Sivens : Nouvelles du front, par Vincent

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Le 5 mars 2015. 1 copain et 2 copines clowns au tribunal, dont un déjà condamné en première instance à 6 mois dont 4 avec sursis. Il n’a absolument pas usé de violence à aucun moment, j’en réponds. C’est complètement contraire à la pratique clown et un clown agressif ou violent est un oxymore, tout au plus est-ce quelqu’un déguisé en clown. Charlie est un authentique clown.

Les copains sur la ZAD sont encerclés, subissent des intimidations, des violences, des riverains, agriculteurs, soutenant les zadistes sont empêchés de sortir de chez eux, subissent des menaces de mort, de représailles, des appels, l’impossibilité d’accompagner leurs enfants à l’arrêt de bus pour aller à l’école…

Je retourne ce jour vers la ZAD. Avec 2 amis clowns. Nous allons tenter d’apporter un décalage dans cet engrenage de violence et tenter d’éviter que le pire ne se produise encore.

Je suis conscient de prendre certains risques vu l’ambiance et vu également mon état de santé qui laisse à désirer à cause du tabac.

La dernière fois à Gaillac, le premier soir après la mort de Rémi, j’ai bien failli suffoquer dans les lacrymogènes, j’y suis resté trop longtemps et il y en avait beaucoup trop. Des gens – dont je suppose qu’il s’agissait de pro-barrage ou aussi d’anti-zadistes (nous avons vu plusieurs individus de groupuscules identitaires et proches des milieux nationaliste agiter les événements) – m’ont jeté des cailloux, ils visaient mal heureusement pour moi.

Je ne prends aucun risque inconsidéré, je commence à connaître un peu les réactions des unEs et des autres dans ces situations, néanmoins, celles-ci sont si complexe qu’on ne peut rien prévoir ni rien écarter.

Aussi, je compte un peu sur toi si jamais il m’arrivait un truc désagréable de ne pas laisser dire que je suis un violent, avec pour preuve le fait que j’ai été condamné dans une affiare de violence en réunion. Car c’est là tout ce qu’il subsiste de mon procès dans l’affaire de l’occupation du Pôle Pot Emploi. Condamné pour violence en réunion. Et les pouvoirs ne manqueront pas de me décrédibiliser comme ils l’ont tenté avec Rémi. Je ne peux que modérément compter sur ma famille qui me connaît somme toute très mal.

Je me sens à ma place et en capacité lorsque je suis dans mon clown. Lorsque je suis présent, entièrement, comme connecté à la situation et émettant des énergies de sortie du cadre imposé par ces spirales de violence.

Nous devons parvenir à établir un dialogue avec les agriculteurs qui bloquent la ZAD, qui commettent ces violences. Je suis fils d’agriculteur, je connais un tout petit peu. Je vois et je sais les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, piégés qu’ils sont dans un modèle productiviste, nécessitant la croissance infinie des ressources, financières surtout. La concentration des fermes-usine qui remplacent l’agriculture et ne parlons même pas de la paysannerie qui tente de s’organiser, et qui s’organise d’ailleurs, mais qui si elle n’est pas soutenue, ne fait pas grand poids face à des mastodontes financiers capable de se payer toutes sorte de campagnes de communication.

J’ai tenté lundi soir à Paris d’aller parler à la FNSEA, et idéalement à Xavier, ou plus exactement, mon clown a tenté d’aller lui parler, mais les farces du désordre avaient reçu l’ordre de ne pas nous autoriser à approcher.

Alros je retourne à la ZAD, ce lieu où j’ai vécu des moments très forts, ou des personnes tentent d’inventer en le pratiquant un autre monde respectueux des êtres et des écosystèmes peuplant cette petite planète. Un monde sans échanges monétaires, un monde où l’avis de chacunE est entendu et respecté, où le consensus est la règle de décision, où l’action directe, c’est-à-dire par soi-même, en mettant son corps et ses convictions dans la lutte (non-violente le plus souvent et tout le temps en ce qui concerne les clowns), un monde où on se réapproprie une place pleine et entière dans sa vie, en attention à soi, aux autres et à tout ce qui nous entoure. Alors ce monde n’est peut-être pas parfait, mais si on nous demande la perfection, nous n’y arriverons jamais, participons touTEs à la construction de ce monde.

P.S. [8/3/15 18:50] La ZAD est vide.

Nos rassemblements pour AG ont été interdits hier à Gaillac, ce jour à Lisle-sur-Tarn où les anti-zad nous attendaient en pic-niquant à l’endroit prévu de l’AG et les GM nous bloquaient l’accès à la ville. Nous sommes indésirables mais la lutte continue.

Nous avons eu un exemple flagrant de l’alliance du Capital avec le fascisme ainsi qu’avec l’État.

De nombreuses actions et méthodes de lutte seront mises en oeuvre. Ils n’en ont pas fini avec nous. Hier un GM a pleuré devant mon clown. L’espoir est là aussi.

No passaran.

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68 réponses à “Sivens : Nouvelles du front, par Vincent”

  1. Avatar de Pierre
    Pierre

    C’est étrange ce monde dans lequel des êtres humains veulent défendre une terre et d’autre la recouvrir d’eau. Sivens fait partie de ces symboles qui nous indique qu’un changement arrive. Beaucoup de personnes pensent que les idéologies sont mortes et qu’il n’en reste plus qu’une, la loi du marché, de la finance,etc,etc..D’ailleurs, il n’y a même plus d’alternative comme nous le prouve Syriza…… Oui, le marxisme, le communisme sont morts, ils ont été emportés par le tourbillon du capitalisme qui n’arrête plus de ravager la planète.
    En fait, c’est peut être ces zadistes qui représentent les combattants de demain…
    Alors gardons espoir.

    1. Avatar de Charles A.
  2. Avatar de le marin
    le marin

    Ce projet de barrage devenu symbolique semble diviser beaucoup de monde …si c’ étaient les mastodontes financiers contre la petite paysannerie, le choix aurait été facile pour moi …c’est peut-être le cas, mais vu de Bruxelles , n’étant pas expert ,vu la division des agriculteurs et étant uniquement informé par ce blog et Wikipédia … , je n’ose pas trop me prononcer… par contre,si vous êtes convaincu du bien-fondé de votre action, je ne peux que vous encourager de continuer et de ne pas abandonner… en tout cas je vais suivre l’affaire.

    1. Avatar de Vincent
      Vincent

      @le marin

      Bonjour,

      Je vous propose ce lien qui synthétise pas mal et permet de se faire une idée assez rapidement si vous avez peu de temps (ce qui n’est pas toujours conseillé pour bien comprendre, mais les contraintes sont nombreuses 😉 ) : Collectif Testet – Outils pour comprendre
      Sur ce lien, vous trouverez différents média (émission de radio, vidéo, tracts, argumentaires thématiques, …).

      J’espère qu’ainsi vous aurez l’occasion de mieux comprendre le sujet..

  3. Avatar de chabian
    chabian

    La première chose étonnante est cette division du monde agricole, monde de petits entrepreneurs indépendants mais totalement dépendants de structures capitalistes. NOus n’avons aucune connaissance ni sympathie pour cette classe qui nous alimente mais qui a avec nous une relation totalement manipulée (consommation industrialisée et propagande et syndicats de gros agriculteurs et multinationales de l’engrais et du pesticide). (Je fréquente un panier, mais que sais-je vraiment de plus sinon qu’ils tirent tous la langue et refusent le ‘puçage’ ?)
    Donc la plupart sont dans le besoin artificiel d’eau.
    Les autres, ZADIStes sont essentiellement des gens qui choisissent d’être des empêcheurs de déconner en rond. Ils finissent par obliger à se poser les bonnes questions sur des projets qui ont tourné le dos aux bonnes questions (un stade de Foot, un aéroport régional, un bassin d’arrosage et un « village de vacances pour riches cherchant à défiscaliser leur investissement immobilier ». Mais il faut des morts ET des blocages juridiques pour arrêter de déconner. C’est dur.

