Le programme pour l’Europe de Yanis Varoufakis, le 14 mars 2015

Source : Presenting an agenda for Europe at AMBROSETTI sur le blog de Yanis Varoufakis. Merci à Fuu Hououji pour la traduction française ! Ouvert aux commentaires.

Présentation d’un programme pour l’Europe à AMBROSETTI (Lac de Côme, le 14 mars 2015)

Chers tous, mes devoirs ministériels m’ont empêché de poster des billets ces derniers temps. Je brise maintenant ce silence, puisque je viens de faire une présentation qui combine mes travaux précédents et mes efforts actuels. Voici le texte de la présentation que j’ai faite ce matin à la Conférence d’Ambrosetti sur le thème d’un « Programme pour l’Europe ». Les lecteurs réguliers de ce blog en reconnaîtront le thème principal – preuve d’une certaine continuité…

En mars 1971, alors que l’Europe se préparait à faire face au Choc Nixon et commençait à projeter une union monétaire européenne plus proche de l’étalon or que du système de Bretton Woods qui partait en lambeaux, l’économiste de Cambridge, Nicholas Kaldor, écrivit la chose suivante dans un article publié dans The New Statesman :

« …C’est une dangereuse erreur de croire qu’une union économique et monétaire peut précéder une union politique, ou qu’elle agira (selon les termes du rapport Werner) ‘comme un catalyseur pour l’évolution vers une union politique dont, à long terme, elle ne pourra se passer pour fonctionner.’ Car si la création d’une union monétaire et d’un contrôle communautaire sur les budgets nationaux engendre des pressions qui entraînent l’écroulement du système tout entier, il empêchera le développement d’une union politique, au lieu de la promouvoir. »

Malheureusement, l’avertissement prophétique de Kaldor fut ignoré et remplacé par un optimisme touchant selon lequel l’union monétaire forgerait des liens plus forts entre les nations européennes et que, à la suite de grandes crises du secteur financier (comme celle des années 2000), les circonstances forceraient les dirigeants européens à mettre en place l’union politique qui avait toujours été nécessaire.

C’est ainsi que, à une époque ou l’Amérique était occupée à recycler les surplus d’autres pays à l’échelon planétaire, une sorte d’étalon or fut créé au sein de l’Europe, et fit couler un mur de capital vers Wall Street, nourrissant la financiarisation et la production privée d’argent à grande échelle à travers le monde – les français et les allemands se précipitant pour prendre part à la chose avec enthousiasme.

À l’intérieur de l’Eurozone, l’illusion d’un risque zéro a été renforcée par le fantasme que (dans une union construite sur le Principe de la Dettes Publiques Parfaitement Séparées et des Systèmes Bancaires Séparés) prêter à une entité grecque était plus ou moins aussi risqué que de prêter à une entité bavaroise. La conséquence fut que les surplus on donné lieu à des flux de capitaux nets vers les nations en déficit, créant des bulles insoutenables tant dans les secteurs privés que publics. Notre modèle de croissance de l’Eurozone, mesdames et messieurs, s’appuyait lourdement sur un financement des vendeurs privés, conduit par les banques, pour les exportations nettes des nations en surplus.

C’est comme si, en construisant l’Eurozone, nous avions ôté tous les mécanismes d’absorption des chocs, tout en assurant que le choc, lorsqu’il surviendrait, soit énorme. Et lorsque ce choc énorme survint, sous la forme de la grande crise de l’Eurozone en 2010, à la suite du crash mondial de 2008, et que mon pays, la Grèce se trouvant avoir joué le rôle du canari dont la mort annonce le coup de grisou au fond de la mine, l’Europe décida de rester dans le déni quant à la nature de la crise, insistant à traiter les insolvabilités causées par l’éclatement des bulles (dans le secteur bancaire d’abord, et dans le domaine des dettes publiques ensuite) comme si elle n’étaient que de simples problèmes de liquidité, prêtant à des nations profondément endettées via le mécanisme des SPVs (Fonds Communs de Créances) qui ressemblaient à des CDOs (obligations adossées à des actifs) empilées les uns sur les autres. Le résultat final fut un transfert des pertes potentielles des bilans des banques vers les contribuables européens d’une manière qui plaçait l’essentiel du fardeau de l’ajustement sur les pays en crise, qui étaient les moins capables de le supporter.

Le résultat de cette approche contre-productive percola dans le marché des obligations pendant quelques années, avec des effets presque catastrophiques (emportant presque l’Italie), que Mario Draghi combattit avec courage à l’été 2012. Hélas, son intervention couronnée de succès, tout en apaisant les marchés, força la crise à produire des métastases dans le royaume de l’économie réelle de la zone euro, découlant sur une grève asymétrique des investissements à un moment où l’accumulation de l’épargne dormante (l’autre face de la crise) poussait les rendements vers le bas et causait une crise de confiance qui a décuplé les vents déflationnistes à travers le continent – ces vents déflationnistes que Mario Draghi est à nouveau appelé à éteindre via la politique longtemps attendue de Quantitative Easing (QE).

Cinq ans d’une crise qui n’est pas terminée, ont endommagé notre tissu social et ont atteint leur point culminant dans une Europe qui a perdu sa légitimité auprès de ses propres citoyens, et une grande partie de sa crédibilité auprès du reste du monde. Une Europe qui proclame une plus grande union et une plus grande consolidation dans les mots, tandis qu’en réalité ses problèmes les plus aigus se trouvent dans les faits – et c’est regrettable – re-nationalisés.

Mesdames et messieurs, l’Europe demeure emprisonnée dans une crise existentielle, totalement indépendante de la Grèce, qui empire au lieu de s’améliorer. C’est un défi pour nous tous, qu’aucune droiture fiscale ni aucun stimulus Keynésien ne peuvent relever. Rester ainsi coincés dans des débats stériles pour savoir si des déficits budgétaires devraient être réduits ou augmentés de montants insignifiants, débats entre nations n’ayant plus de banque centrale, est aussi dangereux qu’ennuyeux. C’est pourquoi, il me semble, que la bataille entre la France et Bruxelles, ou entre Rome et Bruxelles, à propos des virgules et points de leurs budgets, et pour savoir si quelques dixièmes de pourcents doivent être retirés ou non, est complètement à côté de la plaque.

Nous avons besoin de quelque chose d’autre : d’une autre logique, d’un redéploiement rationnel des institutions existantes de manière à attaquer le problème à la racine. Pendant qu’une dynamique de dette-déflation ronge le potentiel européen de partage de prospérité, les gouvernements européens sont enfermés dans de faux choix :

  • entre la stabilité et la croissance
  • entre l’austérité et le stimulus
  • entre l’étreinte mortelle entre banques et états insolvables, et une union bancaire admirable mais indéfinie et indéfiniment retardée
  • entre le principe de dettes publiques parfaitement séparables, et le besoin supposé de persuader les pays en surplus de financer les autres
  • entre la souveraineté nationale et le fédéralisme.

 

Ces faux choix emprisonnent la pensée et immobilisent les gouvernements. Ils sont responsables de la crise de légitimité du projet européen. Et ils risque de causer un déficit démocratique toxique partout en Europe, dont seuls les nationalistes, les populistes, les séparatistes, les anti-européens et, oui, les Nazis comme notre propre Aube Dorée, pourront profiter.

