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Dans la période de consensus mou qu’ouvrit la chute du mur de Berlin, les enjeux de société devinrent obsolètes et les partis dits « de gouvernement » se mirent à appliquer à quelques nuances près, une politique unique.
Les jeunes énarques et autres personnes fraîchement émoulues des grandes écoles se mirent, en toute logique, à jouer à pile ou face le choix devenu pratiquement indifférent de faire carrière à droite ou à gauche.
Les plates-formes des partis se muèrent en jeux de langage sans conséquences, ressassant par habitude une rhétorique issue de la tradition, recyclant de manière inoffensive des mots qui avaient autrefois eu un sens.
Ceux qui défendaient ces plates-formes en période électorale n’y accordaient plus la moindre attention une fois élus : les problèmes étaient qualifiés de « techniques » et leur solution ne relevait plus d’hommes ou de femmes d’État, mais d’« experts » émargeant directement ou indirectement au budget d’un établissement financier.
Dans la représentation que s’en faisaient les élus, les élections n’étaient plus qu’un rituel visant à les reconduire périodiquement aux mêmes postes. Ne pas être réélu était un accident dû à « pas de chance » car, comme le dit la chanson : « Ce n’est pas ma faute mais celle du public qui n’a rien compris ! ».
Dans un contexte où n’existait plus qu’une seule manière de diriger les affaires du pays, la notion même que des élections perdues pouvaient signifier le désaveu d’une politique, fut rangée au magasin des accessoires.
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