« La crise des subprimes, c’est bien simple… »

Ouvert aux commentaires.

Je prépare en ce moment la leçon que je consacrerai lundi prochain à la crise des subprimes dans le cadre de la chaire « Stewardship of Finance » à la VUB, et je repense aux nombreuses personnes qui m’ont dit au fil des années : « Vous savez, la crise des subprimes, c’est bien simple : on prêtait de l’argent à des gens qui ne pouvaient pas rembourser ! »

La tentation était grande de répondre : « Vous savez, j’ai travaillé plusieurs années dans le secteur des subprimes et les trois livres (*) que j’ai rédigés sur le sujet représentent 950 pages consacrées à la question, et je peux vous affirmer que, non, la crise des subprimes, ce n’est malheureusement pas aussi simple que vous l’affirmez ! »

J’ai dû répondre cela à l’interlocuteur qui me faisait cette remarque une fois ou deux. Le reste du temps, je me suis contenté de rester silencieux, j’ai simplement réfléchi au fait que d’une part, une explication simple, même si elle est grossièrement simpliste, a beaucoup plus de chance de l’emporter aux yeux du public qu’une explication complexe et, d’autre part, que lire 950 pages, cela représente un temps considérable à consacrer à une question particulière, et qu’il n’est donc pas étonnant que seul un très petit nombre de personnes soit disposé à le faire.

À quoi cela sert-il alors d’expliquer de manière détaillée une question complexe si une hypothèse simpliste sans rapport avec le véritable déroulement des faits est à portée de la main et deviendra inéluctablement l’opinion communément admise ?

Je ne connais pas la réponse mais j’aimerais bien savoir ce que vous en pensez.

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* La crise du capitalisme américain (La Découverte 2007 ; Le Croquant 2009)

* L’implosion. La finance contre l’économie. Ce que révèle et annonce la « crise des subprimes » (Fayard 2008)

* La crise. Des subprimes au séisme financier planétaire (Fayard 2008)

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247 réponses à “« La crise des subprimes, c’est bien simple… »

  1. Avatar de Etienne
    Etienne

    Votre longue démonstration est le fruit de votre savoir pointu en matière économique. Les gens, nous, moi, ne savons rien de la masse de connaissance économique. et devenir humaniste est de plus en plus difficile. Tant de choses à savoir…. le bonheur n’est certainement pas là.
    Si au moins nous pouvions faire confiance. c’est la confiance qui nous manque. pourquoi devoir se farcir des briques de lectures économique si nous pouvions avoir confiance. chaque sujet est une brique,. Une belle peinture est un brique pour celui qui veut la comprendre. On ne retient d’elle que son visage, son éclat, la beauté qu’elle respire.

    Rien ne respire de cette économie si compliquée destinée à chevaucher les lois.

    La confiance , nous faisons confiance au rêve que nous tentons d’atteindre artificiellement plutôt que de faire confiance à notre cœur qui sait bien mieux que quiconque que ce rêve n’existe pas pour nous les gens simples.

    Vous savez ce que je désirerais que vous m’expliquiez? Non pas le passé (source d’information bien sur) mais j’aimerais que vous m’expliquiez comment nous les gens simples nous pouvons faire pour gagner notre pain et raisonnablement entreprendre à notre époque.

    Quel est le modèle du business sympa qui nous permettra de vivre sans se faire dévorer.
    Pourriez vous me dire à qui nous pouvons faire économiquement confiance et là, je vous promet que je lirai les sept cent cinquante pages argumentées avec plaisir.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je vous ai à peu près suivi , sauf sur le paragraphe  » La confiance , nous faisons ….gens simples « .

      Vous ne rêvez pas avec le cœur ?

      1. Avatar de Etienne
        Etienne

        Bonjour Monsieur,
        Merci pour vos questions auxquelles je vais tenter de répondre d’un seul jet.

        Lorsque je parle de rêve sans cœur, c’est le rêve de posséder, de paraître .
        Pour l’atteindre, nous avons besoin de l’artifice de l’argent, du regard des autres, ainsi que d’un point de comparaison plus pauvre que nous afin de nous placer artificiellement au dessus.

        Les gens simples, j’aurais du dire les esprit simples, ou la pensée simple, se retrouve chez tout un chacun .
        c’est le simple rêve de bonheur, de la chaleur humaine, du sourire, d’un jour à la mer (avant qu’on l’inonde) d’un repas rythmé par les éclats de rires.
        Le manque de confiance nait de questions telles que entre le prix d’achat et le prix de vente, quelle est la part du vendeur. Grande , petite?

        Au sujet de la confiance en Monsieur Jorion,, oui je lui fais confiance.
        d’abord par feeling. Je lui fais confiance aussi car il écoute. Je lui fait confiance car il réunit des esprits et les mets en action.
        Il a également refusé certaines promotions financières pour ses idées.
        Je lui fais confiance aussi car au travers des échanges d’idées tantôt positives tantôt négatives (des participants, il fait surgir une lumière.
        Il donne aussi aux autre le désir d’en faire autant.
        Le réseau social donne selon moi l’illusion d’exister caché et ce blog donne le sentiment d’exister et permet a de très nombreuses idées de naître. ces idées sont la matière première gratuite et disponible pour tous.

        Voilà,
        J’espère avoir répondu à votre question,
        je file car il fait beau .

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Le regard des autres ou le retard des ogres ?
        Trop d’soleil, rester à l’ombre.

      3. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Merci de votre écho que je renvoie à Paul Jorion .

        Il devrait y trouver matière à retrouver des forces et de l’imagination, car je ne connais pas de meilleur réussite pour une entreprise que de donner à autrui le sentiment d’exister .

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Pourquoi faîtes vous confiance à Paul Jorion ?

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Pourquoi ne lui faites vous pas confiance ?

    3. Avatar de Stéphane-Samuel Pourtalès
      Stéphane-Samuel Pourtalès

      La confiance : vous pointez du doigt ce concept fragile et inquantifiable, complexe, qui échappe à beaucoup d’apprentis-théoriciens, mais qui est pourtant le concept le mieux financé du monde (publicité, médias, politique, management, analyses…)
      Ça n’est pas pour rien que c’est le concept le mieux financé du monde.
      Faire confiance, c’est faire la paix, c’est renoncer aux défenses. C’est probablement être heureux, aussi.
      « Tant de choses à savoir…. le bonheur n’est certainement pas là. »
      Effectivement la clairvoyance a un prix. Ceux qui cherchent ont renoncé à la sécurité. Ils ne sont plus « simples ». Ne faites pas semblant de l’être.
      Il n’y a aucune démocratie dans les processus économiques. Il n’y aura donc jamais de méthode « sympa » pour gagner son pain. Il est une violence irréductible et même logique des rapports sociaux que l’on contient comme on peut, et notamment à travers ce qu’on peut appeler, selon l’angle de vue, la morale, la civilité, la civilisation.
      Trois concepts de plus en plus désertés par les gens « compliqués » qui nous refourguent à toutes les sauces le concept simpliste (c’est là qu’est l’art) de libéralisme.

  2. Avatar de DARCIS
    DARCIS

    Monsieur Jorion,
    Avec respect ,une interprétation possible de votre réflexion est qu’il y aurait comme un plaisir intellectuel à pouvoir saisir (mais pas à la portée de tout le monde ?) toute la sophistication de cette gigantesque arnaque;en somme pour moi ,un vulgaire schéma de Ponzi.Vous avez eu le mérite de le prévoir mais la machination était si puissante qu’il était impossible de la contenir.Une autre interprétation est de s’interroger pourquoi nous en avons été les victimes finales;nous,le peuple,les petites gens,les gens d’en bas ,les partageux,les sans-dents,les rustres ,la racaille,les esclaves ?…Oui, s’interroger comment combattre ce ressort fondamental de l’action des grands possédants et leurs serviteurs s’appuyant sur cette constatation/recommandation de Voltaire ,une société bien organisée consiste à ce que le grand nombre nourrit le petit nombre et est gouverné par lui.Et pourtant ,ce petit nombre ne prétend-il pas maintenant qu’il mérite d’être mille fois récompensé car c’est lui qui crée la richesse ?Pourquoi ,comme disait Robespierre,quand le peuple arrive à un tel point d’indigence, il n’est plus assez lucide pour en connaître les causes et les droits qu’il possède.Oui ,pour moi ,l’exemple emblématique de la révolution française et de ses développements en différents modèles de république doit toujours être gardé en mémoire …
    Mais tout de même ,tant de progrès accomplis,la réponse pour moi ,nous l’avons ;nous avons une démocratie,c’est pourquoi ,il faut lutter contre sa perversion,lutter aussi contre notre « idiotie » au sens de l’antiquité grecque qui par égoïsme ,nous fait se désintéresser de la chose publique; lutter comme l’Italie de l’après-fascisme pour une indépendance indéfectible de la Justice ,lutter pour une presse libre,indépendante ,suffisamment crédible pour informer la communauté ,qui sera alors susceptible d’être mobilisée pour de justes causes.Lutter pour l’Etat au service de tous et non pas aller sur le chemin du fascisme.

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      lutter pour une presse libre,indépendante …

      Sauf que plus personne n’achète le journal.
      Moi le premier

      Ce qui pose une autre question; pourquoi l’information est-elle devenue une marchandise ?

      Pourquoi Radio France est-elle soumise à la loi des comptables ?

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        L’information aurait-elle été quelquefois gratuite ?

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        L’information devient une marchandise quand la démocratie s’en désintéresse . Elle a bien sur un coup , comme la démocratie .

        Pourquoi le citoyen se fout il de la démocratie et de l’information ?

        C’est la même question que celle posée par le billet .

      3. Avatar de daniel
        daniel

        Le coût ? Un grand coup sur le cou. Pas trop cher payé pour un Etat défaillant.

      4. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Pourquoi Radio France est-elle soumise à la loi des comptables ?

        La mission de Radio France n’est plus d’informer et d’éclairer l’auditeur, surtout plus ça!

        Tout doit servir l’intérêt des dominants. Que ce soit les règles de la Finance, l’infodivertissement des masses, et le reste. Une fois que l’on a admis ça, tout devient lumineux.

      5. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Daniel :

        Pardon pour ce couac !

        A propos , l’information a un coût ou un prix ?

  3. Avatar de zebu
    zebu

    Ce n’est pas tant la réalité et la vérité, les faits et la raison. Ce n’est pas tant la simplicité ou la complexité. Certaines choses complexes peuvent être appréhendées ‘facilement’, pour peu que l’on facilite cette appréhension.
    Mais encore faut-il que l’on veuille ou que l’on puisse …
    Concernant les subprimes, à l’envers des faits exposés et de l’exposé didactique réalisé, à 3 reprises, si l’on choisit l’explication ‘simple’, c’est parce qu’elle correspond à la représentation culturelle dominante, qui veut qui si on prête à un pauvre, on ne doit pas s’attendre à autre chose que des problèmes (de risques de défaut : les risques de contre-parties sont proportionnels aux statuts sociaux relatifs dans cette représentation).
    A quoi cela sert-il ? A informer la minorité (ainsi que ceux qui souhaitent se saisir du sujet) qui possède le pouvoir sur les rouages effectifs, les effets et la complexité en jeu, afin que cette minorité modifie les règles du dit jeu .
    Si on veut modifier l’opinion communément admise, on écrit un essai d’une trentaine de pages pour quelques euros qui sera éventuellement publié à plusieurs millions d’exemplaires en plusieurs langues et qui aura un impact non négligeable.
    Mais c’est autre chose.
    Quelque part, le choix de la ‘simplicité’ est fait parce qu’il évite de se confronter à la béance de l’affirmation que ce système, ‘votre’ système est une escroquerie : on préfère alors croire aux statuts sociaux et à leurs risques ‘inhérents’, surtout quand cela conforte son propre statut social.