Alors je sais que, dans ce beau pays de deux brillants Marios [1], dire ces mots alors que le QE se déploie, est un quasi blasphème. Le QE est tout autour de nous, et une bonne quantité d’optimisme en dépend. Au risque de jouer le rôle de celui qui ruine la fête (comme le dit souvent ma fille !), permettez-moi de dire que je peine à imaginer comment l’élargissement de la base monétaire dans notre union monétaire, morcelée et en fragmentation, se transformera en une augmentation substantielle de l’investissement privé dans des activités productives.

En effet, le QE s’est révélé assez peu performant à engendrer cette transformation, même dans des économies solides et homogènes comme le Japon, les USA et l’Angleterre. Le résultat ne peut qu’être encore pire dans une Eurozone morcelée où les achats d’actifs par la BCE ne sont même pas proportionnels aux écarts de production, ou orientés vers les économies nationales qui subissent les forces déflationnistes les plus puissantes. Je crains que le découplage de la base monétaire de la source d’argent – qui est toujours le talon d’Achille du QE – se révèle, dans le cas des efforts de la BCE en matière de QE, bien pire que ce qui se passa au Japon, aux USA ou en Angleterre.

Le cas allemand est une bonne illustration de ceci. En 2015, la production totale d’obligations allemandes ne sera que de 140 milliards d’euro, en raison de la tentative désendettement du gouvernement fédéral allemand. Malgré cela, la BCE est engagée à acheter 160 milliards d’euros d’obligations dans la même année. Dans le même temps, les banques allemandes doivent augmenter leurs réserves de liquidités en raison des exigences du régulateur d’environ 20 milliards d’euro. Et pour ce faire, elles ne peuvent utiliser que du papier à haute liquidité, à savoir des obligations. Ceci donne une demande structurelle globalisée d’obligations d’au moins 180 milliards d’obligations pour 2015, bien au-dessus de l’offre de 140 milliards d’euros [du gouvernement fédéral allemand].

Dans de telles circonstances, les institutions financières allemandes ne sont aucunement encouragées à vendre des obligations, puisqu’elles en ont besoin, et que leurs rendements relativement élevés satisfont les exigences du régulateur. On peut dès lors prédire que les prix des obligations à travers le spectre de maturité augmenteront rapidement pour atteindre le maximum décrété par la BCE, que les écarts de rendement à travers l’Eurozone s’effondreront indépendamment de toute reprise via les investissements dans les pays comme l’Espagne et l’Italie, et les cotes des actions se trouveront gonflées à des niveaux qui ont démontré leur insoutenabilité dans le passé. L’idée que ce genre d’inflation des prix des actifs contribuera à mobilier l’épargne dormante et la convertira en investissements productifs, en particulier dans les pays en crise, est contraire tant aux preuves empiriques provenant des pays où le QE a été réalisé précédemment de manière vigoureuse, et est contraires aux bases de la macroéconomie.

Pour résumer, tandis que la BCE fait de son mieux dans les limites qui lui ont été fixées, il est peu probable que son « mieux » suffise. Il nous faut autre chose. Permettez-moi d’esquisser ce que cet « autre chose » pourrait être. J’appelle cela un processus d’Européanisation Décentralisée. Le cœur de cette idée est simple : il nous faut stimuler une gouvernance fédérale de l’euro sans fédération, sans perte supplémentaire de souveraineté nationale, et dans le cadre des traités existants.

L’Europe est actuellement emprisonnée dans un faux dilemme. D’un côté, il y a l’opinion classique selon laquelle la manière dont les choses sont gérées en Europe aujourd’hui nous conduit hors de la crise, et que cela fonctionne. Je ne partage pas cette opinion. L’autre face de ce dilemme est de dire que la fédération est la seule alternative. Je ne pense pas que cela soit possible, et je ne pense pas non plus que cela soit souhaitable. Heureusement, il existe une troisième option, que j’aime appeler l’Européanisation Décentralisée.

L’idée est d’européaniser quatre domaines de base de nos politiques économiques : d’européaniser le secteur bancaire, d’européaniser une partie des dettes publiques, d’européaniser les investissements globalisés (via la Banque d’Investissement Européenne, et en association avec la BCE) et, finalement, d’européaniser un programme de réduction de la faim et de la pauvreté. Une fois ces domaines européanisés, les gouvernements nationaux pourront arriver à produire des budgets à l’équilibre sans douleur , même si la position externe d’un pays (comme la Grèce ou le Portugal) est négative. Car si l’investissement globalisé, le malaise bancaire, une portion de la dette publique, et un programme de coupons alimentaires sont « européanisés », alors nos gouvernements nationaux pourront produire des budgets en équilibre et plus personne n’aura même envie de savoir si la Grèce ou le Portugal ont un excédent de comptes courants par rapport à l’Allemagne (tout comme personne aux USA ne sait, ou ne veut savoir si le Nouveau Mexique a un déficit de comptes courants par rapport au Texas).

Comme nous disposons de peu de temps, permettez-moi de vous donner un seul exemple de ce processus d’Européanisation Décentralisée. Sur les quatre domaines nécessitant une Européanisation (dette publique, investissement, secteur bancaire et la crise humanitaire) je me concentrerai sur l’investissement. L’idée est simple :

  • L’Europe a désespérément besoin d’investissements engendrant la croissance sur une large échelle.
  • L’Europe déborde d’épargne dormante, les épargnants ayant trop peur pour l’investir dans des activités productives, craignant le manque de demande globalisée une fois que les produits sortent des chaînes de production.
  • La BCE veut acheter des actifs papier de haut qualité pour enrayer les attentes déflationnistes.
  • La BCE préférerait ne pas avoir à acheter des obligations allemandes, espagnoles ou italiennes pour les raisons déjà citées, ou pour ne pas être accusée de favoriser l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, etc.

Voici ce que pourrait faire la BCE pour atteindre cet objectif tout en contournant son « problème opérationnel » et son « inquiétude macroéconomique » :

  1. La Banque Européenne d’Investissement (BEI) devrait recevoir le feu vert pour s’engager dans un Programme de Relance conduit par l’Investissement dans toute l’Eurozone, avec pour objectif l’amélioration de 8 % du PIB de l’Eurozone, en se concentrant sur les projets d’infrastructure à large échelle, pendant que sa filiale EIF s concentre sur les start-ups, les PMEs, les entreprises innovantes sur le plan technologique, la recherche en matière d’énergies vertes, etc.
  2. La BEI produit depuis des décennies des obligations pour financer l’investissement, couvrant 50 % des coûts de financement des projets. Elle devrait dès lors produire des obligations pour couvrir le financement de l’entierté du Programme de Relance conduit par l’Investissement dans toute l’Eurozone ; à savoir, en garantissant la convention selon laquelle 50 % du financement vient de sources nationales.
  3. Pour assurer que les obligations de la BEI ne souffrent pas d’une exigence de rendements croissants en conséquence de ces grands défis, la BCE devrait annoncer qu’elle est prête à venir sur les marchés secondaires pour acheter autant d’obligations de la BEI que nécessaire pour que les rendements des obligations de la BEI demeurent à leur niveaux bas actuels.

L’intérêt de cette proposition est qu’elle recommande que la BCE mette en œuvre un QE en achetant une seule sorte d’actifs : des non-euro-obligations solides, non toxiques produites par la BEI pour le compte de tous les états de l’Union Européenne. Ainsi, l’inquiétude opérationnelle de la BCE par rapport à quelles obligations acheter, issues de quel pays, est levée. De plus, la forme ainsi proposée pour le QE soutient directement les investissements productifs, contrairement à l’accroissement d’instruments financiers risqués [2].

