Billet invité.
Peut-on s’en tenir à la déferlante qui a submergé les villes de l’hexagone, puis à l’annonce du tirage mirobolant de 7 millions d’exemplaires de Charlie Hebdo, ce « journal irresponsable » dont les rescapés ne capitulent pas ? Sur le pavé, la devise tant galvaudée de la République – « Liberté, Égalité, Fraternité » – a trouvé une illustration que nul n’aurait imaginée, mais que peut-on attendre pour la suite ? Que valent ces valeurs si unanimes si elles ne se concrétisent pas dans la vie de tous les jours ?
Si la volonté de vivre ensemble s’est massivement exprimée, l’unité nationale n’a pas été réalisé. Ceux qui ne s’y sont pas reconnus sont restés à part, pensant que ce n’était pas leur place, tout d’abord ces nombreux habitants des banlieues défavorisées restés chez eux.
On ne peut pas ignorer que l’on est relégué du mauvais côté de la barrière quand on s’y trouve, tandis qu’il est vite fait d’oublier ou de rejeter ceux qui y sont condamnés lorsque l’on est du bon. Tardivement découverte, puis sombrée dans l’oubli, la fracture sociale s’est accentuée avant de prendre racine. Dans les rangs des damnés de notre terre, chez les plus jeunes d’entre eux, une petite minorité a poussé jusqu’au fanatisme une révolte ambiante, la radicalisation islamique étant l’expression d’un repli sur soi, d’une affirmation rebelle en réaction à un sentiment justifié d’abandon.
Le pire, qui est en train d’arriver, serait de l’ignorer pour rester les bras croisés. De se féliciter de la modération d’un premier ministre, dont on craignait qu’il annonce un « Patriot Act » à la française, ou de s’en tenir au très banal « la vie doit reprendre » de François Hollande. A défaut de ponts, des passerelles devraient être jetées entre ces deux univers qui vivent dos à dos. Puisque ceux qui représentent l’État ont abandonné, voilà une raison de plus pour en prendre l’initiative afin de faire connaissance avec les pestiférés de notre société, et de leur apporter avec les moyens du bord cette reconnaissance sociale dont ils ont besoin.
Ceux qui ont vécu dans les mégapoles du Tiers-Monde et des pays émergents voient que notre société est en train de reproduire, sur le terrain et dans les têtes, un même terrible système de mondes parallèles, toutes proportions gardées. Faute que des passerelles soient jetées, faudra-t-il considérer que l’élan auquel nous avons participé n’était qu’un exutoire ?
130 réponses à “IL N’Y A PAS DE DROIT A L’INDIFFÉRENCE, par François Leclerc”
Cui bono ?
« Le gouvernement de Mario Rajoy avec son nouveau projet législatif de « Sécurité citoyenne », a pour intention d’en finir avec les manifestations et contestations qu’il considère comme dangereuses. Dans une lettre initialement adressée à des journalistes suédois, Astrid Menasanch Tobieson, dramaturge, dénonce les dérives totalitaires de ce gouvernement et appelle les journalistes à briser le silence. »
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_espagne-totalitaire-la-lettre-qui-brise-le-silence?id=8786648
En cette période de solde, il serait malheureux que les français n’en profitent pas, c’est avec ces mots, ou presque, que j’ai entendu François Hollande s’exprimer, je crois, c’était hier en Corrèze.
Nous prendrait-on pour des Charlots?
Bonjour, rien à ajouter ni à retirer; tout est dit en quelques lignes. Reste à se décider à agir…
« Nous sommes au cœur de la « modernité du fascisme » qui constitue notre horizon. On escamote le politique, les différences légitimes, les antagonismes, les divisions sociales et on force la Société Civile, on la manipule, on la structure autour de consensus artificiels afin de constituer de larges fronts socio-démocrates, UMPSCFDTMEDEF. Le nouveau fascisme, celui qui impose le sacrifice de l’individu réel, concret, le sacrifice de l’identité, de la liberté et des libertés ; ce nouveau fascisme n’est plus National, Racial, non il est au nom de quelque chose de complexe, neuf, moderne, qui se construit sous nos yeux et qui n’a pas encore de nom, il n’a pas encore de théoricien. Ce qui est sûr, c’est que c’est une idéologie, un nouveau dogmatisme, et malheur à ceux qui s’écartent du troupeau. C’est comme cela qu’on le définit le mieux, d’ailleurs, par le rejet, la disqualification, de ceux qui le refusent. »
http://leblogalupus.com/2015/01/17/defiler-derriere-des-salauds-est-un-acte-politique-par-bruno-bertez/
Bien sur que ce n’etait qu’un exutoire. Dans son histoire, la france a toujours durci le ton apres des evenements douloureux. Regardez les elections d’apres mai 68.
Il ne se passera rien de plus que pour les crises financieres, business as usual comme vous le rappelez si souvent.
Il est clair que Marine le Pen a plus de chances que jamais d’etre la prochaine presidente. La france est ce qu’elle est.
En peu de mots François parvient une fois encore à mettre des mots très justes sur la situation et va à l’essentiel. Il fallait descendre dans la rue, mais tout reste à faire.
Apporter une reconnaissance sociale aux pestiférés ce serait abandonner la pensée TINA (il n’y a pas d’alternative). Or les déclarations de Hollande et Valls qui se veulent simplement rassurantes, faute de traiter en amont la fracture sociale que le choc que nous venons de subir (nous les citoyens du bon coté de la barrière), n’a pas réduit, bien au contraire, sont le maintien du statu quo, ce qui dans la présente situation vaut recul et donc aggravation.
Et merci d’avoir noté « journal irresponsable ». Outre la caricature de Mahomet, c’est vraiment la chose qu’il ne fallait pas écrire, même si le doute demeure quant au second degré éventuel.
Mais c’est sans doute avant tout l’inconscient de CH qui a parlé ! Cela a la mérite de la sincérité. Les choses deviennent plus claires, et ainsi les choses pourront ainsi se décanter. Après un tel « aveu » il devient possible d’engager un débat sur une base solide.
Puissions-nous donc espérer qu’il y aura un avant et un après pour Charlie Hebdo. J’imagine mal qu’aucun enseignement ne soit tiré dans ce journal après ce qui vient de se passer. Je ne peux pas imaginer que les rédacteurs et dessinateurs soient indifférents. Et de toute évidence ils ne le sont pas. Nos critiques aujourd’hui à leur égard, ne valent pas condamnation, mais bien au contraire, une façon de dire qu’à leurs caricatures, à leurs critiques acerbes, il ne peut qu’y avoir en face, coté lecteur, une lecture passive, mais au contraire un droit, un devoir même à la critique, sans quoi l’humour, la satire, demeurent à sens unique.
Désolé, je ne vous suis pas sur l’irresponsabilité, et les enseignements qui devraient être tiré…
Vous ne pouvez pas faire porter à CH, une charge symbolique énorme qui a été placé sur eux…..par d’autres !! :
– Responsables politiques
– Responsables religieux
– Toute la presse
……..
Ils sont une poignée de dessinateurs qui travaillent sans budget pour un public confidentiel.
Si le Monde est dans un tel état que ce n’est devenu très dangereux, c’est sur l’état du Monde qu’il convient de travailler, certainement pas à CH de s’adapter à quoique ce soit.
Je suis d’accord avec vous, merci pour cette mise au point.
Où ai-je dit qu’il ne faudrait pas travailler sur l’état du monde ?
C’est précisément parce qu’il faut y travailler que je considère que CH a aussi sa part de responsabilité, comme tout un chacun, ni plus, ni moins.
Il ne faudrait pas sacraliser les caricatures de ceux qui se proposent d’égratigner les choses sacrées. Les caricatures, au même titre que toute expression dans une démocratie, peuvent être critiquées. De même les lignes éditoriales peuvent être critiquées. C’est tout que je disais.
PS.
Dynamiter de fortes charges symboliques est nécessaire, il n’est pas exclu même que sur le moyen terme ou long terme les caricatures suscitent dans l’Islam des débats dans le sens d’une reconnaissance plus grande de la laïcité, mais l’inverse est possible aussi, que ces caricatures creusent les antagonismes. C’est là que se situe à mon sens la responsabilité. Savoir agir avec prudence (vertu qu’Aristote mettait en avant, et qui me semble toujours d’actualité) : viser certaines fins mais en tenant compte des circonstances, en anticipant ce que cela pourrait causer comme conséquences.
J’ai un peu le sentiment que l’attitude de certains en clamant l’irresponsabilité s’apparente toutes proportions gardées, à l’attitude du philosophe Emmanuel Kant qui posait l’impératif catégorique comme raison pratique : ainsi pour Kant on ne doit ainsi en aucun cas, aucune circonstance, s’adonner au mensonge, quand bien même un tiers doit en pâtir. Transposé à aujourd’hui, cela donne : en aucun cas il ne faut se modérer dans son expression, réfléchir, même après coup une expression décrétée bonne en soi, comme si elle n’apparaissait pas dans un certain contexte. Bref, ce qui manquait à la morale kantienne, et Hegel fut principalement celui qui en fit la critique, c’est d’envisager les conséquences des actes, au nom du respect catégorique de certaines valeurs. Hegel plus conséquentialiste, et soucieux de raisonner en norme sociales, pense d’emblée la dimension collective de toute expression humaine. Il me semble qu’il ne nous pas même possible d’échapper à notre responsabilité, à notre engagement dans la société, car nous sommes tous reliés par des liens structurels à tous les êtres qui composent l’humanité, l’espèce humaine, la charge symbolique quand elle devient dangereuse il nous incombe alors peut-être de la neutraliser plutôt que de la dynamiter car dans ce dernier cas on prend alors le risque des dégâts collatéraux.
Je n’ai pas dis, que vous n’aviez pas dit, qu’il fallait travailler sur le monde ! 🙂
Je pointe simplement l’écart d’ordre de grandeur entre cette micro-rédaction et la bulle collossale et multi-usage qui a gonflé autour.
La prudence dont vous parlez, n’incombe pas à CH, à mon avis, mais aux courroies de transmission (média, politiques, religieux) qui décident ou pas de lui donner de l’importance.
Sincèrement, je pense qu’en l’absence de CH, le frères Kouachi ne seraient pas restés tranquillement à trier des poubelles, et qu’en l’absence même de religion porteuse, les forces en mouvement du fait des inégalités auraient trouvé un prétexte autre pour exprimer la même violence.
PS Je vous lis toujours avec plaisir.
L’Impératif catégorique de Kant : « Agis uniquement d’après la maxime qui fais que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle »
Cécile,
Le problème de la maxime kantienne c’est qu’elle est formelle.
Elle se fonde en raison, arrimée à un principe transcendantal, à l’écart de la dimension dialogique de l’universalité, en tant que les valeurs s’incarnent d’emblée dans des situations concrètes, et donc avec leur complexité du fait que nos milieux de vie se constituent de l’agencement de structures plus ou moins hétérogènes, au sein de nos propres sociétés et à l’échelle du monde. Je reviens à l’exemple du devoir de vérité comme impératif catégorique. Dans la Métaphysique des moeurs Kant pose que le mensonge, dusse-t-il dans sa stricte interdiction pour soi, conduire à la mort d’un autre homme, doit partout et en tous temps être proscrit. IL s’agit donc de respecter formellement cette valeur de vérité. Or chacun sait que dans la pratique, il est des cas où il nous faut mentir pour préserver un bien supérieur, une vie humaine en l’occurrence.
On peut vouloir universellement que personne ne mente, mais est-là une universalité satisfaisante ?
Rétropectivement la conception kantienne de la raison pratique, s’apparente à ce qu’on appelle aujourd’hui l’ individualisme méthodologique. Toute la philosophie Kantienne est axée sur la question de la légalité, le droit bourgeois étant d’une certaine façon sa matrice conceptuelle. C’est une rationalité de l’agir individuel, déconnecté de la dimension collective de notre existence. Clairement pour Kant il existe une volonté et une intention qui précède les actes, le rôle de l’inconscient n’est pas reconnu. Les normes sociales sont pensées mais comme chez Rousseau elles relèvent d’un contrat social. La morale kantienne est un progrès en tant qu’elle implique la raison des autres — ce qui n’a pas toujours été le cas, ce qu’il nomme l’universalité d’un vouloir, mais cette raison des autres, est pour une part la sienne propre qu’il projette sur les autres hommes, les autres peuples, dont il suppose qu’il voudraient la même chose s’ils étaient placés dans les mêmes circonstances. Ce qui ne peut être toujours le cas, Kant s’inscrivant dans une histoire datée, celle de l’Europe. Kant s’adresse à des européens, et dans un projet assez messianique, espère que la raison occidentale sera un jour cosmopolitisme.
