Les raisons de ma colère, par Lazarillo de Tormes

Billet invité. Ouvert aux commentaires.

Paul Jorion, via son compte twitter, pointe notre attention vers un article du Vif qui m’incite à vous raconter une anecdote pour illustrer le phénomène à partir d’expériences et de ressentis de la vie de tous les jours.

Il y a à peine quelques années, le caractère cosmopolite de Bruxelles était perceptible à l’oreille, par la multitude de langues parlées dans ses rues. Parmi ces langues l’espagnol me semblait objectivement surreprésenté. Ce phénomène était observable dans les quartiers touristiques de la capitale. Guides à la main, appareils photo en bandoulière, des familles entières profitaient des routes innombrables que Ryanair ouvrait au départ de l’Espagne, basant son modèle économique low-cost très bien adapté au bas salaires espagnols, sur de généreuses aides publiques des aéroports provinciaux et des coûts salariaux allégés par les bienfaits de la directive détachement inspirée par Frits Bolkenstein.

Flash forward, il y a près d’un an dans un café de Saint-Gilles, quartier populaire de Bruxelles. Je m’approche du bar où le préposé semble perdu dans une conversation impossible avec un groupe pendant qu’une masse de clients s’impatiente. Le groupe ne parle qu’allemand et un anglais approximatif, lui ne parle qu’espagnol et un français moins qu’approximatif. La peur dans les yeux de perdre sa place toute récente, il me demande, à ma surprise en espagnol, alors qu’il ne sait rien de moi, de l’aide. Cette anecdote et le parcours de cet homme fraîchement arrivé m’avaient émus, confronté que j’étais pour la première fois en personne à une immigration d’un type nouveau.

Je ne résiste pas à la tentation de vous confier que la scène, symboles quand tu nous tiens, se déroulait au café de la Maison du Peuple, un lieu chargé d’une histoire sans équivoque aujourd’hui mué en café tendance. Signe des temps…

Après la crise de 2008, l’espagnol entendu à Bruxelles s’est transporté des lieux touristiques vers les quartiers populaires. Au début il portait les tonalités musicales des Équatoriens, Colombiens, Argentins ou Dominicains premiers touchés dans une Espagne en perdition économique. Depuis peu ce sont les parlers des différentes régions de l’Espagne que l’on capte. Vous me l’auriez dit il y a dix ans à peine, jamais je n’aurais cru un phénomène aussi massif possible. Pour moi c’était une évidence, l’Espagne pays de misère et d’émigration chronique avait réglé cette tare congénitale à tout jamais.

Mais revenons au Vif du sujet : ce qui j’y lis ne m’apprend rien. Dernièrement la société d’intérim Addeco à Madrid a acheté dans les médias du groupe Prisa des espaces publicitaires dans lesquels apparaît ad nauseam cette vignette aguichante. Drapeau de l’espoir et illusion d’un futur possible qui immanquablement trouvera un écho aux yeux des lecteurs dans un pays au taux de chômage nauséabond où aucun citoyen ne manque d’au moins une victime dans son entourage familial proche.

La description de la mission proposée par Addeco est ici. En résumé:

  • emploi précaire : cdd.
  • addeco Espagne est contractant donc possibilité de rupture sans entraves par l’employeur final en Belgique aux conditions du droit du travail espagnol qui s’applique et qui a été massivement dégradé ces dernières années sous prétexte d’austérité.
  • lieu de travail à 2000 kilomètres. De préférence venir de Madrid à Bruxelles avec sa voiture pour être mobile.
  • flexibilité maximale demandée en ce qui concerne les horaires et les lieux de travail
  • niveau d’expérience exigé
  • compétences linguistiques avérées et extensibles à une langue importante surtout localement
  • seul le salaire brut est mentionné. Les 2000 euros correspondent à +/- 1.450 euros nets.

Pour référence, mise en contexte et extrapolations, les salaires minimums en Europe dans la table 2 ici. Avec ça il faut se loger, vivre sur place et espérer un surplus pour aider la famille dans le besoin restée au pays.

Au même moment, l’industrie du travail intérimaire en Belgique, multinationale Addeco y compris, va mal. J’imagine le plaisir de leurs employés face à la concurrence efficace de leurs collègues espagnols. La maison mère en Suisse n’a rien à craindre. La crise s’installe et semble destinée à s’aggraver puisqu’on se dirige vers des politiques d’austérité dont on connait l’issue. Le taux de chômage national de 8,5% est de 21% en région bruxelloise, là ou Addeco Madrid prétend envoyer ses candidats. Tout ça dans un contexte global où le travail disparaît.

En définitive, la vignette d’Addeco m’a rappelé cet autre tract dans Les raisins de la colère de John Steinbeck qui raconte l’odyssée d’une famille chassée d’Oklahoma par la combinaison des saisies judiciaires post 1929 par les banques et du dust bowl. Au passage en parlant de dust bowl, le roman commence dans les mêmes décors qu’Interstellar, prélude à une autre odyssée très commentée en ces lieux, hasard ?