    1. Avatar de G L
      G L

      si on prête à un pauvre, on ne doit pas s’attendre à autre chose que des problèmes

      Henry Ford était très fermement opposé à la vente à crédit des automobiles. Il y a résisté pendant des années et son entreprise a bien faillit disparaître pour cette raison (consulter à ce sujet Histoire des américains par Daniel Boorstin – Bouquins – Robert Laffont)

      L’histoire de l’automobile aux États-Unis semble démontrer que Ford avait tort puisque c’est bien en prêtant à (presque) n’importe qui l’argent pour l’achat d’une voiture que les Etats-Unis sont devenus le modèle économique et financier que toute la planète s’efforce de suivre depuis, l’URSS s’étant révélée incapable de vaincre les Etats-Unis dans la compétition dans laquelle Khrouchtchev a cru devoir l’engager.

      Pour convaincre à propos des prêts subprimes je suis persuadé qu’il est indispensable d’expliquer pourquoi les prêts à la consommation ont si bien « réussi » au cours du XXème siècle. Ignorant presque tout de l’économie et absolument tout de la finance avant de suivre le blog de P.J. je peux témoigner que comprendre pourquoi « ça marchait si bien avant » est aussi indispensable que de comprendre pourquoi « ça ne pourra plus continuer comme ça longtemps ».

      Pour ce qui est du bouquin de Boorstin il est extraordinaire en ce sens qu’il raconte comment une poignée d’européens débarqués sur la côte est se sont enrichis à une vitesse extraordinaire en dévastant un continent grâce à une forme de capitalisme extrêmement bien adaptée à la croissance la plus rapide qu’on ait jamais vue sur terre. C’est en revendant à des spéculateurs le tiers de son territoire (connu chez nous sous nom de « Louisiane » alors qu’il s’étendait largement jusqu’au Canada actuel, mais shut!) que l’Etat fédéral a financé l’opération. D’autres européens, dont la France en Afrique et ailleurs, se sont efforcés de leur faire concurence et y sont en partie parvenus, mais comme nous avons parfois du mal à ne pas regretter quelque peu cette soit-disant glorieuse époque, les erreurs de nos cousins d’Amérique sont bien plus faciles à saisir!

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je suis d’accord avec l’idée que le discours doit être adapté au(x) public(s) pour être entendu et compris . D’ailleurs Paul Jorion vient d’en faire l’expérience à Rimini .

      Et alors d’autres questions surgissent :

      – quels publics choisir et pourquoi ? Est ce que je connais vraiment les publics ?
      – quels contenus et quelles formes à mon (mes) discours ?
      – Qu’est ce que j’en attends vraiment et pourquoi je fais tout ça ?
      – Avec quels autres discours je me heurte ou je m’allie ?A quoi je participe ?
      – Quand ? Meilleures opportunités pour être efficient ?

      On peut s’inspirer du Hay management en matière de poste de travail :

      rôle attendu tel que défini
      rôle tel qu’il est perçu
      rôle tel qu’il est accepté
      rôle tel qu’il est tenu

      L’écart entre la première et la quatrième ligne mesure l’efficacité , la sagesse , l’intelligence du  » sachant » , via la clarté et simplicité du propos initial , la qualité de la communication , la compréhension des motivations .

      Se souvenir aussi que si l’on y prend garde , « de rose, on peut devenir gratte-cul »

      1. Avatar de arciatus
        arciatus

        Surtout, que Paul Jorion ne suive pas cette stratégie-là, de pure « communiquant », faites pour vendre une fausse culture marchandise. Mais de la part de Juanessy, je pense bien que c’est de la provocation…

      2. Avatar de Hervey

        Mais, de plus en plus dissipé Juan.

      3. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Ben alors , pourquoi Jean Peuplu ne franchit pas le Rubicon ?

      4. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        ‘ ..si l’on n’y prend garde … »

        Le seul commentaire sincère et habité que j’ai lu dans cette file , est celui d’Etienne , et je m’inquiète de son absence de réponse à mon interrogation sandwich .

  4. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    Ce que je fais, moi, c’est:
    1/ exposer une alternative et comment la mettre en oeuvre. Les gens veulent des solutions. Ils s’interessent au résultat. Pas au comment du pq vous en êtes arrivé à telle ou telle alternative au système existant.
    2/ les questions surgissent alors immanquablement. Par comparaison, les gens veulent savoir, sur tel ou tel point, en quoi le nouveau système proposé présente POUR EUX un avantage par rapport à l’ancien, ou pourquoi on n’y a pas pensé plus tôt, ou pourquoi ca n’a pas déjà été mis en place. C’est seulement à ce moment là qu’on peut égréner les 950 pages d’explication.

    Il faut commencer par les solutions et les moyens et la volonté de les mettre en oeuvre , sinon les gens ne s’intéressent pas ou finissent par penser qu’ils ont perdu leur temps. Expliquer un pb et son origine avant d’expliquer comment le résoudre c’est paradoxalement mettre la charrue avant les boeufs…

  5. Avatar de Sigefroid
    Sigefroid

    La question que vous soulevez est en soi étonnante. La plupart des « gens » qui n’ont pas vécu au cœur de la crise des « subprimes » ne peuvent rien en savoir sauf ce qu’ils ont glané de-ci de-là dans les médias et, pour peu qu’on y réfléchisse un peu, si c’est médias s’adressent au grand public ils fourniront pas la force des choses des informations pour le grand public, donc les plus simplistes possibles! Dès cet instant, le quidam, « puisque la tv l’a dit », prendra pour argent comptant les explications. Il n’en reste pas moins vrai qu’est déjà savant celui qui vous évoque les « subprimes », car combien s’y sont intéressé, combien raillez-vous d’intéressés autour de vous sur la masse des citoyens? Dès lors, celui qui vous écoute et vous interpelle est déjà un surdoué! Quant à connaître tous les détails de la « crise », qui n’en est plus une depuis bien longtemps en fait, qui les connaît si ce ne sont ceux que cela intéresse vraiment et qui se donnent du temps et des moyens de déchiffrer les milliers d’informations, la plupart de temps contradictoires, qui déferlent jour et nuit dans les médias? Mais poursuivons: qui s’y connaît en dehors des « spécialistes » en génétique? En informatique ( la vraie pas le bricolage de clavier)? En neurosciences? En anthropologie? En mathématiques? En géographie, hormis les catalogues de vacances? En astrophysique? Etc. etc. Le dernier esprit universel s’est éteint depuis longtemps et décoder tous les savoirs est devenu le 13e travail d’Hercule! Que vous ayez la plume facile et publiez couramment est un privilège et que vous fassiez l’effort de communiquer sur un domaine parmi tant d’autres, est tout à votre honneur et beaucoup d’internautes vous apprécient pour cela aussi! Mais si vous souhaitez vraiment toucher un public plus large, pas stupide mais pas spécialiste non plus , et dont la plus grande qualité est d’au moins s’intéresser au monde, il faut « vulgariser » au mieux la complexité, à l’instar de ce que font certains scientifiques dont l’audience est d’autant plus étendue que leurs communications sont accessibles au plus grand nombre. Et on a beau dire, les concepts scientifiques sont autrement plus complexes à appréhender que, ne fût-ce que par le vocabulaire, que beaucoup de verbiages en sciences humaines dans lesquelles on aime complexifier pour donner l’illusion scientifique! Si vous avez rédigé 3 ouvrages sur la complexité des subprimes et que ces ouvrages ont été bien accueillis pas la critique de vos pairs, il ne tient qu’à vous de livrer pour un public plus étendu, intéressé sans doute mais pas forcément apte à digérer des pensum trop complexes, un volume plus mince chez un éditeur de poche ( PUF? La découverte?) et je suis certain que beaucoup de vous auditeurs, toujours nombreux dans vos conférences, se feront un plaisir de faire le choix d’être moins simpliste. Il y a peu encore, quand la collection était bien plus riche qu’aujourd’hui, un « Que Sais-je? » contribuait à de bons apprentissages, même pour des non experts, tant les auteurs veillaient à rendre le plus simple possible des savoirs souvent complexes! Vous faites sans aucun doute un excellent travail de diffusion de vos idées et visiblement, ce qui n’est pas donné à tous vos pairs, un public vous soutient et vous lit. Bourdieu alternait des petits essais sur des thèmes d’actualités avec des pensums. Colman y a bien réussi avec ses deux opuscules sur la monnaie et le capitalisme. Les « subprimes » s’inscrivent dans un environnement économique spécifique et ils resteront sans doute dans la mémoire d’une « crise » historique. Pourquoi ne pas faire une synthèse d’une centaine de pages de vos 950? Vous pourrez y envoyer vos trop simplistes et vous trouverez sans conteste un nouveau lectorat, intéressé par la problématique mais peu enclin à s’attaquer d’emblée à 3 épais volumes. Il y a aussi un art dans la synthèse et beaucoup d’intellectuels qui ont produit des ouvrages encyclopédiques, pour être lus par le plus grand nombre, s’y sont essayés!

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Sigefroid décompressé pour donner envie de lire !

      La question que vous soulevez est en soi étonnante.

      La plupart des « gens » qui n’ont pas vécu au cœur de la crise des « subprimes » ne peuvent rien en savoir sauf ce qu’ils ont glané de-ci de-là dans les médias et, pour peu qu’on y réfléchisse un peu, si c’est médias s’adressent au grand public ils fourniront pas la force des choses des informations pour le grand public, donc les plus simplistes possibles! Dès cet instant, le quidam, « puisque la tv l’a dit », prendra pour argent comptant les explications.

      Il n’en reste pas moins vrai qu’est déjà savant celui qui vous évoque les « subprimes », car combien s’y sont intéressé, combien raillez-vous d’intéressés autour de vous sur la masse des citoyens? Dès lors, celui qui vous écoute et vous interpelle est déjà un surdoué!

      Quant à connaître tous les détails de la « crise », qui n’en est plus une depuis bien longtemps en fait, qui les connaît si ce ne sont ceux que cela intéresse vraiment et qui se donnent du temps et des moyens de déchiffrer les milliers d’informations, la plupart de temps contradictoires, qui déferlent jour et nuit dans les médias?

      Mais poursuivons: qui s’y connaît en dehors des « spécialistes » en génétique? En informatique ( la vraie pas le bricolage de clavier)? En neurosciences? En anthropologie? En mathématiques? En géographie, hormis les catalogues de vacances? En astrophysique? Etc. etc. Le dernier esprit universel s’est éteint depuis longtemps et décoder tous les savoirs est devenu le 13e travail d’Hercule!

      Que vous ayez la plume facile et publiez couramment est un privilège et que vous fassiez l’effort de communiquer sur un domaine parmi tant d’autres, est tout à votre honneur et beaucoup d’internautes vous apprécient pour cela aussi! Mais si vous souhaitez vraiment toucher un public plus large, pas stupide mais pas spécialiste non plus , et dont la plus grande qualité est d’au moins s’intéresser au monde, il faut « vulgariser » au mieux la complexité, à l’instar de ce que font certains scientifiques dont l’audience est d’autant plus étendue que leurs communications sont accessibles au plus grand nombre.

