Billet invité. Sur son propre blog.
Nous traversons un moment crucial.
Sauf à craindre que la volonté démocratique du peuple grec ne soit pas respectée avec la hantise d’un Georgios Papadhópoulos de 1967, la Grèce vient de signifier à l’Europe une fin de non-recevoir à la poursuite d’un programme d’austérité contraire à tout discernement socio-politique.
Il ne faut jamais l’oublier : une devise est une représentation symbolique qui n’existe que par l’adhésion d’un nombre suffisant d’adeptes.
Une monnaie ne discipline pas une économie : elle la reflète.
Il y avait l’espoir que l’ordre politique s’aligne sur la voie de l’adhésion, mais aujourd’hui, les élections grecques illustrent que l’économie « réelle » s’oppose au maintien artificiel d’une symbolique monétaire qui a échoué à ancrer son postulat dans une réalité socio-politique dans les pays du Sud européen.
Je suis convaincu qu’après des mois de dénégation de récession et de déflation, le barrage des dénis des vices de conception de l’euro est fissuré.
Car, si la Grèce n’est qu’un épiphénomène politique, c’est la substance de la gouvernance européenne qui est interpellée : comment continuer à postuler la pérennité d’un symbole qui ne constitue plus un projet de prospérité collective et partagée.
Et ne nous y trompons pas : la chute de l’euro par rapport aux autres devises et à l’or reflète un scepticisme sur la consistance d’un symbole.
Il serait temps que les concepteurs et signataires de l’euro encore vivants expriment un avis circonstancié. Et surtout que nos dirigeants politiques et monétaires expriment un avis convergent.
Notre avenir monétaire est à ce prix.
39 réponses à “L’euro : comme un domino qui commence à tomber ?, par Bruno Colmant”
En 1789, en France, les cahiers de doléance revendiquaient « l’égalité fiscale ».
Il serait peut être temps de revendiquer la même chose pour tous les citoyens européens (y compris les entreprises) , même pour les pays de l’U.E. en dehors de la zone euro.
@Béotienne
Bonjour.
Egalité fiscale européenne suppose philosophie commune de l’impôt et égalité dans l’application de la fiscalité par le contrôle.
Or, dans notre pays la France, les entrepreneurs politiques achètent leurs voix soit avec des emplois subventionnés, à gauche, soit avec des réductions d’impôts: à droite. Les achats de voix sont payés avec les impôts. Je répète: le clientélisme ,c’est à dire les achats de voix, est financé par les impôts.La perte de contrôle de la fiscalité au profit d’une structure supranationale appliquant des règles strictes mettrait leur existence en jeu > d’où leur opposition.
Par exemple, le fait que les partis politiques en france soient largement dépendants des dotations de l’état devrait normalement impliquer que leurs comptes soient strictement surveillés par la Cour des Comptes, ce qui rendrait la Bygmalionisation des comptes difficile. Avez vous entendu un seul politique français proposer ouvertement une telle mesure qui assurerait, même partiellement et imparfaitement, l’égalité des entreprises commerciales industrielles et politiques devant l’impôt? Comment demander une politique fiscale égalitaire commune aux 27 tribus de la péninsule ouest eurasiatique alors qu’elle n’existe même pas dans la nôtre si ce n’est dans l’esprit vague des pigeons nourris aux graines de discours politiques?
Cordialement.
Achats de voix, clientélisme et financement des partis politiques…
Toujours cette vieille question – jamais résolue – d’un système démocratique efficace
Peut-on compter sur les partis politiques pour se réformer ?
Bonne chance à Syrisa, mais voir les réserves de F. Lordon
http://blog.mondediplo.net/-La-pompe-a-phynance-
Le pire serait que Tsipras devienne une sorte d’Obama grec
Tant que l’on pensera la société sous la forme d’une pyramide Base – Sommet …l’édifice sera ce qu’il est et a toujours été: un tombeau
Quoi qu’il advienne,enfin une brèche s’ouvre…En espérant que les colonels du moment,quels que soient leurs uniformes ou commanditaires soient contenus.
Et puis deux évènements historiques en deux semaines,aux deux bouts de l’Europe,cela secoue,et…réveille?
Je crois que Piketty doit être l’invité de France Inter au journal demain matin .
Son avais sera aussi utile .
Non ce n’est pas un navet 😉 , suis pas la seule à manquer parfois de concentration, merci.
