Billet invité. Ouvert aux commentaires.
De la même façon que François Quesnay (1694-1774) voyait des analogies entre la circulation des flux financiers dans l’économie et la circulation du flux sanguin dans le corps humain, on peut voir des similitudes dans l’emballement de la dette et l’effet larsen en sonorisation.
Un chanteur est sur scène. Il a un microphone qui capte le son de sa voix et un haut-parleur à ses pieds appelé « retour de scène » dirigé vers ses oreilles (et donc vers le microphone) qui lui renvoie le son de sa voix pour qu’il arrive à s’entendre distinctement. L’ingénieur du son va envoyer une certaine quantité, un certain pourcentage de signal, de son provenant du microphone dans le haut-parleur. Ce son arrivera au micro et s’ajoutera au son capté par le microphone. Il y a un phénomène de boucle qui se produit.
Tant que le son réinjecté par le haut-parleur ne dépasse pas un certain pourcentage de ce qui est amplifié, cela ne pose pas de problème : la boucle mettrait des millénaires à s’emballer, mais si on monte trop le niveau du micro dans le retour de scène, le bouclage « s’emballe » et on a alors un larsen qui ruine l’effort de sonorisation car il devient bien plus fort que le son que l’on veut amplifier.
En économie, il faudrait voir l’emballement de la dette comme un larsen en négatif, ici la dette ne se rajoute pas, mais ce serait une dépossession (d’où le côté mathématiquement négatif de la chose), passé un certain pourcentage de dépossession de richesse des flux économiques par le remboursement de la dette, la dette se creuse donc par bouclage de plus en plus vite jusqu’à paralyser le système.
Dans le domaine de la sonorisation on remédie à ce problème en augmentant la directivité du microphone qui par sa conception sera moins sensible aux sons venant de l’arrière de la capsule (et donc au son venant du retour de scène) qu’aux sons venant d’en face du micro et donc du signal utile.
Si l’on transposait cela en économie cela reviendrait à quoi ? À baisser la valeur de la dette au regard de la valeur du travail, c’est à dire à faire de l’inflation (hausse des prix et des salaires dans ce cas-là), ou alors à baisser les taux d’intérêt en cours de route (donc des emprunts déjà émis).
Il faut bien voir qu’emprunter pour donner à des banques afin de prêter encore plus mais en endettant encore davantage ne résout rien. Cela revient à crier plus fort devant le micro tout en augmentant le pourcentage de signal réinjecté… et ici dans l’économie, de richesse confisquée par la machine.
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