Merci à François Leclerc pour ce texte.
Mais je voudrais y ajouter une petite note qui risque peut-être de casser l’ambiance.
Fracture sociale constatée puis vite oubliée, banlieues défavorisées, nécessité de jeter des passerelles entre les deux côtés de la barrière, … tout ceci, on en parle depuis des décennies sans que rien ne change.
Je me souviens avoir vu des vidéos des années 80 où des jeunes maghrébins des banlieues (aujourd’hui dans la cinquantaine) évoquaient déjà les mêmes problèmes que ceux d’aujourd’hui. Si vous visionnez la vidéo en tournant la tête sur le côté, vous avez l’impression que la vidéo vient d’être faite il y a peu, tant les propos sont toujours à jour et pertinents.
Alors, que fait-on ? Que fera-t-on quand le soufflé Charlie Hebdo sera retombé et avant la prochaine confrontation ?
Et surtout, que fait-on maintenant que les caisses de l’état sont vides, que l’état est endetté jusqu’aux oreilles, que la croissance est définitivement en berne, et que la situation à venir est tout sauf réjouissante ?
Puisque ce blog est un lieu de réflexion, je pose la question à ses contributeurs réguliers.
Quelles solutions préconiseriez-vous ?
Le sine qua non est bien dans la reprise du pognon là où il est pour avoir une chance de concrétiser toutes les bonnes idées ou manifestations » d’Egalité -Fraternité » qui germent .
Pour ma part, j’ai proposé deux mesures concrètes immédiates pour enrayer une spirale suicidaire qui n’a rien à voir avec l’Islam, mais avec l’exclusion et la précarisation sociale :
Ces propositions sont explicitées et argumentées ici : « Après la tragédie : les armes contre notre ennemi ».
Merci, Le Yéti, je plussoie totalement.
Les maux sont connus depuis longtemps.
Chirac a même été élu sur le thème de la fracture sociale.
Bourdieu a clairement démontré que notre système n’était pas du tout un système d’intégration.
Moi qui écrit ces mots (honte à moi), je me suis souvenu en lisant ceux de François Leclerc ma réflexion quand j’ai découvert ce qu’était Paris Nord. J’allais alors au Parc Astérix avec mon amie qui est ma femme aujourd’hui. Je n’avais jamais mis les pieds à Paris autrement que pour les voyages scolaires, les musées. Ma femme m’avait prévenu: « Antoine, tu vas voir, ce n’est pas le Paris que tu connais qu’on verra du RER ». Je lui avais répondu après avoir vu: « on a rien à envier des bidonvilles et autres favellas des autres pays ». Et j’ai ravalé ma salive pour m’éclater avec l’attraction « Goudurix ».
Le problème ne me semble pas politique, mais métaphysique. Avec ces attentats, et l’enfantement par notre système de pensée de « fous de dieu », par l’exclusion qu’il génère, nous sommes en face de nos contradictions.
» faudra-t-il considérer que l’élan auquel nous avons participé n’était qu’un exutoire ? »
Excellente question!
Une grande partie de nos concitoyens a le sentiment que notre société est sur le fil du rasoir, c’est l’incertitude la plus totale quand à notre devenir.
Ce train des rassemblements qui a été pris en marche en toute hâte, presque instinctivement (on nous y a quand même poussé un peu, voir beaucoup) n’est peut-être tout compte fait que l’expression d’un besoin impérieux d’unité face à l’adversité et à la crainte de l’avenir. L’affaire « CHARLIE » n’en aura été que le catalyseur.
Actuellement en Espagne il n’y a pas d’affaire « CHARLIE » pourtant il y a de nombreuses manifestations réprimées de manière extrêmement brutales;.A Burgos, les manifestants ont dressé un gibet de fortune à l’intention du maire. La population est au bord de l’explosion.
Silence total dans les médias français.
Je pense que les élites espagnoles doivent être un » peu » jalouses des nôtres.
La résignation de l’indifférence est l’autre face de la pièce. Les jeunes des cités n’ont d’exemples de réussite lucrative que les têtes de réseau des trafics parallèles, stupéfiants, armes, marchés informels transfrontaliers pour les hommes. Reste aux femmes l’étincelle séductrice des aventures esthético-médiatiques de quelques starlettes trans-humanisées. Tout cela réuni dans le prêche moderno-nabilien des anges de la téléréalité, spectacle médiocre, creux et déréalisé. Nabila, l’égérie de l’amour à l’arme blanche.
L’unité nationale symbolisée par un journal ostensiblement irresponsable, mais honnêtement déclaré tel et de ce point de vue bien plus sincère que d’autres, a logiquement transformé les marches de soutien en parcours d’obstacle. Car les racines de Charlie puisent dans une époque distante de plus de 40 années d’un présent comparativement illusoire. Le cadeau de la vie offert par la société actuelle promet difficulté, souffrance et désillusion, appelle une résilience tenace, demande de se former au burnout par voie de stage et de contrats précaires, bien loin de la jouissance sans limite proclamée par les ainés de 68.
Il est difficile dans ces conditions de rapprocher les référentiels culturels, car le socle de connaissance partagé vacille entre plusieurs tranches de société qui ont toutes les peines du monde à communiquer ensemble. A ce titre, il faut aussi veiller à ce que le repli sur soi ne se concentre pas essentiellement sur la partie de la société la plus favorisée.
Une lutte pour la conquête du pouvoir est lancée, mais gardons bien conscience du déséquilibre des rapports de force. L’aplomb économique de quelques monarchies dans les coulisses de la finance globale ne doit pas nous faire oublier que les moyens d’imposer des idées restent mobilisés.
Ahahahahah !! Voilà…
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/17/97001-20150117FILWWW00067-la-promotion-de-l-ena-baptisee-georges-orwell.php
Ah, ben les futurs énarques vont pouvoir lire Jean-Claude Michéa…. puis l’oublier totalement lorsqu’ils seront galonnés
Je ne suis pas du tout d’accord avec l’expression « un sentiment justifié d’abandon » utilisée par l’auteur, ni même avec le pointage de la fameuse « fracture sociale » comme cause essentielle de la fabrique de délinquants islamisés.
Enseignante j’ai vu peu à peu les conditions de travail s’altérer avec la montée en puissance d’individus rétifs à tout apprentissage, et soucieux seulement d’utiliser le lycée comme terrain privilégié de leurs trafics en tous genres. J’ai vu l’autorité des professeurs s’affaisser faute de soutien de l’administration en vertu du fameux « dialogue » à entretenir avec des familles capables de menacer voire d’agresser physiquement. J’ai vu les priorités être modifiées par toutes les directives en faveur de la pseudo-intégration. Les profs qui s’en sortent aujourd’hui, et passent pour des modèles, sont ceux qui pratiquent la démagogie et savent brosser les fortes têtes dans le sens du poil, au détriment des autres élèves, au détriment de toute justice qui est pourtant si importante aux yeux des ados, et surtout au détriment des apprentissages auxquels ils ont droit, eux aussi.
La fracture n’est pas sociale. Elle est culturelle. Les jeunes filles maghrébines étaient parmi les meilleures élèves, studieuses et intelligentes, mais après le bac les perspectives étaient obturées. Quant aux garçons, il leur était plus facile de « se rebeller » sous des prétextes divers, que de se mettre au travail. Qu’on ne vienne pas me raconter que les conditions matérielles jouent un rôle, il existe un principe simple : on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif.
Le problème n’est pas celui de la caricature et de la satire, qui relèvent dans notre pays d’une tradition bien antérieure au siècle des Lumières, quasiment la naissance de l’imprimerie ! Le problème est celui de l’autorité de nos valeurs républicaines, trop souvent bafouées, et auxquelles nous avons tendance à renoncer trop facilement sous des prétextes d’ »intégration, dialogue » et autres complaisances qui ne signifient que mépris à l’égard de ces jeunes, lesquels ont seulement besoin de savoir où on les conduit.
Car c’est cela qui pèche dans notre République : la complaisance est une sorte de mépris, d’abandon de toute exigence à l’égard de jeunes qui veulent juste être traités à égalité, avec sévérité s’il le faut. A force d’adapter les contenus à ce public, on n’enseigne plus. A force de leur accorder complaisamment une 2e, 3e, 4e chance, la République leur a donné un sentiment d’impunité, qui caractérise les délinquants qui ont commis les attentats. Elle les a livrés à la première dictature venue, que ce soit celle d’une prétendue religion, ou d’un régime politique.
Non, il ne faut pas baisser les bras. Mais savoir que ce n’est pas avec de la condescendance, mais avec de l’exigence, que nous apporterons une réponse aux questionnements de ces jeunes déboussolés.
Bien entendu avant d’être matériel le problème est culturel, au sens plein du terme, y incluant le politique, au sens où des politiques sont appliquées et ont des conséquences sociales.
Je souscris bien entendu à ce que vous dites lorsque vous évoquez ceux qui brossent dans le sens du poil. C’est en effet une sorte de démission à laquelle aucun républicain ne peut se résoudre.
Vous faites un métier très difficile, et pour ma part je suis admiratif pour tous ceux et celles qui a leur poste essaient de faire face avec les moyens qui sont les leurs.
Mais suffit-il de rétablir l’autorité pour que tout s’arrange ? Permettez-moi d’en douter ! Va-t-on rétablir les punitions corporelles, va-t-on multiplier les centres de correction pour enfants et adolescents ? Va-t-on supprimer les allocations familiales perçues par les parents ? On aura agi sur le symptôme mais pas sur la cause, je le crains.
Il me semble que le coeur du problème ce n’est pas qu’un ordre social ne soit pas maintenu, votre propos revient un peu à dire cela, car j’entends un appel à plus de coercition, que dans le fait que cet ordre social lui-même pose problème, à cause des inégalités croissantes qui sont sources de graves tensions qui ne pourront être éliminées sans réduire les inégalités. Le passé colonial de la France exploité par ceux qui cherchent des boucs-émissaires ne faisant qu’aggraver les choses et donc l’anxiété de ceux qui ont beaucoup de mal à s’identifier avec le citoyen français lambda. Et ces inégalités ne concernent pas que les classes délaissées, auxquelles il suffirait simplement de redistribuer un peu d’argent (même si la proposition du Yéti d’allocation universelles, pourrait constituer une piste, mais pour ma part elle ne pourrait être valide qu’accompagnée d’une refonte de toute la structure économique et sociale ) elles sont structurellement déterminées par un système qui les secrète. Je ne vous refais pas la démonstration de Paul Jorion sur la misère de la pensée économique, et sur le capitalisme à l’agonie. C’est parce qu’il existe un discours faussement scientifique, qui légitime un statut quoi sociale, que prospèrent les inégalités. Avant l’inégalité matérielle il y a bien un discours de légitimation, des rhétoriques, qui ont peine à se fissure, parce que les discours évoluent lentement, voire régressent, et les politiciens ne nous aident pas de ce coté.
Que les filles réussissent mieux que les garçons dans les cités ce n’est pas douteux, mais c’est parce que s’y développe une culture machiste, comme réponse à l’absence de perspectives, une mauvaise réponse à un état d’anxiété permanente. Les trafics de drogue relèvent eux aussi d’un problème plus global, à savoir une société qui se satisfait dans son ensemble des réponses médicamenteuses et autres psychotropes légaux et illégaux, alors que c’est l’organisation sociale qui est avant tout anxiogène. Bref, la racine du mal, c’est l’absence d’alternative sociale, ce qui ne concerne pas que les politiques alternatives dans les cités, mais bien des politiques alternatives qui vaudraient pour l’ensemble de la société. Puisque du point de vue des structures, le sort des quartiers défavorisés et le sort des citoyens du bon coté de la barrière n’est pas différent. Nous appartenons à une même société, certes fracturée, mais dont le caractère violent fait système.
