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Il n’y a pas de terrain plus miné pour le « bon sens » que celui de la robotisation et de la « logicièlisation ». Le bon sens nous assure que la mécanisation date au moins du moulin à vent et que l’informatique d’aujourd’hui n’empêche pas qu’il n’y ait rien de nouveau sous le soleil de ce point de vue.
Or il ne faut pas être spécialiste en intelligence artificielle, il suffit d’être familier de la programmation, pour savoir qu’on se trouve ici sur un nouveau terrain, qu’un saut qualitatif a eu lieu, et que la « singularité » – l’ordinateur faisant tout mieux que nous – est une question d’années, pas même de dizaines d’années.
Ceux d’entre vous qui étiez au théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis le 31 janvier, ont assisté au véritable clash entre Bernard Stiegler et Dominique Méda sur ce sujet, Stiegler est convaincu comme moi que le travail (et derrière lui, l’emploi) est en voie de disparition, Dominique Méda pense que « business as usual » sur ce plan et Jean Zin pense comme elle, et il faut lire (je suis d’accord avec lui sur de nombreux points) son billet ne datant que de quelques jours : Non, les robots ne sont pas la cause du chômage !
Stiegler me dit que c’est ce clash qui l’a retenu jusqu’ici de mettre en ligne l’enregistrement de notre débat. Il me semble au contraire essentiel (je le lui ai dit) que la question (et ses affrontements) soit débattue sur la place publique.
Quels arguments ont à offrir Dominique Méda et Jean Zin en cette matière ? Pas grand-chose me semble-t-il sinon le bon sens. Or pensons à ceci : y a-t-il un domaine dont on nous affirme avec davantage de force que la robotisation n’y opérera une percée qu’en tout dernier recours, sinon l’assistance à la personne, le « care », mais y a-t-il en fait un domaine où la percée est au moment-même où nous débattons, plus décisive ?
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