      Et on a beau dire, les concepts scientifiques sont autrement plus complexes à appréhender que, ne fût-ce que par le vocabulaire, que beaucoup de verbiages en sciences humaines dans lesquelles on aime complexifier pour donner l’illusion scientifique! Si vous avez rédigé 3 ouvrages sur la complexité des subprimes et que ces ouvrages ont été bien accueillis pas la critique de vos pairs, il ne tient qu’à vous de livrer pour un public plus étendu, intéressé sans doute mais pas forcément apte à digérer des pensum trop complexes, un volume plus mince chez un éditeur de poche ( PUF? La découverte?) et je suis certain que beaucoup de vous auditeurs, toujours nombreux dans vos conférences, se feront un plaisir de faire le choix d’être moins simpliste.

      Il y a peu encore, quand la collection était bien plus riche qu’aujourd’hui, un « Que Sais-je? » contribuait à de bons apprentissages, même pour des non experts, tant les auteurs veillaient à rendre le plus simple possible des savoirs souvent complexes! Vous faites sans aucun doute un excellent travail de diffusion de vos idées et visiblement, ce qui n’est pas donné à tous vos pairs, un public vous soutient et vous lit.

      Bourdieu alternait des petits essais sur des thèmes d’actualités avec des pensums. Colmant [Bruno] y a bien réussi avec ses deux opuscules sur la monnaie et le capitalisme. Les «subprimes » s’inscrivent dans un environnement économique spécifique et ils resteront sans doute dans la mémoire d’une « crise » historique.

      Pourquoi ne pas faire une synthèse d’une centaine de pages de vos 950? Vous pourrez y envoyer vos trop simplistes et vous trouverez sans conteste un nouveau lectorat, intéressé par la problématique mais peu enclin à s’attaquer d’emblée à 3 épais volumes.

      Il y a aussi un art dans la synthèse et beaucoup d’intellectuels qui ont produit des ouvrages encyclopédiques, pour être lus par le plus grand nombre, s’y sont essayés!

      1. Avatar de Sigefroid
        Sigefroid

        Merci pour votre travail « d’aération »! Je ne suis pas trop familier du traitement de texte ici et je l’ai écrit vers 3h du mat! Nettement mieux! Mais de toute façon bien trop long pour la plupart: c’était une réponse à la question de Paul J. qui est un familier de la lecture.

      2. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        « Le dernier esprit universel s’est éteint depuis longtemps »

        En 2002?

        Et puis il y a peut-être des esprits vivants, qui, à défaut d’être universels, sont en recherche d’universalité? Je placerai volontiers PJ, philosophe, anthropologue, linguiste, mathématicien, économiste (j’en oublie sûrement) dans cette catégorie.

      3. Avatar de Paul Jorion

        Pourquoi ne pas faire une synthèse d’une centaine de pages de vos 950 ?

        Je viens de la faire sur 6 pages pour mon cours à la VUB. Les voici.

        [Les spécialistes noteront que « toute ressemblance éventuelle avec La crise des subprimes : rapport Patrick Artus, Jean-Paul Betbèze, Christian de Boissieu et Gunther Capelle-Blancard est purement accidentelle ».]

         

        15-7. The Subprime crisis (2007-2008)

         

        The subprime crisis started in February 2007, its climax took place in September 2008 when the bankruptcy of the investment bank Lehman Brothers led to a total collapse of the global financial system. In the order of 2 trillion dollars (2.000 billion dollars) had to be injected in the system within a few days for it to recover some stability.

        The crisis had as its cause the bursting of a bubble in the housing sector of the United States. When the bubble burst the weakest borrowers, so-called “sub-prime” (being below the high quality borrower level called “prime”), were the first to default on the monthly payment of their mortgage (loan for purchasing a lodging). Their loans had been pooled, several thousands at a time, to constitute securities: large debt instruments that investors could acquire just like government bonds, i.e. effectively be the new substitute lenders of these borrowers.

        The popular interpretation of the subprime crisis is that it is due to fraud. Although fraud played a role in the crisis, the most prominent sources of it were 1) greed in the lending industry; 2) incompetence in the understanding of the underlying financial and economic mechanisms; 3) ideological bias in the housing policies of the United States.

         

        1) Greed in the lending sector

         

        An explanation of securitisation

        • Corporations like to acquire securities as reserves as they are off-balance sheet (they supposedly have no impact on the financial health of the company)
        • As for the issuer any future responsibility about the loans securitised has been removed, returns can be accounted for immediately as “gains on sales”:
        • MBS: Mortgage-backed security, a security made by aggregating a large number of prime loans
        • ABS: Asset-backed security, a security made by aggregating a large number of loans of different natures; these may be subprime loans
        • CDO: Collateralised Debt Obligation, a security composed of about 100 “tranches” (certificates) extracted from different ABSs
        • When everything works fine, there is overvaluation of the risk premium: the investor benefits from “risk arbitration”, that the premium was perceived while the risk did not materialise
        • Securitisation implies an unwarranted extension of the insurance principle: 1) it relies on a multitude of poorly capitalised investors; 2) as part of the business cycle an undervaluation of risk is bound to follow an overvaluation
        • “Structuring” a security: assuming maximum potential loss as 4.5 times the worst observed historical case; rating agencies act as “structurers”
        • Securities are reinforced through “credit enhancement”: insurance, credit letters, “subordination”: a cushion made out of so-called “residuals” (loans acting as a reserve fund), “overcollateralisation”

         

        So-called “predatory lending”:

        • On top of the risk premium, the lender charges a subprime loan a rate 3% to 6% higher than a prime loan
        • The so-called “filing fee” may represent up to 10% of the loan amount
        • The “yield spread premium”: the broker gets a commission on the excess rate that he manages to obtain from the borrower (let’s say a normal rate for a particular borrower is 6%; the broker manages to convince the borrower to pay instead 8%; he or she then receives a portion of the 2% [8% – 6%] excess rate)
        • “Prepayment penalties”: if the borrower reimburses his loan early he or she has to pay a penalty (this is in order to raise the value of the loan when securitised by reducing the variability of payments feeding the security)
        • “Teaser” rates: these are promotional rates applying to the first years of a mortgage and aimed at enticing a borrower. As these rates are a source of confusion the legislator made it compulsory that a borrower is also communicated the Annual Percentage Rate of his loan which shows the true rate being paid over the lifetime of the mortgage (all fees paid being included in the overall calculation)
        • “Single premium insurance” for loans with Loan to Value > 80%; this is a downright swindle as LTV drops below 80% in any case after 6 years or so of payments
        • 125% LTV: the loan represents 125% of the house’s selling price
        • Negative equity loans (”pay option ARM”) – as the monthly payments are even lower than the interest payments, the loan amount accrues month after month

         

        The North Carolina law (1999)

        Were expressly banned in that state:

        • The “single premium insurance”
        • “Prepayment penalties” for loans < $150.000
        • All “high cost loans”
        • “Interest only” mortgages
        • “Negative equity” mortgages
        • That a third party is paying for the mortgage’s fees (in fact, a charity “subsidised” by the house’s seller; the selling price is then effectively lower than claimed in the mortgage’s application)
        • To ignore the borrower’s circumstances and count only on appreciation of the house’s value

        Counselling is offered to “underprivileged” borrowers

         

        The Mortgage Bankers Association (MBA)

        • Invests heavily in lobbying to prevent that other states adopt the North Carolina law
        • Funds studies stressing that a North Carolina-type law amounts to racial discrimination (actually there were more loans awarded to minorities in North Carolina than in neighbouring states)

         

        2) Incompetence

        • Edward Gramlich, who was on the Board of Governors of the Federal Reserve warned about the looming crisis Alan Greenspan who was at the time Chairman of the Fed. Greenspan replied that nothing could be done about bubbles and that markets were self-regulating anyway (Edward Gramlich, Subprime mortgages. America’s latest boom and bust, 2007).
        • Refet Gurkaynak who was part of the team of researchers around Greenspan wrote a paper (Economic tests of asset price bubbles, 2005), where he claimed that no such test can be devised and that financial bubbles probably do not exist. This was conducive to an atmosphere where there was little incentive to worry about the housing bubble that was developing at the time ( http://www.federalreserve.gov/pubs/feds/2005/200504/200504pap.pdf )
        • Securitisation was supposed to spread risk but credit-enhancement of securities meant that some of the “certificates” sliced out off these securities were displaying high returns (because subprime borrowers were charged high rates) while they were supposed to be low risk (“AAA”). These high-rate / low risk certificates were kept by banks in their portfolio, concentrating effectively risk.
        • Rating agencies had (and still have) flawed risk models. Some of their models are simply wrong, many are too static and won’t see change coming, many rely on naïve statistical assumptions. Due to the competition between them the rating agencies would never admit that their models were bad for fear of losing on their market share.

         

        3) Ideological bias

        • Mainstream economic theory assumes that financial markets are self-regulating.
        • It assumes also that private initiative is necessarily more efficient than government’s. The truth is that in 2008 governments had to come to the rescue of businesses which otherwise would have fallen massively into bankruptcy.
        • The governance of the real estate lending industry was entrusted to the Government-Sponsored Entities: “Fannie Mae” and “Freddie Mac”, but these were torn between the conflicting goals of serving public interest and achieving the highest returns for their investors. After the 2008 collapse, the GSEs were effectively nationalised.

         

        4) Fraud

        • The inherent swindling of “predatory loans” hardly required that fraud would come on top: the “ordinary” working of the industry was a sufficient scam by itself.
        • Because of the housing bubble background of the early 2000s, lenders were commercially justified to focus on the house’s value and pay little attention to the borrower’s own financial circumstances, allowing fraud in application files. But nobody thought about the fact that if a large number of houses were simultaneously repossessed and put back on the market their price would plummet.

        5) Other factors

        • United States mortgage-backed securities (prime essentially) were massively bought by the Chinese, helping thus at maintaining American interest rates low, which would further encourage lending. Why would they do that? To recycle the dollars that were funnelled into the Bank of China’s vaults as American citizens were buying China-made goods. The USA and China had here a joint profitable business that was suiting both countries… while it lasted.

         

        6) The dynamics of the crisis

        Hyman Minsky (1919-1996) an American Keynesian economist, distinguished three possible statuses for a borrower:

        • “covered”: being able to make interest payments and refund the principal (loan amount) – this corresponds to the traditional (since 1933) American amortizing 30 year fixed-rate mortgage
        • “speculative”: being able only to make the interest payments – corresponds to “interest only” loans; to “investor” loans, also called “no-doc”, also “liar loans”
        • “Ponzi”: doesn’t even have the money to make the interest payments – corresponds to “pay option ARM” (ARM = “adjusted [floating] rate mortgage”) = negative amortization

        2006: real estate prices stagnate, the Ponzi borrower had to refinance his mortgage constantly (to take advantage of the price of his house rising with the real estate bubble) to simply pay the interest; he is now out

        2007: real estate prices drop, the speculative borrower is now out; the investor rents his property but the money he gets by now from rent (too much competition by now between landlords) is lower than the mortgage monthly payment he has to pay

        Many homeowners are now “underwater”: the loan amount still to be reimbursed is higher than the house’s market value

         

         

        7) Chronology of the crisis

        February 2007: drop in the price of ABSs containing subprime mortgages

        July 2007: paralysis of interbank lending; banks have stopped trusting each other (nobody knows how many subprime loans are contained in the others’ portfolio)

        March 2008: Bear Stearns, N°5 American investment bank files for bankruptcy

        September 2008:

        • On the 14th, Merrill Lynch, N°3 American investment bank is absorbed by commercial bank Bank of America
        • On the 15th, Lehman Brothers, N°4 American investment bank files for bankruptcy
        • On the 16th, AIG, N°1 American insurance company is bailed-out through government intervention
        • On the 18th, money markets “break the buck”: on this market for short-term debt instruments, a dollar is by now worth less than a dollar
      4. Avatar de juannessy
        juannessy

        Vos étudiants n’auront pas d’excuse , s’ils ne sont pas capables de vous assaillir de questions critiques alors qu’ils auront pu potasser le cours avant .