J’apprécie votre réponse et votre attention à mes propos, bien entendu je souscris à vos références à une situation économique aggravante, générant et légitimant de plus en plus d’inégalités.
Je tiens à préciser que j’ai cessé d’exercer il y a déjà 5 ans après quelque 40 années, et les contacts que j’ai gardés avec de très jeunes étudiantes devenues enseignantes en ZEP confirment l’aggravation insupportable de ce que je n’ai cessé de pressentir jusque dans l’enseignement supérieur. Sachez qu’au lieu de soutenir nos jeunes profs aujourd’hui, on les culpabilise.
Par souci d’arrondir les angles et par économie l’E.N. s’est abstenue d’apporter des réponses réellement adaptées à l’absentéisme et au refus d’apprentissage. J’ai connu une époque où les élèves de 2nde qui ne s’y sentaient pas à leur place étaient pris en charge dans un groupe, introduits progressivement dans la vie active ou réorientés avec soin par les équipes (assistante sociale, psychologue, etc.). A force de réclamer des effectifs réduits on a coupé drastiquement dans les dépenses de personnels moins « visibles » mais qui étaient réellement adaptés pour prendre en compte ceux qui avaient besoin de restaurer leur propre image. Car sous prétexte d’égalité certains élèves se retrouvent éternellement parmi les plus mal notés, et c’est loin d’être encourageant.
Nous avons aussi trop facilement oublié ce que les incendies de 2005 signifiaient d’abord, et cela encore dans le souci d’arrondir les angles et parce que la cause économique et la théorie de la fracture apparaissent plus politiquement correctes que la vérité : certains quartiers devenus des zones de non-droit depuis des décennies, pas seulement pour la police, mais également les pompiers, médecins, infirmiers, transports en commun. Quelles réponses à cela ? De grands moulinets et des déplacements de ministres, et une sorte de statu quo. De peur d’aggraver la situation, on l’a laissée se développer et pourrir d’entiers territoires, toujours au détriment de la plupart des habitants. Nous avons pratiquement atteint un point de non-retour.
L’autorité n’est pas la coercition, elle peut être bienveillante mais ne doit jamais être confondue, comme c’est le cas trop souvent, avec la faiblesse. La fermeté n’est pas cruauté. Ce qui manque à tous, c’est le courage politique et la confiance dans des valeurs qui ne devraient pas être démodées. Faute de trouver comment se positionner dans une société qui confond tolérance et absence de convictions, les jeunes trouveront toujours leurs gourous quels qu’ils soient.
Merci beaucoup pour votre éclairage. Les causes de ce qui arrive sont complexes, multiples et sans cesse mouvantes : la fracture sociale n’en est qu’une parmi d’autres. Bien d’autres… À l’aspect culturel que vous expliquez bien, se greffe l’aspect éducation familiale liée à la culture qui considère les garçons comme des « rois » et les filles comme des « servantes ».Ce n’est pas une généralité, Juste une tendance . Tendance tenace et finalement plus handicapante en termes d’insertion pour les garçons que pour les filles, qui s’en sortent mieux…
En tout accord avec cet article. C’est ma question quotidienne. Que puis-je faire moi ? Je me sens un peu démuni face aux tensions. Conducteur de bus à Bordeaux, j’étais à la manif, plutôt la « communion silencieuse émotionnelle », dimanche dernier. Revigorante, apaisante… Et cette semaine, au terminus où se trouve notre salle de repos, près d’une grande cité, des tensions avec des jeunes : caillassages de bus, tirs de laser visant les yeux, etc. Mais aussi, cette même semaine, j’ai constaté des regards amicaux, des sourires, davantage de civilités de la part de la clientèle, toutes origines confondues et notamment d’origine du Maghreb ou Moyen Orient, comme une volonté bien affichée de se démarquer des radicaux, de se sentir appartenir à la communauté française, tout en portant, pour les femmes, le voile sans honte ni gène manifeste. Ce qui ne me gène aucunement (tant que la figure n’est pas voilée). Suite aux incidents, depuis hier, une camionnette de gendarmerie stationnée tout le jour au terminus. Ils viennent de temps en temps dans notre cahute pour boire le café ou utiliser nos WC. Je me sens capable de faire, en ces temps troublés, davantage preuve d’attention, d’écoute, de sympathie, de compréhension et de petites gentillesses envers tous : clients, collègues (même les électeurs FN), gendarmes, etc. Mais même si je comprend les situations de souffrance des jeunes les plus « paumés », et que je veille à ne pas mettre d’huile sur le feu, il est très difficile, voire impossible d’entrer en contact avec eux, ne serait-ce que par un regard, un sourire. Ils sont en mode « provoc » quasi en permanence. Il y a quelques mois, certains (une vingtaine) m’avaient lancé une grosse « bouteille-pétard ». Je n’avais pas voulu ignorer, faire comme si de rien n’était, et j’étais venu essayer de leur parler, le plus calmement. Mais en groupe, ils font les fiers, et n’assument pas (« c’est pas nous m’sieur ! »). Dialogue impossible. Dans l’heure qui a suivi, attaque aux grosses « bouteilles-pétards », nous à l’abri dans notre petit fort Alamo 🙂 et intervention des forces de l’ordre…
Face au feu qui couve dans certains quartiers, il me semble y avoir deux écueils à éviter :
– mettre de l’huile sur le feu.
– minimiser le danger du feu qui semble éteint à coup de « mesurettes » mais couve et s’étend toujours davantage.
Les responsables politiques et autres devraient davantage venir sur le terrain pour apprécier en réel la situation, et se méfier de leurs émotions, de leurs idéologies plaquées trop vite sur le réel.
Et chaque citoyen peut se sentir responsable (Respons-Able : capable de donner une réponse), même minuscule, mais allant dans la bonne direction, dans la mesure de ses capacités, sa compréhension, tout en respectant ses limites : par ex. je ne me sens pas (encore 😉 l’âme d’un éducateur de rue et j’éprouve je l’avoue parfois un peu d’inquiétude…
CH en rythme de croisière c’est 30 000 exemplaires
Avec la tragédie du 07 janvier on passe à 7 millions, puis par l’amplification médiatique (merci la technologie) on passe à 7 milliards de spectateurs
De la dialectique j’ai retenu qu’un changement quantitatif finissait toujours par produire un changement qualitatif. On le constate en direct (Nigéria, Pakistan, Indonésie…)
Premier ministre qui traverse la cour de l’Elysée avec son CH sous le bras bien en évidence devant toutes les caméras, comme le nouvel étendard de Patrie en danger
Un exécutif qui invite des politiciens étrangers venus faire de la retape pour leur propres intérêts (suivez mon regard)
Dans le même temps on envoie le Charles de Gaulle dans le Golfe et on parle d’intervenir en Libye.
Pendant ce temps la lutte contre la finance internationale est passée pour pertes et profits
Les français sont moroses (euphémisme) et pas seulement dans les banlieues. On boude les soldes (Ah zut, c’est ballot), mais ce n’est pas grave; FH est remonté dans les sondages.
Quand la tête de l’État se retranche derrière un clergé d’économiste pour masquer son absence de courages et de vision et que le seul moyen de le faire descendre de sa tour d’ivoire pour communier avec le peuple c’est un acte de barbarie vêtu cette fois-ci des traits religieux, on est en droit de valider la mort cérébrale de ce dernier. Vive le peuple !
Des valeurs unanimes? Réellement?
La liberté plutôt que la servitude ou la soumission à des règles dictées par d’autres?
L’égalité plutôt que les privilèges?
La fraternité plutôt que l’indifférence ou la haine?
Cette devise « Liberté, Égalité, Fraternité » était et reste une UTOPIE …du moins si on choisi de la prendre au sérieux plutôt que comme une formule creuse à l’abri de laquelle il est plus facile de gouverner en préservant un maximum de privilèges.
« Le progrès , c’est une utopie réalisée , ou bien ça n’est pas le progrès »
Et ça ne se réalise pas en s’abritant derrière du blabla sur l’utopie .
Ou derrière le blabla tout court.
par exemple …
Énorme récupération politique d’un événement grave et inexcusable, la réussite matérielle d’un Charlie Hebdo douteux et vidé de sa substance depuis l’arrivée éhontée de Vall ne cesse d’attiser l’ironie un peu partout hors de France.
Lorsque les français plus proches des gauloiseries d’un professeur Choron que d’un moralisme à géométrie variable se rassemblent à ce point, cela garantit des lendemains douloureux.
C’est donc une récupération réussie dans le sens où elle rassure momentanément les frileux et ceux au sommet de la pyramide de l’Etat quand à l’assise de leur pouvoir.
Modération du premier ministre ? Nuage de fumée. Il y a une inertie en marche, si inquiétante, que peu de gens osent la voir. Il suffit d’observer le verrouillage des habitudes des humoristes et du gotha médiatique lors des 20 dernières années.
J’ai bien peur que ceux qui pensent qu’Orwell était un pessimiste ne soient que des optimistes qui s’ignorent.
J’ai bien peur que Jean-Jacques Monier ne nous apprenne ni apporte pas grand chose .
Peut-être l’hilarité presque mondiale devant le moutonisme général français, cet esprit de gauche local perverti par les gains aisé de plusieurs siècles de colonialisme qui permirent l’entrisme des politiques..
Bref un grand néant hexagonal qui se contemple lui-même. Pareil dans ce blog puisque vous enculez le sexe des anges comme les autres sans aller au fond des choses, par convenance… mais surtout par crainte. Car la France est sous obédience… Et ceux qui n’osent aborder franchement quelles les vraies forces en oeuvre sont de banals pleutres
Sinon des acteurs conscient de cet état de fait.
En résumé, ce blog, n’apportant rien d’autre que des théories hors sol sans avenir, participe de fait à la cata qui nous attend.
Désolé de vous mettre face à quelque chose de désagréable Monsieur Nessy.
Ah ! l’un de ces commentaires qui nous font vraiment avancer ! L’ « esprit Céline » pas mort : le négativisme délibéré et manipulateur, une tradition française parmi d’autres (voir l’actualité « littéraire » récente).
Merci, Ami, ton commentaire nous fait chaud au coeur !
+1
Il ne suffit plus de mettre des mots aux maux pour se rassurer. C’est bien beau de prévoir et d’anticiper les catastrophes, mais si elles arrivent quand même, à quoi bon. Paul Jorion l’a reconnu lui même: on y est. Alors crier attention à l’indifférence, ça n’empêchera personne demain de reprendre ses petites habitudes. Moi je servirai des crapules pour gagner le sourire de mes gosses, jusqu’à ce que le sang coule. Voilà le scénario dont tout le monde ici a conscience, mais ne se l’avoue pas, de peur de bousculer son confort, ou les obédiences, ce qui revient au même.
Paul Jorion,
Répondre à « reprendre le cours normal de la vie » par « attention à l’indifférence », c’est le sempiternel débat qu’on connaît depuis trente ans.
Tout semble fait pour remettre le cadre qu’on dénonce ici par ailleurs, vous le premier. Un peu comme quand vous êtes intervenu au côté d’un Plénel, et où une subliminale apparition de la ministre de la justice est venue agrémenter les discours.
On ne peut plus simplement dire « attention à l’indifférence » et préconiser des « mesurettes » comme proposé par le YETI.
Le cadre est définitivement cassé. Lui donner de la légitimité, c’est les bottes et le sang assuré.
PS: définition selon wikipédia, qui vaut ce qui vaut, du fanatisme:
« Le fanatisme est un état d’esprit ou une attitude qui considère qu’il n’y a aucune limite dans les actions qu’il est légitime d’entreprendre pour faire triompher une cause ou une doctrine ».
Sans rapport avec la religion donc.
Les élucubrations voltairiennes ne viennent qu’après.
Négativisme délibéré : Céline était un créateur, qui a mis sa vie dans son art.. Sous cette étendard il avait tous les droits. Par parenthèse le français se prête parfaitement à l’exercice que vous conspuez… bien mieux qu’à la morale.
