La survie de l’espèce : Paul Jorion change de stratégie !
* Chaire « Stewardship of Finance », VUB. Le cours se donne le lundi après-midi à seize heures dans la salle D0.03 du bâtiment D (bâtiment central) de la Vrije Universiteit Brussel, Boulevard de la Plaine 2, 1050 Bruxelles. Le cours se donne en anglais ; il est ouvert au public.
* Nous nous réunirons une fois de plus le samedi 18 avril à partir de 17h30 au café Le Vicomte, 1 rue du Bourgmestre, au coin de la chaussée de Boondael à Ixelles (Bruxelles).
Martin Gilens and Benjamin I. Page : Testing Theories of American Politics: Elites, Interest Groups, and Average Citizens, Perspectives in Politics, September 2014
193 réponses à “Le temps qu’il fait le (jeudi) 16 avril 2015”
« Leur mettre la honte » : oui !
C’est de là que vient le sentiment de justice
aidôs ~honte et diké ~justice (d’où vient syn-dicat): fondement grec :
– cf. alinéa 10 dans cette discussion du Paradigme de Protagoras : http://socio-logos.revues.org/110,
– cf Cahuzac vu par John Marcus là :
http://blogs.mediapart.fr/blog/john-marcus/110413/cahuzac-lhomme-sans-vergogne
– et cf. Bernard Stiegler dans les tomes de « Mécréance et Discrédit »
Une des définitions possibles pour nos élites: ceux qui sont formés pour ne pas avoir honte.
@baygon, oui bien vu :
Oui, ceux qui sont dans le cliquet et sont obligés par déni de se vendre à eux-même que cela ne peut-être autrement.
Donc pas de honte, si « on n’y pouvait rien », pas ‘d’après-coup’.
Bonsoir Mr Jorion,
Enfin une nouvelle stratégie d’action!
– La honte, comme arme de destruction massive du moral des puissants!
Mais alors finalement, vous êtes un incorrigible idéaliste. Alors que c’est devenu si rare! Bravo!
Croyez le, je souhaite vraiment que nos élites soient plus perméables à la honte qu’au ridicule!
En effet, chacun a bien remarqué que le ridicule tue bien peu en haut lieux!
Ne reste effectivement plus à nos pitoyables élus, qu’à mourir de honte!
Aidons les donc à prendre conscience de leur culpabilité à encore persister dans l’erreur!
Euh, au fait, comment fait-on concrètement ?
Comme au Far West, goudron et plumes ?
Non?
Vous préférez leur dire comment devrait être fait leur boulot et leur laisser libre choix de poursuivre le même sabotage institutionnel sous peine de déconsidération populaire?
Et pourquoi pas les menacer de rôtir en Enfer..?
Moi quand je bosse dans une boite ou le patron déconne à ce point, je démissionne, je n’essaye pas de lui expliquer comment on fait le boulot.
C’est ce que fait la plupart des français qui ont encore un boulot en ce moment même:
apathie, déprime, maladie, flemme, paralysie généralisée un peu partout…Mais chut!
Ce doit être un symptôme de la crise économique, mais si c’était de la résistance citoyenne?
Pas un mot, c’est sûrement contagieux…
Je suis sans doute un peu désabusé, comme eux, mais c’est peut-être ça le début de l’objectivité, non?
Avec tous mes encouragements quand même, amicalement, Eric
@torpedo
J’ai pas copié Msieur, je le jure, c’est juste que la modération s’arrête la nuit.
« La honte, comme arme de destruction massive du moral des puissants »
Moi je n’y croit pas du tout. La honte, ils s’en foutent autant que de toutes nos opinions. Par contre je crois à leur capicité à comprendre leur intérêt, même si c’est un intérêt à long terme, alors qu’ils préferent de loin leurs intérêts à court terme.
L’agument des sauver l’humanité, ils s’en foutent, eux ils espèrent bien survivre dans les « quelques poches » résiduelles que M. Jorion envisage après la grande catastrophe. Ils espèrent bien pouvoir continuer leur vie de confort dans des bulles, cages dorées de riches, isolées de des turpitudes du climat et de la populace.
Je pense que la seule façon de leur faire lâcher du lest sur leur pouvoir égoïste, c’est de jouer sur leur égoísme de survie. Nous devons leur faire comprendre qu’il leur est IMPOSSIBLE de survivre dans le monde qu’ils fabriquent. Les convaincre que nous sommes tous sur le même bateau, soit nous coulons tous, soit nous nous unissons pour changer de cap et éviter le naufrage. C’est seulement par une mise en commun, par le partage des richesses et du pouvoir qu’ils survivront.
Les convaincre que leur richesse dépend de ceux dont ils se moquent. Qu’en supprimant les moyens de vivre de leurs clients, par le chômage et la concurrence exacerbée entre les travailleurs mondiaux, ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis. Ils font disparaître leurs bénéfices avec la disparition de la société de consommation.
Les convaincre que même sous une bulle de technologie, ils ne peuvent éxhapper aux conséquences du changement de climat qu’ils accentuent par leur productivisme forcené.
Les convaincre que l’injustice des inégalités qu’ils amplifient toujours plus ne peut qu’entrainer à des rÄ—voltes qui les emporteront avec l’ensemble de la civilisation. Leur refus de partager les richesses et le pouvoir ne peuvent que mettre LEUR MONDE à feu et à sang, par le terrorisme génÄ—ralisé, par les guerres civiles et nationales. Et en fin de compte, un ou des fous, appuyeront sur les bouton des multiples bombes atomiques. Ils rêvent s’ils croient pouvoir échapper à l’embrasement atomique gÄ—néralisé que leur hégémonie prépare.
Depuis trois ans j’essaye de leur faire passer ce message, du partage indispensable à LEUR SURVIE. Mais je ne suis rien qu’une chômeuse sans moyen et sans auditoire, qui écris sur son blog Médiapart que personne ne lit. Mais je pense que la seule « stratégie qui puisse faire bouger les puissants, elle celle-là. Les convaincre que leur survie dépend de la notre.
M. Jorion, vous qui êtes écouté, j’espère que vous adopterz cette stratÄ—gie et que vous saurez les convaincre. Je vous prie de lire sur mon blog les arguments que je pense pourraient les faire réfléchir.
Pourlavenir
http://blogs.mediapart.fr/blog/pourlavenir
http://blogs.mediapart.fr/edition/entre-republique-et-bastille/article/110115/defiler-et-apres-contre-le-terrorisme-defiler-ensemble-cest-bien-mais-c onstruire un monde plus juste c’est mieux
http://blogs.mediapart.fr/blog/pourlavenir/130912/historique-dun-lobbying-citoyen-ou-comment-tenter-dameliorer-la-societe
@Pourlavenir
Je n’ai, comme vous, pas beaucoup d’espoir en une soudaine prise de conscience de leur culpabilité, par nos élites!
Mais votre variante personnelle qui propose de les convaincre de cesser de faire le mal autour d’elles en leur expliquant que c’est elle-même qui en souffriront plus tard, me laisse indécis!
Si vous êtes fervent Catholique, ce que je respecte infiniment, j’y entrevoie les prémisses d’une mortification qui débute en tendant tout d’abord l’autre joue, et pourrait s’achever sur une croix sans autre résultat qu’ éventuellement faire de vous un sujet d’adoration (ce qui après tout n’est déjà pas si mal), mais ne permettrait aucunement de convaincre les pêcheurs visés par vos saintes explications et ce, quelque soit la quantité de salive dépensée et encore moins d’améliorer votre ordinaire (au moins parmi les vivants).
En cas contraire, il y a malgré tout matière à créer une toute nouvelle doctrine basée sur la toute puissance et la supériorité de la vérité sur le mensonge, du bien sur le mal, du mot sur le chiffre, de la qualité sur la quantité, du don sur l’ échange, etc,etc… le tout réservé à l’usage de nos plus emblématiques despotes contemporains pour leur permettre de pourvoir à leur salut moral au moment du cataclysme ultime qu’ils nous promettent d’ailleurs eux même!
Ainsi, vous ne seriez pas si loin de mes convictions personnelles (dont le succès en société est à peu près égal au vôtre), et qui consistent à fuir comme la peste tout assujettissement à un patron, un chef, un supérieur, un directeur, un exploiteur, un profiteur, un maître chanteur, un flatteur, un menteur, un mauvais payeur, et encore plus un bon! … au risque de vivre dans un certain dénuement, mais au moins en accord avec mes convictions et donc de nager dans un bonheur, certes frugal, mais que je ne dois qu’à moi-même.
Je pense que si chacun faisait comme moi, nos élites et autres individus précédemment cités n’auraient plus qu’à aller pointer chez Pôle Emploi.
Ne croyez vous pas?
Pour vivre en société? Ne me demandez surtout pas comment on fait, moi, je vous dirai surtout comment s’en protéger!
Bon courage quand même! Eric.
@Torpedo :
A quoi sert une « doctrine » quand on cherche à se protéger de la société , et qui la forge ?
7 ans, l’âge de raison où la raison nous impose de ne plus être raisonnable.
Personnellement après avoir partagé les enthousiasmes naïfs des 1° années du blog, j’ai compris aussi depuis pas longtemps que ça ne marcherait pas. Le système est trop verrouillé, et si les citoyens comprennent de plus en plus ce qui ne va pas, ils n’ont pas beaucoup d’idées sur ce qu’il faudrait faire à la place et sont terrifiés par le vide que laisserait l’effondrement du système, donc on réfléchit en chambre, on discute, on manifeste un peu , mais dans la vraie vie, on s’accroche aux branches très fort et on moufte pas.
Leur mettre la honte? peut-être, …mais pas gagné, ils n’ont aucune vergogne et leur sentiment de puissance (pas totalement injustifié) est incommensurable.
Le ridicule peut-être,…
Paul, seriez vous tenté d’être le nouvel entartreur ?(qui si je me souviens bien était Belge aussi) ou alors pour faire un binôme avec la lanceuse de confettis de la BCE ?
Oui, effectivement, ou peut essayer…, et vous pourriez sous-titrer le blog « Du goudron et des plumes ».
C’est bien d’informer et de tenter de nouvelles stratégies, et il faut certainement continuer à le faire. D’autres s’y sont essayés, notamment Jean-Marc Jancovici, qui analyse lucidement l’impact que ses livres et ses conférences peuvent avoir.
http://manicore.com/documentation/articles/zazie.html
Dennis Meadows annonce que nous ne sommes pas au bord du précipice, mais que nous nous en sommes déjà élancés. Qui d’autre, mieux que Dennis Meadows, qui analyse tout ça depuis plus de 40 ans, peut nous renseigner sur l’état de notre monde moderne?
Pourtant il continue de faire des conférences, d’informer. Mais il ne se fait plus d’illusions, pour lui, il est trop tard. C’est dans les années 70-80 qu’il aurait fallu agir et ralentir. Au contraire de cela, on a tout boosté!
Maintenant il ne reste plus qu’à attendre l’effondrement, l’impact, le naufrage, appelons-le comme nous le désirons. Une vue bien pessimiste, que je traîne depuis 8 ans. Mais depuis quelque temps un certain John Michael Greer m’a redonné espoir, par ces simples six mots: COLLAPSE NOW and avoid the rush.