  4. Avatar de octobre
    octobre

    Courage.

  5. Avatar de Jacques Seignan
    Jacques Seignan

    Cher Vincent, je veux vous exprimer ma solidarité et mon admiration.
    Merci pour ce que vous faites. Jean-François Le Bitoux nous explique parfatement la situation dans son excellent billet : « diffuser ou résister à la diffusion« . C’est aussi ce que vous faites.

  6. Avatar de G L
    G L

    Le travail des agriculteurs ne représentent plus qu’un très faible poucentage de celui qui assure la production, la préparation et la vente de notre nouriture. C’est des industriels qui produisent les semences, les produits phytosanitaires, les engrais, le materiel agricole (qui est de plus en plus sophistiqué donc de plus en plus difficile à réparer sans l’intervention de spécialistes.) L’industrie agroalimentaire prend une place de plus en plus importante (beaucoup d’aliments près-cuisinés.)

    Une grande part de l’élevage est assurée dans des conditions proches de l’industrie (élevage des poules et production d’oeufs par exemple.)

    Pour les productions végétales, qui se font en plein air et sont donc soumises à toutes sortes d’aléas, les méthodes industrielles sont par contre souvent inadaptables ou les risques jugés trop importants: c’est probablement la seule raison pour laquelle la profession d’agriculteur n’a pas encore totalement disparu…

  7. Avatar de Erix le Belge
    Erix le Belge

    Un commentaire sur l’occupation de « Zones à Défendre » voir à la fin sur les TAZ
    Il manque une communication claire pour démonter les arguments des agriculteurs favorables à ce barrage de Sivens :
    « On ne cultive pas du maïs, qui a besoin de beaucoup d’eau, dans des zones arides. C’est de la folie ».

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Quelle « zone aride » ? Je croyais que c’était une zone humide.
      Vous ne démontrerez rien aux agriculteurs comme ça, rien. Cette affaire est un fiasco, pour tout le monde.

      1. Avatar de écodouble

        ZAD partout vigneron. ZAD partout ! Et vive les paysans !

      2. Avatar de Paolo
        Paolo

        Dis donc, Vaine gnôle.
        Quel est le climat de la région, dis moi ?
        Les oasis ne transforment pas les déserts en région tempérée, voyons.
        C’est sur qu’avec des réflexions de ce type tu te rend crédible.

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Une zone aride le NO du Tarn ? Avec 700 litres au m2 par an ? Sérieux ? Tu sais c’que c’est une zone aride ou même semi-aride ?

      4. Avatar de Michel Lambotte

        Pluviométrie du Tarn
        En agriculture en zone tempérée, le problème n’est pas d’obtenir de l’eau mais de la garder.
        Ce n’est pas avec l’agriculture industrielle qu’on va y arriver.
        Quand je pense qu’en Hesbaye près de ma ville de LIège certaine année sèche les agriculteurs doivent irriguer les pommes de terre, mon père et sa mère doivent se retourner dans leur tombe.
        Je vous promet que je ferai ce que je peux pour faire passer l’idée de l’agriculture sous couvert.

    2. Avatar de Vincent
      Vincent

      @Erix

      Le sujet du maïs est devenu un peu (pas totalement) hors sujet, mais il reste tout de même intéressant car il fait partie des manipulations du dossier.

      À l’origine, le projet a été dimensionné au moyen d’une étude réalisée par la CACG (Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne) qui se trouve être la société d’économie mixte qui est aussi en charge de la réalisation du barrage et qui gagne « sa vie » en réalisant des études et des barrages). Cela constitue en soi un évident conflit d’intérêt.
      Dans cette étude, la CACG a très largement surestimé la quantité d’hectares de maïs présents dans la vallée concernée par ce barrage, cela afin de gonfler la taille du barrage nécessaire (plus gros barrage, plus grosse commission).
      Par la suite ces même favorables au gros barrage nous (par nous, c’est au sens des différents collectifs et associations, formelles ou pas, contre ce projet) reprochaient de dire n’importe quoi lorsque nous actions nos argumentaires sur la culture du maïs alors qu’elle n’était que très faible dans la vallée (sont gonflés, non ?).
      Cela ne fait qu’un élément de plus à mettre au titre des multiples manipulations dans ce dossier par les partisans du projet.

      Vous pouvez vous reporter au lien que j’ai indiqué @le marin

      Dans l’accueil du site web du collectif Testet vous trouverez 4 liens qui décrivent le projet et la lutte.

  8. Avatar de Jean-LuK
    Jean-LuK

    Des barrages, des lacs, des étangs, les hommes en ont fait de tout temps, il suffit de regarder les cartes… Certains sont très très anciens, et même classés ZNIEFF. Ces retenues d’eau si nombreuses que l’on ne peut les compter ont participé à notre survie en des temps où la famine sévissait. Désormais, on préfère protéger les brins d’herbe (chez les autres) plutôt que de protéger les hommes. Belle humanité aux phantasmes naturaliste qui prend les ours blancs pour de gentilles peluches et aime croire qu’un pic vert transporte sur son dos une belette pour lui faire prendre l’air. Naïf.

    Combien d’agriculteurs se suicident ? Pas d’importance…
    Ces choix agricoles ne sont pas le fait des agriculteurs, mais des instances européennes (donc de nos gouvernements) qui ont cru bon ouvrir les frontières ?

    Enfin, seul celui qui n’a jamais arrosé son jardin (je ne parle pas des potagers), son gazon (cette chose totalement inutile), qui n’a pas de piscine (encore plus inutile), qui n’a pas un jardin surdimensionné à l’origine de l’étalement urbain, jette la première pierre aux agriculteurs. Dans notre société de loisir, on a perdu notre boussole, ces agriculteurs « dits » productivistes (ils cherchent simplement à survivre) nous nourrissent, ils sont plus essentiels que la plupart d’entre nous.

    À Sivens, les gens du coin ont eu la malchance de se trouver là où des politiques écologistes ont décidé de faire un coup, et les paumés de la ZAD se sont fait manipuler. Rien ne justifier ces déchainements en cet endroit.

    1. Avatar de Vincent
      Vincent

      @Jean Luk

      Vais vous titiller un peu, vous écrivez :

      on préfère protéger les brins d’herbe (chez les autres)

      Je vous propose, pour faire un lien avec NDDL : chouette construisons des aéroports dans tous les jardins, youpi ! à vos pelleteuses citoyens !

      Par ailleurs, tapez donc dans votre moteur de recherche : zones humides protection lisez quelques éléments et on en reparle.
      En tout cas remplacer une zone humide par une station d’évaporation (un lac peu profond et très étendu sans ombrage autour alimenté par un tout petit débit du Tescou), cela ne me semble pas être la meilleure idée du siècle. Pas la pire non plus, je vous le concède.

    2. Avatar de Jayjay
      Jayjay

      Enfin un commentaire sensé avec suffisamment de recul .