Le but des tracts pour les producteurs d’oranges californiens était d’attirer une main d’œuvre en détresse, prête à tout sacrifice et dépassant largement en nombre les besoins réels pour ainsi pouvoir appliquer une pression maximale sur les travailleurs nouveaux arrivants et locaux. Il se reflète dans ce passage :

…This fella wants eight hundred men. So he prints up five thousand of them things an’ maybe twenty thousan’ people sees ’em. An’ maybe two-three thousan’ folks gets movin’ account a this here han’bill…

Dans une Espagne qui n’a plus rien à offrir à sa jeunesse massivement au chômage que ces jobs sous-payés dans les pays « riches » du nord, les lignes bougent. Ce soir à Madrid les deux économistes – Juan Torres Lopez et Vicenç Navarro – mandatés par le mouvement Podemos pour établir le programme économique sur lequel sera basée la campagne aux législatives de 2015 publient leurs travaux. On en verra les détails, ils devraient correspondre aux grandes lignes du manifeste qui avait contribué à l’élection de 5 députés aux européennes de mai.

Les sondages donnent à ce mouvement citoyen en formation, à peine érigé en parti politique, 28,5% d’intentions de vote. Comment ne pas être saisi par la pertinence de ces quelques lignes en page 2 du manifeste dans le contexte de l’article du Vif :

… Établir des mécanismes pour combattre la précarisation de l’emploi, spécialement l’emploi jeune pour lutter contre l’exil de notre jeunesse. Élimination des entreprises de travail temporaire. Augmentation significative du salaire minimum interprofessionnel …

Vous sentez comme moi ce mélange de souffrance et d’espoir ? Voilà mon coup de gueule, les raisons de ma colère et les pensées qu’elle m’inspire. Lire Steinbeck avec le recul c’est comprendre un peu ce qui se passe aujourd’hui et où ça mène si on laisse faire ou qu’on fait mal.

Les raisins de la colère a été publié en 1939.

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38 réponses à “Les raisons de ma colère, par Lazarillo de Tormes”

  1. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Il est vrai que l’on voit des Espagnols partout en Europe, idem des Italiens, des Grecs….
    Le « marché » de l’emploi en Europe est morcellé. D’un côté ceux pour lesquels la crise n’existe pas; les salaires de ceux-là sont regulièrment augmentés, leur carrière se poursuit. Les multinationales profitant de la mondialisation embauchent surtout sur place, dans les pays émergents. Il s’agit là d’un phénomène durable, imputable à différents facteurs. Par conséquent, le chômage ainsi que la précarité sont des réalités aquises, elle progresseront inéluctablement.

    On fait l’hypothèse que le changement ne peut que venir de la base (révolte). Le système actuellement en place (et bien ancré) fait profiter à beaucoup de monde. Il ne fait qu’enrichir les mêmes qui eux n’ont aucun intérêt que cela change. Ils font pressions sur les gouvernement pour conserver, pour sauver le système. Il faut prendre en considération le fait que nous traversons une « époque psychopathique », où l’honnêté, la morale, la transparance, la considération pour autrui………..sont considérées comme des choses inutiles et dérangantes

    1. Avatar de Tigue
      Tigue

      @ Germanicus

      Ne serait ce pas une époque « psychotique » plutôt ?
      Le psychopathe ne tolère pas la frustration, or ceux que vous décrivez au sommet ne sont pas ces mabouls qui vous cognent dès qu’ ils n’ obtiennent pas immédiatement ce qu’ ils veulent.
      C’ est simplement qu’ « ils ne vous calculent pas ». De même vous ne les calculez pas pour ce qu’ ils sont (une mamie, votre voisine qui fait pression pour du rendement pour son assurance vie peut etre ?)
      Vous n’ existez pas même en tant que point minimum accessible a la sensibilité dans l’ espace qui leur est accessible. Tout ceci, bien que d’ autres points soient visibles pour eux, pas ailleurs, mais à coté de ce qu’ ils ne voient pas : contigus ?
      Le comportement collectif qui résulte de cette « cécité sélective diffuse » est une sorte de schizophrénie collective. (le terme « cécité » est à comprendre comme le contraire de « voir » comme l’ entend Wittgenstein). La colère est de mauvais conseil, surtout si on voit mal ou pas du tout.

      « Le lien avec la critique à laquelle se livre Benjamin sur la philosophie de la vie et le concept de l’expérience vécue apparaît d’une part lorsqu’on se penche sur la genèse de la philosophie de la vie, et d’autre part lorsqu’on songe au fait que Cohen a développé la critique de la connaissance sous forme de procédure méthodique afin de mener le « problème de la sensation » à une solution philosophique plutôt qu’empirique. La philosophie de la vie désignait, vers le début du XXe siècle, un discours hétérogène qui ne regroupait pas seulement des mouve-ments culturels et politiques, mais unissait aussi différentes sciences comme la psychologie expérimentale, la physiologie, la biologie et la sociologie. Dès lors, la généalogie de la philosophie de la vie ne renvoie pas à la philosophie, mais aux disciplines que nous avons citées et qui se concevaient comme des sciences positives. Comme l’a souligné Klaus Christian Köhnke, Georg Simmel, par exemple, en tant que tenant de la philosophie de la vie, se rattachait « au physiologue [William Thierry Preyer, N.d.l’A.] et à son fondement psychogénétique du concept du moi, autant dire qu’il ne se rattachait pas à des positions philosophiques de ses prédécesseurs ». 8 Dans le développement de son concept d’individu, qui devait occuper le centre de sa sociologie de la modernité, Georg Simmel, que l’on peut considérer, sur ce point, comme exemplaire 9, ne se référait donc pas à la philo-sophie, mais aux études psychogénétiques du professeur de physiologie d’Iéna, William Thierry Preyer. Celui-ci fut l’un des rares élèves directs de Gustav Theo-dor Fechner, lequel, dans son livre paru en 1860, Elemente der Psychophysik, avait fondé la psychophysique comme une nouvelle discipline scientifique. 10 En s’appuyant sur les expérimentations physiologiques d’Ernst Heinrich Weber, Fechner avait soutenu qu’il existait entre la croissance de l’intensité de la stimulation et la croissance de la sensation une corrélation que l’on pouvait représenter, et par conséquent calculer, sous forme de logarithme. De ce logarithme, auquel il donnait le nom de loi de Weber ou de formule fondamentale, Fechner espérait pouvoir tirer une connaissance objective sur la nature intérieure de l’être humain, qui n’aurait besoin ni du propos de l’être humain sur lui-même et sur sa sensation, ni de son approbation. 11 C’est à ce point, où l’histoire de la naissance de la philosophie de la vie recoupe les découvertes des nouvelles sciences de l’homme comme « créature vivante et capable d’expérience vécue », que commence la critique de la connaissance chez Cohen. Dans les sciences empiriques de l’homme, au XIXe siècle, la sensation avait pour fonction de rendre mutuellement reproductives ou calculables l’une par l’autre, la réalité interne et externe, la réaction et la stimulation, l’intensité et l’extensivité, la qualité et la quantité. Intégrée au schéma stimulation-réaction, la sensation était, dans les sciences empiriques de l’homme, considérée comme la représentante et par là même comme la garante d’un objet situé en dehors de la conscience. 12 Dans cette mesure, les sensations, par exemple dans la théorie de la perception de Hermann von Helmholtz, sont les symboles subjectifs de processus objectifs et, conformément à son interprétation de la perception, fondée sur la théorie des signes, ce sont des « signes pour les objets extérieurs ». Ils constituent une « langue qui nous est donnée par notre organisa-tion et dans laquelle les choses extérieures s’adressent à nous ». 13

