LE TEMPS QU’IL FAIT LE 20 MARS 2015 – (retranscription)

Retranscription de Le temps qu’il fait le 20 mars 2015. Merci à Olivier Brouwer !

Bonjour, nous sommes le vendredi 20 mars 2015. Et j’ai demandé au dieu Pazuzu de bien vouloir manifester aujourd’hui sa colère relative au comportement de la Troïka. Alors, si vous voyez quelque chose de curieux se passer pendant que je parle, eh bien, ce sera sans doute cela.

Non, je ne veux pas réitérer l’exploit de notre ami, l’intrépide reporter, globe-trotter, Tintin, dans Le Temple du Soleil, je ne vais pas essayer de profiter lâchement de la présence d’une éclipse solaire pour essayer de faire passer mon message. J’ai calculé le temps de mon intervention pour qu’elle soit terminée avant le début de l’éclipse !

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Ces jours-ci, vous le voyez, parce que je l’annonce sur le blog, j’ai la grande satisfaction d’avoir la possibilité, non seulement de parler souvent, mais aussi de parler de choses d’ordres différents. J’ai dû faire, il y a quelques jours, la liste de mes activités pour l’année académique 2013-2014, pour la V.U.B., l’université à Bruxelles où je donne le cours « Stewardship of Finance », et je me suis aperçu qu’en interventions, chroniques, vidéos, entretiens divers etc., il y avait 120 articles. Ça veut dire un tous les trois jours. C’est pas mal, ça montre que j’ai été bien occupé l’année académique dernière, et c’est du même ordre cette année-ci, comme vous avez pu le voir.

Quand je suis rentré des États-Unis en 2009, on m’invitait aussi à parler beaucoup, mais c’était sur un seul thème, c’était sur celui de la crise. Et ces jours-ci, j’ai le plaisir de pouvoir parler de choses diverses, et surtout de pouvoir, je dirais, utiliser l’ensemble de ma boîte à outils pour analyser les problèmes. Par exemple, hier, hier en début d’après-midi, j’étais invité à donner un cours aux étudiants de l’Université Libre de Bruxelles en psychologie, en troisième année, sur la question de l’éthique. Et dans la première partie, durant la première heure, j’ai parlé de la finance, essentiellement. Mais dans la deuxième heure – je m’étais mis d’accord avec le professeur, madame Ariane Bazan – dans la deuxième heure, on a parlé de l’éthique de manière beaucoup plus générale, c’est-à-dire en mobilisant, non seulement ce que je pouvais dire sur l’économie et la finance, mais aussi ce que je pouvais dire du point de vue de l’anthropologue et du point de vue du psychanalyste, Madame Bazan ayant en particulier cette expertise d’être psychanalyste.

Et le soir, dans la même université, j’ai eu un débat avec Bruno Colmant sur la crise dans la zone euro. On a parlé de la dette, on a parlé de la Grèce et ainsi de suite. Et l’auditoire doit se poser la question, quand maintenant je suis là, sur l’estrade, sur le podium, avec Bruno Colmant, s’agit-il bien d’un débat ?

S’agit-il bien d’un débat ? Moi, ça me fait très très plaisir qu’il soit à ce point d’accord avec la manière dont je présente les choses. Dans ce dialogue que nous avons depuis quelques années, eh bien, moi, je tiens compte des informations très importantes auxquelles Colmant a accès, et à ses analyses. Mais je ne pense pas avoir évolué, je dirais, dans la perspective politique dans laquelle j’analyse les événements. Alors, quand il vient à mon renfort, quand il dit oui, quand il approuve, quand je pose parfois des thèses, je dirais, de plus en plus radicales et qu’il continue d’approuver, d’opiner du bonnet, ça me fait extrêmement plaisir.

Moi j’ai eu l’occasion de parler au public après – il avait dû partir parce qu’il donnait un cours ce matin à Luxembourg, donc il fallait qu’il fasse d’abord la route durant la nuit, mais moi, j’ai eu l’occasion de parler avec les gens qui étaient là – et le fait qu’un économiste belge qui avait été marqué comme étant véritablement, je dirais, un penseur de la droite libérale, se rallie à ce point à la manière dont je vois les choses – et moi je bénéficie, comme je l’ai dit, de la manière dont il analyse les choses et de l’information à laquelle il a accès – ça fait plaisir. Ça permet au public d’avoir une vision qui semble réconciliée, je dirais, sur la manière dont les choses se passent. Non pas que nous proposions un TINA, parce que ce que nous disons ne ressemble pas du tout à ce que les gens, les z’élites au pouvoir, disent, mais nous avons une position unifiée, c’est une chose, je dirais, excellente.