      L’affaire de Sivens ou le spectacle de la nouvelle radicalité politique

      L’émergence de problématiques écologiques ces dernières décennies est l’occasion pour la social-démocratie libérale-libertaire de mettre en scène de nouvelles formes de contestation radicales censées dépasser les luttes des classes nationales par des enjeux d’envergure planétaire. L’affaire du barrage de Sivens, dont le sort devrait être décidé prochainement, en offre un parfait exemple.
      En notre époque virtuelle et (im)médiatique, le traitement hystérico-émotionnel d’un fait divers a définitivement pris le pas sur l’analyse rationnelle, celle-ci ne pouvant nécessairement intervenir que dans un second temps. Par l’effet d’une sorte d’alchimie incantatoire, le commentaire politique poussé à la bonne température, à chaud, contraint désormais la matière-réalité à se mouler dans un cadre prédéfini qui deviendra la réalité elle-même ! On l’a vu dans l’affaire Merah, lorsque Nicolas Sarkozy annonçait, avant que tout procès ou enquête n’ait eu lieu, que le « tueur » était encerclé dans son appartement par les forces de l’ordre. On le voit désormais dans le déroulé de toutes les affaires dites de terrorisme, mais pas seulement.

      Idéologie de substitution contre-révolutionnaire

      « C’est très, très grave ! » Ainsi pérorait la verte Duflot sur France Info, suite à la mort dans le Tarn d’un opposant au barrage de Sivens. L’ex-ministresse du gouvernement Ayrault (celui de Notre-Dame-des-Landes), n’avait pas de mots assez durs pour critiquer l’action des forces de la police, les mots du président du Conseil général du Tarn et jusqu’au gouvernement lui-même, accusé de ne pas compatir assez vite au sort tragique d’un « jeune qui défendait la planète ». Peu importe qu’à l’heure à laquelle elle s’exprimait, aucune enquête n’ait encore rendu de conclusions ni qu’il eût été impossible de rendre compte de ce qu’il s’était réellement passé dans la nuit du 26 au 27 octobre 2014 dans la forêt de Sivens. Pour la Duflette, cette affaire devait de toute façon devenir « une tache indélébile sur l’action du gouvernement ». Dans un article du Monde daté du 5 novembre 2014, l’inénarrable Edgar Morin enfonçait le clou en évoquant, à propos de Rémi Fraisse, une « victime d’une guerre de civilisation ».
      Avec l’affaire de Sivens, le système construit sous nos yeux ébahis la légitimité d’une nouvelle forme d’opposition politique. Le monde de l’après-guerre froide n’ayant pas accouché de la société du consensus apolitique tant souhaitée par les libéraux, c’est le centre de gravité de la lutte radicale qui va être déplacé afin d’être fondue dans le mondialisme. Et ce, grâce aux bons et loyaux services des forces de « gauche ».
      L’Écologie, nouvelle mystique dont les dogmes sont élaborés au sein de cénacles durables et autres « sommets de la Terre », se propose désormais en idéologie de substitution à la lutte des classes comme moteur de l’Histoire. L’explication de cette dernière, à rebours de tous les progressismes antérieurs, n’est plus que la lente destruction de Dame Nature par l’Homme, dernier des ingrats parmi les habitants de Gaïa. Au prolétariat et à sa mission historique d’émancipation universelle, se substitue désormais la société civile et sa mission « citoyenne » de sauver la planète.
      Si en théorie, l’écologie politique paraît s’opposer à la toute-puissance du capitalisme international, elle constitue dans la pratique une véritable aubaine aux mains des tenants de l’économie-monde, forts d’une nouvelle et puissante arme contre-révolutionnaire. D’abord, en menant un combat au nom d’une conscience planétaire abstraite et déracinée, les écologistes, même les plus virulents, viennent légitimer le paradigme mondialiste de ceux qu’ils prétendent combattre. Ensuite, affaire de technoscientifiques ultraspécialisés, l’étude de l’évolution des climats interdit au vulgaire de se saisir en conscience de son destin, le confinant dans un rôle de docile petit contributeur individuel du sauvetage planétaire. Devant l’interdiction d’en sonder les mystères sous peine d’accusation de révisionnisme climatique (soit de blasphème), les grands prêtres-experts promettent néanmoins à chacun la possibilité de sauver son âme en triant ses déchets ! Enfin, en prétendant dépasser les antagonismes de classe par des enjeux d’envergure planétaire, l’écologie politique permet de polluer la compréhension de la question sociale. À ce titre, les partis comme EELV brouillent soigneusement les pistes en positionnant systématiquement leur idéologie, intrinsèquement réactionnaire, comme « à gauche ». Taxes, fermetures de sites, réglementation kafkaïenne, culpabilisation individuelle de comportements pourtant indispensables à la survie économique (comme les déplacements domicile-travail des banlieusards) : la nouvelle religion de la « nature » se révèle en fait une formidable arme de guerre contre les classes productives européennes.

      Fausse gauche, vrais parasites

      En France, l’instrumentalisation du combat écologique permet également de relancer la fausse opposition droite/gauche, fort moribonde. Et les libéraux-libertaires écolos d’apparaître à bon compte comme progressistes, en soutenant un combat mené par des parasites objectifs (les RMIZadistes et autres étudiants fils à papa partis faire leurs armes en camp de vacances contestataires : les ZAD) tout en tapant sur les Bonnets rouges, mouvement d’authentiques producteurs asphyxiés par les taxes et luttant pour leur survie concrète. Le spectacle de la mort, accidentelle jusqu’à preuve du contraire, d’un jeune botaniste-lanceur de cocktails Molotov, est l’occasion de (re)mettre en scène une gauche compréhensive et maternante qui voit dans les Zadistes ses propres enfants (ce qu’ils sont d’ailleurs sociologiquement), quand elle est sans pitié aucune pour les classes laborieuses françaises. Fidèle ainsi à son rôle historique et en manque de martyrs, la gauche bourgeoise se jette désormais comme une hyène sur le moindre accident ou semi-accident pour jeter à la figure du gouvernement (de gauche bourgeoise aussi) les cadavres de « jeunes morts pour défendre leurs idées », feignant ainsi la radicalité. Dans l’affaire Fraisse, comme dans l’affaire Méric…
      Et la droite a beau jeu d’insister sur les violences et les casseurs, conférant par là même un brevet de subversion à ce nouveau mode d’expression politique sur le mode « Papa n’est pas d’accord ». Antifas et autres intermittents de la révolution, éternels collabos du système (certainement malgré eux pour la plupart), par le cassage de quelques boutiques de centre-ville, n’ont plus qu’à venir pimenter le spectacle d’un soupçon d’insurrectionnel. Les images de leur violence d’enfants gâtés, répercutée en boucle dans les média, viendront masquer le caractère intrinsèquement réactionnaire de ces nouveaux modes de contestation indignés.