      Dans le cadre des sciences empiriques, la sensation a acquis le rôle d’intermédiaire entre le monde intérieur et le monde extérieur. Elle est devenue la notion clef d’une conception de la science qui considérait la sensorialité comme une « instance incontestable », « une source de stimulation pour les sensations que nous communique notre expérience vitale », pour reprendre les termes de Cohen 14, et interprétait l’intuition comme une « connaissance concrète, liée à un objet ». 15

      L’observation plus précise du traitement du problème de la sensibilité chez Cohen permettra de donner dans les lignes qui suivent une idée de l’histoire conceptuelle et philosophique qui a précédé le concept de sensation et de vécu.

      Le principe de la méthode infinitésimale et le problème de la psychophysique

      Les présupposés relevant de la théorie de la connaissance que critique Cohen dans son ouvrage Das Prinzip der Infinitesimal-Methode und seine Geschichte, tournent autour de l’hypothèse kantienne selon laquelle la connaissance s’alimente à deux sources, l’une étant l’intuition, l’autre l’entendement, chaque connaissance se constituant à partir de l’assemblage de ces deux capacités et des données qui
      s’y attachent. Par opposition, Cohen définissait l’intuition comme une pure relation, comme l’acte par lequel « la conscience se rapporte à ce qui lui est donné ». 16

      La différence entre intuition et entendement ne résulte donc plus de l’origine différente de leurs données, mais uniquement de la référence différente à ces données. Comme le formule Cohen dans Das Prinzip der Infinitesimal-Methode und seine Geschichte, l’intuition ne doit plus être pensée comme une capacité, mais comme l’acte d’intuition. En tant que telle, elle « n’est qu’un moyen de connaissance », et par conséquent « l’élément d’une méthode » 17 que Cohen a appelée la « méthode transcendantale ».

      La critique de la théorie kantienne des deux capacités à laquelle se livre Cohen équivaut à une critique fondamentale de l’idée que les sciences positives se font d’elles-mêmes. C’est qu’en s’inscrivant dans cette perspective, Cohen ôte toute crédibilité à la supposition selon laquelle l’intuition ou la sensorialité repré-sente une source de stimulation qui aurait son corrélat dans la sensation. Or, comme nous y avons déjà fait allusion, cela constitue le présupposé fondamental non seulement de la psychophysique, mais aussi de la physiologie des sens, dès lors que seule cette hypothèse d’une relation de condition entre le stimulant et la sensation permet, à l’aide de données recensées et mesurées par différents appareils d’enregistrement, de se livrer à des déductions sur le système de perceptions et de sentiments de l’être humain. 19 On trouve des éléments caractéristiques du courant visé par Cohen dans sa critique de l’interprétation de Kant par Helmholtz, critique formulée dans la deuxième édition de son ouvrage Kants Theorie der Erfahrung, en 1885. Il n’y reproche pas seulement à Helmholtz de partir des centres d’intérêts de la psychologie, mais aussi de considérer que « la nature existe en soi et pour soi, les corps étant simplement donnés ». 20 Mais selon Cohen, Helmholtz ignore surtout « l’exclusivité de la portée de la forme kantienne de l’intuition pour la critique de la connaissance », et bien que Helmholtz fasse des « efforts louables » pour « déterminer plus précisément le rapport de l’intuition à la pensée, il ne peut », selon Cohen, « y parvenir, dès lors qu’il considère d’emblée l’intuition comme une perception, et croit donc devoir, par la pensée, améliorer le concept d’intuition ». 21 À l’inverse, lorsqu’il justifie le calcul infinitésimal par la critique de la connaissance, Cohen vise à affirmer la primauté de la pensée à l’égard de « l’évidence » de l’intuition. Il formule effectivement sa critique de la supposition selon laquelle la connaissance partirait d’une chose donnée et serait donc « positive », dans le contexte d’une méthode philosophique qui doit justifier

      la réalité des connaissances scientifiques à partir du caractère médial de la pensée et donc justifier la primauté de la pensée dans l’acquisition de la connaissance. 22

