ON EN SAIT UN PEU PLUS… par François Leclerc

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

L’intention aurait été de saboter un accord lors de la réunion d’hier de l’Eurogroupe que l’on ne n’y se serait pas pris autrement. La comparaison entre les deux projets successivement présentés au ministre grec des finances, l’un avant la séance par Pierre Moscovici, et l’autre durant celle-ci par Jeroen Dijsselbloem le met clairement en évidence. On peut lire ici le premier que Yanis Varoufakis a déclaré s’être préparé à signer.

Plus question dans le second d’entre eux du nouveau « programme intermédiaire » évoqué dans le premier, mais la référence insistante à l’actuel programme qui se termine (le deuxième plan de sauvetage). Pas d’autre engagement des autorités européennes à propos des futures conditionnalités d’une nouvelle aide financière que de « faire le meilleur usage des flexibilité existantes dans le programme actuel ».

Sur la question clé des excédents budgétaires primaires, l’accent est mis sur les montants déjà arrêtés, tandis que le document de Pierre Moscovici prévoyait que la faisabilité de l’objectif 2015 serait examinée à la lumière de l’évolution de la situation économique. Enfin, au chapitre très sensible de la priorité accordée aux mesures destinées à faire face à la « crise humanitaire » dénoncée par le gouvernement grec, le document de l’Eurogroupe n’évoque que « l’amélioration du bien-être social » afin de ne pas avoir à reconnaître les dégâts et de rendre problématique son adoption.

Sans commentaire.

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68 réponses à “ON EN SAIT UN PEU PLUS… par François Leclerc”

  1. Avatar de Andromaque
    Andromaque

    Bonjour,

    Désolée mais le lien « lire ici » ne fonctionne pas… encore !
    Merci pour vos excellents articles.

  2. Avatar de Paul Jorion

    Il faut dénoncer sans relâche la mauvaise foi des prêtres de cette religion féroce, et de celui-ci en particulier.

    La manoeuvre me rappelle une expérience personnelle. J’accepte en 1984 une offre des Nations-Unies. Je pars pour l’Afrique, les billets d’avion déjà dans la poche. « Simple formalité », je signerai mon contrat, lors de mon escale à Rome. Or le contrat qu’on me présente me situe un rang de responsabilité au-dessous de ce qui m’a été proposé. Je refuse de signer. On me dit : « Dans ce cas vous ne pouvez pas partir ! ». Je réponds : « Je prends l’avion demain matin, qu’allez-vous faire ! »

    A mon arrivée, on m’attendait à l’avion avec le contrat initial.

    Mon ennemi ne désarmerait pas pour autant, mais je raconterai cette histoire-là une autre fois.

  3. Avatar de ThomBilabong
    ThomBilabong

    Décidément, que retiendra l’Histoire de cette lamentable péripétie ?
    Une tentative délibérée de sabotage au travers d’un acte désespéré ? Une erreur malheureuse de traduction (ouf, une porte de sortie) ? Une initiative ratée d’un collaborateur zélé un peu trop soucieux de ménager les allemands (idem)?
    Finalement, sans l’intransigeance allemande, tous – y compris Flamby – se rangeraient du côté de l’évidence grecque…

    Tiens, ça me rappelle un autre dossier : finalement, sans l’intransigeance américaine qui s’est déclarée aux abonnés absents au dernier moment (comme en Syrie, comme avec les banquiers en 2009, etc.) l’Ukraine s’est bien sentie obligée de signer… la paix, fusse-t-elle imparfaite et à son détriment territorial.

    L’Allemagne finira peut-être par accepter qu’on ne peut pas être tout seul à avoir raison car c’est en soi un non sens collectif, collectivité que cherche en vain à devenir l’Europe.

  4. Avatar de JP
    JP

    Je me demande souvent : que peut-il se passer dans la tete d’un (par example) Schauble ? pur cynisme ? aveuglement par cette religion feroce et bonne foi de sa part ? pathologie mentale ?…. quoi d’autre ?…. j’aimerais tant avoir acces a ses pensees intimes pour comprendre.

    1. Avatar de Armelle
      Armelle

      Y a pas, je n’arrive pas à m’enlever de l’idée qu’une bonne partie (?) des acteurs en présence est dans la terreur inconsciente. Ça immobilise tout.

      1. Avatar de Ar c'hazh du
        Ar c’hazh du

        Je pense que vous avez raison.
        Leur moteur profond c’est la crainte, partout, tout le temps.
        C’est cette terreur dont ils nous font subir les conséquences.
        C’est tragique…

      2. Avatar de Armelle
        Armelle

        Ar c’hazh du bonjour
        Paul Jorion a abordé la peur concernant nos copains les robots. Ces derniers ne sont que des cerveaux sur carcasse métallique, et si nous voulons nous « distinguer », il faudrait peut-être que nous parvenions à calmer notre cerveau quand la peur joue son rôle d’alerte 😉 Quand elle se fait terreur, évidemment….

    2. Avatar de Corentin
      Corentin

      Cynicism as a Form of Ideology
      Slavoj Zizek.
      The Sublime Object of Ideology (London; New York: Verso, 1989), pp. 28-30.

      The most elementary definition of ideology is probably the well-known phrase from Marx’s Capital: « Sie wissen das nicht, aber sie tun es » (« they do not know it, but they are doing it »). The very concept of ideology implies a kind of basic, constitutive naïveté: the misrecognition of its own presuppositions, of its own effective conditions, a distance, a divergence between so-called social reality and our distorted representation, our false consciousness of it. That is why such a ‘naive consciousness’ can be submitted to a critical-ideological procedure. The aim of this procedure is to lead the naïve ideological consciousness to a point at which it can recognize its own effective conditions, the social reality that it is distorting, and through this very act dissolve itself. In the more sophisticated versions of the critics of ideology -that developed by the Frankfurt School, for example – it is not just a question of seeing things (that is, social reality) as they ‘really are’, of throwing away the distorting spectacles of ideology; the main point is to see how the reality itself cannot reproduce itself without this so-called ideological mystification. The mask is not simply hiding the real state of things; the ideological distortion is written into its very essence.

      We find, then, the paradox of a being which can reproduce itself only in so far as it is misrecognized and overlooked: the moment we see it ‘as it really is’, this being dissolves itself into nothingness or, more precisely, it changes into another kind of reality. That is why we must avoid the simple metaphors of demasking, of throwing away the veils which are supposed to hide the naked reality. We can see why Lacan, in his Seminar on The Ethic of Psychoanalysis, distances himself from the liberating gesture of saying finally that « the emperor has no clothes ». The point is, as Lacan puts it, that the emperor is naked only beneath his clothes, so if there is an unmasking gesture of psychoanalysis, it is closer to Alphonse Allais’s well-known joke, quoted by Lacan: somebody points at a woman and utters a horrified cry, « Look at her, what a shame, under her clothes, she is totally naked » (Lacan, 1986, p.231).