Tous comme j’ai celui de pourfendre les positions émollientes de ce type de blog, positions qui mènent ici.
Bref, pour suivre votre site régulièrement il est juste amusant de constater qu’on est dans la construction théorique et que n’y ai jamais lu d’auto critique. Construction d’idées dans le droit fil des certitudes judeo protestantes qui ont mené où nous sommes. Avec quelques bricoles pour faire passer la semoule (spéculation interdite) mais sans mettre en cause les notions iniques des intérêts et des héritages.
Et maintenant on va voir si vous laisserez passer ce post, ami positiviste si ouvert à la critique.
Plutôt que de débouler ici comme un bourin qui a pris le mors aux dents, vous devriez prendre le temps d’argumenter vos certitudes sinon vous allez vous fracasser contre le mur de la connerie. Et vous ne rendrez pas service à ce qui peut tinter juste dans vos propos.
» Tout est pardonné » …..car il s’est excusé de m’être désagréable .
Et à défaut de faire rigoler le monde entier , j’ai rigolé en imaginant comment on pouvait enculer le sexe des anges , sans aller au fond des choses ….
ça pourrait peut être faire la une d’un tirage du blog .
Mais c’est vrai que personne ne lit ( ou n’ écrit dans ) un blog sans intérêt ni avenir .
Je rigole aussi en imaginant ce qu’une rencontre Jducac /Jean Jacques Monier , sur le sujet jamais abordé de l’héritage et des intérêts pourrait occasionner !
Débouler suffit.
Aucune certitudes de simples évidences qui mènent ici par exemple.
Pour Jnessy :
L’homme propose, Dieu déplace les montagnes. Sans en faire un monde….
Content d’avoir stimulé votre imagination.
Sinon ce blog n’est pas sans intérêt. Juste sans avenir….
Si la fondation Copernic et le front de gauche en appellent à dieu pour déplacer les montagnes , leur foi en l’avenir ( « tu n’as pas à le prévoir …. ») me parait mince .
Enfin , si vous vous ennuyez par désespérance de ne pas rencontrer l’avenir , n’hésitez pas à repasser , on fera ce qu’on peut pour vous intéresser et éventuellement recueillir vos solutions montagnardes pour échapper à la cata .
Je m’avance pour le taulier :
» vous êtes ici chez vous , mais faites comme si vous y étiez chez moi . »
PS : prévoir l’avenir du blog n’a aucun intérêt . Mais n’oubliez pas cependant de cotiser au passage .
Ne confondez votre avenir sur le blog et l’avenir du blog ! Et puis qu’est ce que l’avenir d’un blog ? Sortir de l’écran ?
L’avenir d’un blog n’a aucune importance, par contre de son utilité, chacun en décidera en âme et conscience tout en considérant qu’elle peut être différente pour chacun.
@juannessy 18 janvier 2015 à 20:24
Bonjour!
Et moi je me demande, encore plus depuis une dizaine de jours, s’il n’y pas mieux à faire que de rire, de « rigoler », sur le dos de ses semblables, quels qu’ils soient, ou de ce qu’ils pensent ou croient.
Il y a des rigolades qui peuvent être ressenties comme des agressions et en engendrer d’autres.
J’ai bien peur que le temps ne soit plus à la rigolade.
Ce qu’on hérite aujourd’hui est le résultat de ce qu’on a fait ou non hier.
Bien cordialement.
@Jducac :
Ouf ! je vous croyais mort .
Oublions la rigolade pour ne garder que le sourire .
N’empêche , l’héritage , ça me fait bien rigoler !….Moi .
Dans les années 50, 60, 70 le patronat, avec la complicité du gouvernement, a fait venir massivement des populations de travailleurs de l’autre rive de la Méditerranée (Bouygues et Renault par ex), pour des raisons de profitabilité (On se souvient encore des bidonvilles)
Puis ces gens là sont restés, puis la gauche a instauré le regroupement familial.
Puis… le travail a disparu, ce type de travail; manœuvres, OS, OP.
Les usines ont fermé les unes après les autres, encore aujourd’hui. Toujours pour des raisons de profitabilité
Les autres vagues d’immigration se sont fondues dans le paysage pendant les trente glorieuses (polonais italiens espagnols portugais..) parce qu’il y avait DU TRAVAIL pour tous.
S’ajoute à cela un différentiel culturel d’autant plus irréductible qu’il constitue le seul marqueur d’identité pour des populations dont l’avenir est encore plus bouché que pour un producteur d’échalotes bretonnes
Alors que fait-on ?
Mon modeste avis c’est de recréer du travail pour tous.
Donc relocaliser des usines manufacturières.
Et au diable les directives bruxelloises, et au diable si mon jean ou mon tee-shirt coutent plus cher que le même produit fabriqué en Chine.
Car sinon cela va très vite sentir le caramel dans ce pays (et je ne parle même pas de l’option FN)
Le regroupement familial fut rendu légal, et institutionnalisé, par le président Valéry Giscard d’Estaing ( en 1976 )
http://fr.wikipedia.org/wiki/Regroupement_familial#Droit_fran.C3.A7ais
Hou la la ! C’est pas dans la ligne.
Que faites-vous de la démonstration de Ricardo? Hein? Vous voudriez aller contre Ricardo ? La question a été réglé il y a longtemps: l’ Homme est d’abord un être économique. Le calcul gain/bénéfice est la base de son être réel. Vous ne pouvez pas aller contre cela.
Donc prêcher pour une forme de protectionnisme est une faute; faire comme les Portugais ( en refusant aux autres un avantage comparatif voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Avantage_comparatif ) c’est comme ajouter aux malheurs du monde économique.
Réfléchissez une seconde: à part vous, personne ne veut payer plus cher sa brosse à dent ou son Jean’s. Donc, l’usine de brosse à dent en France ne survivra que grace à une somme de coercitions: achat obligatoire, subvention, marché surveillé par l’Etat, lutte contre la contre-bande et en final augmentation des impôts.
Sérieux maintenant: je suis de votre avis. Il faut, à toute force, offrir un emploi stable à tous ces adolescents en déshérence. L’emploi, c’est la forme d’amour que la Société offre aux jeunes ( et moins jeunes). Et s’il le faut, bazarder toute religion économique contraire.
Une lecture sérieuse de la démonstration de Ricardo montre qu’ il n’a rien démontré. De plus, le choix du Portugal et de l’Angleterre est malheureux. Car il montre que le Portugal a été victime d’une relation inégale et coloniale avec l’Angleterre quoiqu’il eût choisi, à supposer qu’il puisse choisir. Le Porto, c’est la garantie du sous-développement quelque soit le prix des draps; deux ou trois siècles de pauvreté, facile. Pauvre Portugal, si près du soleil et si loin du charbon…
Dans l’histoire de idées, tous les pays qui ont choisi la liberté des échanges l’ont fait qu’après être parvenu en position dominante sur un créneau économique essentiel.
Et ils l’ont imposés à leurs voisins.
Libéralisme et Ouverture des frontières= impérialisme tempéré du darwinisme étendu aux relations internationales.
Merci, je me sens moins seul
Il me semblait que l’issue par » un travail pour tous » , quelque soit les tous , avait un sérieux plomb dans l’aile .
« Il me semblait que l’issue par » un travail pour tous » , quelque soit les tous , avait un sérieux plomb dans l’aile . »
Allons Juan, un peu de positivisme.
Une situation n’est désespérée que si nous le décidons ainsi. C’est ce qu’ en substance a dit Rommel face aux indéboulonnables de Bir Hakeim; un général ne doit pas juger de sa situation trop rapidement. Jeter le manche avant la cognée ne paie pas.
citation: «[…] la preuve était faite qu’un chef français, décidé à ne pas jeter le fusil après la (ligne de) mire à la première occasion, peut réaliser des miracles, même si la situation est apparemment désespérée. »
Et pour rester dans les mots guerriers, rappelez-vous le mot d’ordre de la Reine Victoria pendant la guerre de Crimée, alors que tout allait mal: « ici, il n’y a pas de place pour les défaitistes ».
Le travail salarié est assimilateur mais si un autre moyen existe, je suis pour.
C’est sûr que l’ « ordre normal des choses » serait bouleversé s’il fallait assurer à chacun un emploi.
Mais la répression est une impasse et la prévention totale semble hors de portée.
Reste le porte-monnaie et les tripes, ou plutôt le cœur et la culture. En manquerions-nous ?
Je n’ai pas en vue des actions individuelles (charité) mais une solide organisation d’Etat comme Roosevelt en a mis sur pied.
Coluche disait (il y a déjà fort longtemps), « de l’argent leur suffirait… » 🙂
Le consensus sur le sujet de la disparition du travail est (quasiment) atteint hormis du côté des politiques. S’il n’a pas encore touché les dirigeants, c’est pour des raisons de limitation intellectuelle, d’intérêt personnel, et / ou d’inféodation à la finance (réputée « ennemie » juste le temps d’une élection).
La répartition du surplus n’est plus légitimable que par l’apport-travail de chacun ; c’est ainsi, la machine nous libère de la servitude (youpi !)
Or l’alternative à une plus juste répartition des richesses, désormais crées par des machines plus ou moins robotisées de plus en plus faiblement encadrées, est une guerre civile mondiale (intéressant concept) de chacun contre tous sous les yeux amusé ou indifférents des 1%.
C’est de cela que nous devons parvenir à faire prendre conscience à tout politique qui entend nous gouverner. Sauf erreur, c’est le sens du slogan : « socialisme ou barbarie ».
C’est ( c’était ?) aussi l’espoir de Hollande via le pacte de responsabilité .
A suivre .
Mais ça ne remet pas en cause la bête au plan international qui s’annonce de plus en plus comme la seule façon réelle de trancher tous les nœuds gordiens .
Quand on parle emploi il s’agit d’emploi salarial, donc un élément du capitalisme que nous sommes en train de combattre.
A mes yeux l’emploi devrait signifier l’aptitude de répondre à ses besoins en partie ou non seul ou en groupe, c’est ce qu’il faudrait enseigner à la jeunesse d’aujourd’hui. Mais là, nous sommes dans un autre paradigme.
Etant il me semble raccord avec la justesse et pertinence de ce billet de François Leclerc je me permets de recopier un billet que j’ai laissé sur le compte Facebook de M. Jorion, hôte généreux et courtois de ce billet ouvert au commentaire, et destiner à avancer.
« Merci M. Jorion Paul pour l’ouverture de ce billet et qui puis l’est au commentaire, et merci à ceux et celles y participant.
C’est dommage que les commentaires du blog de « Charlie Hebdo : être ET ne pas être, par Alain Farel » aient été fermé ce matin, alors que je venais d’écrire un long texte, sans filet de sécurité, sur les questions posées, et qui ne l’ayant pas enregistré ailleurs a disparu avec ce message « désolé… mais les commentaires sont fermés »… Pas grave…!
Celui ci se voulait articuler un plan autour de la notion de savoir. Mais pas de savoir contre les religions, ni en temps que concept supposé supérieur à celles ci. Les savoirs, leurs diverses pédagogies, contre toutes les ignorances, sciemment orchestrées, instrumentalisées, et les autres par manque de motivation d’instruction, etc…
Et pour résumer en partant du constat lucide du billet et point de vu de M. Alain Farel que j’interprète comme nous ayant enfermé, confisqué un débat sur la laïcité, la liberté d’expression, les morts d’un meurtre de masse horrible, derrière une fausse évidence manichéenne « d’être Charlie », sinon… être « l’ennemi », j’ai voulu partir de cette fausse « unanimité », fausse parce que 4 millions de manifestants-es clamant « Je suis Charlie », ne sont pas 66 millions de Français-es et de liberté d’opinion, d’expression, laïcs-ques ou pas, si diverses, différentes mais pas indifférentes.
Je voulais souligner autant ce que nous savons et ignorons de la nature artificielle de cette « unanimité » du 11 janvier en France, que ce que nous ne savons pas et devrions connaître de la nature, des ressentis divers, des contradictions possibles de ces mouvements et libertés d’expression des peuples, des gens manifestants dans les pays africains en ce moment… Car le choc des images tant là bas qu’ici n’évoque qu’émotion, et pas des plus raisonnables.