      La différence entre la justification mathématique et la justification métaphysique de l’infinitésimal renvoie à une question fondamentale, posée par l’application (elle-même rendue possible par la méthode infinitésimale) d’une méthode mathé-matique à des problèmes physiques : la question de la référence des grandeurs avec lesquelles on calcule. La question est de savoir ce que l’on entend par « dx », l’infinitésimal : une grandeur infiniment petite ou un point ? Une valeur mathé-matique limite ou une continuité ? Contrairement à la justification mathématique, centrée sur le continuum mathématique et donc sur la méthode limite, la justifi-cation métaphysique du calcul infinitésimal vise des grandeurs naturelles continues et variables, c’est-à-dire physiques, et donc la réalité ou la valeur de réalité des grandeurs infinitésimales. Comme l’expose Peter Schulthess dans son introduction au texte de Cohen, la justification métaphysique part de la supposition selon laquelle « la transformation, le devenir d’une grandeur continue [repose] sur des unités intensives (degrés) auxquelles la grandeur infinitésimale vient à servir d’expression mathématique ». 23 Elle s’appuie sur la tradition philosophique dans laquelle on a, depuis Aristote, discuté la problématique de la continuité et du point dans la théorie des grandeurs continues réelles. 24 Dans la scolastique, les grandeurs continues étaient caractérisées comme des grandeurs intensives suscep-tibles de présenter des degrés différents. Du point de vue mathématique, elles furent finalement présentées comme des variables x susceptibles de prendre des valeurs différentes. À la question de la référence des grandeurs avec lesquelles on calcule, la justification du calcul infinitésimal par la métaphysique ou par la philo-sophie de la nature répond donc, pour résumer, dans le cadre de la tradition de la métaphysique. Cela signifie que les grandeurs découlent de la qualité ou de l’essence, de l’être-tel d’une chose. La justification relevant de la critique de la connaissance, à laquelle fait appel Hermann Cohen, se dresse aussi bien contre cette justification de la méthode infinitésimale par la philosophie de la nature ou la métaphysique, justification qu’il qualifie de spéculation métaphysique, que contre la psychophysique. Comme le montre Peter Schulthess, dans les temps modernes, le concept d’intensité a été transposé sur la physique, où on l’a défini comme « force » ou comme « pouvoir d’action de la matière ». 25 Parallèlement il voyait dans la psychologie la force de la sensibilité, qui était exprimée par le degré de clarté des représentations. Kant opérait pour finir une distinction entre grandeurs intensives et extensives, et défi-nissait la grandeur intensive comme celle qu’on peut uniquement saisir sous forme d’unité, tandis que les grandeurs extensives sont composées de parties. Selon Kant, les directions dans lesquelles était traité le rapport entre grandeurs intensives et extensives se partageaient entre la théorie de la connaissance, d’une part, et la….. »

      http://rgi.revues.org/pdf/1091
      http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/divers/ptolemee.html

      1. Avatar de Dominique Gagnot

        @Tigue 28 novembre 2014 à 06:44

        Cher Tigue,
        J’ai tenté de vous lire, et suis tombé en narcolepsie à la 17èm ligne.

        Vous dites à fort juste titre:

        Ne serait ce pas une époque « psychotique » plutôt ?

        Il vous suffisait ensuite de citer 4 lignes d’un site causant français:
        http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/sante_mentale/index.php?id=64,11,0,0,1,0
        psychotique
        « si l’individu semble avoir une conviction inébranlable en la réalité de sa perception ou de sa position, il peut s’agir d’une conviction psychotique. De façon générale, la psychose se caractérise par la perte de contact avec la réalité ou une partie de celle-ci, de même que par une désorganisation de sa vie, de ses émotions ou de sa personnalité. »

        Et par pitié, abandonnez le patois et les noms de gens qu’on connait pas. Moi aussi je peux vous donner ceux de mes voisins, mais ça servirait à quoi?

      2. Avatar de Tigue
        Tigue

        Cher Dominique,
        Essayez de faire un effort, ce n’ est pas si difficile, j’ ai mis une (autre) image qui dit la même chose que le texte-image, mais sans le baratin conceptuel qui vous gave.
        Votre conception de la dette comme chose, et des 1% de très très vilains comme cause, est insuffisante pour tout expliquer :
        -pourquoi les 99% ne s’ entendent ils pas ?
        -Pourquoi et comment des individus du 99 % deviennent ils des 1% ?
        Comment cette conception peut elle vous convenir ?
        Regardez encore.

      3. Avatar de Dominique Gagnot

        @ Tigue 28 novembre 2014 à 12:47

        Je ne critique que la forme de votre propos!
        C’est d’autant plus dommageable, justement, que le fond est intéressant, d’autant que je n’y avais pas réfléchis. Ok, les 1% ne sont pas que des enflures, mais des malades. Sans avoir mis un nom sur leur maladie, je m’en rendais quand même un peu compte.
        Ce sont de vilains malades.

        Je comprends ça comme ça:
        Le monde, tel qu’en parle les « milieux autorisés », a de moins en moins à voir avec la réalité.
        Leur « réalité » découle du Système économique capitaliste qui est, dans leur inconscient, le fondement de leur conception du monde. Ils voient tout à travers.
        A défaut de faire l’effort d’y réfléchir par soi même, c’est fatal car nous sommes éduqués comme ça.

