Assistance (robotique) à la personne

Ouvert aux commentaires.

Il n’y a pas de terrain plus miné pour le « bon sens » que celui de la robotisation et de la « logicièlisation ». Le bon sens nous assure que la mécanisation date au moins du moulin à vent et que l’informatique d’aujourd’hui n’empêche pas qu’il n’y ait rien de nouveau sous le soleil de ce point de vue.

Or il ne faut pas être spécialiste en intelligence artificielle, il suffit d’être familier de la programmation, pour savoir qu’on se trouve ici sur un nouveau terrain, qu’un saut qualitatif a eu lieu, et que la « singularité » – l’ordinateur faisant tout mieux que nous – est une question d’années, pas même de dizaines d’années.

Ceux d’entre vous qui étiez au théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis le 31 janvier, ont assisté au véritable clash entre Bernard Stiegler et Dominique Méda sur ce sujet, Stiegler est convaincu comme moi que le travail (et derrière lui, l’emploi) est en voie de disparition, Dominique Méda pense que « business as usual » sur ce plan et Jean Zin pense comme elle, et il faut lire (je suis d’accord avec lui sur de nombreux points) son billet ne datant que de quelques jours : Non, les robots ne sont pas la cause du chômage !

Stiegler me dit que c’est ce clash qui l’a retenu jusqu’ici de mettre en ligne l’enregistrement de notre débat. Il me semble au contraire essentiel (je le lui ai dit) que la question (et ses affrontements) soit débattue sur la place publique.

Quels arguments ont à offrir Dominique Méda et Jean Zin en cette matière ? Pas grand-chose me semble-t-il sinon le bon sens. Or pensons à ceci : y a-t-il un domaine dont on nous affirme avec davantage de force que la robotisation n’y opérera une percée qu’en tout dernier recours, sinon l’assistance à la personne, le « care », mais y a-t-il en fait un domaine où la percée est au moment-même où nous débattons, plus décisive ?

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166 réponses à “Assistance (robotique) à la personne

    1. Avatar de Etienne
      Etienne

      Parfois j’aime imaginer des femmes et des hommes aux cotés d’un bel androïde. Chaque année sortirait le modèle le plus sophistiqué, Un bel androïde qui ferait tout, j’ai bien dit tout. Il y aurait même des combats d’androïdes, des androïdes cuisiniers, des androïdes que l’on pourrait envoyer faire la grève à notre place. Des androïdes partagés pour les moins riches. Qu’ils seraient beaux et musclés. Voilà le rêve. Ha oui il faudra être fortuné pour s’en payer un. Les femmes les moins riches devront se contenter d’un mari. Ha ha je ris de mes lettres. tout seul comme un enfant.
      Des androïdes qui fabriqueront des androïdes ….

      C’est maintenant le tournant à ne pas manquer.
      L’humain devient absolument inutile.
      J’ai peur que de mauvais génies ne pensent qu’ils soient devenu de trop.

      Belle soirée, il y a Star Wars à la télé ce soir !

  1. Avatar de juannessy
    juannessy

    Le lien sur l’article de Jean Zin vaut effectivement une lecture attentive .

    1. Avatar de Béotienne
      Béotienne

      @ juannessy
      Je n’ai pas encore lu les commentaires mais les robots me plongent dans l’expectative quant à leur aspect délibérément anthropomorphe pour nous rassurer. Ce choix est-t-il vraiment fonctionnel, l’humain est-il le suprême modèle d’efficacité avec son cou si fragile abritant ses délicates connexions ?
      Les robots qu’on nous propose devront connaître le judo car ils me semblent aussi bien vulnérables à un simple croc-en-jambe, sans parler d’un bond de chat imprévisible.

      Maintenant plus sérieusement quelque soit la forme de ces choses, certaines sont donc destinées à l’aide à la personne.
      Pour l’aide aux personnes âgées, je crois qu’on fait fausse route dès le départ.
      Il serait plus judicieux de construire des robots qui aident les gens qui soignent et accompagnent les personnes âgées, personnel infirmier débordé et dont le dos doit régulièrement supporter la manipulation de personnes lourdes et inertes. Les membres de la familles qui doivent effectuer de fréquents petits gestes pénibles, relever des oreillers et bien d’autres tâches non recensées comme soulever une tête pour donner à manger, etc.

      Car et ceci est le fond de mon propos, les personnes âgées n’arrivent même plus à pousser sur un bouton, soit par défaillance physique ou cognitive, de plus elles entendent moins bien ou ont des difficultés d’élocution.
      A cause de l’allongement du temps de vie j’évoque ici les personnes de nonante ans qui doivent se faire aider par des personnes de septante ans qui s’écroulent d’épuisement.

      Sur les vidéos ce sont des personnes relativement jeunes qui présentent les robots, ces personnes n’ont pas le vécu des seniors.
      En résumé: les robots comme auxiliaire des soignants et accompagnants qui pourront eux accorder toute leur attention à un véritable contact humain avec la personne dépendante, la perte d’indépendance physique est très mal vécue et la demande de chaleur humaine immense en fin de vie.

      1. Avatar de Michel Martin

        « En résumé: les robots comme auxiliaire des soignants et accompagnants qui pourront eux accorder toute leur attention à un véritable contact humain avec la personne dépendante, la perte d’indépendance physique est très mal vécue et la demande de chaleur humaine immense en fin de vie. »
        Oui, encore faudrait-il se préoccuper d’apporter un coup de pouce institutionnel pour que ce soit effectivement le cas. Que penseriez-vous d’une mutualisation du « travail » social?

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Votre propos rejoint celui de Guillaume , plus bas dans la file , et je partage avec vous deux l’idée qu’il y a encore des tas d’opportunité pour que le robot soit bienvenu dans l’aide ,tant aux soignants qu’au patient .

        J’ai par contre , sans doute aussi comme vous , la conviction qu’une souffrance , si elle peut être soulagée par un robot ( peut être ,comme il est dit, mieux que par des humains ), doit être  » prise en charge » par un humain , justement pour nous maintenir « homme » . La mise au point de la pénicilline pendant la guerre de 14-18 a sauvé des milliers de vies . Mais c’est le corsage des infirmières qui a laissé aux déchiquetés le goût de vivre .

        Il y a dans les maisons de retraite des personnes qui ne reçoivent jamais de visite . Je me suis demandé si un robot de compagnie ne leur aurait pas rendu la fin moins terrible . Peut être bien que si .

        Mais le terrible et l’horreur , ce n’est alors pas le robot , c’est l’espèce humaine qui se trahit .

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Je crains que derrière cette belle idée de solidarité se cache, pour les néo libéraux, le moyen de faire l’économie d’un état providence qui, au contraire, demanderait à être démultiplié tans les besoins sont immenses…

      4. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        @ Michel Martin @ juannessy @ Dominique Gagnot

        Je reviens à l’instant de la maison de retraite où la survivante du couple vient d’être admise.
        Elle y est malheureuse comme les pierres, perdue et incapable de par son âge, son caractère, ses handicaps de s’y socialiser.
        Un robot améliorerait-il la situation ?
        Pour la mutualisation, nous l’avons pratiquée pendant trois ans pour le couple, trois ans d’allées et venues entre différents hôpitaux et le domicile médicalisé pour la circonstance.
        Je suis fille unique et j’ai du gérer tout, une présence régulière, le plus difficile étant de refuser des demandes aberrantes.
        Un robot obéirait-il à des lubies de personnes séniles ? Il fallait beaucoup de diplomatie pour agir quand même dans le respect de la personne humaine, malgré les errements, ce ne sont pas des potiches.
        Quelle serait l’utilité d’un robot dans ce cas?
        Ce qui m’a permis de tenir c’est l’aide et la disponibilité de quelques voisins, dont un pompier retraité, c’est la solidarité humaine qui a gagné sur l’adversité.
        Je n’aborde même pas les coups de téléphone inutiles ou utiles la nuit ( ils habitaient à proximité de mon domicile) ni l’anxiété du matin.
        Pendant cette période j’étais disponible pour eux à plein temps et je n’avais pas le temps de m’occuper de ma santé et de mes problèmes quotidiens, alors oui, l’aide d’un robot pour moi aurait été la bienvenue.
        Je me suis accrochée, avec pour seules distractions la lecture et l’internet, le soir pour ne pas me laisser dévorer.
        Si le web est un robot et bien considérons que j’ai eu l’aide d’un robot.
        Mais la grande gagnante est la solidarité humaine qui facilité la résolution des problèmes pratiques et surtout l’échange social envers et contre tout.
        Pour les maisons de retraite, il faut absolument du personnel en nombre suffisant, compétent, et une bonne communication interne.
        J’ai hésité à parler de mon cas mais c’est parfois un devoir de témoigner.