      Complaisance politico-médiatique

      C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la complaisance du système pour ces nouveaux mouvements de contestation « écologique », « non-violente » et « citoyenne ». Si les éléments excessifs en leur sein sont critiqués, leur légitimité intrinsèque elle, n’est jamais remise en cause. Les appellations d’origine contrôlées « populiste », « démagogique » ou « fasciste » ne leur sont jamais accolées, comme elles le furent systématiquement pour les Bonnets rouges ou les participants à la Manif pour tous. Au contraire, en dehors des actions ouvertement violentes que les commentaires journalistiques viennent précautionneusement détacher du mouvement principal, le système ne cherche jamais de poux à ces indignés aux cheveux pourtant sales. Qui sont-ils ? De quoi vivent-ils (certains militants semblent semi-professionnalisés, vivant à l’année de ZAD en ZAD) ? Que pensent les opposants locaux de leurs actions et quels effets ont-elles réellement sur les projets contestés ? Si les médias ne font pas ou très peu leur travail sur le sujet, c’est qu’un tri idéologique a été fait en amont par les contestataires : évacuation de tous les aspects socio-économiques sérieux et concrets et de toute référence à la Nation, désormais déclarée obsolète face au caractère « planétaire » des enjeux.
      Avec l’écologie politique, ce n’est pas seulement l’objet des luttes progressistes qui est transformé, de l’émancipation humaine, y compris contre la Nature, à l’émancipation de la Nature contre l’Homme ; ce sont aussi ses acteurs, ses modes d’action, sa dialectique militante. Aux jacqueries de producteurs enracinés (ouvriers, paysans, marin-pêcheur…) acculés à la grève et à la révolte par le désespoir, se substitue désormais un nouvel imaginaire collectif de la contestation sociale, celui de la jeune fille cradingue à pantalon bouffant et à dreadlocks, qui mène sa révolution festive en nomade, de ZAD en ZAD, de sites en sites, aux rythmes des agendas des grands sommets internationaux. À la différence des producteurs révoltés, elle ne lutte pas pour ses conditions d’existence. Tout chez elle est distanciation, positionnement esthétique et suinte l’esprit bourgeois : son indignation affectée, son détachement jusqu’au-boutiste, sa référence constante à ses droits, qu’elle énumère en braillant face aux « violences policières » et qui cache mal le profond mépris de classe qu’elle éprouve à l’égard des CRS. Intrinsèquement récupérables si pas encore récupérés, la modernité capitaliste a déjà gagné face à ces nouveaux rebelles hors sol organisateurs de sit-ins et de performances censés alerter l’opinion (mondiale, off course).
      Depuis la seconde classe du train qui file à toute vitesse vers le gouvernement mondial, les altermondialistes critiquent l’élite qui voyage en première. Tout le monde descend ?

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Et pourquoi les agriculteurs ne se joignent ils pas aux manifs anti-système (avant même que d’être écologiques) plutôt que de subir ce système qui les détruit ?

      2. Avatar de Michel Lambotte

        Bon d’accord, que voulez-vous prouvez au juste?

      3. Avatar de Jayjay
        Jayjay

        @Dominique :
        Peut etre parceque justement les agriculteurs ( je préfére le terme paysans ) en ont ras le bol des manifestations ou des gens ayant une culture socio-politique au ras des pâquerettes s’autoproclament représentants légitimes en leur nom alors qu’ils ( les paysans qui ne sont pas tombé dans le piége de l’impasse du syndicalisme agricole ) ont bien intégré ce qui est énoncé dans le texte ci dessus.
        Je cite un passage du texte ci dessus :
         » Que pensent les opposants locaux de leurs actions et quels effets ont-elles réellement sur les projets contestés ? Si les médias ne font pas ou très peu leur travail sur le sujet, c’est qu’un tri idéologique a été fait en amont par les contestataires : évacuation de tous les aspects socio-économiques sérieux et concrets et de toute référence à la Nation, désormais déclarée obsolète face au caractère « planétaire » des enjeux  »

        @Michel :
        Je ne veux rien prouver , juste amener un peu de diversité dans la pensée unique induite dans tout les mouvements de protestation d’ordre écologique .

  9. Avatar de patrice dailcroix
    patrice dailcroix

    une zone humide que tu remplis d’eau devient un lac, avec forcément un changement du biotope

    la zone aride se trouve en aval et les agriculteurs de la fnsea ont décidé d’y cultiver du mais, d’ou le besoin d’eau
    y cultiver du blé serait bienplus judicieux
    mais pourquoi s »adapter à la nature quand il est possible de la saccager?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      y cultiver du blé serait bienplus judicieux

      Mais qu’ils sont cons ces piquebouzigs tarnais qui savent même pas ce qui est « judicieux » pour eux, qui n’écoutent ni les cerveaux des Dailcroix ni les coeurs des clowns…

      1. Avatar de Guy Leboutte

        Note: « piquebouzigs », comme le mot ne l’indique pas, veut dire « abonnés aux banques et au phytosanitaire »

      2. Avatar de patrice dailcroix
        patrice dailcroix

        disons que les cons sont à la fnsea
        il ya longtemps que les paysans du coin ont adapté leurs cultures au climat
        mais eux ne touchent pas de subventions
        ils se contentent de faire vivre la terre en essayant d’en vivre
        continue comme ça et tu vas nous dire qu’inonder la zone humide de sivens et assécher la zone humide de notre dame des landes revient à une opération nulle

        en attendant, bien du plaisir à tes enfants qui ne manqueront pas d’avoir une pensée émue pour les penseurs dans ton genre

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Le sujet devrait porter sur la nourriture des humains, avec du maïs ou autre, en préservant au mieux les ressources et l’équilibre naturel, t’es d’accord vigneron?
        Mais la loi s’en moque complètement.
        Le problème qu’on(*) a mis sur le dos des agriculteurs est de rembourser leurs emprunts.

        (*) « on », c’est le système capitaliste des rentiers/banquiers.

  10. Avatar de TORPEDO
    TORPEDO

    @vigneron
    @Erix le Belge
    Voyons, Vigneron!
    Généralement quand on s’intéresse à une zone humide pour en augmenter la capacité propre, c’est un peu pour irriguer les zones plus sèches qui sont autour, non?
    Ou Erix est dans le vrai, c’est qu’on peut aussi faire croître dans ces terrains moins humides des productions moins gourmandes en eau plutôt que le maïs dont la seule utilité est de rapporter à ceux qui les mettent en place toujours plus de subventions européennes!
    En planifiant un peu mieux les cultures en fonction des sols et non des subventions à la clef, on pourra évidemment revoir les besoins en eau à la baisse.
    Il ne faut pas oublier que le projet de retenue de Sivens est un projet ancien qui date d’une époque ou la préocupation relative à l’eau semblait moins pressante et ou la distribution des cultures était moins raisonnée en terme d’ économie qu’en terme de rendement. Les politiques agricoles ont évolué depuis vers plus de rationalisation, ce qui justifie pleinement la révision voire peut-être l’abandon total du projet… Le seul problème, facile à imaginer, c’est que depuis le temps les sommes mises sur la table ( et surtout dessous) par les réalisateurs du projet initial, pour graisser les rouages administratifs locaux, sont vraisemblablement telles qu’il n’est plus possible pour les dits rouages, de revenir en arrière sous peine d’un scandale qui mouillerait tout les bénéficiaires .
    Mais je fais preuve de bien trop d’imagination, peut-être…
    Les clowns font peur aux adultes, ils ne respectent rien et rient de tout, surtout de l’hypocrisie…
    Attention à vous, Vincent et à vos amis, certains « importants » préfèrent voir les clowns pleurer.
    Fraternellement, Eric.

  11. Avatar de Vincent
    Vincent

    Bonjour,

    Quelques liens pour documenter.

    Le Facebook informant de la situation : Fb – Soutien à la ZAD du Testet

    Un article sur Reporterre : Reporterre : EDITO – MM. Hollande et Valls ouvrent la voie au fascisme

    Une page pour le soutien aux clowns inculpés : Ulule – Liberté de rire!

    Le dernier hebdo du blog de l’asso tant qu’il y aura des bouilles : Bouilles Hebdo du 9 au 16 mars

  12. Avatar de Guy Leboutte
    Guy Leboutte

    Merci Vincent.

    Déjà, votre témoignage de clown est précieux. Merci de nous introduire dans votre monde.