        Illustration: Yann Artus Bertrand. Vu sa sensibilité écologique, on pourrait croire qu’il est pas psychotique. Et ben si, il l’est. Comme pour les autres psychotiques, selon lui, le réchauffement climatique est de la faute des individus qui consomment trop (de viande en particulier). Il n’a pas conscience du Système, il est enfermé dedans.
        C’est en effet handicapant pour s’opposer au Système, que de ne pas comprendre que le problème vient du Système, d’autant qu’il n’est pas tombé du ciel.

        Non seulement, le Système n’est pas pensé, mais il produit la pensée de ceux qui sont là pour le penser. Le comble de la folie sans doute.

        Et je crains que même nos leaders (en France) de gauche radicale, n’aient pas non plus compris…
        Alors que chez Podemos, il semble que si (d’ailleurs merci aussi pour les infos sur ce parti que je connaissais très mal)

        Grace à vous, j’ai mieux compris.

      4. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        .

        En résumé, il y a 2 réalités:
        La réalité réelle, et la « réalité » imposée par le système économique, et c’est de moins en moins possible de conjuguer les 2. A quelque niveau que ce soit.
        Devinez celle qui va l’emporter ?

    2. Avatar de Tigue
      Tigue

      Avant de de mettre en colère, il faut essayer de regarder encore une fois le tableau.
      C’ est comme pour ce tableau des frères Lenain :
      http://www.histoire-image.org/site/zoom/pleinecran.php?i=1262&type_analyse=0&oe_zoom=2376

      Imaginez que de façon anachronique, les convives entendent : « attention souriez je prends la photo ». Ils interrompent le repas et regardent dans la direction d’ ou on les appelle.
      Et là : pas de photographe !
      Un immense rideau s’ ouvre sur….. Un très grand miroir rectangulaire.
      Chacun se reconnait dans le miroir n’ est ce pas ?
      Mais que se passerait il si il existait des erreurs d’ attribution : si par exemple celui qui est derriere croit qu’ il est celui qui partage le pain , ou si celui qui le reçoit croit qu’ il est celui qui le donne ?
      Cela modifierait prodondemen le comportement physique des uns et des autres, c’ est a dire la réalité .

    3. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      Tigue
      Je vais lire votre contribution tranquillement ce soir dans l’avion.
      Pour vous aider à distinguer la psychopathie (aujourd’hui elle figure sous une expression plus moderne: sociopathie), voilà ceci:
      la psychopathie n’est pas une « maladie ». D’ailleurs, il y a des sociopathes qui réussissent bien professionnellement. La psychose est dûe à un dysfonctionnement au niveau du néocortex. Les psychotiques sont le plus souvent inaptes à poursuivre une activité professionnelle « normale », sauf dans un cadre hospitalier ou institutionnel Il ne s’agit donc pas d’une maladie au sens classique du terme, comme la tuberculose, le cancer………

      1. Avatar de Pseudo Cyclique
        Pseudo Cyclique

        tigue ,  »
        « Le psychopathe ne tolère pas la frustration, or ceux que vous décrivez au sommet ne sont pas ces mabouls qui vous cognent dès qu’ ils n’ obtiennent pas immédiatement ce qu’ ils veulent.
        C’ est simplement qu’ « ils ne vous calculent pas ». De même vous ne les calculez pas pour ce qu’ ils sont (une mamie, votre voisine qui fait pression pour du rendement pour son assurance vie peut etre ?)
        Vous n’ existez pas même en tant que point minimum accessible a la sensibilité dans l’ espace qui leur est accessible. Tout ceci, bien que d’ autres points soient visibles pour eux, pas ailleurs, mais à coté de ce qu’ ils ne voient pas : contigus ?… »

        vous n’avez sans doute pas de proches schizophrènes pour faire certains amalgames et raccourcis !

        u

      2. Avatar de Tigue
        Tigue

        @ Germanicus,
        Voui voui voui, c’ est ça…
        Psychopathe ou schizophrène tout se vaut: 1 truc nouveau pour le prix de 2, cela vient de sortir = machintrucpathe : pas être maladie, regarder ailleurs, trop dur pour toi mon petit, spécialiste doit gérer ça.
        http://www.saintluc.be/actualites/newsletters/084/index.php
        Non.
        Il ne faut pas se laisser voler nos mots (ie sans en négocier le prix), c’ est pour cela qu’ on ne se comprend plus, même a la même table., il n’ y aurait bientôt plus de table sans les mots pour la penser
        http://www.youtube.com/watch?v=G20c_aZtoEE&feature=youtube_gdata_player

  2. Avatar de Michel Gaillard
    Michel Gaillard

    Le plus agaçant : l’impression que les minces sommets de ces hiérarchies de suceurs de sang affermissent cette verticalité inique sans que rien ne semble en mesure de les contrecarrer. Beaucoup y réfléchissent et c’est tout aussi agaçant de constater que les gens fâchés par cette mécanique, hyper majoritaires, n’aient pas encore trouvé moyen de s’unir pour établir de véritables contre pouvoirs : transnationaux.