Solution idéale au niveau individuel, elle permet de garder un pied dans notre monde moderne (p.e. internet, eau du robinet, électricité, supermarchés, etc.), et d’avoir l’autre dans un monde tel qu’il sera lorsqu’il se sera effondré (en clair: sans tout ce que je viens de citer).
Mais ce qu’on peut faire au niveau individuel on pourrait aussi le faire au niveau collectif si plusieurs personnes appliquaient ce principe d’effondrement maintenant. Certes, pas très réjouissant, mais comme écrit précédemment, cela ne signifie pas vivre dans une caverne.
Cela signifie acquérir les outils et les compétences nécessaires à la (sur)vie dans un monde effondré, mais au lieu de le faire dans l’urgence et la précarité, caractéristiques de tout naufrage, on acquiert ces outils et compétences maintenant, tant que notre économie fonctionne plus ou moins normalement.
Donc la stratégie serait « effondre-toi aujourd’hui, pour éviter la ruée de demain » ou « collapse today, avoid the rush ». John Michael Greer a tellement remonté mon moral et mon optimisme grâce à cette simple petite phrase que je suis en train d’en faire une chanson 🙂
Çà me rappelle ceux qui construisaient des abris anti-atomiques dans les années soixante (ceux qui en avaient les moyens)
Il y en a plein paraît-il en Suisse
Ca continue à se faire! Dans tous les nouveaux bâtiments, les caves sont aménagées en abri anti-atomique. Ce qu’il y a aussi en Suisse et pas ici, c’est la démocratie et tous les citoyens en armes! Pourtant ils ne suscitent aucune honte à la politicaille européenne! Mais on a les systèmes politiques qu’on mérite, non? 60 millions dindividus est bien plus puissant qu’une poignée de politiciens! Et pourtant… ! Le seul et vrai enjeu est celui-là…! Il a fallu que les Français meurent de faim pour instaurer la République… et, une fois nourris, la perdent d’ailleurs bien vite! Attendons, gémissons et en attendant admirons les « printemps »… chez les autres !
Plutôt que faire une chanson, collapse now vraiment et essaie juste de te nourrir toute une année avec seulement les 1000 pieds2 (90 m2 soit 0,009 ha) que Greed croit suffisants…
Je fais les deux 🙂
Je pense que JMG fait allusion aux travaux de John Jeavons. Il faut noter que cette surface fait référence à une saison de culture qui s’étend sur 8 mois, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Cette surface doit aussi être au moins doublée, pour assurer sa durabilité.
Bref cette surface de 1,000 sq ft est un cas de figure idéal. JJ parle plus volontiers de 4,000 sq ft pour assurer un régime équilibré pour une personne pendant une année. Régime végétarien bien entendu. Une poule en plus, par exemple, et c’est 1,000 sq ft en plus pour la nourrir.
Mais finalement on est face à une alternative. Soit on essaie, on procède par essais et erreurs, on se perfectionne et on s’agrandit chaque année. Soit on ne fait rien et un jour on se retrouve devant des robinets secs, un frigo vide et des radiateurs froids.
D’où les priorités: eau, nourriture, chaleur 😉
Donc reprenons,
les citoyens ne sont plus gouvernés mais délaissés, pour du très mauvais en plus.
Il faut contourner les institutions sclérosées, et créer des ponts entre ‘résistants’.
‘Autogourvernance’ (en aparté d’abord) pour du moins pire.
Le naufrage peut être long !
Il ne tient qu’à nous de finir en beauté.
« La honte d’être un homme, nous ne l’éprouvons pas seulement dans les situations extrêmes décrites par Primo Levi, mais dans des conditions insignifiantes, devant la bassesse et la vulgarité d’existence qui hante les démocraties, devant la propagation de ces modes d’existence et de pensée-pour-le-marché, devant les valeurs, les idéaux et les opinions de notre époque. L’ignominie des possibilités de vie qui nous sont offertes apparaît du dedans. Nous ne nous sentons pas hors de notre époque, au contraire nous ne cessons de passer avec elle des compromis honteux. Ce sentiment de honte est un des plus puissants motifs de la philosophie. »
G. Deleuze et F. Guattari, « Qu’est-ce que la philosophie? », en épigraphe de « Vivre et penser comme des porcs » de Gilles Châtelet.
@hema
Pauvre Mr Jorion…
Je penserais plutôt à « entarteur »… ce serait d’un meilleur goût, non?
Sinon ce serait un peu pétrifiant.
Pour le sous-titre, bonne idée, et pourquoi pas ajouter les photos des plus méritants?
@ torpedo
merci d’avoir corrigé, mais à 1h51, je ne me suis pas bien relu.
Je ne veux pas paraître rabat-joie, mais je vois pas comment vous pouvez convaincre des psychopathes et des sociopathes de changer à l’aide du sentiment de honte.
La seule façon de faire est de les empêcher de nuire.
Et si nos gouvernants n’étaient ni psychopathes, ni sociopathes mais tout simplement au service d’une oligarchie dont le but est de revenir à une société de classes; riches / pauvres, avec disparition de la classe moyenne, dont Piketty nous dit qu’elle n’est qu’un « accident » du XXè siècle.
Cela m’a frappé l’autre jour au JT de 13 heures ou les 3/4 des postes proposés à pôle emplois sont des postes de « larbins » ; travaux ménagers à domicile, gardiennage, surveillance, restauration, nettoyage, jardiniers…
Tout l’indique.
Cela expliquerait pourquoi nos politiques soutiennent le développement de ce qui permettra au plus grand nombre de survivre: l’économie de la charité et alternative, basée sur la récupération des surplus de la micro classe des ultra riches.
Et comme tout le monde trouve ça très bien, ça booste leur popularité! Une pierre, deux coups.
Parfois nos élites se lâchent, et le fond de leur pensée affleure, ainsi Sapin qui voit d’un bon oeil le retour au XIX ème siècle, prenant carrément le contrepied de Piketty, il fallait oser ! N’a vraiment pas honte.
« Michel Sapin ne croit pas à la théorie de la substitution du travail par des robots. Pour l’ancien Ministre du Travail, c’est de la « complète science-fiction ». En effet, on aura toujours besoin de bons employés de maison. L’ancien Conseiller général de l’Indre souligne que « l’économie domestique est un énorme gisement d’emploi » et rappelle qu’au XIXe siècle, une famille bourgeoise faisait vivre jusqu’à 5 domestiques. C’est bien la preuve que la thèse de Piketty est erronée. »
http://leconome.blogs.liberation.fr/2015/04/01/michel-sapin-refute-le-capital-au-xxie-siecle-sur-tumblr/
hum, j’avais pas vu la date, 1 avril.
Peut-être Sapin pense-t-il à ses 500 hectares (de sapins?) qu’il compte faire abattre au harpon* comme au bon vieux temps? Les engins forestiers actuels abattent, ébranchent, débitent, cubent un arbre en 5 minutes (j’ai assisté, dans la cabine, juste derrière l’opérateur qui dispose d’un clavier d’une vingtaine de touches, s’il se gourre, ce peut être l’arbre sur le coin de la figure, c’est bien sûr arrivé). Dans ma région l’unité de surface des anciens était le jour de terre (un jour pour travailler un demi-hectare), il y a juste à côté de chez moi un bois qui s’appelle « le bois de cent jours ». Cela mérite à mon avis réflexion, non pas que je préconise un retour à ces travaux de forçats, mais pour souligner qu’il serait peut-être plus urgent de s’intéresser au réchauffement/emballement technologiquesociétal. Retour aux « sociétés froides » de Lévi-Strauss? Thom et Roddier sont d’accord sur ce point.
* terme désignant dans ma région la scie maniée par deux bûcherons.
PS: je persiste et signe, premier avril ou pas.
Pas grave Pierre-Yves, l’important est que les psychopâtes (à tarte) qui gouvernent repèrent, eux, les poissons.
Oubliez Piketty, lisez Rognlie, 47 pages gratuites qui mettent la honte à Piketout.
Merci à Noah Smith… qui a de bons commentateurs sur son blog.
@Vigneron :
Qu’est ce qu’il raconte sur :
http://scholar.princeton.edu/sites/default/files/mgilens/files/gilens_and_page_2014_-testing_theories_of_american_politics.doc.pdf
?
Où ça, qui ça des psychopathes ? Où ça, qui ça des sociopathes ?
Y a Gudule qui me dit qu’elle en tient un !
Je partage votre sentiment : l’absence de vergogne caractérise le sociopathe.
Cela dit, je suis impuissant à les « empêcher de nuire », car leur puissance résulte soit des urnes, soit de leur nomination par des personnes sorties des urnes…
Pourquoi l’espèce confie-t-elle sans broncher son destin à des fous de pouvoir ?
Serait-elle inapte à la survie en fin de compte ?
Nomme nous tes sociopathes, cat negre.
Si certains sont sociopathes, beaucoup ici on le syndrome ouin ouin !
Ces fous sont présélectionnés par le système, avant élections pour la forme.
Les « inopportuns » n’ont accès ni aux médias, ni aux moyens financiers nécessaires à mener une campagne. Si malgré tout ils y parviennent, ils disparaissent toujours mystérieusement.
Leurs idées même n’y sont jamais développées, ou alors de manière exceptionnelle après 22h30. (comme Lordon vendredi soir qui a eu droit a 30mn, ce qui ne s’était encore jamais vu)
Jamais, par exemple, vous ne verrez un spectacle de Franck Lepage, pourtant bien adapté à la TV, et destiné au grand public.
@Dominique Gagnot :
Sous réserve de la définition de « sélection » , où je crois davantage aux approches par la biologie et ses ouvertures sur » l’environnement » , je penche vers l’idée que c’est plutôt la sélection qui fait in fine le système , et que par conséquent c’est l’environnement qui fait la » sélection » de celles et ceux qui ont les dispositions ( parfois sans le savoir ) pour s’adapter ou apporter les réponses au moins provisoires aux nouvelles donnes de l’environnement .
Les gouttes ne rendront fertiles que les terrains qui les attendent .
Oui d’accord, c’est la sélection qui fait le système, … puis une fois établi, le système qui sélectionne.
C’est parfaitement fermé, étanche, inaltérable, et ça se maintien pour l’éternité, du moins jusqu’à ce que la situation catastrophique qu’il aura engendrée ne le détruise.
Ce sont ceux dont l’attitude répond à la définition : « absence pathologique de vergogne ».
Dans la classe politique, c’est plutôt la norme que l’exception, la place me manquerait donc pour les citer tous.
Par ailleurs, ne vous en déplaise, je ne veux pas risquer un procès en diffamation (ou tout autre qualification visant à faire taire celui qui ose parler contre TINA).
Mais vous-même, peut être pouvez-vous citer quelques dirigeants élus ou nommés qui vous semblent sain d’esprit ? 😉
« Dans la classe politique, c’est plutôt la norme que l’exception », tous des sociopathes ou quasi donc – ou « sauf mon maire » comme on dit. Puissante analyse.
Perso je les trouve étranges et souvent divertissants mais nullement moins « sains d’esprit » que… des lecteurs du blog Jorion ?
