Interstellar – Assumer plutôt d’être d’ici : Terrien, par Marc Peltier

Billet invité.

Je suis en dissonance par rapport à beaucoup de ce que je lis ici à propos du film « Interstellar ». A force de lire les billets et les commentaires, j’en suis venu à penser que mes réticences méritaient d’être dites, nonobstant l’avis exprimé par Paul Jorion, pour qui les spectateurs se diviseront en deux catégories, ceux qui n’y comprendront que pouic, et ceux qui y verront une grande œuvre en résonance particulière avec ce qui s’écrit sur ce blog. Je proteste en tant que tiers exclu ! 😉

La science-fiction permet de faire des « expériences de pensée », et d’explorer des hypothèses utopiques ou u-chroniques sur un mode plus léger que l’essai, en gardant la possibilité de mobiliser d’autres voies de la compréhension, comme la poésie, ou l’émotion. Le genre suppose que l’on s’affranchisse de certaines contraintes de la réalité, pour pouvoir mettre en scène une problématique intéressante. Mais il n’est pas question pour autant d’abandonner toute cohérence logique ou scientifique, car alors il ne s’agit plus de science-fiction, mais de fantasmagorie magique. « Harry Potter » ne relève pas de la science-fiction, c’est évident.

Tout est donc affaire de dosage, et surtout de circonscription des hypothèses immédiatement non réalistes. On peut s’intéresser à ce qui résulterait de telle ou telle impossibilité physique devenue possible, mais quand les problèmes soulevés s’empilent en relevant tous d’un « Et pourquoi pas, puisque c’est de la science-fiction ? », précisément, ce n’en est plus. C’est du « Harry Potter » à la sauce scientifique : on sollicite notre empathie, notre capacité d’émerveillement, notre goût du conte épique, des résonances poétiques que les questions scientifiques suscitent, mais ce n’est pas de la science-fiction. Interstellar nous fait traverser les trous de ver, entrer et sortir d’un trou noir et communiquer à travers son horizon, et nous promener physiquement d’un univers d’Everett à l’autre. Ça fait beaucoup ! Quand, comme spectateur, je me dis à chaque plan « au point où on en est, pourquoi pas ? », mon intérêt pour la partie « science-fiction » s’effiloche. Quand le film nous place dans des situations qui impliquent des problématiques scientifiques avérées, mais qui forment précisément un débat scientifique en cours, sans assumer en aucune façon le minimum de cohérence qui permettrait de mettre en scène la problématique considérée, ou les enjeux intellectuels, je ressens cela comme de la simple cuistrerie, qui devient parfois cocasse quand elle est confrontée aux trivialités romanesques du scénario « made in USA » (La bannière étoilée plantée à côté de la supposée seule survivante de toute l’humanité, perdue de l’autre côté de l’univers, fallait oser !).

En outre, en bon lecteur de Paul Jorion, j’ai eu un sourire amusé en voyant que la survie de l’humanité dépendait finalement d’une équation… 😉

Pour ces raisons (simplement évoquées, car je pourrais m’étendre), je ne vois pas, pour ma part, « Interstellar » comme étant d’un intérêt majeur en tant que film de science-fiction.

Il reste que c’est un film d’un certain souffle, et je suis assez d’accord avec ce qu’en dit Steve Bottacin : un film masculin, américain, « yang », qui glorifie la quête prométhéenne, la filiation, et surtout la volonté de ne jamais renoncer : « N’entre pas consentant dans cette bonne nuit ». Rien que pour cette jolie phrase, je pardonne beaucoup au film…

Venons-en à la question que je souhaite discuter, puisqu’elle est sous-jacente à la plupart des commentaires : le film met sans ambages sous le nez du public, qui en est tout ahuri, la possibilité réelle que notre planète devienne inhabitable pour nous, et qu’il n’y ait d’autre choix que de la quitter ou de disparaître comme espèce. Or je ne crois pas à la disparition de notre espèce à un horizon de temps « historique », et surtout, je pense totalement absurde l’idée que l’on puisse s’extraire de la biosphère dans laquelle nous avons évolué, et qui nous ont fait ce que nous sommes.