    1. Avatar de Béotienne
      Béotienne

      @Michel Gaillard
      Bien dit.
      Mais les média sont aux ordres et diffusent des faits divers mixés à des infos importantes, la potion s’avale cul sec avec une petite grimace et un sentiment d’impuissance , au jour le jour.
      http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/
      « Ma part c’est combien?: la formule magique du Katanga…

      Lubumbashi,

      Envoyée spéciale,
      Près d’un million de tonnes de cuivre par an ! Jamais, ni durant l’époque coloniale ni sous le règne de Mobutu le Katanga n’avait atteint un tel record de production. Et cependant, dans la capitale du Katanga, l’atmosphère est morose. Faute de contournement, d’immenses semi remorques, immatriculés en Zambie, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, traversent le centre ville et les quartiers densément peuplés dans un halo de poussière et de pollution. Ils transportent des ballots de minerais bruts, qui seront transformés hors des frontières, ou des produits chimiques hautement toxiques. « En cas d’accident, nous connaîtrons un Seveso à la puissance dix » s’inquiète un médecin expatrié qui constate aussi une explosion de cancers affectant même de enfants en bas âge. Un ophtalmologue confirme : « à cause de la poussière et de la pollution, nous assistons à un multiplication de cancers de la rétine, entre autres chez les jeunes enfants… »
       » « 

  3. Avatar de Agnès
    Agnès

    Toujours à Bruxelles, dans le secteur de la construction où j’ai travaillé un temps. Le secteur a toujours été cosmopolite et employait aussi bien des belges que des italiens, portugais, espagnols, marocains, plus récemment polonais … aux tarifs et conditions en vigueur en Belgique. Jusqu’à maintenant.

    Aujourd’hui, les petites boites font faillite les unes après les autres, et les cadors du marché utilisent « l’externalisation » : on fait appel à une firme basée la plupart du temps dans un pays de l’Europe de l’est ou du sud, qui utilise du personnel venant de, et payé au tarif de ce pays, parfois déclaré, souvent clandestin. Impossible à concurrencer. De temps à autre un scandale éclate, lorsqu’un organisme officiel utilise ce genre de main d’œuvre. Mais qui poursuivre, et sur quelle base? Le maître de l’ouvrage prétend avoir lancé un appel d’offre dans les règles et avoir pris le moins cher, le prestataire est dans son droit de faire appel à un sous-traitant européen et joue les innocents, le sous-traitant s’est barré dans son pays, il reviendra plus tard sous une autre raison sociale. Et de toutes façons le phénomène est répandu partout : lorsqu’il s’agit de clients privés personne ne se plaint, et personne n’en parle.

    Autre secteur, les restaurants grecs, particulièrement bien représentés à Saint-Gilles. Vers 2009, aux débuts de la catastroika, plusieurs grecs ayant perdu toute perspective chez eux sont arrivés ici cherchant aide et solidarité parmi leurs parents émigrés avant eux. Certains ont pu trouver hébergement, plus petits boulots au noir dans les arrière-cuisines. Entre démerde et solidarité d’urgence plutôt qu’exploitation. Mais quel choix! là-bas, chômage et misère ou emploi sous-payé, si payé. Ici, survie et semi-clandestinité.

    Steinbeck est on ne peut plus actuel. En complément des Raisins de la Colère, on peut lire « Les Bohémiens des Vendanges », une série d’articles pris sur le vif qu’il a écrit et dont il a, par la suite, tiré ce roman. Je me rappelle d’un passage où il expose le point de vue des riches propriétaires pour qui, littéralement, une main d’œuvre semi-esclave est indispensable pour faire tourner le bizness, sans quoi ils devraient tous mettre la clé sous la porte.

    (Lazarillo, vivez-vous encore à Bruxelles? Fréquentez-vous toujours le Parvis de Saint-Gilles?)

    1. Avatar de Lazarillo de Tormes
      Lazarillo de Tormes

      Bonjour Agnès,

      Tom Joad est mon héros 😉 Bruce Springsteen et Dorothea Lange quelle force dans cette union du son et de l’image, merci!

      Mon épicier est place Bethléem, j’ai entendu en passant tous ces nouveaux Grecs arriver à la recherche d’une dignité perdue. Bruxelles est une petite ville mais un monde à elle seule quand on la pratique dans tous ses recoins, on en parlerait pendant des heures.

      Mon père était l’un de ceux-là dans la construction.

      1. Avatar de Agnès
        Agnès

        Bonjour à vous, Lazarillo,

        Nous habitons le même quartier, je passe tous les jours place Bethléem.

        Bruxelles est le monde en miniature, avec ses multiples nationalités, particulièrement Saint-Gilles avec ses différentes classes sociales qui y cohabitent sans croiser leurs regards. Une ville-monde entre surréalisme et réalisme magique, et la beauté surprenante des recoins cachés qui ne se laissent pas facilement découvrir.

        Honneur à votre père, ces ouvriers étaient des gens pleins de courage et de générosité. La vraie noblesse.

      2. Avatar de Lazarillo de Tormes
        Lazarillo de Tormes

        Ça alors Agnès, vous ici! Voyons-nous un de ces jours autour d’une locale à la Maison du Peuple ou ailleurs si vous le voulez. Paul pourrait vous envoyer mon adresse mail, merci.

        Paul, à l’époque L’Union souriait encore à pleines dents, quelle chance d’avoir pu vivre cela! Je tâcherai de passer dire bonjour en début de séance au Vicomte demain.

        Bonne soirée.

      3. Avatar de Agnès
        Agnès

        🙂 Je tâcherai aussi de passer au Vicomte.

        Si j’ai bien compris, plus bas, votre échange avec Carlos, le siège de Podemos à Bruxelles est au Pianofabriek? Si oui, j’y passerai aussi!

        Et j’autorise Monsieur Jorion à vous passer mon adresse mail aussi.