    Ensuite, ce point trop rare m’intéresse particulièrement dans votre billet :

    Hier un GM a pleuré devant mon clown.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Bien que (encore) peu nombreux, vous avez réussi à capter l’attention des gross médias, et nous savons à quel point c’est un exploit! de sorte que plus personne n’ignore vos actions.
      Dans un système en voie d’effondrement, vous avez déjà gagné la partie.
      Vous serez partout imités, et finirez par tout emporter. Vos (nos) adversaires seront tués par le ridicule. Il n’y a pas d’alternative.

    2. Avatar de Vincent
      Vincent

      @Guy

      Que dire ?

      Ce sont des êtres humains, comme toutE unE chacunE. Ils rient, ils pleurent, ils chantent, ils rêvent, ils se battent, ils obéissent… Ils ont peur de ce qu’ils font aussi, contrairement à des machines.
      Dans leurs rangs, il n’est pas rare de voir des regards perdus, se demandant clairement ce qu’ils font là et quelle genre de mission on leur ordonne d’exécuter.
      Ne faisons pas d’angélismes, il n’est pas rare non plus de voir des regards remplis de haine et de violence prête à exploser.

      Ce sont bien évidemment des moments d’une intensité exceptionnelle, l’apparition d’un décalage émotionnel peut faire basculer des situations et des êtres. Cette citation traduit bien ce phénomène :

      Le clown est le miroir comique de la tragédie et le miroir tragique de la comédie

      Pour le cas que j’ai évoqué là, je me suis contenté de pleurer, avec toute la sincérité et l’expressivité de mon clown. Les rires et les pleurs participent des mêmes mécanismes émotionnels. L’empathie est au cœur de tout cela. Mes émotions ont fait écho aux émotions qu’ils ressentait et il a pu se laisser aller dans son humanité.

      1. Avatar de Guy Leboutte
        Guy Leboutte

        Oui, oui, merci.
        Les rires et les pleurs mettent en oeuvre la même mécanique musculaire et respiratoire, tout à fait, et parfois on peut être sur la crête entre les deux, oscillant de l’un à l’autre, ce qui est une expérience de conscience très intéressante.

        La question est historique aussi, parce qu’en général le dernier geste avant la chute d’un pouvoir, comme le tsarisme en 1917, c’est la garde rapprochée des dirigeants qui dépose ou retourne ses fusils, soit, en 1917, les cosaques du tsar. Ça peut être un constat sur le rapport de forces qui bascule, mais je veux croire que le débat sous toutes ses formes est de nature à y contribuer.

        En tout cas, bravo les clowns! J’ai quelques images merveilleuses en tête, une à Rostock, d’autres à Athènes.

  13. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    Sivens est l’illustration parfaite de ce qu’il ne faut pas faire en matière de décision publique ; et cette illustration dit très clairement où nous en sommes .
    Je ne vais donc pas décrire ce qu’il ne faut pas faire puisqu’il suffit de regarder ce qui se passe et comment ça se passe ; je vais simplement dire ce que selon moi il faudrait faire .

    Il faudrait qu’au national et au local les grandes orientations structurantes, c’est à dire qui engagent l’avenir du territoire local ou national (un barrage là , un aéroport ici , une Région agrandie ici , une politique agricole là ….) soient décidées par nous tous les citoyens ; cela passe par l’obligation constitutionnelle pour les élus locaux et nationaux , à chaque fois qu’ils souhaitent engager une action structurante engageant la commune , la région, le pays, l’Europe, d’organiser un processus d’étude , réflexion, débat, adossé à un référendum.
    C’est ce qui s’appelle la démocratie .
    Le pouvoir , c’est à dire le choix des grandes orientations appartient à tous ; la cuisine , c’est à dire la gouvernance des affaires au jour le jour est confiée à des représentants .
    Les fameux élus de la République sont en abus de pouvoir permanent . Et nous sommes en esclavage. Dupés par nous mêmes et bien content de l’être.
    Ce qui est important c’est la réflexion collective et le vote pour les grandes orientations ; et ce qu’on a mis en avant c’est la désignation de gestionnaires !!! On patauge .On patauge.

    Si à Sivens il y avait eu obligation de mettre en œuvre un référendum sur le sujet , précédé d’un temps long et sérieux de débat , on ne serait pas ce qu’on est ; et on est mal .

    PS : J’ai récemment envoyé un courrier dans ce sens à une commission parlementaire en charge de réfléchir au référendum ; pour l’instant pas de réponse ; c’est là dessus qu’il faudrait des pétitions ; mais pas quelques unes. Et pas pour un référendum d’initiative populaire avec le besoin de se coltiner des signatures ! on est pas des mendiants ,on décide tout le temps ; ce qui n’empêche aucunement les élus de gouverner.

    1. Avatar de dodd
      dodd

      Enfin la réponse que j’attendais.
      Et pourquoi ne répond il pas là dessus Vincent le clown oxymore ?

      https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2015/03/08/bouilles-hebdo-du-9-au-16-mars/#comments

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      En guise de référendum on scrutera les résultats du canton « Vignobles et bastides »…

    3. Avatar de jducac
      jducac

      @ Di Girolamo 9 mars 2015 à 17:43

      Il faudrait qu’au national et au local les grandes orientations structurantes, c’est à dire qui engagent l’avenir du territoire local ou national (un barrage là , un aéroport ici , une Région agrandie ici , une politique agricole là ….) soient décidées par nous tous les citoyens ; cela passe par l’obligation constitutionnelle pour les élus locaux et nationaux , à chaque fois qu’ils souhaitent engager une action structurante engageant la commune , la région, le pays, l’Europe, d’organiser un processus d’étude , réflexion, débat, adossé à un référendum.
      C’est ce qui s’appelle la démocratie .

      Tout cela est très bien. Hélas, cela suppose que les acteurs de la démocratie, les votants et ceux qu’ils élisent pour les représenter lors des prises de décisions, notamment celles où il n’est ni matériellement possible ni judicieux de convoquer tous les citoyens concernés, soient suffisamment éclairés et conscients des conséquences de leurs choix sur les différents espaces impactés.

      Or, il faut bien reconnaître que, tout au moins en France, l’immaturité économique s’est notablement accrue depuis une quarantaine d’années, dans les basses couches de la population, mais pas uniquement.
      Une partie des classes moyennes de plus en plus dépendantes des subsides distribués par les collectivités de tous niveaux, n’a pas conscience de l’absolue nécessité d’extraire, de stocker et d’investir les richesses au lieu de les livrer tout de suite aux délices la consommation.

      On peut attribuer cela aux conséquences pernicieuses de la propagation des idéologies de l’assistanat prônées par les responsables politiques surtout de gauche, mais aussi du centre et de la droite, dans l’objectif de séduire le plus large électorat possible afin de se faire élire et réélire, de sorte à profiter personnellement de postes et de pouvoirs d’élus, quitte à précipiter les différentes collectivités dans le déclin et la ruine.

      C’est donc à « ’éducation économique » des foules qu’il faut s’attaquer en premier, dès l’école primaire, comme cela était si bien fait par les hussards noirs de la république à la fin du 19ème et durant le les 70 premières années du 20ème siècle. C’est la condition indispensable à satisfaire si l’on veut accroître la valeur du capital humain du pays et lui permettre de retrouver sa place dans le monde.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Une partie des classes moyennes de plus en plus dépendantes des subsides distribués par les collectivités de tous niveaux, n’a pas conscience de l’absolue nécessité d’extraire, de stocker et d’investir les richesses au lieu de les livrer tout de suite aux délices la consommation.

        Mais qui donc a fermé leurs usines, après avoir détourné les richesses que « ces classes moyennes de plus en plus dépendantes des subsides … » ont produites ?