      But all this is already well known: it is the classic concept of ideology as ‘false consciousness’, misrecognition of the social reality which is part of this reality itself. Our question is: Does this concept of ideology as a naive consciousness still apply to today’s world? Is it still operating today? In the Critique of Cynical Reason, a great bestseller in Germany (Sloterdijk, 1983), Peter Sloterdijk puts forward the thesis that ideology’s dominant mode of functioning is cynical, which renders impossible- or, more precisely, vain – the classic critical-ideological procedure. The cynical subject is quite aware of the distance between the ideological mask and the social reality, but he none the less still insists upon the mask. The formula, as proposed by Sloterdijk, would then be: « they know very well what they are doing, but still, they are doing it ». Cynical reason is no longer naïve, but is a paradox of an enlightened false consciousness: one knows the falsehood very well, one is well aware of a particular interest hidden behind an ideological universality, but still one does not renounce it.

      We must distinguish this cynical position strictly from what Sloterdijk calls kynicism. Kynicism represents the popular, plebeian rejection of the official culture by means of irony and sarcasm: the classical kynical procedure is to confront the pathetic phrases of the ruling official ideology – its solemn, grave tonality – with everyday banality and to hold them up to ridicule, thus exposing behind the sublime noblesse of the ideological phrases the egotistical interests, the violence, the brutal claims to power. This procedure, then, is more pragmatic than argumentative: it subverts the official proposition by confronting it with the situation of its enunciation; it proceeds ad hominem (for example when a politician preaches the duty of patriotic sacrifice, kynicism exposes the personal gain he is making from the sacrifice of others).

      Cynicism is the answer of the ruling culture to this kynical subversion: it recognizes, it takes into account, the particular interest behind the ideological universality, the distance between the ideological mask and the reality, but it still finds reasons to retain the mask. This cynicism is not a direct position of immorality, it is more like morality itself put in the service of immorality – the model of cynical wisdom is to conceive probity, integrity, as a supreme form of dishonesty, and morals as a supreme form of profligacy, the truth as the most effective form of a lie. This cynicism is therefore a kind of perverted ‘negation of the negation’ of the official ideology: confronted with illegal enrichment, with robbery, the cynical reaction consists in saying that legal enrichment is a lot more effective and, moreover, protected by the law. As Bertolt Brecht puts it in his Threepenny Opera: « what is the robbery of a bank compared to the founding of a new bank? »

      It is clear, therefore, that confronted with such cynical reason, the traditional critique of ideology no longer works. We can no longer subject the ideological text to ‘symptomatic reading’, confronting it with its blank spots, with what it must repress to organize itself, to preserve its consistency – cynical reason takes this distance into account in advance. Is then the only issue left to us to affirm that, with the reign of cynical reason, we find ourselves in the so-called post-ideological world? Even Adorno came to this conclusion, starting from the premiss that ideology is, strictly speaking, only a system which makes a claim to the truth – that is, which is not simply a lie but a lie experienced as truth, a lie which pretends to be taken seriously. Totalitarian ideology no longer has this pretension. It is no longer meant, even by its authors, to be taken seriously – its status is just that of a means of manipulation, purely external and instrumental; its rule is secured not by its truth-value but by simple extra-ideological violence and promise of gain.

      It is here, at this point, that the distinction between symptom and fantasy must be introduced in order to show how the idea that we live in a post-ideological society proceeds a little too quickly: cynical reason, with all its ironic detachment, leaves untouched the fundamental level of ideological fantasy, the level on which ideology structures the social reality itself.

      From: Zizek, Slavoj. The Sublime Object of Ideology (London; New York: Verso, 1989), pp. 28-30.
      Available: http://www.autodidactproject.org/other/cynzizek.html

    3. Avatar de Lucas
      Lucas

      Ils n’ont pas dû être bien aimé. Les pauvres.

    4. Avatar de Béotienne
      Béotienne

      @ JP
      La nostalgie du deutschemark fort.

    5. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      J’ai du mal à imaginer Schäuble dans la terreur inconsciente. Je me pose la même question depuis longtemps, à contempler le spectacle de nos ministres, y compris les sociaux ou socialistes, pinailler sur les centimes à arracher aux chômeurs par exemple, du haut de leurs revenus cumulés.
      En ce moment, le service de la dette couvre 20 pc du budget fédéral belge, les aides sociales moins de 5, et le gouvernement de droite dure aujourd’hui, poursuivant des mesures d’éviction du chômage initiées par le précédent dont le premier ministre était socialiste, est à la recherche d’un gain de 0,1 %.

      Si ces gens-là ne sont pas des cyniques faisant en toute connaissance de cause ce qu’ils font, je les vois, et donc Schäuble aussi, dans le raidissement, la caparaçonnement émotionnel, la perception sélective, le déni, le manque d’imagination qu’implique le manque d’empathie, un mélange de dispositions humaines fort banales, auxquelles ils s’attachent plus ou moins tenacement, plus ou moins activement. Alain Minc dont je parle ci-dessous, est un bon exemple.

      1. Avatar de Armelle
        Armelle

        J’ai du mal à imaginer Schäuble dans la terreur inconsciente.

        Héhé c’est vrai qu’il y a un côté un tantinet rigolo, enfin si je peux dire au premier abord.
        Mais un gars comme ça, doté d’une telle assise… Il fait quoi face à toutes les preuves d’échec aujourd’hui visibles ? Ça lui crève les yeux (il est quand même pas con) et il s’accroche quand même à sa falaise. D’autant plus que derrière, il a à son actif, comme vous dites, des dispositions peu glorieuses qui lui fraudaient admettre. Le « raidissement » (:-)) est une protection c’est tout.

  5. Avatar de CHAPONIK
    CHAPONIK

    Bonjour

    Les avocats appellent certaines lois des lois scélérates.
    Il existe donc également des contrats « scélérats » mais là on peut refuser de signer comme vous l’avez fait Monsieur JORION. Dans le cas actuel, on veut faire signer un « contrat scélérat » au responsable suprême d’un Etat c’est à dire le rendre parjure à son peuple….

  6. Avatar de schizosophie
    schizosophie

    Faut-il comprendre du document à « lire ici » que Varouf aurait signé pour tout rediscuter dans 4 mois ?