         » Mais les étudiants , c’est bien simple , c’est tous des glandeurs …. »

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        A noter que c’est dès le dernier trimestre 2005 que les prix de l’immobilier US ont entamé la marche arrière.
        Une analyse d’Aglietta (à la Aglietta oeuf corse…) du 30 septembre 2008…

  6. Avatar de docbb
    docbb

    c’est tout le problème de rendre acceptable un fait compliqué, chaque médecin se trouve confronté à ce problème tous les 1/4 d’heure, 9 à 15 ans d’études pour faire accepter le resultat à un patient dont la pensée est plutôt magique et relie indistinctement immaginairement ,des fluides, des energies une culpabilité aux maux pour lesquels ils vient consulter.
    Docteur c’est simple j’ai mal au petit doigt croyez vous que c’est parce que j’ai mangé du calamar à noel ?

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      « Docteur c’est simple j’ai mal au petit doigt croyez vous que c’est parce que j’ai mangé du calamar à noel ? »

      ne sous estimez pas l’agressivité du calamar ou du poulpe ninja ! 🙂

  7. Avatar de André
    André

    « Vous savez, la crise des subprimes, c’est bien simple : on prêtait de l’argent à des gens qui ne pouvaient pas rembourser ! »

  8. Avatar de xavier 37
    xavier 37

    Nos dirigeants n ont semble t il même pas compris l explication simpliste, puisqu ils n ont rien fait pour changer les choses !
    Ou alors ont ils d autres objectifs simplistes ?

  9. Avatar de André
    André

    Paul Jorion,

    A mon avis, la réponse à donner se trouve dans le chapitre 2 (« L’endettement des ménages » (pages 81 à 194)) de « La crise du capitalisme américain ».

    Ce chapitre « plante le décor » de ce qui deviendra la crise des subprimes : il ne me parait pas difficile d’en faire un résumé très court (1 à 2 pages) à l’usage les personnes qui nous disent « Vous savez, la crise des subprimes, c’est bien simple : on prêtait de l’argent à des gens qui ne pouvaient pas rembourser ! ».

  10. Avatar de Thomas
    Thomas

    Lordon avait aussi constaté sont impuissance face à des interlocuteurs, sur des plateaux d’émissions ou de conférence.(pas retrouvé le lien)

    Des locutions comme « vous êtes pessimiste », ou « vous n’êtes donc pas Charlie » (etc) emportent le morceau en trois secondes, parce qu’il vous faudrait vingt minutes pour expliquer ce qu’il y a dans « pessimiste » ou « Charlie » , vingt minutes que le media ne vous donne pas, ou sinon pour des cadres d’audiences confidentielles.

    Je ne vois pas d’issue à celà, d’autant moins qu’en aval, les cerveaux ne sont pas tous disponibles, lassés par des années de confusion, ils ont abandonné l’idée de comprendre ce qu’il se passe…(abstention de vote et d’intérêt pour une complexité hors de portée)

      1. Avatar de Thomas
        Thomas

        Ouiiii ! C’est celle là merci !

    1. Avatar de G L
      G L

      Vous rappelez-vous Lordon à la télé racontant en quelques phrases simples ce qui se passerait le jours où tous les distributeurs de billets étant éteints, toutes les banques étant fermées et les chèques n’étant plus acceptés il faudrait quand même trouver de quoi manger ?

      D’une certaine manière ça n’expliquait rien mais ça m’a vraiment donné envie d’en savoir plus et je ne suis probablement pas le seul. Un bon père de famille peut-il réagir autrement ?

      1. Avatar de Thomas
        Thomas

        G L

        Pour vous et moi, ça a fonctionné, nous avons réagi. Pour beaucoup cette alerte là n’est qu’une parmis des millions de sollicitations contradictoires, noyée dans la masse.

        Sans doute il y a dans votre histoire des raisons particulières d’être attentif à cet instant.

        Je suis convaincu que c’est le vécu de chacun qui le place dans cette attention, seuls les faits peuvent nous faire véritablement penser d’une façon. Les mots viennent dessus après pour valider.

        C’est embêtant, parce que cela implique que le vécu d’un grand nombre va devoir changer, pour que la pensée d’un grand nombre évolue.

        Je n’attends par conséquent aucune « prise de conscience » (qui va comme elle vient) mais par contre je pense qu’il faut impérativement donner aux enfants les armes et les outils pour penser par eux mêmes : là il y a du boulot utile.

      2. Avatar de G L
        G L

        Je suis né en 1940 dans le Pas de Calais, j’ai donc eu l’occasion de comprendre que tout peut foirer, les individus comme les institutions et le reste.

        S’il n’y avait plus d’électricité pendant quelques jours on aurait beaucoup de mal à ne pas mourir de soif mais je n’en ai jamais parlé avec personne puisque ça me ferait passer pour un idiot auprès de ceux qui ont toujours vu couler de l’au quand ils ouvraient le robinet et n’ont jamais eu l’occasion d’aller en chercher à la fontaine avec un arrosoir dans chaque main (comme on sait jamais et même s’il n’y a plus guerre de fontaines non électrifiées: les 2 arrosoirs c’est pour l’équilibre!)

        Par contre, bizarrement, je n’avais pas réalisé que l’éventualité d’un blocage de tous les moyens de paiement n’était pas evidente pour ceux qui consentiraient à en envisager l’hypothèse.

  11. Avatar de jean françois le bitoux
    jean françois le bitoux

    « Vous savez, la crise des subprimes, c’est bien simple : on prêtait de l’argent à des gens qui ne pouvaient pas rembourser ! »
    « Oui, on a prêté à des gens qui ne pouvaient pas rembourser, mais pourquoi? Est que c’est la première fois? Avec quels résultats? »

    Depuis ma première lecture de « Les Pêcheurs d’Houat » et de « La Transmission des Savoirs », je suis convaincu que les lois de l’anthropologie que vous avez appliquées aux métiers de la mer, valent pour tous les métiers du monde. Mais nous ignorons le plus souvent « les services rendus par la nature » et le non-dit des sociétés dites démocratiques. Il faut une démarche approfondie pour les mettre en évidence et révéler les ignorances du passé et les escroqueries plus récentes.
    Il faut aussi une bonne dose de volonté intellectuelle pour vérifier s’il n’y a pas des «variables cachées » et une fois démasquées, quels sont leurs impacts et leurs limites de validité sur la vie normale ou pathologique de l’écosystème et de sa biodiversité. Pour répondre à Timiota, ce n’est donc pas une question de marges d’erreurs.
    Vous êtes une des rares acteurs de terrain à connaître et dénoncer l’impact des algorithmes sur la vie de ces bulles spéculatives et je crains que M. Macron soit aussi illettré que moi et 99,9 % d’entre nous en la matière ! Voici donc la version des « faits » d’un illettré des techniques en jeu en sachant que ce sont des mécanismes essentiels de l’escroquerie qu’ils utilisent mieux que nous.
    Certes les « marchands de crédit » ont vendu des prêts à ceux qui ne pouvaient pas rembourser mais banquiers et financiers, eux, n’ignoraient pas les limites de ce système même légal, selon leurs normes comptables ! C’est en les « titrisant » que l’escroquerie est devenue mondiale entre « gens de bonne compagnie », chacun y prélevant ses économies qu’il met au soleil, comme toujours !
    OK, il y a une première escroquerie à l’écriture comptable car les certificateurs payés par les clients ne peuvent pas faire un boulot contraire à leurs intérêts immédiats. Il y a surtout une l’escroquerie juridique de la titrisation qui donne corps à l’épidémie mondiale avec l’aide des certificateurs nationaux collaborateurs et complices : personne ne fait son travail de « bon père de famille » pour les mêmes raisons !
    Comme ces escrocs – bon père de famille transformé en loup garou par l’alchimie de la titrisation – règnent encore en Maîtres de cette religion féroce, nous pouvons et devons être légitimement inquiets : ces gens-là et ceux qui les servent, nos politiciens dit démocrates protègent leurs paradis fiscaux avec nos armées en espérant y trouver un repos digne de leur œuvre ! Dans un monde de loup-garou, les bons pères de famille ne se font pas de vieux os et pour être élu, il faut manger dans la marmite du Diable même avec une longue cuillère mais ça laisse des traces ! Cherchez l’erreur et cessez de rigoler car cette fois, ce n’est pas drôle du tout : il faudra plus qu’un soliton, qu’une vague scélérate pour nettoyer la planète. J’attends avec impatience le corrigé du prof ! Merci d’avance !
    PS/ INCISE – La discussion est particulièrement riche. Je viens de lire ici que « Courttarin » avait fait son boulot : Un très grand Merci du fond du cœur !

    « Des commerciaux incompétents prêtaient de l’argent à des élus et directeurs financiers incompétents! »

    Le mot « élu » me va droit au cœur car il est volontairement oublié dans la dimension politique française de ce que nous vivons aujourd’hui, en préparant un tapis rouge pour ceux qui n’ont pas encore croqué et qui demandent leur part au nom de la même religion !

    1. Avatar de Hervey

      OUI.
      "Je comprenais qu'il y avait toute une industrie, appelée financement de la consommation, qui n'existait que pour arnaquer les gens"
      C’est une phrase de Michael Lewis en dernière de couverture de son livre « LE CASSE DU SIÈCLE ».
      Une enquête romanesque pas simple du tout même assez tordue.
      La crise des subprimes. À LIRE.

  12. Avatar de Roc'h
    Roc’h

    Bonjour,

    Je n’ai pas lu tous les commentaires, ni toutes les publications de P.J, alors excusez moi si je pose une question déjà débattue.
    Voilà : dans cette affaire des supprimes, j’ai seulement entendu parler des pertes colossales « subies » par beaucoup d’acheteurs de junkbonds, notées AAA.
    Mais il y a obligatoirement des « contreparties » qui ont fait des profits colossaux sur le dos des « gogos ». Des NOMS !!! Et pourquoi pas des procès contre eux ?
    Et qui en France a attaqué les agences délivrant le AAA ?
    Merci de votre attention

  13. Avatar de celuiquibraille
    celuiquibraille

    D’abord, relire le « Petit cours d’autodéfense intellectuelle » de Normand Baillargeon, pour assurer ses bases.
    Puis, revoir une conférence gesticulée de Franck Lepage (« Inculture(s) 1 – L’éducation populaire, monsieur, ils n’en ont pas voulu… ») pour aiguiser sa rage.
    Ensuite, ne pas se laisser intimider par l’étendue des dégâts causés aux esprits par des systèmes éducatifs et médiatiques destinés à préserver et justifier l’ordre établi, au détriment de la capacité d’analyse critique.
    Et encore, montrer la patience de Sysiphe, et la pédagogie d’Aristote, pour tenter de faire éclore, de l’embryon difforme d’une idée à l’emporte-pièce, une compréhension supérieure.
    Enfin, se dire que chaque goutte d’eau dans l’océan a son importance.