On peut objecter que la BEI pourrait rencontrer des difficultés pour trouver des projets prêts pour un financement à la hauteur de centaines de milliards d’euros, au rythme de 200 milliards d’euros par an. Ce ne sera pas le cas dans le long terme. Des projets pan-européens qui en valent la peine, comme par exemple l’union européenne pour l’énergie verte, ou l’union numérique, offriront les opportunités d’investissement pour la BEI. Dans l’intervalle, les projets d’infrastructure existants, qui se meurent parce que les budgets nationaux sont épuisés, pourraient être financés par la BEI, si la BEI sait que la BCE la couvre sur les marchés obligataires. En ôtant une partie du fardeau des budgets nationaux, le déclin actuel de l’investissement public pourrait être renversé – sans dette publique ou transferts fiscaux supplémentaires – et ainsi inspirer les investisseurs privés qui se joindraient au mouvement.

Un programme de relance européenne d’une telle magnitude rappellerait soudainement à la BEI qu’elle a la capacité (jusqu’ici non réalisée) de :

  • devenir un acteur macroéconomique significatif ;
  • d’internaliser les risques d’investissement tout en les réduisant, et ;
  • de diminuer le niveau de risque des projets d’investissement qu’elle finance simplement en jouant un rôle plus important dans la relance européenne.

Conclusion

L’avenir de l’Europe ne sera lumineux que si nous arrivons à utiliser la crise de l’euro comme une opportunité de mettre en place les États-Unis d’Europe. Tout ce qui sera en deçà de cela conduira à la fragmentation et, au final, à l’effondrement de l’euro (comme Nicholas Kaldor l’a pré-diagnostiqué en 1971) et à la désintégration de l’Union Européenne, avec des conséquences terribles pour tous les européens.

Cependant, même si une fédéralisation aurait empêché cette crise, fédéraliser maintenant n’est pas une solution faisable à cette dernière. Si la crise de l’euro a réussi une chose, c’est, tragiquement, à monter de fières nations les unes contre les autres, rendant une « mise en commun » politiquement impossible – pour le moment. Les « difficultés » actuelles auxquelles nous sommes confrontés au sein de l’Eurogroupe, et les divers blocages, sont une réflexion des divergences politiques causées par la « progression » sans fin de la crise.

Je suis venu à cette conférence aujourd’hui pour défendre le point de vue que ce dont a besoin l’Europe, c’est d’une solution à la crise actuelle qui utilise, et redéploie de manière intelligente les institutions actuelles et dans la lettre des traités et règles actuels. J’ai présenté un exemple de la manière dont cela peut être accompli dans le domaine d’investissements pan-européens globaux. La proposition d’un partenariat BEI-BCE (où la BCE fait du QE en achetant des obligations de la BEI en soutien d’un programme de relance conduit par l’investissement sur une large échelle) démontre précisément comment l’Europe peut mobiliser les institutions existantes (dans ce cas, la BEI et la BCE), européaniser l’investissement global, et conduire à la relance sans aucun besoin pour l’Allemagne de financer ce programme ou les investissements productifs qui iront vers les nations en déficit.

Si on y réfléchit, cela nous offre le potentiel de stimule une Nouvelle Donne Européenne sans avoir besoin d’une trésorerie fédérale, pour quelque type de transferts fiscaux que ce soit, ou pour de nouvelles institutions. Tandis que les nations plus riches, l’Allemagne en tête, n’auront pas besoin de payer un seul euro pour cette Nouvelle Donne Européenne, l’Europe aura besoin de la direction des pays en surplus, comme l’Allemagne, pour la mettre en place.

Au début des années 1950, les USA ont dirigé la relance de l’Europe avec le Plan Marshall. Il en a coûté au contribuable américain 2 % du PIB pour transférer les fonds nécessaires à l’Europe (un argent bien dépensé, même d’un point de vue américain). La Nouvelle Donne Européenne ne coûtera rien à l’Allemagne, la Hollande, etc, puisqu’elle sera financée par les productions d’obligations de la BEI qui, en fait, contribueront à nettoyer les excès de liquidités du secteur financier allemand, et contribueront ainsi à restaurer des taux d’intérêt positifs pour les fonds de pension allemands. Mon opinion est que l’Allemagne devrait guider le reste de l’Europe vers ce chemin mutuellement avantageux. Et pourquoi ne pas transformer ceci en un projet historique qui, dans les décennies à venir, sera connu comme le Plan Merkel. Une telle évolution contribuerait à réduire les divisions inutiles, et donnerait un coup de pouce bien nécessaire à l’intégration européenne.

Aujourd’hui, j’ai donné un exemple d’Européanisation Décentralisée : l’investissement globalisé. Des solutions similaires existent pour européaniser une portion des dettes publiques nationales, pour unifier correctement nos secteurs bancaires, et pour s’attaquer à la pauvreté et aux privations – sans transferts fiscaux, sans dépenses déficitaires, sans que l’Allemagne endosse la facture et – point crucial – sans perte de souveraineté nationale [3].

Permettez-moi de conclure avec une remarque qui vient du fond du cœur : il est temps de cesser de considérer la relance de l’Europe comme un jeu à somme nulle, où les intérêts d’une nation sont servie en en faisant payer une autre. L’Europe a un potentiel de développement immense qui, cependant, exige un glissement de paradigme immédiat, à l’intérieur des traités et règles existants. Notre génération a le devoir de réaliser ce glissement, pour que les générations futures puissent dire que nous leur avons permis de vivre dans une Europe réellement unie ; dans une Europe de prospérité partagée dans laquelle être grec, italien ou allemand est une identité culturelle plutôt qu’un élément politique significatif.

NOTES DE FIN

[1] Je parle ici de Mario Monti (qui était dans la même conférence) et, bien sûr, de Mario Draghi.

[2] Notez qu’un emprunt par la BEI n’a pas d’implications en termes de règles fiscales européennes. L’emprunt n’est enregistré ni comme une nouvelle dette, ni comme un déficit pour aucun des états membres, ce qui signifie que de nouvelles dépenses publiques peuvent être financées sans que cela affecte la performance fiscale nationale.

[3] Notez que ces idées viennent de la « Modeste Proposition de Résolution de la Crise de l’Euro », co-écrite par Yanis Varoufakis, Stuart Holland et James K. Galbraith

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170 réponses à “Le programme pour l’Europe de Yanis Varoufakis, le 14 mars 2015”

  1. Avatar de mimi
    mimi

    ….j’ai pas tout compris n’étant pas un familier de ces mécanismes, mais ce que je comprends c’est que enfin un politique avance des propositions qui redonne espoir , un politique qui propose un projet d’avenir.
    Et avec tout ça cet homme est classé plutôt indésirable à Bruxelles!!!!!!
    mais que vais-je voter ce dimanche??????

  2. Avatar de timiota
    timiota

    Rappelons que Goethe finit par soutenir la Grèce vers 1824-1825, quand on craignait que le retrait de l’empire ottoman laisse la place aux impérialismes plus lointains et/ou à des cascades de problèmes.
    Source :
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/mar/15/poet-goethe-solution-germany-greece-standoff

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Tourner sa veste était un minimum, Byron y avait laissé sa peau, lui.

  3. Avatar de Charles A.
    Charles A.

    Bravo encore pour offrir cette traduction.
    Pour bien comprendre le contexte et la trajectoire, ici une sélection A8ced’informations et analyses clés sur la situation de la Grèce:
    http://www.anti-k.org/?s=Gr%C3%

  4. Avatar de Jean-François Goulon
    Jean-François Goulon

    Merci pour cette magnifique traduction.

