le pouvoir pour mettre en place des pistes de solutions qui tiennent compte de ce Réel. »
Il s’agit d’une interrogation essentielle sur l’endroit où nous nous trouvons aujourd’hui et la recherche de la stratégie d’action la plus opérante dans la noosphère et la politique.
L’auto-transition, l’action locale et collective entre convaincus existe bien entendu aussi pour changer les choses. Mais le risque est réel de rester sur nos îlots respectifs de changement, en laissant le champ (de bataille) totalement libre aux abominables menteurs.
Laisser un commentaire