Je voulais aussi à partir de cela savoir ce qui nous pourrions partager avoir en commun avec ces manifestants-es africains-es modérés-es et d’autres encore à l’écoute d’autrui, comme nous le sommes sur votre blog M. Jorion, surtout ceux et celles qui comme chez nous sont enfermés-es dans l’injonction « d’être » contre Charlie sinon l’ennemi, quand chez nous « ne pas être Charlie » nous vaut d’être caricaturé rangé dans la case des complotistes, des suspects, des apologistes potentiels…
Et j’en étais arrivé à définir qu’alors que nous Français-es avions encore du mal à discerner tout le chemin sinueux, tous les détour, marches arrière, etc qu’il nous a fallu parcourir, leur nature, leurs rapports de force les ayant influencé, leur temps long… alors que nous en étions encore à ne pas être tous-tes d’accord, à ne pas savoir trancher unanimement sur les limites de la laïcité et des libertés d’expressions, comment pourrions nous alors imposer à ceux-celles que nos valeurs fondamentales républicaines nous font reconnaître comme nos sœurs et frères des pays africains plongés-es dans un schisme religieux profond, et commençant à peine à l’échelle d’un changement dans une religion, plongés-es dans une instabilité géopolitique régionale et des inégalités, problèmes de pauvreté, de chômage, problèmes de corruption politique, et/ou autres dictatures, n’étant pas à un niveau égale au notre…, comment pourrions nous imposer la radicalité d’un tel changement cultuel, culturel, etc en si peu de temps et avec tant de contrainte…? Mais plus loin comment au nom de la liberté d’expression incluant la laïcité pour et de tous-tes, pourrions nous nous permettre de décider dans ce débat fermé et stigmatisant une partie des populations, qui mérite ce droit, cette liberté de qui ne la mérite pas…? L’émotion faussant d’autant plus le débat quand sont brandis les morts au nom de la liberté d’expression, de la laïcité, tués par ceux voulant la confisquer derrière le fantasme des radicalisions, et pas un savoir réel.
Plus encore… J’en suis aussi allé alors cheminer sur la notion de droit juridique et d’instance internationale (je ne parle pas de la Cour européenne de justice et de celle des Droits de l’Homme, et leur restriction géographique, comme celle du nombre des signataires autant que de la valeur de la signature, comme « politique ») devant juger mieux que les juridictions nationales opposables, de la pertinence des lois même plus anciennes, de tels pays par rapport à un autre, à d’autres, n’en ayant pas ou peu, en matière de laïcité, de liberté d’expression…, jusqu’en matière de quelle radicalité et/ou modération sont préférables… Et chemin faisant c’est un étrange parallèle qui m’a sauté aux yeux… Certains accord TAFTA, notamment en matière de juridiction extranationale privée devant être supérieur à celles nationales en matière économique, etc sont placés sur la même ligne de crête dont les défenseurs de la laïcité, de la liberté d’expression se prévalent pour faire valoir et avancer leur argument… Nous savons que pour beaucoup Il est à craindre une monoculture, un lissage, une disparition de la richesse des différentes cultures loin d’être indifférentes aux autres…
C’est d’ailleurs ce qui fait craindre à beaucoup de Musulmans-es de ces pays en colère aujourd’hui, dans les rues pour partie et/ou pas, et autres populations religieuses ou pas, ici même, qu’une atteinte par le biais d’un culte, en plein bouleversement actuellement, celui de l’Islam, atteinte à de nombreuses cultures, traditions libertés d’expression différentes, soit faite, accélérée, tout comme est menée une guerre économique d’une classe riche contre celles des pauvres…
Et c’est ce qui m’a fait me rappeler ce que j’ai lu un jour sur ce blog de M. Jorion concernant la technique qu’emploi cet « ennemi intérieur et extérieur » pour diviser les corps sociaux, dissoudre les résistances politiques et collectives et nuire aux Etats providences, aux principes républicains, etc. ette emploi est fait sous le terme de « glocal ». En partant de ce que modestement je pense être le haut, la notion de droit et surtout de vacuité en matière d’autorité suprême dont usent chacun des antagonistes, derrière le flou autant de la corruption dans les pays d’Afrique, que de celle en France, en Europe et du pantouflage, des conflits d’intérêts du clientélisme dans une République, une institution dont tous-tes ceux et celles voulant une Sixième de tous bords confondus, prouvent à quel point son discrédit est profond et peut impacter notre jeunesse, celle abandonnée depuis longtemps, en quête de sens, en manque de repère et d’autorité, comme cela peut « nous » en tant qu’Etat donneur de leçon au monde leçon de laïcité et liberté d’expression, peut nous discréditer à l’étranger, qu’il m’est venu l’idée suivante.
Alors que tant de « grands » principes Républicains inondent les discours les paroles des politiciens-nes nationaux et locaux courant les plateaux télé radio, etc, pour remplir nos temps de cerveaux voulus disponibles, nous savons que leur hypocrisie sur ces principes sont inversement proportionnels à la hauteur de la bassesse de leur actes, non-dits, carriérisme, etc. D’autant plus qu’en leur ligne directrice pour la pensée unique est l’austérité et le remboursement forcé d’un dette publique rubis sur ongle, les cadeaux fais aux patrons, etc, et/ou l’austérité version fhaine avec une planche à billet tournant à plein et des dettes publiques à venir nationales enrichissant autant les nationaux richissimes, et autant de cadeaux faits aux patrons, tout en supprimant les syndicats assoc, etc… en plus de la notion mortifère de la « préférence nationale ».. Ce choix là, dont l’absence de représentativité réelle politique ne serait-ce par exemple que des abstentionnistes se multipliant, soit de ceux et celles se refusant de céder à la haine, sans pour autant cautionner les autres partis institutionnels « suspects »…, le terrorisme, la radicalisation faut savoir qu’il peut influencer et inquiéter la perception que peuvent avoir les habitants-es des pays africains, etc.
Pour exemple la solidarité en France et dans sa République est une valeur forte permettant la cohésion sociale, comme la promesse, le Droit même, d’une répartition juste des richesses nationales. Hors celle ci est ébranlée jusque dans son fondamental par deux phénomènes. Le premier et que l’on sait, mais sans que les politiques et les médias ne s’emparent de ce débat (et on se demande pourquoi…?) que 9,9 milliards d’euros de « non recours » de non redistribution n’aident pas/plus les plus fragiles, ceux et celles jeunesse comprise, n’ayant même pas d’espoir dans un emploi stable protecteur parce que disparaissant aussi… et cela touche aussi les Etrangers-ères… A cela se rajoute le fait de discrimination au niveau local envers les enfants de chômeurs-euses en supprimant la gratuité de la cantine scolaire, la garderie, et/ou pour leur parent l’accès aux logements sociaux. Cela atteste que la « République » n’est plus « une et indivisible » quand en plus tant les réformes territoriales risquent d’aggraver ces problèmes, d’inéquités et d’inégalités, que les dettes publiques collectives et leur taux d’intérêt toxique qui vont être augmenté (même en ayant signé « le choix cornélien »), va accroitre ces problèmes de besoin de plus de dépense sociale, dans un climat de « crise » prévu comme prolongé.
Le second phénomène est sous-jacent au premier ce dernier étant les dépenses sociales et leur besoin croissant et urgent. Sous-jacent parce qu’il est question de recettes fiscales fraudées massivement et annuellement par un certain patronat tant « aimé », par un actionnariat choyé, par des particuliers riches, des peoples stars du sport (du foot et l’Euro avec l’UEFA exonéré d’impôt, le Qatar, etc). Il est question d’instabilité et de déséquilibre budgétaire permanent. ils est question De déficit et d’une dette publique de plus en plus illégitime voir illégale pour partie, qui utilisée par les politiciens-es de tous bords ou presque doit faire le plus peur aux plus fragiles, aux Etrangers-ères, aux chômeurs-euses, précaires, à qui il est dit à longueur de temps qu’ils coûtent trop chers et qu’en plus ils fraudent… Il est question d’une hypocrisie politicarde sourtout quand en fond certains-es demandent leurs amnisties, d’autres espèrent les intégrer dans le PIB pour déclassifier ces délits et crimes fiscaux et les rendre légaux, mais aussi de savoir et faire savoir que ce mensonge fabrique un préjugé, un fantasme malsain et influence les plus fragiles se sentant trahie par les « socialistes » et d’autres au travers de l’abandon du droit de vote des Etrangers-ères, de la fin du contrôle au faciès, etc…
Ces deux phénomènes d’ailleurs sont susceptibles d’influencer dans le mauvais sens, d’aggraver même les fractures, déjà subites par les plus fragiles qui abandonnés par la désertification des services publics sur leur territoire et par conséquence la perte d’emploi et d’activité économique, de lien social, etc, par les engagements électoraux reniés, les institutions même et la perte de Droits parce que complexifiés, quand sont simplifiés ceux droits des employeurs, des gens et jeunes qui cherchent à savoir vers ou, qui, quoi se tourner, et en quoi espérer.
Et c’est par le plus grave défaut visible de cette République en la matière de social, tout comme celui de ceux et celles qui en sont pourtant les garants-es, mais laissent faire se dégrader la situation, c’est par ce qu’elle a produit de monstrueux par la loi, l’a institutionnalisé depuis un moment, en acceptant de renvoyer sa responsabilité d’être solidaire sans discriminer quiconque, renvoyée impitoyablement sur l’inculture, la faiblesse, le découragement etc, de ses plus modestes et fragiles citoyens-nes, qu’il me semble qu’on tient là un moyen d’agir, d’être cohérent envers ces valeurs que l’on prétend vouloir défendre. Et il me semble aussi qu’on peut autant se faire connaître et faire savoir qu’on partage les même craintes mais aussi les même espoirs de solidarité, derrière autre chose que le préjugé réducteur de ne « pas être Charlie », et/ou de « ne pas être contre Charlie », et souci de cohérence politique comme de confiance à retrouver en essayant d’apporter plus de dignité, aux débats et aux plus fragiles, et plus de respect (au contraire du paternalisme et du néocolonialisme) du temps long qu’elle a besoin pour se transformer, si elle le désir, comme elle le souhaite, à son rythme, et suivant ses différentes aspirations religieuses, culturelles, etc, auprès de cette population africaine Musulmane inquiète, bouleversée, en colère, etc. Et l’on parle que d’un début, que d’une ébauche d’un programme plus vaste, dont ceci ne serait qu’une modeste contribution, pierre si j’osais un brin d’humour.
J’avais écrit à ce sujet un commentaire sur un billet de blog de M. Jorion, il y a peu… http://www.pauljorion.com/…/et-maintenant-par-gilbert-chab…/
Bien à vous à qui je demande qu’en pensez vous…?
Pierre Juillot.
http://t.co/Beghd78evS
C’est ce que vous allez dire au prochain 20 heures pour édifier et entraîner la population ?
Quelles sont en cinq lignes les propositions réalistes pour avancer ? et à quel rythme ? avec Qui ? Avec quels moyens ? sous quelle légitimité? avec quel contrôle? avec quelles suites ?
Aurais-je prétendu avoir l’ambition de passer au 20 heure et de mener tout cela en tant de temps, et de but en blanc avec un programme clef en main, un parti déjà en marche, des solutions de contrôles toutes trouvées, et les anticipations des suites à donner déjà calculées…? Aucunement. Avez vous regardé ce que je proposé comme action de dépôt de requête auprès du maître de requête du Conseil d’Etat dans le premier commentaire du lien que j’ai rajoutais…?Je ne suis qu’un simple citoyen ordinaire qui cherche à réfléchir aux problèmes, et fait des propositions dans un groupe qu’il pense sincère, au chacun-e peut participer, avec les faits connus de tous-tes… J’aurais d’ailleurs du rajouter que la focale faite sur la banlieue de manière péjorative désert la réalité des faits quand cela nourrie d’autant plus les fantasmes et préjugés malsains.