Alors, demain, si vous avez l’occasion d’être à Paris et si vous pouvez vous rendre à Saint-Denis, ce n’est pas très très loin, et au théâtre Gérard Philipe, il y aura une grande discussion, essentiellement avec Bernard Stiegler. C’est Bernard Stiegler qui m’invite et je serai là pour débattre avec lui sur les questions du travail, sur les questions de revenu universel, sur les questions de prix et de valeur [P.J. Stiegler sera absent]. Stiegler a eu l’occasion… – je lui ai montré le manuscrit de mon livre sur Keynes qui va paraître en septembre -, et nous débattrons un certain nombre de thèmes de ce livre, ainsi que des thèmes de mon livre qui s’appelle : « Le prix », ou j’envisageais en particulier le rapport entre ce qu’on appelle « la valeur » et le prix.

Lundi, je donne mon cours à la VUB, c’est un cours que je donne en anglais, et je parlerai ce jour-là de l’affaire Enron, de la chute de la compagnie Enron, et ce que ça peut nous enseigner du côté, justement, de l’éthique en finance. Le lendemain, je serai à Paris, je serai dans le XVIème arrondissement, j’ai mis une annonce de cela. Vous pouvez venir, si vous êtes dans la région parisienne, et là, je ferai un exposé sur mon livre qui s’appelle : « Comment la vérité et la réalité furent inventées », livre publié chez Gallimard en 2009, et qui est là un livre, je dirais, véritablement d’anthropologie et de philosophie des sciences, de philosophie du savoir, d’« anthropologie des savoirs » comme je dis en général, et là, je ferai un exposé, je dirais, sur l’ensemble de ce livre. Je crois que ça dure une heure et demie. C’est dans le XVIème, je vous ai donné les indications comment y arriver : métro Ranelagh ou Jasmin.

La semaine suivante, encore deux exposés. À Namur, je donnerai la seconde partie de l’exposé que je fais sur le même livre, « Comment la vérité et la réalité furent inventées ». J’ai parlé de la première partie : « la vérité », il y a une dizaine de jours, et je parlerai de « la réalité » et en particulier du rôle des mathématiques dans notre compréhension du monde, donc à Namur, et ce sera donc de 17h à 19h, et ce sera le 1er avril.

Le lendemain – vous avez peut-être vu cette petite photo, « Pistache et chocolat » – le lendemain, je suis l’invité des Grandes Conférences liégeoises. Et là, là, j’ai la possibilité d’utiliser véritablement, je dirais, l’ensemble de ma palette, la totalité de ma boîte à outils, parce qu’on m’a donné une carte blanche : je vais parler de « Comprendre les temps qui sont les nôtres ». Voilà. Et là, c’est un événement, je dirais, important, ne serait-ce que dans la taille de la salle : c’est une salle de deux mille sièges. Voilà. Et si vous êtes dans cette région-là, donc la région de Liège, n’hésitez pas à venir, donc, le 2 avril.

Et voilà ! Donc, tout ça me permet maintenant, je dirais, de pouvoir produire une image globale. Une image globale : vous l’avez vue apparaître un peu dans mes livres. J’ai parlé de plus en plus, non pas simplement de la crise financière, mais de la crise générale de notre espèce sur sa planète, et ensuite, j’ajoute de plus en plus des éléments qui sont liés, non pas tellement au monde tel qu’il est ou tel que nous l’avons rendu, mais aussi à qui nous sommes : qu’est-ce que c’est que la présence de cette espèce humaine à la surface de la terre, et qu’est-ce que c’est pour nous, individuellement, d’être là ? Et le livre que je prépare, celui que j’ai commencé à écrire, sera consacré véritablement à cela. Il est axé sur une lecture du texte de Nietzsche qui s’appelle : « La naissance de la tragédie », et là, je rassemblerai véritablement, je dirais, les différents éléments que j’ai pu réunir à partir de ma pratique dans l’intelligence artificielle : qu’est-ce que c’est qu’essayer de reproduire un comportement humain ; ma réflexion anthropologique qui s’est forgée sur le terrain, chez les pêcheurs bretons, chez les pêcheurs de la côte de l’Afrique de l’ouest, et mon expérience de la psychanalyse, expérience que je voudrais poursuivre. La question du travail, aussi, bien sûr, de la robotisation, n’est pas étrangère à cette réflexion générale.

Voilà. Eh bien, un petit compte-rendu des événements récents, c’est-à-dire ceux de la journée d’hier et ce qui va se passer dans les jours qui viennent, en termes de communication de ma part. Je vous souhaite une bonne semaine et à très bientôt.

Voilà, au revoir !

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