      5. Avatar de Michel Martin

        @Béotienne,

        Ce qui m’a permis de tenir c’est l’aide et la disponibilité de quelques voisins, dont un pompier retraité, c’est la solidarité humaine qui a gagné sur l’adversité.

        C’est bien ce que la proposition de mutalisation du travail social entend faciliter en lui apportant un cadre institutionnel favorable. Il ne s’agit pas de détruire l’état providence, mais de le compléter par la participation reconnue de chacun (qui le souhaite) sur le terrain. Ce qui n’a rien de contradictoire avec le développement des robots.
        Je me suis livré à un petit calcul ne concernant que l’organisation de l’aide autour des malades d’Alzheimer, j’en arrive à un besoin d’environ 8 millions d’aidants pour la France.

  2. Avatar de bouyges
    bouyges

    Les automates sont conçus pour effectuer des tâches mieux que nous et ouvrir de nouvelles possibilités. L’A380 serait impossible à piloter sans automatismes, l’automate ne remplace pas le pilote il lui permet d’embarquer plus de passagers. Un téléphone mobile devient lui aussi un automate, un assistant qui peut vous guider sur un trajet où personne d’autre ne vous aurait guidé. Si un intru entre chez vous, un système de télésurveillance vous appelle ainsi que la police. Une opération médicale peut être effectuée à distance. Vous pouvez envoyer un courrier qui sera reçu en une milliseconde et déclencher des actions automatiquement. Ils rendent des services aux individus et ne sont pas réservés au monde du travail, à la fabrication. Ces nouveaux services créent de toute évidence de nouveau usages et des emplois, dans le monde du mobile, de la télésurveillance etc… Il est tout aussi évident que les automates en détruisent : dans les usines, dans les stations service, les superettes etc. Comment affirmer que l’emploi disparaitra completement ? Si les automates deviennent plus autonomes, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle, ils offriront des services supplémentaires, pas simplement du remplacement d’activité humaine. Comment aller plus loin que la simple « opinion » de la disparition future du travail ? De nombreuses autres possibilités se présentent, la première serait que le temps de travail humain va diminuer, sans pour cela être anéanti…

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      L’emploi ne disparaitra jamais complètement!
      Mais il suffit qu’il y ait excédent d’offreurs de force de travail par rapport aux besoins solvables, pour que la rémunération du travail s’écroule => chute de la demande => chômage => cercle vicieux => exclusion massive.

      Le temps de travail diminue nécessairement, le problème est que, dans CE système, il n’est pas prévu de le rémunérer…

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Paradoxalement, ceux dont les compétences sont transférables à une machine, ne peuvent profiter des services de ces machines, puisqu’ils n’ont plus rien à offrir en échange de ce service, aux propriétaires des machines.

      Et donc seuls les propriétaires, et les quelques humains qui leur seront encore utiles, en profiteront. C’est à dire une très faible part de la population.
      Quant aux autres, ils connaitront le sort du tiers monde.

      Ceci n’est d’ailleurs pas nouveau. Seulement tant que l’on est du bon coté…
      Mamadou m’a dit

  3. Avatar de petitlutin
    petitlutin

    le problème touche une corde sensible. Je laisse tous les soirs ma petite grand-mère à la maison de retraite, sans savoir si je la retrouverais vivante ou à l’hopital le lendemain. 2 veilleuses pour 4 étages , 100 personnes agées.

    je prends bien soin tous les soirs de montrer la sonnette à ma petite grand mère, mais elle est centenaire depuis longtemps et je ne suis pas sur que son cerveau enregistre toutes les infos que je lui donne, Ajoutez à cela qu’elle est têtue comme une bourrique et qu’elle continue à se lever la nuit pour aller faire ses besoins.

    bref , il y aurait une solution simple qui consisterait à doubler le nombre de veilleuses, mais vous comprenez que les actionnaires ont déjà limités leur marges a 10% et qu’ils peuvent pas faire plus.

    il y aurait la solution de mettre des barrières sur le lit , mais bon la petite dame elle supporte pas.

    reste donc la solution d’un robot intelligent qui saurait l’aider quand c’est nécessaire …

    ah oui, j’oubliais la solution simple, rester à ses cotés 24h sur 24, j’ai écarté cette solution, cela se traduit par de la culpabilité, mais après tout c’est un carburant comme un autre et très efficace qui plus est.

    1. Avatar de Michel Martin

      Que penseriez-vous d’une mutualisation du travail social?

      Il me semble que cette proposition réponde à vos préoccupations et à une question posée à Tim Jackson:

      Le temps libéré par la réduction du temps de travail peut-il être bénéfique à la société, à l’économie ?

      Tim Jackson: Il peut l’être. Mais ce n’est pas automatique. Si vous réduisez le temps de travail, que font les gens ? Est-ce qu’ils sortent faire des courses ? S’ils augmentent leur consommation, la demande , ainsi que la production, augmente. Mais cela a un effet pervers du point de vue environnemental. En clair, il faudrait que ce temps désormais libre soit employé à des activités sociales, communautaire, familiales ou à des loisirs « légers » en carbone et peu matérialistes. Il faut donc avoir des politiques jointes qui, à côté de la réduction du temps de travail, promeuvent ce genre d’activités. Et il faut réformer nos structures existantes. Aujourd’hui, elles sont très fortement tournées vers une consommation matérialiste, vers la recherche de salaires toujours plus hauts, vers la compétition sociale, etc.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Votre proposition, que par ailleurs je soutiendrais, est parfaitement incompatible avec le système économique et financier actuel.

        Cela suppose donc une Révolution. En l’occurrence que nous, le peuple, prenions le Pouvoir réel qui est dans la gestion (et donc la propriété) des Ressources. Il s’agit en effet d’une réforme de structures!
        A défaut la solidarité s’exercera entre miséreux.

      2. Avatar de Michel Martin

        @Dominique Gagnot,
        merci de ce soutien, c’est un début. Les besoins de réformes commencent par leur expression, quand bien même le chemin à parcourir peut sembler long. Mais si elles sont pertinentes, elles finiront par capitaliser et retenir l’attention. Le projet de société du soin mutuel qu’avait exprimé Martine Aubry n’en était pas si éloigné, quand bien même il a fait un flop. Je crois que ce thème sera repris par nécessité et par insolvabilité des autres propositions d’organisation du « travail » social.

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @Michel Martin

        N’attendez rien de Martine Aubry, ni d’aucun parti sauf celui, pas encore né, qui souhaitera que la collectivité prenne le contrôle de l’économie et donc la propriété des ressources, pour les mettre au service de la société, et non plus de la Rente captée par les financiers et propriétaires privés.