  14. Avatar de Un naïf
    Un naïf

    « Nous prenons une décision, puis nous la mettons sur la table, et nous attendons un peu pour voir ce qui se passe. Si elle ne provoque ni tollé, ni émeutes, parce que la plupart des gens ne comprennent rien à ce qui a été décidé, nous poursuivons – pas à pas, jusqu’au point de non-retour ». Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, 1999.

    Élaborer des choses compliquées (incompréhensibles au grand public) serait donc la clef de l’oligarchie régnante pour conserver le pouvoir ?

    Enfin restons positifs, dans 100 ans, il n’y aura plus beaucoup d’êtres humains sur terre pour chercher à comprendre !! 😉

  15. Avatar de vigneron
    vigneron

    Et si on dit « subprime » à un quaker, il dit quoi ?

    1. Avatar de Hervey

      Et si c’est un quaker d’Amazonie?

      Il dira deux fois pareil.

      1. Avatar de Gudule
        Gudule

        AMAZONIE : Entre la déforestation massive, la construction des barrages, voire les expulsions des peuples autochtones et les pieds dans le pétrole ça peut donner envie de commencer à réfléchir…aux prochaines saloperies qu’on nous concocte …………….

        http://raoni.com/

        http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/02/26/mobilisation-pour-l-amazonie-equatorienne-dechiree-entre-petrole-et-biodiversite_1838756_3244.html

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pauvre Correa, y’a pas pkus d’miracles sous l’équateur.

      3. Avatar de Hervey

        Mais il sera deux fois plus en colère, aurai-je du précisé. Vous avez raison Gudule.

      4. Avatar de Gudule
        Gudule

        Pauvre Correa, y’a pas pkus d’miracles sous l’équateur.

        Tout fout le camp mon bon monsieur, m^me à Lourdes , de plus en plus d’inondations……….c’est pas bon pour les hôtels et le commerce des chapelets … aïe aïe aïe

      5. Avatar de Hervey

        Holà! Hervey! Faut relire.

  16. Avatar de Arnould
    Arnould

    Votre travail servira dans 80 ans à nos arrières petits enfants, lors de la prochaine méga-bulle de crédit, à ne pas faire les mêmes conneries. Ils en inventeront d’autres si le monde dit « moderne » existe toujours. Et c’est déjà pas mal.

  17. Avatar de Christophe SELLIER
    Christophe SELLIER

    Je suis un citoyen moyen qui ne vote plus, qui regarde scrupuleusement les feuilletons télé en entier (plubèèèlavi) et le-journal-du-soiralatélé, qui ne lit aucun livre, qui fait ses courses au supermarché publicités boite-au-lettrisée en mains, qui est s’endetté pour devenir proprio dans 254 ans, qui [toi aussi décrit ta vie ici]…, qui [celle de millions de citoyens moyens]…, qui se contente du soleil qui se lève et se couche, qui …

    Expliquez moi en termes simples (pas simplistes, simples) de la vie de tous les jours ce que les subprimes et les crises qui en découlent ont comme conséquences sur ma vie. Quelles difficultés, quelles complications supplémentaires directes ou indirectes ces subprimes ont bien pu déclencher sur ma pôvre existence et sur ceux qui m’entourent. Expliquez moi ça, avec des exemples concrets qui me parlent, pour me sensibiliser au problème. Expliquez-moi tout ça quand je rentre le soir après 3 heures de transport, et une journée de m..rde. Expliquez-moi quand je reviens pour la énième fois de polanploi pour rien, quand il faut que je fasse cuire les nouilles pour le repas du soir.

    Expliquez-moi en langage commun, parlé, celui que je comprends sans effort supplémentaire.

    Comment je fais pour distinguer une hypothèse simpliste d’une explication détaillée si je ne sais même pas ce qu’est un subprime, ni surtout ce que ce truc peut bien avoir comme conséquence pourrie sur ma vie quotidienne et sur les années à venir.

    950 pages d’explications détaillées ; c’est ailleurs ça, c’est pas chez moi. Je ne suis pas armé pour ça, ni même préparé, 950 pages …

    1. Avatar de Hervey

      Alors c’est pour vous.
      Reste à remplir les cases vides de la transcription.
      Là, faut un peu se donner du mal. Mais c’est gratuit. Pas de droit d’auteur.
      Le « conte » y est ?

    2. Avatar de timiota
      timiota

      Z’êtes jamais allé voir votre banquier ou autre cetelem (/fnac) qui vous a proposé des crédits revolving ?
      « Vous avez droit à tant de cash ya ka signer là, bla bla le TEG bla bla super super profitez en on a en promo l’écran géant plat et courbe en même temps ».
      Voyez z ou ça mène au carré ? au cube ?  »
      Bon mettez puissance 10 (trouvez des gens près à suivre ce type de schéma pour leur baraque, et à la revendre au « prix du marché » pour en acheter une plus grande 3 ans après, et vous avez les « subprimes ». Origine simple : les « prime » ~ceux qui font peu défaut sur leur prêt. Subprime : les autres, les suivants dans la liste.

      1. Avatar de Christophe SELLIER
        Christophe SELLIER

        Oui Timiota, en attaquant par le crédit revolving, pourquoi pas.
        De ce que je raconte juste au dessus, il y a un peu de moi, et beaucoup de ceux qui m’entourent. Aucune des tentatives que j’ai faites pour tenter un début de discussion sur -par exemple- les subprimes n’a réussi, même pas partiellement. Pourtant, j’en lis des pages de PJ, et de bien d’autres. Mais il y a d’autres problèmes plus urgents à régler. Le crédit revolving, certains de mes proches l’ont traîné jusqu’à leur mort, et même après. Contracté dans la solitude et sans même « l’aide » d’une banque, le crédit revolving s’invite et s’installe directement au cœur du foyer. Nous l’avons découvert après son décès : les échéances continuaient à courir. Trop d’argent isole du monde, trop de dettes aussi. Il y a une honte certaine à avouer le recours au crédit à 20%, quand les autres moyens de financement ont disparu, ou n’ont jamais existé et quand il faut malgré tout assurer le quotidien. Et de découverte en découverte, je m’aperçois que pas mal de monde qui m’entoure est à des degrés divers dans la même situation.
        J’ai donc d’un coté disons une abondante documentation de qualité, et de l’autre la misère, le manque de recul, l’urgence du quotidien. Impossible de leur dire « voila des références -950 pages-, lisez et on en cause après ou même pendant ». Ça ne marche pas, même par petit morceau, même sur le ton de la rigolade …
        Voila donc mon problème : expliquer tout ça avec des mots simples dans le langage du quotidien dans un contexte pour le moins difficile. En particulier montrer et éliminer le sentiment de culpabilité et d’isolement qui en découle. Hé ben c’est pas simple !!

      2. Avatar de timiota
        timiota

        Pourriez vous résumer la discussion (surtout votre deuxième post) et soit la mettre ici soit (j’ose) la mailer directement à Paul Jorion ?
        J’ai l’impression que cela pourrait devenir un billet à part entière, de titre « L’argent qui isole jusqu’au bout »
        (mais je ne peux pas parler à la place du taulier, quand même)

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Le rapport crise des subprimes/crédit revolving pour un Français ? Ben depuis 2007 l’encours des revolvings a baissé d’un tiers (de 33 à 22 milliards)…
        Bref, espèce en voie d’extinction.

  18. Avatar de Troncal
    Troncal

    Bonjour
    Vous connaissez certainement la phrase de Paul Valéry « Tout ce qui est simple est faux, mais ce qui ne l’est pas est inutilisable ».
    J’aurais tendance à ajouter « … par des non experts ». Le cerveau humain est parfait pour manipuler la complexité, à condition d’être organiquement en bonne santé, d’avoir eu une éducation longue et bien faite, d’avoir du temps… et d’être motivé.
    La question est celle du point de départ (ce n’est pas la même chose de s’adresser au grand public ou à des économistes, ou encore des analystes financiers crasses en macroéconomie) et de l’objectif (aider le public concerné à disposer d’une compréhension fine des effets de système qui ont provoqué la crise, avec des gagnants et des perdants, permettant d’anticiper l’évolution probable du système actuelles voire les prochaines crises, ou au contraire de donner quelques repères, forcément simplistes). Tout dépend de toute façon du temps que l’on a : on ne fait pas la même chose en 4 heures ou 40 heures, et des outils pédagogiques à sa disposition (cours magistral, exercices, serious games, débats….)
    Ce que l’on sait, c’est qu’en éducation pour adultes il ne faut pas aller du plus simple au plus compliqué, mais du plus concret au plus abstrait.
    Et que « comprendre, c’est se construire une représentation mentale » (JF Richard), en lien avec nos autres représentations mentales. Et le mieux, pour ça, c’est de fournir plusieurs niveaux de représentations, du plus concret (ce qui arrive à un ménage qui emprunte et dont l’actif perd de la valeur) au plus symbolique (équations mathématiques)…
    Le plus dur, c’est d’accepter que tout le monde ne comprendra pas tout, surtout si on fait un cours magistral…
    Bon courage

  19. Avatar de mlepoivre
    mlepoivre

    Le problème posé par Paul Jorion est la place et le rôle de la connaissance (confrontée à des choses complexes) dans la société moderne , et donc ses relations avec l’ensemble de la population. Or, au cours du XXe siècle, le savoir de type scientifique ( la Science) n’a cessé de gagner en complexité et en étendue, et de développer des langages formalisés ( de type mathématique) de plus en plus ardus. Cette science ne se contente pas de comprendre la réalité, mais aussi bien de la transformer et de la créer. C’est d’ailleurs le cas avec la science économique, qui s’avère autant descriptive que normative, et qui pour beaucoup ne constitue pas une science…
    Résultat: l’écrasante majorité de la population (les gens ordinaires pour aller vite) n’y comprend strictement rien. Seuls les personnes formées, les scientifiques donc, ont accès à ce savoir. Mais comme le champ scientifique devient de plus en plus pointu et spécialisé, se ramifiant en de multiples domaines d’étude, les scientifiques eux même ne comprennent pas l’ensemble, ils deviennent des spécialistes, des experts bornés, qui ne connaissent pas les autres domaines. Comme le dit Edgar Morin, la science moderne souffre de ce manque cruel d’interdisciplinarité et d’interrelation entre les savoirs, ce qui participe grandement au désarroi contemporain ( exemple: l’économie est murée dans ses équations mathématiques et ignore la sociologie, l’anthropologie, la philosophie etc.).
    Il ne peut plus exister aujourd’hui un esprit universel maitrisant l’ensemble des connaissances de son temps, type Pic de La Mirandole, à part une intelligence artificielle, ce qui commence à être le cas. Google est cette sorte d’esprit universel.
    Face à cette marée du savoir, chaque domaine spécialisé s’avère parfois fort complexe, tel ce problème des subprimes qui a nécessité 1000 pages à Monsieur Jorion. Il faudra donc lire ces documents pour avoir une appréhension sérieuse du phénomène, mais ce temps consacré à cela n’est pas employé à étudier d’autres objets tout aussi importants. Aujourd’hui l’aspirant au savoir doit sélectionner ses cibles, et se contenter d’une vulgarisation (sinon c’est plusieurs années d’études etc.).
    Le divorce entre la science et la population ne va cesser de s’aggraver. Prenons l’exemple du nucléaire: en France, voilà un sujet qui concerne tout le monde, mais l’ensemble des gens n’en a strictement rien à faire et , pire, ne maîtrise pas les connaissance de bases sur l’atome. Et alors? la vérité est qu’on peut vivre fort bien sans connaitre ces choses la, qui de toute façon ne nous seront d’aucune utilité dans la vie quotidienne. J’estime qu’il y a une forme de sagesse même, dans cette ignorance assumée, qui comprend qu’on ne saurait prétendre tout connaitre, tout comprendre et tout saisir. Le non vouloir saisir est à la base des sagesses orientales.
    Ce divorce est donc inévitable; c’est ce que Michel henry appelle « la barbarie », et qui fait que , selon lui, la science moderne ne saurait constituer une culture. C’est déjà ce qu’observait Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne, à savoir que les vérités scientifiques ne se prêtent plus à une expression normale dans le langage et la pensée. Divorce qui ne fait que redoubler celui entre deux types de savoir et de pensée: la pensée scientifique et les sciences humaines et sociales (« littéraires » car adossées au langage naturel). Le résultat est donc fort simple: nous sommes clairement dépassés.