Qu’il soit très clair d’emblée que, comme nous tous sur ce blog, je crois inévitable une Grande Crise de l’Humanité à échelle de cinquante ans (le soliton), qui s’accompagnera malheureusement d’une crise majeure de la biosphère. L’humanité pourrait connaître une dépopulation massive, et en sortir dans un état de civilisation très dégradé. C’est bien assez grave !

Pour autant, l’hypothèse que la terre devienne moins habitable pour nous que quelque autre endroit que ce soit, ne résiste pas à l’analyse. Je veux surtout mettre en cause l’idée que l’on pourrait partir ailleurs, où que ce soit ailleurs.

On peut écarter un moment, au nom d’une science-fiction utile comme évoquée plus haut, les impossibilités, pourtant de bon sens, liées à la physique connue (énergie, temps, etc…), et à l’imminence de ce qui nous menace, qui nous laisse peu le loisir d’explorer des planètes situées à plusieurs dizaines d’années-lumière. Ma critique de l’idée de partir coloniser les étoiles se fonde plus profondément sur une représentation de ce qu’est l’homme.

Une telle idée d’évasion de la biosphère montre que l’on se pense toujours, en tant qu’humain, comme radicalement « à part » de la nature, et capable de s’en extraire à volonté.

Imaginer quitter la planète, c’est prolonger d’une façon très naïve un « Go West » qui structure profondément notre imaginaire. C’est considérer que nous pouvons transposer le concept d’espèce colonisatrice hors des frontières de la biosphère sans qu’il perde sa substance. C’est tout simplement ne pas avoir intégré que cette planète finie, contingente, celle-là et pas une autre, sur laquelle nous avons tous co-évolué depuis 3,5 milliards d’années, fait inexorablement partie de nous.

Etre humain, c’est être d’ici, terrien, avec des os dimensionnés pour 1 g de gravité tout juste, des récepteurs rétiniens faits pour ce soleil, pas un autre, des poumons adaptés à cette atmosphère, telle qu’elle est aujourd’hui, c’est avoir un métabolisme qui est enchevêtré avec celui de tous les autres organismes terriens qui ont co-évolué avec nous, c’est être dépendant de cette humidité, ces saisons, cette durée du jour, etc, etc, et probablement, c’est être doté un psychisme qui n’est pas « hors sol » non plus…

Nous ne sommes pas les êtres « à part » que nous avons toujours pensé être (en occident, au moins), libres de nous définir comme nous le fantasmons, mais des animaux terriens, certes très singuliers, capables de concevoir notre fierté et notre dignité d’humains, mais néanmoins animaux parmi les autres, avec une histoire évolutive contingente terrienne. Notre faculté de nous adapter à d’autres conditions que celles qui nous sont consubstantielles, est très limitée, et d’ailleurs la plupart de ces limitations nous sont probablement encore inconnues, puisque nous ne les avons pas éprouvées. Nous ne pouvons transporter avec nous les conditions de notre survie que peu de temps, et pas très loin. La proclamation du contraire est un acte de foi totalement gratuit, et certainement déraisonnable.

le réalisateur Christopher Nolan déclarait « J’adore l’exploration spatiale, c’est le sommet de l’ambition »

C. Nolan se définit en parlant ainsi comme mâle, américain, « yang », etc. … et naïf ! Pour ma part, je vois d’autres sommets à l’ambition, et je ne pense pas du tout qu’il y ait pour l’homme moins d’ambition ou de dignité à assumer d’être d’ici, terrien, plutôt qu’à s’imaginer que, puisqu’il a été le colon de la terre, son destin tout tracé est d’être le colon de l’univers, sans voir que ce prolongement contient une transition problématique et une faute logique.