Avec un peu de chance , cet avis sera peut être repris en 20 secondes au journal de 13 heures de TF1 , France 2 et FR 3 .
mettons 10secondes, il neige dans l’est de la france
🙂
Première partie de l’intervention :
http://www.franceinter.fr/emission-linvite-l-invite-de-08h20-20
http://blog.mondediplo.net/2015-01-19-L-alternative-de-Syriza-passer-sous-la-table-ou
F. Lordon
cela tendrait à confirmer que c’est bien là que ça fait » mal » ?
Ben pour le moment je suis si contente. Si contente par le symbole que représente cette victoire de Siriza. Une joie incroyable de voir ce peuple s’exprimer enfin par voie démocratique. Je ne croyais plus qu’un peuple pouvait arriver à porter LEUR candidat, je veux dire un candidat qui semble décidé à défendre leurs désirs de changements.
Le roi est nu et la monnaie que de papier.
Le roi est en papier et la monnaie est à nu.
Bug sur site des résultats de l’élection Grecque :
»
http://ekloges.ypes.gr/current/v/public/index.html?lang=en#{« cls »: »level », »params »:{« level »: »ep », »id »:40}}
» (Note : Bien prendre tout ce qu’il y a entre guillemet pour l’url.)
Vers 0h30 (fr) du matin, les premiers parties perdent ou prennent 3 % d’un coup alors que syriza montait a l’asseau; dixième de % par dixième, des 150 sièges sur 300 avec 36.32 % des suffrages exprimés.
A droite, la colonne des nombre des siège par partie beuge sur les deux élections de références affichées !
les résultats synthétiques de la bande de Gauche ne sont plus synchronisés et restent bloque sur les données juste avant le bug !.
A suivre ..
Note : l’heure affiché sur la page en haut a gauche, est +1 par rapport a celle de la France.
https://docs.google.com/document/d/1imwz_rIXPVaOXEVJwVne8CFaePIJfj8BBWTZbOGmmak/pub
Erreur de ma part.
Je regardais les résultats sur un district précis et les comparais avec les résultats nationaux.
Ces posts peuvent être supprimés.
En même temps, c’est tout de même malheureux qu’il faille attendre d’être mis à genoux dans la merde avec une corde autour du cou pour avoir l’audace nécessaire pour se mettre à voter pour le vrai et bon changement. Si les autres peuples d’Europe pouvaient en tirer cette leçon…
M’enfin, ne boudons pas un signal d’espoir. Ce soir, je bois à la santé des Grecs. Viva Zapata…euh… Syriza.
J’ai bien peur qu’il faille plusieurs Siriza pour que ça change vraiment en Europe. Sinon la finance va s’employer a étrangler nos espoirs. Il est temps de parler politique en France, Cécile Duflot me semble être la personne a pouvoir rassembler la vraie force de changement dont nous avons besoin…
Ne peut-on pas coupler la réduction de la dette à des nationalisations façon biens nationaux/assignats :
On « honore » X milliards de créances par des titres sur les chemins de fer ou les télécoms grecques qu’on vient commencer par nationaliser, en indemnisant à un prix modique de toute façon.
timiota, il y a plein de cerveaux sur la brèche en Grèce depuis des mois, et plutôt à temps plein qu’à temps partiel, comme nous ici sur ce blog! Je ne crois pas qu’ils aient besoin de nous pour avoir des idées!
Allez voir leur probable futur ministre des finances, Yanis Varoufakis, dont on dit, tiens, tiens, qu’il avait prévu la crise des subprimes. Je ne m’en fais pas pour lui, il a toutes les idées qu’il serait utile d’avoir!
Le problème du prochain gouvernement grec, c’est plutôt d’avoir un bon rapport de force, et là, pour le moment, il est champion d’Europe! On va voir ce qu’il va pouvoir en faire, comment il va le gérer face aux requins de l’intérieur et de l’extérieur. Nous pouvons lui faire confiance et, surtout, le soutenir. Là est notre place.
Par rapport à l’UE, je m’attends à ce que le nouveau gouvernement grec dispose d’un pouvoir de négociation énorme, en raison notamment des contagions que l’Allemagne d’Angela va redouter et qui vont s’étendre au moins jusqu’à l’Espagne, qui est un morceau autrement lourd que la petite Grèce. En raison aussi du discours de vérité, du genre « le roi est nu », qui va faire des ravages. D’ici la fin de l’année le réel va nous surprendre, et ça va être passionnant.