    1. Avatar de G L
      G L

      Economie, finance, nucléaire: même complexité.

      Complexité désespérante? Pas forcément si on tient compte du fait que Fukishima aide beaucoup à comprendre Lehman Brothers et inversement.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Ce n’est pas la complexité qui fait que ces domaines sont difficiles à maitriser, mais le fait que des phénomènes quasiment aléatoires y ont une importance non négligeable.
        A ce titre ils sont du domaine du bricolage et non de la science.

        On accepte (enfin, ceux qui décident…) ce risque car les enjeux sont très important.
        On peut gagner gros, mais on peut tout perdre. Et comme les pertes sont socialisées, « on » n’hésite pas à pousser le bouchon toujours un peu plus loin…

    2. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      Rémi Brague aussi dans « Modérément Moderne », considère que la science n’est pas une culture.
      Plus exactement elle est neutre; « La science ne trouve dans les objets qu’elle étudie aucune valeur, ce pourquoi elle s’abstient de tout jugement de ce genre » (p 202)

      Pas le temps de développer

    3. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      @ miepoivre

      « Il ne peut plus exister aujourd’hui un esprit universel maitrisant l’ensemble des connaissances de son temps, type Pic de La Mirandole, à part une intelligence artificielle, ce qui commence à être le cas.  »

      Cf. (si vous voulez!) mon commentaire 35.

      « Google est cette sorte d’esprit universel. » Pour moi c’est plutôt une bouillie universelle.

      « Ce divorce est donc inévitable; c’est ce que Michel henry appelle « la barbarie », et qui fait que , selon lui, la science moderne ne saurait constituer une culture. C’est déjà ce qu’observait Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne, à savoir que les vérités scientifiques ne se prêtent plus à une expression normale dans le langage et la pensée. Divorce qui ne fait que redoubler celui entre deux types de savoir et de pensée: la pensée scientifique et les sciences humaines et sociales (« littéraires » car adossées au langage naturel). Le résultat est donc fort simple: nous sommes clairement dépassés. »

      Toujours cette maudite coupure galiléenne!

      Thom: « L’ambition ultime de la théorie des catastrophes, en fait, est d’abolir la distinction langage mathématique/langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne ».

      Faut-il croire que nul ne peut être prophète en son pays et en son temps? C’est vraiment l’impression que j’ai depuis que je fréquente ce blog.

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        Les prophètes sans miracles , ça pèse pas lourd .

      2. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ juannessy

        Thom propose un changement de paradigme.

        J’ai utilisé le mot « prophète » pour souligner que l’on ne s’intéressait pas assez, à mon avis, sur ce blog comme ailleurs, à son message.

        Il ne faut attendre aucun miracle de la lecture de son oeuvre, sinon une apocalypse, c’est à dire la révélation non pas d’un monde nouveau, mais seulement (ce qui est déjà beaucoup) d’une autre vision du monde.

        Thom: « La théorie des catastrophes, anti-magie par excellence, pousse à l’extrême le principe de localité: c’est sans doute pourquoi elle n’offre guère de possibilités pratiques nouvelles. » (Espace, science et magie, 1977)

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        La théorie des catastrophes, anti-magie par excellence, pousse à l’extrême le principe de localité: c’est sans doute pourquoi elle n’offre guère de possibilités pratiques nouvelles.

        En langage utilisé par les gens normaux, ça veut dire quoi? (à moins que l’objectif de ce charabia ne soit justement que les gens normaux n’y comprennent rien…)

      4. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ Dominique Gagnot

        Je tentais seulement d’expliquer à juannessy qu’il ne fallait pas attendre de miracles magiques de la théorie des catastrophes.

        Thom propose une nouvelle vision du monde. Il est clair que ça ne peut se comprendre en deux temps trois mouvements. Peut-être la meilleure introduction à la pensée thomienne est-elle le film « René(e) » que JL Godard lui a consacré (dispo sur le net)? Si vous êtes pressé et néanmoins un tantinet curieux je vous suggère de commencer à 39’30 par un savoureux lapsus (paraît-il toujours révélateur).

        Voici ce qu’en a dit Thom:
        «  »« Quand Jean-Luc Godard est venu me filmer à mon Institut, je m’attendais à être traité selon l’hagiographie traditionnellement en usage à l’égard des célébrités de la science. Il n’en fut rien et je fus fort déconcerté ; les questions posées étaient d’une grande platitude et ne prêtaient à aucun développement (…). Quinze mois plus tard, j’eus enfin l’occasion de visionner René(e). Ce fut pour découvrir, sous un habillage irrévérencieux et souvent étonnant, une sorte de fidélité profonde à ce qui aurait pu être mon message. »

  20. Avatar de Hervey

    Alors c’est pour vous.
    Reste à remplir les cases vides de la transcription.
    Là, faut un peu se donner du mal. Mais c’est gratuit. Pas de droit d’auteur.
    Le « conte » y est ?

  21. Avatar de Gilles
    Gilles

    « Pour chaque problème complexe, il existe une réponse claire, simple et erronée. »
    H.L. Mencken
    J’ai conscience que le personnage n’était pas vraiment un démocrate, mais la citation me paraît judicieuse (et savoureuse).

  22. Avatar de CHAPONIK
    CHAPONIK

    Monsieur Paul JORION

    Dans l’urgence de la situation n’êtes vous pas finalement « condamné » à l’utile ?

    E. CHAPONIK

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      J’ai l’impression ( passagère) que Paul Jorion- Jean Peuplu se sent plus condamné qu’utile .

      « EloÏ, Eloï , Iama sabbaqthani ? « 

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Et puisque Jean Peuplu potasse l’absurde, il est l’heure de relire Camus et son mythe de Sisyphe :

         » Ce monde en lui même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on peut dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme . »

        Mais on a déjà eu le débat sur l’appel à une nouvelle religion portant de nouvelles fins , ou sur une existence sans dieux .

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        En lisant le dernier billet de François Leclerc , on a aussi une illustration de l’absurde : résolution par la lumière , ou par la souffrance et la mort camouflées sous le tapis avec la merde au chat ?

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        L’utile se reconvertit , et passe du « faire savoir  » au « faire honte », après un crochet par le « faire peur » .

        Si , à défaut de honte , ça déclenche de la colère , ce serait déjà une façon d’éclairer la scène .

      4. Avatar de juannessy
        juannessy

        Et pour le coup , le Rubicon serait franchi .

      5. Avatar de juannessy
        juannessy

        Par contre , je préviens tout de suite Paul Jorion que les betteraves ça ne poussent pas trop en montagne ….

      6. Avatar de juannessy
        juannessy

        et les betteraves ne pousse pas plus ….

  23. Avatar de arciatus
    arciatus

    Je suis a priori incompétent à raisonner dans la case « sciences » économiques. Pour moi il y a une réponse simple à l’assertion simple  » on prêtait de l’argent à des gens qui ne pouvaient pas rembourser »; C’est  » le prêteur observant une constance dans la montée des prix de la maison individuelle croyait sincèrement que même ceux qui n’en bénéficiaient pas jusqu’ici devraient pouvoir profiter de l’aubaine ». La complexité intervient avec une autre question, celle de savoir
    pourquoi la croyance s’est effondrée. Car alors le débat se généralise et devient philosophique. Faisant appel à des notions interdisciplinaires. Tout le problème c’est pour ceux, comme vous, qui ont le courage de répondre à des gens comme moi, et pire encore à la masse des gens « indifférents à tout ce qui ne les concernent pas directement », c’est le vocabulaire à trouver pour une vulgarisation efficace,avec toutes ces spéculations de sens dont sont porteurs les mots et concepts ( les risques d’investir dans le vocabulaire valent bien ceux de l’investissement financier!)
    Mis sous forme d’un sujet de disserte : »Visions idylliques et risques catastrophiques de l’évènement humanisant ». Je pense que j’aurais une bonne note,en étant capable de faire référence aussi à Athéna pour ce qui concerne les arts et métiers ( part de l’intelligence technicienne et sociale ) et à Poséidon pour la part du monde physique ( oubli moderne de ce que les intelligences technique et sociale de l’être humain s’exercent relativement à un milieu )

    1. Avatar de arciatus
      arciatus

      Comme personne ne répond en s’opposant à mon point de vue, je le complète. Dans ma disserte, la crise des subprimes ne serait qu’on exemple concret.(1) Et pour illustrer mon commentaire je me risquerais à prendre la carte  » Le chariot » du Tarot de Marseille, où l’ impétrant ouvrier maçon au stade où il apprenait à appliquer concrètement l’éducation théorique reçue voit son char tiré à hue et à dia vers la gauche ou la droite ( un cheval blanc et un cheval noir). La transmission des connaissances utilisait autrefois des formes simples ( qui n’excluaient pas l’erreur). Elles peuvent rester parlantes par leur simplicité, sous réserve de les resituer dans une histoire complexifiée.
      (1) C’est possible , après coup. Contrairement aux difficultés de P.Jorion, à l’époque, de publier une prédiction.

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je me suis endormi dès :  » … observant une constance .. »

      1. Avatar de arciatus
        arciatus

        Et le sommeil les prend comment? Trop de temps passé à la télé? Trouble du rythme circadien du sommeil? Saint Arciatus n’est pas dans l’almanach Vermot?

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Saint Arciatus ne comprend rien au peuple , qui ne comprend rien aux subprimes et ne connait pas d’Arciatus dans sa famille .

  24. Avatar de Gudule
    Gudule

    Connaissez vous la collection des livres didactiques « pour les nuls  » qui est une collection de livres thématiques (histoire, informatique, etc…) , bien calibrée pour tout le monde des non experts que nous sommes majoritairement, car effectivement , les Pic de La Mirandole se font de plus en plus rare.
    je m’explique , je pratique le dessin (entre autre de la sculpture et peinture etc) de puis pas mal de temps, et je commence à connaitre un rayon en la matière. Cela dit si modeste soit il , je suis un esprit curieux et dernièrement j’ai investi dans ‘le dessin pour les nuls ‘ et ho surprise, je me suis rendue compte que ces livres étaient de vrais petites pépites, ils sont pédagogiques dans leur conception , d’un langage clair, accessible, sans tomber dans la simplification qui dénature le thème abordée. Chaque chapitre abordé est agrémenté de notes synthétiques et divers mémos qui sont comme des piqures de rappels qui vous ramènent au sujet du chapitre.
    De vrais petits bijoux de pédagogie, d’où, je pense le succés incroyable que connait cette série depuis le début. Je ne connais pas les autres sujets , je vous parle d’un sujet que je connais pas trop mal et j’ai été vraiment ravie de la richesse et de la diversité de l’information qu’il contient même si ; effectivement; j’en connaissais les lignes des principaux chapitres.

