Billet invité
L’inflation sous-jacente en France au mois d’octobre a été négative selon l’Insee. Cet indice permet de dégager les tendances de fond de l’évolution des prix, excluant de son calcul les produits dont les prix sont soumis à l’intervention de l’État, ceux qui sont volatils en raison de facteurs climatiques ou de tensions sur les marchés mondiaux, et il corrige les effets des mesures fiscales.
Lorsqu’un indice devient négatif, ce n’est pas très bon signe. Alors pour ne pas mettre les points sur les « i », ne pas parler de décroissance quand c’est le cas, ou de déflation comme cela se présente, on parle de croissance ou d’inflation négative. Le passage d’un état à l’autre n’a d’ailleurs qu’une faible portée, lorsque la croissance plafonne et l’inflation n’atteint pas – et de loin – le niveau fixé comme objectif, c’est tout juste une question de conventions. Mais il est des mots dont la charge est trop forte pour être prononcés dans ce monde où l’influence est un trafic comme un autre, et où l’action politique se conçoit comme un effet de tribune.
À ce propos, un nouveau mot vient de faire son apparition : la prédistribution. Il a pour principale raison d’être d’escamoter la redistribution fiscale, qui passe au second rang pour ne pas être accomplie. Le premier ministre français vient d’importer le concept des États-Unis, depuis qu’il fait fureur dans les rangs des socialistes européens cherchant à retrouver un ancrage progressiste et se refaire une virginité.
L’idée est simple : il faut prioritairement intervenir en amont, et non pas en aval, pour que l’égalité soit instaurée. Chiche, on attend des actes !
(suite) (« À tout seigneur tout honneur ») PJ : « il n’est pas exclu du tout que je me retrouve dans la…