        Pourquoi éludez vous systématiquement cette question, jducac?
        Que voulez vous qu’elle fasse pour « produire des richesses », si ainsi on l’en empêche?

      2. Avatar de Michel Lambotte

        @ jducac

        Vous savez très bien pour que des usines puissent fonctionner il faut des gens qui consomment, mais cela vous ne l’admettrez jamais.
        Et pourtant c’est la principale condition pour progresser dans la réflexion.

      3. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dominique Gagnot 15 mars 2015 à 15:13 & Michel Lambotte 15 mars 2015 à 16:15

        Mais qui donc a fermé leurs usines, après avoir détourné les richesses que « ces classes moyennes de plus en plus dépendantes des subsides … » ont produites ?
        Pourquoi éludez-vous systématiquement cette question, jducac?

        Je ne cherche pas éluder. Mon objectif est d’essayer de faire comprendre que les organismes vivants, notamment les humains, sont sur terre pour perpétuer leur espèce et « produire ainsi du temps » en transformant et recyclant la matière. La consommation n’est pas l’objectif de la vie, même si elle est incontournable pour l’entretenir, pour l’alimenter en énergie sans laquelle il ne peut y avoir de vie.

        C’est ce qu’ont bien compris les êtres humains qui ont été capables, parfois intuitivement, d’analyser fonctionnellement le processus de base du capitalisme et de le mettre en application. Ce mécanisme est en marche depuis l’origine des temps. Je pense que vous pouvez le comprendre si vous réussissez à vous libérer d’idées préconçues dont on a pollué votre esprit.

        Si des usines ferment, c’est parce qu’elles ne sont pas assez efficaces pour être suffisamment compétitives et ne pas être éliminées dans la sélection naturelle qui se joue maintenant au niveau mondial. Ces usines ferment en France parce qu’on n’y travaille pas assez ou/et moins efficacement qu’ailleurs. Les structures nationales n’ont toujours pas été drastiquement allégées de ses administrations pléthoriques et/ou inutiles qui pénalisent grandement l’efficacité globale de la nation.

        http://www.pauljorion.com/blog/2011/12/12/lempire-romain-nest-pas-mort/#comment-269865

        Je vous souhaite une bonne soirée

      4. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Ces usines ferment en France parce qu’on n’y travaille pas assez ou/et moins efficacement qu’ailleurs.

        Oui, en effet.
        Mais cette logique de compétition sans limite (libérale) mène à une impasse.

        Car le pouvoir d’achat devient globalement insuffisant pour « consommer » ce qui est produit.
        A qui vend on alors ce qui est produit?

      5. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dominique Gagnot 15 mars 2015 à 21:03

        A qui vend on alors ce qui est produit?

        Les entreprises survivantes vendent leurs produits aux consommateurs des pays comme la France, qui, en s’endettant, s’auto éliminent en consommant ce qu’ils sont incapables produire aussi efficacement que les autres.

        Ne voyez-vous pas qu’en se comportant ainsi, les français ont mangé une bonne part du capital industriel de leur pays ce qui les a logiquement fait entrer dans une spirale infernale où la disparition du capital entraîne la disparition du travail, laquelle amène à la disparition de la production de richesse puis la disparition des investissements, laquelle réduit encore plus l’efficacité de production ce qui réduit la compétitivité et précipite vers l’extinction ?

      6. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @ jducac 16 mars 2015 à 07:16

        C’est exact. Mais le mécanisme que vous décrivez ne se limite pas à la France, il est vrai pour la zone de libre échange c’est à dire le monde entier.
        Les pays pauvres, en produisant à vil prix, provoquent l’effondrement des anciens pays développés. Sur ce point nous sommes d’accord.

        Ceci profite non pas à ceux qui produisent, mais à ceux qui financent ce système. (je le met en gras, car c’est la clé du problème)

        La solution que vous proposez serait de concurrencer les pauvres sur le terrain des coûts de production.
        Mais à qui vendre cette production, si les travailleurs (y compris français) n’en ont pas les moyens, et sans endettement?

      7. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Autre manière de présenter le problème:

        Transférer les emplois pauvres du Bangladesh à la France, ne changerait rien au problème,
        puisque l’argent issu du travail ne va pas aux pays de production, et encore moins aux « travailleurs »,
        mais dans les poches de financiers et propriétaires de grandes entreprises apatrides (qui le replace là ou bon leur semble).

        jducac, le monde à changé depuis les années 50…

      8. Avatar de jducac
        jducac

        @ Dominique Gagnot 16 mars 2015 à 14:39

        jducac, le monde à changé depuis les années 50…

        Pas tant que cela pour ceux qui n’ont pas eu le privilège de vivre dans des secteurs protégés, tel celui des administrations françaises, pléthoriques et peu efficaces. Les agent s des secteurs exposés, ces laborieux du progrès, et de la survie, sont en risque permanent d’élimination par la concurrence. Ce sont les plus aguerris pour survivre, car ils redoubleront d’effort au lieu de gémir.

        Ils sont sans cesse en recherche d’astuces conceptuelles et organisationnelles pour réaliser des économies sur les coûts d’obtention des biens et services desquels ils retirent leurs moyens de vivre.
        Alors que d’autres, maintenus dans l’ignorance de ces contraintes, n’ont même pas conscience du problème posé par la survie d’une population grandissante dans un espace limité où les ressources déclinent.

        Voyez comment s’exprimait, il y a pratiquement 50 ans, un ancien de la banque Rothschild. Avec d’autres il avait contribué, lors des trente glorieuses, au maintien de son pays dans le peloton de tête mondial.

        https://www.youtube.com/watch?v=VgD6U9ZGANA

        Qui a tenu compte de son discours ?

      9. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        jducac, vous n’avez pas compris le fond de mon propos, (ou ne voulez pas!) et continuez votre monologue. Je vous aime bien, mais c’est très difficile d’avoir une discussion dans ces conditions.

        Aussi je vais me contenter de vous demander si vous pensez bien ceci:

        La France laborieuse comprend une population « protégée », (pas riche, hein), et une précaire car soumise à la concurrence mondiale.

        Vous souhaitez supprimer la charge des salariés protégés, de sorte que tous soient précaires et soumis à la concurrence mondiale, dans laquelle nous serions ainsi des champions.

        Pour être aussi performants que les plus performants, il faut :
        – baisser les salaires au niveau de ceux des concurrents,
        – réduire, voire supprimer la protection sociale, pour la mettre au niveau de celle des concurrents,
        – travailler autant (ou plus) que les concurrents.

        Mais je ne vois pas à qui on vendra la production, en tous cas pas à ceux qui travaillent, ils n’en auraient pas les moyens. Que répondez vous à cela?

  14. Avatar de Vincent
    Vincent

    Bonjour,

    Suis un peu étonné de ne pas avoir de réaction à cette phrase:

    Nous avons eu un exemple flagrant de l’alliance du Capital avec le fascisme ainsi qu’avec l’État.

    J’attends un peu 😉

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      L’Argent sélectionne les politiques, et donc dirige de fait. En période difficile les masques tombent.

    2. Avatar de dodd
      dodd

      Je suis grandement étonné que personne ne réagisse au commentaire de Di Girolamo, intervention qui a le mérite d’aller au delà du constat de la situation actuelle (fascisme total qui se met en place depuis charlie, déni permanent de démocratie entraînant par ce fait la corruption à grande échelle, jusque là c’est facile) .
      Di Girolamo n’apporte pas une solution. Il apporte LA solution !
      Certes, il faut par endroit améliorer son texte mais ce qu’il annonce est fondamental !