        Les appels a la solidarité, fraternité, etc. servent bien souvent à nous détourner des vraies solutions…

      4. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        @ Michel Martin et Dominique Gagnot

        Mon expérience m’a aussi ouvert les yeux sur un constat:
        Les familles comportant 4 générations ne sont plus des cas exceptionnels.
        Avant l’allongement du temps de vie la norme était de 3 générations.
        Ce qui signifie qu’une famille de trois générations qui, sur le mode intergénérationnel, partageait son minuscule patrimoine, sous forme de cadeaux, d’aide à l’établissement des plus jeunes, d’éducation, de vacances partagées, de soins aux grands-parents, etc., doit maintenant opérer le partage sur 4 générations. C’est un facteur d’appauvrissement qui est marginal pour les grandes fortunes.
        Dans le contexte de crise de l’emploi actuel, les jeunes restent plus longtemps à charge des parents ce n’arrange rien.

  4. Avatar de contrib
    contrib

    Un point de vue.

    A partir du moment nous avons reussi a produire des reseaux stables et des systemes stables (harware, protocol, norme, etc…), ce qui represente des dizaines d’années pour des millers de personnes (centaines de milliers?) de travail, tout le reste est beaucoup plus simple a envisager.
    On peut par exmple utiliser des langages plus « haut niveau » et laisser les systemes s’occuper d’une bonne partie de l’optimisation et des communications.

    Le plus dur a été fait, d’une certaine facon: s’attaquer a la complexite (meme tres simple par rapport aux monde vivants par exemple). Un programme peut etre vu comme une demonstration qui depasse au moins par sa longueur, les demonstations « classique »: un empilement gigantesque de choses tres simples la plupart du temps.

  5. Avatar de G L
    G L

    Avant de lire l’article de Jean Zin je me disais que ce qui importe c’est de savoir qui commande aux robots. Après l’avoir lu je le pense encore!

    Au fond, quand les métiers à bras on été remplacés par des usines textiles, les artisans qui – même s’ils occupaient une situation pas vraiment enviable – en étaient les propriétaires ont surtout perdu la petite parcelle de pouvoir économique qu’ils détenaient jusque là.

    Une autre manière de se poser la même question, encore plus radicale mais pas encore vraiment d’actualité, est de se demander ce qui se passera quand les riches n’auront plus du tout besoin des pauvres…

    Note: si, grâce aux methodes d’apprentissage, les robots deviennent aussi (éventuellement plus) « intelligents » que nous, la question revient à se demander qui on leur aura appris à imiter.

  6. Avatar de joss
    joss

    Notre système économico-politique n’est pas prêt (adapté) à cette évolution pour quelle soit au service de l’humain.
    Que sont devenus les chevaux de trait lorsque le tracteur les a remplacés ?

  7. Avatar de Didier
    Didier

    C’est extraordinaire comme les robots nous imitent, nous ressemblent en vue de « la mort douce »
    https://www.youtube.com/watch?v=VPAoI2-oPOc
    mais ils continuent a couter encore trop chaire:
    SNCF : un automate supprimé car pas assez rentable
    http://news.radins.com/actualites/sncf-un-automate-supprime-car-pas-assez-productif,11886.html
    QUE DEMANDE LE PEUPLE ?
    une mort douce, agréable a vivre…………un véritable four dans lequel ils s’engouffrent pourvu qu’ils soient distraits.
    C’est délicat d’accepter la piqure fatidique, mais ça va on y va et on arrivera même a convaincre tout les réticents.
    (Le Peuple c’est l’ensemble)

  8. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    La machine a d’abord remplacé les jambes de l’homme, puis les bras, puis les mains, puis la tête. Et ensuite ??

    J’hallucine de voir que des spécialistes de la chose économique soient à ce point aveugles. (sinon, bien sur qu’il aura toujours des besoins … mais non solvables, en marge du système)

  9. Avatar de Michel-Pierre

    A bien lire Jean Zin, une certaine économie locale et parallèle, enclose derrière monnaie locale et liens humains forts, nous protégerait du chômage. La montée en puissance des robots industriels étant bien prévisible, leurs concepteurs s’intéressent désormais à insérer des robots à des tâches domestiques. La montée en puissance de ces robots bonne-à-tout-faire est de nature à diluer les liens humains et affectifs. Que dire de la montée en puissance du drainage de nos sentiments intimes vers le « Cloud » facilités par ces machines ?

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Oui, une économie locale et parallèle se développe.

      Autrement 2 systèmes coexistent:

      – le système dominant détenant toutes les ressources essentielles, les moyens de production les plus avancés, et disposant du confort de vie que cela permet,

      – le système en marge du dominant, formé d’inutiles à ceux qui possèdent les ressources essentielles, (le Capital). Ceux là connaissent le « retour à la bougie », puisqu’ils n’ont rien à échanger…
      Bienvenue dans le 3èm millénaire.

  10. Avatar de Nyssen
    Nyssen

    Challenge technique pour les ingénieurs de développement, ils se font plaisir et les premiers résultats semblent assez sympathiques, mais qu’en sera t-il lorsque les ‘commerciaux’ s’empareront de la chose et viseront ‘le retour sur investissement’ et la maximisation du profit à réaliser ? Nous seront loin alors de l’objectif ‘d’aide à la personne’ !?

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      En effet, il ne s’agit pas d’aide à la personne, mais « d’aide à la personne riche », qui pourra ainsi faire quelques économies supplémentaires sur le personnel humain.

  11. Avatar de jicé
    jicé

    Cher Jorion

    A partir du moment où l’ordinateur fera tout mieux que nous (tiens! qu’entendez-vous par faire? Opérer?) il appréciera donc bien mieux que nous la valeur des fins et donc tournera le bouton « off » puisqu’il jugera nécessairement que la vie désirable est celle qui exclut par principe une prise en charge intégrale, sous peine de quoi il n’y a pas de vie. Mais pour ce faire, il lui faudrait une expérience de la vie, bref qu’il vive, car sinon comment juger de la valeur des fins humaines? Et s’il vivaient, alors il s’attaquerait tout aussi nécessairement à ses anciens je n’ose dire « congénères » -mais pas forcément violemment, il ferait peut-être de la politique, peut-être ouvrirait-il un blog…

    Robot Jorion,

    Au rapport!

    1. Avatar de Paul Jorion

      « Mais pour ce faire, il lui faudrait une expérience de la vie, bref qu’il vive, car sinon comment juger de la valeur des fins humaines? »

      La mémoire ! Rien de plus simple (pour un programmeur) que de donner une mémoire à un robot : Principes des systèmes intelligents (1989 ; 2012).

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Pourtant la plus part du temps, ce qui permet de vivre… c’est d’oublier !

      2. Avatar de jicé
        jicé

        Ben non, encore une fois non…

        Je suis surpris qu’un lacanien déclaré (et non repentant!) réduise la mémoire à une suite d’informations. Ou l’action à une suite d’opérations, ou la perception à une suite de clics…

        Si vous ne donnez pas un corps sentant à votre artefact et une intersubjectivité comment dire… tout sauf lisse, non linéaire, engluée dans les affects et biologiquement affectés par ceux-ci (et qui engramme tout cela subjectivement en un soi), vous courrez après un mirage…Je pense que la biologie de synthèse aboutira sur ce terrain bien avant la robotique (cette dernière n’aboutira à rien sur le terrain qui nous occupe, disons celui d’un rapport au monde, qui est nécessairement un rapport vécu. Rendez un artefact aussi complexe et opératoire que vous puissiez l’imaginer, vous ne le rendrez pas tout banalement sentant, alors qu’une bactérie l’est).

        Mais peut-être n’est-ce pas du tout ce qui est visé par l’intelligence artificielle?

        [Au passage (ça me traverse l’esprit) : la conscience représentative = épiphénomène : oui, oui, parfaitement d’accord. Mais cela ne fait pas du soi et de l’expérience du monde -du je-sais-que-je-suis-je-sais-qu’il-y-a = de l’expérience ontologique implicite de tout vivant, une illusion remplaçable par une simulation robotique à l’identique.]