Il y a je crois 1400 citées, banlieues classées en ZEP ou autre nom. Mais sur combien au totale ou la mixité l’intégration, le pluralisme fonctionne et ou les problèmes sociaux sont moins sous tension…? Quelle est la part des médias et de la « droitisation » de la société dans ces préjugés qui devrait soit disant faire des généralités, quant on sait aussi que la misère en France ne se concentre pas que dans les « quartiers sensibles », la partie émergée de l’iceberg devant faire peur à tous-tes, mais est plus répandue dans les milieux ruraux…? Ainsi disséminée sur tous les territoires, elle est moins perceptible, visible palpable, et la Divion sociale et distance entre les gens, faisant un délitement de la solidarité par accoutumance, les empêchent de ce lier de se constituer en collectif etc. C’est dans ces milieux là que se concentrent aussi les problèmes de non recours de non redistribution, et de discrimination sous le chantage au clientélisme à l’achat de voix, qui ne semble pas gêner grand monde apparemment. A moins que je me trompe et j’interprète mal la tournure du débat, que je croyais volontaire participatif représentatif de nos intelligences, de nos différences de classe, mise en commun pour œuvrer à des réflexions et actions urgentes et communes. pardonnez moi pour mon impertinence mais elle me semble vouloir se mettre à la hauteur de votre interrogatoire.
Je n’ai toujours pas repéré vos propositions d’actions urgentes et communes .
Article de Glenn Greenwald publié par Intercept le 9 janvier 2015 traduit par Dominique Muselet.
«Défendre la liberté d’expression et les droits de la presse libre, ce qui signifie défendre le droit de diffuser les idées mêmes que la société trouve particulièrement nauséabondes, a été ma passion tout au long de ces 20 dernières années : du temps où j’étais un homme de loi comme depuis que je suis journaliste. Aussi c’est pour moi gratifiant de voir des foules revendiquer cette liberté à pleine voix, comme on a pu le voir pendant les 48h qui ont suivi l’attaque épouvantable contre Charlie Hebdo à Paris.
En ce qui concerne la liberté d’expression, il a toujours été nécessaire de faire la différence entre défendre le droit de diffuser l’idée X et le fait d‘être d’accord avec l’idée X, une distinction que tout le monde peut comprendre à quelques exceptions près. Il s’agit de défendre le droit d’exprimer des idées qui nous révoltent tout en condamnant l’idée elle-même. Il n’y a pas là de contradiction : l’ACLU (Union Américaine des Libertés Civiles) défendait vigoureusement le droit des néo-nazis de manifester au cœur d’une communauté comportant de nombreux survivants de l’Holocauste à Skokie, Illinois, mais ils ne se joignaient pas à la marche ; au contraire, ils condamnaient de toutes leurs forces ces idées révoltantes tout en défendant le droit de les exprimer.
»Mais la défense de la libre expression de cette semaine a été si enthousiaste qu’elle a donné naissance à un tout nouveau principe : défendre la liberté d’expression, ce n’est pas seulement défendre le droit d’exprimer une idée mais c’est adhérer à cette idée. De nombreux écrivains ont alors dit que pour manifester sa “solidarité” avec les caricaturistes assassinés il fallait non seulement condamner les attaques et défendre le droit des caricaturistes à publier leurs caricatures mais il fallait aussi diffuser et encenser ces caricatures. “La meilleure réponse à l’attaque contre Charlie Hebdo,” a déclaré le rédacteur en chef de Slate, Jacob Weisberg, “c’est de faire des caricatures encore plus blasphématoires.” […]
»Quand nous avons discuté de l’article qu’il faudrait publier pour illustrer cette position, notre intention originelle était de demander à deux ou trois caricaturistes de faire des dessins qui ridiculiseraient le Judaïsme et diffameraient des figures sacrées pour les Juifs, comme Charlie Hebdo le faisait pour les Musulmans. Mais nous n’avons pas pu le faire car aucun dessinateur occidental connu n’osait signer une caricature anti-juive même si elle était faite dans un but satirique, parce que le faire, détruirait instantanément et irrémédiablement sa carrière, sinon pire. Les organes de presse occidentaux regorgent de commentaires (et de dessins) anti-Islam et anti-musulmans ; mais à l’inverse, les images et les paroles anti-juives sont absolument tabou. Pourquoi Douthat, Chait, Yglesias et les autres croisés de la libre expression n’exigent-ils pas la publication d’écrits ou de dessins antisémites par solidarité, ou pour lutter contre cette répression? Oui, il est vrai qu’un journal comme le New York Times publie, assez rarement, ce genre de matériel mais c’est uniquement dans le but de condamner l’ignoble fanatisme qui le sous-tend, à partir d’exemples concrets – pas de tout de le publier par “solidarité” ou parce qu’il mérite l’attention respectueuse du public. […]
… Pour vous rendre compte à quel point cela est vrai, rappelez-vous seulement que Charlie Hebdo – pourfendeur et défenseur “égalitaire” de toutes les formes possibles de propos offensants, – a licencié un de ses journalistes [Siné, NdT] en 2009 pour une phrase qualifiée par certains d’antisémite (ce journaliste a été accusé de crime de haine et le magazine a été condamné pour licenciement abusif). Alors, à votre avis, Charlie Hebdo offense-t-il tout le monde “égalitairement”?»
En la circonstance, quelles sont selon vous les figures du Judaïsme qui devraient être caricaturées pour défendre la liberté d’expression, dénoncer la duplicité de Charlie Hebdo en même temps que les meurtres qui ont décimé sa rédaction ? Drôles de rapprochements …. Et quand on ne sait pas dessiner, on coupe des têtes ? Mais sans doute vous ai-je mal lu.
http://media.topito.com/wp-content/uploads/2015/01/Rire_de_tout.png
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
🙂
Deux conceptions de la liberté d’expression : la nôtre, avec ses interdits, et l’étasunienne, sans entraves, ici exprimée par Grunwald.
Ceci dit peut-on mettre sur le même plan antisémitisme et caricatures de la figure du prophète ?
L’antisémitisme renvoie à un passé récent qui a vu la destruction des juifs d’Europe. C’est donc devenu le critère du mal absolu.
Mais cela devrait-il pour autant nous éviter toute prudence quant à nos usages de la caricature lorsqu’il s’agit des musulmans ? Nous voyons se développer l’islamophobie, les amalgames qui font le lit de l’exclusion.
Il faudrait sans doute trouver le moyen intellectuel, moral, de contourner la difficulté, en allant à l’amont, simplement en rappelant qu’il n’y a qu’un seul critère qui vaille de façon universelle, c’est l’interdit de tuer tout être humain, quel qu’il soit, où qu’il soit. Tuer un autre humain c’est tuer l’humanité qui est en nous.
En somme il faudrait interdire toute apologie de la violence ! Or dans la situation actuelle la tâche semble herculéenne, tant nos sociétés humaines, toutes civilisations confondues, comportent en elle une violence systémique, laquelle repose notamment sur le principe de la concurrence généralisé récemment rappelé encore par Paul dans Le temps qu’il fait. Voilà en tout cas de quoi poser les termes d’une réelle alternative à notre monde mortifère.
Il n’est donc pas tant question de maintenir la liberté d’expression comme principe qui ne vaudrait que par soi et pour soi, que de créer les conditions d’une fraternité souvent bien fragile ou qui même parfois n’existe pas, ou plus. C’est à cette seule condition que la liberté d’expression peut avoir un sens. S’agissant de Charlie Hebdo (mais cela reste valable pour tout autre média), au risque de me répéter, la question des priorités se pose. S’agit-il simplement défendre une liberté coûte que coûte, y compris en faisant de la surenchère, en se repliant sur son pré carré de la première notion de la devise républicaine, à savoir la liberté, comme l’a noté un commentateur, au risque d’aller au clash qui creuse les divisions et les exclusions, pour n’avoir pas pensé ensemble toutes les composantes de la devise, ou bien de repenser les conditions de la paix entre les humains d’un même pays, entre les humains de toutes les nations ?
Il me semble qu’une analyse lucide de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’humanité, l’espèce humaine, ne peut faire l’économie d’une réflexion quant à la meilleure façon de faire vivre aujourd’hui cette exigence de compréhension alliée à un nouveau paradigme comme celui que nous propose Jorion lorsqu’il évoque le soliton avec ses composantes indécomposables : risque environnemental, risque de la complexité, risque de la machine à concentrer les richesses. Encore faut-il procéder à la neutralisation d’une croyance qui ne s’avoue pas comme telle mais a toutes les caractéristiques d’une religion féroce : l’économisme, cette fausse science au nom de laquelle les humains luttent les uns contre les autres, et même se font la guerre. Charlie Hebdo ne s’est-il pas sur ce plan un peu trompé de combat ? Il y bien Oncle Bernard, Bernard Marris, mais je n’ai pas vu que ce sont des caricatures de la dite religion féroce qui ont été mises en avant.
« Deux conceptions de la liberté d’expression : la nôtre, avec ses interdits, et l’étasunienne, sans entraves, ici exprimée par Grunwald »
Sans entraves et néanmoins placée sous haut patronage ; le sujet n’est peut-être pas de juger des forces et faiblesses respectives des constitutions française et nord américaine, mais de savoir comment chacun participe d’une sorte de paranoïa globalisée et, éventuellement, s’en libère.
Ma liberté d’amalgame n’ayant de limite que celle de mes vieux os, ma couette me réclame et je vous quitte.
Merci de votre réponse argumentée.
Pour éviter toute ambiguïté, je voudrais préciser que l’antisémitisme et les caricatures de Mahomet sont à mes yeux deux réalités incommensurables. Il n’y a donc pas de parallèle. Lorsque j’écris » Ceci dit peut-on mettre sur le même plan antisémitisme et caricatures de la figure du prophète ? » je prends mes distances avec Greenwald. Il n’y a pas de comparaison possible entre l’extermination de personnes pour leur appartenance ethnique et viser des pratiques superstitieuses d’une religion.
Les amalgames d’aucuns s’en pressent de les faire, d’où ma proposition, pour éviter qu’ils se multiplient , de remonter à l’amont, c’est à dire aux causes structurelles de la violence.
Deux conceptions de la liberté d’expression : la nôtre, avec ses interdits, et l’étasunienne, sans entraves, ici exprimée par Grunwald.
Deux conceptions du pouvoir de l’État et des religions et de la laïcité
La France était la fille aînée de l’Église
Le roi était de droit divin.
Symboliquement en coupant la tête au roi nous avons séparé le droit du divin, nous avons séparé le corps (public) de l’esprit (privé), Eux ont « éloigné » l’esprit et le corps des confessions
Nous avons écrit la DDHC, ils ont conservé les textes sacrés
Nous avons créé un État indivisible, Ils ont réuni royaumes et provinces (états) communautaires
Si vous prenez le temps de tirer le fil de ces deux radicalités émergent alors deux conceptions de l’État, du politique, de son rôle, de sa place, de la distance entre le pouvoir et les religions, du public et du privé, chez nous, du public et du confessionnel chez eux. La limite à la liberté d’expression est précisément sur tout ce qui touche au religieux.
Très très schématiquement, liberté/égalité/fraternité chez nous liberté/fraternité chez eux, ce qui est vie privé ici, est public là bas, ce qui est public ici est privé là-bas,
D’où le floutage des caricatures, non par veulerie ou lâcheté, mais simple cohésion entre leur liberté d’expression et leur conception de la laïcité. Caroline Fourest doit l’ignorer sans doute pour être allée leur infliger à la télé une humiliation publique en leur assénant ce qu’est le courage public.
En ce qui concerne « Bibi », il veut modifier la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël en la faisant glisser d’ »État juif et démocratique » en « État nation du peuple juif », c’est à dire une théocratie. Les élections se dérouleront en mars 2015. Tout prosélytisme étant exclu, son opportuniste appel aux français de confession juive prend sens.
@PYD :
J’adhère totalement à votre dernier paragraphe ;
Pour le reste… »Je ne me ferai pas brûler pour mes opinions, tant je suis si peu sur d’elles .Mais pour le droit d’avoir une opinion et de pouvoir en changer. »
Ce sont des mots qui cachent leurs majuscules.
DDHC : les mots de la raison, conditionnelle, c’est comme ça mais ça peut être autrement, mieux
Textes religieux, : les mots sacrés de la croyance, inconditionnelle, c’est comme ça et pas autrement.