  5. Avatar de Nyssen
    Nyssen

    Merci au traducteur de ce texte du ministre des finances grec, il nous fait apparaître une personne beaucoup plus constructive que ce qu’il nous est généralement présenté par les médias, médias relayant les propos de tout ces gens au pouvoir actuellement, incapables d’imaginer autre chose que la politique actuelle.
    Y. Varoufakis évoque brièvement le Plan Marshall mis en place par les E.U. pour aider l’Europe à surmonter les désastres de la guerre mais il aurait été intéressant également de tracer un parallèle avec la situation qui a conduit à cette guerre et a en tirer les enseignements.
    L’avant guerre c’est maintenant ?!

  6. Avatar de bob
    bob

    voici un petit guide interressant :
    GRÉCE : petit guide contre les bobards médiatiques
    http://2ccr.unblog.fr/2015/03/16/grece-petit-guide-contre-les-bobards-mediatiques/

  7. Avatar de Simone
    Simone

    Un grand merci pour la traduction.

  8. Avatar de G L
    G L

    Ce que je retiens surtout c’est que Varouflakis propose un accord entre l’Allemagne, l’Italie, les autres et la Grèce pour réorienter la politique « de Bruxelles » (celle de la Troïka) grâce à une sorte de « plan Merkel pour l’Europe ».

    La politique de la Troïka ayant eu pour effet de dresser l’une contre l’autre l’Allemagne et la Grèce (et plus globalement l’Europe du nord contre l’Europe du sud et réciproquement) ce serait salutaire mais il n’a que peu de chances d’y parvenir. Il surestime entre autres le pouvoir réel de Mme Merkel dans le système en place en Europe, système où Jyrki Katainen, vice-president de la Commission européenne, a pu déclarer sans choquer grand monde que “We don’t change policies depending on elections”.

    Ça permettra peut-être de mesurer le « déficit démocratique » des institutions et traités en vigueur (ce que P.J. appelle les cliquets) à moins que, grâce à l’influence des médias, personne ne s’aperçoive de rien ?

  9. Avatar de Makaevitch

    Et maintenant on organise une pétition à l’échelle européenne sur Avaaz pour soutenir cette idée, bonté divine !

    1. Avatar de Un naïf
      Un naïf

      Avaaz… c’est donc tout ce qu’il nous reste pour se faire entendre ?

      1. Avatar de FDS
        FDS

        Une initiative citoyenne européenne, why not ?

        Celle-ci est en cours :

        http://www.transparencyforall.org/

        ya du boulot !

        http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/basic-facts

  10. Avatar de le marin
    le marin

    C’était plus facile pour un pays extérieur, à l’époque les Etats-Unis, de proposer un plan Marshall à l’Europe, que de le décider et de le mettre en œuvre par les 27, puisqu’il faut l’accord de la majorité des pays, voire de tous…

  11. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    Encore un petit effort et Varoufakis sera joronien à 100 %

    Nous cherchions sur le blog ces dernières années cette voix qui s’élèverait et dirait non, faisons autre chose. Eh bien nous y sommes : c’est un Grec ou plutôt deux (il y a aussi Tsipras) qui viennent rappeler aux décideurs obtus en costumes gris les fondamentaux de la démocratie.

    J’aurais préféré qu’il évoque directement l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix, un système monétaire de compensation. De même, la mutualisation des projets ne peut résoudre tous les aspects d’une crise multiple où il faudra en passer par la gratuité pour mettre hors jeu une marchandisation de choses essentielles qui met en péril notre survie. Mais au moins on sort un peu du dogme ! Rien que pour cela il a toute mon estime.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Où le vois-tu « sortir du dogme » ? Avec sa BEI couverte par la BCE plutôt que par le budget européen comme dans le plan de son ami Junckers ?

      1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
        Pierre-Yves Dambrine

        Je pensais à l’austérité obligatoire,. Aux sacrifices qui doivent être consentis à la religion féroce. A son évocation de la nécessaire restructuration de la dette. Remettre cela en cause, c’est s’éloigner du dogme, même si ce n’est pas refuser tout le dogme.

    2. Avatar de Jean-Luce Morlie

      Gratuité ?
      ( http://www.pauljorion.com/blog/2010/11/01/a-propos-de-le-prix-liberte-egalite-fraternite-gratuite-par-jean-luce-morlie )

      La gratuité est-elle la redistribution de l’argent gagné par les propriétaires de robots vers les « désemployés » par les robots, ou bien, parallèlement mais essentiellement, l’organisation de réciprocités concrètes dans la constitution du bien commun ?

  12. Avatar de dagophel
    dagophel

    Cela est digne d’être appelé un discours sur l’état des États Unis d’Europe.
    Que YV soit aidé et protégé.
    Il parle comme J.C.Juncker devrait parler, comme les autres chefs d’état devraient parler, s’ils avaient réfléchi et analysé la situation d’après les mêmes prémisses.
    En tout cas la petite fille aux allumettes en fait briller une.

  13. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    Je fais le pari que tout sera fait pour décrédibiliser/déformer et enterrer cette proposition,

  14. Avatar de Denis Chmielewski
    Denis Chmielewski

    Merci pour la traduction.
    J’ai pas tout compris mais un beau discours qui donne de l’espoir
    Attendons de voir la suite. Souvenons nous du « mon ennemi c’est la finance ! » (soupir).
    Mais il me plait bien ce Varoufakis…

  15. Avatar de Gudule
    Gudule

    merci beaucoup pour cette traduction d’un individu qui a à n’en pas douter un esprit positif et constructif, je ne suis pas férue non plus en science économique.
    Cela dit quelques bémols, le contexte comme l’auteur le souligne d’une part et d’autre part le nombre de pays inféodé à la doxa européo allemande….à convertir à ces points de vue progressistes qui m^me si ils ne sont pas la panacée ont le mérite de proposer une alternative viable à priori.
    Oui j’aurais aussi aimé lire dans ces propositions une interdiction des paris sur les fluctuations et la spéculation virtuelle, ainsi que un plan européen sur l’énergie verte et le l’environnement, ainsi qu’une vision plus positive sur l’aide aux plus démunis, les coupons c’est un peu comme les restaus du coeur , heureusement qu’ils sont là mais ils sont toujours là donc problème !

    J’apprécie les propositions économiques , il me parait important d’élargir le projet de changement de paradigme proposé à une vision sur le plan humain, environnemental et philosophique qui lui donne du corps et une âme , un sens.

    Quid de la démocratie et des citoyens ?
    Pourquoi ? Au service de quoi et de qui ?

    Merci encore, il y a une coquille : contribuera à mobiliser.
    je cite « L’idée que ce genre d’inflation des prix des actifs contribuera à mobilier l’épargne dormante et la convertira en investissements productifs,  »

    Un lien sur le « miracle » de la croissance allemande : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/il-n-y-a-pas-de-miracle-allemand-461175.html

    Cordialement

  16. Avatar de Arnauld de L'Epine

    Ces propositions en matière de financement d’investissement se substituant au QE sont à rapprocher de celles de Michel Aglietta proposant de financer un programme d’infrastructures sur la base d’un certificat carbone permettant un nouveau système d’intermédiation financière orientant les investissements vers des objectifs de réduction des dégâts environnementaux et redonnant une dynamique au niveau européen enfin crédible.
    Il faudrait savoir ce qu’entend Yanis Varoufakis par ses propositions sur l’Union bancaire au-delà de ce qui a été déjà entrepris.
    Il est regrettable que ces propositions ne viennent pas de notre Ministre des Finances, lequel comme ses prédécesseurs n’a peut être jamais pris le temps d’entendre et de réfléchir sur des propositions de cet ordre venant d’économistes en France proposant des solutions qui permettraient d’éviter un effondrement du projet européen si nous continuons sur la voie présente.
    A. de L’Epine

  17. Avatar de Gudule
    Gudule

    ha les coups du sort… terrible …!