Vous, Bruno Colmant, je salue votre sens clinique, mais je m’interroge sur vos aspirations à la stabilité. La stabilité de quoi et pour quoi ? Pour le business as usual? C’est justement ce qui en cause, cet usual-là.
Car si du constat clinique vous voulez bien aller à l’analyse, je ne vois pas comment vous réussirez à ne pas prendre en compte à quel point les ratés de l’UE sont dus à l’érection en doctrine politique et en « il n’y a pas d’alternative », de la vision du monde, c’est à dire des intérêts, des milieux d’affaires.
Que les entrepreneurs entreprennent, que les employeurs emploient, que les industriels produisent, mais qu’il nous fichent la paix pour savoir comment vivre en société, administrer l’école et réfléchir à l’avenir. (Pour commencer!)
Et les financiers, eux, qu’ils cessent de spéculer et de prospérer sur notre dos. Leur casino géant nous tient à la gorge, et de cette stabilité-là, qui peut la trouver désirable?
Pour bien comprendre l’action fufure de dirigieants politique, dans ce cas
Alexis Tsipras et Angela Merkel, il suffit d’étudier le parcours en détail de leur vie ( pas celui décris par les médias mais mais par des historiens) , alors …………
Amis du soir,
Ai-je faux si je pense que l’inflation prochaine en Grèce reflètera le degré d’aboutissement des promesses faites par syriza..?
Voyons pour l’Europe, si on s’en tapait 6-7% /an pendant 3 ans , ça donnerait quoi ?
Ah mince , j’aurais bien continué à questionner mais ma bougie baisse dangereusement, faudrait pas qu’elle me foute le feu comme en ’81, bonne nuit.
Action / Réaction… Un peuple descend dans la rue pour crier sa joie (et il a vraiment toute ma sympathie)… cependant qu’un autre peuple risque de faire grise mine…
Ainsi, je serai curieux de voir, en Allemagne, la réaction d’une part de la population, à qui une certaine classe politique et médiatique serine depuis des mois que « les Grecs veulent flouer les bons allemands, économes et travailleurs ».
La dynamique haineuse de PEGIDA pourrait engranger de nouveaux sympathisants, au nom d’une Allemagne à protéger contre les soi-disant « parasites » de tout bord.
Certains leaders pourraient être tentés de doubler Merkel par la droite (http://www.rfi.fr/europe/20150125-allemagne-mouvement-anti-islam-pegida-classe-politique-prudente/)
Un Belge, si vous vous êtes jadis opposé à la guerre du Vietnam, ou plus récemment à celle en Irak, vous êtes-vous demandé si vous alliez faire de la peine à une partie du peuple américain?
Le premier bénéficiaire allemand de l’austérité grecque, c’est le secteur bancaire allemand, aux créances aujourd’hui reprises en bonne proportion par l’État. Tel est le fonds de la pugnacité, du réalisme et de la vertu donneuse de leçons, d’Angela Merkel.
Il se dit qu’ensuite, ce sont les retraités allemands qui sont protégés par l’austérité imposée à Athènes. Je ne sais pas si madame Merkel pense à ses retraités plus qu’elle ne s’est émue du sort des ouvriers lors de la promulgation des lois Harz. Les protestants sont très durs envers leurs pauvres, car Dieu lui-même les a déjà plus ou moins abandonnés. « Qui sommes-nous donc pour penser à corriger l’oeuvre divine ! »
Par ailleurs, il y a des retraités riches, au-delà de cinq mille, au-delà de dix mille euros par mois. Ceux-là ou leurs veuves (car les retraites se transmettent au « conjoint survivant » si elle ou lui ne travaille pas), celles-là ou leurs veufs (c’est plus rare), valent bien une messe – ou un office, surtout pour les protestants. Les retraités riches, religieux ou non, appartenant de toute manière au monde des dix pour-cent, dont ils sont l’avenir, ils valent bien une petite attention, que paieront, Grecs ou pas, les actifs précaires au travail.
Guy,
Vous me prêtez des sympathies et des aveuglements que je n’ai pas. Je ne livre qu’un scénario que je crois possible. Je me situe au niveau des faits observables et prévisibles, dans la perspective la plus large possible.
Quand on observe le plateau d’une balance monter et qu’on anticipe que l’autre va descendre, on n’a pas forcément de sympathie ou d’inquiétude pour le plateau qui va descendre.