Pour le dire autrement, nous ne pourrions envisager de partir aussi radicalement qu’à condition de renoncer à rester complètement humains, car un humain déconnecté de sa biosphère n’est plus un humain. Est-ce cela dont il est question, pour sauver l’humanité ?

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144 réponses à “Interstellar – Assumer plutôt d’être d’ici : Terrien, par Marc Peltier”

  1. Avatar de Lucas
    Lucas

    « On pense à tort que le confort de vie est lié à la consommation des ressources.. »
    Il est entendu qu’avec nos connaissances, nous pourrions vivre assez confortablement en utilisant moins d’énergie et de ressources. Et qu’il faut s’attaquer en priorité à ce système économique « biophage ».
    Mais si l’on pense ça, c’est parce que nous avons vécu cela.
    Je voulais juste signaler que dire que de réparer la planète n’est pas la plus grosse difficulté…certes, mais à l’heure où certains entreprennent de l’abimer encore plus…(²)
    De toute manière, comme j’entendais dire enfant, la terre nous mettra tous d’accord, pour le meilleur ou pour le pire. Et à l’état naturel, l’argent n’est plus.

    1. Avatar de Dominique Gagnot

      mais à l’heure où certains entreprennent de l’abimer encore plus…

      Mais c’est ce que je dis, la plus grosse difficulté est de virer ceux (les gros rentiers) qui actuellement décident de ça, et qui font tout pour conserver le pouvoir, et surtout la rente associée.

      1. Avatar de Lucas
        Lucas

        Oui, simplement à certains endroits, ils apparaissent et commencent juste à se frotter les mains, à l’heure où les ‘nôtres’ sont malades et s’en lèchent les doigts.
        D’ailleurs certains arrivent à faire les deux choses simultanément, ils ont une foi immense en leurs CONNERIE.

  2. Avatar de Dominique Gagnot

    Notre système économique n’a JAMAIS été pensé, du moins, JAMAIS « on » écoute ceux qui y réfléchissent de manière cohérente, depuis bien longtemps pourtant.

    En fait, ceux (les gros rentiers qui de fait contrôlent tout ) qui « pensent » le système, posent le problème ainsi :
    (n’attendez pas qu’on vous l’explique dans les journaux, ils leurs appartiennent…)
    —————-
    – « On » veut garder LE pouvoir, et mettre la main sur un maximum de richesses. Comment faire ?

    1 – « on » endort le peuple en racontant ce qui nous arrange, pour laisser penser que l’économie, le chômage, le réchauffement climatique, la misère et pauvreté, bref toutes les calamités, sont des fatalités.
    « On » martèle surtout c’est pour le bien du peuple que c’est comme ça, et donc de sa faute.
    Et que si le peuple veut que ça change, il devra faire des sacrifices!
    Et « on » se met ainsi le peuple de notre côté!

    2 – par derrière « on » organise tout dans noter intérêt, et « on » entasse!

    Et ça marche super bien…

  3. Avatar de Dominique Gagnot

    A propos de « c’est pas Dieu qui nous sauvera », moi je dirais:

    Nous sommes esclaves, des esclaves du veau d’or.
    Nous sommes obligés de le respecter. C’est à dire travailler à faire n’importe quoi du moment que ça paye les factures, même si c’est totalement absurde. Car c’est une condition indispensable pour vivre dans « leur » système. (ce serait amusant de recenser le nombre de personnes qui font des trucs absurdes, dans le cadre de la logique absurde de la « guerre économique »…)

    Et tant que « leur » système contrôlera l’ensemble des ressources, on ne pourra s’organiser autrement…

  4. Avatar de Dominique Gagnot

    ce serait amusant de recenser le nombre de personnes qui font des trucs absurdes, dans le cadre de la logique absurde de la « guerre économique

    Allez, je commence: Les Financiers, les publicitaires, les marqueteux, les commerciaux, les 9 entreprises, qui font la même chose que la 10 èm qui en fin de compte les coulera toutes,
    les fabricants de cochonneries destinées à l’agroalimentaire, les 99% de journalistes qui racontent tous la même chose fausse/déformée, ceux qui fabriquent leurs équipements (chaînes de radio/télé). Ceux qui fabriquent des moyens de transport pour tout ça qui ne sert à rien. Tout ça, c’est juste sans réfléchir. J’oubliais les militaires, et leurs supers équipements!
    Une (grosse) partie de l’administration qui s’occupe de faire appliquer quantités de lois qui n’auraient pas lieu d’être … et je ne parle pas des politiques, et du cirque qu’il y a autour.