        (Bon tout ça ne fait avancer l’écriture de ma dissert’; je retourne au boulot).

        1. Avatar de Paul Jorion

          Oui : une mémoire et du ratage. Cf. PSI : 25 ans et pas une ride – si je peux me permettre.

  12. Avatar de poissson
    poissson

    A la fois producteurs et consommateurs, les futurs robots permettront enfin aux gouvernements d’atteindre un taux d’endettement inférieur à 3% du bip! Bip!

  13. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Il se trouve que j’étais présent le 14 février à la Sorbonne ou le robot Roméo était présenté.
    J’ai bien sur pensé à l’obsolescence de l’homme de Günther Anders.

    Je n’arrive toujours pas à comprendre les vraies motivations de ces développeurs d’humanoïdes.
    Je ne crois pas à cette fable que ces machines, même perfectionnées, s’occuperont de personnes dépendantes.
    Je sursaute lorsque qu’on me dit que la sécu pourrait prendre en charge une partie des coûts que cela représenterait (quand on pense au coût de ces machines et de la faiblesse des pensions).
    Par ailleurs les personnes dépendantes mais riches n’ont jamais manqué de personnel humain bien plus qualifié qu’un robot
    Je soupçonne d’autres motivations moins avouables comme la recherche de mise au point de robots dans le domaine militaire (? ) et dont les Roméos seraient le cheval de Troie version marchande.

    Il y a semble-t-il une vraie révolution en marche car derrière les robots se cachent les algos.
    Roméo n’est après tout que dans la catégorie des automates à vocation mécanique.
    Les algos eux envahissent toute la sphère de l’information et viennent challenger les professions dites « intellectuelles »
    Bernard Stiegler cite Bill Gates qui prophétise la disparition du travail. J’en doute pour les coiffeurs, les dentistes, les plombiers, les boulangers….
    Mais la question que pose Stiegler vaut d’être sérieusement et largement débattue:

    Le numérique est un pharmakon… Je veux donc vous entretenir de la toxicité de l’économie contributive. Cette économie est jusqu’à ce jour, un nouveau stade du développement industriel. Ce nouveau stade n’est pas à venir, il existe déjà : Google est bel et bien dans l’économie collaborative, mais dans un modèle qui est de plus en plus toxique. C’est celui de l’économie des data telles que les exploite aujourd’hui massivement ce que nous appellerons le modèle californien.
    La contribution, c’est ce qui procède de la déprolétarisation, à savoir, ce qui a été mis en œuvre à travers la création du logiciel libre. Dans celui-ci, les créateurs développent un travail industriel qui ne repose pas sur une division du travail et une perte de savoir de la part de ceux qui travaillent, facteurs qui constituent le véritable processus de la prolétarisation. L’économie contributive est tout autre : elle repose sur le développement et le partage du savoir.

    1. Avatar de jicé
      jicé

      Comme d’hab’, Stiegler est passionnant et vise juste… Tu fais passer tes notes? Tu partages le lien et la référence?

      D’avance merci.

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      J’en doute pour les coiffeurs, les dentistes, les plombiers, les boulangers….

      En effet, 1% de la population aura de ce fait encore un travail rémunéré, car au service des 0.1% de riches. (chiffres non garantis)

      Les 98,9% restant feront le travail eux même…

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Les 98,9% restant feront le travail eux même…

        Pour la coupe de cheveux ou pour la baguette, ça devrait le faire. Pour la chirurgie !! ??

        Bon la tendance historique c’est quand même la réduction du temps de travail (avec ou sans robots, mais avec une énergie quasi gratuite: 1 L d’essence fournit le même travail que 10 à 100 bonhommes pendant une journée… pour 1 euro !)
        http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Pas de chirurgie, excepté avec des instruments fabriqués avec les moyens du bord, pour les « inutiles ». Avec quels moyens pourraient ils s’offrir autre chose?

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        la tendance historique c’est quand même la réduction du temps de travail

        Oui, preuve en est le chômage…
        Le problème n’est pas que le temps de travail diminue, ça c’est plutôt bien
        mais c’est que les revenus (salariaux) disparaissent avec le temps de travail.

        Comment accéder aux Ressources, au Capital, aux produits et services, sans revenus si par ailleurs on ne dispose pas de fortune? (dans un monde ou la Propriété est privée)
        Pour moi c’est ça la question de fond, le problème bloquant.

        La seule réponse que je connaisse est l’abolition de la Propriété privée.
        Y en a t-il d’autre?

    3. Avatar de La belette
      La belette

      « …les boulangers…. »
      Il faut avoir travaillé dans l’agro-alimentaire pour ne plus douter à ce sujet.
      Dans certaines boites, les mécanos de maintenance (des machines) sont plus nombreux que les opérateurs et aucun doute non plus qu’à terme il ne devrait plus rester qu’UN mécano de maintenance pour les machines chargées de la maintenance (en caricaturant à peine).
      Il faut aussi être client chez Lidl pour voir le futur de la boulangerie de quartier. Il ne leur reste plus, à la place de la nana qui le fait encore, qu’à mettre en place la machine qui enfournera la pâte décongelée.
      La boulangerie (et le pain traditionnel avec un vrai poil du boulanger perdu dans la mie), ne disparaitra peut-être pas complètement bien sûr, pas plus que la boucherie de quartier (rupin) ou de campagne.
      Reste la pâtisserie, parce que c’est plus compliqué, là je sais pas.

      Je vais raconter pour les crêpes parce que je suis intérimaire et j’ai commencé une mission dans une boite qui fait aussi les crêpes.
      Imaginez une bilig cylindrique chauffée à température idoine et qui tourne comme une roue (dans mon souvenir, une minute par cycle), une seringue automatique qui dépose la dose voulue de pâte qui passe sous la rose pour l’étaler et qui est cuite quand le cylindre a presque fait un tour, elle n’est cuite que sur une face pour éviter d’avoir à la retourner, la crêpe est décollée arrivée à la spatule fixe et tombe sur un tapis roulant qui l’entraine vers une plieuse (en quatre) puis stationne un peu plus loin en attendant d’être une douzaine, puis une ensacheuse, puis en bout de ligne où une opératrice (miracle, il en reste une, je sais pas pourquoi) qui les met en carton. L’opératrice s’occupe d’une dizaine de lignes simultanément. Et voilà le travail. Elle est très bonne (la crêpe, pas l’opératrice) parce que les ingrédients de la pâte sont savamment dosés et elle aura toujours très exactement le même goût puisque les dosages et temps de cuissons sont contrôlés automatiquement.
      Une opératrice, temps plein, pour des centaines de milliers (millions ?) de crêpes par an. Bon il faut compter aussi le cariste, à temps plein, qui va approvisionner les mélangeurs en matière ( farine, lait, beurre, oeufs (qu’on ne s’amuse plus à casser, ils sont dans des poches 50 ou 100 L)), une responsable de production, à temps plein, un technicien de maintenance, de temps à autres, une technicienne de labo, de temps en temps, pour les contrôles sanitaires. Je sais pas pour combien de temps vu ce qu’on vient d’envoyer sur Mars et sur Churyumov-Gerasimenko.
      C’est un monde qui se désincarne (sauf si on est dans le poulet ou le jambon).
      Mais quelque part, aussi, c’est vrai que c’est beau à voir…. si l’opératrice, le cariste, la responsable de production, le mécano et la laborantine sont appelés dans le futur à siroter des drinks sous les cocotiers toute la sainte journée.

      1. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        @ La belette

        Vous pouvez continuer à décrire la chaîne:
        Un drone apportera directement les crêpes au domicile du client.
        C’est la fin des supermarchés.