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-allemagne-tente-de-contenir-la-contagion-de-la-crise-bancaire-autrichienne-461187.html

    la ligne dure se fissurerait elle ?

    no comment : je cite

    extrait  » Inévitables annulations de dettes et danger de contagion à l’Europe

    S’il en était besoin, cette situation prouve que la décision autrichienne du 1er mars a toute la réalité d’un défaut, quand bien même légalement il n’en s’agirait pas d’un. On ignore si la FMA devra, à l’issue du moratoire, en mars 2016, annuler une partie de la dette de Heta et laquelle. Mais, à Vienne, on ne cache presque plus que cette annulation est inévitable.

    Dès lors, l’Europe, et l’Allemagne en particulier, va devoir prendre des mesures pour contenir les effets de contagion de cette faillite. Une faillite qui, dans les faits, pourraient être plus dangereuse qu’une restructuration de la dette grecque telle que la réclame le gouvernement d’Athènes.

    D’autant qu’elle pourrait entraîner le défaut officiel d’un Land autrichien, la Carinthie, ce qui pourrait aussi avoir des conséquences plus larges. Le silence européen vis-à-vis du comportement du gouvernement autrichien ne cesse donc de surprendre.  »

    1. Avatar de Luc Baudoux
      Luc Baudoux

      J’espère que l’Histoire ne bégaiera pas : en mai 1931, alors que la crise économique n’avait pas encore atteint l’Europe, la banque autrichienne Kreditanstalt fit faillite. C’était la première en Europe durant cette crise.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ah, les restes de la banque de Haider n’en finissent pas de pourrir.
      C’était kekchoze la Hypo-Alpe-Adria…
      http://oraclesyndicate.twoday.net/stories/3950042/

    3. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      L’État fédéral autrichien le 1er mars a décidé de cesser de couvrir les dépenses de Heta après l’apparition d’un besoin de financement, inconnu jusqu’alors, de 7,6 milliards d’euros.

      Il y a donc des besoins « inconnus jusqu’alors ». Je suppose que c’est du « hors bilan », à propos duquel rien n’est dit, sauf quand il est impossible de se taire?

      Dans le sauvetage Dexia par les gouvernements belge, français et luxembourgeois, un chiffre de 900 milliards hors bilan a été couramment avancé, certains allant jusqu’à 1.100 voire 1.500 milliards. Aucune information sérieuse n’a été produite sur ces déclarations.
      C’est dans le film « Dexia, démocratie confisquée« , de ZinTv, coproduit par le CADTM, Attac Bruxelles, Attac Liège et les CoPec.

  18. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Je n’ai guère compris. Tout ça semble trop beau: personne ne paie ?
    Si qq’1 pouvait expliquer en langage laïc..

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      En (très) gros j’ai compris qu’il veut financer des infrastructures vertes en Europe, comme ceci:

      La Banque Européenne d’Investissement émet des obligations destinées aux investisseurs privés, mais que la BCE pourrait leur racheter (pour en garantir la valeur ?)

      En échange de ces obligations, la BEI aurait du liquide pour financer les infrastructures.

      Les banques et financiers privés ne peuvent se faire de gras, donc ça ne plaira pas.
      Par contre, les multinationales qui emporteront les contrats pourraient se gaver, ce qui par contre pourrait plaire.

      J’ai peut être compris de travers, mais c’est ce que j’ai retenu de cet interminable laïus économique.
      L’économie c’est au fond très simple, voire puéril, (d’ailleurs ça fait appel à ce qu’il y a de plus vil chez l’humain) mais codé de sorte que les non énarques/polytechniciens n’y comprennent rien.

  19. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Sur le papier ça semble séduisant.

    Ce que je comprends, c’est qu’il s’agirait de budgétiser au niveau européen quatre secteurs fédérateurs; le secteur bancaire, une partie des dettes publiques, des investissements d’avenir ayant comme objectif 8 % de croissance (via la BEI /BCE) et un programme social ambitieux (réduction de la faim et de la pauvreté)

    Les États, ainsi allégés de cette charge pourraient en effet viser un budget plus facilement à l’équilibre recentré sur ses missions régaliennes (école, défense, sécurité, santé..)

    Ce que je ne vois pas, c’est comment, avec les institutions actuelles un tel plan – même rebaptisé plan Merkel ! – pourrait accoucher d’autre chose que d’une souris, à supposer même que les chefs d’États veuillent y adhérer.

    Ce que je ne vois pas, c’est qui déciderait quoi (le Parlement européen ?, la Commission ? le Conseil de l’Union?), avec quels arbitrages ?, quels lobbies ? quelles priorités ?, quels montants ?…

    Quand à utiliser la voie démocratique, c’est à dire expliquer cela aux peuples européens, puis leur demander leur avis, et enfin solliciter leur votes, je n’en parle même pas.

    C’est sans doute une belle idée mais qui reviendrait à rebâtir les fondations d’une maison une fois que le toit est déjà posé, le tout avec d’importants vices de construction.
    Alors qu’avec un bon bulldozer …!

    1. Avatar de Mouarf
      Mouarf

      C’est pourtant très simple: après avoir perdu l’un des deux leviers de la lutte contre le chomage avec l’euro (le controle a politique monétaire), la France perdra l’ensemble des autres leviers économiques.
      Contrepartie politique: 0
      Car bien sur les peuples n’auront aucun droit de regard sur les décisions des experts non élus…

      Ceci dit je salue la performance: proposer d’apporter sur le billot, en un même mouvement, la souveraineté de l’ensemble des autres peuples, tout ça pour sauver SON propre peuple, ce qui ne peut que plaire aux fédéralistes et prêtres d’une religions féroce (ne vous y trompez pas à Bruxelles ce sont les mêmes), moi je dis: « chapeau l’artiste! ».
      Heureusement il est désormais trop tard pour ça et les allemands n’accepteront jamais (malgré le petit morceau de bravoure au début).

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Varoufakis cheval de Troie ?

      2. Avatar de GUDULE
        GUDULE

        Varoufakis cheval de Troie ?
        joli !

        mais non, mais non….

        Syriza cheval de Troie, c’est bien ce que pressentent l’homme de fer allemand et son équipe aux commandes …..touche pas à mon précieux….:-(

    2. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      Il y a une sorte de croyance keynésienne dans l’efficacité, par un entraînement dit « multiplicateur », des investissements publics, qui ne me semble pas adaptée à la période actuelle, et me met mal à l’aise dans cette conférence.
      Keynes était un type brillant, mais il y a certainement de l’impensé dans sa théorie. Les politiques keynésiennes ont réussi dans l’après-guerre, jusqu’à ce qui a été appelé la stag-flation: un accroissement de dépense publique cessait de créer de l’activité supplémentaire comme auparavant, mais causait de l’inflation. J’en déduis que les politiques keynésiennes (un p’tit milliard d’autoroute par ci par là, en plus ou en moins, pour stimuler ou pour calmer la monture économique) réussissaient par chance, et un jour ont cessé de réussir, quand le facteur impensé favorable s’est dérobé.
      Quel est cet impensé? Cela est-il abordé dans le livre de Paul qui est sous presse ?
      J’imagine qu’il faut chercher du côté de ce que signifiait une période de reconstruction d’après-guerre dans des conditions d’inégalités modérées, de quasi plein-emploi avec les trois grandes catégories de revenus, supérieurs, moyens et inférieurs, qui tous s’accroissaient.
      Aujourd’hui, nous sommes dans un autre monde – bien plus conforme au capitalisme d’ailleurs, la période d’après deuxième guerre mondiale ressemblant fort à une exception dans l’histoire économique -, où la finance exubérante se nourrit de l’économie productive, la soumet et la rend atone.
      Mais les keynésiens seraient toujours fixés à cette ère ancienne de plus en plus légendaire.