    Le plus simple serait de recenser les gens qui font des trucs utiles. A la louche, ça ne doit pas faire plus de 10% de la population, et 1% du PIB…

    (je précise que je ne critique pas les personnes qui font des trucs idiots, moi même j’en ai fait partie)

  5. Avatar de alain audet
    alain audet

    @Michel
    J’ajoute l’industrie de la mode, cosmétiques et vêtements.
    -Cosmétiques chimique au visage le matin à l’égout le soir irrécupérable par les filtres de traitements etc
    -nouveaux vêtements à chaque saison l’ancien encore en excellent état à la récupération etc.
    Le tourisme international par avion, 1milliards de litres par jour pour aller voir ailleurs si ils y sont.
    Combien pour les paquebots?
    Le sport professionnel etc.
    L’industrie de l’automobile qui joue à l’obsolescence programmé etc.

    1. Avatar de Dominique Gagnot

      Cosmétiques chimique au visage le matin à l’égout le soir irrécupérable par les filtres de traitements etc

      N’oublions pas que c’est ce qui justifie l’une des plus grosses fortunes françaises. N’oublions pas non plus qu’il en faut encore plus pour relancer la croâssance, sans laquelle notre « niveau de vie » va baisser.

  6. Avatar de Dominique Gagnot

    Tigue 22 novembre 2014 à 09:41
    @Pat

    Bien vu.
    C’ est vraiment cette ironie qui m’ a fait sourire pendant la projection (mémorable).
    Le « Oh my God » que Paul nous relatait, c’ est cela même.
    Faire dépendre le monde d’ équations mathématiques » hors sol », c’ est précisément ce qui nous mené où nous sommes (création d’ un concept, multiplication et mise en relation , puis chosification de la relation, puis nouvelles relations entre ces entités-chosifiées etc, dans le processus tout ce qui a son être propre, est séparé de son accomplissement propre, en étant rendu dépendant de la structure qui se construit « sans lui »).
    On ne pourra pas changer notre trajectoire sans comprendre qu’ il n’ y a toujours eu qu’ une équation à résoudre pour l’ homme et c’ est : comment être homme ? (ce n’ est pas sitting Bull qui a dit çà ?)
    Ceci est imagé par le terme quantique.

    Au sujet de l’ espace : c’ est un concept qui a été construit par le même processus. Il est révisable, mais le film nous invite à mettre l’ homme au centre de la recherche.