Cet angle d’attaque ( qui me parait plutôt être de la défense ) n’apporte rien .
De mon côté , j’ai déjà évoqué que l’ accompagnement d’élus pendant une trentaine d’années , m’avait souvent fait préféré les élus à leurs administrés .
Sur la période , il n’y en a guère que trois que j’aurais volontiers assassinés dans un bois par une nuit sans lune . Pour les autres , ils étaient gérables comme les lecteurs du blog de Paul Jorion .
Il est par contre exact que plus on approche du pouvoir , le vrai ,on perd toute humanité courante .
Mais le débat sur , êtes -t-il nécessaire d’être taré ou fou pour être un leader , mérite vos commentaires .
Pour moi , je ne confonds pas puissance et dictature .
Ramener un dictateur à l’état de puissant est parfois , mais difficilement , possible , s’il ne s’est pas trop longtemps fourvoyé dans son délire et son bétonnage .
» …fait préférer … »
fatigue ?
» ….Est il nécessaire … »
Le starter initial n’est pas » la sélection » , c’est l’environnement .
La « sélection » n’est que la cueillette du moment des aptitudes ,pour résoudre les déséquilibres du moment , en se stabilisant un temps dans un système .
Si l’on accepte la métaphore des trois vagues du soliton , la difficulté historique ( au sens de l’Histoire de notre espèce , qui n’est pas grand chose dans ces dernières 13 milliards d’années ) , c’est la convergence des emmerdes , l’accélération des temps et de l’urgence .
Si l’on est pessimiste , on dira que la disparition de notre espèce est le prix à payer pour rééquilibrer le tout .
Si l’on est optimiste , on dira que notre espèce saura trouver les nouveaux paradigmes .
Mais il y a encore trop de monde qui n’a ni peur , ni honte , ni dégoût .
Pas encore assez d’humiliés , d’abandonnés ,de rejetés , de trahis , de victimes d’injustice , pour qu’une nouvelle internationale des damnés de la terre , réclame des comptes même au prix de sa peau .
@ juannessy 20 avril 2015 à 21:07
Cela me semble être une bonne représentation de l’évolution.
On peut aussi voir la vie comme un processus physique se réduisant à une captation d’énergie pour alimenter une machine à transformer en temps, des matières appropriées.
Localement ou sur la planète entière, ce processus peut s’interrompre à tout instant par manque d’énergie ou de matières appropriées.
https://www.google.fr/search?q=theorie+d'olduvai&hl=fr&qscrl=1&rlz=1T4RNSN_frFR393FR393&biw=1177&bih=643&site=webhp&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=9N81VekOzd1qguGAsA8&ved=0CDEQsAQ
Et qu’il y aura ainsi des foyers de survie où les individus seront collectivement suffisamment forts physiquement et moralement pour résister aux tentations du suicide et aux assauts de ceux qui, pour survivre, n’hésiteront pas à supprimer leurs semblables.
Octobre a déjà déposé une thèse sur les dinosaures du Jducacien .
Une extrapolation des aptitudes à la survie est par contre purement gratuite , car les « forces en présence » ( l’environnement ) me semblent elles aussi en évolution radicale entre démographie , mobilité , objets monde , ressources naturelles , pollutions , puissance des armes de destruction , déchéance des idoles traditionnelles , circulation de l’information , encombrement de l’espace , vanité des remparts .
Selon moi un des nouveaux paradigmes nécessaire à la survie est bel et bien la conviction qu’il n’y a plus de protection contre l’autre possible , et qu’il n’y aura de vie possible que si l’autre y trouve sa place comme nous ( et réciproquement ) .
Pour la » force d’âme » , quelque soit le contenu de ce qu’on appelle âme ,et la façon dont on alimente la force , je ne vois pas comment s’en passer , y compris au moment de rendre son passeport .
« Et qu’il y aura ainsi des foyers de survie où les individus seront collectivement suffisamment forts physiquement et moralement pour résister aux tentations du suicide et aux assauts de ceux qui, pour survivre, n’hésiteront pas à supprimer leurs semblables. »
ah ! he ! ho ! hi ! han ! hu !
Sur ces bons conseils, m’en vais de ce pas troquer mes pinceaux contre une Калашникова : petite femme généreuse mais au caractère d’acier.
@ juannessy
Merci de votre pertinente réflexion, que l’on peut peut être résumer comme ceci:
La sélection issue de l’environnement du 18èm siècle, a engendré le système capitaliste qui, depuis, nous tiens lieu « d’environnement », construit sur la propriété privée des ressources.
La sélection issue de ce nouvel « environnement », entretient le système sur des critères incompatibles avec les lois de la Nature, qu’il ignore.
Celle ci se rappelle maintenant à notre bon souvenir, à travers une modification de l’environnement, ce qui déterminera une nouvelle sélection.
Le problème est que rien ne dit que le capitalisme, ou pire, ne se réinstallera…
@Dominique Gagnot :
Votre résumé très réducteur au capitalisme ( qui ne commence sans doute pas au 18 ème siècle , même s’il s’est passé des choses le concernant fortement à cette époque ) est sensiblement en deçà de ce que j’avais l’impression d’avoir écrit de façon suffisamment courte pour qu’on n’ait pas besoin de le résumer .
Le capitalisme ne survivra que s’il répond à la situation , ce qui à mon sens ne peut être le cas .
Mais , pour le « progrès » sinon la survie , il ne s’agira sans doute pas que de trouver un substitut au capitalisme en tant que mode de structuration du marché . Ce que certains appellent l’économie positive est d’ailleurs la tension visible de recherches dans plusieurs directions .
@ juannessy
En effet, j’ai réduit pour faire ressortir l’essentiel, et il n’est pas mauvais d’exprimer ce qu’on pense être la même chose d’une autre manière, pour être sur de bien se comprendre.
Si le capitalisme existait avant le 18èm siècle, il a fallut attendre que le pouvoir passe du Sang à l’Argent, pour que le capitalisme se développe tel un cancer. Et c’est ça l’essentiel.
Pour qu’une « économie positive » prenne la relève, encore faudra t-il que la propriété des ressources rescapées des bouleversement climatiques revienne à la collectivité, et ce n’est pas gagné, loin de là!
Le capitalisme, imposé par des dominants irresponsables, peut survivre, allant de situation catastrophique en situation catastrophique…
Sur ce point jducac n’a hélas pas tort. La différence entre lui et nous, est que lui le souhaite. ;(
@ Dominique Gagnot 21 avril 2015 à 17:31
Je ne souhaite rien du tout ! Pourquoi stigmatiser quelqu’un qui est plus réaliste qu’idéaliste ?
La différence vient de ce que grâce à l’éducation reçue auprès de personnes cultivant le bon sens et la sagesse, j’ai comme elles, accepté les lois de la nature, lesquelles relèvent fondamentalement, de la physique et de la biophysique.
Ce faisant, j’ai cherché à m’élever dans la société, surtout par un travail sur moi, et sans rien reprocher aux autres, notamment à ceux que la nature a dotés de conditions de départ plus favorables.
Bien sûr, je n’ai pu le faire qu’en prenant appui sur mon environnement (cf juannessy 21 avril 2015 à 10:32 ) en l’appréhendant dans l’état où il se trouvait, au moment où il s’est offert à moi, là où je me trouvais quand j’ai pris conscience que mon futur dépendait avant tout de moi.
J’avais alors 14 à 15 ans et me trouvais placé en concurrence dans une école d’apprentis ajusteurs où j’en bavais à façonner à la lime des pièces en acier. Le déclic c’est opéré là, mais il était le fruit d’un conditionnement reçu par l’éducation de base, tant à l’école publique que familiale et religieuse.
Ce conditionnement mettait en lumière les bienfaits apportés par la culture de l’effort personnel, et les mettait en opposition avec les effets dévastateurs qu’apportent les sentiments de jalousie et/ou de mise en cause des autres lorsqu’on enregistre des échecs personnels.
@ Dominique Gagnot 19 avril 2015 à 21:39
C’est un rêve en l’air, ou vous y croyez vraiment ? Pensez-vous en avoir le pouvoir ?
Est-ce que contribuer à développer les pratiques et les connaissances relevant de l’intelligence collective ne pourrait pas changer les choses? En gros, passer d’une lutte des places majoritaire à une mise au centre des problématiques et à un travail d’adaptation aux réalités.
Je crois que c’est une piste. Tous les groupes, tous les collectifs sont concernés. Déjà beaucoup de réalisations apportant du recul sur le caractère opérationnel de ces pratiques. Un bon sujet pour renouveler la gauche sur le thème de l’émancipation concrète dans les groupes, thème quasi abandonné depuis le flop politique de l’autogestion dans les années 80.
Quelques mots-clés:
Intelligence collective
Prise de décision par consentement
Travail à partir des objections.
Sociocratie.
Agile
SCRUM
Holacracy
Entreprise libérée.
Communication non violente.
Paul Jorion semble découvrir la cause des causes : nous ne sommes pas en démocratie. Il était temps.
La Constitution ne doit pas être écrite par les gens au pouvoir. Si la Constitution était écrite par le peuple (wiki-Constitution) ou par 1000 citoyens tirés au sort (donc représentatifs du peuple), et si elle interdisait le professionnalisme politique, instaurait le tirage au sort des représentants, des mandats courts et non cumulables, la reddition des comptes, un contrôle strict, etc…notre malheur et notre impuissance, causés par l’oligarchie qui nous domine depuis 1789, disparaîtraient.
Philippe Laget
Auteur de « La Constitution idéale » chez Edilivre
+1
Mais avec des si …la pensée de Mao ferait pousser des cacahuètes
+un
Erreur, nous sommes bel et bien en démocratie car nous choisissons par le vote Qui (et dans les grandes lignes comment) N’apportera PAS les réponses aux problèmes qui nous préoccupent.
Ah non, nous ne sommes pas en démocratie.
Nos gouvernements sont dénués du Pouvoir réel qui appartient à ceux qui possèdent les Ressources, le Capital. C’est pourtant évident? Nous élisons des « représentants » préalablement sélectionnés par le système médiaticofinancier, tout comme les finalistes des jeux radio-télé.
Et la propriété privée est sacralisée dans la Constitution.
La remettre en question supposerait de réunir une Assemblée constituante, digne de ce nom. (pas comme pour faire « l’Europe »)
+1.
Je suis venue au vicomte une fois seulement pour demander à Paul si il serait intéressant de s’entrainer à écrire par nous même , c’est à dire nous tous ( tout le monde) notre nouvelle constitution.
Je vois aujourd’hui que tout doucement , oui tout doucement car ça fait plus d’un an déjà !
Que je lui ai proposé ce site pour vous entraîner : http://www.vuncf.org/?page_id=958.
Merci du lien, je ne connaissais pas, et ça donne envie.
Je pense que c’est une bonne idée que le problème soit réabordé dans un think tank comme celui-ci.
Pour moi l’écriture de la constitution dépend de la façon dont on voit le monde. Ainsi je pense que les constitutions « classiques » de nos « démocraties » sont darwiniennes car elles donnent une place privilégiée au pouvoir au sens usuel du terme (les articles 5 à 8 du titre II de la constitution française dépouillant déjà ainsi la démocratie de 90% de sa substance!).