      4. Avatar de Lazarillo de Tormes
        Lazarillo de Tormes

        Oui au Pianofabriek les samedis. Ils communiquent via leur page facebook: https://www.facebook.com/pages/Podemos-Belgica/203306526529770?sk=events&key=past&ref=5

  4. Avatar de Nyssen
    Nyssen

    Les derniers chiffres du chômage viennent de tomber: forte progression en octobre: + 0,8% ce qui porte le total des chômeurs à 3.400.000!
    L’amortisseur social fonctionne encore en France, c’est sans doute la raison pour laquelle il n’y a pas (encore) d’émigration vers des contrées plus prospères.
    Tout est question de relativisme, ainsi les roumains et les bulgares qui s’installent au sud de Paris dans des mini-bidonvilles sont relativement plus satisfaits de la vie de biffins qu’ils mènent ici que de subir une situation économique pire encore dans ces pays de l’Est de l’Europe?

    1. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      Nyssen
      Ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai assez souvent l’occasion de voyager en Europe. On rencontre maintenant des Francais partout; ce qui est nouveau: il s’agit souvent de « réfugiés économiques », fuyant le marasme qui regne en France, pour se réaliser dans un autre pays européen ou nordaméricain, notamment à Londres ou en Allemagne. Nombreux sont ceux qui ont peur de rentrer France – alors ils s’accrochent là ou ils se sont établis. Imaginez, leur patrie leur fait peur!

      1. Avatar de Ar c'hazh du
        Ar c’hazh du

        Ne serait-ce pas plutôt la destruction de la culture héritée de nos pères qui (nous) fait peur ?
        La patrie n’est pas menaçante mais bel et bien en danger !

        Quel avenir et quel espoir laisse-t-on à la jeunesse ?
        Pas de travail (en fait, pas d’argent pour payer le travail) et plus de protection sociale.
        Alors pourquoi rester « au pays » voir des robots les déposséder sans compensation de leur moyen de subsistance…

        Les forts fuient, les faibles meurent mais « on » (M. DRAGHI) sauve l’Euro.
        Tout à fait en phase avec la vision totalitaire de « la finance ».

  5. Avatar de nounours
    nounours

    Une information bien dans le sujet du jour sur la construction d’une ferme photovoltaïque.

    http://www.sudouest.fr/2014/11/25/des-travailleurs-payes-2-euros-de-l-heure-1747020-2736.php

    Les journalistes en ont parlé le matin le midi le soir à la télé à la radio, sans compter le journal lui même, mais personne n’a évoqué l’utilité d’une telle installation. Je connais les lieux, à la place de ces installations il y avait un champ de maïs gigantesque, quand on est a une extrémité du site, on ne voit pratiquement pas l’autre bout, c’est dire l’étendue de la surface. Personne n’a évoqué la perte de production de maïs qu’il faudra aller chercher à l’autre bout du monde, sans compter que le terrain est bien adapté à la production de maïs, qualité du sol, eau en abondance, climat du Sud Ouest.

  6. Avatar de carlos
    carlos

    Je participe a Podemos a Bruxelles, syndicaliste SETCa et ancien émigre moi même. Ça fait des années qu’on voit des jeunes émigrés, garçons et filles, surdiplômés, travaillant au noir, dans les cafés, distribuant des toutes boites,etc… Avec la peur au ventre de se faire expulser. Enfin quelqu’un qui s’en rend compte. Il faut aller voir du côte de la gare du Luxembourg, parmi les serveurs et serveuses travaillant pour servir des fonctionnaires et même on y voit des politiciens connus, les auto satisfaits comme disait le curé des Marolles, qui font semblant de ne rien voir, il faut aller voir du côté des mille et une boites gravitant autour des institutions européennes et proposant des contrats bidons ou d’intérim de quelques jours à quelques semaines, les sous traitants du bâtiment, louant des maisons pour des équipes de portugais, tout ça pas déclaré. J’ai eu a voir des accidentés du travail sans aucun droit se débrouiller comme ils peuvent. Jetons un coup d’œil dans les représentations officielles de telle ou telle région ou état. La c’est carrément le règne des sans droits, on y trouve même des esclaves. Bruxelles devient un bordel social
    Voilà, c’est mon cri du coeur, face à une situation désastreuse, et pendant ce temps le gouvernement s’en prend encore un peu plus, aux droits sociaux des citoyens.

    1. Avatar de Lazarillo de Tormes
      Lazarillo de Tormes

      Carlos,

      Je passerai vous voir un de ces samedis, je vois que vous êtes au Pianofabriek? Convaincu que Podemos est amené à se cloner ailleurs en Europe en fonction des spécificités locales. Déjà voir la polymorphisation en vue des municipales avec Ganemos et les sueurs froides qu’elle provoque me remplit de bonheur.

      D’accord avec toi sur ce qui se passe ici. J’aime aussi penser qu’on peut voir Bruxelles et l’espérer comme la présente Eric de Ville. Soñemos.

      1. Avatar de carlos
        carlos

        C’est exact, les réunions se tiennent actuellement au Pianofabriek a Saint Gilles

  7. Avatar de Thomas
    Thomas

    Et dans mon courrier electronique du matin, l’occasion de prendre « ma part » la dedans :

    «  » »Legal & General vous propose un fonds centré sur des entreprises à fort potentiel de croissance : Talence 2017.
    Quelles sont les valeurs sélectionnées ?