    « Le lieu est separable, la limite au contraire appartient au corps, elle trace le contour car elle est en quelque sorte le rayonnement de la forme, foyer et centre de la chose ; il faut donc distinguer l’enveloppe et l’enveloppant 32. Le lieu reste relatif, le 710C est un prédicat de la sub stance 33 ; on dit de telle chose où elle se trouve et non l’inverse. Le ferme maintien de cette constatation évite de glisser vers une chosifica- tion du lieu qui le transformerait en espace, et en fin de compte vers l’identification platonicienne du lieu, de l’espace et de la matière. Le lieu, à la lumière de la double intervention de la séparation, se trouve donc démuni de toute substantialité. Il n’est qu’une relation qualitative3
    entre les corps qui forment un ensemble continu par le contact que leurs limites instituent 35. Un corps enveloppe l’autre sans franchir les limites de la séparation. Sans doute toutes les choses n’ont-elles pas la même consistance : certaines, comme l’air ou l’eau sont des intermédiaires. Mais ils contribuent par cela même à la constitution du continuum 36. Celui-ci n’est pas une chose dans la mesure où le contact implique une adaptation de l’un à l’autre. En effet la séparation revêt une double signification : elle distingue ce qui est élément immanent du corps, et à ce titre est un effet de la limite, mais en même temps elle permet que deux limites coïncident sans confusion. Aussi bien Aristote, toujours dans la perspective du mouvement vers le lieu naturel 37, définit-il finalement la séparation par opposition au mélange d’une part, et au «se toucher» d’autre part 38. C’est la relation avec le lieu premier qui différencie ces situations. Être ensemble, c’est se trouver dans un même lieu premier 39, et se toucher est une espèce d’ensemble, restreint aux extrémités 40, et être séparé, c’est ne partager aucun lieu commun 41, mais être dans un autre lieu, donc surgir comme un absolu, un KaG’auxô. La séparation est bien la manifestation de la forme et le lieu un rapport qui s’établit en fonction de deux corps déterminés. C’est la forme qui sépare et le lieu naît du rapprochement entre deux limites issues de deux corps. La relation immédiate qui s’établit lorsqu’il s’agit d’un lieu pre mier consiste en l’enveloppement d’un des corps par celui dans lequel l’autre se trouve. Elle implique donc que les corps se touchent. Le pro pre du «se toucher» consiste en la coïncidence de deux des extrémités de chacun des corps en contact 42. La limite entre les deux extrémités est alors la même. Ce contact n’abolit nullement l’extrémité des deux choses qui demeurent sans mélange 43, inassimilables, du fait des par ties qui ne sont pas en contact. Le contact revêt plusieurs modalités, du continu à l’union, mais aucune d’elles ne supprime l’identité ni la détermination des choses. Au contraire la séparation marque la
    détermination qui, créant les limites, assure le contact et la continuité. Le rayonnement de la forme jusqu’aux limites de la chose permet la parfaite coïncidence de choses séparées : les pierres du temple parfait ement conformes constituent un continu sans l’intermédiaire d’aucun liant. Malgré l’activité de la forme pour triompher de la matière, celle-ci semble remettre en cause la séparation. Des pierres mal taillées tendent à dégénérer en chaos. Les formes dont la prégnance n’est pas complète constituent des corps ouverts dont le fond semble se perdre dans une communauté insaisissable. Par exemple, si la forme de la montagne la distingue bien de la plaine, elle s’ouvre en profondeur sur un socle commun qui semble rebelle à la distinction. La pensée aristotélicienne bien adaptée aux formes fermées que lui propose la zoologie se trou verait mise en échec par les formes de géomorphologie qui s’ouvrent sur de l’indifférencié. Il y aurait au-delà de toutes les formes un fond commun, une cause errante platonicienne. La réponse à ces deux problèmes met en jeu le même principe, celui de la primauté du déterminant sur le déterminé et de la constitution de l’être par la forme 44. Sans doute la matière n’est-elle pas entièrement domestiquée par la forme ; cependant même lorsque celle-ci lui échappe, elle ne le fait qu’à partir d’une détermination première. Ce qu’est la chose demeure la détermination et la cause, même si cette détermination ne s’impose pas tout à fait ou est finalement rejetée : c’est un animal de telle espèce qui naît ou meurt 45. Les choses sont donc simultanément séparées et con fondues. Les pierres du mur qui ne possèdent pas la perfection grecque ne sont pas jointives et doivent donc être maintenues par une colle 46, sous peine de retourner à la ruine, qui les menace beaucoup plus que celles qui reposent d’elles-mêmes dans l’équilibre de la forme générale de la maison. Ceci nous fait toucher la réponse qu’Aristote apporte à la seconde difficulté. La forme triomphant en chaque pierre permet l’édi fication d’une forme générale beaucoup plus solide. Puisque la sépara tion est le signe de ce triomphe, la séparation la plus achevée assure de soi l’union la plus parfaite. Dès lors toute séparation s’édifie elle-même
    sur d’autres éléments déjà séparés. Lorsque nous avons à faire, dans l’exemple de la montagne, à un fond indifférencié, nous découvrons telle espèce de pierre, et au-delà l’élément terre. Or celui-ci s’oppose déjà aux autres, il n’est ni eau, ni air, ni feu, chacun est déjà séparé. Pour cette raison Aristote préfère ici la tradition d’Empédocle 47 à la X&pa de Platon, sans abandonner cependant la matière première 48. Dès qu’elle se manifeste, la matière est déjà informée et séparée. La 7ipa)xr| i3X.rj est inconnaissable et inséparable, elle est repoussée dans la pure puissance afin de ne pas constituer une réalité en acte 49. Sans cela les choses seraient finalement dépendantes de la matière alors que l’inverse est vrai. Aristote ramène ainsi la matière à un consti tuant immanent de la chose, constituant passif qui subit l’acte de la forme. Cette prise de position peut être rapprochée des analyses du livre Z par lesquelles le Stagirite refuse de faire de la matière le sujet, la substance 50. Être est toujours être un xôôe xi déterminé, séparé, ce qu’une matière continue et en acte ne respecte pas. Si la %a platonicienne subordonne les choses à une matière indéfiniment divisible, la séparation des idées les vide de leur forme, et par là de leur être. D’une façon ou d’une autre la chose est divisée et relativisée par rapport à un principe hypostasié, matière ou Idées. Aussi la critique de la doctrine platonicienne des idées entreprise par Aristote reproduit-elle quant à son fond les objections opposées à la doctrine de la matière et du lieu exposée dans le Timée. Dans les deux cas la sépa ration platonicienne intervient à contretemps pour séparer les idées ou la matière, et chaque fois l’absolu de la chose est bafoué. »