En tant que lamarckien¹ je vois le monde selon le triangle éthique « vouloir », « devoir », « pouvoir » dans cet ordre, où « pouvoir » est pris au sens de « possible ». Il suit qu’une constitution lamarckienne doit, à mon avis, dire:
Titre I: ce que l’on veut;
Titre II: ce que l’on doit;
la suite étant un problème de logistique, c’est-à-dire de description de l’organisation de ce qu’il est possible de faire, c’est-à-dire de ce qui reste du vouloir sous la contrainte du devoir.
Je ne suis pas convaincu que la constitution doive être écrite par des citoyens tirés au sort. Par contre je verrais bien un « président du conseil démocratique » tiré au sort (tous les mois, deux mois, six mois…, avec le droit de regard, le décorum et, bien entendu, les émoluments afférents). La symbolique, qui me semble en effet évidente, inciterait peut-être les citoyens lobotomisés par le système actuel à se réintéresser à la démocratie.
1: cf. https://www.youtube.com/watch?v=B1t_o_CMA_E à partir de 39’40 »
La honte, la culpabilité, l’appel à la raison, au sens commun….
Vous dites vous-même que « Ces gens là » sont imperméables à l’opinion, sauf pour la manipuler dans le sens de leurs intérêts.
Alors à quoi bon une n-ième tentative visant à éduquer nos « zélites »
« A vouloir laver la tête d’un âne, on perd sa lessive »
Le mal est plus profond.
Le catastrophisme éclairé (Jean-Pierre Dupuy), c’est bien, mais c’est inopérant.
S’il n’y avait que les « zélites » comme obstacle au changement de paradigme on pourrait avoir l’espoir d’en changer.
Mais c’est tout le corps social qui est englué dans le confort d’une vie à crédit et à bon compte.
Sommes nous prêts à renoncer aux avantages que nous procurent l’énergie quasi gratuite, aux millions de quasi esclaves qui nous fabriquent nos millions d’objets ?
Il y a en moyenne 5000 objets par foyer, et chaque foyer consomme en moyenne 30 tonnes de « choses » chaque année. Avons-nous atteint le « peak stuff » ?
http://ecologie.blog.lemonde.fr/2012/01/18/a-t-on-atteint-un-pic-des-objets/
Sommes nous prêts à abandonner les intrants en agricultures (engrais, pesticides..) au risque de faire chuter les rendements de 40 à 50 % ?
Sommes nous prêts à retourner réellement vivre à la campagne ?
Et est-ce encore possible d’aller planter des betteraves? (et je n’aime pas les betteraves)
Merlin, là pas du tout d’accord avec:
Notre confort vient aujourd’hui de l’énergie quasi gratuite, des quasi esclaves, etc, parce que le système économique actuel est organisé comme ça!
Et il serait possible de faire bien mieux, pour tous, y compris les esclaves, dans un autre système économique. (J’ai déjà exposé une proposition concrète et pratique, …)
Le problème est qu’un changement de système suppose le pouvoir (et que le peuple le souhaite, mais encore faudrait il lui présenter les alternatives) Ce qui est une autre paire de manche.
Mais arrêtez de dire que hors de ce satané système actuel, ce serait la galère. scro gneu gneu.
Mais je n’ai jamais dit le contraire
Je pense juste qu’il y a une immense inertie, une passivité, une habitude au confort, et même une hypocrisie, une cécité, qui fait que le « système » perdure.
Mais à supposer que la France sorte de l’euro et de l’Europe, et que l’on décide de vivre en accord avec nos moyens et avec un véritable engagement écologique, et non plus à crédit ou sur le dos des autres, et non plus en comptant sur nos ventes d’armes ou de centrales nucléaires (très compromises en ce moment) alors il y aura des vents contraires et une sérieuse baisse du niveau de vie.
Ce n’est pas avec nos ventes de champagne et de sacs à main qu’on financerait notre train de vie.
Mais ça se discute. Après tout, Cuba a vécu en quasi autarcie depuis 50 ans, …mais quelle révolution pour des français !
Mais actuellement, à la louche, 90% de notre activité économique ne produit rien d’autre que du gaspillage (de ressources, d’énergie, de travail) et de la pollution, car son but n’est pas de satisfaire les besoins réels, qui le sont toujours moins, mais à maximiser sa propre agitation!
Le but du système économique actuel est d’entretenir sa propre agitation, pour préserver la hiérarchie sociale qu’il justifie
Autrement dit en remettant à plat le problème économique/social/écologique, on pourrait faire beaucoup mieux avec beaucoup moins.
A l’échelle de la France qu’y a t-il que nous ne saurions produire nous même? (ok, il faudrait faire avec de l’énergie renouvelable, mais c’est pas ça qui manquerait, et quelques MP que nous devrions importer…)
Il y aurait une période de remise à niveau, puisque au nom du libre-échange capitaliste on a sacrifié des secteurs industriels, mais rien n’empêche de les reconstruire.
Et ce qui est vrai de la France l’est encore plus de l’Europe, en attendant d’associer d’autres continents…
Dans tous les cas un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres, dans ce monde d’abrutis.
Quel rapport avec Cuba, pourquoi pas la Corée du nord..?
Et il n’est pas question de vivre en autarcie, (à moins qu’on ne décrète un embargo contre la France!), mais de réduire nos échanges avec le monde des abrutis au minimum.
Contrairement à Cuba, nous avons quasiment toutes les ressources et compétences.
@ Dominique Gagnot 18 avril 2015 à 05:43
On ne peut quand même pas faire semblant d’ignorer que l’humanité dans son ensemble est bien contrainte de vivre en autarcie sur notre petite planète terre. Cette contrainte amène inévitablement à devoir prendre en considération l’ensemble des populations qu’elles soient d’origine française ou non, et que vous les considériez comme faisant partie ou non de votre monde des abrutis.
Qui vous dit que ces derniers ne vous classent pas, eux aussi, dans leur monde des abrutis ?
On en revient toujours au problème de la frontière, ou plus exactement de la membrane telle qu’elle existe en biologie
Filons la métaphore.
Si la France se dotait d’un nouvel ADN, anti capitaliste, ou de contrôle stricte du capital, des banques, de la monnaie, des échanges, des priorités de production nationales, des priorités environnementales, du statut de l’entreprise…., alors se poserait la question de nos échanges avec le reste du monde et donc du rôle de nos frontières semi-perméables
Pour qu’une cellule (un pays) soit viable, il faut des échanges d’énergie et de matières avec son environnement
La remarque de Jducac sur la terre entière comme système fermé nous rappelle que nous sommes de toutes manières en autarcie, et pour toujours
Si l’horizon se réduisait à un pays comme la France, l’autarcie nous couterait cher en qualité de vie
Sans aller jusque là, une rupture avec les règles internationales du capitalisme (OMC, Europe…) nous contraindrait à n’échanger que dans la limite de nos capacités productives et/ou compétitives et/ou attractives pour le reste du monde. En clair, nous ne pourrions acheter qu’autant que ce que les autres sont disposés à nous acheter. A supposer qu’il n’y ait pas embargo.
Dans ce cas, on oublie les 35 H, les 6 semaines de congés, et un retour à la charrue et à la traction animale ne serait sans doute pas un choix mais une nécessité.
@jducac
Nous n’avons aucun pouvoir sur les autres.
A supposer que la France décide de mettre en place un système économique autre que le capitalisme des rentiers, les autres seraient libres d’échanger ou pas avec nous!
Nous sommes tous libres, non?
Peu importe qu’ils nous prennent pour des abrutis…
@ MerlinII
Bien sur qu’il nous faudra importer ce que nous ne saurions produire par nous même, et donc exporter en conséquence.
On ne peut, sans aller plus avant dans l’analyse, déduire quoi que ce soit sur la qualité de vie, et le temps de travail.
Ceux qui souhaitent conserver le modèle économique actuel (qui monopolisent les médias) ont intérêt à dire que nous y perdrions et qu’il faudrait dire adieu aux 35h… on les comprends, mais cela reste à démontrer. D’autant que avec les robots, c’est plutôt la disparition du travail contraint qui est à espérer. (et qui pose des problèmes insolubles dans le système actuel, ou pas de travail = pas de revenu, sauf pour les rentiers)
Il faut un bilan global, ce que je suis incapable de faire, j’essaye juste d’ouvrir une discussion sur une voie que d’emblée on décrète comme étant non viable, sans aucun argument sérieux, mais seulement des présupposés qui arrangent bien certains.
Je rappelle que avant les mesures de dérégulation commencées au début des années 70, à l’exception de certaines MP, on produisait tout!
Dans un premier temps il faut tordre le cou aux idées reçues:
– « La valeur de notre monnaie serait faible »
Dans un premier temps c’est probable, mais les échanges se font sur la valeur des produits, et non sur la valeur des monnaies. On échange ce que l’on produit contre ce qui est produit à l’extérieur, peut importe la monnaie.
– « ce qui est fabriqué en France par des ouvriers bien payés coutera plus cher que d’importer de Chine ce qui est fabriqué par des ouvriers mal payés »
Ben oui, c’est certain! Encore faut il voir qui y perdra et qui y gagnera.
C’est là un point extrêmement important sur lequel je reviendrai. (pas le temps tout de suite)
Mais on peu déjà affirmer que les rentiers, et les français les plus privilégiés vont y perdre, mais que les autres, la majorité vont y gagner!
– « on devra travailler plus et plus longtemps »
Justement des millions de chômeurs aimeraient travailler plus. Ce qui n’implique pas supprimer les 35h.
– « notre niveau de vie va reculer »
Cela dépend pour qui. Pour les rentiers, oui c’est certain. Pour le bas et milieu de l’échelle certainement pas.
– « c’est pas sympa pour les pauvres des pays pauvres qui travaillent pour nous »
Ben oui, mais rien n’empêche leurs dirigeants de les faire travailler… pour eux, si ce n’est que les profiteurs n’y trouvent pas leur compte. C’est encore un autre problème…
L’essentiel est que nous redevenions libres d’utiliser/partager nos productions comme nous l’entendons, libres de notre politique sociale, écologique, et extérieure sans être contraint par les dogmes de l’économie libérale, dont la nocivité n’est plus à démontrer.
Par ailleurs d’autres pays pourraient nous rejoindre, pour former une communauté économique indépendante de l’idéologie libérale…
@ MerlinII19 avril 2015 à 11:12
D’ou tenez vous ça ?
10 millions de français aimeraient travailler plus, ça tombe plutôt bien, pourquoi faudrait il en plus augmenter le temps de travail des autres?
Pourquoi la traction animale? Nous savons produire toutes sortes de machines, y compris les plus évoluées. Ou est le problème?
Ou alors vous semblez dire que l’on ne pourrait plus importer de pétrole. Mais bien au contraire, si nous cessons d’importer ce que nous pouvons produire par nous même, nous aurons plus de moyens pour importer ce qui nous manque vraiment.
Actuellement nous importons inconsidérément, au prix d’une balance commerciale et d’un endettement désastreux, permis par l’euro. Comment résoudre cela, si ce n’est en produisant en interne plutôt que d’importer? (ce que les règles de libre échange nous interdisent actuellement!)