    1. Avatar de François Leclerc

      Les 4 mois étaient destinés à discuter d’un nouveau plan d’ensemble.

    2. Avatar de juannessy
      juannessy

      Bonjour !

      Content de vous relire tant que j’y vois encore un peu .

      1. Avatar de edith
        edith

        Oh Juannessy, je suis désolée pour vous, ça me touche vraiment.

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Moi ce qui me navre , c’est que pas mal de représentantes ( dont Béotienne que je rassure ) du sexe faible m’accordent tardivement leur attention amicale , alors que je suis de plus en plus déglingué .

        Pour ce qui est de lire , depuis que je sais comment manipuler les zooms , les grossissements et les CAPITALES , ça peut encore le faire .

        Mais le sujet du billet en cours nous rappelle que entre texte lisible et texte acceptable , il y a toute la subtilité dont les diplomates ( apparemment pas Schaüble) sont capables .

      3. Avatar de edith
        edith

        et bien désormais vous aurez toute mon attention bienveillante, mieux vaut tard que jamais 🙂

      4. Avatar de Béotienne
        Béotienne

        @ juannessy
        J’ai aussi une déglingue, d’une qualité rare, mais elle ne m’empêche pas d’apprécier vos interventions;
        Pour la vision n’est-il pas possible de traduire l’écrit en sons au moyen de Skype ?
        Ou bien les « robots » sont en retard ! Déjà comme les humains.

  7. Avatar de Guy Leboutte
    Guy Leboutte

    Au bout des liens que vous donnez,

    Thomas Hirst (http://uk.businessinsider.com/europe-is-much-closer-to-a-deal-on-greece-than-people-think-2015-2#ixzz3Rzy1X0PD ) nous dit que la plupart des commentateurs ont cité cette phrase d’un article de Varoufakis:

    The lines that we have presented as red will not be crossed. Otherwise, they would not be truly red, but merely a bluff.

    Mais voici, ajoute-t-il, ce qu’ils auraient dû inclure:

    How do we know that our modest policy agenda, which constitutes our red line, is right in Kant’s terms? We know by looking into the eyes of the hungry in the streets of our cities or contemplating our stressed middle class, or considering the interests of hard-working people in every European village and city within our monetary union. After all, Europe will only regain its soul when it regains the people’s trust by putting their interests centre-stage.

    Que la vérité de la société se voit par ces yeux-là, c’est ce que disait Jean-Paul Sartre.

  8. Avatar de vigneron
    vigneron

    Bref la pièce se déroule comme prévu, tranquillement, coups de théâtre médiatiques et de Trafalgar boursiers compris. Les acteurs sont parfaits, nomination aux Molières en vue pour le couple Schäuble/Varouf.
    On est plus proche que jamais du dénouement, i.e d’un accord sur l’aspect formel, sémantique, de l’accord entre « Institutions » (feue la Troïka) et Tsipras, puisque sur le fond des nouvelles conditions du plan d’aide à venir/à prolonger acceptables par tous, les parties impliquées les connaissent et les ont globalement déjà acceptées.
    Comediante tragediante.
    Que de temps perdu (pas un mois mais 5 ans)…

    1. Avatar de Dup
      Dup

      Bien d’accord, j’allais poster en ce sens, tout cela semble destiné à formater l’opinion qui se contente de lire les gros titres, aujourd’hui l’europe impose un ultimatum, aprés demain la Grece signe, c’est ce qui sera retenu par la majorité et ça permettra de porter un coup aux formations émergentes comme Podemos. Le principal objectif n’est pas la dette Grecque, (dont ils ont déjà fait leur deuil puisqu’ils ont eu le temps de la passer au contribuables européens) c’est le cadet de leurs soucis. La réalité c’est qu’ils ne peuvent se permettre ni de perdre la face (contagion à l’espagne…) ni de laisser la Grèce quitter l’euro qui est déjà au plus bas et qui vraisemblablement passerait en dessous du dollar chose que ne tolèrerait pas l’Oncle Sam. On propose donc un accord convenable pour s’assurer qu’en temps voulu il passera puis on revient sur la position inflexible du début pour provoquer un bon gros clash à gros titre. Varoufakis à trahis le deus ex maquina a demi-mot car ça doit lui faire mal au c… vu qu’au final c’est lui qui devra se coucher pour le bien de son pays (à voir ce qu’il mijotera par la suite… dans 4 mois la campagne battra son plein en Espagne…et les positions auront certainement évoluées sur l’échiquier politique Européen).

      1. Avatar de Dup
        Dup

        Et nous voila mercredi Varoufakis se couche et enverra des demain une proposition qui n’en doutons pas sera une copie fidèle du modèle qu’on lui a soumis lundi et qu’il était prêt a accepter avant qu’on lui pose l’ultimatum. El Pais titre en gros LA GRECE CEDE et certains se font des c….en or sur les soubresauts de la bourse grecque a grand coups de levier 1000…. hier a la baisse aujourd’hui à la hausse. Mais pas sur que cela se règle si facilement : d’ici la fin du mois il peuvent encore tergiverser pour faire monter et descendre 2 ou 3 fois histoire de bien se gaver. Finalement ils ont pas tort de nous prendre aussi ouvertement pour des C… puisque ça marche c’est qu’on doit l’être…. en tous cas vous pouvez être sur que c’est comme ça qu’ils le pensent.

      2. Avatar de dup
        dup

        Et nous voila vendredi, accord signé, le Dow-Jones crève le plafond a plus de 18000 points!!!! ….

    2. Avatar de Alexis TK27
      Alexis TK27

      Vigneron, vous pensez que toutes ces péripéties ne sont qu’un simulacre, une commedia del arte distrayant les bons peuples, notamment grec et allemand, pour mieux leur faire accepter l’accord déjà conclu en coulisses, notamment ce qui dans ces conditions paraîtra à l’un comme aux autres injuste ou exagéré.

      Les conditions et le plan d’ »aide » seraient déjà connues et acceptées de toutes les parties ?

      Vous en avez trop dit ou pas assez 🙂 … Quelles sont ces conditions ? Comment d’ailleurs êtes-vous au courant ?

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        C’est ta patronne qui m’a fait des con,fidences ultraMarines, TK27, chuuut…
        ( « Fais comme moi, mets tout ton dispo sur la bourse d’Athènes », qu’elle m’a dit)

    3. Avatar de Jacques Seignan
      Jacques Seignan

      Il faut noter le

      Schäuble/Varouf.

      ;
      On prends soin d’écrire correctement le nom du ministre allemand avec son « umlaut » « ä » (et c’est bien normal) mais par contre le ministre grec n’a droit qu’à un Varouf… ça en dit bien long …

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        J’ai du mal avec les ministres avec roulettes, moins avec ceux sans cravates.