Notre liberté d’expression est née de notre conception de la laïcité (raison) qui prône non pas la disparition des religions (croyances) mais leur respect en leur enlevant toute possibilité d’accéder au pouvoir politique, avec sous-jacent le spirituel au bout du chemin de l’éducation du savoir de la connaissance, de la pensée.
Liberté d’expression, à travers notre Histoire, est synonyme POUR NOUS, de respect des religions.
Notre droit au blasphème, raisonnable, que nous pouvons utiliser jusqu’au malaise et la nausée, permet de maintenir le pouvoir des religieux et des croyances à bonne distance des lois de la république seules à mêmes de garantir liberté / égalité / fraternité à tous et pour tous . Malaise ou non, Il peut, il doit s’entendre et se comprendre par nous non comme une insulte mais comme une nécessité pour le maintien au pouvoir de la raison. Nous pouvons dépasser notre nausée et notre malaise parce que nous SAVONS qu’ils sont l’obstacle à franchir pour passer de l’identitaire à l’appartenance.
Charlie Hebdo était diffusé chez nous. il nous aidait à maintenir les symboles historiquement frelatés de la liberté de l’égalité et de la fraternité, de la guerre et de la paix d’un pouvoir lorsqu’il est d’essence religieuse.
En 2015, les flux d’informations et communications et propagandes sont continus (internet). Les frontières des mots sont abolies. Les mots, bruts, sans leur histoire ni raisonnement.
Donc (tout en déclarant la guerre) quand nous bramons liberté d’expression, en voulant l’imposer par des mots bruts, vides de sens mais pleins de valeurs inconditionnelles, nous bramons alors une croyance, la seule, la vraie, la nôtre à ceux qui les reçoivent. Ils sont reçus et compris comme une violence puisque contre intuitifs (respect des religions par l’irrespect) comme des injures et insultes, inconditionnelles.
Georges Bush a prétendu vouloir offrir la Démocratie à des peuplades égarées au nom du bien, par la force et la guerre
Éprouvette, arme de destruction massive,
charlie, arme de mots massifs
quand nos gouvernants prônent des réformes structurelles aboutissant à faire sauter le mot central de notre devise au cœur même du sens de notre laïcité
quand ils s’assoient sur la DDHC au nom de l’intérêt supérieur de l’État en claironnant qu’ils sont debout et réaffirment en choeur leurs valeurs (et non lois ou principes) en chantant à tue-tête « qu’un sang impur abreuve nos sillons »
quand parmi les victimes de ses régressions se trouvent précisément les français communautarisés en zone de non droit confessionnelle, passés à travers l’éducation et la connaissance et la compréhension de nos codes civiques,
quand l’origine mentionnée de ces concitoyens n’est plus géographique ou territoriale ou nationale mais uniquement religieuse
quand, les filiations culturelles étant ainsi alors rompues, nos concitoyens « d’origine musulmane » perdent leur légitimité, ils sont et se sentent français de papier (le papier, ça brule, comme les drapeaux), nos concitoyens des deux autres religions monothéistes affirment leurs désormais évidentes racines chrétiennes et juives pour revendiquer leurs identités,
où sont nos seules et uniques armes légitimes, le sens et la raison ? Notre laïcité a tout d’une relique quand l’égalité s’efface, Il nous reste alors liberté et fraternité, comme tout le monde, et ce que nous en faisons, comme tout le monde, la guerre.
AQ et Daesh nous savent. Ils recrutent. Echec et mat.
Merci Baleine, c’est toujours un plaisir de vous lire.
J’adhère totalement. Et votre exposé plus haut sur les conceptions respectives de la liberté d’expression en France et outre-atlantique est lumineux.
Je mets en lien le billet de Dominique Temple, http://www.pauljorion.com/blog/2014/12/12/leconomie-sociale-de-michel-rocard-par-dominique-temple/ le titre était un peu réducteur (car le sujet n’était pas principalement Rocard) qui évoquait lui aussi la devise républicaine, en insistant sur l’égalité, et présentait les conditions de possibilités du vivre ensemble, à l’échelle locale mais aussi mondiale en partant du socle de la réciprocité. Que valent en effet en les trois volets de notre devise républicaine, liberté, égalité, fraternité, s’ils interdisent le dialogue avec les autres peuples, nations, et religions, parce que l’un d’entre eux a été nié, négligé, ou même passé sous silence ? Lorsque de part et d’autre l’endroit où l’on place l’absolu, diffère, il n’y plus que la logique d’affrontement pour amener l’autre à sa propre conception. Il faut donc quelque chose de plus, or l’égalité outre la fraternité (contenue dans la réciprocité) offre ce pont qui manque si l’on s’en tient à la seule liberté. Il n’est pas de peuple, de religion, qui ne fasse de l’égalité, comme justice, la pierre angulaire de son idéal. Ce qui implique, d’une façon générale, qu’ une liberté n’est juste que si elle est partagée.
Un musulman ce n’est pas seulement un croyant, c’est aussi un être humain que la justice préoccupe. Il faut donc réaffirmer nos valeurs de laïcité Et, en même temps — c’est la condition indispensable pour que notre message soit entendu, intégrer dans notre discours le lien indissoluble entre cette liberté et l’égalité, la fraternité constituant la base implicite de tout dialogue, car pas de dialogue possible sans réciprocité. Il faut rester intraitable sur la liberté d’expression, mais il y a diverses manières d’être intraitable, la seule à mais yeux qui conviendrait étant celle qui justement ne cesse d’embrasser la devise républicaine dans sa composition unitaire et indivisible. C’est à ce niveau que se situe la responsabilité de tout intervenant dans le débat public, que ce soit avec des mots ou avec des dessins.
L’idée que » Liberté , Egalité , Fraternité » sont indissociables pour que la république vive , n’est pas neuve .
J’avais avancé ici , l’idée que ,entre les trois , c’est par contre Fraternité qui règle la flamme quand les deux autres sont en difficulté :
http://blogs.lexpress.fr/attali/2011/12/18/penser-la-france/
Merci PYD, je vous lis avec beaucoup d’attention et plaisir.
Enfermer un être humain dans une croyance quelle qu’elle soit est l’enfermer dans un état, il n’est plus un être humain il est un croyant, il est un représentant non plus d’une religion mais d’une idéologie. C’est une exclusion de l’humanité, c’est son humanité qu’on élimine. C’est la vie, la mort, la vie et la mort éternelles que nous nions.
En 2015 notre liberté/égalité/fraternité, laïcité, construction théorique dépouillée de ses sens (droit de l’homme ridiculisé, égalité éliminée, identités revendiquées) se présente cependant encore comme finalité indépassable, un TINA.
Son esprit était l’indépendance des citoyens et leur émancipation par une pensée personnelle afin de leur permettre d’aborder leur spiritualité par la culture et la connaissance en leur permettant un dialogue personnel avec eux-mêmes et Dieu grâce à l’autorisation par éviction de tout pouvoir intermédiaire. Qu’en avons-nous fait ? Des maltraitances.
En ça, notre laïcité est très proche d’un islam, troisième et dernière religion monothéiste, sans « clergé » ni représentant de Dieu, qui refusait les reproductions du prophète afin d’éviter toute iconographie source d’idolâtrie usurpatrice du prophète lui-même, puisque pouvant intrférer dans le dialogue entre le croyant et son Dieu, dépouillé de ses sens. Qu’en ont-ils fait ? Des maltraitances.
Les maltraitances sont sources des violences que nous nous imposons à nous-mêmes et aux autres.
Si seul l’esprit anime, nous savons alors désormais que précédant le message et le messager, il y a l’esprit. Nous savons aussi que plus nous nous concentrons sur le message et le messager, plus l’esprit s’évanouit. Et plus nous sommes capables de maltraiter, tuer, éradiquer, exterminer le vivant en son nom pour tenter de maintenir en vie un esprit disparu afin de ne pas disparaître avec lui.
Nous savons désormais quels sont leurs monstres.
Nous savons aussi quels sont nos monstres, du moins ceux que nous pouvons encore attribuer à une source religieuse, si sûre, si rassurante. Notre alibi.
Les nôtres, pur jus, vont se réveiller.
Suis-je moi-même, dans l’incapacité de reconnaître les maltraitances que je subis et celles que les autres (tous les autres) subissent par moi par eux-mêmes et leurs autres, en capacité de me transformer en monstre ?
C’est quoi, un monstre ? C’est qui, un monstre ?
Un monstre , c’est le contraire de l’esprit .
Mais qu’est ce que l’esprit ?
@Paul Jorion : Est ce que cet échange entre PYD et Baleine ne mériterait pas une meilleure mise en page ?
(Sur le pavé, la devise tant galvaudée de la République – « Liberté, Égalité, Fraternité » – a trouvé une illustration que nul n’aurait imaginée, mais que peut-on attendre pour la suite ? Que valent ces valeurs si unanimes si elles ne se concrétisent pas dans la vie de tous les jours ?)
Le problème avec les devises de la République c’est de pouvoir définir ce que c’est que la Fraternité. Je crois que A Malraux avait déjà soulevé le problème.
Dans un État de droit ,Liberté ,égalité… sont régies par la loi mais la Fraternité…combien de lois?
Dans Fraternité il y a un rapport avec le mot frère or dans la République on n’est pas frère mais citoyen. C’est dans un cadre religieux que les hommes s’appellent frères.
Il me semble que l’État Républicain tel que nous le connaissons a exclu de son cadre cette notion de fraternité.
La fraternité , elle est ou n’est pas .
et quand elle n’est pas , c’est plutôt les citoyens qui l’excluent de l’Etat .
La liberté d’expression, la liberté de circulation …..,
celles des autorisations ou de la permission, sont régies par la loi.
La Liberté, avec un L, soit l’idée de liberté, dont celle pour l’homme de légiférer lui-même de ses lois, plutôt que se se soummettre à la Loi d’un Dieu éternel et omniscient, ou sous le joug de la Loi du Marché, celle d’un système insensible, irresponsable ….
c’est autre chose
ERREUR ,@ Merlinll la loi sur le regroupement familial a été instaurée sous Valérie Giscard dit d’ Estaing!
@ Mephisto
Je me plais souvent peut être à tort à renverser l’ordonnancement des ces trois valeurs fondamentales pour en expliquer les liens intrinsèques les unissant… C’est à dire qu’en commençant par les fraternités, les sororités, par cette forme de reconnaissance d’autrui comme un membre de sa famille (et pas que dans la religion. Les confréries civiles – hors l’opacité de la franc-maçonnerie, etc – , sont nombreuses même dans les cités, bandes, etc), de ce vivre ensemble que l’on veut construire et élever en commun on en déduit et nous nous devons d’en garantir autant des égalités de Droits, etc indispensables pour nos équilibres, que des équités même dans les partages à faire, que des libertés reconnaissables à chacun-e, à partir du moment ou elles ne nuisent pas à autrui, à cette sœur, ce frère, à l’équilibre des égalités des Droits…, à l’ensemble. Mais c’est un idéal qui comme je l’ai écrit plus haut est plus qu’atteint. C’est pour cela que je me suis toujours posé la question de pourquoi avoir placé la Liberté en valeur symbolique première, et la fraternité en dernier, même si cette devise fut prise à la suite de la libération d’un joug, d’une oppression…? Car aujourd’hui combien de foi la liberté est prônée au nom de l’économie des entreprises, ou parfois des oppressions subites par des peuples à l’étranger, à libérer, et maintenant dans l’expression attaquée comparativement aux discours publiques et politiques philosophiques même sur les fraternités (mise à part les parités, qui ne parlent pas non plus de sororité)…?
J’habite un secteur « coloré » depuis 20 ans. Mes fils sont allés au collège public, puis au lycée technique,sachant que nous sommes en ZEP. Ils sont tout deux ingénieurs et tous deux m’ont dit un jour: « si nous avons des enfants, jamais nous ne jouerons comme vous l’avez fait la carte généreuse du vivre ensemble, d’ailleurs nous ne nous établirons jamais dans ce genre de secteur. Nos enfants ne se feront pas racketter, ne se feront pas traiter de fils de porc, ne verront pas leurs profs se faire insulter et humilier…. » Moi qui ai toujours cru à notre école républicaine..