Je ne comprends pas votre argument, pourriez vous développer?
Et les énergies renouvelables ont un énorme potentiel.
——————————
Vous comparez un pays à une cellule… On peut aussi le comparer à un foyer qui aurait intérêt à faire lui même son ménage, plutôt que de faire appel à des services extérieurs, surtout si des membres du foyer ont du temps disponible, et de plus sont endettés…
@ Dominique Gagnot 19 avril 2015 à 15:00
Ne trouvez-vous pas surprenant que les autres aient un immense pouvoir sur nous Français?
En nous mettant au chômage et en nous poussant à l’endettement, ils nous éliminent à petit feu sans que nous ne réagissions. Il ne s’agit pas d’agir sur les autres mais d’agir et de réagir sur nous-mêmes, au profit de nos descendants.
En nous voyant passifs et sans réaction face à notre effondrement, les autres vont finir par nous prendre pour des abrutis. D’autant qu’il y a maintenant près d’un demi siècle qu’un de nos anciens premiers ministres nous avait clairement mis en garde.
https://www.youtube.com/watch?v=EX_IYQoS6U0
@jducac
Bravo, nous sommes d’accord!
C’est pour ça que je propose de reprendre en main la politique économique du pays, en régulant les échanges, de sorte a reconquérir savoirs faire, autonomie, et désendettement.
Je propose en effet de réagir, et me félicite de votre approbation.
—————-
Et merci pour ce mémorable discours de Pompidou en 1967, qui annonçait la libéralisation de notre économie!
Un grand coup de chapeau a ce visionnaire qui, par cette mise en concurrence négligeant les règles sociales et fiscales de la concurrence, a fait passer notre économie des premiers rangs en 1967 – dans tous les domaines – au bas du classement des pays développés, aujourd’hui.
Aurait il fallut, et faudrait il encore, que, dans le même temps, nous retournions au moyen-age social et fiscal, comme la concurrence extérieure, ou que nous rétablissions un protectionnisme intelligent, comme il l’était avant 1967?
A moins que, comme Pompidou, votre souhait ne soit de faire transpirer entrepreneurs et employés, pour le plus grand profit des rentiers. Mais dites le clairement.
@ tous
Bonne discussion, mais je voudrais bien corrigé certains propos.
Le retour à la charrue c’est non, surtout qu’elle est une des principales causes du réchauffement climatique….
La technique peut beaucoup et on peut construire les machines que l’on veut, il n’y a qu’une limite, LA THERMODYNAMIQUE et son fameux EROEI (énergie return on énergie invested) qui doit être plus grand que 1
D’autre part, le système planétaire n’est pas fermé, il est ouvert sur l’univers avec comme source chaude le soleil à 6000° et comme source froide la nuit à 3°.
Les sociétés humaines sont les structures dissipatives les plus efficaces 10 000 fois plus que le soleil par unité de masse.
Consommer de l’énergie par plaisir est une absurdité, j’en ai encore vu une aujourd’hui.
Le Télé Vie se déroulait aujourd’hui dans ma ville au profit de la recherche contre le cancer, j’ai dû me farcir un défilé de plus de 2000 motos sur la route derrière mon jardin, cherchez l’erreur!
Sur un autre registre 50% de la nourriture est gaspillée, donc 50% des travailleurs qu’ils soient patrons, indépendants ou ouvriers ne produisent rien d’utile et en plus c’est subventionné.
Ils courent de plus en plus vite pour ne pas avancer.
Considérer la planète comme un système fermé autour des énergies fossiles est un suicide
@Michel Lambotte 19 avril 2015 à 22:24
Je crois que tout le monde est d’accord avec ce que vous dites. Le problème est que ceux qui ont le Pouvoir actuellement s’en moquent, car non compatible avec la maximisation de leurs profits à court terme. et que votre bonne volonté n’y changera rien.
Mais je crains que vous ne compreniez pas l’importance essentielle de ce point.
@ Michel Lambotte
« Le retour à la charrue c’est non, surtout qu’elle est une des principales causes du réchauffement climatique… »
« D’autre part, le système planétaire n’est pas fermé, il est ouvert sur l’univers avec comme source chaude le soleil à 6000° et comme source froide la nuit à 3°. »
Je n’y connais rien (et ne suis pas vraiment intéressé) mais, à vous lire, il me semble qu’il n’y a pas photo en ce qui concerne la principale cause de l’évolution du climat!
Comme PJ vous prenez ce que dit François Roddier pour argent comptant.
René Thom est plus prudent: « … l’irritant hiatus entre énergie et signification qui, thermodynamiquement, sépare la matière inerte du monde vivant » et « La thermodynamique ignore les formes, qu’elle ne peut que détruire ».
Moi je préfère ça : http://www.lesoir.be/851659/article/actualite/monde/2015-04-15/une-jeune-femme-se-rue-sur-mario-draghi-arretez-dictature-bce-video
La honte, c’est bien mais je pense quand même qu’on se trompe de cible. Ce n’est pas la personnalité de ces personnages haut placés qu’il faut viser, mais ce qu’ils représentent et le soutien qu’ils ont auprès de la population, tacite ou non.
Les identifier, saper leur respectabilité, démontrer qu’ils se trompent, qu’ils nous trompent, qu’ils mentent et sont au service d’autres catégories de personnes que M et Mme Tout le monde est plus destructeur que d’essayer de les culpabiliser. Cela mène à des actions comme celles de l’article ci-dessus. Ceux qui croient que c’est juste un fait divers se trompent.
Moi je retiens le sourire de la jeune fille à la fin quand elle est emmenée, faisant le v de la victoire. Lisez aussi les commentaires de l’article, il y a de moins en moins de monde pour les soutenir.
Appel aux jeunes, à leur imagination, à leur engagement : soyez originaux, non- violents, et frappez très fort, là où ça fait le plus mal (vous avez vu la tête à Draghi quand on le bouscule un peu ? Une momie les bras levés : « au secours, frappez pas »).
Pas de compromis sur les valeurs du monde dans lequel vous allez vivre. Les vieux cons et les pourris, dehors !
Et puis, il n’y a pas que les personnes, il y a des symboles partout, qui ne demandent qu’à être détournés, ridiculisés.
Il y a du boulot, et en plus si vous le faites bien, ça va être marrant !
Moi j’aime bien Dragui. Pour moi c’est le Buster Keaton des banquiers centraux, même physiquement y’a kekchose. Et je préfère Keaton à Chaplin.
Je préfère les marx brothers parce que je suis lamarxien.
Ah oui, y’a kekchose, avec le chapeau ça peut l’faire…
Buster Keaton, 1954.
Lisez le message de Josephine Witt, la lanceuse de confetti sur Draghi :
http://yetiblog.org/index.php?post/1403
Merci à l’admirable et courageuse Josephine !
« Merci à l’admirable et courageuse Josephine ! »
+1
Les images montrent qu’elle a un beau string. Je ne sais pas si elle a un beau harnais*.
* C’est ma minute libertine (du latin libertinus, « esclave qui vient d’être libéré » … pour une minute).
osez, osez Joséphine dit la chanson.
Personne a remarqué si le siège de Super Mario avait subi des fuites inconvenantes ? histoire de lui foutre les boules, la honte quoi.
Mille Joséphine, on peut rêver.
Ont ils parlé de l’exploit de Joséphine aux grands messes de 20h destinées au bas peuple?
(je parie que non…)
Mario a eu chaud
Berlusconi lui, s’est fait balafrer
Il a du quitter la piste quelques minutes : pour changer de pneumatiques?…. 😉
Un bon point pour la nouvelle stratégie de P Jorion, l’expression faciale laisse penser que ces gens la peuvent encore ressentir quelque chose.
Dans le texte de Witt :
On va en tout cas renforcer les contrôles de cartes de presse pour les confs de Dragui.
À moins d’avoir un impact médiatique important, et de devenir un outil dans leurs luttes, la honte n’influera pas plus sur les décisions de nos dirigeants que la logique du long terme.
Ils vivent selon leur précepte fondamental qui est la compétition, la « concurrence libre et non faussée », la loi du plus fort.
« Ils vivent selon leur précepte fondamental qui est la compétition, la « concurrence libre et non faussée », la loi du plus fort. »
Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne la loi du plus fort. En ce qui concerne « la concurrence libre et non faussée » qui truffe les traités européens, PJ va répétant que c’est du gros pipeau, qu’il n’y a pas de concurrence libre et non faussée, pas de « loi de l’offre et de la demande », seulement la loi du plus fort. Ainsi je pense que PJ ne vise pas à faire honte à nos élites (dont l’unique credo est le rapport de forces) mais à nous faire honte de nos élites: un travail démagogique* en quelque sorte.
« Il faut savoir que la justice est une lutte, que tout s’engendre par la lutte et la nécessité » disait Héraclite. « Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité » disait Démocrite(?), repris par notre « Nobel » Jérôme Monod.
Lutte ou hasard, vouloir ou fatalisme? Monod n’a peut-être pas eu son adoubement Nobel par hasard…
* qui s’adresse à des adultes et non à des enfants.
Je me lance!
J’AI HONTE.
J’ai honte d’avoir voté oui à Maastricht en me disant que ce ne pouvait être que bien puisque la droite (Chirac) et la gauche (Mitterrand) semblaient pour une fois d’accord. J’ai honte d’avoir fait plus confiance, par sensibilité politique, aux effets de manches, battements de cils (et arguments soufflés par son éminence¹ grise Attali?) de Mitterrand plutôt qu’au discours d’homme d’état de Philippe Séguin, parce qu’accoquiné avec Pasqua et de Villiers. J’ai honte d’avoir gobé qu’il puisse y avoir une concurrence libre et non faussée, une indépendance des organismes de contrôle, en particulier de la banque centrale. J’ai honte de ne pas avoir compris que cette indépendance signifiait la mort d’un contrôle démocratique.
J’ai honte de ne pas avoir vu que la démocratie représentative était un oxymore et que le système représentatif était organisé (49.3, votes bloqués, etc.) pour que les prétendus représentants du peuple représentent en fait les intérêts de ceux qui les ont financés².
J’ai honte, après avoir voté non au référendum de 2005, d’avoir compris seulement à la signature du traité de Lisbonne que nous n’étions pas en démocratie mais en ploutocratie, en dictature du pognon.
J’ai honte de ne pas avoir compris que la « grande finance », avec la bénédiction des « grandes démocraties », nous fait courir derrière l’argent comme le petit enfant sur son cheval qui essaye d’attraper le pompon agité par le maître du manège.
J’enrage de voir cette « élite » vautrée dans la loge impériale du colisée, et ces profiteurs du système confortablement installés dans les gradins, regarder l’humanité se débattre dans l’arène en disant: Darwin a raison, n’est-ce pas?
¹ éminence à mon avis tous les jours un peu plus en slip 🙂
² honte aussi à eux, merde alors!