    Les sociétés identifiées sont engagées ou vont s’engager dans un programme de restructuration tel que :

    Cessions d’actifs ;
    Plan de réduction des coûts;
    Changement de stratégie et / ou de management ;
    Opérations de fusion / acquisition ;
    Renforcement du bilan, désendettement.
    La réalisation de ces mesures doit potentiellement conduire à une revalorisation boursière des titres sélectionnés. Ainsi, ces sociétés présentent un réel potentiel de croissance.

    Quels sont les atouts de Talence 2017 ?

    Un objectif clair : obtenir une performance nette supérieure à la performance historique moyenne des actions, estimée à 7 % par an ;
    Une sélection rigoureuse des sociétés à fort potentiel engagées dans un processus de restructuration ;
    Une gestion indépendante des fluctuations à court terme des marchés ;
    Une gestion diversifiée sur les plans sectoriels et géographiques ;
    Un placement à court terme puisque la dissolution du fonds est prévue le 31/12/2017 ;
    0 € frais d’entrée.
    Cliquez-ici pour en savoir plus sur l’offre Talence 2017 :…. » » » »

    En bref, on rentre, on braque la caisse, et on s’en va très vite…Un beau projet de société !

  8. Avatar de nebul_eu
    nebul_eu

    – optimisation du coût du travail
    – en temps réel
    la logique est imparable, c’est le même principe pour l’optimisation fiscale.
    Un vrai boulot de trader, qui cherche la variation bénéfique entre deux places de marchés.

    Et c’est comme çà que du jour au lendemain, on se retrouve à faire 5 km pour aller chercher sa baguette.

  9. Avatar de Julien Paulus
    Julien Paulus

    Cher M. de Tormes,

    Votre billet m’apprend que Vincenç Navarro a rejoint le mouvement Podemos : je l’ignorais et c’est une excellente nouvelle que Podemos puisse compter sur l’appui d’intellectuels costauds et militants de sa trempe.

    Déjà en 2003, lors d’un colloque organisé par l’Association pour la Récupération de la Mémoire historique (La Memoría de los Olvidados, actes coordonnés par Emilio Silva), Navarro pointait l’état de délabrement économique et social de l’Espagne qui, selon lui, n’a jamais su rattraper son retard dû à son passé franquiste et à une transition démocratique en trompe-l’oeil.

    Quelques chiffres que Navarro pointait en 2003 : les dépenses sociales s’élevaient à l’époque à 19% du PIB (contre 28% de moyenne pour l’UE) ; le pourcentage de la population au travail dans les services sociaux publics était de seulement 6% (12% de moyenne pour l’UE, et 20% pour la Suède) ; les dépenses relatives aux pensions s’élevaient à 8,9% du PIB (11,2% de moyenne pour l’UE). Même constat, selon Navarro, pour la dépense publique en faveur des écoles primaires et secondaires. Navarro pointait également le déficit des services d’aide aux familles, comme l’accès et l’encadrement dans les établissements d’acceuil à l’enfance de 0 à 3 ans : seulement 3% des enfants avaient accès en 2003 à ce type de structures publiques (contre 33% en Suède ou 19% de moyenne en UE à la même époque).

    Bref, Navarro soulignait en 2003 l’état alarmant de la plupart des indicateurs de bien-être en Espagne. Cela donne donc une idée effrayante de ce que doit être leur état actuel…

    1. Avatar de Lazarillo de Tormes
      Lazarillo de Tormes

      Bonjour Julien,

      Je vais décortiquer le contenu de la présentation d’hier. En plus de leurs parcours académiques, compétences et engagements respectifs il faut souligner un courage énorme de la part de Vincenç Navarro et Juan Torres. Les pressions les plus invraissamblables sont exercées sur eux à mesure que le mouvement prend de l’ampleur et gagne en consistance.

      Le plus dur commence maintenant.

      1. Avatar de Dominique Gagnot

        z’avez de la chance de comprendre l’espagnol. (si j’avais su qu’un jour ça devienne la plus importante langue au Monde, j’aurais pas séché les cours…)
        Y’a pas une traduction, un résumé ?

      2. Avatar de Lazarillo de Tormes
        Lazarillo de Tormes

        🙂 Je vais travailler là dessus soit des sous-titres, soit un résumé ce qui se prêtera le mieux au contenu et sa compréhension.

  10. Avatar de Lucas
    Lucas

    Dans le secteur publique, le remplacement des personnes qualifiées par de simples stagiaires (parfois improvisés) est monnaie courante et est très souvent préjudiciable pour la fonction (éducation, santé…).
    (cf. « L’Etat prédateur » James K.Galbraith)

  11. Avatar de Gigobert
    Gigobert

    Quelle surprise ! Ou vous étiez ces 150 dernières années ? Oui le capitalisme repose sur l’exploitation du salariat. On ne va pas réinventer la roue sans cesse.

    1. Avatar de Lazarillo de Tormes
      Lazarillo de Tormes

      Pas né, mais vous avez regardé mon doigt pas ce qu’il montrait. Merci d’être passé et de partager votre invention.

  12. Avatar de Duprez Patrick
    Duprez Patrick

    En fait ce vivent les Espagnols n’est qu’une des facettes de ce qu’on peut appeler le « descenseur » social que les classes moyennes d’Europe subissent à des degrés variables suivant les pays.
    Logiquement, cette situation devrait mener à la révolte mais en l’absence d’une alternative politique crédible, j’ai bien peur que la résignation et l’individualisme l’emporte.

  13. Avatar de Marianne
    Marianne

    Mi pais esta lejos, todo muere incluso la libertad.
    Es aqui :
    https://www.youtube.com/watch?v=mpChIiU7c0s

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