  14. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Arrêtez d’être aussi artificiels dans vos propos bandes de pessimistes !
    Sur ce, je pars faire le plein de gazoline car mon bras est un peu rouillé aujourd’hui et je dois réparer un neurone.

  15. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Pour ajouter une petite touche de légèreté dans ce débat, je repensais à ma mère pendant la présentation de Roméo (Sorbonne / 14 février / France Culture)

    Ma mère, vers sa fin vie, avait la maladie de Pick. C’est une variante d’Alzheimer sauf qu’au lieu d’être dépressive elle était euphorique, toujours gaie. Et elle adorait danser.
    Et je me disais, si on l’avais flanquée d’un Roméo, avec un nom pareil, elle aurait voulu danser le tango avec lui. Et elle aurait été très déçue. Car je doute fort que Roméo, outre le fait qu’il ne mesure qu’un mètre quarante, et encombré qu’il est de son cordon d’alimentation, possède la souplesse et la grâce d’un danseur de tango.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Le tango ! Encore un domaine où les robots nous feront rapidement honte !

      Arrêtez, vous me déprimez !

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Quel serait le modèle économique d’un robot danseur de tango ?
        En admettant que la prouesse technique soit réalisable, et au-delà du coup médiatique.

        Mais cela pose une autre question bien plus vaste, car vous parlez de honte.
        Aurons-nous honte de notre finitude si nos machines nous dépassent en capacité ?
        Ai-je honte de ne pas savoir voler alors que le moindre moustique sait le faire ?

      2. Avatar de Lucas
        Lucas

        Nous ne sommes pas les inventeurs du moustique!

      3. Avatar de Michel Lambotte

        Quel serait donc le domaine où les robots ne peuvent pas nous remplacer? (S’il y en a un)

      4. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        @ Michel Lambotte

        Si vous connaissez vos classiques B.D., le modèle l’humain du futur , c’est Gaston Lagaffe, le héros sans emploi dans le personnel de la rédaction de Spirou.
        Franquin était un visionnaire, Gaston l’inutile est irremplaçable.
        Nous pourrons bricoler, inventer de nouveaux instruments de musiques surréalistes, batifoler dans une vielle teuf et saboter les parcmètres.
        Les robots vont avoir du boulot pour réparer les gaffes!
        http://www.gastonlagaffe.com/albums/definitive/#03
        Vous pouvez cliquer sur les images pour agrandir

      5. Avatar de Lucas
        Lucas

        Peut-être s’autodétruiraient-ils moins vite que nous, dans ce cas se passeraient-ils de nous?

  16. Avatar de Anatole
    Anatole

    Le jour où on inventera le robot qui pète je commencerai à croire à l’IT. Mais quel défi !

    1. Avatar de Paul Jorion

      Vous confirmez ma thèse (dans PSI) sur l’intelligence artificielle (inspirée par Lacan) que c’est le ratage de la machine qui nous la fait dire « si humaine ».

  17. Avatar de Marianne
    Marianne

    Tout ça n’est pas comique. Et quand le robot tombe en panne, comment elle fait mémé?
    Ça me laisse perplexe, en arriver à utiliser des robots pour aider les gens en fin de vie, ça me dépasse, beau niveau de déshumanisation. Et puis, quel intérêt, si plus personne n’a de travail, on aura tout le temps de s’occuper de mémé.
    9a me rappelle, Frankenstein Junior quand l’aveugle s’occupe d’allumer le cigare.
    Vous vous voyez le cul surélevé et la panne qui n’arrive jamais parce que le robot a grillé un neurone?

    1. Avatar de Paul Jorion

      « on aura tout le temps de s’occuper de mémé »

      Oui mais on coûtera 100 fois plus cher !

    2. Avatar de Anatole
      Anatole

      Ne pas oublier, comme cela est expliqué par un joyeux gone d’Aldébaran (tout un programme ce nom), qu’on met à profit pour éviter ce genre d’incident les techniques de sécurité développées dans le nucléaire 🙂
      Grâce aux centrales nucléaires mémé ne connaîtra pas ce genre de mésaventure, si l’on ne prend pas en compte Tchernobyl, Fukushima ou Three Miles island.

  18. Avatar de Jean Zin

    Il me semble que le « bon sens », c’est plutôt de constater la destruction d’emplois par les machines (je renvoie à ma dernière réponse à un commentaire de l’article en question). Ce qu’on y oppose n’est donc pas du tout le bon sens mais l’histoire économique, la macroéconomie et une conception du travail qui n’est pas fixiste, très difficile à concevoir pour le bon sens au contraire. Il est par exemple contraire au bon sens de prétendre comme je le fais que la place du travail deviendra plus grande à cause des robots au lieu de diminuer.

    J’ai été programmeur et je suis de très près les progrès techniques et notamment des robots. Je signalais dans ma dernière revue des sciences qu’un domaine où les robots allaient se développer en priorité était celui des personnes âgées. Bien sûr que le care ne sera pas en dehors de la robotisation mais l’orientation est plutôt de la collaboration entre hommes et robots plutôt que leur substitution.

    En fait, il y a 3 questions :
    – Est-ce que le chômage actuel est dû aux robots ou à la crise financière ? La réponse me semble évidente.
    – Est-ce que les robots feront tout mieux que nous ? C’est très probable, ils le font déjà, ce n’est quand même pas pour tout de suite qu’ils maîtrisent le langage notamment, mais cela se compte en dizaines d’années sans doute avant d’être opérationnel. Est-ce que ce seront des hommes améliorés en tout, c’est beaucoup plus contestable et il n’est pas sûr qu’on puisse trancher en l’état actuel de nos connaissances.
    – Est-ce que, si les robots savent tout faire, il n’y aurait plus rien à faire, plus personne ne servant à rien aux autres ? C’est ce que je conteste mais seule l’expérience pourrait trancher. L’erreur me semble de passer trop rapidement à l’absolu alors qu’on en est si loin. On peut cependant s’accorder sur le fait qu’il y a disparition d’un certain travail (de force, répétitif) et que le nouveau travail n’a rien à voir avec l’ancien, sauf que ce serait exagéré d’autant que je crois possible au contraire qu’il y ait intensification du travail (choisi, autonome) en même temps qu’il sera plus précaire, avec de plus grandes inégalités. En tout cas, au lieu de parler de sa disparition, il faudrait l’organiser, tout est là.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Merci de votre présence sur ce blog!

      Le chômage ne date pas de la crise financière. Il a pris son envolée il y a 40 ans avec la conjugaison de la libéralisation des échanges, de la réduction de l’intervention de l’état dans l’économie, de la crise pétrolière, et de la poursuite des incessants gains de productivité.

      Les robots ne sont que la cerise sur le gâteau de la mécanisation.
      Comme je le disais plus haut, les machines ont d’abord remplacé les jambes de l’homme, puis les bras, les mains, et maintenant la tête.

      Bien sur tous les emplois ne vont pas disparaître, mais ceux qui resteront n’occuperont qu’une faible part des « offreurs de service »… d’où chute des revenus du Travail => …

      Les exclus du système se débrouilleront entre eux (ou pas), en marge, et sans ressource. On y trouvera la grande majorité de la population, les inutiles aux « riches ».

      Sinon, pour ce qui est d’organiser le travail, ce n’est pas du tout dans l’intention des néo libéraux. Cela suppose une Révolution…

      1. Avatar de Armelle
        Armelle

        « Le travail se transforme »
        Peut-être, sans doute mais nous n’en avons aucune visibilité. A force de ne pas évaluer les choses en la matière, je doute de l’effet « vase communicant » des emplois. L’Europe anticipait un besoin en termes de montée en compétences en votant l’orientation suivante : « l’Europe investit dans la matière grise ».
        Entre temps, la refonte des grilles de salaires remplaçait une évolution en fonction des diplômes et non plus à l’ancienneté, laissant de fait de côté tout l’apprentissage sur le tas (le plus répandu). La VAE ne suffit pas à rééquilibrer les diverses manières possibles de monter en compétences ou de les réorienter. Parallèlement, on ose plus annoncer les chiffres de tous ces jeunes qui sortent sans diplôme. Enfin, l’anticipation des nouveaux emplois porteurs, même à moyen terme, est plus que relative.