« Merci à l’admirable et courageuse Josephine ! »
Toujours sur le réseau social, Josephine Witt s’est d’ailleurs indignée que le sens de son action soit passé pour certains après son physique et les sous-vêtements qu’elle portait lors de son happening : « Je saute sur le bureau de Draghi, et les gens parlent de mes sous-vêtements… » a-t-elle constaté en publiant une capture d’écran des commentaires d’internautes masculins visiblement sous le charme :
so i jump on draghi’s desk, and people discuss my undies… 😉
– Josephine Witt (@josephine_witt) »
https://www.youtube.com/watch?v=AACYzE_VPus
Hey what did you expect ?
Perso, je verrais bien une drag queen faire un gros poutou sur la joue à Mario ………….
Mmhh, c’est quoi votre date de naissance ?
au mois de février 🙂
et vous ?
Moi , je décline toute responsabilité sur la suite !
( Gudule : attention , il est un peu misanthrope)
@juanessy
Mister vinaigre , viens me demander combien j’ai de confettis dans mon sac, je lui réponds et bien j’en ai 1963 exactement et je lui demande gentiment ha et vous ?
Mister Vinaigre ne réponds pas.
Juanessy me dit vous savez Gudule, quand mister Vinaigre ne répond pas c’est peut être par ce qu’il est parti en voyage en misanthropie!
OK, je connais bien ce pays , la misanthropie , je n’y suis pas resté par ce que mes poumons ont besoin de respirer un air qui ne soit pas empesté par les odeurs de napalm et de chairs brulées.
La misanthropie , c’est comme le vietnam à la fin de la guerre, c’est bien de l’avoir vu et d’y avoir vécu et d’en sortir vivant si l’on a cette chance.
Une fois sorti de cet état on n’est pas obligé ; si l’on y survit, de balançer du napalm sur des innocents qui n’y sont pour rien pour leur prouver que cela existe .
En outre on n’est pas obligé non plus d’y rester une fois que la guerre est terminée.
Perso, trop de vinaigre ça me donne des brulûres d’estomac .
De plus je suis incorrigible; j ‘aime beaucoup les mésanges et les confettis et malgré ma jambe de bois, mon dentier et mes prothèses multiples et variées j’aime toujours autant regarder les étoiles et les papillons…pire; je ne me lasse pas d’observer et d’explorer ce continuel miracle de la vie qui se déroule devant moi………… 🙂
C’est vous dire si les effets du vitnam m’ont transformé :-)))
En outre compter les cadavres et balancer du napalm, ce n’est pas mon truc.
Sauf oliver Stone, par ce que c’est bien filmé.
Je suis belle et les maux d’estomac, comme le vietnam; c’est mauvais pour mon teint de pêche.
Je respecte profondemment le choix de mister Vinaigre de rester en Misanthropie.
Napalm, gousses d’ail, tête dans le sable; chacun prend son pied comme il veut.
Et puis comme dirait Voltaire j’ai décidé d’être heureuse par ce que c’est bon pour la santé.
Amicalement votre.
Quatre mois de plus (ma question était joke et n’appelait évidement pas de réponse directe, idiote).
Quoiqu’elle en dise son aspect physique n’est certainement pas insignifiant quand au fait qu’elle ait pu accéder au premier rang…
@Dup c’est certain on aurait du y envoyer bruce willis…danser sur le bureau de mario……………
Je trouve que la puissance symbolique de cette image est grande. Une jeune femme pleine de vie saute depuis une position dominante, sur (le bureau d’) un homme âgé au regard froid: la vie et l’avenir contre la mort et le passé.
Je pensais que ce scénario avait été préparé, un(e) comparse prenant les photos, look compris pour renforcer la symbolique, ce que les dires de Joséphine Witt infirment.
J’aime bien le texte qui accompagne et justifie son acte. Mais je pense que la symbolique que dégage une telle image vaut mieux que mille mots.
« so i jump on draghi’s desk, and people discuss my undies… » Effet Libet*.
* je flagorne…
Là clairement , il y a quand même un changement de ligne,je ne fais pas parti du comité central,mais je réclame au nom de la démocratie une assemblée générale avec vote d’une motion pour à contre.Sinon ,je m’invite au Vicomte armé d’un paquet de confetti et çà va faire mal…
Là clairement , il y a quand même un changement de ligne,je ne fais pas parti du comité central,mais je réclame au nom de la démocratie une assemblée générale avec vote d’une motion pour à contre.Sinon ,je m’invite au Vicomte armé d’un paquet de confetti et çà va faire mal…
Vous ZAUSSI vous allez adopter le string ??????
BIGRE de bigre, c’est l’effet confetti ?
Désolé en avril ,je ne me couvre pas d’un fil.
au point de vue argumentaire ; nous vous en serons reconnaissant, le oilpisme (tous à poil ) ça fait toujours vendre et ça fait bien plaisir à tout le monde; reste à savoir si le niveau du débat s’en trouve vraiment enrichi ???
what else …..?.
La seule façon de se persuader que l’on détient le pouvoir est de l’exercer de façon inepte et contraire à la volonté de la majorité (si ça passe, la on est sur que l’on règne vraiment). J’espérais qu’à la lecture de ce blog me viendrais l’esprit boy-scoot et je constate que mon pari pascalien est bel et bien perdu. La technique « nez dans le caca » comme pour les petits chiens donnera peut être de meilleurs résultats (Pavlov a encore de la ressource!!) mais pour cela encore faudra t il que ses gens soient exposés à la lecture directe de votre livre car la seule confrontation à des individus l’ayant lu ne sera pas suffisante comme vous l’avez très bien mis en évidence ici. Enfin, je crains que ces animaux la ne soient déjà trop âgés pour devenir propres…
63, mil huit cent soixante trois , la barbe en moins !
En admettant que celles et ceux à qui l’on veut faire honte , soient encore accessibles au sentiment de l’honneur ( qui était la condition existentielle de la vraie et défunte aristocratie ) , la première chose à faire est de les montrer , non pas comme entité ou personne morale, mais comme personne .
Il faut les rendre humainement visibles , afin de sortir du » pas vu , pas pris » .
Et avoir des faits .
Ma version n’est donc pas celle de Zébu qui veut réécrire le code de l’honneur .
Sans « compter » que détourner des paroles de Bref à ce point, et aussi mal, c’est pas joli joli…
Si l’on réécoute l’original , et que l’on accepte la trame de la métaphore , il faudrait d’ailleurs conclure que » ces gens là » , c’est la bourgeoisie , à laquelle Brel a vainement tenté de faire honte de son côté .
Cela fait donc un sacré morceau à arroser de confettis .( et pas mal de procès dans ma version ) .
Mais c’est peut être bien pour ça que le chantier n’est pas facile .
PS : je n’ai pas réussi à imaginer que Frida pouvait être Christine Lagarde .
Le seul Brel :
https://www.youtube.com/watch?v=2FCqjm2Jwhk
La toute petite, toute petite bourgeoise plus exactement Juan.Brel avalait sa soupe sans bruit.
La bourgeois(i)e , c’est comme la Renault Clio , même petite , elle a tout d’une grande .
Et la soupe , c’est toujours la soupe, même avec de vilaines ou bonnes manières .
Si je reprends mes vieilles peaux de sécurité routière , je note que jamais les stats de morts et blessés n’ont vraiment baissé en suite de campagnes dites de « sensibilisation » qui jouaient sur l’appel à la vertu ,ou à la contrition honteuse , ou à la frayeur .( même si toutes ont eu un petit apport ).
Tous les services étaient finalement d’accord pour relever que les seules inflexions significatives correspondaient avec des montées en puissances des sanctions et des nombres de contrôles .Le « jump » le plus net a correspondu avec la mise en place de radars automatiques qui signifiaient :
« vu , pris , sanctionné sans passe droits »
Pour le vu , ça peut le faire ;
Pour le pris , c’est plus parsemé car il faut les éléments de preuves;
Mais pour le « droit » outrepassé ou pas ?
Et genre un reportage avec Élise Lucet dans lequel tu ferais des entretiens avec ces puissants pour leur mettre la honte en vrai ?
Ça sera jouissif sur le moment. Et puis après ? Rien.
Bah oui, c’est là le point faible des manifs en tous genres.
Si préalablement, il n’a pas été prévu un moyen de remédier au problème dénoncé, c’est quasi inutile.
Le plus bel exemple est le printemps 68, ou concrétiser une alternative au système n’avait pas été envisagé! C’est ballot.
C’est pour cela qu’il faut dès maintenant préparer une Constitution, et penser à la suite, pour que le moment (imprévisible) venu, …
A ce propos, le programme de Podemos est un bon compromis entre l’idéal (ce que je souhaite 🙂 ), et le réalisme nécessaire pour faire une transition… (il ne remettent pas en question la propriété privée, mais ça pourrait se faire s’ils venaient au pouvoir, après en avoir débattu dans les gros médias)
C’est pas sur, Julien, ceux qui tirent les ficelles adorent l’anonymat; même à Davos ils avancent masqués. Les désigner ( avec les doigts dans la confiture) nominativement à un « comité de salut public médiatique » me semble une bonne idée .
Bernard, s’ils sont anonymes et que pourtant nous, par miracle, les désignons nominativement, y a pas comme un blême dans le raisonnement ? Vaguement, hein, juste vaguement au bord du coin de l’entournure…
T’as pas compris Julien, Laget veut juste filer un coup de ✋ à Hollande pour donner un nom, un visage, un parti, à celui qui ne présentera jamais sa candidature, qui ne sera donc pas élu, et qui pourtant gouverne…
Je ne crois pas que ce soit un paradoxe Julien, aimer rester dans l’ombre est bien le fait de ceux qui n’aiment pas la lumière, Paul aurait peut étre sur ce theme des choses à nous dire, lui qui sauf erreur est allé à Davos.
Ah, alors c’est pas des confettis mais des gousses d’ail que Witt aurait dû balancer ?
Vigneron, pour vous ce sera Monsieur LAGET, pas de familiarités svp !
Ainsi les choses sont dites. C’est mieux ainsi.
Plutôt que de rêver à des mouvements politiques inexistants ou impuissants en France, autant nous mettre le nez dans la réalité.
Vous direz « mais je le dis depuis au moins 7 ans ». Mais un espoir restait que les puissants aient un cerveau. Ils n’en ont pas.
Donc le dire abruptement comme dans cette vidéo est plus direct.
Quand on est vieux on se dit « je ne serai plus là, à la limite je m’en fous finalement », mais ceux qui ont des enfants ou qui en font encore devraient s’arrêter d’en faire, tout au moins pour les pays développés où des gens peuvent avoir quelques consciences politiques du monde.
Nous les vieux nous sommes les plus motivés à nous accrocher à nos idéaux. Les jeunes générations, à part quelques exceptions, n’ont rien connu d’autre, savent-ils ce que peut être le rêve qui s’est formé en France au sortir de la guerre ? Ils en ont entendu parler par les vieux, mais cela a été toujours dans l’irréel pour eux, pas pour nous.
Nous vieux nous pouvons les soutenir, mais c’est à eux d’agir.
Il va falloir augmenter sensiblement le montant de l’appel mensuel ( qui se traine un peu pour le moment ) .
Si je reste dans ma logique , ce serait plutôt les juges qu’il faudrait soutenir .
Et deux fois plus les jeunes juges .
Jorion ayant 68 ans, moi 73, dois-je le considérer comme un « jeune que je devrais soutenir » d’après votre raisonnement ?