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Di Girolamo n’apporte pas une solution. Il apporte LA solution !

        Oui, bien sur que ce sont les citoyens qui devraient décider …
        On en parle souvent sur ce blog, car c’est en effet fondamental!

        Mais si on pousse le raisonnement au bout, cela amène au final (car tout est imbriqué) à vouloir que la propriété des Ressources, du Capital de manière très générale ne soit plus privée, mais collective, pour que les citoyens puissent effectivement décider…
        (je précise que ça n’a rien à voir avec l’URSS ou la Corée du nord…)

        Et remettre en question la propriété privée du Capital, c’est une Révolution, à laquelle s’opposeront les plus fortunés, (qui aujourd’hui sélectionnent nos dirigeants, dans une parodie de démocratie).

      2. Avatar de dodd
        dodd

        À Dominique Gagnot,
        Oui c’est fondamental mais ya pas le feu au lac, n’est-ce-pas ?
        Attendons d’abord bien sagement que soit abolie en France la propriété privée.
        C’est bien, c’est ce genre de discours que les élus de tous bords dans une démocratie représentative aiment entendre, comme ça rien ne change.
        Je sens que Di Girolamo et moi on peut compter sur votre soutien.

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        S’il faut en effet abolir la propriété privée, je ne dis pas qu’il n’y ait rien à faire avant, mais cela restera marginal, car c’est un obstacle majeur à une politique qui se voudrait respectueuse de la nature, et des peuples.

        Certaines inepties comme Sivens, ou NDdL, pourraient sans doute être évitées par de simples référendums, mais de manière générale les contraintes économiques imposées par le système capitaliste des rentiers seront toujours – de très loin – les plus fortes.

        Simple exemple, la fermeture des centrales nucléaires. C’est impensable dans le modèle économique actuel. Voyez au Japon…

  15. Avatar de redrock
    redrock

    Comme Vigneron je pense que cette affaire de Sivens est un fiasco absolu montrant bien le peu d’aptitude des gens en général aux compromis;
    Il n’y a pas à Sivens un problème de big agro business car les agriculteurs concernés sont plutôt des petites ou moyennes exploitations sans grosses marges de manœuvres financières et dans des types d’exploitations combinées céréales-élevage, mais semences, sur des zones à pluviométrie moyenne et sols également très moyens. Il est faux de dire que le maïs nécessite plus d’eau que le blé car c’est une plante tropicale mais il a l’inconvénient de demander de l’eau pendant notre été de plus en plus sec; il est vrai qu’il y a des subventions européennes pour les cultures irriguées qui ont de plus forts rendements. Il est vrai aussi que le changement climatique induit déjà dans pas mal de régions l’occurrence de longues périodes de sécheresse au printemps et en été préjudiciables à l’équilibre des bassins fluviaux et à fortiori aux cultures.
    Toutes les solutions auraient du être discutées sur cette longue période:
    le barrage en est une et l’histoire montre des cas de réussite d’aménagement : Serre Ponçon, aménagement du Rhone,.. On aurait pu imaginer également de multiples petites retenues collinaires ou adjacentes stockant les eaux hivernales pour alimenter la nappe à l’exemple de ce qui a pu se faire en Inde. Il existe également des variétés de maïs sélectionnées par certains agriculteurs et nécessitant beaucoup moins d’eau (voir le site de Benoit Biteau) ou
    http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=3389&PHPSESSID=34dc22q1cc3e7hft23q153av65

    En posant dès le départ le débat sur un terrain caricatural Bon vs Méchant tout le monde est dans l’erreur qui conduit ensuite à des radicalisations tout autant caricaturales chevelus zonards contre agrocons.
    Sivens n’est pas un épisode de la lutte capital-travail ou Finance-Etat c’est un épisode de la division entre eux des travailleurs pour un minuscule lopin élevé au rang de symbole alors que la PAC continue par ailleurs sa politique de restriction du nombre d’agriculteurs, d’extension des surfaces d’exploitation et de mondialisation spéculative des prix dans un vague discours « durabiliste » vert des plus trompeurs.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Ben ouais, mais vous ne regardez pas le monde avec l’œil d’un clown redrock. Parce que derrière le clown contrairement aux contes pour enfants, y a qu’un type avec sa problématique et sa perception. Le reste c’est du déguisement, et n’y change rien.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Le reste c’est du déguisement

        Et comment exposer une problématique à des types déguisés en robocop ? (puisque l’Argent qui les commande n’a pas d’oreilles)

    2. Avatar de patrice dailcroix
      patrice dailcroix

      tu t’éxoutes quand tu écris?
      sinon je te remercie pour le lien qui décrit parfaitement le problème de sivens en particulier
      et de l’agriculture productiviste en général

      1. Avatar de Jayjay
        Jayjay

        Voici un texte décrivant parfaitement le réel problème :

        Le monde agricole est divisé en deux grands courants qui s’affrontent de manière aussi stérile et illusoire que les partis de droite et de gauche en politique. Cette confrontation trouve sa plus belle expression dans la lutte idéologique à laquelle se livrent deux principaux syndicats agricoles, la FNSEA1 et la Confédération paysanne. Classée à droite, la FNSEA majoritaire domine, au point même de prétendre représenter tous les agriculteurs, de droite comme de gauche, mais regroupe en fait les exploitants dits « productivistes », le plus souvent installés en conventionnel (non biologique), avec des exploitations de moyenne, grande, voire très grande taille, des grosses machines, mais aussi de gros emprunts au Crédit agricole. Ils sont ouverts, voire favorables, à l’agriculture industrielle, touchent d’importantes subventions et détiennent la quasi-totalité des présidences de chambres d’agriculture départementales2.

        Classée à gauche, la Confédération paysanne, dont José Bové est le représentant le plus médiatique, défend une agriculture plus traditionnelle, avec des exploitations de petite taille, des paysans plus nombreux, un plus grand respect de l’environnement.

        Chacune de ces deux visions semble légitime et présenter des avantages et des inconvénients, mais aucune ne propose une voie crédible et satisfaisante : on retrouve le modèle républicain démocratique qui divise le peuple, absorbe les contestations dans des mouvements d’opposition sous contrôle, et laisse ainsi les mains libres à l’oligarchie en place.

        Récemment, la FNSEA a fait entendre sa colère en organisant une grande manifestation dans plusieurs villes de France contre l’accumulation de règles et de contrôles3. En ligne de mire, cette nouvelle directive nitrates, la cinquième, imposée par Ségolène Royal sous la pression de Bruxelles, et qui contraint 4000 communes supplémentaires à restreindre leur utilisation d’engrais azotés, fumier y compris. Pour des agriculteurs surendettés qui voient leurs charges augmenter et les prix baisser constamment, mettre moins d’engrais signifie moins de rendement, et donc plus de mal à rembourser les emprunts. En cette période de crise, ça ne passe pas.