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @Armelle

        Mais ceux qui prétendent que de nouveaux emplois vont apparaître, cherchent à nous enfumer!

        Dans CE système, dont l’objectif est de maximiser la Rente des propriétaires, jamais il ne pourra y avoir de nouveaux emplois, sauf toujours plus précaires, et moins payés.

        C’est inhérent au système économique capitaliste des rentiers, dont la finalité est d’amener le coût du travail à zéro. A terme l’ensemble des ressources et richesses sera détenue par une poignée d’hyper fortunés, et pour les autres, du travail oui, mais sans capital, et sans revenus. Nous assistons à une généralisation du quart monde. Voyez en Grèce…

      3. Avatar de Armelle
        Armelle

        @Dominique Gagnot

        Je suis d’accord et j’avoue être désespérée de tout cela mais mon sentiment n’est pas très vendeur ! Il faut trouver un moyen c’est pas possible autrement.
        Une grande majorité des emplois est impactée par la précarité. Même les cadres sup d’ailleurs. J’entendais deux de ceux-là résumer, le temps d’un feu rouge à Madeleine, la façon dont un de leur collègue a été éjecté comme un malpropre. Ils ont conclu que leur tour serait bientôt arrivé….

      4. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @Armelle

        Une grande majorité des emplois est impactée par la précarité. Même les cadres sup d’ailleurs.

        C’est triste à dire, mais c’est ce qui donne espoir.

        Car la pensée dominante provient de ces classes sociales qui, tant qu’elles étaient épargnées par la précarité ne s’en préoccupaient guère. La précarité était affaire de formation qu’il suffirait de mettre en adéquation avec les besoins, dit t-on pour évacuer ce problème un peu dérangeant…
        Et de ce fait jamais on ne réfléchit plus loin, (ayant toujours un problème plus important à traiter…).

        Mais, si les cadres sup sont maintenant touchés en nombre, peut être que cette question va enfin être mise bien à plat, sur la table.
        Et, qui sait, trouvera t-on la solution car il y a bien une solution, et pleine de promesses sur un avenir bien différent de ce que l’on a jusqu’ici imaginé.
        Mais il faut mettre la question sur la table.

        Indice: la solution passe par l’abolition de la Propriété privée des moyens de production, et des Ressources en général. Ce qui va être difficile à faire admettre, surtout chez ceux que leur bien aimé système capitaliste a placé aux postes les plus élevés. Le vrai problème est de trouver le chemin qui permette d’y arriver…

      5. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Je précise que les plus hautes responsabilités sont confiées aux mieux endoctrinés, « formés » dans des écoles très spécialisées, telles l’ENA ou l’X. Leurs majors sont d’ailleurs particulièrement choyés par les vrais décideurs.

        Le problème est que comme ils n’ont aucun autre repère que ceux qu’on leur a gravé dans la tête, car ils vivent en vase clos, ils ne comprennent rien aux logiques extérieures au système, qui d’ailleurs ne les intéressent pas, persuadés qu’ils sont de la supériorité de leurs hautes zétudes.

    2. Avatar de Paul Jorion

      Est-ce que le chômage actuel est dû aux robots ou à la crise financière ? La réponse me semble évidente.

      Oui mais Jean, est-ce que la part qui n’est pas due à la crise n’est pas rongée par la robotisation ? Et si le chômage dû à la crise devait reculer, la robotisation ne boufferait-elle pas tout l’emploi qui reviendrait sinon ?

      1. Avatar de Jean Zin

        Je crois que non. La robotisation prend du temps. Ce n’est pas si facile. On tombe sur des problèmes qu’on n’a pas prévu, etc. Une politique monétaire a des effets à beaucoup plus court terme. Il y a des moments d’accélérations imprévisibles où l’automatisation peut massifier les pertes d’emplois mais la question est surtout celle des temporalités. Il se passe souvent beaucoup de temps entre une découverte et son utilisation. La réalité actuelle, est qu’il y a beaucoup de travail, beaucoup de gens travaillent et continueront à travailler. Enfin, cette précipitation empêche de parler de l’essentiel qui est l’organisation du travail à l’ère du numérique, car il faut l’organiser, en dehors du capitalisme salarial – donc on peut bien dire une fin de l’emploi mais à condition de ne pas occulter ce qui s’y substitue.

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Il reste, bien sur, quantité de travail, ne serait ce que pour réparer les dégâts du capitalisme des 2 derniers siècles mais faute de « profit » potentiel, son financement est inexistant.

        Autrement dit le capitalisme (des rentiers) est incompatible avec les réalités physiques du monde présent. C’est sans solution.

        C’est d’autant plus regrettable que d’un coté nous avons une « main d’œuvre » disponible pléthorique ainsi que des connaissances et technologies avancées, et de l’autre des besoins sociaux/écologiques/humains immenses, mais le système financier capitaliste est parfaitement inadapté.

        Le travail (rémunéré) disparaitra, ainsi d’ailleurs que les robots, du moins en nombre, puisque personne, excepté une petite minorité, n’aura les moyens d’en profiter.

        Cette évolution est relativement lente à l’échelle humaine, ce qui la rend peu perceptible, d’autant plus que ses aspects positifs (comme les performances des robots) sont beaucoup plus spectaculaires que les conséquences négatives…

      3. Avatar de Michel Lambotte

        Enfin, cette précipitation empêche de parler de l’essentiel qui est l’organisation du travail à l’ère du numérique, car il faut l’organiser, en dehors du capitalisme salarial – donc on peut bien dire une fin de l’emploi mais à condition de ne pas occulter ce qui s’y substitue.

        Le chômage est du à la représentation que nous nous faisons de l’emploi des capacités des hommes face à la satisfaction des besoins.
        Les limites planétaires ainsi que les impératifs thermodynamiques et biologiques qui nous enferment nous imposeront sa reformulation, qu’on le veuille ou non.
        L’important n’étant pas l’emploi en tant que tel mais bien la satisfaction des besoins en tenant compte de tous ces éléments.
        Un robot peut-il être capable de générer une réponse à une telle question?

      4. Avatar de juannessy
        juannessy

        Votre questionnement comme la réponse de Jean Zin sont également recevables et gratuits , et ils me semblent interroger ( sinon répondre à ) l’avenir avec des instruments de mesure bien humainement limités . Mais que faire d’autre ?

        Faire , en courant le risque de se tromper .

        Sans cliquets.

    3. Avatar de jicé
      jicé

      Je vais sans doute vous prêter des pensées qui ne sont pas les vôtres, mais cela me fait mal aux fesses de lire que le robots maîtriserait le langage à terme (tout en restant robot?). C’est quoi çà, un reste de structuralisme non digéré? Le langage n’existe pas mr Zin, n’existe que la parole, des sujets parlant en situation -et encore, tout cela leur échappe si souvent… Le langage est un artefact conceptuel que construit le rationalisme à partir des pratiques langagière -le blablabla quotidien(et d’ailleurs, vous seriez bien en peine de choisir quel langage faire apprendre à une machine : Celui que vous utilisez dans l’intimité? Avec votre banquier? Devant un auditoire? Celui de la rue? De la rue d’ici? De là-bas? D’aujourd’hui ou d’hier? etc.) –> Sartre avait raison contre Lévi-Strauss.

      Bien à vous.