Cependant étant retraitée « pas riche » je pense qu’il a plus de fric que moi.
Ainsi vous ne comprenez pas le sens de la phrase « soutenir les jeunes ». Je ne vous l’expliquerai pas.
Si le soutien par le fric n’était pas votre première intention ( qu’il s’agisse de Paul Jorion ou des jeunes ) , un développement sur la nature de celui ci serait sans doute bien accueilli et éventuellement formateur pour les ci-présents jeunes ou vieux .
Au passage , le soutien à la donation du blog , n’est pas ( plus) un soutien financier à Paul Jorion , mais une façon d’assurer la pertinence et l’indépendance des billets qui y sont produits .
En prime , un écho de Rimini :
http://www.ecoplus.tv/2015/04/17/entretien-avec-leconomiste-paul-jorion-au-positive-economy-forum-2015-de-san-patrignano/
Salut !
Euh Paul, encore une excellente vidéo, et ce sourire toujours accroché à tes lèvres ne cesse ne me réjouir, mais quand tu parles de l’opinion de la majorité, je dois avouer que je ne sais pas de quoi tu parles en fait.
Si on va au tapis dans 2 ou 3 générations, comme le calcul certains « savants », ça serait bien de m’éclairer sur cette opinion majoritaire, ou de la majorité qui empêcherait qu’on s’y prenne les pieds dedans. J’hésite dans cette histoire entre, « après moi le déluge » (Noé), ou « me transformer en colonne de sel » (La femme de Loth) ou « dieu m’a donné la foi, faisons le job » (O.Winter)…
Et aussi, si tu pouvais me préciser par quel miracle de l’évolution technologique, les robots éprouveraient le besoin d’écrire des livres. Mais c’est une question secondaire qu’on peut éluder.
Faudra -t-il un sondage d’opinion pour mettre Clo Clo en route dans les pas des messagers , de Loth , de sa femme et de ses filles cadettes ?
Quand le climat n’était pas déréglé , dans mon massif central natal , j’avais remarqué que le changement de saison , était souvent annoncé par une averse , entamée par quelques gouttes , mais de plus en plus nombreuses , puis persistantes pendant quelques jours .
Le blog de Paul Jorion est pour moi l’une des quelques gouttes qui précèdent l’averse .Elle ne sera efficace , quelque soit sa forme , que si elle est une parmi d’autres qui apportent la même eau . Et il faudra sans doute plus que quelques jours .
Enfin , je veux espérer que le climat n’est encore pas trop déréglé pour que mes analogies s’accomplissent, sinon nous aurons bel et bien la statue de sel dans le désert , mais sans personne pour savoir ce qu’est une statue et ce qu’est le sel .
Disons que le rapport entre le fait que l’opinion de la majorité ne se retrouve qu’exceptionnellement dans les décisions des dirigeants, et la survie de l’espèce ne m’apparaît pas du tout évident. Pour le moins ! Mais vivant aux pieds du massif centrale ça explique peut-être mon manque de hauteur de vue.
Même en grimpant sur les épaules d’Ophélie Winter ?
Faut dire que lorsqu’on est là haut , on pense peut être à autre chose qu’à l’opinion majoritaire ou la gouvernance institutionnelle .
A la survie de l’espèce , davantage .
Un autre appel à petites gouttes , ce matin sur France Inter avec Michel Wieviorka :
http://www.franceinter.fr/emission-parenthese-stop-au-declinisme
Bonjour Paul Jorion,
je trouverais dommage, face à votre idée, de répondre par bien-pas bien, j’y crois-j’y crois pas… C’est une proposition d’action qui, peut-être, en fera naître d’autres et rien n’est à négliger. La question se pose plutôt du comment ?
Comment toucher ceux qui se pensent intouchables parce que régnants, donc tout-puissants (ou l’inverse mais qu’importe) ?
Comment renvoyer vers les responsables cette honte que nous éprouvons pour eux et retrouver, pour le sens humain, une dignité ?
Faut-il une action de masse par tous les moyens de communication dont on peut disposer ?
Comment s’y prendre pour créer, espérons-le, une traînée de poudre, un effet ?
Comment vous soutenir ?
Voilà mes questions.
Les betteraves se cultivent en plaine (Picardie, nord de la France, etc.), pas en montagne.
Le problème avec Cassandre,c’est que personne ne veut la croire.
On a déjà du mal à convenir de notre individuelle finitude alors soyons honnêtes,l’extinction de l’espèce nous préoccupe secondairement.
Quand bien même nous serions attentifs à nos semblables, nous rechignons à considérer ces méchantes vagues (encore trop vagues) qui risquent de nous submerger.La crise économique ,on y a déjà goûté ,elle peut s’aggraver,mais nous croyons nous en tirer en acceptant transitoirement une vertueuse frugalité à la franciscaine .La crise écologique,le réchauffement ,on se console en se disant que cela vaut mieux qu’une glaciation,que les mesures à prendre seraient tellement coercitives qu’elles mettraient la planète, à feu et à sang ,que cela reste improbable et lointain.La complexité qui nous fragilise,elle date du néolithique,adieu les chasseurs-cueilleurs,on arrête pas le progrès .Quant à l’intelligence artificielle,le Graal,on ne va quand même pas reprocher à Paul d’y avoir travaillé,le projet est bien trop tentant.Pardonnez moi cette caricature…
Piotr et Clo Clo , même (absence de ) combat ?
Cassandre avait un frère jumeau Hélénos , tout aussi doué , et qui a un peu mieux réussi ,pour finir dans le lit d’Andromaque .
Et l’avantage , avec la mythologie grecque , c’est qu’on a encore Apollon , Eros , Dionysos , Athéna , Aphrodite , Hermes , Hades , les Titans … en réserve , même si on ne veut plus de Zeus .
@ Piotr
Le réchauffement climatique c’est une moyenne, avec des phénomènes locaux variables; dans nos régions il pourrait s’agir d’un refroidissement, changement d’orientation du gulf stream.
Les nantis ont aussi une progéniture, souvent afin d’assurer la transmission du patrimoine.
On se soucie des générations futures dans la perspective du réchauffement et aussi de la raréfaction des ressources naturelles. Ils sont donc concernés aussi mais en position de s’y préparer sans se soucier du sort des classes laborieuses.
Il nous reste donc à inventer ou acheter des manifestants robots lanceurs de pavés.
Il existe au moins un cas dans l’Histoire où le sentiment de honte infligé aux élites a pu changer le cours des événements, ce sont les photos non censurés de Life pendant la guerre du Vietnam. L’effet a été plus radical que n’importe quel discours pacifiste.
En 1983, le prix Adorno a été remis à Günther Anders par Walter Wallman (maire de Frankfort puis ministre de l’environnement de la RFA. Voici un extrait de l’allocution de M. Wallman « Si notre survie est à l’ordre du jour, nous avons besoin de livres comme ceux de Günther Anders, qui renforcent et répandent la conscience que nous avons peut-être atteint la limite de notre existence. A partir d’une telle connaissance, l’individu peut trouver la force de résister contre la fin qui arrive ».
Des années plus tard, Günther Anders avoue « bein que je sois un pacifiste, je suis ajourd’hui arrvé à la conviction qu’on ne peut plus rien atteindre avec la non-violence. La renonciation à l’action n’équivaut pas à une action ». (« La violence : oui ou non », G. Anders 1987)
Nous sommes le témoin de la fin d’un monde. Soyons des passeurs de la Culture, de la Civilisation .
La honte est aussi un thème majeur dans l’oeuvre de Gunther Anders. Pour lui il s’agit de la honte prométhéenne des d’hommes, notamment devant une technique, en l’occurrence le nucléaire, qui leur échappe et met en péril leur existence.
Gunther Anders dans son livre Nous fils d’Eichmann, qui est une suite de lettres fictives au fils de Eichmann chez lequel il avait espéré déclencher une réaction, mais sans succès, perçoit l’après-nazisme non pas comme un retour à la normalité, mais la suite d’un mouvement plus général dont le nazisme avec ses atrocités avait été un moment paroxystique : la société des hommes est devenue une méga-machine sociale car les systèmes techniques qui font notre environnement, de plus en plus, s’agrègent, et s’intègrent dans un ensemble qui, dit-il finira par nous dépasser, si nous ne faisons rien pour reprendre l’initiative.
On aura reconnu là les prémices des thèmes joroniens de la complexité et de l’aliénation des hommes aux choses. Certes Anders n’a pas connu les progrès considérables de l’informatique, et maintenant de l’intelligence artificielle, mais il avait bien vu le mouvement général vers la complexité et la dépossession de nos moyens d’agir.
Il me semble que la honte au delà des puissants concerne tous les humains, du moins la quasi totalité des humains à la surface de la terre, puisque nous sommes tous intégrés à la méga-machine sociale autrement dit nous sommes tous tributaires de cette complexité (d’origine humaine). Tous les jours nous consommons de l’énergie nucléaire, sans que pour la plupart d’entre nous cela constitue un motif de honte.
Anders nous donne une autre piste intéressante, s’agissant de nous confronter au réel.
Il évoque le pouvoir de l’exagération :
« La contre-action : l’activité de ceux qui mènent les faits minimisés à la hauteur du visible, qui rendent leur format approprié aux phénomènes réprimés, qui corrigent le défiguré, est désignée [sic] d’« exagération ». L’expression est d’un usage si courant que nous ne voyons aucune raison de ne pas la reprendre. […] Si les philosophes, habitués à travailler à l’œil nu, rejettent l’exagération comme non sérieuse – et la plupart le font évidemment – ils ne valent nullement mieux, c’est-à-dire : ils ne sont pas moins obsolètes et ridicules que ne le seraient des virologues qui rejetteraient les microscopes, qui défendraient donc une « virologie à l’œil nu ». »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Günther_Anders
@ PYD
« On aura reconnu là les prémices des thèmes joroniens de la complexité et de l’aliénation des hommes aux choses. Certes Anders n’a pas connu les progrès considérables de l’informatique, et maintenant de l’intelligence artificielle, mais il avait bien vu le mouvement général vers la complexité et la dépossession de nos moyens d’agir. »
En séparant avec leur sabre le sujet et l’objet « les jeunes turcs de la pensée moderne » ont tenté de réaliser le rêve prométhéen de dominer le monde, l’informatique et l’intelligence artificielle étant pour moi les derniers en date des avatars de ce rêve dément qui tourne au cauchemar.
Pour moi il n’y a effectivement pas d’alternative, TINA, dans ce cadre de pensée. Faut-il pour cela réinventer (pour utiliser un vocable jorionien pour moi inadéquat) la vérité et la réalité, c’est-à-dire notre vision du monde, faut-il changer de paradigme?
Pour moi il ne s’agit pas de renverser la table en considérant que la vision post-galiléenne est à jeter mais de prendre conscience que cette connaissance « objective » du monde est extrêmement réductrice car elle postule l’imbécillité des choses. Faire l’hypothèse ou croire qu’une connaissance subjective est possible signifie que nous pouvons connaître le monde en engageant un dialogue avec lui parce qu’il est fait comme nous, parce qu’il n’est ni plus ni moins imbécile que nous. C’est la pierre angulaire de la pensée thomienne.