    J’ai rien compris. :/
    Y’aurait il un traducteur?

    Si ça vous fait la même chose quand vous lisez ce que je dis, on est pas près d’arriver à communiquer. (si ça peut vous rassurer, j’étais toujours dernier de la classe. Mais on était plusieurs à être dernier, heureusement pour moi)

    1. Avatar de olivier69
      olivier69

      Bonsoir Dominique,
      Tout dépend de ce que l’on veut bâtir…. Pensez seulement comment vous feriez une construction au sol. Mais je vous rassure, à la fin, ce n’est pas la complexité qui compte, mais l’entendement. Relisez, relisez puis prenez le recul nécessaire en confrontant l’objet à votre environnement. Prenez vos temps, vous trouverez l’espace.
      Cdlt

      1. Avatar de Dominique Gagnot

        Relisez, relisez puis prenez le recul nécessaire en confrontant l’objet à votre environnement.

        En fait y veut dire que si c’est bancal, ça va pas?
        Si c’est ça, j’avais déjà remarqué!

        Heureusement qu’on cause pas comme ça, sinon faudrait se pointer à la boulangerie le matin de bonne heure pour avoir le temps de demander une « baguette bien cuite mais pas trop », avant que la nuit tombe. Et si la vendeuse a pas compris …?

  7. Avatar de alain audet
    alain audet

    L’Humain est avant tout un être  »spirituel » incarné dans un corps physique, matériel, qui a aboutit sur la planète terre, comment? et pourquoi?
    Nous ne pouvons émettre que des hypothèses, sans preuve de rien, donc inutile de perdre son temps à trouver qui a raison.
    Chose certaine avant que l’Homme n’arrive, ici sur terre, on peut supposer sans trop se tromper qu’il y régnait un équilibre  »naturel » qui pouvait perpétuer la vie presque à l’infinie, à moins de catastrophe naturelle ce qui est toujours possible.
    Ici deux hypothèses:
    1- étant au départ uniquement  »spirituel » et n’ayant aucune connaissance du matériel nous devions faire nos expériences, à ce jour, force est de constater que nous n’avons pas encore réussit, vu l’état de la planète aujourd’hui, on peut donc dire que notre réputation d’intelligence supérieur que nous nous sommes attribué n’a pas encore joué n’ayant pas encore comprit que c’est seulement à l’intérieur des limites de cet équilibre que nous pouvons perdurer en tant que spiritualité incarné..