    3. Avatar de Dup
      Dup

      « Ce que je ne vois pas, c’est qui déciderait quoi (le Parlement européen ?, la Commission ? le Conseil de l’Union?), avec quels arbitrages ?, quels lobbies ? quelles priorités ?, quels montants ?… »

      Associé aux propositions de Piketty pour un nouveau parlement Européen qui pourrait piloter le programme on pourrait commencer a avoir une politique economique Européene cohérente avec 4 leviers dont on a une idée de la fonction et de l’effet :

      a partir de 23 min sur la video suivante :
      https://www.youtube.com/watch?v=Hy03AkeYsDo

  20. Avatar de redrock

    Rien de neuf sous le soleil grec, personne n’a voulu des eurobonds, tout comme la secte ordolibérale germanique ne veut pas d’une dette publique financée par émission monétaire de la BCE et ne sévira que jusqu’à la réduction des Etats à leurs très strictes fonctions régaliennes, et encore…

    Alors Varoufakis et sa nouvelle donne peuvent toujours rêver d’une Europe sociale!

  21. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

    Hourra ! Il existe un ministre de la zone euro qui nous parle d’économie politique de la réalité vraie.

    1. Avatar de GUDULE
      GUDULE

      oui c’est bien et c’est utile , cela dit , devant une telle déception politique toute alternative économique constructive ne pourra JAMaIS remplacer UN VRAI PROJET et une vraie VISION POLITIQUE.

      Les aspects techniques qu’ils soient juridiques administratifs ou financiers ont certes leur inportance MAIS ils ne peuvent et ne doivent pas se substituer à un vrai projet (QUI ? QUOI ? COMMENT ETC……).

      Il me semble que l’erreur monumentale de la construction actuelle tient aussi à cela, il y a un vrai désenchantement car tout ce qui devait d’une part en constituer le socle a été fourvoyé au profit d’un squelette technochratique sans âme où ne prédominent plus que des considérations qui n’ont plus de la politique que les aspects cyniques voire tactiques.

      Autrement dit des coquilles vides , et on nous dit que c’est de la politique, oui de la politique technocratique, une soupe indigeste , en fait .

      Le champ politique est désert par ce que ces oligarques ont substitué à la politique , au sens noble, un cynisme affabulateur pour maquiller leur gestion purement financière et technocratique, le désenchantement participe à cette vision mortifère de la vie qui nous a été sournoisement par substitution imposé .

      Attention un choix par défaut reste un choix voire un non choix , mais ce sera un choix qui prédominera PAR DEFAUT !!!

      Tuer le rêve, surtout celui que l’on peut enfin concrétiser, c’est tuer la vie !

      Pour avancer, créer, nous avons besoin d’avoir des rêves et des projets, cela n’empêche pas de faire ses comptes, mais un UNIVERS UNIQUEMENT TECHNOCRATIQUE ET COMPTABLE ne me donne ABSOLUMENT PAS ENVIE D Y ALLER
      ET VOUS ?

      Où est la politique ? voilà ce qu’ils en font : http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-a-qui-profite-la-farce-461311.html

  22. Avatar de Guy Leboutte
    Guy Leboutte

    C’est trop beau, tout à fait, Hadrien.

    Varoufakis oublie ici le refus des banquiers d’être régulés, joint au copinage endogamique des gouvernements et de la finance (point 1), la raideur des créanciers (point 2), l’intégrisme des politiciens de l’offre opposés à toute politique d’investissements (point 3)… et je n’ose pas me prononcer sur son volet n°4 contre la faim et la misère.

    C’est son côté Paris-Match, et c’est pas pour ça qu’on l’aime. 🙂

  23. Avatar de vigneron
    vigneron

    J’ai comme l’impression que c’est pas le discours de Varouf qui intéresse les Allemands, mais son doigt.

    1. Avatar de Guy Leboutte

      Ah ça, son doigt les intéresse très fort.
      Comme le doigt qui montre la lune aux idiots.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Sauf que le doigt d’un menteur montre autre chose que celui d’un sage.

      2. Avatar de patrice dailcroix
        patrice dailcroix

        qui est menteur et qui est sage?
        en tous cas se méfier des passions exclusives

      3. Avatar de Guy Leboutte
        Guy Leboutte

        D’après Romaric Godin, cette histoire de doigt d’honneur était une « manipulation grossière »
        Romaric Godin | 19/03/2015, 10:28
        http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-l-apprenti-sorcier-jeroen-dijsselbloem-462167.html

      4. Avatar de FDS
        FDS

        Et oui, le  » vin-aigre » continue de prendre des vessies pour des lanternes…

        Ca en dit long sur sa / ses prétention(s)…

        « La vidéo de Varoufakis a bien été truquée par un présentateur allemand »

        http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-video-de-varoufakis-a-bien-ete-truquee-par-un-presentateur-allemand-462152.html#xtor=EPR-2-%5Bl-actu-du-jour%5D-20150319

      5. Avatar de Guy Leboutte
        Guy Leboutte

        Merci, FDS !

      6. Avatar de vigneron
      7. Avatar de patrice dailcroix
        patrice dailcroix

        1) – ce doigt est un fake bricolé pour une émission satirique et ça se veut juste drôle, ce qui rassurerait sur l’humour allemand
        2)- ce doigt est réel et remonte à 2 ans, dans un contexte de campagne électorale où tout et n’importe quoi peut être dit et fait ( on a des exemples même en france)

        dans les 2 cas la médiatisation du geste montre quoi?, sinon la nervosité du maitre face à l’ élève indocile

        dans tout groupe structuré l’insoumission d’un seul suffit à briser la cohésion

        papaandréou ou samaras étaient quand même bien plus faciles à gérer

        l’ europe a refusé un référendum à la gréce
        elle a juste reculé pour mieux sauter

  24. Avatar de roberto man
    roberto man

    Je me suis permis d envoyer un petit mot a l équipe de rue 89,
    peut être plus a même de déclencher quelque chose dans les médias..

    ==. Je vous invite tous a y aller.. L monde, libe, média part etc etc…
    Et a signifie ici votre démarche… Un petit test de réactivité du blog!! Sourires

  25. Avatar de Alessio Moretti

    Une fois de plus merci au blog Jorion, j’essaie de faire suivre autour de moi.

    Pour faire boule de neige il faudrait traduire le texte de Varoufakis en plusieurs autres langues européennes: allemand, italien, espagnol, portugais, néerlandais, …

    Pour renvoyer à cette page-ci les francophone (ce que je fais) il serait peut-être bon qu’il y ait aussi une image (qui se voie sur le lien vers cette page du blog PJ mis dans FB). De plus, il faudrait (si ce n’est déjà fait) corriger les quelques coquilles ou imperfections textuelles (il y en avait quand j’ai lu le texte il y a quelques heures)

    Encore merci !