    4. Avatar de un animal moins égal que les autres
      un animal moins égal que les autres

      Cela faisait bien longtemps que je n’avais posté un commentaire mais les vôtres sont toujours bien là.

      Effectivement votre cynisme permanent indique dans quel camp vous vous placez, celui des anarchistes de droite à la Michel Audiard, celui de la renonciation, celui d’une philosophie de l’histoire constamment dans le déni du fait que « l’imprévu » peut toujours être à l’ordre du jour, vous vous situez dans cet en-dehors surplombant qui omet toujours que ce sont les grains de sable qui font l’Histoire et pas les docteurs ex-cathedra comme vous qui nous bassinez avec vos affirmations aussi péremptoires que faiblement étayées….

      Vous étalez votre mépris pour Varoufakis en jouant opportunément de la consonance entre varouf et barouf et vous vous justifiez piteusement deux commentaires plus bas…

      Puisque ces fameuses nouvelles conditions vous les connaissez vous si bien, car c’est bien vous la pythie du vignoble après tout, éclairez-nous… Sortez-nous de l’incroyable naïveté que vous avez du perdre dès votre premier biberon…

      Mais en fait vous n’avez rien à dire, quand vous êtes mis en demeure par un autre commentateur d’énoncer ces fameuses nouvelles conditions, c’est une fois de plus vous qui faites une pirouette de comédien…. et ne dites rien….

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ça va mieux ? Tant mieux.
        Varouf/Barouf ? J’y avais pas pensé voyez-vous mais il est vrai aussi que, selon moi, le barouf serait plutôt le job de Kammenos et Tsipras que de SuperVarouf (si bien soutenu par l’Adam Smith Institute).
        Quant aux conditions acceptables (excèdent primaire exigible abaissé, taux indexés, allongement maturité, etc), on les connaît depuis longtemps et elles ont été suffisamment énoncées ici-même et ailleurs depuis un mois pour qu’on vous laisse le soin de les retrouver, si ça vous intéresse. Mais ne vous en faites pas, Varouf et Tsipras les connaissent, eux, les conditions acceptables, because ça les intéresse. De la même façon que ça les intéresserait de faire fissa rentrer les impôts et stopper les retraits bancaires.
        Et n’oubliez pas que la déclaration commune était quasiment signée mercredi dernier lors de la première réunion des ministres de l’Eurogroupe et que c’est seulement au bout de la longue négociation au téléphone entre Varouf et Tsipras (au point que Schäuble rentre à l’oustaou…) que le constat d’échec s’est imposé.

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        A quoi ressemblerait un anarchiste du centre ?

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Clo Clo :

        Pas trop mal vu , mais on ne se prononcera qu’à la lecture de déclaration de patrimoine du ci-devant . Si elle ne supporte pas de modifications de dernière heure .

  9. Avatar de Corentin
    Corentin

    Varoufakis, durant sa conf de presse, a dénoncé les petits jeux auxquels s’adonnent les ennemis de l’Europe et de la démocratie.
    Car pour le moment ils ne discutent pas des mesures à prendre, mais de la sémantique.
    Est-ce vraiment Sapin, Moscovici et Lagarde qui vont infléchir la position des pays germano-nordiques? le draft de Moscovici était-il un moyen de couper l’herbe sous les pieds de Dijsselbloem? J’ai du mal à y croire, mais sait-on jamais.
    Ce qui est irritant, c’est l’éternel opposition entre nations irrresponsables et prudentes, alors qu’il s’agit d’un tout autre problème, sectoriel, si l’on en croit l’article de Michael Pettis.
    Il montre par exemple que l’économie de la Prusse s’est effondrée après 1870 en raison d’une arrivée massive de capital (les indemnités de la France à la Prusse), et affirme qu’aucun pays -plus précisément une somme d’individus aux comportements différents, donc on ne peut vraiment parler de l’attitude d’un pays- ne s’est opposé à des arrivées de capitaux massifs (d’où inflation, donc baisse de fait des taux d’intérêts, et création de bulles spéculatives). Aujourd’hui, avec la monnaie unique et l’absence de banque centrale nationale, les pays n’ont plus de mécanisme d’ajustement (en jouant sur les taux d’intérets par exemple) et leur seul recours dans ce cadre limité est de réduire le coût du travail, les salaire des travailleurs, à l’image de ce qu’a fait l’Allemagne avant la crise (Harz 4 etc)…
    Il faut vraiment informer, montrer que les Allemands n’ont pas payé pour les Grecs, mais pour renflouer les banques francaises et allemandes, qui pour le coup ont agi de manière irresponsable en prêtant de l’argent inconsidérément.
    Les intérêts de la dette indexés sur la croissance (la fin de l’obligation des pays d’emprunter sur les marchés secondaires), une dette perpétuelle, il y a plein d’idées, et beaucoup de logique. L’idéologie, c’est l’Eurogroupe qui ne la lâche pas, pas le gouvernement Grec, comme le laissent penser Moscovice et Sapin…

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Les intérêts indexés sur la croissance seront acceptés – d’autant que la croissance grecque est prévue à plus de 2,5% pour les deux ans qui viennent…
      Par contre j’imagine difficilement qu’on permette à la Grèce de faire mieux que les 2% du Pib en intérêts sur sa dette qu’elle paye annuellement en ce moment, soit déjà moins que la France (2,3% du Pib) et à peine plus que l’Allemagne (1,8%)…

    2. Avatar de Alexis TK27
      Alexis TK27

      Ce qui est irritant, c’est l’éternel opposition entre nations irrresponsables et prudentes, alors qu’il s’agit d’un tout autre problème

      En effet. La rhétorique sur la « responsabilité » n’est qu’une tentative de rejeter à l’avance sur le gouvernement grec la responsabilité – justement – des conséquences de l’échec d’un accord entre créanciers publics et Grèce.

      Le commentaire de Romaric Godin aujourd’hui dans La Tribune me parait juste

      La meilleure solution pour Angela Merkel est donc que tout continue pour avant l’élection de Syriza. Voilà sans doute pourquoi elle a laissé Wolfgang Schäuble avancer sur sa ligne dure. En espérant qu’Athènes prenne peur et cède. La politique allemande est conduite par un refus de reconnaître dans les faits l’élection du 25 janvier. Mais ce déni rattrapera immanquablement la chancelière qui, au dernier moment, devra faire ce choix décisif pour l’avenir de l’Europe : laisser ou non agir son ministre des Finances.