    4. Avatar de karluss
      karluss

      bonjour Jean,
      La sophistication des robots est telle qu’ils deviennent capables de générer une formation de valeur en capital constant et en capital variable. Non seulement le prolétariat doit se soumettre à la pire des docilités mais le rêve du faux mercantilisé va lui passer sous le nez (c’est peut-être la faille du soulèvement en devenir).
      On peut imaginer la classe capitaliste se contenter de robots pour satisfaire à ses seuls besoins, et une armée de drones pour sa sécurité.
      bien à vous.

    5. Avatar de Martine M.
      Martine M.

      – Est-ce que le chômage actuel est dû aux robots ou à la crise financière ? La réponse me semble évidente.

      Si l’on considère que la finance est une robotisation qui, bien davantage que de voir l’homme se faire remplacer par la machine, modifie jusqu’au rapport de l’homme au monde, alors il me semble que la réponse n’est plus du tout évidente.

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Voir le commentaire d’un certain Balzac:
        intéressant mais la réalité est cachée dans les détails , les besoins en électricité des machines est astronomique depuis l’incident de Fukishima , le japon doit faire tourner des centrales aux énergies fossiles et cela pèse lourd sur les sociétés qui ont un besoin considérable en énergie , donc le retour a l’humain n’a rien d’étonnant partout ou on sera obligé de le faire on le fera du moins sur le sol japonais uniquement , donc ne rêvez pas de voir cette mesure étendue ailleurs dans le monde

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        De toutes façons, 98,9% des humains n’auront pas les moyens de se payer les services d’un robot. Énergie ou pas, ils seront donc bien obligé de tout faire à la main!

        Ce sont les paradoxes du progrès:
        – moins il y a de travail, plus nous devons travailler,
        – plus on améliore la performance des machines, plus nombreux sont ceux qui devrons s’en passer,
        – plus le progrès progresse, plus on régresse,

        Il n’y a pas d’alternative, qu’on vous dit!

  19. Avatar de Didier
    Didier

    juste 8’45 »
    Jihad Darwiche – Le cordonnier au Pays de Salat-A-Zein
    https://www.youtube.com/watch?v=6h20xm4pyls

  20. Avatar de edith
    edith

    Quand un robot saura trouver de lui-même un thème qui l’inspire pour ensuite en faire une toile telle que le radeau de la méduse, et qu’il d’auto-détruira pour n’en faire qu’un exemplaire, alors oui, je commencerai à penser que la robotisation devient inquiétante 🙂

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      En fait ce que tu viens d’écrire est inquiétant sur … nous édith ! ? …

      1. Avatar de edith
        edith

        Non pas du tout, au contraire.

        Ce que je veux dire, c’est que les capacités du robot, si pointues soient-elles, ne seront animées que par les données qu’on y aura entré et par la valorisation qu’il apportera par son travail.

        Peut on traduire l’inspiration par des données informatiques ?
        Les créations inestimables qu’elle engendre peuvent elles être atteintes par un robot ?

        Mais ça n’est pas tout à fait le sujet, puisqu’il s’agit de l’aide à la personne.

      2. Avatar de Guy Leboutte
        Guy Leboutte

        Est-ce que l’usage de robots pour des aides à la personne peut être séparée d’un environnement financiarisé où l’humain, considéré comme une ressource et un coût, est administré comme une chose?
        Poser la question, c’est y répondre!

    2. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      C’est une bonne image !
      Ou écrire cent poèmes où il n’y a rien à jeter et changer d’usage !

  21. Avatar de guillaume
    guillaume

    Étant auxiliaire de vie, il m’arrive d’être avec des personnes âgées, 5 min, sans rien dire, les tenant par la main et croisant leur regard. La relativité du temps est une évidence dans de telles situations…

    J’ai la conviction que ces 5 min comptent plus pour ces personnes que le reste de l’heure de soins, de ménage, de préparation repas.

    je ne connais pas suffisamment la robotique pour savoir si une machine pourrait me remplacer à ce moment là… peut être… mais encore faut-il que la personne dans son lit y trouve son compte.
    C’est comme embrasser son gamin qui va se coucher, la question n’est pas de faire « aussi bien », voire « mieux » qu’un « être humain ».

    Le jours où des machines pourront jouer ces rôles, j’espère que ce sera une machine qui sera également dans le lit 😉

    Tout ça me fait quand même penser à ceux qui disaient (et avec quelle assurance) il y a trente ans qu’en l’an 2000 les voitures voleraient…

    Curieuse situation que de constater un tel prométhéisme dans une période qui prend la forme d’un aussi immense procès à charge du progrès humain.

    L’esprit du temps est décidément aux fondamentalismes de toutes sortes 😉 … ça doit vraiment aller mal!

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      J’ai accompagné ,avec mon frère et ma sœur , les trois dernières semaines de vie de ma mère , sur un protocole de fin de vie . On a fait les 3×8 pendant 20 jours .

      Les robots simples ne manquaient déjà pas et comme ils étaient bienvenus ( assistance respiratoire , alimentaire , antidouleurs ..) ! Beaucoup de choses sont encore possiblement à sous traiter aux robots qui seront bien reçues par le souffrant , la famille , les soignants .

      Mais ce que vous dites est la vérité : celle ou celui qui part a des choses à transmettre , et je doute qu’il se sente bien de le donner à un robot , même s’il peut être fortement rassuré d’avoir une aide efficace pour soulager ces derniers instants ( comme il est fortement rassuré et demandeur , quant à la présence et compétence d’une infirmière) .

      Je garde , pour assoir cette intime conviction trois images indélébiles :

      -deux jours avant sa mort , alors que la douleur le disputait aux patchs de morphine , je me souviens d’un instant de grâce lors duquel ma mère a trouvé l’espièglerie d’embrasser par surprise la joue de l’aide soignante qui se penchait sur elle après lui avoir glissé bonne nuit dans l’oreille , comme pour lui dire « toi , je t’ai entendu et je te laisse mon baiser » . L’aurait elle fait pour un robot ? J’ai revu cette AS 3 ans après . Elle se souvient encore de cette scène , qui lui donne encore de la force .

      – cette même journée , nous étions réunis frères et sœur à son chevet , la croyant endormie et assommée de calmants . Elle a ouvert les yeux à notre surprise et a simplement dit : « merci , mes enfants , je vous souhaite d’être heureux et ensemble « . Qu’aurait elle dit à un « simple  » robot ?

      – le soir précèdent sa mort , alors que j’étais « de garde » , je lui ai glissé à l’oreille que je m’absentais un instant pour aller me restaurer . Elle a opiné du chef , et comme je m’éloignais , elle m’a dit d’une voix faible et assurée à la fois , droit dans les yeux ,  » ne tarde pas trop…  » .Je suis revenu une heure plus tard . Elle était assoupie , apparemment calme . Elle a rendu son dernier battement de cœur 10 heures plus tard , sans plus de moment de conscience . Qu’aurait fait un robot de ce dernier message ?

      Le robot que j’ai été dans ces trois semaines là , sait que dans ces 20 jours , il a appris pourquoi il était là , et pourquoi il n’y serait plus .

      Et que c’était bien .

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Merci à Guillaume et merci vieille branche de Juan, tu as été et tu es un bon passeur ! Putain que la vie est tarte. C’est pour ça que je m’y accroche et que je l’use. Non mais quel monde de cons je vous dis, à porter de main pourtant, juste presque là, mais non, trop loin, insaisissable… Le prochain robot je lui glisse un doigt pour voir si il aime ça, autant il aime si il est bien programmé.

      2. Avatar de Nyssen
        Nyssen

        Ces robots humanoïdes seront-ils capables de compassion, d’altruisme, de sympathie, d’empathie???