« Ils nous prennent pour des bits »: tel pourrait être le titre* d’un bouquin traitant de ce sujet.
Seuls des nains de la pensée peuvent croire en l’existence d’une connaissance objective. Honte à nos « élites ».
* ou le sous-titre des bouquins de Thom.
Suite.
En science, mais peut-être pas que, il faut un problème central à résoudre, ou, mieux, une aporie fondatrice (cad un problème central dont on sait qu’il ne sera jamais résolu), et un cadre pour délimiter l’objet d’étude. Pour une aporie donnée, ce cadre n’est autre qu’un cadre de réflexion: c’est le cadre qui nous permet de réfléchir. En mathématique l’aporie fondatrice concerne les rapports de l’algèbre et de la géométrie/topologie. Dans le droit fil du cadre de pensée quantitatif post-galiléen des physiciens s’est imposé pour les mathématiques le cadre de la théorie cantorienne des ensembles dont la colonne vertébrale est le nombre entier ordinal (fini puis transfini). Ce cadre de réflexion, s’est avéré stérile (voire contre-productif), le seul apport aux mathématiques étant un résultat de Patrick Dehornoy en théorie des tresses¹. Ce cadre, celui de Bourbaki, a été remplacé par celui de la théorie des catégories². En particulier sous la vigoureuse impulsion d’A. Grothendieck ce nouveau cadre, plus géométrique que le précédent (qui, lui, ne l’était pas du tout!), a permis de voir la discipline sous un jour nouveau et de la faire progresser de façon substantielle, en explosant le cadre logique de la pensée grecque en un cadre plus géométrique³ (théorie des topos). Cf. les lignes introductives de
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_cat%C3%A9gories
Il nous faut, j’en suis profondément convaincu, changer le cadre de réflexion « mainstream », cadre dans lequel il n’y a, j’en suis également profondément convaincu, aucun espoir d’échapper au TINA.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/25/le-theoreme-du-lampadaire-de-jean-paul-fitoussi-les-liens-qui-liberent_1853662_3234.html
Ce que les mathématiciens et les linguistes ont fait dans leurs domaines respectifs, il nous faut le faire pour recoudre la coupure galiléenne, pour réconcilier la physique aristotélicienne et celle des « modernes ». Ce que tente de faire Thom en considérant qu’il n’y a pas d’objets d’études mais des sujets avec lesquels il faut dialoguer, ou, à défaut, dans la peau desquels il faut se glisser:
« Il faut concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l’espace qu’il occupe) contre les agressions de l’environnement, c’est-à-dire, en fait, l’expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l’espace substrat: il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis ».
« La classe [le concept?, l’interro est de moi] engendre ses prédicats comme le germe engendre les organes de l’animal. Il ne fait guère de doute, à mes yeux, que c’est là l’unique manière de théoriser ce qu’est la Logique naturelle. »
1: http://www.math.unicaen.fr/~dehornoy/Talks/DymS.pdf
2: Une structure est « une entité de dépendances internes » (Hjelmslev). La structure s’oppose ainsi à l’atome (au sens linguistique), qui n’entre dans aucune relation de dépendance avec un autre atome. Pour moi l’analogie atome/structure vs théorie des ensembles/théorie des catégories saute aux yeux.
3: http://www.ehess.fr/revue-msh/pdf/N140R771.pdf
Mais la renonciation à la violence n’est pas la renonciation à l’action! Anders était fatigué !
Je pense que l’histoire nous propose et nous impose un défi radical: la révolution sans violence. Une révolution violente impose un appareil policier et militaire, recrute des sociopathes de la baston. C’est en vertu de ce réalisme que Staline, qui était alors un petit truand, a été recruté.
Une révolution sans violence, c’est un défi plus grand que l’abolition de la peine de mort.
Ça ne satisfait pas la totalité de mes pulsions, mais je crois qu’il n’y a pas d’alternative. 🙂
Tonton aurait dû dire « les missiles sont à l’Est, Günther Anders est à l’Ouest »…
D’après les analyses de Güther Anders, avec la Technique et l’Organisation Verticale de notre société, un décalage s’est créé entre nous et nos produits. Ce décalage caractérise la banalité de la violence moderne. Il n’y a plus de distinction entre « job » et « assassinat » :
1. que nous ne sommes pas à la hauteur de la perfection de nos produits ;
2. nos produits excèdent notre imagination et notre responsabilité ;
3. notre monde est celui que le média de masse nous livre. Nous ne croyons que ce que nous autorise à croire ou ce que nous devons croire. Nous sommes non seulement formatés (aveuglement devant la catastrophe) et surtout nous sommes atomisés. Ce dernier neutralise toute initiative non-conforme dans notre société.
« La violence de la légitime défense » qu’Anders désespéré a évoquée à l’âge de 85 ans est certes provocatrice, mais également un constat du fait que nous vivons à ce moment : la violence n’aboutit qu’à la violence.
Ce film est le parfait prolongement de cette dernière vidéo de Paul Jorion
https://www.youtube.com/watch?v=rUlhQJ3fYyE
Qui gouverne ? Comment préserver l’intérêt général quand, partout, l’argent semble remplacer le vote ? Larry Lessig dénonce sans relâche l’emprise des intérêts privés sur la démocratie américaine. Professeur de droit et d’éthique à Harvard, conseiller d’Obama en 2008, il connaît tous les rouages de Washington. Il a décidé de se rebeller pour sauver l’intérêt général. Un film de Flore Vasseur
Lawrence Lessig : Nous, le Peuple et la République que nous devons réclamer
https://www.ted.com/talks/lawrence_lessig_we_the_people_and_the_republic_we_must_reclaim?language=fr&hc_location=ufi
Lawrence Lessig : money & politics
https://www.youtube.com/watch?v=Hp1XD-V_bqI
Miracle , PSDJ a réussi à faire un texte court .
Dont j’ai compris que la solution « taxation du capital » supposait quand même que le capitalisme libéral ( au sens philosophique du terme « libéral ») survivait à l’agonie accélérée par la robotisation , car taxer un mort ça ne doit pas rapporter grand chose .
Le problème est que la taxation du capital est incompatible avec le capitalisme quand le capital peut se réfugier dans la pure spéculation improductive et, de plus, mondialisée.
Dommage que PSDJ n’ait pas traité ce détail. Peut être un prochain article?
@juannessy
…qui disait plus haut:
Bonjour,
Waouu!Quelle passionnante interrogation! Un vrai sujet de Bac!
S’en protéger ne signifie nullement ne pas y jouer un rôle actif, bien au contraire, car c’est seulement en y prenant part que l’on parviendra à anticiper ses éventuels excès avant qu’ils ne se produisent pour s’y adapter (ainsi que l’animal le fait instinctivement avec les alléas de la vie sauvage).
Il convient seulement, dans toute situation de choix, de conserver le minimum de recul et de liberté que l’on s’est préalablement fixé(et qu’on n’entend pas transgresser), pour être en mesure, si nécessaire, de s’en extraire ou de s’en désolidariser ponctuellement(de cette société), et devenir, suivant sa propre personnalité face au choix, lanceur d’alerte ou ermite, opposant ou complice.
Je ne sais s’il s’agit là d’une doctrine, mais il me semble que c’est de cette façon que Paul Jorion est en train de devenir un repère pour ses semblables.
Ne reste avec son exemple, qu’à répandre en chacun cette exigence et ce devoir de liberté pour que chacun puisse contribuer à un certain renouveau de la pensée politique.
Mais il est vrai que tout le monde n’est pas capable d’abandonner une fonction bien (et même mal)rémunérée pour une simple question éthique!
Et c’est bien là le fond du problème ( Celui de la primauté actuelle chez le « simple consommateur » des doctrines comptables sur toutes notions éthiques bien-sûr) .
Pour ce qui est de savoir qui va forger « la » doctrine qui emportera l’adhésion du plus grand nombre, je vous laisse le soin d’y répondre car cette question ne m’intéresse guère.
Car il importe selon moi avant tout, que chacun devienne forgeron de la sienne.
En bateau, on peut sans doute faire confiance au capitaine et en cas de malheur, à la capacité des chaloupes, mais quand rien ne va plus, savoir nager peut donner un sérieux avantage… surtout bien sûr pour aider autrui…pas pour s’enfuir lâchement, bien-sûr!
Mais ce choix ultime, sera le résultat concret de la doctrine personnelle du nageur que nul ne saurait forger à sa place!
Nouveau sujet: « Pourquoi apprend on à nager » Vous avez deux heures.
Voilà, j’espère avoir à peu près répondu à votre demande d’éclaircissement.
Fraternellement, Eric.
Je ne cherchais qu’à éclaircir la contradiction qui était dans votre texte initial entre le terme de » doctrine » que vous y employez , et le recul revendiqué vis à vis des « autres » .
Votre réponse est bien dans l’esprit de ma question , mais avance selon moi des raccourcis qui peuvent en dégrader la portée .
Par contre l’harmonie du monde tient bel et bien à l’articulation entre l’individu tel qu’il est avec ses besoins vitaux et ses rêves , et la société des hommes ( et des femmes ) , dans un environnement dont on sait maintenant qu’il n’est pas miraculeusement sans limites .
Mais je ne crois pas qu’une quelconque main invisible puisse rendre miraculeusement compatibles la multitude des « doctrines personnelles » que vous appelez de vos vœux.
Même la nage ça s’apprend par les autres , et il y quelques astuces pour la rendre moins pénible .
Et puis , même si tous les passagers savent nager , encore faut il qu’ils repèrent une ile pour s’y diriger .
Et y vivre ensemble .
Mais on peut essayer d’individualiser les passions en collectivisant la raison .( et réciproquement )
Sinon : Glou glou !!
@ Juannessy
Ont ils seulement le choix de faire autre chose que de vivre ensemble, si ce n’est celui de mourir seul? Ce qui viendra inéluctablement tel un ultime mystère livré à notre curiosité!
En somme, sur notre terre qu’y a t-il de plus passionnant que l’autre?
Et si en effet notre monde peut nous paraître aujourd’hui limité (je sens bien que c’est faux, nous somme si peu clairvoyants), prenons alors un peu de recul: ne voyons nous pas que les ressources humaines sont, elles, infinies?
Ce pourrait être la doctrine personnelle de chacun, ainsi, plus besoin de main invisible…
L’humanisme est notre seule perspective d’évolution et de progrès après des siècles de progrès techniques (ça y est, je radote comme D.Gagnot avec son abolition de la propriété!).
Nous subissons les convulsions d’un monde qui croyait vivre mieux en ne satisfaisant que des besoins matériels, nous aborderons bientôt une ère où la soif trop longtemps insatisfaite d’idéal, fera tomber la notion de patrimoine matériel au niveau folklorique, pour magnifier les arts et la créativité humaine, toutes valeurs pourtant aujourd’hui si méprisés dans les pays dits civilisés.
En attendant, il faudra nager (ou ramer), seuls ou en groupes, et ce, même sans île à l’horizon!
Hisse et ho! Courage!
A plus,Eric.
Mouais ….
Je remarque qu’à défaut d’île , vous imaginez aborder une ère .