    Feuilletez en un à l’occasion dans une librairie.
    Et puis, compte tenu de la qualité de votre savoir, pourquoi ne pas vous lancer dans « la crise financière pour les nuls » ou « la crise des subprimes pour les nuls ».
    Le monde , les gens , vont vite et veulent des réponses , rapides , claires et concises.
    A défaut de réponses simplistes, je l’ai observé, dans mes échanges avec des proches et des amis ; tout le monde veut pouvoir argumenter et faire court et claire .

    http://www.pourlesnuls.fr/catalogue/1584-culture-generale/1585-histoire/liste/meilleures-ventes/

    Internet à positivement contribué et continue à contribuer à cette démocratisation du savoir.
    Je pense que vous utilisez bien les nouveaux médias et que vous contribuez, aussi bien par vos conférences, vos ouvrages , ce blog , vos publications et vos apparitions télévisuelles à nous informer et à nous ouvrir à la complexité d’un univers, qui est certes aussi le notre mais qui auparavant était réservé à des experts.

    Vous avez du mérite, vous faites un travail ardu car il vous faut tailler , élaguer, agencer cette complexité de façon à la rendre accessible à un maximum de gens.

    Il y aura toujours une frange d’individus qui aura soit du mal à accéder soit ne voudra tout simplement pas comprendre ce que sont les subprimes, c’est clair !

    Peu importe M Jorion, ils ne sont pas si nombreux que cela les défricheurs et les pédagogues comme vous qui se donnent autant de mal .

    J’ai fait un stage en informatique , dernièrement et l’enseignant nous à expliquer qu’en matière de de concentration , en moyenne, le mental humain commençait à décrocher au bout de trois minutes………………………!

    Je vous avais vu à une émission de F Taddeï (ancienne formule), il y a de cela trois ans, je lisais déjà votre blog, et j’ai été stupéfaite de voir que , on ne vous avait pratiquement pas laissé vous exprimer !
    Le peu que vous aviez pu dire était pourtant trés intéressant et méritait un dévelopement, mais était ce du au format et au timing de l’émission ?
    était ce du à ce fameux rythme que les chaines doivent garder sous peine de voir l’audience décrocher ?

    Donc, j’ai continué à lire ce blog , qui a le mérite , avec vos autres publications, dont un livre sur la crise des subprimes que j’ai en format elivre sur ma tablette (trés pratique), d’éclaircir ma compréhension sur une thématique riche et qui , j’en suis parfaitement consciente , impacte notre vie quotidienne , et cela qu’on l’ignore ou pas.

    Les yeux et l’esprit grand ouverts , on souffre plus mais on ne peux pas dire qu’on ne savait pas.

    Un grand merci , M Jorion, GO ON !

    PS : je n’avais pas lu son billet, mais je rejoins aussi les propose de Sigefroid.

    Même si en apparence, la comparaison semble inappropriée (voir ci dessous le lien), vous nous faites réfléchir pour nous affranchir de notre ignorance :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cercle_des_po%C3%A8tes_disparus

    Bien cordialement

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      et l’enseignant nous à expliquer
      : pardon je corrige :expliqué !

      1. Avatar de arciatus
        arciatus

        D’autre conseilleront  » le placement financier pour les nuls », « l’économie libérale pour les nuls »?
        Je vous fait assez confiance d’après ce que vous écrivez sur ce site. Mais, « Le dessin pour les nuls », j’évite!

      2. Avatar de Gudule
        Gudule

        Je ne conseille rien sauf pour l’exemple qui concerne un thème que j’apprécie parmi tant d’autres, le dessin.
        Non, vous devriez au moins essayer, les règles de base du dessin d’art sont trés simples , beaucoup plus qu’en architecture.

        De plus, ces livres sont vraiment bien faits et trés didactiques.

        haaa tiens je viens de voir un livre qui s’intitule ‘la mondialisation pour les nuls’ quelqu’un connait il Sylvie Goulard ?

        Au risque de surprendre tout le monde, regardez quelles sont les meilleures ventes http://www.pourlesnuls.fr/catalogue/1601-business/1602-entreprise/liste/meilleures-ventes/

        l’économie libérale pour les nuls , oui , bon titre, en tout cas ce titre n’existe pas encore
        donc , pourquoi pas ?

        merci à vous;

        ps : en lien avec le billet de jeanpeuplus mais je vous soigne 🙂

        http://www.laquadrature.net/fr/nextinpact-loirenseignement-des-deputes-et-magistrats-craignent-une-surveillance-generalisee

        cordialement

      3. Avatar de timiota
        timiota

        Sylvie Goulard, député Modem, assez pédagogue.
        Le contenu du bouquin (sur amazon on voit le détail de la table des matières) dont elle n’est que 3ème auteur est pas mal, incluant Naomi Klein dans les dix figures de la mondialisation, et mentionnant les inégalités.
        Après son dada, c’est de nous expliquer que l’Europe serait la source de pleins de bonnes choses « si »… (dans l’Europe pour les nuls, où elle est seule auteure pour le coup)

  25. Avatar de bluegreen
    bluegreen

    Cher Paul,

    J’adore vos faux élans de naïveté, très touchant, vraiment…

    J’ai lu vos livres et ceux de beaucoup d’autres, et tenté, comme d’autres, de dialoguer autour de ces problématiques autour de moi. Cette expérience, forcement limitée, m’a (re)appris cependant que:
    Tout le monde se fout royalement de savoir les détails du pourquoi, ça n’intéresse strictement personne.
    Car chacun sait que les escrocs, ça existe et ça sévit, que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, et que le monde est incompréhensible. Mais en fait, non, quant même, ce dernier truc, là, ça fout vraiment trop la trouille, et donc, en fait, chacun a déjà une explication pour tout.

    Bref, une simple confirmation de ce que, pourtant, je croyais savoir:
    1- Que seule une infime minorité s’intéresse au pourquoi des choses.
    2- Qu’en général, ce sont les mêmes que ceux qui se trouvent tout en haut de la chaine alimentaire. Vous savez, là où on trouve le temps de lire, de comprendre, et d’échanger à propos de sujets de plus en plus complexes. Ben oui, y’a des autres qui font pousser à manger, c’est cool…
    3- Que la connaissance, c’est l’arme la plus efficace pour rester tout en haut de la chaine alimentaire.

    Bref, fournir une explication détaillée pour un sujet complexe ne sert strictement à rien si votre but est d’informer vos contemporains, c’est même fortement contre-productif.
    Par contre, ça occupe votre temps et le mien, ce qui n’est déjà pas si mal …

    1. Avatar de arciatus
      arciatus

      Vous êtes trop pessimiste à l’égard des gens, mais ce que vous dites-là est vrai (partiellement, car je suis par nature optimiste?): Ainsi, à un moment de ma vie je me suis intéressé entre autres recherches marginales, à l’Astrologie. Par pure curiosité envers les pratiques ésotériques et initiatiques diverses. Or, dès que mes jeunes collègues de travail avaient découvert que j’avais un discours paraissant compétent sur la question je fus sollicité pour leur prédire l’avenir. C’est très facile de devenir un charlatan

  26. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Bonjour M. Jorion et Vous tous-tes.

    « À quoi cela sert-il alors d’expliquer de manière détaillée une question complexe si une hypothèse simpliste sans rapport avec le véritable déroulement des faits est à portée de la main et deviendra inéluctablement l’opinion communément admise ? »

    Cela ne sert-il pas à chercher et trouver la véritable explication factuelle, démontrable scientifiquement empiriquement, du déroulement des faits, de l’ampleur de leurs complexités, et de ce qui en résulte de plus nocif, afin et de déconstruire les préjugés caricaturaux « scientistes » voulant enterrer la réalité des faits les dérangeant, en réduisant les explications à ce qui les sert le plus ; les slogans – contrairement aux discours étayés – ; le court-termiste du traitement d’un sujet amalgamant de trop des serviettes et des torchons – contradictoirement à la séparation strictes des causes et conséquences – la technocratisation et technicisation des éléments de langage – afin de juste faire montre de « maîtrise » et domination du sujet pour embrouiller encore plus l’opinion – pour que plus jamais ne se reproduisent ce genre de confusion nuisible pour l’espèce humaine…?

    Fait-il se résigner devant « l’inéluctable opinion communément admise » se trompant massivement, et abandonner la recherche de la vérité, démontrée par la réalité des faits, en s’armant de la meilleur pédagogie possible a y appliquer, pour prouver son erreur à cette opinion…? En terme de recherche du mieux pour l’espèce humaine, et son devenir, ses biens communs, etc… Mais excluant toutes recherches de « notoriété » individualiste… Mieux vaut qu’il soit avéré avoir eu raison seul, que tort avec tout le monde…? Ou inversement. Mieux vaut qu’il soit avéré avoir eu tort avec tout le monde, que raison en étant seul…? Qui sera là pour juger…? et avec regard ce jugement sera porté comparativement à celui porté aujourd’hui…?

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Rajoutaons aux slogans et court-termisme, la technocratisation et technicisation des éléments de langages cherchant à noyer de jargon la compréhension de l’opinion juste pour faire montre de « maîtrise » et domination du sujet cité…

      1. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        Pardon pour la répétition « la technocratisation et technicisation des éléments de langages cherchant à noyer de jargon la compréhension de l’opinion juste pour faire montre de « maîtrise » et domination du sujet cité… ». Un « bugg » informatique, à l’origine (retardement du contrôle de modération, ayant fait apparaître que tardivement ce commentaire « rajoutons… ») m’ayant induit a commettre une erreur, en tentant de contourner ce bugg (mon impatience faut dire aussi, à fait le reste) par la fonction « retour à la page précédente », jusqu’à tomber sur celle ou il m’était donné accès à l’inscription du texte (14 avril 2015 à 13:02 ) déjà écrit… disons qu’un léger bugg, inhérent au fonctionnement du site, amplifié d’une grosse dose d’empressement de ma part, ont produit cette répétition….

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      3ème phrase, 134.

      1. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        Et ???

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Pschitt ! Boum ! Haaa ..

        ( clin d’œil réservé aux ex taupins ) .

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      @Un naïf
      merci, et oui donner les clés de la boutique dans un silence assourdissant, c’est devenu une grande spécialité !

      1. Avatar de Un naïf
        Un naïf

        Dans la série « on file les clés » (niveau : facile à comprendre) :

        http://www.bastamag.net/L-Europe-ouvre-grande-la-porte-aux-lobbies-du-gaz-de-schiste

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      A lire des sites comme lesmotsontunsens ou des wikistrike (et pourquoi pas celui des charlatans Kokopelli…), effectivement tout est simple. Mais c’est un tout petit peu plus complexe, là aussi, même pour des brocolis…
      http://europeanpatentcaselaw.blogspot.fr/2015/03/g212-et-g213-un-produit-obtenu-par-un.html?m=1

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        C’est bien le problème : que même les brocolis deviennent complexes .

         » Les brocolis , c’est bien simple…. »

      2. Avatar de GUDULE
        GUDULE

        Qui a dit que tout était simple ?

        merci, cela dit, ne vous inquiétez pas les graines de brocoli et autres cucurbitacés ou tomatinettes ont les fesses au frais; dans un grand frigo norvégien; grâce à ces gentils messieurs et dames bien intentionnés 🙂

        http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1580_inauguration_arche_noe_graines_coffre_fort_apocalypse.php

        monsanto and friends; dont tout le monde connait la » force de persuasion » des lobbys au parlement européen ; à défaut de balancer des pesticides par hélicoptère sur la figure et les champs des propriétaires agricoles américains qui osent les braver, n’est jamais avare de contorsions juridico sémantiques pour enfumer le bas peuple qui décidement n’y comprend que dalle………..sauf vous M vigneron, vous êtes bénis des dieux ! 🙂

        ce la dit, les modifications génétiques , la nature fait ça aussi trés bien depuis des millénaires mais avec abondance, encore pour combien de temps ???
        et sans brevet !