      3. Avatar de guillaume
        guillaume

        Bonsoir Juan,
        « Beaucoup de choses sont encore possiblement à sous traiter aux robots qui seront bien reçues par le souffrant , la famille , les soignants . »

        Effectivement, et dans une certaine mesure pour bien des choses les machines offriraient des conditions plus humaines aux patients que du personnel « humain »: je pense par exemple à tout ce qui atteint à la pudeur voire à la dignité de chacun.

        Combien de mes usagers préfèreraient avouer avoir besoin d’être changés à une machine plutôt qu’à une personne?… La dignité.

        Il en est de même pour une douche. La pudeur.

        Par contre pour motiver à la prendre, la douche, c’est parfois du boulot… une machine y parviendrait?
        Parce que dans le fond, le ressort de la motivation tourne autours d’un appel (aussi délicat que possible) à la dignité. 🙂

        Reste les cas extrêmes. Les plus extrêmement humains. Du type de ceux que vous évoquez, ceux de « l’échange humain », de la compassion à l’amour.

        Peut être sera t-il possible d’apprendre à vivre à une machine… encore faudra t-il qu’elle se projette dans l’horizon de sa propre mort. A mon humble avis, c’est là la pierre angulaire d’une possible AI.

        Tout de même, marrant cette marotte des hommes de vouloir jouer les dieux… parvenir à construire un monde qui tienne à peu près la route n’est donc pas suffisant..

      4. Avatar de Maxfriend
        Maxfriend

        Et pour faire se rasseoir cette « intime conviction » …au cas où elle aurait envie de se lever,
        vous devez avoir de belles photos qui génèrent chez vous une émotion, fruit du travail d’un petit robot communément appelé appareil photo …

      5. Avatar de baleine
        baleine

        Et que c’était bien.

        Parce qu’il n’y a pas eu ces jours et semaines de l’agonie comateuse dans la faim et la soif effroyables, pendant lesquels plus rien n’est bien, plus rien n’est beau, plus rien ne peut être dit, où le dernier refuge pour les accompagnants volontaires sont des gestes professionnels palliatifs et empathiques en attendant la mort. Pas sa mort. La mort.
        Les enfants entrent alors en résistance. Juste ça. En résistance. Pendant ces quelques jours de l’insoutenable volonté, ils se font robots sentinelles pour mener un combat pour sa mort.

        Quand je suis arrivée un ange déguisé en une aide-soignante miraculeuse m’a interpellée « vite, elle vous attend ». Comme son corps ne pouvait parler, elle, elle m’a dit quand même, elle m’a attendue. Son dernier cadeau.

        Je n’ai rien appris Juan que je ne savais déjà par mon père. En revanche désormais je sais être fidèle comme un robot.

      6. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Max friend :

        Certes , mais la photo papier ou numérique , court le risque de n’être que la chosification un peu idolâtre et potentiellement égoïste de l’amour de soi , plus que de l’autre .

        Mon intime conviction n’a pas besoin d’images , et même , l’image l’appauvrit .

      7. Avatar de Béber le cancre

         » qu’aurait fait un robot de ce moment là ? »

        Il l’aurait mis en mémoire . Au mieux , son programmateur lui aurait dit quoi en faire , pour les suivants.
        Les marques d’affections programmées d’un robot assez sophistiqué au point d’être utilisé comme « passeur « ne pourraient donner l’illusion d’être aimé . En amour , la sincérité est nécessaire. Pourquoi parler de l’importance de l’amour dans les derniers moments ? L’amour n’est il pas la plus belle des réalités de ce monde vivant?

      8. Avatar de octobre

        « Mon intime conviction n’a pas besoin d’images , et même , l’image l’appauvrit . »
        Juan,
        Par contre les mots calibrent mieux ton égo ? 😉

      9. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Octobre :

        Si c’est le cas, ma conviction intime préfère se taire .

      10. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Baleine :

        Je ne crois pas me tromper en reconnaissant avec vous que ce  » bien » recouvre quelque chose que l’on pourrait évoquer comme de la « fidélité » .

        Fidélité à ce que je suis , qu’ils ont été et qu’ils seront , au delà des atomes et des lois de la physique qui nous robotisent .

        Mais j’avais promis de me taire ….

      11. Avatar de baleine
        baleine

        Fidélité à ce que je suis , qu’ils ont été et qu’ils seront , au delà des atomes et des lois de la physique qui nous robotisent

        Ni mémoire ni image, une humanité en sillage dans la plénitude d’une filiation réconciliée. Merci Juan.

  22. Avatar de Damien
    Damien

    Watson d’IBM c’était déja il y’a 4 ans! Le machine learning et le deep learning font des progrés considérable et si la google car n’a pas encore remplacer tout les chauffeurs de poids lourds c’est plutôt la législation que les capacités technique. Nous arrivons à un tournant pour le moins intéressant où les robots nous dépasse sur de plus en plus de taches spécifiques et il semble inévitable (comme pour les robots des entrepots Amazon) qu’ils nous remplacent sur ces taches (40 à 60% du travail salarié actuel). Conjugué à la descente énergétique et à la colaboration en ligne, qui sait de quoi demain sera fait? c’est au-delà de se que l’ésprit peut appréhender mais à mon avis ça va être BAD ASS…

  23. Avatar de daniel
    daniel

    L’homme marche 5 jours habillé léger, il franchit 3 cols.
    Il fait un froid mortel. Il se traine, sa mémoire le trahit, l’attention baisse. Il pense abandonner mais l’image de sa femme ne le quitte pas: elle ne touchera pas l’assurance si son corps n’est pas retrouvé.
    A son ami venu le recueillir, il dira:  » Ce que j’ai fait aucun robot ne l’aurait fait. »

  24. Avatar de he
    he

    Il y a quelques années, lors d’une mission d’intérim en tant que maquettiste dans un célèbre journal d’économie j’ai eu a mettre en forme des « camemberts » avec les données venant de divers sources économiques. Un peu complexes ces camemberts demandaient pas mal de temps à être réalisés. Ayant des connaissances en programmation et trouvant mon travail très répétitif et ennuyeux j’ai commencé à automatiser la réalisation des camemberts, ce qui aurait permis rapidement de soulager de très nombreuses heures de travail à 3 ou 4 maquettistes du journal. J’ai demandé à être embauché mais ma demande n’a pas été acceptée et ma mission non reconduite… 🙂

  25. Avatar de joss
    joss

    On nous propose une nouvelle cravate, alors qu’il nous faut d’abord un nouveau costume.
    Il faut repenser notre contrat social.

  26. Avatar de octobre

    La solitude atteint des sommets. Heureusement qu’il y a une fin.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Vous allez adorer le début de la descente !

  27. Avatar de Sapristi
    Sapristi

    En tant que codeur : mais dans quel monde les politiciens vivent-ils ? Le but du code en langage objet est d’affecter au dit « objet » des propriétés, que n’importe quel ordinateur dans le monde pourra lire, utiliser, ré-encoder et stocker. L’objet est accessible partout sur terre, à terme son adresse IP V6 signifiera l’unicité de l’objet dans la galaxie sans translation d’ip. Un objet est un humain, c’est aussi sa montre, son smartphone, sa tablette, ses chaussures, sa cafetière, et IPV 6 prévoit l’unicité de l’objet affecté à une « intelligence ». Que cette intelligence soit émulée par du code où issue d’une évolution darwienne dite « naturelle » est désormais un détail du programme.

  28. Avatar de Fin de partie
    Fin de partie

    Nous n’auront même pas le temps de vivre cette horreur de robotisation généralisée, pour la bonne raison qu’ils sont assez inconséquents pour ne pas surveiller proprement les centrales nucléaires et que nous seront tous irradiés bien avant l’arrivé de toute cette morbide robotisation.
    Alors pourquoi se torturer l’esprit?

  29. Avatar de Lucas
    Lucas

    Comme ça doit être intéressant et agréable à déboulonner !

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