Hé oui, disserter sur le communautarisme, le vivre ensemble, c’est très confortable quand on est « entre soi » , la réalité lorsqu’elle est quotidienne, c’est autrement plus complexe à analyser, relativiser et comprendre. Ce que je ressens de grave, c’est que nous avons maintenant des populations qui nous détestent. Je sais, il ne faut pas le dire. Je suis de gauche, humaniste, mais le constat, la réalité est là. La France c’est quoi pour ces populations ?
Oui, comment remonter la pente ? C’est la meilleure des questions à se poser. Cela devrait commencer par des gestes symboliques.
Une petite idée derrière la tête ?
Jeter des ponts entre les gens..
Créer « Vacances Républicaines », où des personnes qui ont une chambre libre dans leur maison ou villa invitent 1 ou 2 gamin(e)s de 5 à 10 ans issus des banlieues, pour leur faire voir autre chose que les murs de béton de leurs cités pendant les vacances.
Tout ça encadré au niveau national, avec des familles solides et aimantes, et des éducateurs référents pour créer le dialogue.
Si j’étais Lilian Thuram ou Djamel Debouze.. je mettrai ma renommée au service de causes de ce genre-là. Comme ils le font déjà d’ailleurs.
Et si j’avais une villa ou une chambre libre dans un endroit agréable, je tenterais l’expérience.
La fracture due à l’augmentation des inégalités et la crise augmente. Il faudrait la réduire par des initiatives citoyennes de ce genre.
Moi, Coulibaly, il m’a brisé le coeur.. Toutes les victimes aussi bien sûr. Mais lui, encore plus..
Quel naufrage !
J’en ai proposé qqs uns sur l’APBJ, comme un « ferry » symbolique allant mettre 30 personnes d’une communauté au contact de 30 au « port » d’une autre, avec un peu de rituel (klemzer ? + char-ferry de carnaval avec de vraies portes de 3 x2 m?).
Parce que seul, on ne le fait plus
(j’arpentais l’IdF en train quand j’étais en 3e -2nde, avec les cartes oranges 5 zones toutes neuves alors, pour le pari d’ado de les « rentabiliser » un max, quand je pouvais, c’était avec le copain fana de ferroviaire qui avait lancé cette idée, mais souvent, c’était seul… jamais de gros pb, pas de maux à Meaux, pas de mandales à Mantes, Etampes et Juvisy sans vrais soucis).
Entre temps est arrivée « le grand branchement » des médias, leur multiplication, rendant les canaux secondaires importants pour les minorités (les K7 des pro-ayatollah en 1977-78, les paraboles et CD dans les années 80, internet ensuite), puis en partie accaparés par ceux qui savaient où récupérer des gens malléables.
Les vecteurs d’apaisement étaient le métissage, l’éducation des jeunes filles etc. toutes choses qui s’amplifie raisonnablement en phase économique favorable, et encore.
Il est à craindre qu’il y a besoin d’attendre un retour de balancier séculaire avant que cela ne s’arrange : sur la base des savoirs-faire, par exemple tel quartier peut se rendre utile au reste et rendre cet apport économiquement fructueux. L’exemple pervers étant la drogue dans les immeubles vers St Ouen, etc. où le « savoir-faire », est réduit au pire des « savoir-vendre » aux pékins parisiens. Mais la phase de l’économie actuelle, qui fait entre autre qu’une compétence dans un rayon d’1 km de chez vous ne viendra pas se mêler de vos histoires et que vous devenez votre propre plombier, informaticien, etc., n’est pas pour rien dans l’impossibilité de donner un projet « flesh and blood » sur le vivre ensemble.
Erix le Belge, Timiota,
Vos solutions me paraissent bien condescendantes: offrir des vacances, ferry symbolique.
Pourquoi serait il aujourd’hui légitime qu’un Debouze ou qu’un Thuram, qui n’ont fait que tirer leur épingle du jeu, seraient ceux qui offriraient mondes et merveilles? Leur situation est aussi celle qui a créé la précarité des autres.
Quant au ferry, qui serait en droit de le conduire! Cette fracture sociale, ce n’est certainement pas ceux vers qui le ferry doit accoster qui en sont la cause, mais ceux qui ont le moyen et la prétention de leur offrir. Cette manière d’arriver avec trompette et fracas, il y a mieux pour demander pardon.
Si seul on ne le fait plus Timiota, c’est qu’au fond, on sait tous qu’on se ferait tailler un shirt.
Là où j’habite, les zones de « non droit », on sait tous où elles sont. Je sais même dans mon quartier, à qui je devrai m’adresser pour acheter des stupéfiants… L’indifférence fait partie de notre mode de pensée et de fonctionnement.
@Erix le belge :
Si vous habitiez en France , vous auriez depuis une bonne quarantaine d’années l’occasion d’accueillir un enfant en difficulté familiale durant les vacances , en jouant les familles d’accueil dans le cadre des actions du secours populaire .
La nature des symboles et leur puissance sont sans doute à chercher ailleurs .
Mais , en dehors de tout contexte , c’est toujours bon à faire, même s’il faut parfois avoir le cœur bien accroché , quand on ramène un gamin de sept ans au train qui va le reconduire » chez lui » , au terme de trois semaines de jeux et de rires , et qu’il vous regarde d’un grand regard perdu , qui vous donne l’envie furieuse de remonter dans le compartiment pour lui dire « viens , je te garde avec moi » .
Giphi33,
Ce que vous exposez pour moi, c’est le problème immédiat, palpable, du fait des événements récents.
Mais ce vivre ensemble me paraît ne jamais avoir existé. Le jeu de « la compétition éducative », des « origines sociales » faussent d’entrée les rapports sociaux, qui sont « convenus », basés sur des faux semblants. Ces faux semblants, en période de crise, sont les premiers à exploser quant il y a une différence de « culture et d’apparence évidente », et c’est ce qui est en train de se passer.
La symbolique possible de ceux qui croient encore à ces faux semblants: ce serait le mea culpa.
Hé oui, hélas, pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles, comme le disait si bien Max Frisch.
Ou diviser pour mieux régner, pourrait convenir au sujet aussi. N’est-ce pas ce que font nos gouvernements depuis des lustres ?
Pour ce qui est de l’exutoire, c’est dans ma perception des évènements clairement ce qui a eu lieu. Chaque personne qui aura été confrontée à un moment ou à un autre à des musellements incessants depuis des années, aura vu la goutte du vase déborder, ce qui est une réaction « normale » bien que peu réfléchie en l’état, mais compréhensible.
Cet élan aura aussi engendré une absence de réflexion entre l’humour et l’ironie.
Contrairement à ce que dit l’adage, l’ironie ne tue pas que celui qui s’en sert. L’humour, c’est de l’amour, Coluche avait très bien compris cela. Nos « humoristes » d’aujourd’hui sont des provocateurs que je qualifierais plutôt d’ironistes irrespectueux et infantiles.
Un dessin vaut-il des dizaines de morts, qui se répandent maintenant dans d’autres pays, dans des manifestations ?
Certainement pas.
Et lycée de Versailles .
Vous vous trompez, ne suis même pas allée au Lycée 🙂 Cela aide d’ailleurs, pour avoir les deux pieds bien sur Terre.
1- C’est « la liberté de la presse , qui , contrairement à la pile Wonder , ne s’use que si on ne s’en sert pas » .
2 – « Lycée de Versailles » = « vice versa » ( connu dans toutes les cours d’école primaire )
3- » un dessin vaut il des dizaines de morts..? » C’est une bonne question à poser à ceux qui donnent la mort . S’ils répondent Oui , j’aimerais bien qu’ils changent d’avis avant d’aller plus loin .
Mais , à vous relire , c’est peut être bien ce que vous vouliez dire .
Un deuxième coup de règle sur les doigts pour Juannessy ( tant que c’est mon pseudo qui trinque ….)
Sigmund Freud
Malaise dans la civilisation
(1929)
Eros ou Thanatos ?
Dionysos !
Tout à fait d’accord avec Rejf…
Sans nier les difficultés économiques et sociales, nous sommes avant tout confronté à un problème culturel avec une partie non négligeable des jeunes et moins jeunes..
Contrairement à ce qui a pu être dit trop souvent, on a mis beaucoup de moyens dans nos banlieues, ce qui n’a pas empêché une coupure de s’installer progressivement entre ceux des « quartiers » et les autres.
C’est si vrai que même dans certains lotissements pas du tout défavorisés, on retrouve ça et là des coupures d’origine ethniques et religieuses, ce qui était un phénomène inconnu il y a une vingtaine d’années
Refaire les façades est insuffisant, si dans le même temps, on cède (pour avoir une paix relative) à la facilité et à la démagogie qui prévaut un peu partout (et pas seulement dans les « quartiers »).
La réponse a apporter à ce problème est complexe et pas seulement d’ordre économique, même si sans réponse de ce côté là , on arrivera à rien.
ça me rappelle quelque chose .
@ Pierre juillot
(C’est pour cela que je me suis toujours posé la question de pourquoi avoir placé la Liberté en valeur symbolique première ,et la fraternité en dernier…)
La réponse me semble être une réponse de classe. La bourgeoisie pour développer le capitalisme devait avoir les mains libres.La Liberté comme devise devait être la première pour asseoir sa domination…On peut voir aujourd’hui la demande de reformes…Loi Macron etc qui sous couvert de plus de liberté pour les entreprises veulent reformer les droits du travail…
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Merci Mephisto C’est aussi ce qu’il me semble.
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La bourgeoisie devait penser que le menu peuple ,qui savait à peine lire, ne saurait décrypter et retenir que le premier mot ( et encore !) ….
Sur les pièces de l’empereur Hadrien , on lisait » Humanitas , Felicitas , Libertas « .
En cercle . On pouvait donc commencer par là où on voulait .
Mais ça n’a pas empêché la chute de l’empire romain . Les « gestes » qu’il avait pu faire pour les » esclaves » et les » barbares » , n’y ont pas suffi .
On peut d’ailleurs relire sa lettre à Marc Aurèle , remise en scène par Marguerite Yourcenar , et qui est d’une actualité économique , géopolitique , sociale , financière ,monétaire , humaine ( selon les critères de la philosophie grecque qui a donné naissance à la démocratie ) , sidérante .
PSDJ devrait y trouver son compte et des sources d’inspiration pour une expression plus partageable .
La Liberté avec un L majuscule, ce ne sont pas les libertés des autorisations accordées par le Marché ou celles des permissions données par Dieu. Dans le cadre de la première constitution, elle serait plus à rapprocher de celle pour l’humanité de réfléchir, créer, élire, choisir, légiférer elle-même de ses lois.
« Quand on n’ose plus, ne peut plus, ou ne sait plus postuler, ni désirer l’universel, quand les noms que Kant lui donnait, des noms comme l’Etre suprême, le souverain bien, le sensus communis ou même l’Idée d’humanité, risquent bien, pour beaucoup d »être des Schwärmerein dont il faut faire le deuil, alors l’universalité elle-même est ce dont il faut trancher. Tâche philosophique et tâche politique surhumaine, [..], mais aussi et heureusement, tâche humaine, trop humaine […] Quand le postmoderne est aussi le posthistorique, quand la présupposition ou le postulat du sens de l’histoire est catégoriquement abandonné à force de s’être trop matérialisé comme menace systémique ou totalitaire, alors il faut décider de son sens ici et maintenant, localement et dans ce que Benjamin appelait « l’instant du péril ». Hic et nunc, mais aussi, ad hoc : judicieusement et en vue de là.
On aurait encore :
Vae victis ! ( selon Paul Jorion , c’est la maxime à l’œuvre )
Dura lex , sed lex ( origine trouble )
Summum jus , summa injuria ( Cicéron , j’aime bien , surtout pour la limite sous entendue par le summum )
In vino veritas ( Baudelaire est d’accord , avec Hubert Reeves )
Sursum corda ! ( j’aime bien aussi )
« Que valent ces valeurs si unanimes si elles ne se concrétisent pas dans la vie de tous les jours ? »
Le prix du papier sur lequel elles sont inscrites en lettres de feu.