    ou 2- que notre conscience/intelligence est contrôler, limiter et/ou orienter d’une façon ou d’une autre dans un but quelconque….. le ou les quelles, on ne va pas plus loin pour l’instant.
    Si ces deux hypothèses ne s’appliquent pas, nous ne serions rien d’autres que des robots bio-chimico-hormonal au service de ……
    Par contre si nous ne sommes pas des robots nous devons nous débarrasser de ce qui nous manipule et assumer que le matériel supporte, ici, notre spirituel et qu’il y a des lois biodynamiques à respecter sans cela se sera l’échec….
    Pourtant ces lois biodynamiques sont très simples à comprendre…..

  8. Avatar de maboiteaspam
    maboiteaspam

    c’est tout à fait cela. Un film qui nous rapproche par ces hypothèses initiale, mais nous sépare par sa fuite en avant et ses choix scientifiques.

    Vous avez raison soyons fiers d’être humain.

    Pour le reste je note que depuis hier il fait 21°, alors les normales saisonnières par là bas sont de 10°. Que cette année à vu quelques monstres d’événements climatique. Que les record sont battus à la bourse, tout autant que dans les exceptions à la normale saisonnière, pluviométrique.
    bref rien ne se passe, mais tout ce réalise, pendant ce temps c’est le week end, petit instant de liberté, pendant lequel faut que je mettre à jour mon cv. …. bref.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      et le littoral atlantique qui recule de 20 mètres par endroits, cela en quelques tempêtes réparties sur 2 ou 3 ans (je cite de mémoire). Et au même moment que fait notre gouvernement ? Il s’apprête à simplifier les procédures d’octroi de permis de construire, on marche vraiment sur la tête !

      Faudrait peut-être une ‘Trierweiler’ de l’écologie … pour réveiller tout notre petit monde. Pas un jour sans qu’un grand média n’annonce une mauvaise nouvelle concernant le climat, la biodiversité, la pollution, et sur les plateaux télés les gens s’écharpent sur la question de savoir si les écologistes français sont de dangereux individus.

      1. Avatar de écodouble
        écodouble

        Salut Pierre-Yves

        Pour répondre à la question que se posent les médias il suffit de se poser d’autres questions, par exemple :
        Sont-ce les écolo français qui ralongent la durée d’exploitation des centrales nucléaires ?
        Ces mêmes écolos sont-ils armés de flashballs, de matraques, de lance grenades (mortelles potentiellement les grenades, ou invalidantes comme celles à fragments de céramique utilisées le 24 octobre 2012 à Notre-Dame-des-Landes) et d’un pistolet ?
        Sont-ce les écolos qui utilisent des obus flêches à l’uranium appauvri au Mali, et ailleurs, pour pourrir des régions entières durant des dizaines de milliers d’années ?
        Est-ce que les écolos font des « ordonnances » de pesticides aux agriculteurs français pour épendre des poisons sur tout le territoire ?
        Les écolos sont-ils les corrompus qui laisse faire les lobbyings qui amènent, par exemple, les scandales du Médiator ou du sang contaminé ?
        Les écolos sont-ils des trafficants d’armes ? Ourdent-ils des complots ? Surveillent-ils tous les habitants de la Terre ? Spéculent-ils sur les marchés financiers ? Sont-ils résponsables des milliers de scuicides de paysans indiens et des centaines d’agriculteurs français, chaque années ?
        Les écolos pronent-ils la bagnole et les énergies fossiles qui tuent des millions de personnes par maladies et accidents chaque années ?
        J’arrête là mais je crois qu’on peut trouver avec ces questions la réponse à la question que les médias se posent.

      2. Avatar de Pierre-Yves Dambrine

        Salut écodouble,

        Je t’approuve bien entendu sur toute la ligne.

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