  26. Avatar de Lemmerdeur
    Lemmerdeur

    Bonjour,

    Je ne suis pas sûr de bien comprendre, mais quelqu’un peut-il me confirmer que la méthode proposée permet de :

    1. Emprunter pour faire des travaux d’intérêts publics sans avoir recours à des banques privées (La BEI emprunte à la BCE)
    2. Permet donc de ne pas payer de rentes à l’oligarchie (=> Les taux rapportent aux citoyens via les banques centrales vers les Etats)
    3. Force l’argent du QE à aller, non dans le domaine de la salle de jeux du casino mondiale, mais bien à des prestations réelles ayant un impact positif sur l’économie, l’emploi, … Un possible retour à la croissance.
    4. Que de toute façon cet argent allait être prêté sans aucune chance d’avoir un effet sur l’économie et donc sans réelle garantie de retour.

    Merci beaucoup pour la traduction, la modération et aussi aux éventuelles réponses à ce message.

    BAV
    Alain

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      C’est aussi ce que j’ai décrypté.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Pas du tout, la BEI lèverait toujours ces fonds sur les marchés. Les investisseurs seraient couverts par la BCE sur le marché secondaire en cas de soucis (avec la Grèce, par exemple)..

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Comme c’est la BCE qui au final garantit, c’est comme si elle prêtait directement, sauf qu’on laisse la possibilité au privé de se faire du gras pour faire avaler la pilule.
        D’autant que le remboursement de ces obligations est loin d’être gagné, car à quoi servira le fric que se feraient ainsi les (grosses) boites qui auront les marchés?

        Car si c’est pour aller s’entasser dans les paradis fiscaux, et spéculer, ça n’engendrera pas de recettes fiscales qui justement devraient permettre le remboursement…
        Mais pas tout en même temps.

        Ensuite viendra la question: qui décide d’investir dans quoi.

      2. Avatar de Lemmerdeur
        Lemmerdeur

        Merci à tous les 3 pour vos réponses et vos éclaircissements. Oui, il a donc, malgré tout, laissé la porte ouverte, mais c’est probablement indispensable… Effectivement !

    3. Avatar de Guy Leboutte

      Lemmerdeur (vous êtes vraiment ça?),

      1. tous les emprunts publics en UE sont financés par les banques privées, c’est une règle absolue et sans exceptions sur le vieux continent, même le monstre US ne connaît pas cette règle (pq? parce que le privé est bien géré, et qu’on ne peut faire confiance au public, retenez bien ça, sauf pour la répression et la guerre)

      2. rien n’échappe à l’oligarchie en UE, et ici Varoufakis joue à l’exercice que j’appellerais mondain « tout le monde y gagne » (de temps en temps il faut faire des choses de ce genre-là quand on est ministre), qui ne remet rien en cause: par hypothèse l’oligarchie gagne et continue de gagner

      3. si le QE va à l’économie-que-nous-commes-obligés-d’appeler-réelle, ça c’est énigmatique, problématique, incertain et pas du tout un réel souci pour la BCE et compagnie – et un point que Varoufakis relève pertinemment, exemples US et japonais à l’appui – Le premier souci du QE est tout de même de sauver la finance, pas l’économie productive

      4. votre 4. c’est le QE –

      Remarquez que vous n’avez traité que d’un des 4 points de Varoufakis, celui des investissements publics (une horreur ancienne et keynésienne, un monstre, une hérésie, pour les monétaristes et profiteurs qui nous gouvernent.)

      Il y a encore, dans son exercice: 1. une « européanisation du système bancaire » – qui demanderait déjà en soi une révolution ou un méga-krach (qui arrive),
      2. un défaut partiel sur la dette européanisée, qui est le diable pour l’Allemagne de la CDU et du SPD, et pour un tas d’autres génies de la vision obtuse dans d’autres pays,
      3. une européanisation de la lute contre la faim, car nous en sommes là!, et contre la pauvreté, plus grande que jamais depuis 60 ans en tous pays, qui tue à long terme et en permanence (28 ans de différence d’espérance de vie entre deux quartiers de Liverpool) et qui tue dans l’immédiat, surtout dans le sud de l’Europe: accidents hospitaliers (y compris, en Grèce, une vacancière de mon quartier, Liège, Belgique), délabrement du système de santé et suicides de gens ruinés.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Je constate que tu as – très probablement – eu confirmation de l’accident hospitalier de ta voisine liégeoise en balade grecque.

  27. Avatar de Jacoti
    Jacoti

    Un condamné à mort ne parle pas avec son bourreau. Le bourreau exécute. Je pense à mes amis, morts, en Grèce. Belle Europe.
    https://www.youtube.com/watch?v=lTRUt26EJhM

    1. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      C’est vraiment un texte d’une beauté incroyable. Hélène Martin l’a mis en musique, ça remplissait un 33 tours. Ici un extrait de 2’50 avec les paroles.

  28. Avatar de juannessy
    juannessy

    @aux experts :

    Quelles différences et similitudes avec la proposition d’euro bonds chère à Attali ?

    1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      Attali et Varoufakis proposent la même chose. Le problème bloquant jusqu’à présent est la gouvernance de la politique d’investissement de la BEI. La BEI n’arrive pas à trouver des objets d’investissement suffisamment rentables pour ne pas devenir une bad bank. Elle garde une activité réduite pour conserver un bilan sain avec des fonds propres suffisants qui couvrent les risques qu’elle prend. Il en résulte que la BEI émet peu d’obligations dans des proportions sans rapport avec les volumes de liquidité que la BCE souhaite émettre par sa politique de quantitative easing.

      La mise en oeuvre du plan Attali-Varoufakis exige une émission de capital de la BEI dont il faut partager la souscription entre les Etats actionnaires de l’UE. L’Allemagne refuse de contribuer car cela signifierait une politique publique d’investissement et de crédit commune avec ses partenaires en qui elle n’a aucune confiance. La seule façon de constituer un collatéral sûr à l’émission monétaire de la BCE par des investissements publics communs dans les pays qui ont besoin de relancer leur économie est d’équilibrer la rentabilité de la zone euro par des dévaluations monétaires dans les pays surendettés. Là encore, l’Allemagne s’y refuse pour ne pas perdre en compétitivité et conserver des excédents qui lui permettent de poursuivre son propre désendettement plus rapidement que ses partenaires.

      La proposition de Varoufakis a donc pour fonction de révéler la position de l’Allemagne pour la contraindre à sortir de la contradiction systémique de l’euro libéral. La monnaie unique est une impasse économique et financière sans des structures politiques communes qui permettent de réguler les prix et le crédit entre les Etats par des redistributions fiscales et des dépenses communes. Le plan Attali que Varoufakis reprend est suffisamment ancien pour démontrer l’absence de volonté politique à construire un pouvoir politique européen qui rende l’euro viable. De fait la politique franco-allemande est de laisser le système de l’euro s’effondrer dans son incohérence structurelle. Il appartient aux électeurs de la zone euro de demander la structuration politique qui conserve la communauté monétaire ou bien d’opter pour des réformes financières séparées requises par les politiques nationales divergentes.

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        Merci de ce commentaire pédagogique en réponse .

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Il appartient aux électeurs de la zone euro de demander la structuration politique qui conserve la communauté monétaire ou bien d’opter pour des réformes financières séparées requises par les politiques nationales divergentes.