@ Guy Leboutte
Il n’y a pas que des protestants en Allemagne, même si A. Merkel est fille de pasteur:
https://ecumenism.net/2008/11/allemagne_le_nombre_de_protestants_diminue_plus_vite_que_celui_des_catholiques.htm
Il y a un truc que vous semblez pas avoir bien compris concernant les coupures d’électricité : faut mettre du charbon dans les centrales pour en produire , s’agiter dans les rues en chantant des chants révolutionnaires ne changera strictement rien hélas
blinblin
il y a un truc qui t’a échappé aussi …
le principe de la centrale, quelle qu’elle soit, relève d’une conception verticale du pouvoir.
il y a, là comme ailleurs, des alternatives horizontales
pour ce qui est des coupures d’électricité, des structures plus petites et plus décentralisées permettraient d’utiliser, à bon escient, des énergies renouvelables qui nous éviteraient la corvée des pelletées
pour celà, il suffit tout bêtement de modifier les traités, comme celà a d’ailleurs été toujours fait, de tous temps, mais hélas, ces derniers années dans une mauvaise direction vus les résultats
allez, on retourne s’agiter encore un peu dans la rue?
La victoire de Syriza est la conséquence logique d’aberrations qui sont dénoncées depuis longtemps : celle qui a consisté à obliger les États à se financer sur les marchés ; celle qui a consisté à mettre la charrue avant les bœufs, c’est-à-dire à réaliser une union monétaire sans prendre en compte qu’elle impliquait une harmonisation politique, fiscale, budgétaire et sociale ; celle qui a consisté à fouler aux pied toutes les conséquences d’une compression maximum de l’inflation sur le chômage ; celle qui a consisté à soumettre la gestion du bien public à des intérêts privés, etc. Les peuples ne peuvent pas adhérer indéfiniment à des mythes qui visent essentiellement à faire tourner une machine à engendrer de la richesse virtuelle à la concentrer entre les mains d’un nombre de plus en plus réduit d’individus.
c’est le QE qui est principalement à l’origine de la baisse de l’euro, de ce point de vue il y a bien une convergence des États, manque l’enthousiasme pour certains.
Bien sûr, la victoire de Syriza est une bonne nouvelle.
Tout comme l’était celle de Hollande pour ceux qui croyaient qu’il allait appliquer son programme.
Tout comme l’était celle de Lula avant qu’il ne se couche devant le FMI…
c’est le QE qui est principalement à l’origine de la baisse de l’euro, de ce point de vue il y a bien une convergence des États, manque l’enthousiasme pour certains.
2008 QE US => renforcement du dollars
2015 Annonce d’un QE européen => renforcement plus accentué du dollars …..
Explication(s) ?
La chute de l’euro n’est pas une surprise dans le contexte actuel. Cette monnaie artificielle était pendant longtemps surévaluée – problablement grâce à la puissance économique allemande.
Jusqu’en 1918, les monnaies étaient basées sur l’or ou, pendant une certaine période étalement sur l’argent métal. Aujourd’hui la valeur d’une monnaie est mesurée par rapport aux capacités et au potentiel économique du pays. Et c’est la où les problèmes concernant l’euro et l’EU en général aparaissent.
La Grèce n’a pas la même structure économique que la France ou l’Allemagne, idem en ce qui concerne l’Italie, l’Espagne………
Les gouvernements de l’EU, notamment le gouvernement du chancelier Schröder, proche du patronat allemand, ont admis la Grèce à la zone euro pour lui vendre des biens et des services à Crédit, cela impliquait des risques, car la Grèce est plus proche de l’orient que de l’Europe de l’ouest ou du nord. De plus. les grecs ont une autre conception de l’état…et ainsi de suite. La cupidité peut rendre aveugle
Vers un affrontement très dur entre Syriza et les autorités européennes, par le yéti
http://www.politis.fr/Vers-un-affrontement-tres-dur,29812.html
Bof, les milieux financiers utilisent un mot pour l’affaire Tsipras depuis l’annonce de Dragui : un « blip »…
1. C’est quoi un « blip »?
2. Si on finit de désespérer Billancourt, on aura Aube dorée ou un caudillo quelconque… Z’ont aussi un son pour ça? Ou s’en peuvent accommoder?
3. L’école me file 70000 si je pars… Monnaie de singe dans six mois? J’achète des kalach ou 5 Ha de terrain?
Entendus en cours…
« – Les grecs ne sont pas européens, ils ont triché.
-Oui, et alors? Les européens ne sont pas démocrates, ils ont Trichet. »
Rendez-vous à la récré pour voir qui a la plus grosse (cette affaire commence à sentir du « blip »).