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Gudule, 2ème lien effacé parce que ça vient de chez Soral et GlobalReasearch.
          Le 1er est juste nul, avec l’interview du gentil confédérateur paysan qui explique que de toute façon les graines ne germeront plus. Mais bien sûr, sont cons les Norvégiens, Rockefeller, Monsanto et Bill Gates, ils foutent des milliards dans un projet qui va faire périmer les graines au bout d’un an, ça tient tout à fait la route comme explication.

          Voyez, c’est là l’explication du « pourquoi c’est toujours les méchants qui gagnent », parce que eux se font chier à bétonner le truc, alors que du côté des gentils, c’est deux-trois explications farfelues à l’emporte-pièce, et après la gueule enfarinée « ah ben pourquoi les gens ne nous plébiscitent pas ?!? ». CQFD

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Julien Alexandre :

        Si tout ce beau monde investit des milliards dans cette soit disant conservation , ça n’est effectivement pas pour redistribuer les graines après l’apocalypse .

        C’est sans doute pour mettre le magot à l’abri de tout autre chose que l’apocalypse .

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Juan, j’ai le regret de te confirmer que ton commentaire ne déparerait pas parmi ceux qu’on lit sous le texte du lien de Gudule.

      5. Avatar de GUDULE
        GUDULE

        @ ok, hé bien, mes excuses, je n’avais pas vu cela dans l’en tête du lien !

        cordialement

      6. Avatar de juannessy
        juannessy

        Je sais . On n’est pas d’accord là dessus .

        Mais je ne demande qu’à apprendre .

      7. Avatar de Si près, si loin ...
        Si près, si loin …

        Suite au commentaire « CQFD » de Julien, j’ai juste envie de dire :
        « La théorie du complot, c’est bien simple …»

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Si près, si loin…

          Tant que ça n’est que l’envie…

  27. Avatar de Jenesauraisvoir
    Jenesauraisvoir

    Le fait que l’« hypothèse simpliste sans rapport avec le véritable déroulement des faits » est le plus souvent le préambule (ou plutôt l’épilogue) au développement de l’idéologie dominante vous semble-t-elle être d’un dévoiement suffisamment pernicieux pour l’humanité pour vous donner la peine d’expliquer de manière détaillée ?
    (Le mode interrogatif est une plaisanterie bien sûr)…

  28. Avatar de chabian
    chabian

    J’ai toujours été étonné que certaines connaissances complexes peuvent être détenues par presque tous. Par exemple : la conduite d’une automobile et le code de la route. Ou encore : le jeu d’échec (et bien des jeux de cartes, domino, etc.). Ou encore : les règles des divers sports et les classements et les pronostics…
    Par ailleurs, nous pouvons vivre sans la plupart des connaissances historiques et scientifiques autres que simplistes.
    Enfin, nous vivons souvent en aveugles, en ignorants volontaires. Toute histoire de « l’Eglise » pour quelqu’un qui a reçu une éducation chrétienne demanderait presque une déprogrammation ! pour approcher les faits des histoires de cette secte visant un héros nommé jésus et surnommé ‘christ’ tel que l’ont raconté quatre copains dans un livre, dont un autre peu après a fait un mouvement fanatique, qui s’est centralisé au IVe siècle et qui s’est divisé souvent… et corrompu encore plus souvent. Il en va de même de la phynance. Rien ne tient ensemble de ce que j’ai lu des décennies durant, le trou noir reste.
    Que des scientifiques veuillent aussi en rester là, c’est le cas des médecins ‘formatés’ à l’allopathie et ne voulant pas prendre de recul, et qui dominent la profession.

    1. Avatar de G L
      G L

      Et si le problème n’était ni d’expliquer ni de comprendre des choses compliquées mais seulement de changer des habitudes auxquelles on est attaché ainsi que les justifications qui allaient avec?

      On a d’abord considéré comme justifié d’emprunter de l’argent collectivement ou individuellement pour mener des guerres (Louis XIV), développer les manufactures et se lancer dans des aventures coloniales (Colbert), entreprendre l’industrialisation du pays et réaliser un impressionant réseau de chemin de fer (XIXème siècle.) Plus tard, mais en France surtout après la seconde guerre mondiale, il est devenu normal pour un individu non seulement d’emprunter pour faire construire une maison (que le prêteur peut récupérer quand l’emprunteur fait défaut) mais aussi une automobile puis tout à fait n’importe quoi (cf la liste de la chanson de Boris Vian.) Les mêmes recettes permettant de développer l’enseignement gratuit (un réel investissement même si on est jamais certain de s’y retrouver financièrement) et de boucher le « trou de la Sécu » en empruntant de quoi le combler au fur et à mesure, presque tout le monde était satisfait (au moins dans le souvenir que nous en gardons.)

      Quand, les temps étant devenus plus difficiles aux États-Unis, on y a imaginé d’utiliser de fantastiques « effets de levier » (la maison que nous vous proposons va doubler de valeur en quelques années et d’ici là nous vous prêtons tout l’argent nécessaire pour l’acquérir) il s’est produit une catastrophe plus ample que les précédentes qui devrait en toute logique nous conduire à réviser notre politique économique et financière.

      Sauf que, chacune des options possibles n’étant pas du goût de tout le monde, ceux qui gagnent les élections sont les plus irresponsables, qui promettent que sur le fond rien n’a changé et que grâce à eux tout va redevenir comme avant.

      Si on transposait les choses dans un univers imaginaire pour l’expliquer aux enfants, je suis presque sur qu’ils comprendraient facilement. Du moins les plus jeunes d’entre eux comprendraient beaucoup mieux que des adultes, pour les étudiants de Paul qui sont déjà bien imprégnés par les croyanceces économiques et financières [j’avais êcrit religieuses 🙂 ] de leurs anciens, je ne sais pas!

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Quelles habitudes êtes vous en conscience de , et prêt à , changer ?

      2. Avatar de chabian
        chabian

        seulement de changer des habitudes auxquelles on est attaché ainsi que les justifications qui allaient avec?

        C’est le principe du « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens », si je ne me trompe pas. Effectivement, celui qui veut changer son comportement, avec une conviction faible ou prudente (de pionnier) au début, il construit des justifications de plus en plus fortes pour conforter son comportement. Il en devient très convaincu. Ce besoin, cette volonté de s’engager dans du nouveau, d’où vient-elle ? Voilà sans doute la question que PJ doit résoudre. Les autres s’en tiennent effectivement aux ‘justifications’ qui leur permettent de ne pas changer, et ces justifications sont simplistes, religieuses, miraculeuses, etc. Elles font un mur, qui est aussi un écran de fumée. Le débat sur le nucléaire ou l’éolien sur les forums tient beaucoup de l’anathème actuellement. Et les Autorités (un pape ou un archevèque autant qu’un élu victorieux) ont pour rôle de maintenir l’existant. Hollande ne sera pas révolutionnaire, faut pas rêver. Le leader révolutionnaire met en mouvement les pionniers, les mécroyants, les incrédules. S’ils ont faim, c’est plus facile.

      3. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ GL (et juannessy)

        « Et si le problème n’était ni d’expliquer ni de comprendre des choses compliquées mais seulement de changer des habitudes auxquelles on est attaché ainsi que les justifications qui allaient avec? »

        Je pense que changer des habitudes ne suffit pas. Il nous faut à mon avis changer la vision du monde qui a cours depuis la coupure galiléenne (la philosophie expérimentale de Newton et tout ça), vision quasiment imposée par « le système actuellement dominant (essentiellement anglo-saxon?) ».
        Je pense que PJ fait un pas dans cette (bonne) direction dans laquelle Thom a fait avant lui quelques larges enjambées.

        Thom: « La Science progresse en se forgeant de nouveaux modes d’intelligibilité, mais, en dernière analyse, ces nouveaux modes d’intelligibilité doivent s’engendrer à partir d’évidences intuitives portant sur les prégnances émises par les formes saillantes extraites de notre expérience (naïve) du continu. »

        : « Le problème de la démarcation entre scientifique et non scientifique n’est plus guère aujourd’hui qu’une relique du passé; on ne le trouve plus guère cité que chez quelques épistémologistes attardés et quelques scientifiques particulièrement naïfs ou obtus ».

    2. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Il me semble que les compétences très largement , sinon étrangement , partagées , que vous relevez avec pertinence , sont des compétences résultant d’un apprentissage ( parfois long et cher pour le permis de conduire ) , et que le pousse à l’apprentissage est dans le « carburant » assez unanimement répandu du jeu , du divertissement , de la jouissance d’une forme de liberté .

      Ce qui me remet en tête qu’il y a deux types de pédagogues :

      -ceux qui apprennent et enseignent par le jeu , l’humour , le « teasing » ,le « spontané » , jouant dans ce que j’appelle la cour du  » hors temps »

      -ceux qui apprennent et enseignent par la rigueur , les référents , la logique , jouant dans ce que j’appelle la cour du présent .

      Les premiers couvrent plutôt les jeunes années , les seconds après douze ans , mais c’est le rêve quand ils sont mixés aussi bien en primaire, qu’au collège , lycée ou université .

      D’où l’importance de la cohérence du couple enseigné/enseignant .

      1. Avatar de G L
        G L

        Quelqu’un d’assez méchante humeur a écrit « heureusement qu’on apprend pas à parler à l’école! »

        Même si ça n’est pas exact puisque cet apprentissage se fait en imitant les autres donc aussi les maitres et les autres élèves, c’est un apprentissage á première vue très différent de celui de l’écriture (si on exclu le tracé des lettres qui se fait lui aussi par imitation et celui du clavier réputé ne plus être nécessaire.)

        En principe il faut connaître les règles de la grammaire qui sont si nombreuses que personne n’est jamais certain de toutes les respecter. N’étant pas compétent en la matière je vous laisse juge de l’utilité de connaître la dite grammaire mais dans l’ecriture l’imitation a aussi un rôle essentiel puisque c’est en écrivant et en comparant le résultat avec ce qu’écrivent les autres qu’on apprend (ou pas) la part la plus difficile de cet art.

        Si on exclu tout ce que l’on apprend en imitant les autres il reste peut-être quelque chose d’essentiel mais je suis incapable de préciser en quoi ça consite!

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Pour l’apprentissage du parler , le « stimulus  » essentiel c’est la mère . Les anglais sont plus riches que nous pour une fois , qui font toujours le distinguo entre mother tongue et language .

        Pour l’écrit …je préfère laisser la plume aux pédagos des deux espèces que j’évoquais .

        PS : tiens , je me demande si Paul Jorion est plus convaincant et a plus d’écho en anglais , sur le sujet des subprimes . Apparemment non .

      3. Avatar de GUDULE
        GUDULE

        @pédagogie ou pas; je trouve l humour TRES compatible avec la rigueur et même essentiel 🙂

        La rigueur dissociée du manque d’humour est un peu inquiétante tout de m^me….

      4. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Gudule :

        C’est souvent cette association qui fait les très très bons pédagos .

        Mais elle ne va pas de soi , et est même plutôt rare car elle met en relation des zones et aptitudes du cerveau que l’on ne travaille pas à la même époque et dans les mêmes conditions ( je parle du cerveau du pédago ).

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