      Le gouvernement grec ne peut accepter les exigences de Schaüble sans se déjuger totalement et se suicider politiquement. Reste seulement à déterminer si la position finale de l’Allemagne sera bien celle de son ministre des Finances, ou si la chancelière interviendra pour faire un autre choix. Ce n’est que du côté allemand qu’il reste une possibilité d’évolution, le niveau de la Chancellerie restant pour l’instant en retrait, le gouvernement grec quant à lui a joué son va-tout.

      Les deux options de laisser agir ou de retenir Schaüble sont incommodes et dangereuses pour Angela. Le choix au final sera politique. Ce choix déterminant pour l’Europe sera un choix allemand, France comme Italie étant toutes deux aux abonnés absents.

      Si je devais parier, je parierais sur le maintien de l’expulsion de la zone euro telle que décidée par Mario Draghi la semaine dernière. Ce n’est pas que ce choix soit rationnel, les dégâts pour l’Allemagne voire pour la « religion féroce » seront moindres si elle plie pour ne pas rompre. C’est que la dynamique des relations humaines me semble y mener tout droit. Mais sait-on jamais ? Je ne suis pas dans les petits papiers d’Angela… et on n’arrive pas à son poste sans une solide dose de pragmatisme.

      Si je ne me trompe pas, le mois prochain, contrôle des capitaux et création d’une nouvelle monnaie seront au menu du gouvernement grec.

      Quant aux 70% de la dette publique grecque détenus par les institutions publiques européennes, ils seront dénoncés ou « renégociés », la Grèce ne continuant à reconnaître que la partie de sa dette publique détenue par des créanciers privés et par le FMI. Avec un endettement public de l’ordre de 30% * 175% = moins de 60% de son PIB, un solde budgétaire primaire nettement positif, une nouvelle monnaie à taux compétitif et un gouvernement décidé à faire rentrer l’impôt aux dépens des armateurs, hommes d’Eglise et autres féodaux, la Grèce pourra envisager l’avenir avec beaucoup plus de sérénité que ces cinq dernières années.

      Si Angela choisit de soutenir Wolfgang, la Grèce ne montrera plus à ses créditeurs de l’UE le visage du pro-européen Varoufakis, mais celui du souverainiste de droite Kammenos, l’équivalent local d’un Dupont-Aignan ou d’une Le Pen. L’argument sur les « 162 milliards d’euros » prétendument dus par l’Allemagne à la Grèce au titre des compensations de guerre reviendra sur le devant de la scène. Tiens, ça tombe bien, c’est pratiquement le montant de la dette aux institutions européennes que la Grèce dénoncerait… le hasard fait bien les choses !

      Tout est en place pour un gros accident. Bien sûr, la France serait en position idéale pour jouer les intermédiaires et forcer un accord y compris au prix d’une « explication de gravures » (en privé) avec Schaüble. Elle en aurait le poids à la fois économique et surtout politique. Mais le gouvernement français actuel est ce qu’il est…

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ben dis donc, avec des visionnaires pareils en guise de prosélytes zélés, elle est pas près de passer la rampe ta Marine, petit péniste de service sur le BJ…

      2. Avatar de zébu
        zébu

        « l’expulsion de la zone euro telle que décidée par Mario Draghi la semaine dernière » : Draghi n’a fait qu’accélérer les choses, il n’a rien décidé. Son rôle est de faire en sorte que l’on sorte d’une crise larvée qui aurait pu s’éterniser pendant des semaines et des mois, au péril de tous en Europe et de l’euro.
        A mon sens, l’intervention de Draghi est plutôt une intervention … pro-européenne et renvoie surtout aux politiques leurs responsabilités.
        Le strip-poker, ça va bien un moment, mais Draghi sait qu’on finit tous à poil à ce compte là.

  10. Avatar de Anatole
    Anatole

    L’ouvreur de brèche (Moscovici) doit savoir que le « colmateur » (Dijsselbloem) va ensuite faire son travail. Cela laisse la place pour un semblant de dialectique au sein de l’Eurogroupe, sachant que le dernier mot doit de toute façon revenir au « colmateur », étant donné que l’ouvreur de brèche n’a pas de suite dans les idées. Pas de réelle opposition entre les deux, juste un jeu à somme nul où on revient au point de départ tout en conservant une apparence de dialectique. L’effet collatéral est la déstabilisation de l’interlocuteur grec qui après cru en une brèche, un compromis, voit de nouveau se dresser le mur.

  11. Avatar de edith
    edith

    Le choix d’Angela

    Même constat quant aux conséquences du « Grexit. »

    Certes, à la différence de 2012, l’expulsion de facto de la Grèce ne déclenchera pas immédiatement un effet domino. Mais il ne sera pas sans conséquences, ni à moyen, ni à long terme, y compris pour l’Allemagne.

    L’euro ne sera plus irréversible et cela place une épée de Damoclès sur l’avenir de la monnaie unique. Là encore, le choix n’est pas simple.

    La meilleure solution pour Angela Merkel est donc que tout continue pour avant l’élection de Syriza.

    Voilà sans doute pourquoi elle a laissé Wolfgang Schäuble avancer sur sa ligne dure. En espérant qu’Athènes prenne peur et cède.

    La politique allemande est conduite par un refus de reconnaître dans les faits l’élection du 25 janvier.

    Mais ce déni rattrapera immanquablement la chancelière qui, au dernier moment, devra faire ce choix décisif pour l’avenir de l’Europe : laisser ou non agir son ministre des Finances.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150217trib14c299adb/grece-angela-merkel-desormais-au-centre-du-jeu.html

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Au centre, mais aussi en difficulté, si on suit les résultats des élections de Hambourg dimanche dernier :
      http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150216tribe3fd54844/allemagne-un-coup-de-semonce-pour-la-grande-coalition.html
      La polarisation politique s’accroit et le jeu ‘au centre’ devient de plus en plus compliqué, y compris pour le SPD.
      La confirmation de l’AfD (mais pas plus) et son entrée au Bundesrat pourrait expliciter cette intransigeance, en laissant la main à Schaüble. Merkel pourra toutefois toujours la reprendre si besoin était, si les choses venaient vraiment à se bloquer.
      Elle devra alors choisir entre l’Europe et l’euro et ses intérêts politiques internes. Un choix qui doit faire rigoler certains en France, soumise à la question depuis lurette.