        Certes, on peut penser apriori que réduire les nitrates est une bonne chose car cela polluera moins. Pourtant, des raisons existent pour se montrer plus compréhensif à l’égard de nos paysans En effet, si l’agriculture est à ce point dépendante des engrais de synthèses aujourd’hui, ce ne sont pas les agriculteurs qui ont provoqué directement cette évolution : ils se sont adaptés à la modernisation imposée par l’industrie agro-chimio-pharmaceutique à partir des années soixante, que l’on a appelé la Révolution Verte. On s’est mis alors à pratiquer la monoculture intensive beaucoup plus exigeante en eau et en engrais. Sauf qu’aujourd’hui, après leur avoir dit : « Utilisez nos engrais chimiques, vous produirez plus ! », on leur dit : « Vous polluez, c’est à vous à assumer ! ». C’est l’engrenage infernal dans lequel sont pris tous ceux qui suivent le système, et la FNSEA est le syndicat du système. Un responsable syndical ariégeois constatait même, dépité : « On s’adapte à toutes les règles qu’ils nous imposent mais ce n’est jamais fini, il y en a toujours de nouvelles. On ne peut jamais dire : ça y est, maintenant je vais pouvoir travailler sereinement. »

        Ceci explique la rancœur des paysans contre ceux qu’ils nomment les « nuisibles » : les technocrates et les écologistes, qui ignorent le bon sens paysan mais leur dictent leur conduite. Ainsi pouvait-on lire sur certaines pancartes : « Laissez-nous travailler ! », ou encore, plus trivialement : « Arrêtez de nous emmerder ! ». Ils auraient dû rajouter, pour être complets : «Mais continuez quand même à nous verser les subventions (!) ». Car en effet, le malaise est là : difficile de s’opposer au système quand il vous tient par le porte-monnaie.

        Cela dit, les opposants à la FNSEA, et ils sont nombreux, même en dehors du monde agricole, proposent-ils des alternatives concrètes ? Évoquons rapidement ces écolos guerriers, anarcho-libertaires et autres militants anticapitalistes, tels ceux qui s’opposent au projet du barrage de Sivens dans le Tarn – projet que la FNSEA défend farouchement. Le RSA ou les allocations chômage leur permettent de sillonner la France et le monde d’une ZAD – zone à défendre – à une autre, toujours en quête d’un combat à mener. De fait, leur état de nomades subventionnés les délégitime fortement pour s’exprimer à la place des producteurs locaux réellement concernés4. D’autant qu’ils ne proposent pas de véritable alternative, satisfaits qu’ils sont de leur positionnement « anti-système » et de leur anticapitalisme primaire, ce qui est un peu léger comme projet.

        Quant à la Confédération paysanne et à tous les tenants d’une agriculture familiale et traditionnelle, ils oublient tout simplement qu’il n’existe pas de « civilisation paysanne » sans religion. Toutes les sociétés paysannes encore préservées aujourd’hui, dans les pays peu touchés par le progrès occidental, ont conservé ce « sens du sacré » dans leur rapport à la terre nourricière. En France, c’est le christianisme qui a façonné nos villages, communautés de paysans qui pratiquaient l’entraide et dont le travail des champs ne dégradait pas l’environnement. L’homme faisait partie de la Création et adorait le Créateur5. De fait, le modèle de paysannerie laïque proposé par le syndicat de José Bové et ses acolytes est sans fondement idéologique sérieux, et a donc peu de chance de transformer la société. Cela explique sans doute leur attitude bien plus souvent dénonciatrice que constructive. Au mieux, ils font simplement de la résistance, en défendant tel ou tel petit producteur, mais sans empêcher finalement la progression du rouleau-compresseur ultra-libéral. Leur idéalisme ne change pas le monde mais provoque plutôt des querelles idéologiques incessantes et stériles. La Confédération paysanne est d’ailleurs en régression aux élections des Chambres d’Agriculture. Il faut donc admettre qu’aucun changement radical ne viendra du syndicalisme agricole actuel, au service malgré lui du « diviser pour régner ». Peut-être faudrait-il alors chercher des solutions en s’inspirant d’époques plus anciennes, quand les syndicats n’existaient pas et quand le monde paysan était plus uni.

        1Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles
        2Résultats des élections de 2013 sur le site des Chambres d’Agriculture de France.
        3Manifestation du 5 novembre 2014. Voir l’article de l’AFP.
        4Certains d’entre eux squattent le terrain depuis onze mois ! De quoi vivent-ils ? Voir l’article de France3-Régions.
        5Lire à ce sujet Gaston Roupnel, Histoire de la campagne française, 1932. « Nos campagnes n’ont vraiment réalisé leur valeur humaine, et épanoui leur esprit particulier, que sous l’influence de la foi et du culte chrétiens. […] Agriculture et christianisme se sont si bien associés l’un à l’autre, ils se sont si bien gagnés et pénétrés l’un l’autre, que tous les souvenirs levés par notre âme sur le douloureux passé paysan ont le même apaisement que des prières. »

      2. Avatar de Michel Lambotte

        @ Jayjay

        Ce que vous décrivez là est la lutte qui s’est déroulée entre les gigantesques dinosaures et les minuscules mammifères, au fait qui se sont adapté et ont gagné?
        Voici l’avenir de l’agriculture, il faut remettre du carbone dans nos sols.

      3. Avatar de Jayjay
        Jayjay

        @Michel :
        « Il faut remettre du carbone dans les sols » …
        Les solutions quand à l’avenir de la paysannerie ne viendront pas des Charlie .

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Parce que l’avenir de la paysannerie, monsieur Jayjay, résiderait plus chez É & R ? d’où vous avez extrait ce texte ridicule.

      5. Avatar de Michel Lambotte

        Je ne vois pas en quoi les Frédéric Thomas, Matthieu Archambaud, Steve Groof venant de l’autre côté de l’Atlantique, Konrad Scheiber ou Lydia et claude Bourgignon tous des pro de l’agriculture sont des Charlie.
        Ils le disent tous et je l’ai moi-même expérimenté, remettre du carbone dans les sols par l’agroforesterie, le BRF ou le couvert végétal réduit considérablement le besoin d’eau.
        Ce barrage n’est pas nécessaire.

  16. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    Il faut sévèrement condamner les 2 hélicoptères.
    Je suis TF1.

  17. Avatar de redrock
    redrock

    @dailcroix
    tu t’exoutes?
    Pour souligner qu’il n’est pas si simple de prendre position urbi et orbi sur le sujet il est intéressant de remarquer que le site de la Conf du Tarn ne parle pas du tout du barrage alors qu’il devrait être les plus concernés!
    http://tarn.confederationpaysanne.fr/qui-sommes-nous_1074.php
    Difficile de penser que ce n’est qu’un oubli du gestionnaire de site, mais il n’y a plus d’actualité depuis début octobre 2014.

    1. Avatar de patrice dailcroix
      patrice dailcroix

      « la confédération paysanne condamne le projet initial et tout projet de retenue d’ eau sur le site actuel …… elle condamne,les les partisans du projet actuel agissant en milice . »( bizarrement la fnsea)
      elle précise que l’eau est un bien précieux à ne pas gaspiller
      elle parle de la réunion avec la ministre de l’environement, qui, il me semble a eu lieu en 2015, qui confirme l’inanité du 1er projet et souscrit à l’une des proposition des experts désignés : des petites retenues d’eau collinaires.
      elle doit le répéter tous les jours?

      1. Avatar de redrock
        redrock

        je parle bien du site local de la conf du tarn!
        et non pas du site national!
        Il ne faut pas trop se fâcher avec les voisins!
        Les extraits que vous citez viennent du site national, soyons clairs!

      2. Avatar de patrice dailcroix
        patrice dailcroix

        tu as raison, ils n’ en parlent pas bobn plus sur le site du haut rhin

  18. Avatar de babypouf
    babypouf

    Quand la société est face au terrorisme, il n’y a plus beaucoup d’alternatives. Les dirigeants ont alors juste peur de la société et ils le prouvent trés bien, aprés les trente glorieuses où tout les espoirs étaient permis maintenant c’est la douche froide, c’est le temps de la confrontation même nos politiques « crétins » comme a dit Onfray attisent le feux qui couve.

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