Billet invité.
La victoire de Syriza crée un fait politique nouveau auquel les dirigeants européens vont devoir apporter une réponse. Chacun à sa manière, deux d’entre eux l’ont déjà clairement pressenti, l’Espagnol Mariano Rajoy en craignant être le prochain sur la liste, et le socialiste portugais Antonio Costa à la recherche de points d’appui. La géographie politique européenne est en train d’être modifiée.
Syriza va concrétiser sa victoire en prenant de premières mesures symboliques en application de son programme et poursuivre les contacts exploratoires pris avec ses créanciers européens. N’ayant pas le choix, ceux-ci vont d’une manière ou d’une autre donner le temps nécessaire à ce que des négociations se tiennent, à condition qu’elles ne durent pas voudraient-ils. Les ministres des finances européens se réunissant lundi vont avoir une première occasion de confirmer ce scénario.
Une fois constitué et ayant obtenu un vote de confiance, le gouvernement grec fera valoir que les réformes prévues à son programme sont plus susceptibles de relancer l’économie que les nouvelles mesures exigées par la Troïka, dont Nouvelle Démocratie a différé la réalisation. Mais toute la question va être d’en obtenir les moyens financiers, alors que leurs interlocuteurs n’auront comme seul souci que de garder la nouvelle équipe le nez hors de l’eau, mais sous pression.
Dans ces conditions, la discussion sur la dette pourra-t-elle se limiter à des ajustements de son calendrier de remboursement et de ses taux, sans déboucher sur le point dur que représente un abandon de créance dont il est hors de question pour les dirigeants européens ? Ceux-ci n’envisagent de mettre à nouveau la main à la poche qu’afin de faire rouler la dette et d’éviter un défaut accidentel, en veillant à ce qu’un nouveau trou ne soit pas creusé, mais ils n’ont pas l’intention d’aller au-delà. Auront-il le choix, ayant perdu l’initiative ?
Une dynamique européenne de contestation aux épisodes promettant d’être mouvementés est engagée, dont la Grèce va être le symbole. C’est un premier débouché d’une crise ayant atteint sa dimension politique, qui touche toute l’Europe selon des manifestations très diverses, réduisant l’espace et les marges de manœuvre des dirigeants en place.
C’est pas bien de se moquer ! Mango nous montre qu’elle perception on peut avoir de la gauche quand on…