      Sinon, on peut aussi noter que la répartition des ‘rôles’ dans ce ‘jeu’ s’effectue entre la commission européenne, institution communautaire, usine à consensus et un eurogroupe, institution ‘ad hoc’ représentant les intérêts des nations de la zone euro, soit quelque part, entre l’Europe et les nations. Le blocage relève des nations (du nord de l’europe), pas de l’UE.
      Plus avant, que ce blocage relève de la monnaie unique telle qu’elle est configurée, pas de l’Europe.
      On peut ainsi renvoyer dos-à-dos les ‘nationalistes’ (dont le FN) et les monétaristes de l’euro à leurs responsabilités et globalement tous ceux qui instrumentalisent l’Europe à des fins propres, qu’ils soient nationalistes (l’Europe, voilà l’ennemie) ou ordo-libéraux (Schaüble).

      In fine, les européens sont bien représentés par la commission européenne, les grecs et … Draghi.
      En attendant Merkel.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        On verra par ailleurs ce que l’EcoFin dira aujourd’hui. La position anglaise est quelque peu … différente et alarmée des conséquences d’un grexit, bien que le Royaume-Uni n’appartienne pas à la zone euro.

      2. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        Pourquoi ne dites-vous rien sur la sanglante défaite du CDU? C’est la partie la plus intéressante. Il faut prendre en considération le fait que les élections locales sont souvent des élections qui portent sur un personnage plutôt que sur un un parti. Mais malgré tout…..c’était un mauvais jour pour Merkel. L’AfD a fait moins que prévu; il semble que le thème de l’euro, sur lequel l’AfD s’est focalisé, ne soit plus suffisamment attractif.

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Zeb, j’sais pas si Osborne a pesé lourd à l’ecofin d’aujourd’hui sur le dossier grec ni s’il y a agacé Schäuble mais pour sûr il l’agace quand il cause d’eurozone. Pour preuve la façon dont Schäuble le remet à sa place en conf de presse après la réunion :
        http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-02-17/germany-s-finance-minister-just-trolled-his-u-k-counterpart

        As a question-and-answers session was finishing, Schäuble was asked a question in English. His answer in English, delivered with a smile, was: « We are still in a German press conference, but I hope George Osborne will deliver some press conference, as he is the most engaged member of the Eurogroup. »
        These comments, delivered in a lighthearted manner by Schäuble, point to irritation over the U.K. finance minister’s frequent comments on internal euro area matters.

      4. Avatar de zebu
        zebu

        Tant il est vrai que l’eurozone, c’est la zone à Schauble (et c’est pas une histoire de territoire) …

  12. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    Tout ceci n’est que pour amuser la galerie , faire croire au bon peuple que les discussions sont difficiles et se dédouaner pour quelques uns.
    Les chiffres de populations parlent tous seuls , l’euro zone doit soutenir la transformation de la Grèce ,si ce devait être le contraire les teutons s’en mordraient les doigts pour des décennies.

    1. Avatar de ThomBilabong
      ThomBilabong

      Sans doute. Nous ne sommes cependant pas à l’abri d’une erreur d’aiguillage comme l’Histoire en est friande.

  13. Avatar de abraxas
    abraxas

    Apparemment, c’est la panique parmi les élites européistes. Voici une intervention de Alain Minc sur Europe 1 ce matin: il ne sait plus bien ou il habite, semblant découvrir, que, oui, en effet, la Grèce pourrait sortir de la zone euro. Il en était tout chose.

    Pas glop!

    http://www.europe1.fr/mediacenter/emissions/la-question-qui-fache/videos/minc-les-grecs-peuvent-etre-en-faillite-dans-dix-jours-2375393

  14. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    J’espère vivement que le nouveau gouvernement grec tiendra bon. Il s’agit plus que d’une affaire grecque, sa résistance marque un symbole fort. Que veut le Europe de Bruxelles, que vise Schäuble? Que la Grèce paye des intérêt au prix d’une dégrangolade sociale continue et d’un appauvrissement du pays sans précédant – et cela uniquement pour contenter les créanciers, pour sauver une construction folle qui est l’euro. Comme disait un papier officiel du gouv. grec, il s’agit d’ individus et non pas de chiffres. Des gens tels que Schäuble s’en moquent.

    1. Avatar de edith
      edith

      Schäuble?

      Il vise essentiellement les privatisations des aéroports et des ports, qui ont été stoppées par Tsipras, ainsi que la continuité du dégraissage de l’état et de la baisse des salaires, etc.

      La dette ne sert que d’oripeaux pour habiller toutes ces mesures que l’on veut appliquer dans les pays européens.

  15. Avatar de edith
    edith

    lu sur le quotidien Agvi et traduit avec google (avec toute la réserve qu’il se doit …)

    Le KKE (pc Grec) a déclaré que le gouvernement Tsipras a en fait accepté les engagements du gouvernement Grec précédent et que les discussions avec l’eurogroupe ne portent que sur la sémantique (en donnant du poids à « l’abandon du protocole et de la troïka »)

    1. Avatar de Julien Alexandre

      C’est sans doute la déclaration la plus sensée du KKE depuis très longtemps 😉

    2. Avatar de zebu
      zebu

      Rien de plus faux.
      le gouvernement grec précédent est même tombé parce qu’il refusait d’appliquer la suite du mémorandum : le gouvernement suivant peut donc difficilement souscrire à ces engagements précédents … Inexistants.
      ensuite, les politiques sociales ne faisaient pas partie du mémorandum.
      si maintenant faut croire aux délires du kke pour donner foi à ceux de l’eurogroupe …

      1. Avatar de edith
        edith

        Allons Zébu,
        il ne s’agit pas de prendre pour argent comptant toutes les déclarations des uns et des autres, mais en même temps, je les lis toutes et je les cale quelque part dans ma mémoire pour les conforter ou les infirmer le cas échéant.

  16. Avatar de Guy Leboutte
    Guy Leboutte

    Minc plaide pour la raison mais traite les Grecs avec un mépris abyssal et ridicule qui n’a rien de raisonnable.
    Minc se méprend lorsqu’il oublie d’opposer le gouvernement grec d’aujourd’hui, lié à aucune oligarchie, le premier depuis vingt ans à se dire prêt à lutter contre la fraude fiscale, et les précédents qui n’ont jamais été sommés par les élites européennes de se réformer dans ce sens-là, leur mot « réforme » relevant d’un autre et obsessionnel usage. Juncker au contraire a été jusqu’à dire avec sa bonhommie fausse préférer que les élections laissent les mêmes aux affaires, les « têtes connues »…

    Par ailleurs je suis frappé de constater sur son blog Greek Crisis comment Panagiotis Grigoriou et tout un pan de la société grecque se radicalisent. C’est un élément que les Minc et autres, Vigneron aussi, ne connaissent pas, secouant des chiffres comme des totems pour faire taire leurs contradicteurs.
    Alain Minc a perdu ses arguments, il ne parle que déraison (grecque), mauvaise plaisanterie supposée, réfute d’un revers de main la question de l’humiliation (« Être humilié? Quand on ne fait rien depuis vingt-cinq ans! » s’écrie-t-il.) Alain Minc n’est plus sur le terrain du raisonnable, il est dans l’imprécation, et pas loin de nous faire passer Europe1 pour une radio de gauche. Sa morgue qui reste entière ne peut cacher son abandon du champ argumentaire. Effectivement, abraxas, Minc est perdu pour le débat, qu’il n’a jamais enrichi au vrai, et il ne lui reste qu’à tabler sur le retour triomphant des pouvoirs brutaux de l’argent. Si venaient les colonels, il nous expliquerait comment Syriza les a bien cherchés.

    1. Avatar de Guy Leboutte
      Guy Leboutte

      En y repensant le lendemain, je me dis que pareille position (celle de Minc et de tant d’autres) ne peut se construire ou se maintenir qu’à la condition d’avoir écarté toute information sur le calvaire des Grecs modestes depuis cinq ans.
      Comme l’hypothèse que ce savoir ne soit pas arrivé jusqu’à eux est improbable, il faut se représenter une myopie intellectuelle active, un refus obtus et tenace au quotidien, qui neutralise au coup par coup chaque signe gênant de la destruction de la société et des vies individuelles.
      Ici commence le portrait glaçant de la haine de classe, des petits exemplaires d’humanité qui l’habitent. Ça me rappelle la fascinante autobiographie fictive Moi, Franco de Manuel Vazquez Montalban.

      (On ne peut exclure que certains n’arrivent à rester de marbre en étant informés de l’ignominie. Ça c’est un pas plus loin, le cynisme.)

  17. Avatar de papimam
    papimam

    Avant d’analyser toute situation il est recommandé au préalable de se référer à l’Histoire pour mieux comprendre et moins se méprendre.
    Le Monde du 14 février nous livre un condensé de l’Histoire chaotique récente et plus ancienne de la petite Grèce soumise aux appétits de ses imposants voisins.
    « Pour l’historien Olivier Delorme, on ne peut comprendre la victoire du parti anti-austérité Syriza, le 25 janvier, sans connaître le passé tumultueux de ce carrefour européen, souvent trahi par ses alliés ».

    Chacun à sa manière a apporté son écot désintéressé !
    La Grèce un peuple fier pris en otage par des super puissances comme une petite souris soumise aux tribulations des gros matous.

    Olivier Delorme : « Le vote grec est d’abord une revanche contre l’humiliation »
    « Historien, écrivain, Olivier Delorme est l’ auteur de La Grèce et les Balkans. Du Ve siècle à nos jours (Folio, 2013). Les relations entre la Grèce et l’Europe, oscillant -entre espoirs et soupçons, s’inscrivent dans une longue tradition historique, explique-t-il ».
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/02/12/olivier-delorme-le-vote-grec-est-d-abord-une-revanche-contre-l-humiliation_4575368_3214.html#6Jeow0P5pdlYBWfP.99

    Quelques moments clés :
    1830 : indépendance après 4 siècles de domination ottomane, la France, l’Angleterre et la Russie imposent un roi allemand Othon avec son entourage et des mercenaires.
    La langue des élites (administration, tribunaux, presse) prônée par les « philhellènes » européens est alors différente de la langue du peuple grec qui parle le « démotique » qui ne deviendra la langue officielle qu’en 1976 (mama mia).
    Domination durant près d’un 1/2 siècle de trois partis qui représentent les intérêts de ces 3 pays parrains : « xénocratie » gouvernement des étrangers. Ne pas payer d’impôts est alors un acte patriotique.
    + 1875 programme de modernisation
    – 1873/96 endettement durant la dépression de l’économie occidentale : dépression, chômage, plus d’investissements étrangers
    — 1893 1er défaut et imposition de la « commission de la dette » qui ponctionne les ressources fiscales
    + 1910 réformes : agraires, industrie, premières lois sociales, guerres balkaniques (1912/13) ===> doublement de la surface
    + 1916 débarquement des Alliés
    + 1920 extension des frontières (en Thrace et Asie Mineure et autour d’Izmir)
    — 1921 trahison des Alliés, « Grande Catastrophe », massacre et exil des Grecs d’Asie (1921/23), accueil de 1,5 millions de réfugiés pour 4,7 millions d’habitants, distribution de terres agricoles dont celles de l’Eglise qui profite alors d’exonérations fiscales en compensation
    — 1929 crise mondiale ==> 2°défaut en 1934
    – 1940 agressée par Mussolini
    — 1941 envahie par Hitler, une des plus dures occupation nazie, 8% de morts par répression et famine, ruine du pays
    ++ résistance massive (autour du PC) alors qu’en Egypte Churchill préserve la monarchie
    – 1944 blocus par les british des marins et militaires, remises des armes et « meneurs »
    – 1945 scrutin truqué par les british ===> guerre civile 46/49
    + exonération des armateurs d’impôts sur les bénéfices pour relancer l’emploi et faire renter des devises
    ++ 1955 forte croissance sans endettement ni inflation
    + 1961 association à la CEE
    – 1967 Coût d’Etat par des officiers liés à la CIA
    + 1974 chute des colonels (ouf) : restauration démocratie, négociation adhésion CEE, état social Pasok de Andréas Papandréou en 1981, coût élevé suite à crise pétrolière
    – 1990 les investissements vont vers les pays à bas coûts salariaux de l’ex-bloc soviétique
    – encouragement de l’endettement privé (surtout par banques françaises), alimentation corruption par marchés d’armement et BTP qui bénéficient surtout à l’Allemagne et à la France et creusement de la dette publique (évidemment)
    — 2008 crise et spéculation : faire défaut ou se soumettre à la troïka

    Analyse complémentaire de Olivier Delorme.
    Pourquoi la Grèce échoue alors que d’autres réussissent ?
    +/- situation à la croisée de l’Orient et de l’Occident, de l’islam et de la chrétienté, des mondes slaves et méditerranéen
    Carrefour d’influences culturelles et géopolitique : routes commerciales et stratégiques Russie à mers libres par Dardanelles, l’Europe Centrale à Méditerranée par détroit d’Otrante et aussi Europe occidentale à Asie par canal de Suez

    Au Moyen Age : les croisades, installation de royaumes féodaux
    Invasion turque
    4 siècles sous la férule ottomane
    XVIII° : les communautés grecques sont des vecteurs de diffusion des idées des Lumières dans les Balkans : démocratie, nation, liberté (merci)
    XIX° la Grèce est le théâtre des rivalités impériales entre Britanniques et Russes, relayées au XX° par les Américains et les Soviétiques.
    A ce jour : la Turquie occupe et colonise 37% de Chypre, peuplée à 80% de grecs, elle conteste les frontières et droits économiques en mer Egée….alors que l’UE finance largement la Turquie qui en est candidate
    ===> achats massifs d’armement (moteur de la corruption et de la dette) (à qui ?, je vous le donne en 1.000)

    Conclusion de l’auteur de cet article :
    « L’insécurité géostratégique de ce pays est donc responsable d’une grande partie de ses difficultés économiques. Elle est aussi la source du sentiment d’une absence de solidarité et de compréhension des Européens de l’Ouest pour sa situation particulière. »

    Rappel
    Paul avait alerté en son temps du risque que représentait la Grèce et nous avions relayé auprès de nos élus.
    La situation grecque était connue par l’UE depuis des années et les rapports budgétaires transmis étaient consultables sur la toile !

  18. Avatar de juannessy
    juannessy

    Finalement la confrontation européenne reste cependant plus claire , pour qui sait l’observer , que la confrontation franco-française qui se termine à coup de 49-3 .

  19. Avatar de Maud
    Maud

    Aussi dramatique cela soit-il pour les Grecs, cette situation a au moins un mérite : mettre à découvert ce qu’est réellement l’Union Européenne actuelle (et non pas l’Europe qu’on se s’y trompe pas). La gouvernance par les normes intangibles et non plus par les lois, une construction anti-démocratique loin de la souveraineté populaire, un carcan, TINA une fois pour toute et pour toujours quelque soit la misère que cela entraîne pour les peuples.Il y a vraiment matière à réflexion. N’est-il pas temps de penser à tout reconstruire et de ne plus se laisser entraîner dans un gouffre sans fin.

  20. Avatar de papimam
    papimam

    « Le grain à moudre » de France Culture passait la dette à la moulinette.
    Rembourser la dette ? Défaut or not défaut ? oui, sans doute mais pas toujours, non mais, ça dépend, faut voir….

    « Les Etats doivent-ils toujours payer leurs dettes ? »
    http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-les-etats-doivent-ils-toujours-payer-leurs-dettes-2015-02-17

    « Qui va craquer le premier ?
    Hier, à Bruxelles, le ministre grec des finances et ses homologues de la zone euro sont restés sur leur position. Le premier, Yanis Varoufakis, entend toujours renégocier les conditions de l’aide internationale accordée à la Grèce. Les seconds, l’Eurogroupe, disent non : Athènes doit aller au bout du plan tel qu’il a été défini. Il ne reste plus beaucoup de temps aux uns et aux autres pour se mettre d’accord. Si rien ne se passe d’ici la fin du mois, la Grèce ne sera plus aidée, et ne pourra se financer que sur les marchés. A des taux élevés. Avec en ligne de mire, le risque d’un défaut de paiement. »

    « Ce serait une catastrophe disent ses créanciers : la dette publique grecque, détenue désormais par le FMI, la BCE et les pays membres de l’Union, atteint 315 milliards d’euros. Le contribuable européen y perdrait beaucoup. Mais c’est aussi un poids insupportable pour les Grecs : 175 % du produit intérieur brut. Pour mémoire, elle n’était ‘’que’’ de 107 % en 2007, avant la crise et la cure d’austérité imposée au pays. Alors faut-il privilégier les débiteurs ? les créanciers ? Essayer de trouver un juste équilibre ? Que nous enseignent les exemples du passé ? »

    Extraits
    L’Histoire nous enseigne qu’il y a eu plusieurs faillites.
    A ce jour nous sommes plutôt dans un schéma de Ponzi
    Le monde est drogué à la dette, la France est dans une spirale permanente
    A ce jour la dette monde est de 210% du PIB pour 180% en 2008
    En général la dette est remboursée sauf exceptions, on peut rouler sa dette
    Sur 150 ans passés : 200 défauts, pas pour la France
    Il n’y a pas de texte règlementaire qui oblige un Etat à rembourser mais attention au coût d’un défaut unilatéral
    Le défaut est en général concerté, compter 2 ans ou moins (Uruguay 1 mois) pour se refinancer, 8 ans maxi pour se remettre à flots.
    L’arbitrage est à réaliser entre les détenteurs du capital et l’activité productrice
    Irlande et Portugal : ça va mieux
    Grèce :
    Il faudrait plus de flexibilité, les responsabilités sont partagées, à ce jour on a ajouté de la dette à de la dette.
    Il y a une année délicate à traverser pour honorer le FMI et la BCE car on ne négocie pas avec eux
    Après la durée est de 16 ans, le taux est bas (2,6 %), c’est supportable
    Il y a eu un effet boule de neige sur 6 ans.

    CAC – Le collectif pour un audit citoyen de la dette publique
    http://www.audit-citoyen.org/

  21. Avatar de dup
    dup

    On entend plus parler des CDS sur la dette grecque, que sont ils devenus??? S’ils existent encore qui les détients et qui paierait la prime en cas de défaut???

    1. Avatar de ThomBilabong
      1. Avatar de Dup
        Dup

        Votre shadow réponse m’est d’une utilité toute relative ma foi ; mais merci quand même de vous être donné la peine.

        Peut être n’ont il plus lieu d’être vu que la grèce a quitté les marché, ou encore était-ce comme tout contrat d’assurances établi pour une durée (celle des obligations correspondantes mais peut on encore présumer de logique élémentaire dans ce domaine???). Peut être se trouve il encore des gens assurés contre/sur/pour… les pertes des autres (de la BCE en l’occurence) si la grèce fesait défaut?? plus rien ne surprendrait je dois dire.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        No souci Dup. Les Cds que pourraient détenir les quelques créanciers privés de la Grèce comme BlackRock, Loomis Sayles ou Carmignac Gestion ne devraient pas pouvoir être déclenchés en cas de défaut sur les titres détenus par la BCE, le Fesf ou le Fmi. De plus les Cds sur la Grèce ne peuvent plus être détenus à nu. Enfin l’encours net des Cds sur la dette grecque est encore plus ridicule qu’en 2012 (un peu plus de 0,700 milliard d’euros…). Sinon j’ai cru voir la semaine dernière un prix du Cds grec aux alentours de 2 millions annuels pour 10 millions couverts sur le bond de 5 ans (à confirmer)…

      3. Avatar de dup
        dup

        Merci pour les infos, ça me turlupinait un peu car ça pouvait introduire des conflits d’interêts dans les negociations en cours….

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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