        Vous argumentez mieux que moi… 😉
        , mais je préciserais que ce sont les « médias qui font l’opinion » qui diront ce qu’il faut voter aux électeurs. Et comme les médias qui font l’opinion appartiennent à ceux qui ont le pognon…

        L’intérêt de ceux là est de faire du fric, avec pour seule limite que les peuples restent inoffensifs, vis à vis du système. (éviter une Révolution)
        Donc, aucune raison de faire une Europe politique, qui renforcerait le pouvoir des peuples.
        Donc, on va adapter les bidouilles (terme mieux adapté que réforme) financières pour calmer la ou il y a danger pour le système.

        La seule arme significative dont disposent les peuples serait de sortir du système. Reste à savoir si les grecs vont la sortir pour appuyer les propositions de Varoufakis…

      3. Avatar de Guy Leboutte

        On en est donc bien là où Lordon ne cesse de dire que nous sommes: l’euro dans sa forme actuelle n’est pas viable.
        Emmanuel Todd en dit autant.

        Attali et Varoufakis le disent aussi, Pierre, à condition que nous interprétions leurs propositions comme destinées à dévoiler la raideur intraitable de l’Allemagne d’Angela Merkel et des autres de son camp, ce qui est une interprétation optimiste et/ou charitable.

        Nous pouvons le supposer du ministre grec dans son action politique, en lui faisant crédit vu l’enjeu dont il a la charge et vu qu’il a déjà prouvé son aptitude à la communication paradoxale.
        Pour Jacques Attali, qui parle en rationaliste sans être aux affaires, je ne le supposerais pas.

  29. Avatar de Hououji Fuu

    Merci au maître de céans d’avoir publié le texte de Yanis Varoufakis *bow*
    En relisant, je m’aperçois avec horreur que j’ai laissé traîner quelques fautes de frappe,ou fautes de rapidité, mon cerveau allant parfois plus vite que mes doigts quand je traduis – en particulier en ce qui concerne l’emploi des termes « économie politique » au lieu de « politique économique » (je pense que ça apparaît à deux endroits dans le texte). Les correcteurs orthographiques ne détectent pas encore tout, malheureusement (ou plutôt, heureusement).
    Toute difficulté de compréhension, toute erreur de contenu est à mettre à mon débit – il est assez compliqué de faire justice au texte, qui dépasse par moments le niveau maximal de mon incompétence en la matière. 😉
    Merci à toutes celles et tous ceux qui l’ont lu et commenté. Je pense que c’est un texte important, et qu’il mérite d’être partagé et propagé tous azimuts. Il est rare de trouver à des positions de pouvoir et d’influence des personnes comme Yanis Varoufakis (même s’il a plein de défauts, et doit avoir un égo difficilement gérable 😉 ). C’est l’opportunité de faire connaître des projets, de leur donner de l’écho…en espérant que les machines à détruire le débat, la différence, les altenatives et l’espoir n’arrivent pas à écraser ce « Marxiste Erratique », et le beau pays qu’il essaie de défendre avec le gouvernement Syriza.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Le problème principal de ce texte, c’est son auteur.

      1. Avatar de daniel
        daniel

        Le pb est son hauteur.
        Le messager ne tue pas le message. Et ce message est bon.
        Doit passer 100 pieds au-dessus de la tête de la tribu allemande qui n’y verra qu’un gaspillage de son trésor.
        La moindre tentative d’européaniser les finances des Etats, c’est forcément exciter la fourmi.

      2. Avatar de Hououji Fuu

        Je ne suis pas d’accord avec vous. Aimer ou apprécier quelqu’un ou pas n’a rien à voir avec l’exercice du pouvoir, les négociations et les confrontations politiques. La personnalité de Varoufakis ne peut en aucun cas poser problème pour les gens intelligents et préoccupés par le bien commun (de toutes et tous). Or, nous serons d’accord pour dire que, pour la plupart, ces gens sont intelligents, n’est-ce pas ? 😉
        La question est de savoir qui, parmi les dirigeants européens, répond encore à la 2ème condition.
        Il suffit de lire le quart du tiers de la propagande à l’odeur plus que désagréable produite par les médias allemands (sur twitter par exemple), pour savoir qu’on en est à tout faire pour ne pas que l’on parle du fond, à faire du bruit, du bruit et encore du bruit, même dans ce qui devraient être des endroits encore un peu préservés comme la TV publique allemande. Jouer dans ce jeu nauséabond ne nous servira pas, c’est une certitude.

      3. Avatar de timiota
        timiota

        sa hauteur

      4. Avatar de Guy Leboutte

        Le problème principal de ce texte, c’est son auteur.

        Trop bon!
        Une définition de vigneron par lui-même ?

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Même sur son blog, constatant la désaffection de ses fans au vu des très rares commentaires qui ont suivi le texte de la conférence qui nous est traduit là, j’ai comme l’impression que ses avis ne sont plus très suivis…
        Au niveau européen c’est encore plus simple, il n’est plus dans la négociation (l’Eurogroupe ne l’écoute plus). Ça se passe en-dessous de lui, entre technocrates de la troïka et de son ministère, et au-dessus de lui, directement entre Merkel et Tsipras. Varouf grillé.

      6. Avatar de GUDULE
        GUDULE

        ben voyons, quand tout sera parti en fumée , on pourra toujours communiquer avec des signaux de fumée ….à condition bien sûr de prendre de la hauteur. 🙂

        amicalement votre

        PS : merci aux contributeurs ayant donné des éclaircissements sur l’aspect technique de ce texte.Pas évident pour moi non plus et j’aime bien comprendre. !

  30. Avatar de Dominique Boullier
    Dominique Boullier

    Pourrait on rajouter à sa liste l’européanisation des dépenses militaires qui coûtent si cher à la Grèce ( à cause de notre lâcheté sur Chypre) ( et à la France aussi par la même occasion)? ça changerait beaucoup de calculs! Superbe discours , trop technique pour enflammer les foules, mais on aimerait avoir autant de visions concurrentes et ambitieuses pour un vrai débat et non le petit jeu stérile des austèristes et des nationalistes!

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      J’ai cru comprendre qu’il ne voulait pas surtout pas froisser les susceptibilités nationalistes; oubliez donc les velléités fédéralo-militaires…

    2. Avatar de Mouarf
      Mouarf

      lol
      oui bien sur les français et les anglais vont rincer tout le monde avec leur « grande armée » quand il y aura besoin (et du coup prendront tous les coups des armées ennemies sur la tronche)
      .
      Evidemment qu’il ne le propose pas! Pour quoi faire?
      Ça ne sert à rien de fédéraliser le budget militaire pour gratter le grisbi des autres, puisque la situation actuelle est déjà à l’avantage de son peuple… et de tous les autres resquilleurs (et puis en plus la Grèce est elle-même bien garnie de son côté – manquerait plus qu’elle soit prêteuse!).
      Il nous prend vraiment pour des truffes.

      Effectivement, le problème c’est son auteur. Je suppose que les curés eurocrates ont aimé par contre.

      Vivement qu’ils sortent, si c’est pour proposer des trucs pareils. Au moins, la proposition jorioanesque de reset de la dette et de bancor de l’euro n’impliquaient pas un abandon total de la souveraineté économique des peuples.

    3. Avatar de timiota
      timiota

      La méditerranéisation serait sans doute un premier pas plus acceptable (Italie + Espagne + Grèce + Chypre + Malte + France + Croatie )

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