Dimanche on vote ! Enfin…

Il y a d’abord ceux, les plus nombreux, qui considèrent qu’aucun des partis en présence ne connaît la solution à nos problèmes et qu’il vaut mieux dimanche, rester chez soi.

[P.J. : Admirons là, avant de passer à la suite, la grande sagesse du peuple français. Raison pour laquelle il est beaucoup trop tôt pour désespérer, mais je reviendrai là-dessus en conclusion].

Il y a ensuite les adeptes du « yaka, fôkon ! », et ceux-là voteront FN. « Comme tout ce qui arrive n’est manifestement pas de ma faute [P.J. : ce qui en gros est vrai], et qu’il faut bien que quelqu’un l’ait fait et que le type au coin de la rue a une tête qui ne me revient pas, je ne serais pas autrement surpris du coup si c’était lui qui l’avait fait ! ».

Il y a ensuite ceux qui trouvent que tout ne va pas si mal mais qu’il vaut mieux qu’une politique de droite soit mise en application par un gouvernement qui se dise clairement « de droite », et ceux-là voteront UMP-UDI.

Il y a ensuite ceux qui trouvent que tout ne va pas si mal mais qu’il vaut mieux qu’une politique de droite soit mise en application par un gouvernement qui se dise « de gauche », et ceux-là voteront PS.

Il y a ceux qui n’ont pas remarqué que les politiciens qui se disent « écologistes » ont cessé de s’intéresser à l’écologie il y a de très nombreuses années, et ceux-là voteront EELV.

Il y a enfin ceux qui se disent encore « de gauche » et ne veulent pas voter pour un parti qui se dit « de gauche » tout en ayant cessé de l’être, et ils voteront pour un parti de l’extrême-gauche en priant le ciel qu’ils n’accordent pas accidentellement leur suffrage à un candidat « rouge/brun » complotiste, ou à un nostalgique du stalinisme ayant trouvé en Vladimir Poutine de quoi lui rendre l’espoir.

Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Que la politique en ce moment est en train de se faire ailleurs que dans les partis politiques. Où exactement ? du côté je dirais de ces intellectuels dont M. Valls affirme contre toute évidence qu’ils sont muets.

M. Valls souffre de surdité sélective : il n’entend pas ceux qui disent ce qu’il n’a pas envie d’entendre. Ce n’est pas de notre faute, et ne nous empêchera sûrement pas de continuer à parler. D’autant qu’il est urgent, dans cet énorme vide, de ressusciter le débat politique !

Partager :

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Souvent une étrange culpabilité vient visiter les vivants et les perturber comme cette mauvaise synchronisation du son à l’image. Etrange,…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta